Rapport de M. Ed. Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
;
Partie du document
;
publication en série imprimée
; sr1869_10
;
Est une partie de : Rentrée Solennelle des Facultés de droit, des sciences, des lettres et de l'École de médecine et de pharmarcie de Nancy, le 16 novembre 1869.
par : SIMONIN, Edmond
seance_rentree_1869_10.pdf, application/pdf, 663,42 Ko,
Titre (dcterms:title)
Rapport de M. Ed. Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Identifiant (dcterms:identifier)
sr1869_10
Date de création (dcterms:created)
1869
Est une partie de (dcterms:isPartOf)
Créateur (dcterms:creator)
SIMONIN, Edmond
Sujet (dcterms:subject)
Rapport du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Editeur (dcterms:publisher)
Sordoillet et fils, Imprimeurs de l'Académie, Rue du Faubourg Stanislas, 3
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date de publication (dcterms:issued)
1869
Format (dcterms:format)
PDF avec ocr
Langue (dcterms:language)
fr
Type (dcterms:type)
publication en série imprimée
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Droits (dcterms:rights)
extracted text (extracttext:extracted_text)
RENTRÉE SOLENNELLE
D'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
— ACADÉMIE
DE NANCY. |
RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULT
DE DROIT
DES SCIENCES
DES LETTRES
ET
:
DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
|
DE NANCY
Lie
16
Novembre
1869
NANCY
SORDOILLET
ET FILS,
IMPRIMEURS
DE L'ACADÉMIE
Rue du Faubourg Stanislas, 3
RAPPORT
BE
|
M. ED. SIMONIN
DIRECTEUR
DE
L'ÉCOLE
DE
MÉDECINE
ET
DE
PHARMACIE
+
Monsœur
Le Recreur,
Messigurs,
Les Etablissements d'utilité publique ont comme les individus
leurs tristesses
et leurs joies, et les émotions causées par les
peines et par les satisfactions se succèdent et se mêlent, tout en
conservant leur nature première. Ainsi l'Ecole de Médecine, tout
en se félicitant, vivement, de trouver
dans un nouveau Recteur
un chef habile qui, avant de prendre possession définitive de ses
hautes fonctions, avait compris toutes les aspirations de l'Ecole .
et avait montré son désir de leur réalisation, éprouve-t-elle le
regret de s'être séparée prématurément de M. Guillemin qui,
Recteur à deux époques bien différentes, avait coopéré à ses
travaux et qui, en reprenant, en 1865, des fonctions
totalement
modifiées,à raison de leur importance, retrouva l'Ecole de Médecine dans un état de prospérité auquel il avait aidé pendant
|
Lu
63
son premier rectorat de 1852.
—
Ainsi, encore, l'Ecole, bien que
reconnaissante envers le Conseil municipal et envers
notre nou.
veau Maire, dont le concours lui est assuré depuis longtemps
déjà, veut-elle qu'une nouvelle expression de sa gratitude et de
ses regrets aille chercher M. le Baron Buquet dans sa retraite
volontaire. L'Ecole n’oubliera jamais que,
sous
la généreuse
et
intelligente administration municipale de M. Buquet, elle a &é
dotée d'un nouveau local; que ses divers laboratoires se soni
enrichis de nombreux appareïls de recherches scientifiques ; que
_les allocations destinées aux cours ont, par leur accroissement,
permis à l’enseignement de se maintenir à la hauteur de la
science,
et que, dans l’histoire de l'Ecole, depuis près de cin-
quante années, à aucune époque, ses succès n’ont été aussi mar.
qués et aussi satisfaisants pour la ville de Nancy.
La
retraite
d’un
Ministre
éminent
a fait
éprouver,
aussi, à
l'Ecole une vive inquiétude qui n'est point éteinte. Après une enquête minutieuse faite, pendant plusieurs années, avec une per-
sévérance et une vigueur qui n'avaient pas eu de précédents
semblables, un projet de loi allait enfin donner satisfaction à
plusieurs vœux de l'Ecole dont les sources nombreuses et si re-
marquables d'instruction appellent, depuis bien longtemps, la
transformation en Ecole supérieure. Après les déceptions qui, en
1830, ont suivi le projet de loi médicale étudié en 1829; après
celles qui ont suivi, en 1848, le projet de 1847
; après avoir,
perdant bien des années, été à la peine, les professeurs de l'E-
cole espéraicnt être, prochainement, à l'honneur, comme le disait, à Reims, la glorieuse vierge de Domremy, et, aujourd'hui, |
nul ne peut dire le moment où de funestes incertitudes cesseront
enfin. Sans nul doute les difficultés d’une législation médicale sont
innombrables et parfois bien grandes, mais il faut cependant que
cette
législation se modifie,
en obéissant
aux nécessités
crèées
par le temps. La réglementation de l'Enseignement supérieur est
“
—_
69
—
devenue réellement de nouveau indispensable pour les intérêts
des établissements régionaux qui, aux yeux des indifférents, paraissent toujours se trouver dans une excellente situation, comme
il en est de la santé des gens dont on se préoccupe rarement. Des
personnes compétentes nulle ne nie cette nécessité, et les ‘considérants sur lesquels s’appuyait Orfla, en vue d'une décentrali-
sation qui déjà est accomplie entièrement pour les études du
Droit, des Sciences et des Lettres, peuvent être invoqués, au-
jourd'hui comme en 1839: car, depuis la tentative faite, il y a
près de trente années, par Orfila, toujours des projets divers
ont fait reculer l'examen d’une nouvelle législation médicale. Mais
puisqu'il faut arriver nécessairement à cette œuvre capitale, ne
pourrait-on pas, comme disait Cinéas à son royal ami se flatiant
d'un repos dans l'avenir,
commencer
par là tout de suite, et
usant avec respect de la liberté de la parole, ne peut-on rappeler,
ici, dans notre légitime impatience du bien, que la tuile qui, lan-
* cée par la main d'une vieille femme, vint tuer Pyrrhus avant qu'il
n’eût conquis le repos, ne manque jamais. d'atteindre dans leur ‘
route tous ceux qui se complaisent dans des projets trop lointains.
Dans l'exercice qui vient de s’écouler, un certain nombre de
faits me paraissent, Messieurs, mériter votre attention. En ce qui
concerne le nombre des Etudiants, l'Ecole de Nancy a toujours
offert, d'année en année, des modifications que l'on peut traduire, en quelque sorte, par des courbes ascendantes et descendantes, Cette année un progrès s'est manifesté encore dans la
courbe ascendante. signalée depuis deux ans. Ainsi, en 4866-67,
l'Ecole comptait 49 étudiants; elle en possédait 53, en 186768, et dans notre dernière année scolaire, le chiffre de nos
“Elèves a été 61, sans compter les auditeurs bénévoles. Naturel
lement le chiffre des inscriptions’ a suivi le mouvement ascension
_
70
—
nel constaté dans.le nombre des Etudiants. Les inscriptions qui
en 1866-67 et 1867-68 se comptaient au nombre de 170 et 179,
ont été 219 en 1868-69.
H ne faut pas conclure que ces chiffres viennent contredire
l'énoncé qui a été fait tout à l'heure dé notre situation générale;
car, de ce fort contingent d'Étudiants,il ne s’en trouvait que trois
pour former le personnel de la 3° et de la 4° année de nos
Etudes, au moment où l'élève initié à la pratique peut trouver à
Naney tous les éléments cliniques qu'il est possible de désirer. 11
” faut ajouter que ces trois Etudiants ne sont restés à Nancy que :
par des motifs individuels, se soumettant à la législation actuelle qui confère aux Etudiants de 3° année deux inscriptions’au
lieu de quatre inscriptions accordées en °° et en 9° année d’études,
bien qu'ils terminent, avec les mêmes professeurs, les cours qui,
l'année précédente, avaient le privilége d’être assimilés à des
cours de Faculté.
L'assiduité de nos Elèves en 1868-69 a été fort satisfaisante,
et le chiffre des absences aux cours a diminué d’un tiers sur
l'exercice précédent, malgré l'augmentation du nombre des Etudiants. Trois privations d'inscription ont eu lieu, toutefois,
mais
MM. Barry, Chesney, Ferry, Hecquin, Roch et Sesselmann,
ad-
deux d'entre elles se rapportaient à la retraite de deux Etudiants
peu après leur première inscription. L'année a donc été bonne et
c’est avec une vive satisfaction, mêlée cependant de regrets, que
nous voyons s'éloigner de nous six de nos meilleurs Etudiants,
mis,
sur sept concurrents,
à l'Eeole de Médecine
militaire
de
Strasbourg où déjà Nancy compte un certain contingent de ses
anciens Elèves.
Les examens
de fin d'année et trois
concours, à épreuves
multiples, ont bien montré le niveau. de l'instruction et l'ardeur
_
No
—
scientifique qui animent nos Etudiants. La note extrémement sa-
tisfait n'a pas été donnée, il est vrai, mais les notes {rês-satis-
fait et bien satisfait ont été 17 fois accordées et l'ajournement
n'a été prononcé que trois fois après 45 examens.
Mais c’est
‘ l’'empressement remarquable vers les concours qui doit surtout,
Messieurs, vous être signalé. Plusieurs des élus après les concours de l’an passé ont subi de nouveau les épreuves
qui finis-
sent à peine, pour pouvoir profiter éncore des avantages scientifiques
attachés
à des
fonctions non rétribuées
et,
chose plus
lousble, deux internes qui, par suite du départ des plus anciens
Etudiants et malgré l'absence des conditions scolaires exigées pour
les concours avaient, comme lauréats de l'Ecole, reçu une nomination officielle, ont volontairement renoncé à un titre donné
au choix, et, imitant les militaires qui pour faire campagne
abandonnent les insignes des premiers grades, ils se sont présentés au concours qui leur était enfin ouvert et ont obtenu par
droit de conquête les avantages pécuniaires et scientifiques qui
n'étaient dus jusqu'alors qu’à d'excellentes notations relatives à
l'assiduité, au travail et aux examens.
hautement,
le zèle de MM.
Daviller
Nous applaudissons, ici,
et Brokowski;
plus que leur devoir, en cette circonstance,
ils ont fait
et par conséquent
_nous sommes assurés de leur avenir, car celui qui fait son devoir
a tout fait: faire son devoir est la vie mêmé, et il n’y a rien
de plus grand dans notre existence. Ce dernier fait prouvera de
nouveau et d’une manière éloquente à l'administration des hôpitaux de Nancy, quels services elle retire de l'institution des .internes et il sera, en quelque sorte, une réponse courtoise à la
mesure récente par laquellela commission administrative des hôpitaux a amélioré le traitement des trois internes de Saint-Charles.
Décidée en principe en 1856, la création de ces utiles et sérieux :
auxiliaires ne reçut son complet développement qu’en janvier
1859. Les dix années qui viennent de s’écouler ont démontré, à
Nancy, la supériorité de ce mode actuel d'assistance hospitalière
sur les modes antérieurs et, en augmentant les trop minimes ir:
‘demnités inscrites, aujourd’hui, au budget des hôpitaux pour les
internes, l'administration a voulu consacrer leur utilité et mon
trer ce qu'elle leur réservait, lorsque le nouvel hôpital des eliniques permettra de comprendre
dans
son aménagement
des
logements destinés aux internes. En effet, leur habitation en ville,
quelquefois très-éloignée däns les faubourgs, rend leur service
_ difficile, incertain, parfois même impossible, et nécessite, sans
cesse, l'appel dés chefs de service qui deviennent, ainsi, par l'irrégularité des situations, ei à l'encontre de toutes les prévisions,
les suppléants des fonctionnaires créés, précisément, pour leur
faciliter leurs propres devoirs.
La. question
traversé,
déjà,
importante
plusieurs
du nouvel fhôpital des cliniques a
phases
importantes.
Après
la
forte
étude. faite par Fadministration de nos hôpitaux, le Conseil central d'hygiène publique et de salubrité de la Meurthe à
donné an avis adopté par le Conseil municipal de Nancy et soumis, en ce moment,
au Ministère de l'Intérieur. En attendant une
solution relative au futur emplacemerit de Saint-Charles, l'adminis-
tration n'est pas restée inactive, et par la création de 22 lits
“nouveaux à Saint-Charles, elle a commencé la réalisation des in:
tentions charitables de MM. Roger, Bureaux et de la Salle. En outre de
celte extension donnée aüx secours pour les malades et pour les
blessés, de récentes modifications opérées dans l'hôpital actuel ont
“montré l'empressement
de l'administration hospitalière pour faciliter les recherches scientifiques qui, aujourd'hui, sont indispessables dans les études cliniques au point de vue du diagnostic
et du traitement. Cette nécessité de recourir à de nouvelles études et, par conséquent, d’en favoriser la pratique, ne peut éton-
iier aujourd'hui que les hommes qui ne se trouvent pas dans le
=
73 —
courant scientifique. I y a longtemps, déjà, qu'isidore Geoffroy
Saint-Hilaire disait: « En même temps qu'une science, par Fac» créissement numérique de ses faits particuliers, tend à sé divi» ser, d’autres progrès lui font éprouver ün autre besoin et lüi ‘
# impriment
une tendance en
apparence
contradictoire,
éellé
» d’une association avec toutes les branches analogues des con-
* naissances humaines. À mesure qu'elle s'élève à des générali-
»
5
»
»
»
tés plus nombreuses et plus västes, l'intervalle d’abord immense qui l'isolait, se comble, et s’efface peu à peu, ét bientôt
une alliance intime, féconde, également utile à tous, ne perimet plus de voir entre les sciences de mnême ordre que des
raméaux distincts mais étroitement unis d’une même tigé. »
Ces réflexions font bien compréndre comment, en dehors des
recherches d'anatomie pathologique, les opératiotis chimiques, les
études microscopiques, les investigations faites à l’aide de certains apparéils d'optique, doivent, dans les hôpitaux actuels,
prendre de plus en plus de place et d'importance, au profit des .
malades qui y sont traités. M. Jaccoud nous a fait voir, én Allemagne; là mise en œuvre de ces fécondes recherches dont Sirasbourg nous donné, aussi, un exemplé journalier, et déjà la thés
rapeutique trouve dés points d’appüi certains dans les données
scientifiques trop séparées juéqu’à ce jour de l'éxämén clinique
proprement dit. À peine en marche dans éette voie nouvelle, nous
nous trouvons, déjà, en thérapeutique, à une distance énorme.
de l’empirisme étroit qui enchainait l'intelligence en la concen-
trant parfois sur des faits puérils. Permettez-moi, Messieurs, sans
entrer dans une discussion scientifique, de montrer cette distancé
par une citation empruntée au président de Brosses, lors de son
séjour à Venise: car les mœurs populaires traduisent, le plus
souvent, les doctrines médicales, et dans le récit du spirituel.
voyageur il s’agit d’un médicament composé de plus de cent
subétances et que Venise avait, dans le siècle dernier, là réputa-
=
Th
—
tion de préparer d'une manière parfaite. « Vous seriez-vous fi
guré, dit le narrateur, que l'espèce de fonction qui se fit, en
dernier lieu, le jour de saint Barthelémy et que ‘l'on appelle le
‘théâtre de la thériaque, fut une chose tout à fait amusante?
Toutes les drogues qui entrent dans cette composition y sont
non-seulement étalées en guise de fruits montés, mais, encore,
arrangées avec autant d'adresse et de patience que le sont des
camaïeux, des broderies, des paysages; les vipères y forment
des guirlandes et des festons, et l’on a trouvé le secret
donner un air galant.»
de leur
En rappelant, Messieurs, les Etudes qui sont associées désormais”aux recherches cliniques, il ne faut-pas perdre de vue que
le berceau de ces études devrait se trouver à l'Ecole même.
C'est avec raison que M. Jacquemin, Président de l’une des sessions de septembre dernier, a exprimé, officiellement, le vœu
de voir les manipulations-chimiques reprendre à l'Ecole la place
qu'elles y occupaient avant l'inauguration de la Faculté des
sciences. Mais il ne dépend pas de l’Ecole seule d'ouvrir de nou-
veaux laboratoires et, dans le moment présent, elle doit se borner, peut-être, à demander
que
les conditions pécuniaires
ac-
tuelles de ces Etudes soient modifiées par M. le Ministre de
l'instruction publique, pour qu’elles soient abordées plus facile
._ ment à la Faculté des sciences par les Etudiants en médecine.
Après vous avoir fait entrevoir, Messieurs, les développements
sérieux qui sont donnés à certaines parties de notre programme
d'enseignement, il me reste ‘un mot à vous dire sur les sessions
de septembre dernier et sur les travaux des professeurs. Aux
sessions de septembre, se sont présentés 8 candidats pharma-
ciens dont 5 seulement ont subi, avec succès, toutes les épreuves, et 83 Elèves sages-femmes dont 31 ont recu le certificat
——
7
—
d'aptitude. Aucun candidat- ne s'est présenté en septembre,
pour l'obtention du titre d’Officier de santé. De ce fait bien
remarquable, qui se produit fréquemment à Nancy, il faut con -.
clure que, puisque nos Etudiants aspirent au Doctorat en médecine, il conviendrait de substituer dans tous les Etablissements
d'instruction médicale un parallélisme dans les Etudes aux deux
programmes actuels, divers par les matières enseignées, divers
par les années Qui y sont consacrées, dont l’un est prescrit aux
Ecoles nommées, si improprement, Ecoles préparatoires, et dont
l'autre régit les Facultés de médecine, et qui ont pour conséquence illogique de forcer un Etudiant qui, à Naney, a franchi
avec succès l'examen de fin de troisième année, de le subir
de nouveau dans une Faculté, devant de nouveaux juges, et
suivant un programme très-différent.
Pour ce qui concerne les travaux individuels des Professeurs,
je serai très-bref cette année, parce que, lors de la dernière
séance solennelle, j'ai exposé très-longuement les buts divers de
nos efforts particuliers, et pour ne pas abuser de votre attention, je renvoie à une note annexée à ce compte rendu l'indication sommaire des travaux des Professeurs de l'Ecole (1).
Tout à l'heure, Messieurs, j'ai prononcé,
nom
d'Orfila, et je dois le répéter encore,
plusieurs fois, le
car c'est à lui que
l'Ecole doit sa satisfaction la plus récente. En prenant, en 1861,
possession de son nouveau local, l'École a cherché, dans sa décoration intérieure, à traduire quelques-uns de ses sentiments.
Dans l’un de ses amphithéâires, elle a placé les bustes d'Hippocrate, d'Ambroise Paré et de Bichat, et elle avait émis le projet
d’honorer par un autre buste la mémoire du savant qui fit faire
(4Y Voyez la note à la fin du rapport.
2
T6
un si grand progrès aux études médicales en France, à qui les
Ecoles secondaires ont dû d'être chargées d’une partie des de
vüiré qui étaient résérvés, auparavant, aux trois Facultés de Me
decine, et qui fat le Maitre des huit Professeurs titulaires actuels
de l'Ecole de Nancy. Mais le buste d'Orfila était à faire et d excel.
lents portraits existaient seuls. Lé pieux souvenir de M. le Pro.
fesseut Orfila, aujourd'hui Secrétaire général de l'Association des
Médecins dé la Seine, et confident, depuis six années, du désir.
_de l'Ecole, est parvenu à vaincre tous les obstacles qui s'oppo-
saient à sa réalisation. Sous F'habile ciseau de M. Adam Salomon
ést sorti du marbre l'image fidèle de F'ancten Doyen de la Faculté
dé Médecine
de Paris, et uné épreuve
de ce chef-d'œuvre,
très-
rémarquable par $a bonne exécution, a été offerte à l'Ecole,
avee une courtoisie charmante. Je suis heureux dé pouvoir re-
_mercier, ici publiquement, l'aimable et généreux donateur. C'est
l'Ecole dé Näney qui, en 1858, quelques semaines avant la mort
d'Offila, a reçu l'un de ses derniers et puissants encouragements,
et son buste, en nous rappelant son approbation si glorieuse
pour nous, contribuer à à nous fortifier dans le devoir et à nous
faire espérer que le jour dont Orfla hous a montré l'aurore sa
luée avéc transport dans fa jeunesse des Professeurs actuels,
pourra éclairer la fin de leur laborieuse carrière,
|
D'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
— ACADÉMIE
DE NANCY. |
RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULT
DE DROIT
DES SCIENCES
DES LETTRES
ET
:
DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
|
DE NANCY
Lie
16
Novembre
1869
NANCY
SORDOILLET
ET FILS,
IMPRIMEURS
DE L'ACADÉMIE
Rue du Faubourg Stanislas, 3
RAPPORT
BE
|
M. ED. SIMONIN
DIRECTEUR
DE
L'ÉCOLE
DE
MÉDECINE
ET
DE
PHARMACIE
+
Monsœur
Le Recreur,
Messigurs,
Les Etablissements d'utilité publique ont comme les individus
leurs tristesses
et leurs joies, et les émotions causées par les
peines et par les satisfactions se succèdent et se mêlent, tout en
conservant leur nature première. Ainsi l'Ecole de Médecine, tout
en se félicitant, vivement, de trouver
dans un nouveau Recteur
un chef habile qui, avant de prendre possession définitive de ses
hautes fonctions, avait compris toutes les aspirations de l'Ecole .
et avait montré son désir de leur réalisation, éprouve-t-elle le
regret de s'être séparée prématurément de M. Guillemin qui,
Recteur à deux époques bien différentes, avait coopéré à ses
travaux et qui, en reprenant, en 1865, des fonctions
totalement
modifiées,à raison de leur importance, retrouva l'Ecole de Médecine dans un état de prospérité auquel il avait aidé pendant
|
Lu
63
son premier rectorat de 1852.
—
Ainsi, encore, l'Ecole, bien que
reconnaissante envers le Conseil municipal et envers
notre nou.
veau Maire, dont le concours lui est assuré depuis longtemps
déjà, veut-elle qu'une nouvelle expression de sa gratitude et de
ses regrets aille chercher M. le Baron Buquet dans sa retraite
volontaire. L'Ecole n’oubliera jamais que,
sous
la généreuse
et
intelligente administration municipale de M. Buquet, elle a &é
dotée d'un nouveau local; que ses divers laboratoires se soni
enrichis de nombreux appareïls de recherches scientifiques ; que
_les allocations destinées aux cours ont, par leur accroissement,
permis à l’enseignement de se maintenir à la hauteur de la
science,
et que, dans l’histoire de l'Ecole, depuis près de cin-
quante années, à aucune époque, ses succès n’ont été aussi mar.
qués et aussi satisfaisants pour la ville de Nancy.
La
retraite
d’un
Ministre
éminent
a fait
éprouver,
aussi, à
l'Ecole une vive inquiétude qui n'est point éteinte. Après une enquête minutieuse faite, pendant plusieurs années, avec une per-
sévérance et une vigueur qui n'avaient pas eu de précédents
semblables, un projet de loi allait enfin donner satisfaction à
plusieurs vœux de l'Ecole dont les sources nombreuses et si re-
marquables d'instruction appellent, depuis bien longtemps, la
transformation en Ecole supérieure. Après les déceptions qui, en
1830, ont suivi le projet de loi médicale étudié en 1829; après
celles qui ont suivi, en 1848, le projet de 1847
; après avoir,
perdant bien des années, été à la peine, les professeurs de l'E-
cole espéraicnt être, prochainement, à l'honneur, comme le disait, à Reims, la glorieuse vierge de Domremy, et, aujourd'hui, |
nul ne peut dire le moment où de funestes incertitudes cesseront
enfin. Sans nul doute les difficultés d’une législation médicale sont
innombrables et parfois bien grandes, mais il faut cependant que
cette
législation se modifie,
en obéissant
aux nécessités
crèées
par le temps. La réglementation de l'Enseignement supérieur est
“
—_
69
—
devenue réellement de nouveau indispensable pour les intérêts
des établissements régionaux qui, aux yeux des indifférents, paraissent toujours se trouver dans une excellente situation, comme
il en est de la santé des gens dont on se préoccupe rarement. Des
personnes compétentes nulle ne nie cette nécessité, et les ‘considérants sur lesquels s’appuyait Orfla, en vue d'une décentrali-
sation qui déjà est accomplie entièrement pour les études du
Droit, des Sciences et des Lettres, peuvent être invoqués, au-
jourd'hui comme en 1839: car, depuis la tentative faite, il y a
près de trente années, par Orfila, toujours des projets divers
ont fait reculer l'examen d’une nouvelle législation médicale. Mais
puisqu'il faut arriver nécessairement à cette œuvre capitale, ne
pourrait-on pas, comme disait Cinéas à son royal ami se flatiant
d'un repos dans l'avenir,
commencer
par là tout de suite, et
usant avec respect de la liberté de la parole, ne peut-on rappeler,
ici, dans notre légitime impatience du bien, que la tuile qui, lan-
* cée par la main d'une vieille femme, vint tuer Pyrrhus avant qu'il
n’eût conquis le repos, ne manque jamais. d'atteindre dans leur ‘
route tous ceux qui se complaisent dans des projets trop lointains.
Dans l'exercice qui vient de s’écouler, un certain nombre de
faits me paraissent, Messieurs, mériter votre attention. En ce qui
concerne le nombre des Etudiants, l'Ecole de Nancy a toujours
offert, d'année en année, des modifications que l'on peut traduire, en quelque sorte, par des courbes ascendantes et descendantes, Cette année un progrès s'est manifesté encore dans la
courbe ascendante. signalée depuis deux ans. Ainsi, en 4866-67,
l'Ecole comptait 49 étudiants; elle en possédait 53, en 186768, et dans notre dernière année scolaire, le chiffre de nos
“Elèves a été 61, sans compter les auditeurs bénévoles. Naturel
lement le chiffre des inscriptions’ a suivi le mouvement ascension
_
70
—
nel constaté dans.le nombre des Etudiants. Les inscriptions qui
en 1866-67 et 1867-68 se comptaient au nombre de 170 et 179,
ont été 219 en 1868-69.
H ne faut pas conclure que ces chiffres viennent contredire
l'énoncé qui a été fait tout à l'heure dé notre situation générale;
car, de ce fort contingent d'Étudiants,il ne s’en trouvait que trois
pour former le personnel de la 3° et de la 4° année de nos
Etudes, au moment où l'élève initié à la pratique peut trouver à
Naney tous les éléments cliniques qu'il est possible de désirer. 11
” faut ajouter que ces trois Etudiants ne sont restés à Nancy que :
par des motifs individuels, se soumettant à la législation actuelle qui confère aux Etudiants de 3° année deux inscriptions’au
lieu de quatre inscriptions accordées en °° et en 9° année d’études,
bien qu'ils terminent, avec les mêmes professeurs, les cours qui,
l'année précédente, avaient le privilége d’être assimilés à des
cours de Faculté.
L'assiduité de nos Elèves en 1868-69 a été fort satisfaisante,
et le chiffre des absences aux cours a diminué d’un tiers sur
l'exercice précédent, malgré l'augmentation du nombre des Etudiants. Trois privations d'inscription ont eu lieu, toutefois,
mais
MM. Barry, Chesney, Ferry, Hecquin, Roch et Sesselmann,
ad-
deux d'entre elles se rapportaient à la retraite de deux Etudiants
peu après leur première inscription. L'année a donc été bonne et
c’est avec une vive satisfaction, mêlée cependant de regrets, que
nous voyons s'éloigner de nous six de nos meilleurs Etudiants,
mis,
sur sept concurrents,
à l'Eeole de Médecine
militaire
de
Strasbourg où déjà Nancy compte un certain contingent de ses
anciens Elèves.
Les examens
de fin d'année et trois
concours, à épreuves
multiples, ont bien montré le niveau. de l'instruction et l'ardeur
_
No
—
scientifique qui animent nos Etudiants. La note extrémement sa-
tisfait n'a pas été donnée, il est vrai, mais les notes {rês-satis-
fait et bien satisfait ont été 17 fois accordées et l'ajournement
n'a été prononcé que trois fois après 45 examens.
Mais c’est
‘ l’'empressement remarquable vers les concours qui doit surtout,
Messieurs, vous être signalé. Plusieurs des élus après les concours de l’an passé ont subi de nouveau les épreuves
qui finis-
sent à peine, pour pouvoir profiter éncore des avantages scientifiques
attachés
à des
fonctions non rétribuées
et,
chose plus
lousble, deux internes qui, par suite du départ des plus anciens
Etudiants et malgré l'absence des conditions scolaires exigées pour
les concours avaient, comme lauréats de l'Ecole, reçu une nomination officielle, ont volontairement renoncé à un titre donné
au choix, et, imitant les militaires qui pour faire campagne
abandonnent les insignes des premiers grades, ils se sont présentés au concours qui leur était enfin ouvert et ont obtenu par
droit de conquête les avantages pécuniaires et scientifiques qui
n'étaient dus jusqu'alors qu’à d'excellentes notations relatives à
l'assiduité, au travail et aux examens.
hautement,
le zèle de MM.
Daviller
Nous applaudissons, ici,
et Brokowski;
plus que leur devoir, en cette circonstance,
ils ont fait
et par conséquent
_nous sommes assurés de leur avenir, car celui qui fait son devoir
a tout fait: faire son devoir est la vie mêmé, et il n’y a rien
de plus grand dans notre existence. Ce dernier fait prouvera de
nouveau et d’une manière éloquente à l'administration des hôpitaux de Nancy, quels services elle retire de l'institution des .internes et il sera, en quelque sorte, une réponse courtoise à la
mesure récente par laquellela commission administrative des hôpitaux a amélioré le traitement des trois internes de Saint-Charles.
Décidée en principe en 1856, la création de ces utiles et sérieux :
auxiliaires ne reçut son complet développement qu’en janvier
1859. Les dix années qui viennent de s’écouler ont démontré, à
Nancy, la supériorité de ce mode actuel d'assistance hospitalière
sur les modes antérieurs et, en augmentant les trop minimes ir:
‘demnités inscrites, aujourd’hui, au budget des hôpitaux pour les
internes, l'administration a voulu consacrer leur utilité et mon
trer ce qu'elle leur réservait, lorsque le nouvel hôpital des eliniques permettra de comprendre
dans
son aménagement
des
logements destinés aux internes. En effet, leur habitation en ville,
quelquefois très-éloignée däns les faubourgs, rend leur service
_ difficile, incertain, parfois même impossible, et nécessite, sans
cesse, l'appel dés chefs de service qui deviennent, ainsi, par l'irrégularité des situations, ei à l'encontre de toutes les prévisions,
les suppléants des fonctionnaires créés, précisément, pour leur
faciliter leurs propres devoirs.
La. question
traversé,
déjà,
importante
plusieurs
du nouvel fhôpital des cliniques a
phases
importantes.
Après
la
forte
étude. faite par Fadministration de nos hôpitaux, le Conseil central d'hygiène publique et de salubrité de la Meurthe à
donné an avis adopté par le Conseil municipal de Nancy et soumis, en ce moment,
au Ministère de l'Intérieur. En attendant une
solution relative au futur emplacemerit de Saint-Charles, l'adminis-
tration n'est pas restée inactive, et par la création de 22 lits
“nouveaux à Saint-Charles, elle a commencé la réalisation des in:
tentions charitables de MM. Roger, Bureaux et de la Salle. En outre de
celte extension donnée aüx secours pour les malades et pour les
blessés, de récentes modifications opérées dans l'hôpital actuel ont
“montré l'empressement
de l'administration hospitalière pour faciliter les recherches scientifiques qui, aujourd'hui, sont indispessables dans les études cliniques au point de vue du diagnostic
et du traitement. Cette nécessité de recourir à de nouvelles études et, par conséquent, d’en favoriser la pratique, ne peut éton-
iier aujourd'hui que les hommes qui ne se trouvent pas dans le
=
73 —
courant scientifique. I y a longtemps, déjà, qu'isidore Geoffroy
Saint-Hilaire disait: « En même temps qu'une science, par Fac» créissement numérique de ses faits particuliers, tend à sé divi» ser, d’autres progrès lui font éprouver ün autre besoin et lüi ‘
# impriment
une tendance en
apparence
contradictoire,
éellé
» d’une association avec toutes les branches analogues des con-
* naissances humaines. À mesure qu'elle s'élève à des générali-
»
5
»
»
»
tés plus nombreuses et plus västes, l'intervalle d’abord immense qui l'isolait, se comble, et s’efface peu à peu, ét bientôt
une alliance intime, féconde, également utile à tous, ne perimet plus de voir entre les sciences de mnême ordre que des
raméaux distincts mais étroitement unis d’une même tigé. »
Ces réflexions font bien compréndre comment, en dehors des
recherches d'anatomie pathologique, les opératiotis chimiques, les
études microscopiques, les investigations faites à l’aide de certains apparéils d'optique, doivent, dans les hôpitaux actuels,
prendre de plus en plus de place et d'importance, au profit des .
malades qui y sont traités. M. Jaccoud nous a fait voir, én Allemagne; là mise en œuvre de ces fécondes recherches dont Sirasbourg nous donné, aussi, un exemplé journalier, et déjà la thés
rapeutique trouve dés points d’appüi certains dans les données
scientifiques trop séparées juéqu’à ce jour de l'éxämén clinique
proprement dit. À peine en marche dans éette voie nouvelle, nous
nous trouvons, déjà, en thérapeutique, à une distance énorme.
de l’empirisme étroit qui enchainait l'intelligence en la concen-
trant parfois sur des faits puérils. Permettez-moi, Messieurs, sans
entrer dans une discussion scientifique, de montrer cette distancé
par une citation empruntée au président de Brosses, lors de son
séjour à Venise: car les mœurs populaires traduisent, le plus
souvent, les doctrines médicales, et dans le récit du spirituel.
voyageur il s’agit d’un médicament composé de plus de cent
subétances et que Venise avait, dans le siècle dernier, là réputa-
=
Th
—
tion de préparer d'une manière parfaite. « Vous seriez-vous fi
guré, dit le narrateur, que l'espèce de fonction qui se fit, en
dernier lieu, le jour de saint Barthelémy et que ‘l'on appelle le
‘théâtre de la thériaque, fut une chose tout à fait amusante?
Toutes les drogues qui entrent dans cette composition y sont
non-seulement étalées en guise de fruits montés, mais, encore,
arrangées avec autant d'adresse et de patience que le sont des
camaïeux, des broderies, des paysages; les vipères y forment
des guirlandes et des festons, et l’on a trouvé le secret
donner un air galant.»
de leur
En rappelant, Messieurs, les Etudes qui sont associées désormais”aux recherches cliniques, il ne faut-pas perdre de vue que
le berceau de ces études devrait se trouver à l'Ecole même.
C'est avec raison que M. Jacquemin, Président de l’une des sessions de septembre dernier, a exprimé, officiellement, le vœu
de voir les manipulations-chimiques reprendre à l'Ecole la place
qu'elles y occupaient avant l'inauguration de la Faculté des
sciences. Mais il ne dépend pas de l’Ecole seule d'ouvrir de nou-
veaux laboratoires et, dans le moment présent, elle doit se borner, peut-être, à demander
que
les conditions pécuniaires
ac-
tuelles de ces Etudes soient modifiées par M. le Ministre de
l'instruction publique, pour qu’elles soient abordées plus facile
._ ment à la Faculté des sciences par les Etudiants en médecine.
Après vous avoir fait entrevoir, Messieurs, les développements
sérieux qui sont donnés à certaines parties de notre programme
d'enseignement, il me reste ‘un mot à vous dire sur les sessions
de septembre dernier et sur les travaux des professeurs. Aux
sessions de septembre, se sont présentés 8 candidats pharma-
ciens dont 5 seulement ont subi, avec succès, toutes les épreuves, et 83 Elèves sages-femmes dont 31 ont recu le certificat
——
7
—
d'aptitude. Aucun candidat- ne s'est présenté en septembre,
pour l'obtention du titre d’Officier de santé. De ce fait bien
remarquable, qui se produit fréquemment à Nancy, il faut con -.
clure que, puisque nos Etudiants aspirent au Doctorat en médecine, il conviendrait de substituer dans tous les Etablissements
d'instruction médicale un parallélisme dans les Etudes aux deux
programmes actuels, divers par les matières enseignées, divers
par les années Qui y sont consacrées, dont l’un est prescrit aux
Ecoles nommées, si improprement, Ecoles préparatoires, et dont
l'autre régit les Facultés de médecine, et qui ont pour conséquence illogique de forcer un Etudiant qui, à Naney, a franchi
avec succès l'examen de fin de troisième année, de le subir
de nouveau dans une Faculté, devant de nouveaux juges, et
suivant un programme très-différent.
Pour ce qui concerne les travaux individuels des Professeurs,
je serai très-bref cette année, parce que, lors de la dernière
séance solennelle, j'ai exposé très-longuement les buts divers de
nos efforts particuliers, et pour ne pas abuser de votre attention, je renvoie à une note annexée à ce compte rendu l'indication sommaire des travaux des Professeurs de l'Ecole (1).
Tout à l'heure, Messieurs, j'ai prononcé,
nom
d'Orfila, et je dois le répéter encore,
plusieurs fois, le
car c'est à lui que
l'Ecole doit sa satisfaction la plus récente. En prenant, en 1861,
possession de son nouveau local, l'École a cherché, dans sa décoration intérieure, à traduire quelques-uns de ses sentiments.
Dans l’un de ses amphithéâires, elle a placé les bustes d'Hippocrate, d'Ambroise Paré et de Bichat, et elle avait émis le projet
d’honorer par un autre buste la mémoire du savant qui fit faire
(4Y Voyez la note à la fin du rapport.
2
T6
un si grand progrès aux études médicales en France, à qui les
Ecoles secondaires ont dû d'être chargées d’une partie des de
vüiré qui étaient résérvés, auparavant, aux trois Facultés de Me
decine, et qui fat le Maitre des huit Professeurs titulaires actuels
de l'Ecole de Nancy. Mais le buste d'Orfila était à faire et d excel.
lents portraits existaient seuls. Lé pieux souvenir de M. le Pro.
fesseut Orfila, aujourd'hui Secrétaire général de l'Association des
Médecins dé la Seine, et confident, depuis six années, du désir.
_de l'Ecole, est parvenu à vaincre tous les obstacles qui s'oppo-
saient à sa réalisation. Sous F'habile ciseau de M. Adam Salomon
ést sorti du marbre l'image fidèle de F'ancten Doyen de la Faculté
dé Médecine
de Paris, et uné épreuve
de ce chef-d'œuvre,
très-
rémarquable par $a bonne exécution, a été offerte à l'Ecole,
avee une courtoisie charmante. Je suis heureux dé pouvoir re-
_mercier, ici publiquement, l'aimable et généreux donateur. C'est
l'Ecole dé Näney qui, en 1858, quelques semaines avant la mort
d'Offila, a reçu l'un de ses derniers et puissants encouragements,
et son buste, en nous rappelant son approbation si glorieuse
pour nous, contribuer à à nous fortifier dans le devoir et à nous
faire espérer que le jour dont Orfla hous a montré l'aurore sa
luée avéc transport dans fa jeunesse des Professeurs actuels,
pourra éclairer la fin de leur laborieuse carrière,
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Fichiers
seance_rentree_1869_10.pdf, application/pdf, 663,42 Ko,
Classe
Partie du document
SIMONIN, Edmond. Rapport de M. Ed. Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/8858, accès le 17 mai 2022