Rapport du Conseil de l'Université de Nancy pour l'année 1923-1924, présenté par M.Gaston Colin, Professeur à la Faculté des lettres, Membre du Conseil de l'Université
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Rapport du Conseil de l'Université de Nancy
;
Partie du document
;
publication en série imprimée
; sr1924_8
;
Est une partie de : Comptes Rendus de l'Université de Nancy. Novembre 1924.
par : COLIN, Gaston
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Titre (dcterms:title)
Rapport du Conseil de l'Université de Nancy pour l'année 1923-1924, présenté par M.Gaston Colin, Professeur à la Faculté des lettres, Membre du Conseil de l'Université
Identifiant (dcterms:identifier)
sr1924_8
Date de création (dcterms:created)
1924
Est une partie de (dcterms:isPartOf)
Créateur (dcterms:creator)
COLIN, Gaston
Sujet (dcterms:subject)
Rapport du Conseil de l'Université de Nancy
Editeur (dcterms:publisher)
Imprimerie J. Coubé & Fils, 25, Rue de la Pépinière
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date de publication (dcterms:issued)
1925
Format (dcterms:format)
PDF avec ocr
Langue (dcterms:language)
fr
Type (dcterms:type)
publication en série imprimée
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Droits (dcterms:rights)
extracted text (extracttext:extracted_text)
UNIVERSITÉ
DE NANCY
COMPTES
RENDUS
DE
L'UNIVERSITE
NOVEMEME
IMPRIMERIE
NANCY
1924
J. COURÉ & FILS, 28, RUE DE LA PÉPINIÈRE
—
1925
RAPPORT
DT
CONSEIL DE L'UNIVERSITÉ DE NANCY
poui L'année 1923-1024
#
PRÉSENTÉ
PAR
PROFESSEUR
MEMBRE
L'Université
1923-1924,
de
A
-
LA
M.
GASTON
FACULTÉ
DES
«
.
COLIN
LETTRES
DU CONSEIL DE L'UNIVERSITÉ
Nancy
avait,
cette
annnée
un effectif de 2.002 étudiants,
scolaire
répartis entre
ses ciñq Facultés : Droit, 449 ; Médecine, 323 ; Sciences,
839 ; Lettres, 232; Pharmacie, 159. C’est un accroissement
sur l’année précédente : 1922. À signaler surtout la prospé-:
rité de la Faculté de Droit, qui a enregistré 1.149 inscriptions, au lieu de 705 en 1913-1914, et celle de la Faculté
de Pharmacie, dont les chiffres depuis l'armistice sont 66,
104, 105, 142 et 159 étudiants. Les Lettres aussi ont gagné
52 étudiants sur l’année précédente : 232 au lieu de 180.
* Le nombres des étudiantes est de 280 sur l’ensemble; celui
des étrangers, de 268, dont 31 femmes (sans compter dans
ces derniers
chiffres
les étudiants et étudiantes
qui sont
venus suivre, de juillet à septembre, les cours de vacancesà
Nancy, soit 134 en sus).
|
La Faculté de Droit se félicite de plus en plus de trois
initiatives : ouverture d’une Salle de travail avec bibliothèque pour les étudiants (elle est assidûment fréquentée);
2
2
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
Enseignement pratique, auquel des praticiens veulent bien
collaborer, magistrats, notaires, membres du barreau, etc.;
et surtout Jushiiut commercial :. outre ses 58 étudiants régu-
liers il compte aussi, au moins pour quelques-uns de ses
cours, bon
nombre
d'étudiants de la Faculté des Sciences,
futurs ingénieurs de l’Institut électrotechnique (57) et de
Mécanique appliquée (33) ou de l’Institut colonial (3), désireux
d'ajouter à leurs connaissances spéciales
un indis-
pensable complément juridique. Cet Institut continue de
faire appel à des spécialistes du dehors, qui s’empressent
d'apporter leur concours à l’Université. Il a délivré cette
année 13 diplômes d'ingénieur commercial et 17 d’études
supérieures commerciales. La Faculté de Droit n’a pas que
des étudiants : elle comptait aussi, en 1923-1924,
25 étu-
diantes, et qui lui font honneur. De tout temps Nancy a
figuré en bon rang au Concours général des Facultés de
Droit; cette année, c’est une étudiante qui a maintenu la
tradition, Mie
SErRIER.
Aux
examens
de
licence, 1° et
ame année, des étudiantes ont été reçues avec mention bien
et très-bien. D'autre part, les thèses soutenues devant la
Faculté
ont
été
au nombre
de 6, toutes pour le doctorat
d'État.
La Faculté de Médecine a fourni, de son côté, 38 Doc-
teurs, dont 10 pour le doctorat d’Université. Elle a délivré
aussi 4 diplômes de Médecine légale et de Psychiâtrie, et
2 diplômes d'Hygiène, innovations heureuses et dont le
succès ne peut que s’accroitre. Les enseignements de Mé-
decine légale et de Psychiâtrie s'adressent aussi aux étudiants
en Droit; bon nombre en comprennent l'utilité et les suivent. Ajoutons que l’Institut dentaire, cette importante
añnexe de la Faculté de Médecine, fonctionne toujours régulièrement et avec un succès marqué : à cette rentrée de 1924,
RAPPORT
DE M.
on n’y compte pas moins de
GASTON
COLIN
93 élèves.
La Faculté
3
tout
entière, d’ailleurs, est en bonne voie d’accroissement : elle
compte déjà 383 étudiants à la rentrée de 1924, soit 60
de plus qu’en 1923-1924, où ils étaient 323.
La Faculté des Sciences doit toujours sa grande prospérité
à ses Instituts techniques : ceux-ci comptent 578 étudiants
sur l’ensemble de 839. Les étrangers sont au nombre
de 148, en augmentation de 53 sur l’année précédente.
Cette année, ils s’'annoncent plus nombreux encore. Signalons seulement les résultats, à savoir les diplômes délivrés:
‘25 ingénieurs chimistes et 7 chimistes; 4$ ingénieurs électriciens et 26 ingénieurs mécaniciens; 6 diplômes d’ingénieur brasseur et 20 d’études supérieures de brasserie;
12 d’études supérieures agronomiques et 3 diplômes d’ingé-
“nieur géologue ; enfin
industries métallurgiques
supérieure qui les prépare
Faculté des Sciences et
25 diplômes d'ingénieur des
et minières. On sait que l’École
est la plus récente création de la
de l’Université de Nancy : elle
remonte à 1919, et le succès n’a fait que croître d’année en
année; au dernier concours (car elle se recrute par concours),
228 candidats se sont présentés pour ,32 places; la proportion des élus est donc de 14 pour 100. La durée des études,
jusqu'ici de deux années, a été prolongée d’une troisième
année, et là encore techniciens et spécialistes viennent
compléter et renforcer les cours théoriques de la Faculté.
D'autre part, les élèves sortants trouvent aisément à se placer;
c’est à peine si on peut suffire aux demandes de l’industrie.
Il en est de même pour nos ingénieurs chimistes et autres;
mais les diplômes d'ingénieur ne sont pas seuls recherchés
de nos étudiants ; ils y ajoutent volontiers un ou plusieurs
certificats de licence, et le nombre de ceux-ci est à peine
inférieur à celui des diplômes. Enfin, et ce n'est pas le
4
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
moindre honneur de la Faculté, 9 thèses ont été soutenues
à Nancy par ses maîtres et ses étudiants pour le doctorat
ès-sciences, dont 7 pour le doctorat d’Université et 2 pour
le doctorat d'État, plus 2 encore à Paris (doctorat d’État).
La Faculté des Lettres n’a jamais eu autant d'étudiants,
232, avons-nous dit. Sur ce nombre 30 seulement (dont
18 étrangers) ne recherchaient aucun diplôme. L’enseignement
primaire
fournit un fort contingent, pas autant
toutefois qu’on pourrait le croire, 61 contre 141 qui
viennent du secondaire. Et les étudiantes, quoique fort.
nombreuses, 94, sont cependant en minorité, contre 138
étudiants. Sur ces 94 étudiantes,
bon nombre
ont déjà
. leur baccalauréat, une soixantaine. Les candidats de l’ensei-
gnement primaire (candidats aux examens ou concours de
l'inspection, du professorat des Écoles normales, etc.)
donnent toute satisfaction par leur travail: les professeurs
souhaiteraient cependant qu'ils eussent étudié un peu le
latin. Comme résultats : la préparation aux agrégations
d'allemand, de grammaire, d'histoire, de philosophie même,
bien que le personnel enseignant suffise à peine à cette
lourde tâche ajoutée aux autres, donne chaque année des
agrégés et des admissibles, cinq aux concours de 1924, dont
Mie SEGUIN reçue la 1'°à l'agrégation des lettres des jeunes
filles, plus une étudiante reçue à l’école des Chartes,
Mie
PARENT ; en outre, 9 diplômes d’études supérieures,
philosophie, littérature, etc. ont été délivrés à des étudiants
ou
étudiantes
et à des professeurs.
L'un des auteurs,
M. HirscH, a obtenu pour son mémoire le prix Breadmore,
fondé par l'Université de Glasgow, et qui doit être attribué
alternativement à un étudiant de Nancyet à un étudiant
de Glasgow : Nancy commence la liste des lauréats, qui
attestera pendant de longues années les excellentes relations
RAPPORT
des
deux
DE
M.
GASTON
Universités. Enfin
d'Université
ont été soutenues,
deux
COLIN
5
thèses de doctorat
dont l’une par un lecteur
de langue anglaise à la Faculté des Lettres, M. FLETCHER,
Pautre par la directrice de nos Cours
secondaires de Luné-
ville, Mie Crayssac. Mentionnons qu'aux 232 étudiants de
la Faculté des Lettres s’ajoutaient (et nous ne les avons
‘pas comptés) 28 étudiants de la Faculté de Droit suivant
les mêmes cours. De son côté, la Faculté de Droit offrira
aux étudiants en.lettres de nouveaux certificats, qui pourront aussi leur compter pour la licence.
La Pharmacie s'ouvre elle-même à cette interpénétration
des Facultés. Un cours de législation pharmaceutique, qui
n’est pas le moins suivi, y est donné par un professeur de
la Faculté de Droit ; ce cours a même été publié dans un
petit volume, fort apprécié des praticiens. Mais la Faculté
de Pharmacie continue d'attirer lesétudiants par l'excellente
organisation de ses travaux pratiques : leur renommée
s'étend au loin, et, pour
les suivre toute une clientèle nous
vient jusque de la Bretagne. C’est là une des légitimes
fiertés du Doyen, qui y veille avec un soin jaloux. Il pousse
aussi les futurs pharmaciens à poursuivre leurs études ; les
thèses pour le Doctorat en Pharmacie ne sont pas rares
dans notre Faculté: 8 encore ont été soutenues avec succès cette année.
|
On peut juger, par ce qui précède, si nos étudiants sont
laborieux. Ils Le sont de plus en plus. On me signalait que,
si le restaurant universitaire, installé près du siège de leur
association, est fréquenté (il sert de $oo à 600 repas par
jour), les salles de travail et de lecture ne le sont pas moins.
En outre, ils ne négligent pas la préparation militaire, et
lé L:-Colonel
BucHeT,
directeur
de
ce
service,
n’a
pas
manqué de signaler, non sans une légitime fierté, leurs suc-
6
- RAPPORT
DE M.
GASTON
COLIN
cès cette année 1924: 64 sont admis aux Écoles d’élèvesofficiers de réserve, 39 pour l'artillerie, 12 pour l'infanterie,
8 pour le service de santé, etc... Nos jeunes gens sentent
que la vie est difficile pour eux et pour leurs familles, etqu'on
n’a pas de temps à perdre ni même àgaspiller. La crise du
logement continue de sévir, si celle de la nourriture est à
peu près conjurée. Un Office de renseignements,
que PÜni-
versité n’a pas hésité à organiser, et qui fonctionne depuis
plusieurs années déjà, s'efforce d’y remédier, ety réussit
en partie. Mais le remède souverain n'est pas encore trouvé.
On sait que le Parlement a voté en 1923 les crédits nécessaires
à l'attribution de prêts d'honneur aux étudiants. Un
délai de dix ans, à partir de la fin de leurs études, leur sera
accordé avec toutes facilités pour le remboursement. Un
Comité, où siègent des étudiants, a été institué dans chaque:
Université. Le Comité de Nancy a tenu sa première réunion le r1 avril 1924 : douze demandes seulement étaient
soumises à son examen, malgré la publicité faite depuis plus
d’un mois. Les douze demandes ont été accueillies, plus
une treizième le 7 mai; le total des prêts alloués a été de
31.000 francs. Pour l’année scolaire 1924-25,
nous avons
reçu six demandes de renouvellement des prêts de l’année
précédente, et douze-demandes de prêts nouveaux; soit un
total de 36.500 francs, qui ont été accordés. Il ne reste de
disponible que 4.000 francs.
Sans attendre l'institution des prêts d’honneur à nos étudiants nationaux, l'Université de Nancy avait créé des bourses
pour des étrangers de pays amis de la France, — Pologne,
Tchéco-Slovaquie, Roumanie, Yougo-Slavie, —en stipulant
que les bénéficiaires de ces bourses auraient terminé leurs
études supérieures dans leur pays d’origine, et viendraient
en France pour se perfectionner en telle ou telle spécialité,
RAPPORT
Nous avons ainsi une
DE
M.
GASTON
COLIN
7
élite (outre les travailleurs bénévoles)
dans nos laboratoires ; à Prague même, un concours est ou- ”
vert pout garantir
le choix. En 1923-1924, quatorze bourses
de ce genre ont été attribuées pour une somme de 32.400
francs, la totalité du crédit voté n'ayant pas été dépensée.
Mais, pour l’année scolaire 1924-1925, vingt bourses sont déjà
distribuées pour une somme de 47.330 francs: soit 4 à la
Faculté de Droit (4 Polonais), 2 à la Médecine (2 Roumains), 10 aux Sciences (4 Polonais, 2 Roumains, 2 Tchèques, 1 Yougo-Slave, et pour une bourse spéciale 1 Américain), 2 aux Lettres (1 Roumain et 1 Tchèque), 2 à la
Pharmacie (1 Tchèque et 1 Polonais). C’est un sacrifice
considérable que fait notre Université, mais elle en: attend
beaucoup pour la propagande française hors de nos frontières. Le Comité de l’Alliance française à Nancy nousseconde
d’ailleursà merveille : réorganisé avec un Président des plus
actifs et l'appui de notre Office de renseignements, il multiplie ses efforts. Les effets commencent à s’en faire sentir:
les étudiants étrangers, au nombre de 268 en 1923-1924,
sont revenus cette année à Nancy (novembre 1924) encore
plus nombreux que précédemment, 384: dont 115 Polonais,
54 Russes, 52 Bulgares, 18 Roumains, 11 Serbes, etc..., — je
ne parle pas des Luxembourgeois, au nombre de 21 : ils sont
chez eux à Nancy, où on.ne fait point de différence entre
eux et nos nationaux. Cette année même,
à la Faculté de
Médecine, un Luxembourgeois vient d’être reçu interne des
hôpitaux, concurremment avec ses camarades français.
Le Conseil de l'Université se montre toujours d'ailleurs
favorable aux demandes des étudiants. Ont-ils besoin d’une
subvention pour recevoir des camarades d’autres Universités françaises ou étrangères? ils s'adressent à nous avec
confiance, bien sûrs que le crédit nécessaire leur sera tou-
8
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
jours accordé. De même, s'ils sont invités à se rendre euxmêmes à des cérémonies universitaires au dehors, ou bien
à des Congrès nationaux et internationaux, comme celui
de Varsovie en septembre 1924. Nous sommes assurés, de
notre côté, qu’ils sauronty représenter, comme il convient,
la France, et, en particulier, cette partie de France de l'Est
qui est la Lorraine. Ils lent bien prouvé en plusieurs occasions. Aussi avons-nousaccueilli avec empressement l’adjonc-
tion d'étudiants au Conseil de l'Université, pour les affaires
disciplinaires, sachant fort bien d’ailleurs que, dans Pavenir
comme dans le passé, ces sortes d’affaires seront extrèmement rares, si même il doit s’en présenter.
#
*#
*#
… Après les étudiants, les professeurs. Presque toutes nos
Facultés ont eu des changements dans leur personnel. Au
Droit, Alfred CHRÉTIEN a suivi de près dans la tombe son
frère, Henri CHRÉTIEN, de la Faculté de Médecine, et a emporté les mêmes regrets. Sa chaire de Droit international a ‘
été attribuée, par voie de transfert, à un jeune et distingué
collègue, M. LALOUEL, remplacé lui-même pour le Droit
public par un chargé de cours, M. Raoul Duvar. La même
Faculté de Droit perdait aussi un professeur honoraire, le
regretté Jules Garnier;
M. Giexoux,
qui
le remplaçait
pour l'économie politique, nous a déjà quittés, après un
beau succès à l'agrégation: son enseignement sera donné
par un nouveau collègue, M. Troragas. Enfin, M. SIMONNET,
devenu aussi agrégé, pourra occuper comme titulaire une
de nos chaires vacantes de Droit civil.
À la Faculté de Médecine, la
MEvER laissait sans
titulaire
mort
la
du regretté Doyen
chaire
de
physiologie.
M. Lamserr, professeur de physique, mais agrégé de phy-
:
RAPPORT
DE
M,
GASTON
COLIN
9
siologie, a pu revenir ainsi à un enseignement
donné
en
partie
pendant des années.
Et,
qu'il avait
dans
sa chaire
devenue libre, a été transféré un de nos anciens agrégés,
M. Durour, professeur à Alger, qu’on a été heureux de
voir revenir à Nancy. Un nouveau secrétaire, M. Pacaup,
assure les services à la satisfaction générale.
Aux Lettres,
M. Laporte, chargé de cours de
philoso-
phie, a été titularisé dans la chaire devenue libre par la retraite de M. Sourrau. En outre, la Faculté s’est accrue d’une
chaire nouvelle « de parlers lorrains », créée en faveur de
M. BRüuNEAU. Puis on a fait appel pour des cours complémentaires à diverses compétences : M. AuriAC,
inspecteur
d'Académie, pour la pédagogie, et M. Duvernoy, archiviste, pour les sciences auxiliaires de l’histoire.
Les Sciences avaient déjà comme chargé de cours de chimie tinctotiale M. Courror. La démission de M. Guxor,
nommé ensuite professeur honoraire, a permis de titulariser
M. CourToT,
comme
il le méritait.
D’autre part,
dans
la
chaire de chimie qu'avait occupée le regretté Mixeuix, un.
chimiste formé au laboratoire de M. HArLer à Paris,
M. CorNUBERT, après avoir fait brillamment ses preuves
une année parmi nous, vient aussi d’être titularisé.
À la Pharmacie, aucun changement. Signalons toutefois
un professeur
nouveau-venu de l’an passé, M. LassEUR,
qui a réussi à intéresser à son laboratoire
et à ses travaux
personnels nombre de généreux bienfaiteurs, dont les subventions en sa faveur atteignent un chiffre assez élevé.
L'activité de nos professeurs nese borne pas à leur enseignement et à la directiondes travaux de leurs étudiants. Par leurs
cours publics à Nancy même etau dehors, parleurs publications, par leurs excursions, leurs missions et leurs participa-
tions à des Congrès, ils font rayonner l’action de l’Univer-
40
RAPPORT
DE M.
GASTON
COLIN
sité lorraine.
La Faculté des Lettres n’est pas seule à s'adresser
à un auditoire curieux des choses de l'esprit ou des nouveau-’
tés scientifiques, en dehorsdesesétudiants.
D’abord,
outre
son personnel toujours sur la brèche, elle s’est adjoint pour
des cours publics deux compétences de Nancy : M. HorTENGER pour les questions économiques, et M. Goury
pour la préhistoire. Aux Sciences, MM. GurrTon, CROZE
et GRUMBACH
ont continué
de répondre à la curiosité de
leur auditoire fidèle, pour les questions d'électricité; et
d'autre part, à l’Institut colonial, le D' HueuEer intéressait vivement ses auditeurs par de savantes leçons sur les
civilisations musulmanes.
cours de
À la Faculté
M. Sexor.sur les champignons
de nombreux amateurs,
de Pharmacie, le
était goûté par
qui suivaient aussi le maître dans
ses excursions botaniques, et s’empressaient de visiter ses
expositions annuelles à la Faculté même. Mais surtout au
Droit, outre le cours de M MELIN, deux professeurs ont:
obtenu un brillant succès : M. RENARD, avec ses leçons sur
une
« Introduction philosophique du Droit»,
et M. La-
LOUEL, sur les questions actuelles du proche Orient, qu'il
avait étudiées sur place au cours d’une mission pour
examens au Caire et à Beyrouth.
Mais on ne s’est pas contenté des cours de Nancy. À la
demande du Haut-Commissariat de Mayence, trois de nos
” professeurs de la Faculté des Lettres, MM. EsrÈve, P. VuL-
Lion et BrazscH ont donné des conférences à Trèves. En
outre, M. Dimorr s’est rendu pour le même objet à
Bruxelles. Mais surtout notre Faculté de Médecine, fidèle à
une tradition qui date de plusieurs’années déjà, a envoyé
quelques-uns deses maîtres à Luxembourg, sur l'invitation
de la Société médicale du Grand-Duché.
En France même,
deux de nos Collègues de la Faculté des Sciences étaient
Ÿ
RAPPORT
invités
à
se
à l'École de
DE
M. GASTON
faire
entendre
à
Guerre
et M.
Croze
tique.
Outre ces conférences
COLIN
Paris,
extérieures,
11
M.
CoRNuBERT
à l'Institut
.
nos
Aéronau-
professeurs
se
sont aussi déplacés soit pour des cérémonies universitaires,
soit pour des missions, ou simplement des excursions ou
des Congrès. C’est ainsi que M. LALOUEL, comme nous
avons dit, a été en Égypte et en Syrie, pour des examens
de Droit, et,
avec lui,
M. BARTHÉLEMY,
pour des examens
professeur agrégé.
de
Médecine,
M. LALOUEL
a bien
voulu encore représenter Nancy au VII centenaire de l’Université de Naples, en mai 1924. Et récemment, en novembre,
M. Perrr, doyen, et MM. Guxrz et Vocr, directeurs des
deux Instituts chimique et électrotechnique, ont assisté au
cinquantenaire
de
l’École
polytechnique
de
l’Université
libre de Bruxelles. M. Perrr avait déjà accompagné le Recteur à Dieuze, où ils étaient invités à une cérémonie en
l'honneur de Charles HERMITE et d'Edmond Agour. Un
Institut franco-polonais s'étant fondé à Varsovie, le doyen
de notre Faculté des Lettres, M. AUERBACH, a été désigné
pour faire partie du Comité de direction qui siège à Paris.
Enfin le maître qui s’occupe, avec tant de zèle, de lenseignement nouveau de l’hydrologie et de la climatologie,
M. Maurice PERRIN, a dirigé une excursion d’étudiants dans
les stations thermales du Jura et des Vosges; et nos collègues ont pris part, avec de savantes communications,
trois
fois même comme présidents (MM. PIERRE PARISOT,
Jacques, ÉTIENNE), à huit congrès médicaux : médecine
légale, chirurgie, urologie, oto-rhino-laryngologie, etc.
Déjà personnellement connus par les relations qu’ils peuvent ainsi nouer; ils le sont davantage encore par leurs tra-
vaux imprimés et publiés. La liste de ceux-ci s’allonge cha-
42
RAPPORT
DE M. GASTON
COLIN
que année : chacune des cinq Facultés y apporte une importante contribution; en faisant le total, on en compte plusieurs
centaines, et dans le nombre quelques ouvrages qui honorent singulièrement leurs auteurs. Mentionnons, comme
œuvre collective, la Bibliographie Lorraine, que publie la
Faculté des Lettres depuis 1909; mentionnons-la surtout
. parce qu’un chapitre s'en est détaché pour devenir, comme
il convenait, à Strasbourg la Bibliographie Alsacienne, œuvre
commune de nos collègues de l’Université d'Alsace. En
outre la Faculté des Lettres, pour honorer la mémoire d’Albert CoLLiGNoN, a publié les Reliquiæ du regretté Professeur;
le Conseil de l’Université a contribué ‘avec empressement
aux frais de cette publication. On a voulu,
à la Faculté de
Médecine, rendre hommage aussi à des maîtres qui l’hono-
rent toujours : Le cher doyen Gross, pourle 80° anniversaire
de sa naissance, et le savant Paul VuILLEMIN, si justement
décoré dans la grande promotion Pasteur. Pourquoi
faut-il
que nous ayons eu aussi à rendre les derniers devoirs à un
maître, mort bien avant l’âge, Louis SENCERT, qui nous avait
quittés pour Strasbourg, et qui'a voulu qu'on ramenât son
corps pour être inhumé à Nancy?
Si nous avons été parfois au dehors, les professeurs
étrangers sont aussi venus à Nancy. L'accueil qu’ils y reçoivent chaque année leur laisse peut-être un souvenir favorâble à la France, ce qui est
notre
plus chère
ambition.
Ce sont d’abord des Américains: MM. Doucas Jonnson et
Warpo LaLanD; des Belges aussi, tels que M. bE DONDER;
des Tchéco-Slovaques,
tels que M. Spicek.
Pendant
les
vacances mêmes, en août et septembre, la Faculté de Méde-
cine à accueilli toute une délégation polonaise
l'Université
de Wiino, qui a étudié
pendant
venue de
plusieurs
semaines nos organisations médicales de Nancy. Maissurtout
4
RAPPORT
DE-M.
GASTON
COLIN
|
13
notre Université, désireuse de resserrer les liens de bonne
confraternité entre elle et les personnalités scientifiques des |
pays amis de la France, en a choisi huit pour leur conférer,
à sa séance de rentrée, le titre de Docteur honoris caus4 : à
savoir, pourla Belgique, M. van DEN HEUVEL, de l’Université
de Louvain, et M. DE
Donner,
de l’Université. libre
de
Bruxelles ; pour le Luxembourg, M. REUTER, président du
Gouvernement du Grand-Duché, et ancien étudiant de
notre Faculté de Droit, et le D' Praum, directeur du
Laboratoire grand-ducal de bactériologie ; pour la Pologne,
M.
pe Koscusmsanr-Lysrowsri,
de l'Université
de Var-
sovie ; pourla Roumanie, M. Petru Bocpax, de l’Université
de Jassy; enfin, pour la Théco-Slovaquie, M. Posejrar, de
PÜUniversité Charles, de Prague, et M. Vorocrk, de l’École
supérieure de Physique de la même capitale.
«
*
*#
*#
À ces visiteurs étrangers que peut montrer notre Univer-
sité de Nancy ? Ses bâtiments actuels, ses laboratoires surtout, aux trois Facultés des Sciences, de Médecine et de
Pharmacie ; mais aussi des bâtiments en construction ou
tout récemment achevés, qui témoignent d’un souci constant d'étendre nos services et d’en créer de nouveaux. Des
chantiers déjà ouverts ou projetés ou à peine fermés, n’estce pas la meilleure preuve que l’Université ne se considère
pas ici comme arrêtée définitivement dans .ses programmes
ni dans ses locaux, comme arrivée à un point mort à un
terme ?
La Faculté des Sciences d’abord
est entrée
cette année
en possession et en jouissance d’un Institut électrotechnique
tout nouvellement bâti. Il est enfin achevé, après douze
ans d’attente. Il l'eût été en 1914 ou 1915, sans la guerre,
ù
14
'
.
€
RAPPORT DE M. GASTON COLIN
qui a fout remis en question, le don généreux d’Ernest
SoLvaY ne pouvant plus suffire à l'achèvement avec la
hausse des prix. Le Parlement, à la demande de nos députés
et de nos sénateurs, a bien voulu y pourvoir. Et ce n’est
pas la séule extension de la Faculté des Sciences. Toute une installation pour lhydraulique vient aussi d’être terminée
et mise en service, complément heureux de l’Institut de
mécanique appliquée; le terrain avait été acheté par l'Université; les frais de construction et d'aménagement
ont été
fournis par le Ministère des Travaux publics. Est-ce
à dire
que notre Faculté des Sciences soitsatisfaite? Loin de là. Si les
Mathématiques, la Physique, la Chimie, et les Institutstech-
niques qui s’y rattachent jouissent d'installations, dont on ne
trouverait peut-être pas ailleurs équivalent, il n’en est pas de
même des Sciences naturelles. Et pourtant notre Institut agricole, par exemple, ne ferait pas mauvaise figure à côté des
autres Instituts de Nancy. Le nombre de ses étudiants
s'accroît d'année en année et atteint presque la centaine.
Puis la Zoologie et la Botanique souffrentd’une installation
qui n’est pas digne des travaux qui s’y accomplissent quand
même. Il ya donc là une lacune fâcheuse, qui doit être
à tout prix comblée. Seule, la Géologie se trouve, depuis
1912, installée comme il convient.
|
La Faculté des Sciences est à une extrémité de la ville.
À lextrémité opposée se trouve l’ensemble des services
de la Faculté de Médecine. Un nouveau service, l’hydrologie, a reçu l'aménagement qu’il réclamait. Mais surtout,
à côté d’anciens hôpitaux devenus, quoique spacieux, trop
insuffisants, on ne voit que bâtiments quis’élèvent.
.A vrai
dire, c'est l'œuvre de la Commission des hospices ou de
la Ville, et aussi du Département. Mais, comme plusieurs de
nos cliniques d’enseignement doivent y fonctionner, ces
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
45
constructions nouvelles sont aussi une extension de notre
Faculté, et nous en sommes reconnaissants aux administrations départementale et communale. C’est d’abord, à
l'Hôpital
deux qui
vingtaine
tions de
médecine
central, un grand pavillon, aussi grand que les
existent déjà; quatrecliniques, créées depuis une
d'années, et qui n’avaient encore que des installafortune, y ont dès maintenant leur place marquée :
infantile, urologie, oto-rhino-laryngologie et radio-
logie. De plus,
les deux grands pavillons primitifs, où ‘se
trouvent les services chirurgicaux, vont avoir comme annexes, chacun un groupe opératoire, dernier modèle: lun
des deux est presque achevé, l’autre a déjà ses murs au-dessus
du sol. Ce n’est pas tout. À la suite de l'Hôpital central, un
vaste bâtiment s’élève, qui servira de clinique gynécologique,
et abritera aussi,
en attendant,
les services du centre anti-
cancéreux, dont la création est décidée à Nancy. Ce n'est
pas tout encore. Non loin de là, près de l'Hôpital Maringer, s'achève, pour s’ouvrir cette année, un
Hôpital Four-
nier, où fonctionneront trois services réunis: hôpital, dis-
pensaire, enseignement pour les maladies syphilitiques. Ce
sera le digne pendant d’une organisation analogue dans
PHôpital voisin, Hôpital Villemin, pour la tuberculose.
Est-ce tout enfin? Pas encore. Après l’œuvre de la Commission des Hospices, voici celle du Conseil général de
Meurthe-et- Moselle :
une somptueuse
Maternité
s’édifie
dans la partie de l’ancien Grand Séminaire affectée au Département. De plus (et des négociations engagées à cet etfet,
entre l’Université et le Département, ont abouti heureusement, grâce à un bon vouloir réciproque),le Département
pour ses œuvres de puériculture, a fait l’acquisition de
l’autre partie du Grand Séminaire, affectée à l’Université,
mais en conservant et réservant à celle-ci pour ses besoins
16
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
propres la jouissance de tout ce qu’elle demandait comme
bâtiments et comme terrain en vue de l'installation des
Sciences naturelles, le dernier des desiderata, nous l'avons
indiqué, de la Faculté des Sciences. En attendant, une
|
bibliothèque de tous les livres de Médecine y sera installée,
à proximité des services de la Faculté.
|
Au centre de la ville maintenant, l’ensemble de bâtiments
où sont resserrées les trois Facultés de Droit, des Lettres
et de Pharmacie, plus une partie encore de la Faculté des
Sciences, plus la Bibliothèque, ne peut rien offrir de semblable.
|
D'abord la Bibiothèque, en partie incendiée par un
bombardement, le 31 octobre 1918, n’est pas encore recons“truite; mais les pertes de livres sont en grande partie réparées,
et le service fonctionne normalement ; la place ne fera plus
défaut, comme on le craignaït, pour le Droit et les Lettres,
après le déplacement que nous avons dit, de tout ce qui intéresse la Faculté de Médecine,
et un jour aüssi des Sciences
Naturelles.
Le Musée d’Archéologie, qui a péri également dans
à
l'incendie, n’est pas encore reconstitué : ce qu’on en a pu
sauver est hospitalisé à l’École des Beaux-Arts. Mais, et
c’est la seule innovation à mentionner pour ce groupe universitaire, et elle est intéressante, un petit Musée
d’archéo-
logie, avec une collection précieuse d’objets rares et une
‘ riche bibliothèque, a été installé cette année dans plusieurs
salles convenablement décorées; à part les moulages qui
manquent, cette reconstitution, œuvre d’un de nos maîtres,
M. BuLARD, na plus rien à envier à l’ancien service d’archéologie.
Mais cela intéresse surtout Ia Faculté des Lettres,
Les Facultés voisines,
Pharmacie
et Droit, continuent de |
RAPPORT
DE M.
GASTON
COLIN
17
souffrir de l'insuffisance des locaux. La Pharmacie surtout
qui voit croître chaque année le nombre de ses étudiants,
et qui les prévoit plus nombreux encore lan prochain, se
demande avec angoisse dans quels amphithéâtres se feront
tous les cours? Ft les travaux pratiques, dans quels labora-
toires? Et la Faculté de Droit ne réussit qu’à grand’ peine
à faire se succéder dans les mêmes
salles
ses cours multi-
ples, et voudrait surtout agrandir sa salle de travail et sa
bibliothèqueà l'usage des nombreux étudiants qui ne demandent qu’à la fréquenter.
C’est elle, la Faculté de Droit, qui s’est trouvée à l’honneur cette année. Elle célébrait le 60° anniversaire
de son
‘rétablissement en 1864, n’ayant pu célébrer son cinquantenaire en 1914. Non seulement toute l’Université de Nancy
s’est associée à cette célébration,
mais encore ses nombreux
amis dans la ville et la région, c’est-à-dire tout Nancy et toute
la Lorraine. C'est ce qui fait la force de notre Université,
gage pour elle de durée et de prospérité. Non seulement
elle peut comptersur ses étudiants, sur ses professeurs, non
seulement sur les administrations publiques à savoir tout
le Conseil municipal de la Ville, et tout le Conseil général
du Département, mais aussi la Chambre de Commerce, la
Société Industrielle de l'Est, et la Société des Amis de l’Université, doublée maintenant d’une autre Société des Amis
des Instituts, et les Associations d’Anciens Élèves de cha-
cun de ces Instituts techniques, sans parler de Fondations,
reconnues d'utilité publique, qui garantissent l’avenir de
l’École de Brasserie et de l’École supérieure de la Métallurgie et des Industries minières. De tous côtés on a fait confiance à l’Université lorraine. Et cette confiance, de plus
en plus, elle tiendra à honneur, elle aura à cœur de Îa
justifier.
DE NANCY
COMPTES
RENDUS
DE
L'UNIVERSITE
NOVEMEME
IMPRIMERIE
NANCY
1924
J. COURÉ & FILS, 28, RUE DE LA PÉPINIÈRE
—
1925
RAPPORT
DT
CONSEIL DE L'UNIVERSITÉ DE NANCY
poui L'année 1923-1024
#
PRÉSENTÉ
PAR
PROFESSEUR
MEMBRE
L'Université
1923-1924,
de
A
-
LA
M.
GASTON
FACULTÉ
DES
«
.
COLIN
LETTRES
DU CONSEIL DE L'UNIVERSITÉ
Nancy
avait,
cette
annnée
un effectif de 2.002 étudiants,
scolaire
répartis entre
ses ciñq Facultés : Droit, 449 ; Médecine, 323 ; Sciences,
839 ; Lettres, 232; Pharmacie, 159. C’est un accroissement
sur l’année précédente : 1922. À signaler surtout la prospé-:
rité de la Faculté de Droit, qui a enregistré 1.149 inscriptions, au lieu de 705 en 1913-1914, et celle de la Faculté
de Pharmacie, dont les chiffres depuis l'armistice sont 66,
104, 105, 142 et 159 étudiants. Les Lettres aussi ont gagné
52 étudiants sur l’année précédente : 232 au lieu de 180.
* Le nombres des étudiantes est de 280 sur l’ensemble; celui
des étrangers, de 268, dont 31 femmes (sans compter dans
ces derniers
chiffres
les étudiants et étudiantes
qui sont
venus suivre, de juillet à septembre, les cours de vacancesà
Nancy, soit 134 en sus).
|
La Faculté de Droit se félicite de plus en plus de trois
initiatives : ouverture d’une Salle de travail avec bibliothèque pour les étudiants (elle est assidûment fréquentée);
2
2
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
Enseignement pratique, auquel des praticiens veulent bien
collaborer, magistrats, notaires, membres du barreau, etc.;
et surtout Jushiiut commercial :. outre ses 58 étudiants régu-
liers il compte aussi, au moins pour quelques-uns de ses
cours, bon
nombre
d'étudiants de la Faculté des Sciences,
futurs ingénieurs de l’Institut électrotechnique (57) et de
Mécanique appliquée (33) ou de l’Institut colonial (3), désireux
d'ajouter à leurs connaissances spéciales
un indis-
pensable complément juridique. Cet Institut continue de
faire appel à des spécialistes du dehors, qui s’empressent
d'apporter leur concours à l’Université. Il a délivré cette
année 13 diplômes d'ingénieur commercial et 17 d’études
supérieures commerciales. La Faculté de Droit n’a pas que
des étudiants : elle comptait aussi, en 1923-1924,
25 étu-
diantes, et qui lui font honneur. De tout temps Nancy a
figuré en bon rang au Concours général des Facultés de
Droit; cette année, c’est une étudiante qui a maintenu la
tradition, Mie
SErRIER.
Aux
examens
de
licence, 1° et
ame année, des étudiantes ont été reçues avec mention bien
et très-bien. D'autre part, les thèses soutenues devant la
Faculté
ont
été
au nombre
de 6, toutes pour le doctorat
d'État.
La Faculté de Médecine a fourni, de son côté, 38 Doc-
teurs, dont 10 pour le doctorat d’Université. Elle a délivré
aussi 4 diplômes de Médecine légale et de Psychiâtrie, et
2 diplômes d'Hygiène, innovations heureuses et dont le
succès ne peut que s’accroitre. Les enseignements de Mé-
decine légale et de Psychiâtrie s'adressent aussi aux étudiants
en Droit; bon nombre en comprennent l'utilité et les suivent. Ajoutons que l’Institut dentaire, cette importante
añnexe de la Faculté de Médecine, fonctionne toujours régulièrement et avec un succès marqué : à cette rentrée de 1924,
RAPPORT
DE M.
on n’y compte pas moins de
GASTON
COLIN
93 élèves.
La Faculté
3
tout
entière, d’ailleurs, est en bonne voie d’accroissement : elle
compte déjà 383 étudiants à la rentrée de 1924, soit 60
de plus qu’en 1923-1924, où ils étaient 323.
La Faculté des Sciences doit toujours sa grande prospérité
à ses Instituts techniques : ceux-ci comptent 578 étudiants
sur l’ensemble de 839. Les étrangers sont au nombre
de 148, en augmentation de 53 sur l’année précédente.
Cette année, ils s’'annoncent plus nombreux encore. Signalons seulement les résultats, à savoir les diplômes délivrés:
‘25 ingénieurs chimistes et 7 chimistes; 4$ ingénieurs électriciens et 26 ingénieurs mécaniciens; 6 diplômes d’ingénieur brasseur et 20 d’études supérieures de brasserie;
12 d’études supérieures agronomiques et 3 diplômes d’ingé-
“nieur géologue ; enfin
industries métallurgiques
supérieure qui les prépare
Faculté des Sciences et
25 diplômes d'ingénieur des
et minières. On sait que l’École
est la plus récente création de la
de l’Université de Nancy : elle
remonte à 1919, et le succès n’a fait que croître d’année en
année; au dernier concours (car elle se recrute par concours),
228 candidats se sont présentés pour ,32 places; la proportion des élus est donc de 14 pour 100. La durée des études,
jusqu'ici de deux années, a été prolongée d’une troisième
année, et là encore techniciens et spécialistes viennent
compléter et renforcer les cours théoriques de la Faculté.
D'autre part, les élèves sortants trouvent aisément à se placer;
c’est à peine si on peut suffire aux demandes de l’industrie.
Il en est de même pour nos ingénieurs chimistes et autres;
mais les diplômes d'ingénieur ne sont pas seuls recherchés
de nos étudiants ; ils y ajoutent volontiers un ou plusieurs
certificats de licence, et le nombre de ceux-ci est à peine
inférieur à celui des diplômes. Enfin, et ce n'est pas le
4
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
moindre honneur de la Faculté, 9 thèses ont été soutenues
à Nancy par ses maîtres et ses étudiants pour le doctorat
ès-sciences, dont 7 pour le doctorat d’Université et 2 pour
le doctorat d'État, plus 2 encore à Paris (doctorat d’État).
La Faculté des Lettres n’a jamais eu autant d'étudiants,
232, avons-nous dit. Sur ce nombre 30 seulement (dont
18 étrangers) ne recherchaient aucun diplôme. L’enseignement
primaire
fournit un fort contingent, pas autant
toutefois qu’on pourrait le croire, 61 contre 141 qui
viennent du secondaire. Et les étudiantes, quoique fort.
nombreuses, 94, sont cependant en minorité, contre 138
étudiants. Sur ces 94 étudiantes,
bon nombre
ont déjà
. leur baccalauréat, une soixantaine. Les candidats de l’ensei-
gnement primaire (candidats aux examens ou concours de
l'inspection, du professorat des Écoles normales, etc.)
donnent toute satisfaction par leur travail: les professeurs
souhaiteraient cependant qu'ils eussent étudié un peu le
latin. Comme résultats : la préparation aux agrégations
d'allemand, de grammaire, d'histoire, de philosophie même,
bien que le personnel enseignant suffise à peine à cette
lourde tâche ajoutée aux autres, donne chaque année des
agrégés et des admissibles, cinq aux concours de 1924, dont
Mie SEGUIN reçue la 1'°à l'agrégation des lettres des jeunes
filles, plus une étudiante reçue à l’école des Chartes,
Mie
PARENT ; en outre, 9 diplômes d’études supérieures,
philosophie, littérature, etc. ont été délivrés à des étudiants
ou
étudiantes
et à des professeurs.
L'un des auteurs,
M. HirscH, a obtenu pour son mémoire le prix Breadmore,
fondé par l'Université de Glasgow, et qui doit être attribué
alternativement à un étudiant de Nancyet à un étudiant
de Glasgow : Nancy commence la liste des lauréats, qui
attestera pendant de longues années les excellentes relations
RAPPORT
des
deux
DE
M.
GASTON
Universités. Enfin
d'Université
ont été soutenues,
deux
COLIN
5
thèses de doctorat
dont l’une par un lecteur
de langue anglaise à la Faculté des Lettres, M. FLETCHER,
Pautre par la directrice de nos Cours
secondaires de Luné-
ville, Mie Crayssac. Mentionnons qu'aux 232 étudiants de
la Faculté des Lettres s’ajoutaient (et nous ne les avons
‘pas comptés) 28 étudiants de la Faculté de Droit suivant
les mêmes cours. De son côté, la Faculté de Droit offrira
aux étudiants en.lettres de nouveaux certificats, qui pourront aussi leur compter pour la licence.
La Pharmacie s'ouvre elle-même à cette interpénétration
des Facultés. Un cours de législation pharmaceutique, qui
n’est pas le moins suivi, y est donné par un professeur de
la Faculté de Droit ; ce cours a même été publié dans un
petit volume, fort apprécié des praticiens. Mais la Faculté
de Pharmacie continue d'attirer lesétudiants par l'excellente
organisation de ses travaux pratiques : leur renommée
s'étend au loin, et, pour
les suivre toute une clientèle nous
vient jusque de la Bretagne. C’est là une des légitimes
fiertés du Doyen, qui y veille avec un soin jaloux. Il pousse
aussi les futurs pharmaciens à poursuivre leurs études ; les
thèses pour le Doctorat en Pharmacie ne sont pas rares
dans notre Faculté: 8 encore ont été soutenues avec succès cette année.
|
On peut juger, par ce qui précède, si nos étudiants sont
laborieux. Ils Le sont de plus en plus. On me signalait que,
si le restaurant universitaire, installé près du siège de leur
association, est fréquenté (il sert de $oo à 600 repas par
jour), les salles de travail et de lecture ne le sont pas moins.
En outre, ils ne négligent pas la préparation militaire, et
lé L:-Colonel
BucHeT,
directeur
de
ce
service,
n’a
pas
manqué de signaler, non sans une légitime fierté, leurs suc-
6
- RAPPORT
DE M.
GASTON
COLIN
cès cette année 1924: 64 sont admis aux Écoles d’élèvesofficiers de réserve, 39 pour l'artillerie, 12 pour l'infanterie,
8 pour le service de santé, etc... Nos jeunes gens sentent
que la vie est difficile pour eux et pour leurs familles, etqu'on
n’a pas de temps à perdre ni même àgaspiller. La crise du
logement continue de sévir, si celle de la nourriture est à
peu près conjurée. Un Office de renseignements,
que PÜni-
versité n’a pas hésité à organiser, et qui fonctionne depuis
plusieurs années déjà, s'efforce d’y remédier, ety réussit
en partie. Mais le remède souverain n'est pas encore trouvé.
On sait que le Parlement a voté en 1923 les crédits nécessaires
à l'attribution de prêts d'honneur aux étudiants. Un
délai de dix ans, à partir de la fin de leurs études, leur sera
accordé avec toutes facilités pour le remboursement. Un
Comité, où siègent des étudiants, a été institué dans chaque:
Université. Le Comité de Nancy a tenu sa première réunion le r1 avril 1924 : douze demandes seulement étaient
soumises à son examen, malgré la publicité faite depuis plus
d’un mois. Les douze demandes ont été accueillies, plus
une treizième le 7 mai; le total des prêts alloués a été de
31.000 francs. Pour l’année scolaire 1924-25,
nous avons
reçu six demandes de renouvellement des prêts de l’année
précédente, et douze-demandes de prêts nouveaux; soit un
total de 36.500 francs, qui ont été accordés. Il ne reste de
disponible que 4.000 francs.
Sans attendre l'institution des prêts d’honneur à nos étudiants nationaux, l'Université de Nancy avait créé des bourses
pour des étrangers de pays amis de la France, — Pologne,
Tchéco-Slovaquie, Roumanie, Yougo-Slavie, —en stipulant
que les bénéficiaires de ces bourses auraient terminé leurs
études supérieures dans leur pays d’origine, et viendraient
en France pour se perfectionner en telle ou telle spécialité,
RAPPORT
Nous avons ainsi une
DE
M.
GASTON
COLIN
7
élite (outre les travailleurs bénévoles)
dans nos laboratoires ; à Prague même, un concours est ou- ”
vert pout garantir
le choix. En 1923-1924, quatorze bourses
de ce genre ont été attribuées pour une somme de 32.400
francs, la totalité du crédit voté n'ayant pas été dépensée.
Mais, pour l’année scolaire 1924-1925, vingt bourses sont déjà
distribuées pour une somme de 47.330 francs: soit 4 à la
Faculté de Droit (4 Polonais), 2 à la Médecine (2 Roumains), 10 aux Sciences (4 Polonais, 2 Roumains, 2 Tchèques, 1 Yougo-Slave, et pour une bourse spéciale 1 Américain), 2 aux Lettres (1 Roumain et 1 Tchèque), 2 à la
Pharmacie (1 Tchèque et 1 Polonais). C’est un sacrifice
considérable que fait notre Université, mais elle en: attend
beaucoup pour la propagande française hors de nos frontières. Le Comité de l’Alliance française à Nancy nousseconde
d’ailleursà merveille : réorganisé avec un Président des plus
actifs et l'appui de notre Office de renseignements, il multiplie ses efforts. Les effets commencent à s’en faire sentir:
les étudiants étrangers, au nombre de 268 en 1923-1924,
sont revenus cette année à Nancy (novembre 1924) encore
plus nombreux que précédemment, 384: dont 115 Polonais,
54 Russes, 52 Bulgares, 18 Roumains, 11 Serbes, etc..., — je
ne parle pas des Luxembourgeois, au nombre de 21 : ils sont
chez eux à Nancy, où on.ne fait point de différence entre
eux et nos nationaux. Cette année même,
à la Faculté de
Médecine, un Luxembourgeois vient d’être reçu interne des
hôpitaux, concurremment avec ses camarades français.
Le Conseil de l'Université se montre toujours d'ailleurs
favorable aux demandes des étudiants. Ont-ils besoin d’une
subvention pour recevoir des camarades d’autres Universités françaises ou étrangères? ils s'adressent à nous avec
confiance, bien sûrs que le crédit nécessaire leur sera tou-
8
RAPPORT
DE
M.
GASTON
COLIN
jours accordé. De même, s'ils sont invités à se rendre euxmêmes à des cérémonies universitaires au dehors, ou bien
à des Congrès nationaux et internationaux, comme celui
de Varsovie en septembre 1924. Nous sommes assurés, de
notre côté, qu’ils sauronty représenter, comme il convient,
la France, et, en particulier, cette partie de France de l'Est
qui est la Lorraine. Ils lent bien prouvé en plusieurs occasions. Aussi avons-nousaccueilli avec empressement l’adjonc-
tion d'étudiants au Conseil de l'Université, pour les affaires
disciplinaires, sachant fort bien d’ailleurs que, dans Pavenir
comme dans le passé, ces sortes d’affaires seront extrèmement rares, si même il doit s’en présenter.
#
*#
*#
… Après les étudiants, les professeurs. Presque toutes nos
Facultés ont eu des changements dans leur personnel. Au
Droit, Alfred CHRÉTIEN a suivi de près dans la tombe son
frère, Henri CHRÉTIEN, de la Faculté de Médecine, et a emporté les mêmes regrets. Sa chaire de Droit international a ‘
été attribuée, par voie de transfert, à un jeune et distingué
collègue, M. LALOUEL, remplacé lui-même pour le Droit
public par un chargé de cours, M. Raoul Duvar. La même
Faculté de Droit perdait aussi un professeur honoraire, le
regretté Jules Garnier;
M. Giexoux,
qui
le remplaçait
pour l'économie politique, nous a déjà quittés, après un
beau succès à l'agrégation: son enseignement sera donné
par un nouveau collègue, M. Troragas. Enfin, M. SIMONNET,
devenu aussi agrégé, pourra occuper comme titulaire une
de nos chaires vacantes de Droit civil.
À la Faculté de Médecine, la
MEvER laissait sans
titulaire
mort
la
du regretté Doyen
chaire
de
physiologie.
M. Lamserr, professeur de physique, mais agrégé de phy-
:
RAPPORT
DE
M,
GASTON
COLIN
9
siologie, a pu revenir ainsi à un enseignement
donné
en
partie
pendant des années.
Et,
qu'il avait
dans
sa chaire
devenue libre, a été transféré un de nos anciens agrégés,
M. Durour, professeur à Alger, qu’on a été heureux de
voir revenir à Nancy. Un nouveau secrétaire, M. Pacaup,
assure les services à la satisfaction générale.
Aux Lettres,
M. Laporte, chargé de cours de
philoso-
phie, a été titularisé dans la chaire devenue libre par la retraite de M. Sourrau. En outre, la Faculté s’est accrue d’une
chaire nouvelle « de parlers lorrains », créée en faveur de
M. BRüuNEAU. Puis on a fait appel pour des cours complémentaires à diverses compétences : M. AuriAC,
inspecteur
d'Académie, pour la pédagogie, et M. Duvernoy, archiviste, pour les sciences auxiliaires de l’histoire.
Les Sciences avaient déjà comme chargé de cours de chimie tinctotiale M. Courror. La démission de M. Guxor,
nommé ensuite professeur honoraire, a permis de titulariser
M. CourToT,
comme
il le méritait.
D’autre part,
dans
la
chaire de chimie qu'avait occupée le regretté Mixeuix, un.
chimiste formé au laboratoire de M. HArLer à Paris,
M. CorNUBERT, après avoir fait brillamment ses preuves
une année parmi nous, vient aussi d’être titularisé.
À la Pharmacie, aucun changement. Signalons toutefois
un professeur
nouveau-venu de l’an passé, M. LassEUR,
qui a réussi à intéresser à son laboratoire
et à ses travaux
personnels nombre de généreux bienfaiteurs, dont les subventions en sa faveur atteignent un chiffre assez élevé.
L'activité de nos professeurs nese borne pas à leur enseignement et à la directiondes travaux de leurs étudiants. Par leurs
cours publics à Nancy même etau dehors, parleurs publications, par leurs excursions, leurs missions et leurs participa-
tions à des Congrès, ils font rayonner l’action de l’Univer-
40
RAPPORT
DE M.
GASTON
COLIN
sité lorraine.
La Faculté des Lettres n’est pas seule à s'adresser
à un auditoire curieux des choses de l'esprit ou des nouveau-’
tés scientifiques, en dehorsdesesétudiants.
D’abord,
outre
son personnel toujours sur la brèche, elle s’est adjoint pour
des cours publics deux compétences de Nancy : M. HorTENGER pour les questions économiques, et M. Goury
pour la préhistoire. Aux Sciences, MM. GurrTon, CROZE
et GRUMBACH
ont continué
de répondre à la curiosité de
leur auditoire fidèle, pour les questions d'électricité; et
d'autre part, à l’Institut colonial, le D' HueuEer intéressait vivement ses auditeurs par de savantes leçons sur les
civilisations musulmanes.
cours de
À la Faculté
M. Sexor.sur les champignons
de nombreux amateurs,
de Pharmacie, le
était goûté par
qui suivaient aussi le maître dans
ses excursions botaniques, et s’empressaient de visiter ses
expositions annuelles à la Faculté même. Mais surtout au
Droit, outre le cours de M MELIN, deux professeurs ont:
obtenu un brillant succès : M. RENARD, avec ses leçons sur
une
« Introduction philosophique du Droit»,
et M. La-
LOUEL, sur les questions actuelles du proche Orient, qu'il
avait étudiées sur place au cours d’une mission pour
examens au Caire et à Beyrouth.
Mais on ne s’est pas contenté des cours de Nancy. À la
demande du Haut-Commissariat de Mayence, trois de nos
” professeurs de la Faculté des Lettres, MM. EsrÈve, P. VuL-
Lion et BrazscH ont donné des conférences à Trèves. En
outre, M. Dimorr s’est rendu pour le même objet à
Bruxelles. Mais surtout notre Faculté de Médecine, fidèle à
une tradition qui date de plusieurs’années déjà, a envoyé
quelques-uns deses maîtres à Luxembourg, sur l'invitation
de la Société médicale du Grand-Duché.
En France même,
deux de nos Collègues de la Faculté des Sciences étaient
Ÿ
RAPPORT
invités
à
se
à l'École de
DE
M. GASTON
faire
entendre
à
Guerre
et M.
Croze
tique.
Outre ces conférences
COLIN
Paris,
extérieures,
11
M.
CoRNuBERT
à l'Institut
.
nos
Aéronau-
professeurs
se
sont aussi déplacés soit pour des cérémonies universitaires,
soit pour des missions, ou simplement des excursions ou
des Congrès. C’est ainsi que M. LALOUEL, comme nous
avons dit, a été en Égypte et en Syrie, pour des examens
de Droit, et,
avec lui,
M. BARTHÉLEMY,
pour des examens
professeur agrégé.
de
Médecine,
M. LALOUEL
a bien
voulu encore représenter Nancy au VII centenaire de l’Université de Naples, en mai 1924. Et récemment, en novembre,
M. Perrr, doyen, et MM. Guxrz et Vocr, directeurs des
deux Instituts chimique et électrotechnique, ont assisté au
cinquantenaire
de
l’École
polytechnique
de
l’Université
libre de Bruxelles. M. Perrr avait déjà accompagné le Recteur à Dieuze, où ils étaient invités à une cérémonie en
l'honneur de Charles HERMITE et d'Edmond Agour. Un
Institut franco-polonais s'étant fondé à Varsovie, le doyen
de notre Faculté des Lettres, M. AUERBACH, a été désigné
pour faire partie du Comité de direction qui siège à Paris.
Enfin le maître qui s’occupe, avec tant de zèle, de lenseignement nouveau de l’hydrologie et de la climatologie,
M. Maurice PERRIN, a dirigé une excursion d’étudiants dans
les stations thermales du Jura et des Vosges; et nos collègues ont pris part, avec de savantes communications,
trois
fois même comme présidents (MM. PIERRE PARISOT,
Jacques, ÉTIENNE), à huit congrès médicaux : médecine
légale, chirurgie, urologie, oto-rhino-laryngologie, etc.
Déjà personnellement connus par les relations qu’ils peuvent ainsi nouer; ils le sont davantage encore par leurs tra-
vaux imprimés et publiés. La liste de ceux-ci s’allonge cha-
42
RAPPORT
DE M. GASTON
COLIN
que année : chacune des cinq Facultés y apporte une importante contribution; en faisant le total, on en compte plusieurs
centaines, et dans le nombre quelques ouvrages qui honorent singulièrement leurs auteurs. Mentionnons, comme
œuvre collective, la Bibliographie Lorraine, que publie la
Faculté des Lettres depuis 1909; mentionnons-la surtout
. parce qu’un chapitre s'en est détaché pour devenir, comme
il convenait, à Strasbourg la Bibliographie Alsacienne, œuvre
commune de nos collègues de l’Université d'Alsace. En
outre la Faculté des Lettres, pour honorer la mémoire d’Albert CoLLiGNoN, a publié les Reliquiæ du regretté Professeur;
le Conseil de l’Université a contribué ‘avec empressement
aux frais de cette publication. On a voulu,
à la Faculté de
Médecine, rendre hommage aussi à des maîtres qui l’hono-
rent toujours : Le cher doyen Gross, pourle 80° anniversaire
de sa naissance, et le savant Paul VuILLEMIN, si justement
décoré dans la grande promotion Pasteur. Pourquoi
faut-il
que nous ayons eu aussi à rendre les derniers devoirs à un
maître, mort bien avant l’âge, Louis SENCERT, qui nous avait
quittés pour Strasbourg, et qui'a voulu qu'on ramenât son
corps pour être inhumé à Nancy?
Si nous avons été parfois au dehors, les professeurs
étrangers sont aussi venus à Nancy. L'accueil qu’ils y reçoivent chaque année leur laisse peut-être un souvenir favorâble à la France, ce qui est
notre
plus chère
ambition.
Ce sont d’abord des Américains: MM. Doucas Jonnson et
Warpo LaLanD; des Belges aussi, tels que M. bE DONDER;
des Tchéco-Slovaques,
tels que M. Spicek.
Pendant
les
vacances mêmes, en août et septembre, la Faculté de Méde-
cine à accueilli toute une délégation polonaise
l'Université
de Wiino, qui a étudié
pendant
venue de
plusieurs
semaines nos organisations médicales de Nancy. Maissurtout
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notre Université, désireuse de resserrer les liens de bonne
confraternité entre elle et les personnalités scientifiques des |
pays amis de la France, en a choisi huit pour leur conférer,
à sa séance de rentrée, le titre de Docteur honoris caus4 : à
savoir, pourla Belgique, M. van DEN HEUVEL, de l’Université
de Louvain, et M. DE
Donner,
de l’Université. libre
de
Bruxelles ; pour le Luxembourg, M. REUTER, président du
Gouvernement du Grand-Duché, et ancien étudiant de
notre Faculté de Droit, et le D' Praum, directeur du
Laboratoire grand-ducal de bactériologie ; pour la Pologne,
M.
pe Koscusmsanr-Lysrowsri,
de l'Université
de Var-
sovie ; pourla Roumanie, M. Petru Bocpax, de l’Université
de Jassy; enfin, pour la Théco-Slovaquie, M. Posejrar, de
PÜUniversité Charles, de Prague, et M. Vorocrk, de l’École
supérieure de Physique de la même capitale.
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*
*#
*#
À ces visiteurs étrangers que peut montrer notre Univer-
sité de Nancy ? Ses bâtiments actuels, ses laboratoires surtout, aux trois Facultés des Sciences, de Médecine et de
Pharmacie ; mais aussi des bâtiments en construction ou
tout récemment achevés, qui témoignent d’un souci constant d'étendre nos services et d’en créer de nouveaux. Des
chantiers déjà ouverts ou projetés ou à peine fermés, n’estce pas la meilleure preuve que l’Université ne se considère
pas ici comme arrêtée définitivement dans .ses programmes
ni dans ses locaux, comme arrivée à un point mort à un
terme ?
La Faculté des Sciences d’abord
est entrée
cette année
en possession et en jouissance d’un Institut électrotechnique
tout nouvellement bâti. Il est enfin achevé, après douze
ans d’attente. Il l'eût été en 1914 ou 1915, sans la guerre,
ù
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qui a fout remis en question, le don généreux d’Ernest
SoLvaY ne pouvant plus suffire à l'achèvement avec la
hausse des prix. Le Parlement, à la demande de nos députés
et de nos sénateurs, a bien voulu y pourvoir. Et ce n’est
pas la séule extension de la Faculté des Sciences. Toute une installation pour lhydraulique vient aussi d’être terminée
et mise en service, complément heureux de l’Institut de
mécanique appliquée; le terrain avait été acheté par l'Université; les frais de construction et d'aménagement
ont été
fournis par le Ministère des Travaux publics. Est-ce
à dire
que notre Faculté des Sciences soitsatisfaite? Loin de là. Si les
Mathématiques, la Physique, la Chimie, et les Institutstech-
niques qui s’y rattachent jouissent d'installations, dont on ne
trouverait peut-être pas ailleurs équivalent, il n’en est pas de
même des Sciences naturelles. Et pourtant notre Institut agricole, par exemple, ne ferait pas mauvaise figure à côté des
autres Instituts de Nancy. Le nombre de ses étudiants
s'accroît d'année en année et atteint presque la centaine.
Puis la Zoologie et la Botanique souffrentd’une installation
qui n’est pas digne des travaux qui s’y accomplissent quand
même. Il ya donc là une lacune fâcheuse, qui doit être
à tout prix comblée. Seule, la Géologie se trouve, depuis
1912, installée comme il convient.
|
La Faculté des Sciences est à une extrémité de la ville.
À lextrémité opposée se trouve l’ensemble des services
de la Faculté de Médecine. Un nouveau service, l’hydrologie, a reçu l'aménagement qu’il réclamait. Mais surtout,
à côté d’anciens hôpitaux devenus, quoique spacieux, trop
insuffisants, on ne voit que bâtiments quis’élèvent.
.A vrai
dire, c'est l'œuvre de la Commission des hospices ou de
la Ville, et aussi du Département. Mais, comme plusieurs de
nos cliniques d’enseignement doivent y fonctionner, ces
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constructions nouvelles sont aussi une extension de notre
Faculté, et nous en sommes reconnaissants aux administrations départementale et communale. C’est d’abord, à
l'Hôpital
deux qui
vingtaine
tions de
médecine
central, un grand pavillon, aussi grand que les
existent déjà; quatrecliniques, créées depuis une
d'années, et qui n’avaient encore que des installafortune, y ont dès maintenant leur place marquée :
infantile, urologie, oto-rhino-laryngologie et radio-
logie. De plus,
les deux grands pavillons primitifs, où ‘se
trouvent les services chirurgicaux, vont avoir comme annexes, chacun un groupe opératoire, dernier modèle: lun
des deux est presque achevé, l’autre a déjà ses murs au-dessus
du sol. Ce n’est pas tout. À la suite de l'Hôpital central, un
vaste bâtiment s’élève, qui servira de clinique gynécologique,
et abritera aussi,
en attendant,
les services du centre anti-
cancéreux, dont la création est décidée à Nancy. Ce n'est
pas tout encore. Non loin de là, près de l'Hôpital Maringer, s'achève, pour s’ouvrir cette année, un
Hôpital Four-
nier, où fonctionneront trois services réunis: hôpital, dis-
pensaire, enseignement pour les maladies syphilitiques. Ce
sera le digne pendant d’une organisation analogue dans
PHôpital voisin, Hôpital Villemin, pour la tuberculose.
Est-ce tout enfin? Pas encore. Après l’œuvre de la Commission des Hospices, voici celle du Conseil général de
Meurthe-et- Moselle :
une somptueuse
Maternité
s’édifie
dans la partie de l’ancien Grand Séminaire affectée au Département. De plus (et des négociations engagées à cet etfet,
entre l’Université et le Département, ont abouti heureusement, grâce à un bon vouloir réciproque),le Département
pour ses œuvres de puériculture, a fait l’acquisition de
l’autre partie du Grand Séminaire, affectée à l’Université,
mais en conservant et réservant à celle-ci pour ses besoins
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propres la jouissance de tout ce qu’elle demandait comme
bâtiments et comme terrain en vue de l'installation des
Sciences naturelles, le dernier des desiderata, nous l'avons
indiqué, de la Faculté des Sciences. En attendant, une
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bibliothèque de tous les livres de Médecine y sera installée,
à proximité des services de la Faculté.
|
Au centre de la ville maintenant, l’ensemble de bâtiments
où sont resserrées les trois Facultés de Droit, des Lettres
et de Pharmacie, plus une partie encore de la Faculté des
Sciences, plus la Bibliothèque, ne peut rien offrir de semblable.
|
D'abord la Bibiothèque, en partie incendiée par un
bombardement, le 31 octobre 1918, n’est pas encore recons“truite; mais les pertes de livres sont en grande partie réparées,
et le service fonctionne normalement ; la place ne fera plus
défaut, comme on le craignaït, pour le Droit et les Lettres,
après le déplacement que nous avons dit, de tout ce qui intéresse la Faculté de Médecine,
et un jour aüssi des Sciences
Naturelles.
Le Musée d’Archéologie, qui a péri également dans
à
l'incendie, n’est pas encore reconstitué : ce qu’on en a pu
sauver est hospitalisé à l’École des Beaux-Arts. Mais, et
c’est la seule innovation à mentionner pour ce groupe universitaire, et elle est intéressante, un petit Musée
d’archéo-
logie, avec une collection précieuse d’objets rares et une
‘ riche bibliothèque, a été installé cette année dans plusieurs
salles convenablement décorées; à part les moulages qui
manquent, cette reconstitution, œuvre d’un de nos maîtres,
M. BuLARD, na plus rien à envier à l’ancien service d’archéologie.
Mais cela intéresse surtout Ia Faculté des Lettres,
Les Facultés voisines,
Pharmacie
et Droit, continuent de |
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souffrir de l'insuffisance des locaux. La Pharmacie surtout
qui voit croître chaque année le nombre de ses étudiants,
et qui les prévoit plus nombreux encore lan prochain, se
demande avec angoisse dans quels amphithéâtres se feront
tous les cours? Ft les travaux pratiques, dans quels labora-
toires? Et la Faculté de Droit ne réussit qu’à grand’ peine
à faire se succéder dans les mêmes
salles
ses cours multi-
ples, et voudrait surtout agrandir sa salle de travail et sa
bibliothèqueà l'usage des nombreux étudiants qui ne demandent qu’à la fréquenter.
C’est elle, la Faculté de Droit, qui s’est trouvée à l’honneur cette année. Elle célébrait le 60° anniversaire
de son
‘rétablissement en 1864, n’ayant pu célébrer son cinquantenaire en 1914. Non seulement toute l’Université de Nancy
s’est associée à cette célébration,
mais encore ses nombreux
amis dans la ville et la région, c’est-à-dire tout Nancy et toute
la Lorraine. C'est ce qui fait la force de notre Université,
gage pour elle de durée et de prospérité. Non seulement
elle peut comptersur ses étudiants, sur ses professeurs, non
seulement sur les administrations publiques à savoir tout
le Conseil municipal de la Ville, et tout le Conseil général
du Département, mais aussi la Chambre de Commerce, la
Société Industrielle de l'Est, et la Société des Amis de l’Université, doublée maintenant d’une autre Société des Amis
des Instituts, et les Associations d’Anciens Élèves de cha-
cun de ces Instituts techniques, sans parler de Fondations,
reconnues d'utilité publique, qui garantissent l’avenir de
l’École de Brasserie et de l’École supérieure de la Métallurgie et des Industries minières. De tous côtés on a fait confiance à l’Université lorraine. Et cette confiance, de plus
en plus, elle tiendra à honneur, elle aura à cœur de Îa
justifier.
Fichiers
seance_rentree_1924_8.pdf, application/pdf, 806,36 Ko,
Classe
Partie du document
COLIN, Gaston. Rapport du Conseil de l'Université de Nancy pour l'année 1923-1924, présenté par M.Gaston Colin, Professeur à la Faculté des lettres, Membre du Conseil de l'Université. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/11126, accès le 17 mai 2022