Allocution prononcée par M. Maggiolo, Recteur de l'Académie de Nancy.
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Allocution du Recteur
;
Partie du document
;
publication en série imprimée
; sr1869_6
;
Est une partie de : Rentrée Solennelle des Facultés de droit, des sciences, des lettres et de l'École de médecine et de pharmarcie de Nancy, le 16 novembre 1869.
par : MAGGIOLO, Louis
seance_rentree_1869_6.pdf, application/pdf, 468,28 Ko,
Titre (dcterms:title)
Allocution prononcée par M. Maggiolo, Recteur de l'Académie de Nancy.
Identifiant (dcterms:identifier)
sr1869_6
Date de création (dcterms:created)
1869
Est une partie de (dcterms:isPartOf)
Créateur (dcterms:creator)
MAGGIOLO, Louis
Sujet (dcterms:subject)
Allocution du Recteur
Editeur (dcterms:publisher)
Sordoillet et fils, Imprimeurs de l'Académie, Rue du Faubourg Stanislas, 3
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date de publication (dcterms:issued)
1869
Format (dcterms:format)
PDF avec ocr
Langue (dcterms:language)
fr
Type (dcterms:type)
publication en série imprimée
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Droits (dcterms:rights)
extracted text (extracttext:extracted_text)
RENTRÉE SOLENNELLE
D'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
— ACADÉMIE
DE NANCY. |
RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULT
DE DROIT
DES SCIENCES
DES LETTRES
ET
:
DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
|
DE NANCY
Lie
16
Novembre
1869
NANCY
SORDOILLET
ET FILS,
IMPRIMEURS
DE L'ACADÉMIE
Rue du Faubourg Stanislas, 3
| ALLOCUTION
PAR | M. MAGGIOLO
._.
Recteur de l'Académie de Nancy:
Messieurs,
+
En présidant, pour Ja première fois, en qualité de Recteur,
cette séance solennelle, ma première pensée, comme mon pre
mier devoir, est d'exprimer ma profonde gratitude envers l'Em-
pereur,
qui a daigné
confirmer le choix d'un Ministre, que je
puis d’ autant, mieux remercier et louer, qu'il a quitté des fonc.
-tions où il déployait, au profit de T éducation nationale, l'énergie .
féconde d' une âme généreuse et d'un grand cœur.
Je ne me dissimule, Messieurs, ni les obligations,
ni les de.
|
voirs, ni.la responsabilité de la mission qui m'est confiée, et.
si mon. courage,
loin de faiblir, grandit : au jour de l’action, c'est.
. que j'ai eu heureuse fortune de commencer et de poursuivre
une carrière déjà longue, sans quitter, pour ainsi dire, notre
belle province académique.
J'ai pu, alors qu'il ne m'était pas
permis d'aspirer à l'honneur de leur succession, recueillir, pour
à
|
_—
“m'en inspirer aujourd'hui,
14
—
les traditions, les exemples des Rec.
teurs éminents (1) qui ont tour à tour dirigé cette Académie,
depuis le vénéré M. de Caumont, de douce et chère mémoire,
jusqu'à l'excellent M. Guillemin, dont la retraite prématurée
laisse parmi nous des regrets unanimes. Ces hommes d'esprit
et de cœur,
ces savants distingués,
ces administrateurs habiles
ont tracé la route et donné l'impulsion : — sous le chef nou-
veau qui fut leur disciple et leur ami, lAcadémie de Nancy, je
l'espère, restera digne de son glorieux passé.
Oui, Messieurs, j'ai foi dans l'avenir; je le répète avec une
ferme conviction, car je m’appuie sur les sympathies et les lumières: du Conseil académique,
de mes auxiliaires dévoués,
— sur la sagesse et le concours
MM. les inspecteurs d’Académie et
MM. les Doyens ; — sur le talent et le zèle de cette légion de
Maitres éprouvés,
qui font la force et la gloire de nos Facultés,
de notre École de médecine, de nos Lycées et de nos Colléges;
—
sur le patriotisme de
ces braves Instituteurs, qui entretien-
nent, dans nos populations énergiques et saines, avec le respect de toutes les grandes et saintes choses, nos traditions séculaires de probité, de courage et d'honneur !
'
À aucune époque, il faut bien le reconnaitre, la question de
l'éducation nationale et les problèmes qu’elle soulève, n’ônt été
l'objet d’une plus vive sollicitude; jamais ni l'Etat, ni l'opinion
s
(1) MM. de Caumont, Magin, Caresme, Guillemin,
depuis, MM. Faye, de l’Institut, Dunoyer et Guillemin,
«
Percin, avant 4854, et
—
45
—
. publique, cette puissance des temps modernes, n'ont montré plus
de sympathies pour tout ce qui peut accroitre la force intelligente et la dignité morale de l'enfant, de l'adulte et du citoyen.
De la base au sommet de l'édifice, qu'il s'agisse d’enseignement primaire ou d'enseignement supérieur, un souffle libéral,
puissant, irrésistible, anime, fortifie, féconde la volonté et l'éner-
gie de ceux qui ont l'honneur de participer au gouvernement de
l'intelligence, de l'esprit, de l'âme de cette jeunesse
à laquelle
appartient l'avenir.
Jamais nos écoles primaires (1), nos classes d'adultes, nos bi-
bliothèques n’ont été ni plus nombreuses, ni plus fréquentées,
ni mieux dirigées; il y a partout des efforts et du zèle. — Pariout,
l'autorité, les familles,
la libre
initiative et le concours
spontané des bons citoyens font à la misère et à l'ignorance, sans
trève ni merci, une rude et bonne guerre. Je ne citerai qu'une
preuve des progrès accomplis : 8
cantons de ce ressort aca-
démique, qui en comprend 114, n'ont pas compté, en 1869, un
. seul conscrit qui ne sût au moins
lire et écrire; — la moyenne
des illettrés s'est abaissée à 2,02 °/, ; elle était de 5,95 en 1863.
et de 9 le en 1858.
Jamais la prospérité de nos 3 lycées et de nos 19 collèges ne
s’est
révélée par des chiffres plus éloquents : ils renferment, au
45 novembre,
3,967 élèves : une mieux value de 209 sur 1868
et de 965 sur 1858. Le concours académique et le concours gé(1) 4,862
écoles ou asiles, — 291,190 ‘enfants
cours d'adultes : 4,649 bibliothèques.
des deux
sexes: — 9,888
cu
46
—
:
néral ont prouvé une fois de plus l’heureuse influence que l’'émus
lation, qui est l'âme des études classiques, exerce sur le travail
et sur les progrès.
En 1869, comme en 1866, en‘1867, en 1868, l’Académie de
Nancy a remporté l’un de ces prix d'honneur, que se dispute
l'élite de la jeunesse française.
L'élève Chuquet, Arthur-Maxime, du lycée de Metz, a mérité
le prix d'honneur de rhétorique et le 9° accessit d'histoire.
Les résultats constatés dans l'examen du baccalauréat ont
justifié notre attente et les données du concours académique.
184 élèves de nos établissements publics ont obtenu le diplôme
de bachelier, 85 dans les letires et 99 dans les sciences (1). —
Nous avons fourni aux écoles spéciales de vaillantes recrues:
jamais promotion plus brillante n’a mieux affirmé la force de nos
études, le bon esprit, la généreuse ardeur des jeunes gens qui
se pressent dans les classes supérieures de nos lycées et de nos
collèges (2).
|
MM. les Doyens vous diront tout à l'heure comment les maîtres
d'élite de nos Facultés ont accueilli et justifié les mesures libé(4) Baccalauréat ès lettres : 79 élèves des 5 lycées ont subi l'examen, 55
admis; 12 des 48 colléges ont présenté 72 candidats, 44 admis. — Bacealau-
réat ès sciences : 412 élèves des lycées, 68 admis; 35 des colléges, 17 admis,
(2) 8 admissions
à lEcole polytecinique; 2 à l'Ecole normale
40 à l'Ecole forestière; 21 à PEcole Saint-Cyr; 2 à l'Ecole navale.
û
supérieure:
_
47
—
rales, qui vuvrenit à l'enseignement supérieur dés voies nouvelles £
ils vous diront le suceès de nos cours de chimie agricole, de
thinéralogie, de philologie; pour moi, je remplis un triste et
pieux devoir en vous parlant de MM.
Malgras et Nicklès, qué la
mort a enlevés trop tôt à l'estime, à l'affection de leurs collègues,
ä-la tendresse deleurs familles éplorées.
En 1854, lorsque l'Emperèur rendit à cette noble Cité sa placé
et sôû rang de capitale dans l’organisation des universités provinciales, M: Malgras fut nommé inspecteur de l'Académie de
Nancy,
en résidence à Epinal. Ce qu'il a fait pour imprimer à
l'éducation populaire une vigoureuse impulsion, ce qu’il a déployé tout à la fois de talent, d'expérience, de force, d'énergie
dans les Vosges, à l'exposition universelle de 1867, à l'exposition départementale, en 1868, dans cette laborieuse mission où il :
est tombé, loin de nous, victime de son zèle infatigable,
$onne ne l'ignore. Sa parole vive, animée,
per-
convaincue, son
initiative féconde et puissante ont réalisé des merveilles ; il savait
entrainer les volontés, commander le respeet ; il avait la foi, qui
trañsporte les montagnes; il était l'ami et le père des instituteurs,
dont la douleur et les larmes, au jour des suprèmes adieux, ont
laissé dans mon
souvenir|
Le
digne
esprit
et dans
et regretié M.
mon
cœur
un impérissable
Nicklès a été, lui aussi, l'un des
ouvriers de la première heure;
chargé de la chaire de chimie,
par un décret du 29 novembre 1854, il consacra son intelligence des choses pratiques à l'enseignement des sciences appliÉ
2
—
‘quées, que le savant Recteur,
AS
—
que l'insitut nous a prêté, avais
organisé sur des bases solides et qu'il appelait, avec autant
d'esprit que
de raison : la Faculté de l'industrie, productrice
d'utilité publique (A).
Chaque année, vous avez entendu la brillante énumération des
découvertes et des travaux de ce chercheur infatigable et vous
avez salué de vos acelamations ce chevalier de la Légion d’hon.
neur, décoré dans éette même enceinte, avec deux de nos excel.
lents collègues (2), par le chef de l’Université, comme
champ de bataille !
sur je
Des voix plus autorisées rediront la science de M. Nicklès:
pour moi, ce que j'admirais le plus en lui, c'était sa bonté, son
dévouement, son affection pour ses élèves; il les connaissait tous,
il m'en parlait avec chaleur, il s'intéressait à leurs besoins, à
leurs succès, à leur avenir. [l se souvenait, cet homme de bien,
de sa jeunesse difficile et laborieuse; il aimait à tendre une main
paternelle aux jeunes gens, qui, comme lui, aspiraient à réussir
à force de travail et de courageuse persévérance. Quelques jours
avant qu'un mal imprévu vint briser cette vie si noblement rem
plie, j'assistais dans son amphithéâtre à l’une de ces conférences
populaires, où il avait le secret de réunir des ouvriers intelligents
et honnêtes. Ils lui apportaient des noles recueillies dans l'atelier : les questions et les réponses se succédaient avec rapidité,
le jour se faisait dans l'esprit de ces recrues volontaires, Le
(1) M. Faye, discours de rentrée, 4884 et 4858,
{21 MM. le docteur Grandjean et Burnonf.
‘
—
maitre
aimé jouissait
Quelles leçons,
49
—
de cetie œuvre excellente éntre toutes!
Messieurs, et quels exemples pour nous et
pour les collaborateurs distingués, dont le mérite et le concours
adoucissent déjà nos tristesses et l'âmertume de nos regrets! La
mort à frappé nos collègues et nos amis; ils sont tombés,
mais
leur mémoire, comme celle des justes, ne périra pas. Nous garderons précieusement le souvenir de leurs vertus, et, comme
eux, nous n’oublierons jamais que le devoir de l'homme, et sur
tout des meilleurs parmi les hommes, c’est le travail, la laite et
ce dévouement sans mesure, que Dieu seul peut récompenser!
Messigurs Les érunianrs de la Faculté de droit et de l'Ecole de
médecine,
L'année a été bonne pour vous; les résultats des examens,
les palmes des concours ont montré votre amour
du travail,
votre respect du devoir et de la discipline.
. de vous en félicite, et je vous remercie, au nom de l'Üniversité, qui est fière de vos succès, au nom de vos pères, dont je
partage les émotions et les vœux.
Kles amis, restez fidèles au culte de la famille; souvenez-vous
_de la tendresse de votre mère et de ses conseils; conservez les
dons aimables et charmants de la jeunesse : a foi dans l'avenir,
les longues espérances, les nobles enthousiasmes, le besoin et
l'ardeur de vaincre, l'amour du beau, si puissant au premier âge
de la viet
Un enfant bien ‘né, un moraliste l'a dit, est, à vingt ans, le
20
—
|
_
plus généreux, le meilleur, le plus aimant,
et le plus aimable des
hommes !
A
Dieu merci, nous compions beaucoup de ces.enfants bien nés,
qui, demain, seront des hommes de cœur et de bons citoyens;
aussi, en dépit de sombres présages et malgré le sinistre reten..
tissement de ces folles théories,
France,
qui ne sont pas d'hier,
la
qui veut l'ordre et Ja liberté, poursuivra résolëment, sa
marche vers le progrès, sous la glorieuse Dynastie, que le suffrage universel lui aà rendue !L
|
D'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.
— ACADÉMIE
DE NANCY. |
RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULT
DE DROIT
DES SCIENCES
DES LETTRES
ET
:
DE
L'ÉCOLE DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE .
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DE NANCY
Lie
16
Novembre
1869
NANCY
SORDOILLET
ET FILS,
IMPRIMEURS
DE L'ACADÉMIE
Rue du Faubourg Stanislas, 3
| ALLOCUTION
PAR | M. MAGGIOLO
._.
Recteur de l'Académie de Nancy:
Messieurs,
+
En présidant, pour Ja première fois, en qualité de Recteur,
cette séance solennelle, ma première pensée, comme mon pre
mier devoir, est d'exprimer ma profonde gratitude envers l'Em-
pereur,
qui a daigné
confirmer le choix d'un Ministre, que je
puis d’ autant, mieux remercier et louer, qu'il a quitté des fonc.
-tions où il déployait, au profit de T éducation nationale, l'énergie .
féconde d' une âme généreuse et d'un grand cœur.
Je ne me dissimule, Messieurs, ni les obligations,
ni les de.
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voirs, ni.la responsabilité de la mission qui m'est confiée, et.
si mon. courage,
loin de faiblir, grandit : au jour de l’action, c'est.
. que j'ai eu heureuse fortune de commencer et de poursuivre
une carrière déjà longue, sans quitter, pour ainsi dire, notre
belle province académique.
J'ai pu, alors qu'il ne m'était pas
permis d'aspirer à l'honneur de leur succession, recueillir, pour
à
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“m'en inspirer aujourd'hui,
14
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les traditions, les exemples des Rec.
teurs éminents (1) qui ont tour à tour dirigé cette Académie,
depuis le vénéré M. de Caumont, de douce et chère mémoire,
jusqu'à l'excellent M. Guillemin, dont la retraite prématurée
laisse parmi nous des regrets unanimes. Ces hommes d'esprit
et de cœur,
ces savants distingués,
ces administrateurs habiles
ont tracé la route et donné l'impulsion : — sous le chef nou-
veau qui fut leur disciple et leur ami, lAcadémie de Nancy, je
l'espère, restera digne de son glorieux passé.
Oui, Messieurs, j'ai foi dans l'avenir; je le répète avec une
ferme conviction, car je m’appuie sur les sympathies et les lumières: du Conseil académique,
de mes auxiliaires dévoués,
— sur la sagesse et le concours
MM. les inspecteurs d’Académie et
MM. les Doyens ; — sur le talent et le zèle de cette légion de
Maitres éprouvés,
qui font la force et la gloire de nos Facultés,
de notre École de médecine, de nos Lycées et de nos Colléges;
—
sur le patriotisme de
ces braves Instituteurs, qui entretien-
nent, dans nos populations énergiques et saines, avec le respect de toutes les grandes et saintes choses, nos traditions séculaires de probité, de courage et d'honneur !
'
À aucune époque, il faut bien le reconnaitre, la question de
l'éducation nationale et les problèmes qu’elle soulève, n’ônt été
l'objet d’une plus vive sollicitude; jamais ni l'Etat, ni l'opinion
s
(1) MM. de Caumont, Magin, Caresme, Guillemin,
depuis, MM. Faye, de l’Institut, Dunoyer et Guillemin,
«
Percin, avant 4854, et
—
45
—
. publique, cette puissance des temps modernes, n'ont montré plus
de sympathies pour tout ce qui peut accroitre la force intelligente et la dignité morale de l'enfant, de l'adulte et du citoyen.
De la base au sommet de l'édifice, qu'il s'agisse d’enseignement primaire ou d'enseignement supérieur, un souffle libéral,
puissant, irrésistible, anime, fortifie, féconde la volonté et l'éner-
gie de ceux qui ont l'honneur de participer au gouvernement de
l'intelligence, de l'esprit, de l'âme de cette jeunesse
à laquelle
appartient l'avenir.
Jamais nos écoles primaires (1), nos classes d'adultes, nos bi-
bliothèques n’ont été ni plus nombreuses, ni plus fréquentées,
ni mieux dirigées; il y a partout des efforts et du zèle. — Pariout,
l'autorité, les familles,
la libre
initiative et le concours
spontané des bons citoyens font à la misère et à l'ignorance, sans
trève ni merci, une rude et bonne guerre. Je ne citerai qu'une
preuve des progrès accomplis : 8
cantons de ce ressort aca-
démique, qui en comprend 114, n'ont pas compté, en 1869, un
. seul conscrit qui ne sût au moins
lire et écrire; — la moyenne
des illettrés s'est abaissée à 2,02 °/, ; elle était de 5,95 en 1863.
et de 9 le en 1858.
Jamais la prospérité de nos 3 lycées et de nos 19 collèges ne
s’est
révélée par des chiffres plus éloquents : ils renferment, au
45 novembre,
3,967 élèves : une mieux value de 209 sur 1868
et de 965 sur 1858. Le concours académique et le concours gé(1) 4,862
écoles ou asiles, — 291,190 ‘enfants
cours d'adultes : 4,649 bibliothèques.
des deux
sexes: — 9,888
cu
46
—
:
néral ont prouvé une fois de plus l’heureuse influence que l’'émus
lation, qui est l'âme des études classiques, exerce sur le travail
et sur les progrès.
En 1869, comme en 1866, en‘1867, en 1868, l’Académie de
Nancy a remporté l’un de ces prix d'honneur, que se dispute
l'élite de la jeunesse française.
L'élève Chuquet, Arthur-Maxime, du lycée de Metz, a mérité
le prix d'honneur de rhétorique et le 9° accessit d'histoire.
Les résultats constatés dans l'examen du baccalauréat ont
justifié notre attente et les données du concours académique.
184 élèves de nos établissements publics ont obtenu le diplôme
de bachelier, 85 dans les letires et 99 dans les sciences (1). —
Nous avons fourni aux écoles spéciales de vaillantes recrues:
jamais promotion plus brillante n’a mieux affirmé la force de nos
études, le bon esprit, la généreuse ardeur des jeunes gens qui
se pressent dans les classes supérieures de nos lycées et de nos
collèges (2).
|
MM. les Doyens vous diront tout à l'heure comment les maîtres
d'élite de nos Facultés ont accueilli et justifié les mesures libé(4) Baccalauréat ès lettres : 79 élèves des 5 lycées ont subi l'examen, 55
admis; 12 des 48 colléges ont présenté 72 candidats, 44 admis. — Bacealau-
réat ès sciences : 412 élèves des lycées, 68 admis; 35 des colléges, 17 admis,
(2) 8 admissions
à lEcole polytecinique; 2 à l'Ecole normale
40 à l'Ecole forestière; 21 à PEcole Saint-Cyr; 2 à l'Ecole navale.
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rales, qui vuvrenit à l'enseignement supérieur dés voies nouvelles £
ils vous diront le suceès de nos cours de chimie agricole, de
thinéralogie, de philologie; pour moi, je remplis un triste et
pieux devoir en vous parlant de MM.
Malgras et Nicklès, qué la
mort a enlevés trop tôt à l'estime, à l'affection de leurs collègues,
ä-la tendresse deleurs familles éplorées.
En 1854, lorsque l'Emperèur rendit à cette noble Cité sa placé
et sôû rang de capitale dans l’organisation des universités provinciales, M: Malgras fut nommé inspecteur de l'Académie de
Nancy,
en résidence à Epinal. Ce qu'il a fait pour imprimer à
l'éducation populaire une vigoureuse impulsion, ce qu’il a déployé tout à la fois de talent, d'expérience, de force, d'énergie
dans les Vosges, à l'exposition universelle de 1867, à l'exposition départementale, en 1868, dans cette laborieuse mission où il :
est tombé, loin de nous, victime de son zèle infatigable,
$onne ne l'ignore. Sa parole vive, animée,
per-
convaincue, son
initiative féconde et puissante ont réalisé des merveilles ; il savait
entrainer les volontés, commander le respeet ; il avait la foi, qui
trañsporte les montagnes; il était l'ami et le père des instituteurs,
dont la douleur et les larmes, au jour des suprèmes adieux, ont
laissé dans mon
souvenir|
Le
digne
esprit
et dans
et regretié M.
mon
cœur
un impérissable
Nicklès a été, lui aussi, l'un des
ouvriers de la première heure;
chargé de la chaire de chimie,
par un décret du 29 novembre 1854, il consacra son intelligence des choses pratiques à l'enseignement des sciences appliÉ
2
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‘quées, que le savant Recteur,
AS
—
que l'insitut nous a prêté, avais
organisé sur des bases solides et qu'il appelait, avec autant
d'esprit que
de raison : la Faculté de l'industrie, productrice
d'utilité publique (A).
Chaque année, vous avez entendu la brillante énumération des
découvertes et des travaux de ce chercheur infatigable et vous
avez salué de vos acelamations ce chevalier de la Légion d’hon.
neur, décoré dans éette même enceinte, avec deux de nos excel.
lents collègues (2), par le chef de l’Université, comme
champ de bataille !
sur je
Des voix plus autorisées rediront la science de M. Nicklès:
pour moi, ce que j'admirais le plus en lui, c'était sa bonté, son
dévouement, son affection pour ses élèves; il les connaissait tous,
il m'en parlait avec chaleur, il s'intéressait à leurs besoins, à
leurs succès, à leur avenir. [l se souvenait, cet homme de bien,
de sa jeunesse difficile et laborieuse; il aimait à tendre une main
paternelle aux jeunes gens, qui, comme lui, aspiraient à réussir
à force de travail et de courageuse persévérance. Quelques jours
avant qu'un mal imprévu vint briser cette vie si noblement rem
plie, j'assistais dans son amphithéâtre à l’une de ces conférences
populaires, où il avait le secret de réunir des ouvriers intelligents
et honnêtes. Ils lui apportaient des noles recueillies dans l'atelier : les questions et les réponses se succédaient avec rapidité,
le jour se faisait dans l'esprit de ces recrues volontaires, Le
(1) M. Faye, discours de rentrée, 4884 et 4858,
{21 MM. le docteur Grandjean et Burnonf.
‘
—
maitre
aimé jouissait
Quelles leçons,
49
—
de cetie œuvre excellente éntre toutes!
Messieurs, et quels exemples pour nous et
pour les collaborateurs distingués, dont le mérite et le concours
adoucissent déjà nos tristesses et l'âmertume de nos regrets! La
mort à frappé nos collègues et nos amis; ils sont tombés,
mais
leur mémoire, comme celle des justes, ne périra pas. Nous garderons précieusement le souvenir de leurs vertus, et, comme
eux, nous n’oublierons jamais que le devoir de l'homme, et sur
tout des meilleurs parmi les hommes, c’est le travail, la laite et
ce dévouement sans mesure, que Dieu seul peut récompenser!
Messigurs Les érunianrs de la Faculté de droit et de l'Ecole de
médecine,
L'année a été bonne pour vous; les résultats des examens,
les palmes des concours ont montré votre amour
du travail,
votre respect du devoir et de la discipline.
. de vous en félicite, et je vous remercie, au nom de l'Üniversité, qui est fière de vos succès, au nom de vos pères, dont je
partage les émotions et les vœux.
Kles amis, restez fidèles au culte de la famille; souvenez-vous
_de la tendresse de votre mère et de ses conseils; conservez les
dons aimables et charmants de la jeunesse : a foi dans l'avenir,
les longues espérances, les nobles enthousiasmes, le besoin et
l'ardeur de vaincre, l'amour du beau, si puissant au premier âge
de la viet
Un enfant bien ‘né, un moraliste l'a dit, est, à vingt ans, le
20
—
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plus généreux, le meilleur, le plus aimant,
et le plus aimable des
hommes !
A
Dieu merci, nous compions beaucoup de ces.enfants bien nés,
qui, demain, seront des hommes de cœur et de bons citoyens;
aussi, en dépit de sombres présages et malgré le sinistre reten..
tissement de ces folles théories,
France,
qui ne sont pas d'hier,
la
qui veut l'ordre et Ja liberté, poursuivra résolëment, sa
marche vers le progrès, sous la glorieuse Dynastie, que le suffrage universel lui aà rendue !L
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Fichiers
seance_rentree_1869_6.pdf, application/pdf, 468,28 Ko,
Classe
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MAGGIOLO, Louis. Allocution prononcée par M. Maggiolo, Recteur de l'Académie de Nancy.. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/8850, accès le 17 mai 2022