Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Discours du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
;
Partie du document
;
publication en série imprimée
; sr1855_5
;
Est une partie de : Séance solennelle de rentrée des Facultés des sciences et des lettres et de l'École de médecine et de pharmacie de Nancy, le 15 Novembre 1855
par : SIMONIN, Edmond
seance_rentree_1855_5.pdf, application/pdf, 405,71 Ko,
Titre (dcterms:title)
Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Identifiant (dcterms:identifier)
sr1855_5
Date de création (dcterms:created)
1855
Est une partie de (dcterms:isPartOf)
Créateur (dcterms:creator)
SIMONIN, Edmond
Sujet (dcterms:subject)
Discours du Directeur de l'École de médecine et de pharmacie
Editeur (dcterms:publisher)
Grimblot et veuve Raybois, Imprimeurs-Libraires de l'Académie de Nancy, Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date de publication (dcterms:issued)
1855
Format (dcterms:format)
PDF avec ocr
Langue (dcterms:language)
fr
Type (dcterms:type)
publication en série imprimée
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Droits (dcterms:rights)
extracted text (extracttext:extracted_text)
UNIVERSITÉ
IMPÉRIALE.
a —
ACADÉMIE
DE
a
SÉANCE
NANCY.
e—
SOLENNELLE
DE
RENTRÉE
DES FACULTEÉS
SCIENCES ET DES LETTRES
ET
L'ÉCOLE
DE
DE MÉDECINE
DE
Le
15
ET DE PHARMACIE
NANCY
Novembre
1855.
NANCY,
GRINBLOT ET V° RAYBOIS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
1855.
RAPPORT
DE
M. EDMOND
SIMONIN DIRECTEUR
DE MÉDECINE
LT DE
DE L'ECOLE
PHARMACIE.
Moxsieun Le REcreur,
MESSIEURS,
Les règlements qui nous régissent, aujourd'hui, m'imposent l'obligation de vous faire connaitre quelques-uns des faits qui se rapportent à la dernière année scolaire, et de réclamer votre altention
pour des actes sérieux dont l’austérité va contraster, d’une manière
bien tranchée, avec l'élégant rapport que vous venez d'entendre,
En écoutant ce que je vais avoir l'honneur de vous dire, vous
penserez comme moi que nous accomplissons ensemble un devoir,
Je ne puis tirer du compte rendu lu en Conseil académique, il y a
quelques jours, qu'un ecrtain nombre de considérations, les autres
ne pouvant faire l'objet d'yne communication publique.
Les actes qui se rattachent à tout établissement d'instruction
supérieure doivent être envisagés sous trois points de vue différents, Direcrion générale, Enseignement, Finances, telles sont
les trois faces de la question prenant chacune un aspect spécial,
selon que les deux autres se modifient, Ainsi, pour parvenir sürement au but qui doit nécessairement êlre atteint, sous le rapport
de l'instruction, faut-il modifier profondément certaines prévisions
—
Ah
—
d’un budget, qui, à son tour, ue pouvaul se transformer que jusqu'à
un cerlain point, détermine, en grande partie, el limite la valeur
des moyens de l'instruction proprement dite.
Quant à la direction dont certaines formes doivent être immuables sous le rapport de la discipline, en attribuant à ce mot
le sens le plus moral et le plus élevé, elle varie encore, suivant
que des législations successives viennent élargir les horizons et
révéler les voies nouvelles où les élèves doivent s'engager.
H n'est peut-être pas d'établissement qui ait présenté comme
l'École de médecine de Nancy, dans un Japs de temps trés- court,
les conséquences les plus nombreuses et les plus variées de la
théorie que je viens de formuler.
L'École de Nancy, déjà plusieurs fois modifiée comme école se-condaire, de 1822 à 1845, a dû, comme école préparatoire, chercher dans plusieurs sens le bien que la législation du 13 octobre
1840 Pavait chargée de réaliser. Le mouvement intellectuel qui,
en améliorant tout ce qui touchait aux intérêts de l'Ecole, appelait
par cela même de nouvelles transformations officielles, peut, Messieurs, être traduit par un chiffre, et l'œuvre de
tous vous sera
démontrée, en vous faisant connaître que sur les 59 assemblées
que j'ai eu l'honneur
de présider
comme
Directeur de l'Ecole,
54 fois l'étude des professeurs réunis en Conseil a porté sur les
moyens d'agrandir el de perfectionner l'enseignement el d’en assurer les résultats.
L'Ecole ayant foi dans une bonorable destinée, ne s’est point
restreinte à vivre d'année en année; elle est entrée résolument, et
à la fois, dans la voie de tous les progrès. C’est après avoir réalisé,*
heureusement, presque toutes les modifications conçues que l'Ecole
s’est vue organisée, de nouveau, par le décret impérial du 6 décembre dernier. Une grande partie des obstacles a donc été vaincue et, aujourd'hui ,: Messieurs, l'École jouissant d'un budget
agrandi par la bienveillance si connue de l'administration municipale, ayant un enseignement récemment défini, doit, pour le
moment, songer moins à conquérir de l’espace qu'à fertiliser l’espace conquis.
Avant de parler des résultais de l’année scolaire 1854-55, je
vais Lracer rapidement les traits qui caractérisent à Nancy la direclion et l’enseignement.
—
Le premier problème qui
AN
devait
-—
être
posé'au
sein
de
l'Ecole
était de définir le but d’une Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie. Ce but à été, à Nancy, ainsi compris : une Eco'e préparatoire doit avoir une physionomie
bien distincte de celle d'une
Faculté. Si, comme dans une Faculté, l’on doit veiller à maintenir
une exacte discipline, à élever sans cesse le niveau des études et À
bien gérer les fonds d’un budget, l'on doit, de plus, tendreà développer les avantages inhérents 4 un centre intellectuel régional.
A Naney, les traits earactéristiques de l'Ecole paraissent étre
l'union intime des professeurs ; l'unité remarquable de leurs vues:
les rapports incessants officiels et de bienveillance entre la direction de l’école et tes familles, entre les professeurs el les élèves, et
les services de tous genres qui sont rendus à ces derniers,
Déjà, dans l’une des quatre dernières séances de rentrée, j'ai
tracé les devoirs que la direction de l'Ecole avait à remplir pour
atteindre le but final : la sécurité des familles, sous le triple rapport moral, physique et intellectuel ; il n'est point utile de répéter
ce qui a été publié à ce sujet, et,je me contenterai de dire que la
tradition établie a été suivie avec un soin tel qu'aujourd'hui, il n'y
a pas à l'Ecole de Nanry un seul élêve dont elle ait à rougir, et
que les mauvais
tairement,
élèves en ont été éloignés ou l'ont quitiée velon-
<
Vous avez vu plusieurs fois, Messieurs, se dérouler devant vous
le tableau des cours de l'Ecole, vous avez saisi la coordination
de toutes les parties de l'enseignement et les vues générales qui
président à chacune d'elles, el vous savez aussi que le nombre des
cours a été réglé it y a moins d'une année. Pour reconnaitre la haute
bienveillance qui a déterminé le décret impérial du 6 décembre
1854, l'Ecole n'a pas cru pouvoir mieux faire que de s'appliquer
à en tirer, immédiatement, les conséquences sérieuses. Il s'agissait,
en premier lieu, de modifier l’enseignement de la maniére la plus
avantageuse qu'il élait possible pour les élèves, mais une grande
difficulté se présentait tout d'abord. Les ordonnances du 13 octobre
1840 et du 12 mars 1841 se trouvaient, de fait, modifiées par la
fusion de l’enseignement de l'Ecole avec celui de la Faculté des
sciences, par la suppression de quelques cours el par l'introduction
d’études nouvelles dans l'Ecole, par le décret cité. H n’y avait donc
—
46
— |
plus de règlement à mettre en pratique, maïs bien un réglement
à constituer. Voici les bases d'après lesquelles il a semblé que l'on
dût agir, Concilier toutes les exigences des programmes de l'Ecole ”
et de la Faculté des sciences, de telle manière que les deux enseignements n'offrissent plus, en quelque sorte, aux élèves qu'un
seul et vaste programme; demander à chacun de MM. les Professeurs une part de travaux équivalente à celle que leur assignait
l'ancien réglement, et tenir compte des droits des élèves en phar-
macie, afin que cette catégorie d'élèves, nombreuse aujourd'hui,
pôt, pendant les trois semestres d’études rendus obligatoires par
le décret du 22 août 1854, suivre les divers cours auxquels ils
doivent être astreints. En l'absence d'un réglement,
le sentiment
profond du devoir a fait accepter aux professeurs de l'Ecole une
part égale et parfois supérieure à celle qui leur avait été assignéc
en vertu du réglement de 1840, déjà interprèté par eux à l’avantage des élèves. Le nouvel ordre établi a exigé de plusieurs professeurs des sacrifices qui ont été faits complétement, et, en étudiant
notre programme d’études, il semble que les professeurs n'aient
‘pas d'autres devoirs à remplir que ceux qui leur sont aliribuës par
leurs titres à l'Ecole de médecine.
Dans la nouvelle combinaison des études, il n'a plus’ été possible
de conserver les divisions établies antérieurement. Plusieurs cours,
autrefois semestriels, ont dù devenir annuels, et plusieurs ne penvent plus, aujourd'hui, durer au-delà d'une heure afin que tous
puissent être classés. Toutefois, les cours de clinique et les travaux
anatomiques durent deux beures, comme par le passé, et le cours
d'anatomie a conservé la durée d’une heure et demie. De ce programme il résulte que les élèves n'ayant plus le même nombre de
leçons, par semestre, doivent être as(reints à suivre pendant plusieurs semestres,
et même
pendant
plusieurs
années, des cours
qui ne peuvent être complets qu'à celte condition.
Les considérations relatives à l’enseignement et
rendues publiques, sont aujourd’hui, sous forme
soumises à l'examen du Conseil formé par MM.
généraux, et pour en parler de nouveau, je dois
sultat de leur étüde. Je crois ne devoir émettre
l'affirmation d’un classement mûrement discuté des
qui ont déj été
de programme,
les Inspecteurs
attenûre le réà ce sujet que
cours de l'Ecole
_
et de ceux de la Faculté des
de recueillir, complétement,
L'exercice de la médecine
le plus de travail, il a paru
faire retirer aux élèves
7
—
sciences, pour permettre aux élèves
le fruit des divers enseignements.
étant lune des professions qui exige
extrémement important à l'Ecole de
tout
le fruit possible
de l'enseignement
qu'elle dispense. Elle a done cherché 4 maintenir la tradition du
travail constant qui distingue les établissements d'instruction secondaire, et que les hautes Écoles de l'Etat ont toutes imposée à
l'élite de la jeunesse française. L'obligation de l'ordre et de l'assi-
duitë, la nécessilé de prouver l'attention due au professeur, l’utilité
de savoir si la parole du maître a été comprise et bien interprétée
par l'élève, enfin, le désir de diriger chaque intelligence d'après
les moyens qui lui sont propres, ont paru à PEcole les indications
véritables de son aclion disciplinaire intérieure, et, à la fois, les
moyens d'aider, amicalement, chaque élève à atteindre le but honorable d'être sérieusement utile à ses semblables.
À côté de l'appel journalier se trouve linterrogation dont les
avantages ont êlé signalés plus haut. Je n'hésite pas à le dire, une:
Ecole préparatoire qui croirait élever son enseignement en offrant
des cours de Faculté, sans
ce contrôle immédial, abandonnerait
tous Îles avantages de sa situation sans en atteindre aucun autre,
et, aux yeux de l'Ecole entière, l'interrogation est pour les professeurs et pour les élèves d'une utilité extrême.
À loccasion de la discipline universitaire, je dois vous faire
connaître, Messieurs, que les professeurs n'ont point reculé devant
Ja gontrainte imposée par la série des moyens nécessaires pour
échapper à l'écueil d'agir trop tardivement. Afin d'épargner aux
élèves l'application de mesures sévères, l'École a cherché 4 se
rendre compte, de semaine en semaine, de tous les faits qui se
rapportent aux études, ct elle a pu, souvent, éviter Îes radiations
d'inscription, en ramenant dans la bonne voie les élèves, soit par
un avis officieux, soit par un avis rendu public, soit par une réprimande.
|
Aprés avoir assuré l'assiduité, les résultats de l'étude ont été
également constatés d'une manière incessante. L'Ecole en rendant
officiels les détails journaliers dans lesquels entrent les professeurs, leur à donné encore une autre utilité, en vue de la corres-
—
pondance
avec
les familles,
ARS
et
—
des récompenses
à décerner.
A
l'expiration de chaque trimestre, chacun des professeurs signale
tous les faits qui se rapportent aux élèves, et l'appréciation est
résumée
par un chiffre qui
varie de 0 à 10. Un
registre spécial
recoit les chiffres obtenus par chacun des étudiants, dans les cours
qu'il doit suivre, et à la fin du semestre d'hiver et à la fin du
semestre d'été, ces chiffres Lotalisés sont d'excellentes bases pour
un classement annuel.
L'examen
de fin d'année, et le concours
écrit qui le précède sont, également, côtés de 0 à 40. Mais afin
de donner à ces épreuves une valeur importante dans les résultats
de l'apprécialion générale, Les chiffres obtenus sont ruaultipliés par
5. C'est la totalité des points qui sert de base à la présentation
faite au Conseil de l'Ecole, en vue des mentions honorables et des
prix qui, annuellement, sont accordés par Son Excellence M. le
Ministre de l’Instruction publique.
Abordons maintenant, Messieurs, l'étude des résultats. Comme
par le passé, nous avons reçu les élèves qui entraïient dans la car
rière médicale, mais, pour la première fois, l'Ecole à délivré des
certificats d'aptitude professionnelle et des diplômes. Voici les faits
principaux de l’année qui vient de s’écouler,
* Les registres de l'Ecole ont reçu les inscriptions régulières de
62 élèves. Nous n'avons plus, désormais, à vous entretenir des au --
diteurs bénévoles qui, en grand nombre, se sont rendus des cours
de l'Ecole à ceux de la Faculté des sciences. Les élèves inscrits se
sont divisés en élèves en médecine et en élèves en pharmacie. Les
premiers se sont trouvés au nombre de cinquante, les seconds au
nombre de douze. Ce dernier chiffre qui, au premier coup d'œil,
parait peu élevé e$t cependant relativement considérable, Avant le
décret du 22 août 1854, le nombre des éléves en pharmacie était
bien moindre en effet. Parfois
l'Ecole n’en comptait aucun, et ra-
rement ces élèves se subdivisaient-ils en éléves de première et de
seconde année. L'obligation pour celte catégorie d'étudiants de
suivre les cours de l'Ecole a amené tous ceux qui ne devaient pas
profiter des mesures transitoires établies conformément à l'esprit
du décret organique.
Le chiffre des élèves par année d'études a été le suivant : 1"
année, 23 élèves en médecine el 6 élèves cn pharmacie ; 2° année,
—
49
—
£iclèves en médecine el 6 élèves en pharmacie; 3° et 4* années
réunies, 16 élèves en médecine. Des 62 élèves, 10 étaient bachefiers és letires, el {#bacheliers és sciences. Enfin ils se subdivisaient,
encore, suivant le but définitif à atteindre; 46 aspiraient au doc-
torat, quatre au litre d'officier de santé, six au grade de pharmacien de 1"° classe, et 6 à celui de pharmacien du 2° degré.
En général, l'assiduité aux cours a été convenable, mais un certain nombre d'exercices, facultatifs il est vrai, n’ont pas été suivis
au gré de l'Ecole. Nous voulons parler des répétitions d'anatomie,
du eours de mathématiques, des mañipulations de chimie et des
herborisations. Cette année le cours de mathématiques n'aura plus
tieu, puisque les élèves, par suite de la circulaire du 23 décembre
4854, doivent entrer à l'Ecole avec une instruction secondaire plus
complète que celle qu'ils avaient acquise autrefois; mais l'Ecole
désire voir, pendant l’année qui vient de s'ouvrir, plus d'empressement à profiter des sources si fêcondes d'instruction pratique dont
il vient d’être question, et queS. Ex. M. ie Ministre de l'nstruction.
publique a voulu rendre plus accessibles aux élèves en médecine,
en abaissant, en leur faveur, de 150 à 60 fr. les frais relatifs aux
manipulations de chimie, qui sont à l’enseignement chimique ce
que les travaux anatomiques sont aux leçons d'anatomie.
Je ne puis mieux faire pour donner l'idée de lassiduité des
Elèves que de compulser le dossier des peines disciplinaires encourues par eux, en 1854-55. Trente-sept fois le directeur de l'Eeole a dû adresser l'avis officieux dont il a été question, vingt-trois
fois l'avis a été rendu officiel, treize fois la réprimande a été prononcée, et six fois le Conseil de l'Ecole a opéré la radiation d'une
inscription.
C'est au moyen des nôtes de l'examen de fin d'année, qu'il faut
également donner connaissance du travail et de ses résultats. Le
concours écrit institué par l'Ecole, la veille de l'examen oral, et destiné à permettre aux Eléves de prouver leur instruction sans être
troublés par l'émotion de l'examen, n'a pas été abordé par un assez
grand nombre d’Elèves. Aussi l'Ecole a cru devoir, pour la seconde
année d’éludes, ne point accorder de prix aux Elèves qui, par
leur absence, avaient rendu l'épreuve presque illusoire. Le peu
d'importance du concours de deuxième année a été d'autant plus
4
—
50
—
regretté, que celui des Elèves de la première année d'études a
donné l'occasion de constater des résultats fort remarquables du
travail. Les notes de l'examen oral ont été données par lés jurys
ainsi qu’il suit : la note érés-satisfail n'a point été donnée; douze
Elèves
ont
obtenu
la menlion
bien
satisfuit;
dans
les
vingt-deux
ont
satisfait à Vexamen; douze n'ont mérité que la note médiocrement satisfait, el trois élèves ont été ajournés. Un certain nombre
d'Elèves ne se trouvaient
point
conditions
de l'examen
annuel ou étaient légitimement empèchés. Le 5 et le 5 de ce
mois, ces derniers Elèves ‘ont subi l'examen réglementaire. Il
faut ajouter quelques détails relatifs à l'absence de la note tréssatisfait. L'Ecole a pour la première fois employé, pour les examens de fin d'année, un mode irès-rigoureux d'appréciation.
Chacun des trois juges traduit son opinion par un chiffre, les trois
chiffres réunis forment un total qui indique la note exacte. Ce
mode qui donne à chaque examinateur une grande indépendance,
a fourni des résultats trés-précis, et plusieurs fois l'absence d'un
seul point a été un obstacle à ce que le jury conférât le #réssatisfait. 11 est regrettable que, dans les Facultés et dans les
Ecoles préparatoires, l'absence d'uniformité dans les notes et dans
la manière de les formuler, empéche que la même note ail la
même valeur lorsqu'il s'agit de preuves à fournir pour interpréter
le mérite des Elèves.
Ce’serait ici le lieu de placer les observations de l'Ecole, sur la
circulaire en date du 7 août dernier, si nous n’avions l'assurance
d’en voir annuler les fâcheuses conséquences pour l'Ecole.
Je ne puis passer sous silence, Messieurs, le résullat tout
spécial de quelques parties de l’enseignement. Soixante-quatre
cadavres ont été livrés
à l'Ecole
pendant l'hiver dernier, par les
quatre hôpitaux civils de Nancy et par l'asile de Maréville. Quarante-six sujets ont été utilisés par les Elèves, et quatorze fois des
injections anatomiques ont été pratiquées pour donner à leur travail une plus grande valeur.
Les Elèves ont assisté, à la maison départementale de secours,
à quinze accouchements. Ce nombre n’exprime pas complétement
Fimportance de la clinique obstétricale, car pendant une autre
année d'études, le chiffre des accouchements, vus ou pratiqués par
les Elèves, a été double de celui de l'année 4854-55.
_
Hf
—
. Trente-neuf vbservations ont été rédigées dans les hôpitaux par
les Elèves, soit dans la clinique chirurgicale, soit dans la clinique
médicale, et ont été l'objet de discussions et d'un examen
sérieux
qui a permis à PEcole d'instituer un prix pour les observations de
chirurgie et un prix pour les observations de médecine. Cello
dernière
source
d'instruction sera ouverte
plus largement
aux
Elèves, lorsque le futur règlement des hôpitaux civils aura recu
l'approbation officielle. L'Ecole aura alors des internes, et nous
devrons l’une des plus sérieuses améliorations à M. le Préfet de
la Meurthe dont la bienveillance s'est révélée, d’une manière si
marquée, lors des récompenses ministérielles accordées, par son
intermédiaire, aux Elèves qui ont rendu des services, pendant le
choléra de 1854, et dont les noms vont tout à l'heure être cités,
J'arrive enfin, Messieurs, à la session de septembre dernier. À
l'occasion de la réception des officiers de santé, je constate avec
une vive satisfaction, que pas un Elève de l'Ecole ne s’est présenté.
Notre institution, pendant les dernières années, avait su élever
l'ambition des Elèves vers le doctorat, Suivant les professeurs de
Naacy, les officiers de santé ont une grande utilité, mais ils doivent constituer l'exception. Il est de mon devoir de signaler ce
fait remarquable de l’absence de candidats de Nancy, afin de faire
comprendre que les modifications conétatées, dans un avenir plus
ou moins éloigné, seront les conséquences des réglements et non
le résultat de la tradition du corps enseignant de l'Académie de
Nancy.
Des six candidats au titre d'officier de santé, l’un a èté ajourné
aprés le premier examen, Des cinq autres, trois avaient déjà un
diplôme des Facultés de Paris et de Montpellier. Ces cinq candidais ont èté Tecus, l’un avec la note satisfait, les quatre autres
avec la note médiocrement satisfait.
Les candidats au titre de pharmacien de deuxième classe se sont
trouvés inscrits au nombre de cinq; quatre ont été reçus : l'un
avec la note trés-satis/ait, deux autres avec la note satisfait et le
dernier avec la note médiocrement Satisfait. Ge sont les Elèves .
de l'Ecole qui ont oblenu les meilleures notes dans le classement
de ces derniers candidats.
Un herboriste
a été recu et quarante-
deux sages-femmes ont été admises. Un grand nombre d'entre
\
_
Fu
5
elles passaient l'examen dans le but de changer de résidence.
L'Ecole à vu avec surprise et tristesse la faiblesse générale des
officiers de santé, et elle proclame, hautement, sa volonté de ne
tenir aucun compte des diplômes antérieurs, présentés par les
candidats des divers ordres, lors de la session de 1856,
L'Ecole, en remettant à la Faculté des sciences deux branches
de son enseignement, a dù modifier la nature de certaines dépenses pour ses collections, ct chercher à accroitre ses sources
d'instruction dans de nouvelles voies. Les autorisations officielles
n'étant point encore accordées, le moment n'est pas venu de vous
parler
des
efforts
de
l'Ecole
dans
le sens
dont
il vient
d'être
question,
‘
L'an passé j'indiquais les services rendus par les éléves en m&decine alors chargés de 27 missions officielles pendant le choléra.
Cette année un autre genre de services, doit, Messieurs, vous être
signalé. En ce moment, douze élèves, détachés de l'Ecole, sont
employés dans les hôpitaux dela 5° division militaire.
Pour terminer, Messieurs, cette revue de l’année 1854-1855, je
n'ai plus que quelques mots à ajouter.
L'Ecole, en avril 1855, a ouvert le cours de toxicologie prescrit
par le décret du 6 décembre 1854. Elle a, le 6 de novembre, ouvert
également le cours de pharmacie,
et pour assurer l'enseignement
tout spécial qui vient d'être cité, ainsi que celui de la matiére médicale, elle a présenté à la nomination de S. Ex. M. le Ministre de
Plnstruction publique, la candidature de M. Delcominète, pharmacien do 1" classe, ancien interne distingué des hôpitaux de Paris,
et qui, par arrêté, en date du 95 juin 1855, a élé compris dans le
cadre des professeurs suppléants.
Le savant membre de l'Institut qui dirige l'Acadéfie de Nancy,
a compté avec raison sur le concours de l'Ecole, lors de la création
de l'enseignement des sciences appliquées, et M. Léon Parisot a
accepté de professer l'hygiène dans cette institution, annexe de
l'enseignement supérieur.
Je ne puis, Messicurs les élèves, quitter cette tribune, sans
échanger avec vous quelquespensées. Vous entrez maintenant dans
nos écoles avec le titre de bachelier és sciences, et la fatale préoccupation de ce grade à acquérir ne viendra plus vous détourner de
—
DS
—
l'étude. Désormais, done, l'Ecole devra compter sur des efforts incessanis de votre part.
Vous allez entendre proclamer le nom des élèves, qui, déjà plus
avancés dans la carriére, ont pu, sous le rapport du travail, vous
donner une précieuse émulation ; vous allez, également, entendre
citer, bien honorablemient, vos camarades qui ont mérité des récompenses du ministère pour leur remarquable dévouement pendant l'épidémie de 1854.
Que ces exemples animent votre courage, Messieurs les élèves,
souvenez-vous toujours de la voie que vos professeurs ont mission
de vous indiquer et qui peut se définir par ces trois mots : savoir,
zèle et abnégation.
RE
IMPÉRIALE.
a —
ACADÉMIE
DE
a
SÉANCE
NANCY.
e—
SOLENNELLE
DE
RENTRÉE
DES FACULTEÉS
SCIENCES ET DES LETTRES
ET
L'ÉCOLE
DE
DE MÉDECINE
DE
Le
15
ET DE PHARMACIE
NANCY
Novembre
1855.
NANCY,
GRINBLOT ET V° RAYBOIS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE NANCY,
Place Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
1855.
RAPPORT
DE
M. EDMOND
SIMONIN DIRECTEUR
DE MÉDECINE
LT DE
DE L'ECOLE
PHARMACIE.
Moxsieun Le REcreur,
MESSIEURS,
Les règlements qui nous régissent, aujourd'hui, m'imposent l'obligation de vous faire connaitre quelques-uns des faits qui se rapportent à la dernière année scolaire, et de réclamer votre altention
pour des actes sérieux dont l’austérité va contraster, d’une manière
bien tranchée, avec l'élégant rapport que vous venez d'entendre,
En écoutant ce que je vais avoir l'honneur de vous dire, vous
penserez comme moi que nous accomplissons ensemble un devoir,
Je ne puis tirer du compte rendu lu en Conseil académique, il y a
quelques jours, qu'un ecrtain nombre de considérations, les autres
ne pouvant faire l'objet d'yne communication publique.
Les actes qui se rattachent à tout établissement d'instruction
supérieure doivent être envisagés sous trois points de vue différents, Direcrion générale, Enseignement, Finances, telles sont
les trois faces de la question prenant chacune un aspect spécial,
selon que les deux autres se modifient, Ainsi, pour parvenir sürement au but qui doit nécessairement êlre atteint, sous le rapport
de l'instruction, faut-il modifier profondément certaines prévisions
—
Ah
—
d’un budget, qui, à son tour, ue pouvaul se transformer que jusqu'à
un cerlain point, détermine, en grande partie, el limite la valeur
des moyens de l'instruction proprement dite.
Quant à la direction dont certaines formes doivent être immuables sous le rapport de la discipline, en attribuant à ce mot
le sens le plus moral et le plus élevé, elle varie encore, suivant
que des législations successives viennent élargir les horizons et
révéler les voies nouvelles où les élèves doivent s'engager.
H n'est peut-être pas d'établissement qui ait présenté comme
l'École de médecine de Nancy, dans un Japs de temps trés- court,
les conséquences les plus nombreuses et les plus variées de la
théorie que je viens de formuler.
L'École de Nancy, déjà plusieurs fois modifiée comme école se-condaire, de 1822 à 1845, a dû, comme école préparatoire, chercher dans plusieurs sens le bien que la législation du 13 octobre
1840 Pavait chargée de réaliser. Le mouvement intellectuel qui,
en améliorant tout ce qui touchait aux intérêts de l'Ecole, appelait
par cela même de nouvelles transformations officielles, peut, Messieurs, être traduit par un chiffre, et l'œuvre de
tous vous sera
démontrée, en vous faisant connaître que sur les 59 assemblées
que j'ai eu l'honneur
de présider
comme
Directeur de l'Ecole,
54 fois l'étude des professeurs réunis en Conseil a porté sur les
moyens d'agrandir el de perfectionner l'enseignement el d’en assurer les résultats.
L'Ecole ayant foi dans une bonorable destinée, ne s’est point
restreinte à vivre d'année en année; elle est entrée résolument, et
à la fois, dans la voie de tous les progrès. C’est après avoir réalisé,*
heureusement, presque toutes les modifications conçues que l'Ecole
s’est vue organisée, de nouveau, par le décret impérial du 6 décembre dernier. Une grande partie des obstacles a donc été vaincue et, aujourd'hui ,: Messieurs, l'École jouissant d'un budget
agrandi par la bienveillance si connue de l'administration municipale, ayant un enseignement récemment défini, doit, pour le
moment, songer moins à conquérir de l’espace qu'à fertiliser l’espace conquis.
Avant de parler des résultais de l’année scolaire 1854-55, je
vais Lracer rapidement les traits qui caractérisent à Nancy la direclion et l’enseignement.
—
Le premier problème qui
AN
devait
-—
être
posé'au
sein
de
l'Ecole
était de définir le but d’une Ecole préparatoire de médecine et de
pharmacie. Ce but à été, à Nancy, ainsi compris : une Eco'e préparatoire doit avoir une physionomie
bien distincte de celle d'une
Faculté. Si, comme dans une Faculté, l’on doit veiller à maintenir
une exacte discipline, à élever sans cesse le niveau des études et À
bien gérer les fonds d’un budget, l'on doit, de plus, tendreà développer les avantages inhérents 4 un centre intellectuel régional.
A Naney, les traits earactéristiques de l'Ecole paraissent étre
l'union intime des professeurs ; l'unité remarquable de leurs vues:
les rapports incessants officiels et de bienveillance entre la direction de l’école et tes familles, entre les professeurs el les élèves, et
les services de tous genres qui sont rendus à ces derniers,
Déjà, dans l’une des quatre dernières séances de rentrée, j'ai
tracé les devoirs que la direction de l'Ecole avait à remplir pour
atteindre le but final : la sécurité des familles, sous le triple rapport moral, physique et intellectuel ; il n'est point utile de répéter
ce qui a été publié à ce sujet, et,je me contenterai de dire que la
tradition établie a été suivie avec un soin tel qu'aujourd'hui, il n'y
a pas à l'Ecole de Nanry un seul élêve dont elle ait à rougir, et
que les mauvais
tairement,
élèves en ont été éloignés ou l'ont quitiée velon-
<
Vous avez vu plusieurs fois, Messieurs, se dérouler devant vous
le tableau des cours de l'Ecole, vous avez saisi la coordination
de toutes les parties de l'enseignement et les vues générales qui
président à chacune d'elles, el vous savez aussi que le nombre des
cours a été réglé it y a moins d'une année. Pour reconnaitre la haute
bienveillance qui a déterminé le décret impérial du 6 décembre
1854, l'Ecole n'a pas cru pouvoir mieux faire que de s'appliquer
à en tirer, immédiatement, les conséquences sérieuses. Il s'agissait,
en premier lieu, de modifier l’enseignement de la maniére la plus
avantageuse qu'il élait possible pour les élèves, mais une grande
difficulté se présentait tout d'abord. Les ordonnances du 13 octobre
1840 et du 12 mars 1841 se trouvaient, de fait, modifiées par la
fusion de l’enseignement de l'Ecole avec celui de la Faculté des
sciences, par la suppression de quelques cours el par l'introduction
d’études nouvelles dans l'Ecole, par le décret cité. H n’y avait donc
—
46
— |
plus de règlement à mettre en pratique, maïs bien un réglement
à constituer. Voici les bases d'après lesquelles il a semblé que l'on
dût agir, Concilier toutes les exigences des programmes de l'Ecole ”
et de la Faculté des sciences, de telle manière que les deux enseignements n'offrissent plus, en quelque sorte, aux élèves qu'un
seul et vaste programme; demander à chacun de MM. les Professeurs une part de travaux équivalente à celle que leur assignait
l'ancien réglement, et tenir compte des droits des élèves en phar-
macie, afin que cette catégorie d'élèves, nombreuse aujourd'hui,
pôt, pendant les trois semestres d’études rendus obligatoires par
le décret du 22 août 1854, suivre les divers cours auxquels ils
doivent être astreints. En l'absence d'un réglement,
le sentiment
profond du devoir a fait accepter aux professeurs de l'Ecole une
part égale et parfois supérieure à celle qui leur avait été assignéc
en vertu du réglement de 1840, déjà interprèté par eux à l’avantage des élèves. Le nouvel ordre établi a exigé de plusieurs professeurs des sacrifices qui ont été faits complétement, et, en étudiant
notre programme d’études, il semble que les professeurs n'aient
‘pas d'autres devoirs à remplir que ceux qui leur sont aliribuës par
leurs titres à l'Ecole de médecine.
Dans la nouvelle combinaison des études, il n'a plus’ été possible
de conserver les divisions établies antérieurement. Plusieurs cours,
autrefois semestriels, ont dù devenir annuels, et plusieurs ne penvent plus, aujourd'hui, durer au-delà d'une heure afin que tous
puissent être classés. Toutefois, les cours de clinique et les travaux
anatomiques durent deux beures, comme par le passé, et le cours
d'anatomie a conservé la durée d’une heure et demie. De ce programme il résulte que les élèves n'ayant plus le même nombre de
leçons, par semestre, doivent être as(reints à suivre pendant plusieurs semestres,
et même
pendant
plusieurs
années, des cours
qui ne peuvent être complets qu'à celte condition.
Les considérations relatives à l’enseignement et
rendues publiques, sont aujourd’hui, sous forme
soumises à l'examen du Conseil formé par MM.
généraux, et pour en parler de nouveau, je dois
sultat de leur étüde. Je crois ne devoir émettre
l'affirmation d’un classement mûrement discuté des
qui ont déj été
de programme,
les Inspecteurs
attenûre le réà ce sujet que
cours de l'Ecole
_
et de ceux de la Faculté des
de recueillir, complétement,
L'exercice de la médecine
le plus de travail, il a paru
faire retirer aux élèves
7
—
sciences, pour permettre aux élèves
le fruit des divers enseignements.
étant lune des professions qui exige
extrémement important à l'Ecole de
tout
le fruit possible
de l'enseignement
qu'elle dispense. Elle a done cherché 4 maintenir la tradition du
travail constant qui distingue les établissements d'instruction secondaire, et que les hautes Écoles de l'Etat ont toutes imposée à
l'élite de la jeunesse française. L'obligation de l'ordre et de l'assi-
duitë, la nécessilé de prouver l'attention due au professeur, l’utilité
de savoir si la parole du maître a été comprise et bien interprétée
par l'élève, enfin, le désir de diriger chaque intelligence d'après
les moyens qui lui sont propres, ont paru à PEcole les indications
véritables de son aclion disciplinaire intérieure, et, à la fois, les
moyens d'aider, amicalement, chaque élève à atteindre le but honorable d'être sérieusement utile à ses semblables.
À côté de l'appel journalier se trouve linterrogation dont les
avantages ont êlé signalés plus haut. Je n'hésite pas à le dire, une:
Ecole préparatoire qui croirait élever son enseignement en offrant
des cours de Faculté, sans
ce contrôle immédial, abandonnerait
tous Îles avantages de sa situation sans en atteindre aucun autre,
et, aux yeux de l'Ecole entière, l'interrogation est pour les professeurs et pour les élèves d'une utilité extrême.
À loccasion de la discipline universitaire, je dois vous faire
connaître, Messieurs, que les professeurs n'ont point reculé devant
Ja gontrainte imposée par la série des moyens nécessaires pour
échapper à l'écueil d'agir trop tardivement. Afin d'épargner aux
élèves l'application de mesures sévères, l'École a cherché 4 se
rendre compte, de semaine en semaine, de tous les faits qui se
rapportent aux études, ct elle a pu, souvent, éviter Îes radiations
d'inscription, en ramenant dans la bonne voie les élèves, soit par
un avis officieux, soit par un avis rendu public, soit par une réprimande.
|
Aprés avoir assuré l'assiduité, les résultats de l'étude ont été
également constatés d'une manière incessante. L'Ecole en rendant
officiels les détails journaliers dans lesquels entrent les professeurs, leur à donné encore une autre utilité, en vue de la corres-
—
pondance
avec
les familles,
ARS
et
—
des récompenses
à décerner.
A
l'expiration de chaque trimestre, chacun des professeurs signale
tous les faits qui se rapportent aux élèves, et l'appréciation est
résumée
par un chiffre qui
varie de 0 à 10. Un
registre spécial
recoit les chiffres obtenus par chacun des étudiants, dans les cours
qu'il doit suivre, et à la fin du semestre d'hiver et à la fin du
semestre d'été, ces chiffres Lotalisés sont d'excellentes bases pour
un classement annuel.
L'examen
de fin d'année, et le concours
écrit qui le précède sont, également, côtés de 0 à 40. Mais afin
de donner à ces épreuves une valeur importante dans les résultats
de l'apprécialion générale, Les chiffres obtenus sont ruaultipliés par
5. C'est la totalité des points qui sert de base à la présentation
faite au Conseil de l'Ecole, en vue des mentions honorables et des
prix qui, annuellement, sont accordés par Son Excellence M. le
Ministre de l’Instruction publique.
Abordons maintenant, Messieurs, l'étude des résultats. Comme
par le passé, nous avons reçu les élèves qui entraïient dans la car
rière médicale, mais, pour la première fois, l'Ecole à délivré des
certificats d'aptitude professionnelle et des diplômes. Voici les faits
principaux de l’année qui vient de s’écouler,
* Les registres de l'Ecole ont reçu les inscriptions régulières de
62 élèves. Nous n'avons plus, désormais, à vous entretenir des au --
diteurs bénévoles qui, en grand nombre, se sont rendus des cours
de l'Ecole à ceux de la Faculté des sciences. Les élèves inscrits se
sont divisés en élèves en médecine et en élèves en pharmacie. Les
premiers se sont trouvés au nombre de cinquante, les seconds au
nombre de douze. Ce dernier chiffre qui, au premier coup d'œil,
parait peu élevé e$t cependant relativement considérable, Avant le
décret du 22 août 1854, le nombre des éléves en pharmacie était
bien moindre en effet. Parfois
l'Ecole n’en comptait aucun, et ra-
rement ces élèves se subdivisaient-ils en éléves de première et de
seconde année. L'obligation pour celte catégorie d'étudiants de
suivre les cours de l'Ecole a amené tous ceux qui ne devaient pas
profiter des mesures transitoires établies conformément à l'esprit
du décret organique.
Le chiffre des élèves par année d'études a été le suivant : 1"
année, 23 élèves en médecine el 6 élèves cn pharmacie ; 2° année,
—
49
—
£iclèves en médecine el 6 élèves en pharmacie; 3° et 4* années
réunies, 16 élèves en médecine. Des 62 élèves, 10 étaient bachefiers és letires, el {#bacheliers és sciences. Enfin ils se subdivisaient,
encore, suivant le but définitif à atteindre; 46 aspiraient au doc-
torat, quatre au litre d'officier de santé, six au grade de pharmacien de 1"° classe, et 6 à celui de pharmacien du 2° degré.
En général, l'assiduité aux cours a été convenable, mais un certain nombre d'exercices, facultatifs il est vrai, n’ont pas été suivis
au gré de l'Ecole. Nous voulons parler des répétitions d'anatomie,
du eours de mathématiques, des mañipulations de chimie et des
herborisations. Cette année le cours de mathématiques n'aura plus
tieu, puisque les élèves, par suite de la circulaire du 23 décembre
4854, doivent entrer à l'Ecole avec une instruction secondaire plus
complète que celle qu'ils avaient acquise autrefois; mais l'Ecole
désire voir, pendant l’année qui vient de s'ouvrir, plus d'empressement à profiter des sources si fêcondes d'instruction pratique dont
il vient d’être question, et queS. Ex. M. ie Ministre de l'nstruction.
publique a voulu rendre plus accessibles aux élèves en médecine,
en abaissant, en leur faveur, de 150 à 60 fr. les frais relatifs aux
manipulations de chimie, qui sont à l’enseignement chimique ce
que les travaux anatomiques sont aux leçons d'anatomie.
Je ne puis mieux faire pour donner l'idée de lassiduité des
Elèves que de compulser le dossier des peines disciplinaires encourues par eux, en 1854-55. Trente-sept fois le directeur de l'Eeole a dû adresser l'avis officieux dont il a été question, vingt-trois
fois l'avis a été rendu officiel, treize fois la réprimande a été prononcée, et six fois le Conseil de l'Ecole a opéré la radiation d'une
inscription.
C'est au moyen des nôtes de l'examen de fin d'année, qu'il faut
également donner connaissance du travail et de ses résultats. Le
concours écrit institué par l'Ecole, la veille de l'examen oral, et destiné à permettre aux Eléves de prouver leur instruction sans être
troublés par l'émotion de l'examen, n'a pas été abordé par un assez
grand nombre d’Elèves. Aussi l'Ecole a cru devoir, pour la seconde
année d’éludes, ne point accorder de prix aux Elèves qui, par
leur absence, avaient rendu l'épreuve presque illusoire. Le peu
d'importance du concours de deuxième année a été d'autant plus
4
—
50
—
regretté, que celui des Elèves de la première année d'études a
donné l'occasion de constater des résultats fort remarquables du
travail. Les notes de l'examen oral ont été données par lés jurys
ainsi qu’il suit : la note érés-satisfail n'a point été donnée; douze
Elèves
ont
obtenu
la menlion
bien
satisfuit;
dans
les
vingt-deux
ont
satisfait à Vexamen; douze n'ont mérité que la note médiocrement satisfait, el trois élèves ont été ajournés. Un certain nombre
d'Elèves ne se trouvaient
point
conditions
de l'examen
annuel ou étaient légitimement empèchés. Le 5 et le 5 de ce
mois, ces derniers Elèves ‘ont subi l'examen réglementaire. Il
faut ajouter quelques détails relatifs à l'absence de la note tréssatisfait. L'Ecole a pour la première fois employé, pour les examens de fin d'année, un mode irès-rigoureux d'appréciation.
Chacun des trois juges traduit son opinion par un chiffre, les trois
chiffres réunis forment un total qui indique la note exacte. Ce
mode qui donne à chaque examinateur une grande indépendance,
a fourni des résultats trés-précis, et plusieurs fois l'absence d'un
seul point a été un obstacle à ce que le jury conférât le #réssatisfait. 11 est regrettable que, dans les Facultés et dans les
Ecoles préparatoires, l'absence d'uniformité dans les notes et dans
la manière de les formuler, empéche que la même note ail la
même valeur lorsqu'il s'agit de preuves à fournir pour interpréter
le mérite des Elèves.
Ce’serait ici le lieu de placer les observations de l'Ecole, sur la
circulaire en date du 7 août dernier, si nous n’avions l'assurance
d’en voir annuler les fâcheuses conséquences pour l'Ecole.
Je ne puis passer sous silence, Messieurs, le résullat tout
spécial de quelques parties de l’enseignement. Soixante-quatre
cadavres ont été livrés
à l'Ecole
pendant l'hiver dernier, par les
quatre hôpitaux civils de Nancy et par l'asile de Maréville. Quarante-six sujets ont été utilisés par les Elèves, et quatorze fois des
injections anatomiques ont été pratiquées pour donner à leur travail une plus grande valeur.
Les Elèves ont assisté, à la maison départementale de secours,
à quinze accouchements. Ce nombre n’exprime pas complétement
Fimportance de la clinique obstétricale, car pendant une autre
année d'études, le chiffre des accouchements, vus ou pratiqués par
les Elèves, a été double de celui de l'année 4854-55.
_
Hf
—
. Trente-neuf vbservations ont été rédigées dans les hôpitaux par
les Elèves, soit dans la clinique chirurgicale, soit dans la clinique
médicale, et ont été l'objet de discussions et d'un examen
sérieux
qui a permis à PEcole d'instituer un prix pour les observations de
chirurgie et un prix pour les observations de médecine. Cello
dernière
source
d'instruction sera ouverte
plus largement
aux
Elèves, lorsque le futur règlement des hôpitaux civils aura recu
l'approbation officielle. L'Ecole aura alors des internes, et nous
devrons l’une des plus sérieuses améliorations à M. le Préfet de
la Meurthe dont la bienveillance s'est révélée, d’une manière si
marquée, lors des récompenses ministérielles accordées, par son
intermédiaire, aux Elèves qui ont rendu des services, pendant le
choléra de 1854, et dont les noms vont tout à l'heure être cités,
J'arrive enfin, Messieurs, à la session de septembre dernier. À
l'occasion de la réception des officiers de santé, je constate avec
une vive satisfaction, que pas un Elève de l'Ecole ne s’est présenté.
Notre institution, pendant les dernières années, avait su élever
l'ambition des Elèves vers le doctorat, Suivant les professeurs de
Naacy, les officiers de santé ont une grande utilité, mais ils doivent constituer l'exception. Il est de mon devoir de signaler ce
fait remarquable de l’absence de candidats de Nancy, afin de faire
comprendre que les modifications conétatées, dans un avenir plus
ou moins éloigné, seront les conséquences des réglements et non
le résultat de la tradition du corps enseignant de l'Académie de
Nancy.
Des six candidats au titre d'officier de santé, l’un a èté ajourné
aprés le premier examen, Des cinq autres, trois avaient déjà un
diplôme des Facultés de Paris et de Montpellier. Ces cinq candidais ont èté Tecus, l’un avec la note satisfait, les quatre autres
avec la note médiocrement satisfait.
Les candidats au titre de pharmacien de deuxième classe se sont
trouvés inscrits au nombre de cinq; quatre ont été reçus : l'un
avec la note trés-satis/ait, deux autres avec la note satisfait et le
dernier avec la note médiocrement Satisfait. Ge sont les Elèves .
de l'Ecole qui ont oblenu les meilleures notes dans le classement
de ces derniers candidats.
Un herboriste
a été recu et quarante-
deux sages-femmes ont été admises. Un grand nombre d'entre
\
_
Fu
5
elles passaient l'examen dans le but de changer de résidence.
L'Ecole à vu avec surprise et tristesse la faiblesse générale des
officiers de santé, et elle proclame, hautement, sa volonté de ne
tenir aucun compte des diplômes antérieurs, présentés par les
candidats des divers ordres, lors de la session de 1856,
L'Ecole, en remettant à la Faculté des sciences deux branches
de son enseignement, a dù modifier la nature de certaines dépenses pour ses collections, ct chercher à accroitre ses sources
d'instruction dans de nouvelles voies. Les autorisations officielles
n'étant point encore accordées, le moment n'est pas venu de vous
parler
des
efforts
de
l'Ecole
dans
le sens
dont
il vient
d'être
question,
‘
L'an passé j'indiquais les services rendus par les éléves en m&decine alors chargés de 27 missions officielles pendant le choléra.
Cette année un autre genre de services, doit, Messieurs, vous être
signalé. En ce moment, douze élèves, détachés de l'Ecole, sont
employés dans les hôpitaux dela 5° division militaire.
Pour terminer, Messieurs, cette revue de l’année 1854-1855, je
n'ai plus que quelques mots à ajouter.
L'Ecole, en avril 1855, a ouvert le cours de toxicologie prescrit
par le décret du 6 décembre 1854. Elle a, le 6 de novembre, ouvert
également le cours de pharmacie,
et pour assurer l'enseignement
tout spécial qui vient d'être cité, ainsi que celui de la matiére médicale, elle a présenté à la nomination de S. Ex. M. le Ministre de
Plnstruction publique, la candidature de M. Delcominète, pharmacien do 1" classe, ancien interne distingué des hôpitaux de Paris,
et qui, par arrêté, en date du 95 juin 1855, a élé compris dans le
cadre des professeurs suppléants.
Le savant membre de l'Institut qui dirige l'Acadéfie de Nancy,
a compté avec raison sur le concours de l'Ecole, lors de la création
de l'enseignement des sciences appliquées, et M. Léon Parisot a
accepté de professer l'hygiène dans cette institution, annexe de
l'enseignement supérieur.
Je ne puis, Messicurs les élèves, quitter cette tribune, sans
échanger avec vous quelquespensées. Vous entrez maintenant dans
nos écoles avec le titre de bachelier és sciences, et la fatale préoccupation de ce grade à acquérir ne viendra plus vous détourner de
—
DS
—
l'étude. Désormais, done, l'Ecole devra compter sur des efforts incessanis de votre part.
Vous allez entendre proclamer le nom des élèves, qui, déjà plus
avancés dans la carriére, ont pu, sous le rapport du travail, vous
donner une précieuse émulation ; vous allez, également, entendre
citer, bien honorablemient, vos camarades qui ont mérité des récompenses du ministère pour leur remarquable dévouement pendant l'épidémie de 1854.
Que ces exemples animent votre courage, Messieurs les élèves,
souvenez-vous toujours de la voie que vos professeurs ont mission
de vous indiquer et qui peut se définir par ces trois mots : savoir,
zèle et abnégation.
RE
Fichiers
seance_rentree_1855_5.pdf, application/pdf, 405,71 Ko,
Classe
Partie du document
SIMONIN, Edmond. Rapport de M. Edmond Simonin, Directeur de l'École de médecine et de pharmacie. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/8626, accès le 17 mai 2022