Comptes Rendus des Travaux des Facultés et de l'École Supérieure de pharmacie et Rapports sur les concours
1880
; Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Discours Officiel
;
Document
;
partie, publication en série imprimée
; sr1880
;
par : Université De France / Académie de Nancy
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Identifiant (dcterms:identifier)
sr1880
Créateur (dcterms:creator)
Université De France / Académie de Nancy
Titre (dcterms:title)
Comptes Rendus des Travaux des Facultés et de l'École Supérieure de pharmacie et Rapports sur les concours
Sujet (dcterms:subject)
Discours Officiel
Editeur (dcterms:publisher)
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Direction de la Documentation et de l’Édition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date (dcterms:date)
1880
Droits (dcterms:rights)
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Type (dcterms:type)
partie
publication en série imprimée
Date de publication (dcterms:issued)
1881
Format (dcterms:format)
PDF avec ocr
Langue (dcterms:language)
fr
extracted text (extracttext:extracted_text)
“UNIVERSITÉ DE FRANCE. — ACADÉMIE DE NANCY
COMPTES
TRAVAUX
L'ÉCOLE
RENDUS
DES
SÜPÉRIEURE
FACULTES
DE PHARMACIE
ET
RAPPORTS
SUR
LES
CONCOURS
NANCY
IMPRIMERIE
BERGER-LEVRAULT
1Ï,
RUE
JEANX-LaMouUR,
1851
11
ET
C'*
ACADÉMIE
DE
NANCY
A
ADMINISTRATION
Recteur de l'Académie
Recteurs
|
honoraires.
ACADÉMIQUE
: M. MOURIN
| MM.
. . . |
:%, AËÿ,
DUNOYER C%X, I 55,
MAGGIOLO XI.
Inspecteur d'Académie honoraire : M. PERCIN
%, I 6.
MM. MELLIER, I 5, à Nancy.
Inspecteurs de l’Académie
CONUS 3%, L£ÿ, à Épinal.
LANGROGNET,
le-Duec.
Secrétaire de l’Académie
: M. BÉCOURT,
I &.
IE3,
à
Bar-
6
ACADÉMIE
CONSEIL
DE
NANCY.
ACADÉMIQUE
M. le Recteur MOURIN #, A :3. Président du Conseil.
M. MELLIER, 1 43, Inspecteur d'Académie à Nancy.
M. CONUS
M.
M.
M.
M.
M.
3%, L&ÿ, Inspeetenr d'Académie à Épinal.
LANGROGNET, L&ÿ, Inspecteur d'Académie à Bar-le-Duc,
LEDERLIN, L£&ÿ, Doven de Ia Faculté de Droit.
TOURDES 3%, I&ÿ, Doyen de la Faculté de Médecine.
GRANDEAU O %, I£ÿ, Doyen de la Faculté des Sciences.
BENOIT 3%, I'&ÿ, Doyen de la Faculté des Lettres.
M. JACQUEMIN
%XK, LE,
macie,
Directeur de l'École supérieure de Phar-
M. LOMBARD, I £8, l’rofessour à la Faculté de Droit.
M. BEAUNIS %, À &ÿ, Professeur à la Faculté de Médecine.
M. FORTHOMME 3%, L£ë, Professeur à Ja Faculté des Sciences,
M DECHARME, L g3, Professeur à la Faculté des Lettres.
M.
SCHLAGDENTIAUFFEN,
Aëÿ,
de l’harmacie.
M. KORTZ,
Professeur
à
l'École
supérieure
I 55, Proviseur du Lyeée de Nancy.
M. CIHLÉREST, L£ÿ, Principal du Collège d'Épinal.
M.
THOUVENIN,
M.
RICHENET,
1£ÿ,
I 4,
Professeur
Professeur
au
Lycée
au Lyete
de Naney.
de Nancy.
M. LECOMTE
3%, T #5, Professeur an Lyeéc de Naney.
M. HOSTEIN,
À £ÿ, Professeur au Lycée de Naucy.
M.
THOUVENOT,
À &$, Professeur
au Collége
de Verdun.
M. PIERRON. Professeur au Collège d'Épinal,
M. VOLLAND, Maire de Nancy, Conseiller général.
M. DUVAUX, 1 4. Député de Meurthe-et-Moselle, Conseiller général.
M. Arserr FERRY. Maire de Saiut-Dié, Conseiller général des Vosges.
M. BRADFER
M. BÉCOURT,
3%. Maire de Bar-le-Duc.
I 4. Secrétaire de l'Académie, Secrétaire du Conseil,
D
DT
ACADÈMIE
DE
NANCY.
ENSEIGNEMENT
6
SUPÉRIEUR
+
FACULTÉ
DE
DROIT
MM. LEDERLIN. 1 4, Doyen, Professeur de Droit romain (2° chaire),
autorisé à faire le cours de Pandectes, et Chargé du cours de
Droit français étudié dans ses origines féodales et coutumières.
JALABERT
:%, 163, Doyen
HEIMBURGER
%,
Droit de Strasbourg,
LOMBARD,
Ti,
honoraire.
I £3, ancien
Professeur
de la
Faculté
de
Professeur honoraire.
Professeur de Droit
commercial,
et Chargé
du cours de Droit des gens.
LIÉGEOIS.
148.
Professeur
de
Droit
administratif.
DUBOIS. IE. Professeur de Droit romain (1" chaire), et Chargé
du cours d'Histoire du Droit romain et du Droit français.
BLONDEL.
A 5#, Professeur de Code civil (2° chaire), et Chargé
du cours de Droit constitutionnel.
BIXET,
À 5, Professeur de Code civil {8° chaire), et Chargé du
cours de Droit civil'approfondi dans ses rapports avec l'Enregistrement.
LOMBARD
(P.), Professeur de Code civil (1 chaire).
GARNIER,
Agrèégé, Chargé du cours d'Économie politique.
MAY, Agrégé, Chargé du cours de Pandectes, autorisé À faire
le cours de Droit romain (2° chaire).
CHAVEGRIN,
Agrégé, Chargé du cours de Procédure civile.
GARDEIL, Agrégé, Chargé du cours de Droit criminel.
BEAUCHET,
Agrégé.
LACHASSE, A&3, Docteur en Droit, Secrétaire agent-comptable.
ACADÉMIF
FACULTÉ
Doyen
: M.
TOURDES
DE
NANCE.
DE MÉDECINE
%,
185.
Doyen honoraire : M. STOLTZ
C 3k, Tis.
MM. SÉDILLOT C 3%. T4.
CAILLIOT 3%, LE.
STOLTZ CH I 4.
SIMONIN 3, I 6.
Professenrs honoraires
MM. TOURDES 3%, I £ÿ, Professeur
RIGAUD 3%, I&ÿ. Professeur de
MICHEL 3% IE, Professeur de
COZE 3%, LE, Professeur de
de Médecine légale,
Clinique externe.
Clinique externe.
Matière médicale et de Théra-
peutique.
BACII %,I &#, Professeur de Pathologic externe; M. BÉCHET, I55,
Professeur adjoint,
MOREL
3%,T£#,
l’rofcssear d'Histologie.
:
V. PARISOT
3%, IE. Professeur de Clinique interne.
HERRGOTT
3%,
acconchéments:
I£f,
M.
M. E. PARISOT,
HECUHT,
l’rofcsseur
ROUSSEL
de
Clinique
obstétricale
3%, L'E£x. Professeur
ct
adjoint;
A EF, Professeur adjoint.
Léÿ. l’rofesseur de Pathologie générale et de Patho-
logie interne; M. DEMANCGE
3%, Téÿ, Professeur adjoint,
N...., Professeur de Botanique et d'Ilistoire naturelle médicale.
BEAUNIS
FELTZ
#,
A3.
Professeur
de
Physiologie,
%, À 43. Professeur d'Anatomie et de Physiologie patho-
logiques.
RITTER, I 6, Professeur de Chimie médicale et de Toxicologie.
BERNHEIM,
A £#, Professeur de Clinique interne.
GROSS, A 4, Professeur de médecine opératoire.
CHARPENTIER,
Professeur de Physique médicale.
LALLEMENT, A if. Professeur d'Anatomie doseriptive,
POINCARÉ, I 4, Professeur d'Hygiène,
ACADÉMIE
DE
NANCY,
9
: MM. SCHLAGDENHAUFFEN, À 43
CHRÉTIEN, A 3.
SPILLMANN, A 6.
Agrégés en exercice. ,
DEMANGE (Émile).
HERRGOTT (Alphonse).
HEYDENREICH.
M. BONNET,
À #, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ
Doyen
DES
: M. GRANDEAU
SCIENCES
O 3,1
Doyen honcraire : M. BACH
MAL. GRANDEAU
O %.
1€.
DE
NANCY
4.
Ke I'E8,
Professeur de
Chimie
et
de Physio-
logic appliquées à l'agriculture.
DELBOS,
TE,
Professeur de Minéralogie et de Géologie.
PFORTHOMME
MATHIEU,
BICHAT,
LE
3%
I£F,
Professeur
de Chimie.
À #, Professeur de Mathématiques pures.
MONNIER.
FLOQUET,
Professeur de Botauique.
Professeur de Mathématiques appliquées.
FRIANT,
Chargé du cours de Zoologie.
HALLER,
Maître de conférences de Chimie.
SAUVAGE,
Maître
BRILLOUIN,
GEORGET,,
de conférences
d'Astronomie.
Maître de conférences de Physique.
I &$, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ
MM. BENOIT
3%. Ti,
RAMBAUD
Doyen.
DES
LETTRES
Professeur
de
Littérature
française.
2%. A 45, Professeur d'Histoire et de Géographie,
ZELLER. À *$. Professeur suppléant d'Iistoireet de
GERARD.
:
Professeur de Physique.
À
€, Professour de Philosophie.
Géographie.
10
AFADÉMIE
MM. CAMPAUX
DE
NANCY.
%, I£ÿ, Professeur de Littérature latine.
DECHARME,
GRUCKER,
I &, Professeur de Littérature grecque.
A #3. Professeur de Littérature étrangère.
DEBIDOUR,
Professeur d'Histoire.
RIEMANN, Maître de Conférences de Philologic grecque ctlatine.
KRANTZ,
Maître de Conférences de Littérature française,
HOMOLLE,
Maître
de
Conférences
d’Antiquités
grecques
et
latines.
LACROIX
2%, LE, Professeur honoraire.
GEORGEL,
I #3. Secrétaire agent-comptable,
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
Directeur
: M.
Directeur
honoraire
JACQUEMIN
MM. JACQUEMIN
Chimie
: M.
3%,
PHARMACIE
3k, 1 £ÿ.
OBERLIN
L£ÿ,
DE
3%
Professeur
LE.
de
Chimie
minérale
et de
organique.
OBERLIN
3%, LE, Professeur de Matière
médicale
et de Miné-
ralogie.
SCHLAGDENITAUFFEN,
AËÿ, Professeur de Physique et de
Toxicologie,
BLEICHER
%, À 43,
DESCAMPS,
Professeur d'Histoire naturelle médicale,
À gs, Professeur de Pharmacie.
DELCOMINÈTE, À &, Suppléant.
HALLER,
MAILLOT,
BONXET,
Agrégé.
Maître de conférences d'histoire naturelle,
A E&ÿ, Secrétaire agent-comptable.
PROCÈS-VERBAL
DE
LA
SÉANCE.
La séance annuelle de la rentrée des Facultés de
Droit, de Médecine, des Sciences et des Lettres et de
l'École supérieure de pharmacie de Nancy, a eu lieu
le lundi 22? novembre 1880, dans le grand amphithétre de la Faculté des Lettres, sous la présidence de
M. Mourin, Recteur de l’Académie.
La séance s'est ouverte à ? heures. M. le Recteur a
pris place sur l'estrade occupée par MM. les Faspecteurs
d'académie de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des
Vosges, les Doyens et les Professeurs des quatre Facultés, le Directeur et les Professeurs de l’École supérieure
de pharmacie, le Proviseur et les Professeurs du Lycée.
M. Ballot- Beaupré, premier Président de la Cour
d'appel; M. le général Hanrion ; M. Fourcade, Procureur général près la Cour d'appel; M. l'abbé Jambois,
vicaire général du Diocèse de Nancy: M. Grimanelli,
Secrétaire général de la Préfecture; M. le Maire de
Nancy et MM. les Adjoints; M. le pasteur Schmidt,
Président du Consistoire de l'Eglise réformée; M. Li-
12
bermann,
ACADÈMIE
grand
Rabbin;
DE
NANCY.
M.
Quenot,
Colonel
du
26° de ligne, ont pris place aux premiers rangs de
l'Assemblée.
MM. les étudiants des diverses Facultés occupaient les
tribunes.
M. le Recteur donne la parole à M. le Doyen de Ja
Faculté de Droit, qui expose l'histoire de la Faculté
depuis sa création.
M. le Recteur fait le résumé des travaux des Facultés
et de l'École supérieure de pharmacie pendant l'année
scolaire 1879-1880.
La parole est donnée ensuite à M. le Doyen Benoit,
pour lu lecture de son rapport sur le prix dittéraire décerné par la Faculté des Lettres, et à M. Mar, Agrégé à
la Faculté de Droit, pour la lecture de son rapport sur
les concours qui ont eu lieu dans cette Faculté.
La séance a été terminée par la lecture des listes des
étudiants qui, dans les Facultés de Droit, de Médecine
et dans l'École supérieure, ont obtenu des prix et des
mentions honorables aux concours de l’année scolaire
1819-1880, et par la distribution des médailles.
Les noms des lauréats ont été proclamés par AL May,
Agrégé près la Faculté de Droit; par M. Weiss,
Agrégé
près la Faculté de Médecine, et par M. Schlagdenhauflen, Professeur de l'École supérieure de pharmacie.
DISCOURS
TRAVAUX DE LA FAGELTÉ DE DROIT DE NANCY
DE
Par
1864
M.
DOYLN
MoNsiEuR
A
1879
LEDERLIN
DE
LA
FACULTÉ
LE REUTEUR,
MESSIEURS,
Les établissements d'instruction publique vous doivent, en
vertu de leur institution même, le compte sincère de leurs
travaux, de leurs efforts, des résultats qu'ils ont obtenus;
cette obligation s'impose à eux avec d'autant plus d'énergie
qu'ils ont recueilli, soit à Icur origine, soit dans le cours de
leur existence, de plus nombreux, de plus éclatants témoignages de la sympathie et de la faveur publiques. Rétablie
en 1864, à la demande instante des Départements et des
Villes de l’ancienne Lorraine grâce surtout au généreux con?
cours
de
la Ville de Nancy,%
1
qui a assuré sa marche
et lui a
permis d'élargir et de fortificr son enseignement; encouragée
par les libéralités des Conseils généraux, qui l'ont mise à
même d'instituer dès le début des concours annuels entre
tous ses élèves; accueillie avec la plus vive sympathie par la
Magistrature, le Barreau ct tout ce que ectte ville ct cette
province comptent d'hommes voués au culte des sciences, des
14
lettres
SÉANCE
et
des
arts;
soutenue
DE
RENTRÉE.
par
le
concours
fraternel
des
autres Facultés de cette Académie ; honorée enfin de l'appui
des familles, qui lui ont confié l'instruction de Icurs enfants,
la Faculté de Droit de Nancy a eu, plus qu'aucune autre peut-
être, à se louer de la faveur qui lui a été témoignée de toutes
parts. Elle y a répondu par son dévouement inaltérable au
devoir, par le vivant intérêt qu'elle n’a cessé d'apporter aux
études et aux progrès de ses élèves, par ses constants efforts
à établir et à maintenir dans son sein de fortes traditions
d'enscignement et de discipline : les rapports annuels lus
dans nos séances de rentrée en font foi.
Je voudrais aujourd'hui vous prier de jeter avec moi un
regard d'ensemble sur un plus long intervalle de temps, en
recherchant ce qui à été accompli dans cette Faculté pendant
les quinze premières années de son existence nouvelle. J'ai
pensé que ce serait encore répondre à la bienveillance dont
vous lui avez donné tant de preuves que de vous rappeler,
en les résumant, ses travaux, ct, je puis
le
dire
aussi,
ses
suceës, dans ces quinze années qui ont marqué ses débuts et
préparé son avenir, Ce sera pour moi unc tâche également
agréable ct facile. Il me sera doux de vous redire tout ce
qu'ont fait pour elle le chef éminent qui a organisé la Faculté
et présidé à ses travaux pendant cette période si décisive
pour son avenir et son existence même, ceux qui ont concouru avec lui à la fondation de notre École ct à l'établissement de ses traditions, ceux enfin qui sont venus depuis
apporter leur pierre à l'édifice. N'ayant été associé à ses traaux que dans les dernières années, j'aurai la satisfaction
de n'avoir point à vous parler de moi-même, si ce n’est pour
remercier encore mes collègnes de leur sympathique et fraternel aceucil, ct renouveler devant vous l’assurance de mon
cnticr dévouement à notre œuvre commune.
Dans ces quinze années, l'enseignement de la F'aculté à
été constilué d'abord, puis développé par la création de plu:
bieurs chaires nouvelles ct de cours spéciaux et permauvats
DISCOURS
DE
M,
LEDERLIN,
15
de Doctorat. Douze à treize cents élèves ont fréquenté ses
cours; la majeure partie les à suivis en vuc de la Licence;
d'autres,
en
nombre
respectable,
se
sont présentés
aux
épreuves du Doctorat, d’autres enfin n'ont demandé que le
certificat de capacité pour les fonctions d'avoué (‘). Au concours général annuel des Facultés de Droit de France, huit
élèves de la Faculté de Nancy ont remporté deux prix et six
mentions honorables. Depuis 1870, dix de ses docteurs, pré-
parés par elle dans une conférence spéciale, sont sortis vain-
queurs des luttes de l'agrégation; neuf d'entre eux ont pris
rang parmi ses professeurs ct ses agrégés. Enfin, dans le ressort de la Cour de Nancy, la magistrature, le barreau, les
offices ministériels se recrutent aujourd’hui presque exclusivement parmi les anciens élèves de la Faculté de Nancy; la
magistrature d’autres ressorts, les conseils de préfecture,
l'administration préfectorale lui en ont emprunté un grand
nombre.
Le décret du 9 janvier 1864, portant rétablissement d’une
Faculté de Droit dans Ja ville de Nancy, y institua dès l'origine un enseignement complet à tous les degrés, d'après les
principes qui déterminaient alors la composition normale des
Facultés de Droit des départements (?) ; cinq professeurs
titulaires ct trois agrégés furent chargés de le distribuer aux
1
Droit
Le
de
nombre
tolal des inscriptions trimestrielles prises à la Faculté de
Naney, de 1564 à 1879, a été de 8,930, il represente pour cette
pé-
riode une moyenne d'environ 149 inseriptions rexactement
mestre, la moyenne à été de 109 3/4 en 18614-1x65 ; elle s'est
en 1859-1370. Le nombre moyen des étudiants qui ont pris
vu passé des examens à été de 200 par année scoluire; il
1884-1865,
ct a atteint
239
CD
1872-1873.
Daus
la inème
période
148,83) par triélevée à 130 1/4
des inseriplions
était de 136 en
de 1864
à 1869,
la Faculté a admis 423 licenciés, 76 docteurs at délivré so certificats de capacité,
{2} Aux Lermes du décret du 9 janvier 1N6t rart. 1671, la Faculté de Droit
de Nancy comprenait sepl chaires, savoir : trois chaires de Code civil, une
chaire de Droit romain, une chaire de Procédure civile et Législation criminelle,
une chaire de Droit conrnercial, une chaire de Droit adininistratif. Nancy devait avoir de plus nn second cours de Droit romain, par application de Farrêté
ministériel du 4 février 1853, qui assigne à cet enseignement une durée de
deux unnées.
1ü
SÉANCE
élèves qui
DE
RENTRÉE.
ne tardèrent pas à affluer,
soit de
Nancy
même
et
des départements da ressort académique, soit d’autres parties
de la France.
M.
JALABERT
fut
nomnM
professeur
titulaire
de
la pre-
mière chaire de Code civil (") et Doyen () de la Faculté.
Jeune encore, il avait déjà parcouru une longuc et brillante
carrière. À Aix d'abord,
puis à Grenoble,
1l avait formé de
nombreux élèves (*). En même temps qu’il leur donnait l'interprétation la plus exacte et la plus sûre de nos textes législatifs, il s'eforçait de développer en eux le respect et l'amour
de la loi, le sentiment du devoir, Il rouvrait pour la sixième
fois sou cours triennel, lorsqu'il fut appelé à oceuper dans la
Faculté de Paris une chaire nouvellement créte de Droit
constitutionnel (*).
Dans les graves et délicates fonctions de l'administration,
dont ses éminentes qualités semblaient encore rehausser
l'éclat, il communiquait à ses collègues son ardent amour du
bien public, son dévouement à la science, sa foi profonde dans
leur œuvre commune. Sur sa proposition, la Faculté délibérait
les réglements intérieurs relatifs à l’organisation des cours et
à la discipline de l'École, ct provoquait de la part des autorités compétentes les améliorations désirables. Rien de ce qui
pouvait élever le niveau des études, fortifier et développer
l'enseignement, assurer et accroître la prospérité de la Faculté, n’échappait à sa vigilante attention, à sa constante solit) Décrel du 14 avril 1864.
12) Arrôté du 16 avril 1864.
(8) Avant sa nomination à Nancy, M. Jasanprr avait
suppléant provisoire à la Faculté de Droit d'A, du 12
professeur
mai 1852;
novembre
1356:
en 1853-1856,
Grenoble,
de
23 novembre
suppléant
--ehargé
- - chargé
a
cours
d'un cours
1856 à 19973 —
1637,-
du
la méme
de
Faculté
Droit
de Code
professeur de Code
- Oflicier d'Acawlemie,
du
éte successivement
octobre 1s46 au 12
du
romain
13 1bai
à
Ja
152
ième
au
27
Faculte,
eivil a la Faculie de Droit de
civil a la méne
12 juin
i856:--
truction publique, du 29 décembre 1862. -- M Jacameer à
lier de Ka Légion d'hounvur, lc 22 decernbre 1866,
ti Déerel dt 31 décembre 1344, -- M Jarascri à él
chaire de Code civil, par M. Paul Lomvaun, agrege de la
d'abord chargé du cours par arrète du 16 janvier 1580, puis
titulaire ave dispense d'âge, par décret du 3 juiilet 1,80.
Faculté, du
Ofhcier de l'{ns-
ele notant
cheva-
remplace dans sa
Faculté, qui à été
nommé professeur
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
17
licitude.
Il ne lui suffisait pas d'établir entre ses collègues et
lui une collaboration active et féconde; par la chaleureuse
affection qu’il témoignait à chacun d'eux, par l'ascendant de
son caractère élevé et sympathique, il les avait groupés
autour de lui comme une famille étroitement unie et solidaire. Nous avons été unanimes à désirer que ces liens ne
fussent pas rompus, et que, tout en nous quittant, M. JALABERT continuât à nous appartenir, autant du moins que cela
était encore possible; le premier acte de son successeur devait être de provoquer l'expression de ce vœu (‘); M. le
Recteur de l'Académie s’y est associé avec le plus gracieux
empressement; M. le Ministre de l'Instruction publique y à
répondu en nommant M. JALABERT, Doyen honoraire de la
Faculté de Droit de Nancy (?).
Les deux autres chaires de Code civil furent confites à
MM. ARNAULT DE LA MÉNARDIÈRE et VauGEoOis (*). Le premier avait appartenu, depuis 1857, comme suppléant provisoire et comme agrégé, aux Facultés de Rennes et de Poitiers (*). Le second avait enseigné pendant deux ans, à
Grenoble, le Droit commercial et la Procédure civile (*). Avec
des qualités diverses, ils étaient animés d’un même zèle pour
leur tâche et pour le bien de la Faculté. Esprit spéculatif et
généralisateur, l'un se piaisait à l'exposition dogmatique de
nos lois et des principes supérieurs qui les dominent; l’autre
préférait l’exégèse, et n'abandonnait pas un sujet, sans en
avoir poursuivi l'analyse jusque dans ses moindres détails.
1} Délibération de Ia Faculté du 16 janvier 1889.
{2} Arrété du 28 janvier 1880.
(3) Décret du 18 juin 1364.
(4) M. Anvavur pe LA Mévarnière : 7 novembre 1857, suppléant provisoire
à la Faculté de Droit de Rennes ; — 2 février 1859, agrégé des Facultés de
Droit; —- 12 février 1859, altaché en qualilé d'agrégé à la Faculté de Rennes;
— 4 novembre 1839, atlaché en la inème qualité à la Faculté de Poitiers.
(5) M. Vavasors : 9 fevrier 1862, agrégé des Facultés do Droit; — 27 janvier 1862,
attaché
en celte
qualité à la Faculté de Grenoble; —
23 janvier
1863,
FACULTÉS.
Le
chargé du cours do Droit commercial à ladile Faculté; — 19 octobre 1868,
chargé, à la mème Facullé, du cours de Procédure eivile et Législation criminelle.
18
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
Ils nous ont quittés, l’un pour Poitiers (), l'autre pour
Caen (*), retournant ainsi dans leurs provinces natales, où
les rappelaient avant toutes
choses
les
devoirs
de
la piété
filiale. L'absence n’a pas affaibli nos sentiments de mutuelle
affection.
Trois agrégés, dont nous devions bientôt aussi regretter le
départ (°), furent successivement chargés du cours que M. DE
LA MÉNARDIÈRE
laissait vacant. M. Lyox-CAEN, le premier
élu du concours de 1567, dont nous connaissions déjà le zèle
infatigable et la rare puissance de travail, y donna pendant
deux ans un enseignement substantiel et fort apprécié (*).
Après lui, M. Cauwës, son émule et son ami, y déployait
toutes les ressources d’un esprit fin et délicat, d'une raison
droite, d'une parole élégante ct précise (*). Une collaboration
active, dévouée, intelligente, nous a été apportée ensuite par
M. Cuogerr (‘). Enfin, après en avoir exercé pendant un
an la suppléance (7), M. BLONDEL fut nommé titulaire de la
chaire (®).
D'un autre côté, la troisième chaire de Code civil fut attri-
buée définitivement à M. BINET
(”), qui l'avait occupée
{1) Par décret du 8 décembre 3869, M. Auxaurr pe LA Méxauière, professeur de Code civil à la Faculié de Droil de Nancy, a été nommé en la méme
qualité à ia Faculté de Droit de Poitiers.
(21 Par décret
de Droit criminel
{31 MM.
du 9 novembre
à la Faculté
Lros-Canx
el
Ciuwks,
1375,
M.
de Caen.
nommés
Vau&æois,
a
au
premier
du
5
été
nommé
et au
second
professeur
rang
au
concours de 1837, ont été attachés à la Faculté de Nancv, par arrêté du
22 juillet de la mème annéc : ils ont êté transferés, en La même qualité, à la
Faculle
de
Droit
de
Paris,
Fun
par
arrèlé
mars
1872,
l'autre
par
arrêté
du 30 juin 1873. — À la suiie du concours où il avait obtenu Îc troisième
rang, M. Couper à été atiaché à la Facullé de Droit de Naney, par arrèté du
2 juin 1870 ; il est devenu, en oelobre 1575, professeur à la faculté libre de
Proil de Paris.
(4j M. Lxox-Caëx a été chargé du cours de Code civil par arrêté du 19 janvicr 1370.
(5: Par arrêté du 6 novembre 1832, M. Cavwès a Cté chargé du cours de
Code civil, en remplacement de M. Lrox-Carx.
{éi Un arrèté du 12 septembre 1875 a chargé M Cuoszrr du cours de Code
civil, en remplacement de M, Civwis.
{7 Arrêté du 25 novembre 1855, chargeant M. BLoxvez du cours âe Code
civil, en rumplacemeut de M. Guorgur.
18) Décret du 29 juillet 1476.
tu) Décret du 20 juilic! 1875.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
19
comme chargé de cours depuis le départ de M. Vauaxois (*).
M. BINET avait fait toutes ses études à la Faculté de
Nancy ; M. BLONDEL était l’un de ses premiers docteurs. En
1870, peu après avoir été admis à ce grade, l’un et l’autre
avaient été délégués temporairement dans une de nos
chaires (?). Agrégés, ils avaient été chargés successivement
de divers enseignements; ils avaient fait toutes leurs
preuves; nous sommes heureux d'avoir pu conserver parmi
nous deux professeurs aussi distingués, deux collègues aussi
sympathiques.
Dans la chaire de Procédure civile et de Législation criminelle montait un magistrat, qui avait rempli avec distinction
pendant seize ans les fonctions du ministère public, et consacré à la science d’intéressants travaux (*). M. PARINGAULT
ne devait toutefoisy rester que peu de temps. Après une année
d'un enseignement consciencicux ct avant tout pratique,
il se retira à Paris, tout en demeurant attaché à la Faculté
par le lien de l’honorariat (*). La mort l'y a frappé, Le 20 décembre 1872. En son remplacement, une délégation, trop
courte au gré de ses collègues de Nancy, leur assurait pendant deux ans le concours d’un agrégé aussi distingué par le
cœur que par l'esprit, M. ARNAULT (). Deux autres agrégés,
M. CauwÈs et M. CHOBERT, et momentanément, deux de nos
jeunes docteurs, MAI. BLONDE&L et BINET, ont conservé cette
{1) Par arrété
Code civil.
du 25 novembre
1875,
|
M.
Bixur
u
Clé
chargé
du
cours
de
{23 MM. Broxpez ct Biser ont été successivement délégués dans la chaire de
Procédure civile et de Législation criminelle par doux arrêtés de M. le Rec-
teur,
des
18
déceinbre
1869
et
10
mars
1870.
{8} Par décret du 18 juin 1864, M. Parixgauzr a été noumé professeur de
Procédure civile et de Legislalion ériminelle à la Facullé de Droit de Nancy.
Ia été nominé chevalier de la Légion d'honneur le 12 août suivant.
(4) Par décret du 10 octobre 1863, M. Pamxe@auur à lé nommé professeur
honoraire a la Facuile de Droil de Nancy.
(51 Pur arrêté du 50 septembre 1865, M. Anxauzr, agrégé, attaché temporairemenl à la Faculté de Droit de Toulouse, a été chargé du cours de Procéduro
eñile
et de
Lügislalion
criminelle
à la
Faculte
de
Nancy,
en
remplacement
de M. Panixéauzr, Par arrête du 22 juillet 1867, M. Ausauer 4 dle attache
commie agrégé à la Faculte de Toulouse, où il est aujourd’hui professeur
d'Économie politique,
20
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
suppléance, jusqu'au moment où la chaire, affectéc par une
décision nouvelle au seul enseignement de la Procédure civile,
a pu être pourvue définitivement (').
Les
deux
chaires
de Droit
commercial et de Droit udmi-
nistratif ne devaient pas être soumises à tant de vicissitudes,
ni être pour nous l'occasion de pareils regrets.
M. LousaRD occupe depuis 1864 la chaire de Droit commercial (*). À une
profonde
connaissance
de
nos
lois s'allie
chez lui une grande expéricnce des affaires : le soin qu’il
met à tenir ses élèves au courant de tous les progrès de la
doctrine, ct des décisions de la jurisprudence, contrôlées par
une sévère critique, donne à son enseignement une autorité
particulière.
Confié pendant la première année à un agrégé de Toulouse,
M. Cassin, délégué à Nancy (°), et qui y a laissé les meilleurs
souvenirs, l'enseignement du Droit administratifa cu, depuis
lors, pour titulaire M. LiéGeois (“). Une pratique déjà longue
des affaires administratives, jointe à de sérieuses études sur
toutes les branches de notre législation, et à une connaissance spéciale de l’économie politique, l’indiquait pour cette
chaire difficile à remplir et dans laquelle il a acquis les
meilleurs titres à l'estime des jurisconsultes.
|
Pour occuper provisoirement la chaire de Droit romain,
Paris prêtait à Nancy un de ses agrégés, M. GÉRARDIN (5),
(1) M.
Cavwis
et M.
Cuoseur
ont
été successivement
chargés
du
cours
de
Procédure civile et de Législation crhninellc, par deux arrêtes avinistériels
du 14 septembre 1867, et du 11 juillet 1870. MM. BLoxve et Bixer y ont été
délégués lemporairement par M. le Recteur, suivant ses deux arrètés des
18 décembre 1869 et 10 mars 1870.
(2) M. Lomsano Adolphe)
décret du 13 juin 18641.
(3) Arrêté du 26 septembre
à été nommé
professeur de Droit commercial, par
1564.
14) Décret du 19 octobre 1865. Par arrèté du même jour,
attaché, en qualité d'agrégé, à la Faculte de Droit de Paris.
M.
Cassin
à été
{5) Par arrété du 26 seplembre 1864, M. Gérannix, agréué près la l'aculté de
Droit de laris, a eté delegué dans la chaire de Droit romain à la Faculté de
Droit de Naucy. — M, Jannix, agrégé, avait éte d'abord appelé à ces fonctions,
par arrêté du 20 juin 1864; il ne les a pus occupées, et a quitté l'enseignement
pour la magistrature,
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
21
nommé le premier en 1864, tandis que le second cours était
remis à un autre
agrégé
du même
concours,
M. DESJaR-
DINS (‘). Ils ne devaient que passer parmi nous, laissant à
tous ceux qui les ont connus le souvenir d'un enscignement
excellent ct des plus cordiales relations, M. GLAssoN prenait
la place de M. GÉRARDIN (?); nous ne devions pas le conser-
ver davantage; son rang de concours (il avait été élu lepre-
mier en 1865) le désignait pour la capitale, où il a poursuivi
avec un constant succès une carrière brillamment inaugurée à
Nancy (*). D'un autre côté, M. DuBois succédait à M. DesJARDINS ; élu comme lui du concours de 1864, il avait été
d'abord attaché à la Faculté de Grenoble (*); chargé de cours
à Nancy, en 1865 (*), il a été, deux ans après, nommé titulaire (9). Depuis quinze ans qu'il nous appartient, il nous a
donné tous les jours des preuves nouvelles de l’étendue et de
la variété de ses connaissances, de sa passion pour l'étude,
de son aptitude pour l'enseignement : nul ne pouvait occuper
plus dignement notre première chaire de Droit romain. Dans
le second cours, érigé en chaire en 1871, nos agrégés rivali-
saient de zèle et de talent. MM. Lvox-CaEx (7), CAuwÈS 5),
Caogerr(’), Bronper.("), GARNIER
vement chargés, et ont été appelés
gnements ; M. May le donne depuis
coup d'autorité et une érudition qui
{1} Arrêté du 20 juin 1864. M. Dessaroixs
de Paris par arrèté du 7 septembre 1865.
(2) Arrêté
du
15 juin
(!), en ont été successidepuis à d'autres enscitrois ans (*),avec beaugrandit de jour en jour.
à été attaché à la Faculté
de Droit
1865.
{3} Par arrêté du 22 juillet 1867, M. Grassox a été attaché à la Faculté de Droit
de Paris, où il a été, par décret du 1er juillet 1378, nommé professeur titulaire.
(4j) M. Durois a été institué agrégé le 21 décembre 1864. Précédemunent, il
avait cte attaché à la Faculté de Droit de Strasbourg, du 26 décombre
19 noveinbre 1361, et du 21 décembre 1862 au 15 novembre 1868.
(5} Arrèté du 30 septembre 1565.
(6) Décret du 9 décembre 1367.
(ti) Arrêté du 14 septembre 1867.
(8) Arrête du 19 janvier 1570.
(9j
{10}
(11)
12)
Arrèté
Arrêté
Arrété
Arrèté
du
du
du
du
7 novembre 1872.
12 septembre 1875.
25 novembre 1875.
17 auût 1877.
1860
au
22
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Le titulaire de la chaire (*) n’est pas pour cela demeuré
inactif; il a continué, d'après le vœu de la Faculté, et avec
lautorisation
de
l'Administration
supérieure,
le
cours
de
Pandectes, ou de Droit romain approfondi, créé en 1871
pour les aspirants au Doctorat.
L'enseignement du Droit romain était complété par des
Conférences de Pandectes (”), données avec autant de talent
que de suecès par MM. Desyarpins (*), GLasson (‘), DuBOIS (*), Lyox-CaEx (°) et CAUWES (°).
Enfin, des conférences spéciales, consacrées, sous la direction des agrégés, à la révision des matières des cours ct à la
préparation aux examens, réunissaient les élèves des diverses
années qui demandaient à y prendre part (°).
Avec les huit cours réglementaires et les conférences dont
je viens de parler, l'instruction donnée par la Faculté de
Nancy répondait à toutes les exigences des programmes officiels; à de très-rares exceptions près, elle n’avait rien à en-
vier, au point de vue du nombre et de la variété des enseignements, à aucune autre Faculté des départements (*). Mais
sa légitime
dans toute
lui eût été
élèves des
ambition, son ardent désir de remplir sa mission
son étendue n'auraient point été satisfaits, s’il ne
permis de faire mieux encore, en offrant à ses
cours spéciaux et permanents pour la préparation
(} M. Leperrain,
{2} Ces
nommé
conferences
du 4 février 1853, art 5.
13) En 1864-1565.
(4i En 1865-1866.
(5) En 1866-1867;
fêr En 1557-1863.
{3 En 1870-1871.
181 Ces
par décret du
étaient
1868-1869
conférences,
prévues
lustituées
CL
10 décembre
1871.
en
de
exécution
larrôêté
ministériel
1869-1870.
à l'article
£
du
décret
du
22
août
1854,
sur
le
régime financier des établissements d'enseignement supérieur, ont été organisées par l'arrêté ministériel du 10 janvier 1555. Elles sont facuitatives pour
les étudiants et donnent ouverture à une rétribution de 65 francs pour l'année
entière. À Nancy, le nombre des étudiants qui s’y font inscrire chaque année
est
de
cinquante.
191 Strasbourg possédait en plus une chaire de Droit des gens ; --— Toulouse,
une chaire d'Histoire du droit et une chaire spéciale de Droit criminel.
DISCOURS
DE
M.
MEDERLIN.
23
au Doctorat, un enseignement complémentaire
des études
juridiques de toutes les années.
L' Économie politique, qui n'avait encore de chaire qu’à
Paris, put être enseignée dès la première année, grâce au
concours désintéressé d’un homme de bien, dont de nombreux et importants travaux avaicnt marqué la place dans
le monde des sciences ct des lettres (*). Le cours de M. Alexan-
dre DE METz-NOBLAT (*) attirait un auditoire nombreux et
éclairé, qui appréciait vivement son vaste savoir, sa parole
élégante et facile. Son Analyse des phénomènes économiques (°)
avait préparé son enseignement; son livre des Lois économiques (*) nous en à conservé la substance.
Lorsque sa santé chancelante l'obligea à descendre de sa
chaire, M. DE MEeTz-NOBLAT exprima Île désir de voir son
œuvre continuée après lui, et consolidée par une institution
permanente, La Faculté demandait de plus, pour Les études
du Doctorat, des cours similaires à ceux de Paris (*); ils
manquaient encore à la province; les règlements universitaires prétendaient en vain y suppléer par l'obligation illusoire imposée aux étudiants de quatrième année de retourner
à quelques-uns des cours de la Licence. L'initiative de la
Faculté reçut de la part du Conseil académique l'accueil le
plus favorable (5); le Conseil municipal s’y associa avec un
libéral empressement, par l'allocation d’une indemnité annuelle pour les titulaires des cinq cours dont l'institution
{1} La liste des principales publications de M. A. ve Merz-Nourar a été hnprimés dans le Recueil des Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1570 et 1871, exxu*
année, 4€ série, tome iv, page cexur.
{21 Ce cours a été autorisé pour l'année 1864-1865, par arrêté du Ministre
de
l'Instruction
publique, du
premier décembre
par arrêté du 13 décembre 1865,
{3 Analyse des phénomènes économiques
ris, 1853. 2 vol, in-80.
1864; et, pour
(sans nom
l’année suivante,
d'auteuri.
Nancy
et Pa-
(4) Les Lois économiques. — Résumé du cours d'Économie politique fait à la
Facuité de Droit de Nancy en 1865-1866, par A. De Merz-Nompar. Paris, Guillaumin el Cie, 1867. 1 vol. in-80.— Une secondeédition a été donnée, en 1880,
par les soins de M. Anloiue de Metz-Noblat, son fils.
{5) Délibération de 12 Faculté, du 12 juin 1866.
(6) Délibérations du Conseil academique des 27 juin et 23 novembre
1866.
24
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
était demandée (‘). Trois d’entre eux furent en effet institués
sans
retard
(*), ct confiés,
sur
la présentation
du
Conseil
académique, aux trois plus anciens professeurs titulaires de
la Faculté : le cours de Droit français étudié dans ses origines
féodales
et coutumières, à M. JALABERT; le cours
d'Histoire
du Droit romain et du Droit français, à M. ARNAULT DE LA
MÉNARDIÈRE ; le cours de Droit des gens, à M. LomBakD (°).
Les deux premiers échangeaient plus tard leurs enseignements (‘), et chacun d’eux, au moment de laisser son cours,
avait pour successeur un autre titulaire, désigné de même
par
l'ancienneté de ses services. M. DE LA MÉNARDIÈRE
était remplacé par M. VarG@zois (5), et celui-ci, par M. Le-
DERLIN (°); M. JALABERT, par M. BLONDEL (”).
Le cours complémentaire d'Économie politique ne fut créé
que l’année suivante (®), ct confié à M. LIÉGEoIs (°) : mais
l’enseignement n’en subit pas d'interruption, grâce aux conférences que M. LIÉGEOIS avait bien voulu offrir à la Fa.
culté, après la retraite de M. DE METz-NoBLAT.
L'institution du cours d’Enregistrement devait être différée
encore,
Enfin, pour que rien ne fût omis de ce qui pouvait développer l'instruction des élèves ct préparer leur avenir, une
Conférence d'agréyation était ouverte, en 1868, aux jeunes
docteurs et aux aspirants au Doctorat; ils s'y exerçaient à
faire des leçons et des argumentations, et se formaient ainsi
aux séricuses et difficiles épreuves des concours. M. JALA{1} Délibération
du Conseil
municipal
de
Nancy,
du
5 décembre
1866,
{21 Arrêté du 19 janvier 1867, Ces cours furent ouverts dès le 15 février 1867.
(3) Arrèlé
du
19 janvier
Arrèlé du
27 janvier
{43 Arrêté du # novembre
(5)
1867.
{6} Arrêté du 25 novembre
{3} Arrèté
du
31
octobre
1868.
1870.
1875.
1878.
—
Ün
arrété
subséquent,
du
16 janvier
1880,
a chargé M. BLoxpez du cours de Droit constitulionnel, et a confié à M. Dunors,
sur sa demaude, le cours d'{istoire du Droit romain et du Droit français.
(8) Arrété du 21avril 1868.
(9) Arrèté du 22 avril 1868,
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
25
BERT présidait lui-même ces exercices hebdomadaires, pro-
diguant à ses disciples, avec autant de fermeté que de bien-
veillance, ses directions, ses conseils, ses encouragements;
les agrégés l'assistaient, avec un zèle quine s’est pas démenti
un instant, ct une compétence incontestable.
En 1870, la Faculté avait accompli par deux fois le cycle
de l’enseignement triennal de la Licence. De 106 qu'il était
à l'origine, le nombre moyen deses inscriptions trimestrielles
s'était successivement élevé jusqu'à 180. Chacune des trois
années de Licence comptait une moyenne de cinquante étudiants. Les cours et les conférences étaient suivis avec assi-
duité, Les examens ne donnaient lieu qu'à une faible propor-
tion d’ajournements. Les concours entretenaient une vive et
salutaire émulation. Le Doctorat était ardemment recherché;
28 élèves y aspiraient en 1870; ce nombre devait s'élever
encore, et atteindre une moyenne à peu près constante de
40 par an. Dans Ja même année scolaire (1868-1869), trois
élèves de Nancy, MM. Jules GARNIER, ORY £t VAINKER,
obtenaient au concours général des onze Facultés de Droit
de France, un second prix et deux mentions honorables. Un
de ses docteurs, M. BLONDEL, la représentait de la manière
la plus honorable au concours d'agrégation.
Cependant de graves et douloureux événements se préparaient, dont la Faculté
devait
ressentir vivement
le contre-
coup. Les concours de 1870 n'attirèrent que peu d'élèves; le
nombre des examens subit aussi, dans les sessions de juillet
et d'août, une diminution sensible, que n’expliquaient que
trop les sérieuses préoccupations du pays. La continuation
de la lutte et l’invasion obligèrent de différer jusqu’en avril
1871 la réouverture des cours.
La défense nationale ne laissait point de place pour aucune
autre préoccupation. Les trois agrégés de la Faculté, et cent
26
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
onze de ses élèves répondaient à l'appel de la patrie, ou le
prévenaient, en s'engageant volontairement à son service.
Sans parler des avancements mérités par un grand nombre
d’entre eux, six mentions honorables ou citations à l'ordre
du jour (‘), trois médailles militaires (*), un égal nombre de
croix de la Légion d'honneur (*), attestent leur dévouement
et leur belle conduite devant l'ennemi. Deux sont morts au
champ d'honneur (‘); quatre ont succombé à de graves bles-
sures, ou à des maladies contractées pendant la guerre (*). La
Faculté leur a payé, par l'organe de son Doyen, en présence
de ses élèves assemblés avant la reprise des cours, un juste
et touchant tribut d’'hommages et de regrets (°); elle conserve
{1} Ont été cités à l’ordre du jour : MM. Ballazard (Edmond-Paulin), souslieutenant de la garde mobile à Verdun; — Bastien (Paul-Charles-Marie}, engagé volontaire dans le 5° régiment de chasseurs à cheval (deux citations pour
sa conduite à Verdun).
Ont été meutiounés honorablement : pour sa conduite au siége de Toul,
M. Pierron(Lucien-Marie-Francoisi, lieutenant d'artillerie dans la garde mobile
de
la
Meurthe,
blessé au
bras droit
d'un
éclat
d'obus;
—
M. de Goduilhk
(Jean-
François-Géry-Paul-Henri), lieutenant, puis capitaine de la garde mobile de Lotet-Garonne [plusieurs mentions honorablesi.
(21 Ont été décorés de la médaille militaire: MM. de Lallemandt de Mont
{Pierrei,
scrgent-major
dans
la garde
mobile
puis
maréchal
des
de
la Meurlhe;
—
Bastien
1Paul-
Charles-Marier, engagé voloutaire dans le 52 régiment de chasseurs à cueval,
deux fois porlé à l'ordre du jour; — André (Albert-Louis,, artilleur dans la
garde mobile de li Meurthe, à Toul.
(3) Ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur : MM. Élie, (JacquesJoseph-Edmoudi, officier démissionnaire, a repris du serviee; capitaine au 56
régimeut provisoire; combats d'avant-postes aux environs de Langres; blessé
d'une balle à la jambe; -- Besson iPaul-Alexandrei; a pris part, Comme oflicier
d'artillerie, à la defense de Paris, et au combat de Châtillon; — second siége de
Paris; — Jobard {Alexis-Pierre), engagé volontaire dans la garde mobile de la
Haute-Saône, puis officier au 15° de ligne; engagernents autour de Belfort.
{4) Sont morts au champ d'honneur : MM. de Plas (Jean-François-Henri}, engagé daus les Zzouaves de la garde; 30 novembre 1870, attaque du parc de Villiers-Sur-Marue. — Delang (Joseph-Charlesi, sous-lieutenant dans la garde mobile des Vosges: Cussey, le 22 octobre 1870.
5} Sont morts des suites de leurs blessures on de maladies contractées pendant la guerre : MM, Bastien (Paul-Charles-Marier, engagé volontaire ap 5°
régiment de chasseurs à cheval, deux fuis cité à l'ordre du jour, décoré de la
médaille militaire; -— Zaepffel 1Hubert-Fdgard-Charles-Mariel, soldat dans la
garde mobile de la Meurthe, attaché au général Ladreit de la Charrière ; —K/otz
iHeurit, maréchal des logis dans l'artillerie de La garde mobile de la Meurthe: -- Thomas illector-Félicien-Amédée}, encaigé volontaire au 7° régiment
de chasseurs
à cheval,
logis.
(6) Réunion préliminaire des professeurs et des élèves, tenue 16 17 avri
1871, avant la réouverture des cours : allocution de M. le Doyen Jaranerr,
(Annulrs de la Faculté de Droit de Nancy, pages 95-1061.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
‘
27
pieusement dans ses Annales les noms ct les états de services
de tous ceux qui ont pris part à la défense nationale (").
Un intervalle de trois mois à peine séparait la reprise des
cours de l’époque habituelle de leur clôture; les professeurs
réussirent pourtant,
en s'imposant de nombreuses leçons sup-
plémentaires, à remplir la partie la plus importante des programmes de leurs enseignements; ils voyaient aussi revenir
aux cxamens un nombre d'élèves, inférieur sans doute à
celui d’une année normale, plus grand toutefois qu’on eût osé
espérer en des temps aussi troublés, et qui devait s’accroître
encore l'année suivante (*).
Les professeurs de la Faculté de Nancy reprenaient ainsi
leurs travaux avec une ardeur nouvelle, et un sentiment
plus profond que jamais de ce qu'ils devaient à la patrie.
Mais les désastres de la France avaient laissé au cœur de
chacun d'eux une amère douleur. À l'Est des Vosges, au Nord
de la Scille, deux provinces profondément françaises étaient
retenues sous la domination étrangère. Au milicu d'elles,
une Faculté française, qu'avaient illustrée de savants professcurs et d'éminents écrivains, et qui avait formé au culte du
droit et de la justice de nombreuses générations d'étudiants,
avait interrompu son enseignement. Le patriotisme de nos
collègues de Nancy se refusait à croire à une séparation
définitive, à admettre qu’une École dont la France s'était
honore à juste titre, pût être fermée sans retour; il aspirait
à lui rendre une vie nouvelle, en lui assurant sur une terre
française, jusqu’à des temps meilleurs, une hospitalité digne
de son passé, et qui eût réservé son avenir. Si leurs vœux
avaient pu être exaucés, les deux Facultés de la Lorraine et
{1} Liste des étudiants de Ja Faculté de Droit de Nancy qui ont pris part à
la défense nationale, août 1870-jauvier 1571 (Annales de la Facuité de Droit de
Nancy,
pages
125-140}.
{2} Le nombre des examens subis du mois d'avril au mois d'août 1871 a été
de 196; ce nombre s'est élevé à 319, en 1871-1872, La moyenne annuelle do
1864 à 1879 est de 212 à 218 (exactement 212.66.
28
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
de l'Alsace auraient formé ensemble, à Nancy, en face de
l'étranger, une grande et forte École, dans le sein de laquelle
chacun des professeurs de Strasbourg aurait retrouvé ses
disciples, sa chaire d'enseignement, son rang d'ancienneté (1),
Cependant d’autres Facultés, Grenoble, Poitiers, Bordeaux,
ouvraient leurs rangs à trois des membres de l’École de
Strasbourg (*); deux d’entre eux se rapprochaient ainsi de
leur pays natal ; un siége à la Cour de cassation attendait son
savant
Doyen (*). Restaient
MM.
HermpurGEr,
Desrrais
et LEDERLIX: ils devaient appartenir, à des titres divers, à la
Faculté de Nancy.
Ce dernier y fut délégué provisoirement par une décision
ministérielle du 14 juillet 1871; il se rendit avec empressement à un appel, auquel l'initiative de ses collègucvde Nancy
et de leur sympathique et excellent Doyen ajoutait pour lui
une douceur particulière. Il était loin de s'attendre à l’honneur que leur courtoise confraternité lui réservait,en exigeant
avec la plus affectueuse insistance qu’il prît rang parmi eux
du jour de sa nomination à Strasbourg. Il retrouvait en eux
une famille unie et solidaire, qui comprenait ses tristesses, et
dont il allait à son tour partager l'existence et les sentiments.
Quelques mois après, la chaire qu'il avait occupée à Stras-
bourg fut transférée à Nancy, et il en reçut à nouveau l'in-
vestiture (*).
(1) Délibération de la Faculté de Droit de Nancy, du 17 mars 1871.
{12} Par décret du 10 février 1371, M. Lamacux, professeur dé Droit administratif à la Faculté de Droit de Strasbourg, chevalier de la Légion d'honneur, a
été nommé professeur de Droit civil à la Faculté do Droit de Bordeaux; par
un autre decret, du 9 juin suivant, M. Limacinr à été nommé professeur da
Droit administratif à la Faculté de Grenoble.
Par décret du 15 avril 1871, M. Lecourrors, professeur de Droit commercial à
la Faculté de Strasbourg, a été nommé professeur de Droit civil à la Faculté
de Poitiers.
Par arrèté du 11 avril 1871, M. Laxusse, agrégé à la Faculté de Droit de Strasbourg, à été attaché en la mème qualité à la Faculté de Bordeaux.
13) Par décret du 5 murs 1472 M. Awnur, professeur de Code civil et Doyen
de la Faculté de Droil de Strasbourg, l'un des auteurs du Cours de Droit civil
français d'après la méthode de Zachari, officier de la Légion d'honneur, a été
nommé conseiller à la Cour de cassation.
(41 Décret du 10 decembre 1871.-—-Avant sa nomination à Nancy, M. Lenercin
avait été, d'abord, suppléant provisoire à la Faculté de Droit de Strasbourg
DISCOURS
DE
M,
LEDERLIN.
29
M. DEsTRais était, depuis 1845, membre de la Faculté de
Droit de Strasbourg (‘). 1l y avait donné, pendant dix ans,
en qualité de professeur suppléant, des cours d'Histoire générale du Droit français, d’Introduction générale à l'étude
du Droit, de Philosophie du Droit, et de Droit des Gens;
depuis 1852, il y avait professé, comme suppléant d’abord,
puis comme titulaire, la Procédure civile et la Législation
criminelle. Ce double enseignement, où les spéculations de
la philosophie, l'interprétation des textes législatifs, les données et les besoins de la pratique appellent tour à tour l’attention du professeur et exigent de lui des aptitudes diverses et souvent malaisées à concilier, l'avait séduit par sa
variété même et ses difficultés, sans le détacher de l'étude de
nos lois civiles, et surtout des lois romaines, objet de ses
premières préférences. Par l'étendue et la sûreté de son éru-
dition, par la distinction de son esprit, par les qualités de
son cœur, il aurait honoré notre École, si son religieux attachement à un passé plein de vivants souvenirs ne lui avait
pas interdit de s'éloigner de la demeure
de ses pères, du
berceau de son enfance. Une nomination qui l'appelait à
Nancy (), dans son ancienne chaire d'enseignement (*), de{arrêté du 9 janvier 1857), à la suite du concours ouvert à Paris, le 2 décembre
1856; — puis, le 2 février 1859, agrégé des l'acultés de Droit;
— le 12 février
1839, attaché en cette qualité à la l'aculté de Strasbourg; -- le 10 mars 1859,
chargé du cours de Droit romain !26 chaire) à la même Faculté; — lo 6 juillet
1863, profesacur titulaire de ladite chaire.
{1} M. Drsruais (Jean-Charles-Édouard\, né le 24 juin 1811, à Strasbourg, y
fut reçu Docteur en Droit, le 27 novembre 1839; par arrêlé ministériel du
30 septembre 1545, il fut institué professeur suppléant à la Faculté de Droit
de Strasbourg, à la suite du concours ouvert dans cette Faculté et de la décision du Jury de concours, du 21 août 1845. il y a donné, comme professeur
suppléant, les cours suivants: 1815-1846; 1947-1848 : Histoire générale du
Droit
français;
—
1346-1847,
1848-1819,
1849-1850
des
—
1852
générale
à l'étude du Droit et Philosophie
du
de
cours
Droit
Gens;
janvier
et
du Droit; —
à juillel
1850-1551: Introduction
1818-1849 : suppléance
1856,
suppléance
de
la
chaire de Procédure civile ct de Législation criminelle. Par décret du 7 juillot
1855, il fut nommé professeur titulaire de cette chaire.
{21 Décret Qu 15 février 1872, nommant M. Desrruis professeur de Procédure
civile et de Législation criminelle à la Faculté de Droit de Nancy.
{3) Décret du 10 décembre 1871, transférant à la Faculté de Droit de Nancy
la chaire de Procédure civile et de Législalion criminelle de la Faculté de
Droit de Strasbourg.
30
:
SÉANCE
DE RENTRÉE,
meura sans cffet, et nous avons dû nous résigner à ne voir
subsister entre lui et nous d'autre lien officiel que celui de
l'honorariat (!), Je sais quel prix il attachait à ce titre, que
nous avions été heureux, en dernière analyse, de demander
pour lui, Il avait été vivement touché aussi de la sympathie
que lui marquaient ses collègues de Nancy, de l’affectueux
et persistant empressement de leur Doyen, M. Jalabert,à lui
porter l'expression de leurs vœux unanimes de le voir se
Éxer au milieu d’eux. Si, après une longuc hésitation, il avait
cru ne pouvoir céder à d'aussi pressants appels, il restait de
cœur avec nous et avec la France qui, même absente, était
toujours pour lui la patrie; il suivait nos travaux avec un
vivant intérêt, et, dans ses derniers moments encore (?), une
de ses pensées les plus chères était pour notre Faculté; il
dédiait à M. Jalabert, son digne chef, un livre qu'il avait eu
le bonheur d'achever, et dans lequel il a consigné le fruit
de longues ct patientes études sur la Propriété et les Droits
réels, dans le Droit romain. M. Jalabert ct, avec lui, les
professeurs de Droit romain de la Faculté de Nancy se féli-
citent d'avoir été appelés à diriger la publication de cette
œuvre importante, qui fait honneur à la science française.
Élu du concours de 1829, M. HEIMBURGER avait consacré
quarantc-deux aus de sa vie aux fonctions du professorat (*).
Dans sa verte vieillesse, il n'aurait point encore aspiré au
repos, si, pour rester dans la carrière, il ne lui avait fallu
s'imposer une expatriation impossible à son âge. Admis à la
retraite sur sa demande (‘), il était en même temps nommé pro(1) Décret du 15 juin
Facultés de Droit.
1872, nommant
M.
Desrrars
professeur honoraire
des
(2) M. Desrrais est mort à Strasbourg, le 8 avril 1875.
(31 l'ar arrêté du Ministre secretaire d'État au département des Affaires ecclésiastiques et de Pinstruction publique, Grand-Maitre de l'Université, en date
du 2 février 1830, M. Hriusrreer {Plulippe, à elé institué professeur de Droit
romain dans la Faculte de Droit de Strashourg, à la suite du éoncous ouvert
dans cette Facullé, le 15 novembre 1529, et de la décision du jury, du 15 janvier 1550.
{4)
Déerct
du
17 janvier
1572
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN,
31
fesscur honoraire des Facultés de Droit de France (‘). Notre
sentiment était d'accord avec le sien pour désirer qu’il nous
fût uni par un lien plus spécial; notre prière a été accueillie
par le décret du 10 juin 1875, qui lui confère le titre de
professeur honoraire de la Faculté de Droit de Nancy.Jeune
encore et par la date de son institution et par les hommes qui
la composaient, notre École a été heureuse et fière de recevoir dans son sein un vétéran des concours et de l'enseigne-
ment; lui-même se réjouissait de se rattacher de nouveau à
une famille universitaire spéciale: « il s’est senti ému et
rajcuni par les témoignages d'affectucuse vénération dont
elle n'a cessé de l’entourer (*). » M. Jalabert se faisait justement honneur de réclamer pour ses longs services dans l'instruction publique, ct pour son dévouement dans l'exercice
des fonctions municipales, à Strasbourg, en 1848, une plus
haute récompense, trop longtemps différée: tous nous avons
partagé la joie reconnaissante du digne vieillard, lorsque sa
nomination dans la Légion d'honneur (”) est venue le surprendre dans sa retraite et lui montrer qu'il n'était point
oublié.
La délégation provisoire donnée à M. LEDERLIX, en juillet 1871, ne lui avait attribué aucun enseignement spécial;
mais, dès la rentrée, il fut appelé par la confiance de ses
collègues à ouvrir pour les aspirants au Doctorat un cours de
Pandectes ou de Droit romain approfondi: ce cours ne tarda
pas à recevoir unc institution permanente.
Un autre progrès, réclamé depuis longtemps, et qui n'avait
encore été réalisé qu’à Paris et à l'oulouse, devenait possible
grâce à l'institution d’une seconde chaire de Procédure civile
(1) Décret du 7 mars 1852.
{21 Paroles de M. Jalabert : Rapport sur les travaux de la Faculté pendaut
l'année scolaire 1874-1878.
(31 Par décret du 9 août 1377, M. Hrimuunaer à été nommé chevalier de la
Légion d'honneur.
32
SÉANCE
DE RENTRÉE,
et de Législation criminelle: une décision subs équentela
transforma en une chaire spéciale de Droit criminel, tandis
que, des deux enseignements jusque-là réunis, la chaire créée
en 1864 ne conservait que celui de la Procédure civile (*),
Un jeune agrégé plein d'avenir, M. ViLLEY, fut chargé
d'enseigner le Droit criminel (*): il a reproduit dans un livre
justement estimé (*) la substance des leçons qu’il a professées
pendant trois ans avec autant de science que de distinction.
Transféré à Caen auprès de ses anciens maîtres (‘}, il a été
remplacé par un de nos plus chers disciples, M. Paul LoxBARD (*) qui, lui aussi, nous donnait les plus belles espérances et a largement tenu toutes ses promesses. Un autre agrégé,
que nous nous honorons de même d’avoir formé, M. Gar-
DEIL, continue aujourd'hui cet enseignement avec talent et
succès (°).
La suppléance de la chaire de Procédure civile a été confiée successivement à trois de nos agrégés, MM. BLONDEL ("),
BinerT (*) et ORTLIEB (°); ce dernier en a été nommé titulaire (*), après trois années d’un enseignement aussi remar-
quable par la vigueur et la distinction de son esprit que par
sa méthode sévère ct sa grande lucidité d’exposition. Une
mort prématurée devait nous séparer, hélas! de ce jeune et
excellent professeur, que ses rares qualités avaient fait égale-
ment apprécier de ses collègues et de ses élèves, et dont Le
{1} Décret du 15 septembre 1872.
{23 M. Vinzey a obtenu en 1872 le secoml rang au concours d'agrégation. Par
trois arrètés des 16 mai, 14 juin et 6 novembre 1872, il a été instilué agrégé,
attaché en celte qualité à la Faculté de Droit de Nancy, ct chargé du cours de
Droit criminel.
{3) Précis d'un Cours de Droit criminel, par Edinond Vicuer, professeur agrégu
à la Faculté de Droit de Caen. Paris, 1877. 1 vol. in-se.
{4) Arrêté du 22 juillet 1875.
(5) Il on a été chargé par arrèté ministériel du 25 novembre 1875.
(6) Par arrèlé du 16 janvier 1880, M. Ganperz a été chargé du cours de Droi
criminel.
{7} Arrèté du 6 novembro 1372.
novembre
1878.
19} Arrèté du 25 novembre
{8} Arrèlé
du
12
1475.
110) Décret du 20 juiilet 187.
DISCOURS
Barreau
DE
et la Magistrature
M.
LEDERLIN.
33
ont vivement
aussi regretté la
perte ("). Le poste qu'il laissait vacant était difficile à rem-
plir; nous l'avons remis avec confiance à un de ses meilleurs
élèves, qui a pleinement répondu à notre attente, M. CxrA-
VEGRIN (°).
Ce nom évoque pour nous le souvexir de la série des suceès
remportés par les élèves de la Faculté aux concours d’agrégation, et que M. CHAVEGRIN continue avec éclat. En 1872,
M. BLonDeL (*); — en 1873, MM. BiNer et ORTLIEB (*); —
en 1874, M. Paul LoupaRp (}, etavec lui M.Jules GARNIER,
que nous avons dû momentanément céder à la Faculté de
Rennes (°); — en 1875, M. FLURER, successiveinent attaché à
la Faculté de Dijon et à celle de Lyon, qui l’a retenu, à l’âge
de 26 ans à peine, dans une de ses chaires (7) ; — en 1876,
M. May, que la Facuité de Douai avait réclamé d’abord pour
un de ses enseignements (*); — en 1879, enfin, M. CHAve(1) M. Orrures cst Aécédé le 28 juin 1879, à l’âge de 31 ans. Les Allocutions
et discours prononcés à l’occasion de la mort de M. Ortlieb ont été réunis et
publiés par les soins de la Faculté, Brochnre in-s°, Berger-Levrault et Cie,
Nancy, 1879.
{2) Arrèté du 9 octobre 1879, chargeant M. Cuavaris du cours de Procédure
civile.
{31 Institué agrégé par arrêté du 16 mai 1872; attaché à la Faculté
de Nancy par arrèlé du 14 juin suivant.
14, Inslitués
agrégés
rèlé du 30 jui suivant,
du
15} Institué agrigé
1er juin suivant.
(6) M. Ganxier,
1871,
attaché
le 27 mai
1573,
MM.
Bixer
et Owrriss
atlachés à la Faculté de Nancy.
le 12
mai
1574,
attaché
à la Faculté
de
ont
cté,
Nancy
institué agrégé le 12 mai 1874, a été, par arrêté
à la Faculté
de
Rennes,
et, par arrété
du
22 juillet
de Droit
par
par
du
ur-
arrèté
1er juin
1875,
à celle
de Nancy.
17) M. Fruner, né à Saur-Union fBas-Rhin)j, le 27 février 1853, a pris part au
concours de 1875, avec dispense d'âge; institué agrégé le 15 juin 1875, il a été
attaché à la Facullé
4 novembre
de
Droit
industriel.
Droit romain
transféré,
(8) M.
1876,
sur
May
de Dijon, par arrêté du 22 juillet suivant;
à celle de Lyon, où il fut en méine
Par
à la même
sa
décret
demande,
à été
du
Faculté;
daus
institué agrégé
5 août
1879,
un autre
une
le
chaire
il a été
décrel,
de Gode
23 octobre
du
temps
puis, par arrèté du
nominc
chargé du cours
professeur
1579,
le 4 novenibre
suivant,
civil.
1876;
de
20 novembre
l'a
ia oté attaché à la Faculté do Douai et chargé du cours de Procédure civile,
dans lequel il avait eté délégué dès le 31 mars de la même anne. Cu arrété
du 3 août 1877 l'a attaché à la Faculté de Nancy.
FACULIES.
3
34
SÉANCE
DE
HENTRÉE.
GRIN (!), élu au premier rang ; M. GarDeIL (*), M. BEAuCHET,
qui nous revient aujourd'hui de Dijon (*) : telle est la liste
déjà longue, et que j'aime à répéter, de ceux qui, par un
travail persévérant et bien dirigé, joint à d’heureuses qualités
naturelles, ont mérité de devenir maîtres à leur tour.
Les
taient
s'était
raient
dix premières annécs d'existence de la Faculté limiles engagements pécuniaires que la Ville de Nancy
imposés pour le cas où ses dépenses annuelles excédeses recettes. Il était démontré désormais que l'institu-
tion de la Faculté répondait à de légitimes et patriotiques
nécessités, et qu'elle trouverait en elle-même et autour d'elle,
dans l'avenir comme dans le passé, tous les éléments de sa
prospérité. Elle pouvait compter sur une population normale
de deux cents étudiants, que lui envoyaient les départements
de l’ancienne Lorraine, quelques-uns de nos autres départe-
ments, ct nos anciennes provinces, toujours reconnaissantes
des bienfaits de notre civilisation (‘). Les agrégés qu'elle
avait formés constituaient, dès 1814, la moitié de son personnel enscignant; elle était assurée que l'élite de ses docteurs lui amènerait encore de savants et utiles collaborateurs. Dans ces circonstances, l'État reprenait la Faculté à
sa charge, avec les neuf chaires officielles qu’elle tenait de
son institution primitive et des accroissements survenus en
1871 (%). Il lui assurait de plus, avec le concours de la Ville,
(1-2) Inslitués agrégés le 23 juillet 1879; attachés à la Faculté de Naney par
arrêté du 8 août suivant.
(3) Iustitué agrégé le 25 juillet 1879, attaché à la Faculté de Dijon par arrèté du 8 août suivant, et à celle de Nancy, par arrêté du 21 juillet 1880, pour
y prendre rang à dater du 12 novembre suivant.
(4) Sur une moyenne de 200 étudiants ayauL pris des inscriptions on passé
des examens, 110 à 150 appartiennent aux départements du ressort académique, 59 à d'autres départements, à l'Algérie et aux colonies, 28 aux provinces
cedees à l'Allemagne par le traité de 1371, 2 aux pays étrangers. Dans ccs nortbres,
Nauey
ct le département
de la Meurthe
‘depuis
1871, Meurthe-et-Moselle}
Égurent pour 99 à 109 étudiants, Les Vosges pour 59, la Meuse pour 20 environ.
Le département de la Moselle en a fourni 15 par an, de 18 4 à 1870; l'Alsace
Lorraine en a envoyé 51 CN 1870-1871; 60 el 1871-1872; 53 CN 1872-1873.
{5) Décret du 25 septembre 1374, concernant la Facuité de Droit de Nancy;
art, 1et 2.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
85
et selon Ie vœu de son Conseil municipal(}, le maintien de
ses cinq cours de Doctorat (*). L'œuvre préparée et soutenue
par la généreuse initiative de cette Ville et de cette Province
était donc définitivement
assise; un
utile
établissement
na-
tional d'instruction supérieure était fondé; son enscignement
était constitué avec une richesse, une ampleur, qu'aucun établissement analogue, en province du moins, n'avait encore
connues, et que, depuis, imitant l’heureux exemple de
Nancy, d’autres villes se sont cfforcées d'obtenir à leur tour
pour leurs Facultés de Droit.
Retardéc jusque-là, la création d’un de nos enseignements
spéciaux allait devenir un fait accompli. M. Dupois fut
chargé du cours complémentaire de Droit civil approfondi
dans ses rapports avec l’Enregistrement (*); il y a remporté
un vif succès, qui était bien dû à son ardeur infatigable, et
qui témoigne de la haute valeur de son enscignement (*).
Deux ans après, une décision de principe rangeait l'Économie politique au nombre des enseignements officiels ct
obligatoires de toutes les Facultés de Droit (*). Un agrégé,
M. Jules GARNIER, la professe parmi nous (°), dans le cours
nouveau qui lui a été affecté, en attendant la création de la
chaire appelée de tous nos vœux et aujourd’hui très-pro-
chaine (”). Sa connaissance
exacte des faits économiques,
éclairée par un esprit sagace et un grand sens pratique, nous
fait apprécier vivement sa collaboration.
L’allocation que la Ville de Nancy avait affectée jusque-là
(11 Délibération du 10 août 1874.
{2} Decret du 23 septembre 1874, art, 8. Arrêté
{3, Arrèlé du 16 décembre 1874.
(AA
Dunors
a ouvertce
cours,
le 19
janvier
du 16 décembre
1575;
il l'a,
1874.
depuis,
échangé
contre celui d'Histoire du Droit romuin et du Droit franrais; M. Brsur lui a
succédé dans le cours de Droët civil approfondi dans ses rapports avec l'Enregistrement.
LATrèLé
du
16 janvier
150.)
{51 Décret du 26 inars 1877, relatif aux examens des étudiants
et 3.
en Droit, art, 2
{4 Avrêélé du 18 mai 1877.
7, Le crédil nécessaire pour le traitement de la chaire figure au budget Qu
Ministère de l'Instructhion publique pour 1881, voté par la Chambre des Députés en intel
1880,
et soumis
aeëlucllesment
a l'evumen
du Sénat.
86
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
au cours d'Économie politique devenait libre dès l'instant où
l'État prenait ce cours à sa charge; en la maintenant à son
budget pour un autre enseignement, le Conseil de la Cité
nous à donné le moyen d'ouvrir un cours nouveau que Paris
seul possédait alors, que Lyon allait créer en même temps
que Nancy:
celui de Droit constitutionnel; il a été institué
dans notre Faculté par arrêté du 19 octobre 1878, ct confié à
M. JALABERT, dont les savantes ct substantielles leçons ont
obtenu ie plus légitime succès (1).
C'est ainsi que nous voyions croître d'année en année l’importance de la Faculté, et, avec celle, les devoirs de chacun
de ses membres. Les incessants labeurs de l'enseignement
universitaire ne les absorbaient pourtant pas tout entiers.
Dans des leçons données à nos futurs instituteurs, où dans
des conférences publiques, plusicurs d'entre eux s'efforçaient
de vulgariscr les notions les plus essentielles de notre droit
civil ou administratif, ou de l'économie sociale (*). Tous consacraient la meilleure partie de Icurs loisirs à des Ctudes
spéciales, à des travaux scientifiques ou littéraires, dont quelques-uns ont enrichi la science (*). L'Académie de Stanislas,
qui leur a libéralement ouvert ses rangs, conserve dans ses
Mémoires et dans ses Comptes rendus annuels des œuvres importantes de plusicurs d’entre eux. Leur collaboration a contribué à développer l'étude des lois des pays étrangers, par
(41 M. Jipauerr a été chargé
de
ce
cours
il l'a ouvert le 3 mars 1870, ct l'a repris au
vante, M. BLoxvez en est aujourd’hui chargé,
par
arrêté
du 19
octobre
1878:
cumiuencement de Pannée
en vertu d'un arrêté du 16
suijan-
vier 1830.
{21 M. 6 La Méxannière à donné à l'École normale d'Insetituteurs de Nancy,
de 1863 à 186%, un cours de Législation usuelie : cet enseisnement est continué,
depuis 1867, par M. Düwors. M. Liéerots prufesse l'Économie politique à la
mème Lcole, depuis 1876. Ce professeur à douué aussi, en 1868, à Lunéville,
à ‘Toul et à Pont-a-Mousson, des conférences publiques d'économie politique.
{31 Les plus importants de ces travaux sont mentionnés dans le Rapport
preseuté
annuellement
par
le
Doven
sur
Jes
travaux
de
la
Facuite;
la
liste détaillée des publications des Membres de la Faculté est imprimée, depuis
1875, à la suite de ce Rapport.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN,
37
les traductions et les analyses qu’elle a fournies à l'Annuaire
de législation étrangère et au Bulletin de la Société de législation comparée. Quelques-uns ont donné des notes savantes
sur les arrêts de nos cours souveraines, ou fait connaître, dans
des publications spéciales, le mouvement de la jurisprudence
et de la doctrine en Allemagne et en Italie ("). Les questions
relatives à l'organisation et au développement de l'enseignement supérieur ont été de leur part l'objet d’une attention
particulière, Pendant l’inaction forcée à laquelle les condamnaient
les
douloureux
événements
de
1870-1871,
ils
se
réunissaient chaque semaine avec leurs collègues des autres
Facultés et de l’École de Médecine et de Pharmacie, pour
discuter ces graves et délicats problèmes: et depuis, ils ont
pris une place considérable dans le groupe nancéien de la
Société pour l'étude des questions d'enseignement supérieur.
À ces travaux, qui ne relcvaient en quelque sorte que de
l'initiative individuelle de chacun de ses membres, il convient d'en ajouter d'autres qui constituent pour la Faculté
des œuvres collectives. En 1875, sur un appel du Ministre
de l’Instruction publique, elle a consacré des délibérations
nombreuses ct approfondies à l'examen des améliorations que
réclamaient à son sens l'organisation, le régime, l'enseignement, les épreuves des Facultés de Droit. Deux ans auparavant, elle avait entrepris, à la demande du Ministre de Ja
Justice, unc longue et consciencieuse étude sur une grave
(4) Iudépendamment des recueils mentionnés au texto, les Membres de
la Faculté de Droit de Nancy ont fait imprimer de nombreux travaux dans
les Revues et publications périodiques ci-après indiquées : Rerue critique
de Législation et de Jurisprudence; — Revue historique de Droi francais et
étranger; —- Revue de Législation ancienne et moderne, francaise et etrangére;
— Nouveile Rerue historique de Droil franrais et étranger; — Rerne pratique
de Droit francais ; -— Revue générale d'Administration; -- Journal du Droit
international privé el de la Jurisprudence comparée; — Répertoire périodique
de l'Enregistrement, de Garnier; -— Le Contrôleur de l'Enregistrement; — Répertoire de La pratique noturiale et des formalités hypothécaires; -- La France
judiciaire; --— Sirey, Recueil général des Lois et des Arrêts; -— Dalloz, Jurisprudence générale; Recueil périodique et critique de Jurisprudence. de Législution
ct de
Doctrine;
-—
le Journal
du
Palais ; —
Revue
de
Droit
international
et de Législation comparée {Gand ct Bruxelless, - Archivio giurädico iBologue,
Romeo et Pisel; — Circulo grurülico (Palermer.
38
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
question, soumise au pouvoir législatif, celle des Droits de
l'époux survivantdans la succession de son conjoint prédécédé (*),
L’Administration supérieure ne pouvait perdre de vue le
persévérant dévouement des Membres de la Faculté à l'ac-
complissement de tous leurs devoirs. Tandis que les éminents
services de son Doyen étaient récompensés par sa nomination
dans la Légion d'honneur (*), les distinctions honorifiques
dont.dispose AL. le Ministre de l’Instruction publique ont été
accordées successivement aux plus anciens de ses professcurs. MM. Louparb, Dupois, LIÉGEOIS, ont obtenu d’abord
les palmes d'Officier d'Académie, puis celles d'Officier de
l'Instruction publique (*). MM. BLoNDEL (*) ct BixET () ont
été nommés Officiers d'Académie. La même distinction a été
accordée, pendant leur séjour à Nancy, à MM. ARNAULT DE
LA MÉNARDIÈRE (*) et VAUGEOIs ("). Le titre d'Officier de
l'Instruction publique a été conféré à M. LxDperLix (9), qui
avait reçu précédemment, à Strasbourg, les palmes d'Officier
d'Académie (°). M. LacrrassE, docteur en droit, qui remplit
11) Les vues de la Faculté sur cette question ont étü rédigées
d'un projet de loi, et imprimées à la suite d'un rapport qui lui
parun de ses membres, deléguë par elle, et qui en développe les
Observations présentées au nom de La Facullé de Droit de Nuney,
sition
de M. Delsol,
membre
de
l'Assemblée
nationale,
relatire
sous la forme
a été présenté
motifs. Voyez:
sur la propoaux
droits
du
conjoint survirant, par M. Charles Chobert, agrégé, chargé d'un cours de Code
civil à cette Faculte. Saint-Nicolas et Nancy, 1574, in-49.
12) Decret du 22 décembre 1566, nommant M, Jacaserr Chevalier de la
Légion d'honneur.
(8) M. A. LomBarp: 16 mars 1870, Officier d'Académie; -— 24 août 1878, OMcicr de l'instruction publique.
M. Duüuois: 10 janvier 1872, Oficier d'Académie; — 31 janvier 1879, Officier
de l'Instruction publique.
M. Liéceois: 23 jauvier 1873, Officier d'Académie; — 6 janvier 1880, Officier
de l'instruction publique.
{4} Arrété du 11 janvier 1879.
{51 Arrèlé du 6 janvier 1880.
(6) Arrêté du 28 décembre 1867.
{7) Arrêté du 23 janvier 1869.
18} Arrêté du 7 avril 1877.
191 Arrèté du 15 mars 1869.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
39
depuis 1864 les fonctions de secrétaire-agent comptable dela
Faculté, à été nommé Officier d'Académie ().
Il aurait convenu peut-être, dans une revue aussi longue,
de réserver une place au travail des élèves. Les examens et
Îles concours en constituent la sanction, et nous en donnent la
mesure. Mais, comment vous parler d'examens, sans entrer
dans un détail de chiffres que la statistique peut se plaire à
relever, mais auxquels je n’oserais espérer de donner aucun
attrait à vos yeux? Laissez-moi vous dire sculement que
nous avons eu toujours pour nos Candidats une ambition
assez haute, et que nous avons été, je ne dirai pas toujours,
mais le plus souvent satisfaits de leurs efforts; beaucoup
même
ne nous ont rien laissé à désirer (*). Les concours
forment chaque année l’objet d’un compte rendu spécial; ils
sont devenus entre nos élèves un utile et salutaire moyen
d'émulation, les prix en ont été disputés plus d’une fois avec
une ardeur qui a augmenté la difficulté du jugement. J’ai dit
les succès obtenns par nos élèves au Concours général des Facultés de Droit. J'ai rappelé les noms de ceux de nos docteurs
qui ont triomphé dans les concours d’agrégation: s’il est permis d’en rapporter pour une large part l'honneur aux maîtres
qui les ont formés, il est juste de reconnaître que ce sont là
{1} Arrêté
du 30 décembre
1874.
{2) Le nombre total des exemens subis à la Faculté de 1861 à 1579 est de
3,390; 2,922, soit 86.194 p. 190, ont été suivis d'admission, et 468, soit 13,805
P. 100, d'ajournement. Ce nombre comprend 371 examens et thèses de DocLorat, dont 285, soit 75.519 p. 100, suivis d'admission, eL86, soit 23.180 D. 100,
d'ajournement: Fadinission aux épreuves du Doctorat exige que le candidat ait eu trois boules blanches, ce qui explique pourquoi les ajournements y
sont
plus nombreux
qu'aux
examens
de
Licence
et
de
Capacite.
Le
nombre
des admissions prononcées avec unanimité de boules blanches, c'est-à-dire
éloge,
a été de
tions
ou
485,
dont Sû aux
épreuves
du
Doctorat,
avec
et 349 aux exarnens
de
Licence et de Capacité.
L'assiduité aux cours est constatée par des appels journaliers. £a Faculté délibère, à la fin de chaque lrimestre, sur les pertes d'inscriptions encourues
pour défant d'assiduité : de 1854 à 1879, le nombre en a été de 1 sur 63 inscrip1.57 P.
100,
CD Moyenne,
40
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
encore des succès dus avant-tout au travail persévérant des
plus intelligents et des plus laborieux d'entre nos disciples.
Maîtres et élèves, un même sentiment nous unit; tous nous
prenons à tâche d'être, dans les diverses carrières où nos
aptitudes nous appellent, d'utilcs serviteurs du pays, qui
nous compte tous également au nombre de ses enfants. Cette
pensée a toujours inspiré les traditions de la Faculté; nous
y persévérerons, fidèles aux exemples de nos aînés, jaloux de
veiller comme eux au maintien ct à la prospérité de l’œuvre
qui nous a été confiée.
DISCOURS
DE
M.
LE
RECTEUR
MESSIEURS,
C'est Montesquieu qui l'a
a besoin un État populaire
par là « l'amour des lois et
fierté d'âme qui répugne à
dit:
est
de
tout
« Le ressort particulier dont
la vertu. » On doit entendre
la patrie », et j'ajoute cette
servilisme et fait de la di-
gnité de l’homme la garantie des franchises du citoyen. Cette
vertu politique est le don naturel de certaines races, mais
elle ne peut subsister si elle n’est entretenue par l'éducation. Il n’y a que les peuples éclairés qui sachent se donner
et garder des institutions libres. Lumière et liberté sont
deux termes corrélatifs, si bien qu'on peut dire, pour me
servir d’une formule dont on a quelque peu abusé, la République sera instruite ou elle ne scra pas.
Cette sorte de dilemme a été bien compris et résolument
accepté par les pouvoirs publies. À aucune époque de notre
histoire, il n’a été fait autant d'efforts pour multiplier les
écoles, fortifier et étendre l’enseignement à tous les degrés.
Cette généreuse
passion s’est étendue
à la nation entière.
42
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
L'Université a rencontré partont des auxiliaires dévoués, On
a si bien senti que la question vitale pour nous était l’enseignement que notre politique intérieure n’a pas eu depuis
dix ans de plus pressante préoccupation, qu'elle a fait de
l'un
de
ses
l'instruction
plus
éminents
publique
hommes
et que
d'État
un
Ministre
ce Ministre, grand
de
maître de
l'Université, est aujourd'hui Président du Conseil!
Dans ce mouvement général, l’Académie de Nancy,je le
dis avec fierté, ne se laisse devancer par personne,
L'enseignement primaire y achève rapidement son organisation. Ses 3,000 écoles (2,878 écoles publiques, 228 libres)
sont peuplées, et, quand viendra la loi sur l'obligation, nous
n’aurons que faire de la coercition: l’opinion a déjà prononcé
ici son compelle intrare. Les enfants ne se bornent pas à
passer par l'école; un grand nombre déjà tient à honneur
d'en emporter son certificat d'études. Nous en avons délivré
cette année 4,146; les Vosges tiennent toujours la tête avec
un contingent de 2,175; Meurthe-ct-Moselle en à 1,592 et
la Meuse 979. Ce chiffre serait bien plus considérable si les
écoles
de filles présentaient autant
de candidats que les
écoles de garçons. Est.ce défiance cxagérée, est-ce indifférence ou parti pris des directrices? Je vois dans cette infériorité regrettable un motif de plus pour hâter la création
d'écoles normales d’institutriccs. Sur ce point, du reste, la
Lorraine n'aura bientôt plus rien à désirer. Déjà l’école
normale de Meurthe-et-Moselle est ouverte; celle des Vosges
se construit; celle de la Meuse est à l’étude et je ms fie à
l'esprit libéral de son administrateur et de son Conseil
général.
Chose remarquable, dans la statistique des brevets la pro-
portion cest renversée. J'y trouve admis au brevet simple
169 aspirants seulement contre 885 aspirantes, et au brevet
supérieur complet 17 aspirants seulement contre 75 aspirantes.
D'où vient cette différence énorme? C'est que les jeunes filles
se présentent à l'examen dès leur seizième année, et que les
DISCOURS
DG
RECTEUR.
43
garçons nc peuvent concourir qu'à 18 ans, c’est-à-dire à un
âge où ils ont depuis longtemps quitté les bancs. Il cst done
désirable que cette
limite d'âge
soit abaissée ct que les
élèves de nos écoles primaires supérieures puissent tous aspirer à prendre ce que j'appellerais volontiers le baccalauréat primaire.
L'enseignement secondaire est aussi en bonne voie. Les
réformes, réclamtes depuis longtemps par d'éminents esprits
et récemment opérées par le Conscil supérieur, n’en attaquent
point le principe essentiel; elles n’ont pour but que de le
rajeunir et de le fortiticr. On en a retranché les parties
vicillies, comme fait un habile cultivateur qui abat les rameaux improductifs d'un arbre puissant pour réserver toute
la sève aux branches vigoureuses et fécondes. L'enscignement classique n’est pas menacé; il restera cn honneur dans
notre pays tant que nous tiendrons à notre civilisation, il
continuera à aviver nos qualités natives ct conservera à la
nation française cette ouverture d'esprit et cette élégance de
mœurs qui l'ont fait comparer si souvent à la république
athénienne. Nos deux Iycécs et nos quatorze colléges se sont
vaillamment engagés dans l’application des nouveaux programmes, ct je suis assuré de pouvoir vous annoncer l’année
prochaine les heureux résultats de leurs efforts.
Je vous apportcrai aussi, je l’espère, de bonnes nouvelles
de l’enseignement secondaire des jennes filles. C’est une
institution qui commence et dont je me borne à annoncer
l’apparition ou plutôt la résurrection. Nancy a donné l'exemple
avec éclat; Bar-le-Duc s’est hâté de le suivre; Remiremont
prend son rang: d'autres viendront bientôt.
Ce n'est pas sans motif, Messieurs,
qu'avant
d'aborder
l'enseignement supérieur dont j'ai à m'occuper particulièrement aujourd'hui,
j'ai touché, en passant, à l’enscignement
primaire et à l'enseignement secondaire. Les trois grandes
divisions de l'Université sont solidaires; elles forment un
seul organisme dont les diverses parties, par leur travail
44
è
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
respectif et par leurs relations, concourent à une œuvre
commune qui est l'éducation de la nation française.
Les cinq hautes écoles de Nancy constituent un centre de
premier ordre, qui n’est pas dépassé en France et que nous
pouvons hardiment opposer aux
universités
les plus renom-
mées de l'étranger. Pour vous rendre un compte exact de
leurs travaux, de leur vie, de leurs services, il faudrait met-
tre sous vos yeux les rapports de leurs savants Doyens. Mais
comme la lecture de ces documents, si riches de faits statistiques, prolongerait cette séance au delà des forccs d’un auditoire, même aussi bienveillant que celui qui m'écoute, j'ai
été chargé de les résumer, ct je vais essayer d'en indiquer les
traits principaux, en regrettant de ne pouvoir conserver le
vif intérêt que leurs auteurs ont su y mettre.
Faculté de Droit. — Une révolution pacifique s’est accomplie cette année dans la Faculté de droit. Le Doyen qui la
dirigeait depuis sa fondation avec une haute compétence,
une infatigable activité, un zèle ardent, M. Jalabert, l'a
quittée, on peut le dire invitus invitam, pour aller occuper à
Paris une chaire de premier ordre. La séparation a été douloureuse; mais semblable à ces corps politiques bien équilibrés où la transmission du pouvoir s'opère sans ébranlement,
la Faculté a continué sa marche sous la conduite de son nouveau Doyen, M. Lederlin, qu'une science étendue, de rares
aptitudes administratives, un sentiment intense du devoir et
les sympathies unanimes de ses collègues, désignaient naturellement au choix du Ministre.
Le départ de M. Jalabert a amené un mouvement assez
étendu dans la répartition des cours. La chaire de Droit civil
a été dévolue à M. Paul Lombard, nommé titulaire avec dispense d'âge par décret du 3 juillet 1880 et qui, dans sa précoce maturité, continue ses traditions de famille et tient les
promesses heureuses de sa première jeunesse. Le cours de
Droit constitutionnel a été confié à M. Blondel, qui fait
l'étude comparée des constitutions politiques, avec une
DISCOURS
DU
RECTEUR.
45
grande autorité, parce qu’il a « l'indépendance ct la haute
impartialité du savant, ainsi que le respect et l'amour du citoyen pour les lois de son pays ». M. Dubois, l'infatigable
chercheur, le savant passionné qui fouille sur tous les points
les vastes champs de la science juridique, a revendiqué
comme son domaine l’histoire du Droit romain et du Droit
français, et s’y est établi avec ses travaux récents, la Saisine
héréditaire en Droit romain ct cette grande édition des Znstitutes de Gaïus, d'après l’'Apographum de Stademund, qu’un
maître illustre louait, il y a quelques jours, devant l’Académie des sciences morales ct politiques. M. Gardeil, que
désignait l'éclat de son concours d’agrégation, s'est chargé
du cours de Droit criminel. M. Binet a porté dans le cours
de Droit civil approfondi dans ses rapports avec l’enregistrement, sa profonde connaissance de nos lois civiles, son
esprit pénétrant et sa parole élégante. Enfin, depuis le 1‘ novembre, la Faculté s’est attaché à titre d’agrégé M. Beau.
chet, que Dijon nous avait pris, mais qui n'a pas hésité ?
abandonner une position enviable pour rejoindre ici sa famille, ses maîtres et ses amis qui le réclamaient.
Je suis heureux de pouvoir dire que les étudiants ont répondu à un tel enseignement comme ils le doivent, c’est-àdire par leur assiduité et par leur travail personnel, La
population de l'École s'accroît d'année en année; nous y
remarquons toujours avec une vive sympathie les jeuncs
représentants de notre chère Alsace-Lorraine.
Les examens et es actes publics ont témoigné, cette année,
de plus de solidité et de connaissances plus sérieuses, La
proportion des admissions s'est tenue au chiffre très-satisfaisant de 86 p. 100. Je dois avertir cependant que dans ce nombre figurent, contre le gré de la Faculté et par application
d'une loi trop indulgente dont
on demande
l'abrogation,
des épreuves trop teintées de rouge ct même de noir. Ces
défaillances méritcraient assurément plus de sévérité, Je me
hâte d'ajouter, avec M. le Doyen, que le niveau général des
46
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
examens à été élevé et que les notes excellentes où bonnes ont
été nombreuses. J'ai particulièrement plaisir à citer à l'or.
dre
du
jour
13
étudiants
qui
ont
obtenu
l'unanimité
de
boules blanches, ce qui entraîne la mention éluge, ce sont:
pour le 1** examen de baccalauréat, MM. Berthold, Fictta,
Fourcade, Moty; pour le second examen de baccalauréat,
MM. Claude, Gauckler, Gény; pour le second examen de
licence, MM. Baradez et Nachbaucr; pour la thèse de licence,
MM. Baradez, Chesney, Déglin et Tourdes. La thèse de ce
dernier, je suis heureux de le dire devant le Doyen de la Faculté de médecine, a été jugée digne d'être déposée à la
bibliothèque de la Faculté.
Les diverses épreuves du doctorat ont révélé de fortes
études et des talents déjà formés. Les cinq thèses présentées
ont toutes des qualités remarquables. La Faculté a eu la sa-
tisfaction d'en admettre deux avec unanimité de boules
blanches, c'est-à-dire avec éloge; ce sont celles de MM. Favre
et Guillemin. Une troisième suivait de près, avec une boule
blanche coupée par moitié de rouge, celle de M. Marx sur
les noms de familles, dont le caractère est peut-être moins juridique, mais qui, empruntée en partie aux sources historiques et aux monuments de l'épigraphie, est un travail du plus
grand intérêt.
|
Un rapport spécial vous fera connaître tout à l'heure la va-
leur du concours pour les prix.
Faculté de médecine. — La Faculté de médecine maintient
aussi ses grandes traditions de travail régulier, de recherches
personnelles, d’investigations patientes. Je n'ai qu'à m'asso-
cier à ce qu'ont déjà dit mes prédécesseurs des savants éminents qui y consacrent leurs talents et leurs veilles. Plusieurs ont conquis, grâce à leurs importants travaux, un nom
considérable dans le monde scientifique. C’est la force de
celte grande école qui étend ainsi au loin son renom et son
autorité,
LISCOCRS
DU
RECTEUR.
47
Le Ministre a les yeux sur elle et ectte année encore, il à
voulu ajouter
à ses honneurs, en conférant la décoration à M. le
professeur Morel, que signalaient ses longs services et des
publications remarquées.
Malheureusement, je suis obligé d'ajouter que la Faculté
a perdu l’un des siens et des plus méritants: M. Engel, professeur de botanique ct d'histoire naturelle, a succombé Île
16 février dernier. Ce modeste praticien d'Alsace qui, par les
heureux dons de son intelligence et par d’opiniâtres efforts,
s'était fait docteur en médecine, agrégé, professeur, était une
sorte de leçon vivante. Il à été remplacé provisoirement dans
ses cours par M. Le Monnier, que la Faculté de médecine a
emprunté à celle des sciences et qui a été accucilli dans son
nouveau service avec tout l'empressement qu il mérite.
M. le Doyen constate avec une juste satisfaction la pré-
sence assidue des étudiants aux cours et aux
tiques. On travaille avec suite à l'École de
examens attestent des résultats sérienx. Les
pour le concours des prix prouvent la force
les 21 thèses soumises à la Faculté, 7 ont
exercices pramédecine. Les
essais présentés
des études. Sur
obtenu Ja note
très-bien; toutes sont des monographies étendues, riches d’ob-
servations personnelles et conduisant à des notions nouvelles.
La règle de la Faculté, c'est d'aller toujours en avant ct
d'ajouter à l'exposition de la science acquise, les conquêtes
incessantes faites par les explorateurs, et ensuite, de s’appuyer constamment sur l'expérience et de nc présenter
aucunc théorie sans l'accompagner d’une démonstration pratique. La circulaire du 20 novembre 1878, qui a rendu obligatoires huit catégories d'exercices, a été appliquée ici dans
toute son étendue.
Pour suivre, sans obstacle et sans temps d'arrêt, cette large
voie de la science expérimentale, il a fallu multiplier ies laboratoires. M. Ic doyen Tourdes y a mis, j'ose le dire, une
véritable passion ; il a au plus haut degré la foi agissante qui
produit de grandes choses. Heureusement, il a trouvé dans le
48
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
libéralisme de M. le Ministre et de
M.
le directeur de l'en.
scignement supérieur une bienveillance que son ardeur n’a
jamais lassée. C’est ainsi qu'il s’est emparé successivement
de toutes les arcades intéricures de l'École et y a installé des
salles pour les travaux anatomiques ct les opérations
de mé-
decine légale, un cabinet de recherches pour le professeur
d'anatomie, un laboratoire de chimie, un laboratoire d’histoire naturelle, un laboratoire d'hygiène, 11 ne reste plus en
bas aucun espace à utiliser. Il faudra monter au premier
étage
pour
y établir le dernier laboratoire,
celui de
théra-
peutique. La cour elle-même a été transformée et, sous la
direction de M. Le Monnier, est devenue un jardin botanique où sont classées, sous les yeux des étudiants, les plantes
médicinales.
La Faculté n’a point pour but de former des savants désintéressés; ce sont des praticiens qu’elle doit à lasociété. Aussi
attache-t-clle une importance supérieure aux études d’anatomic et aux cliniques. Je ne puis, pour bien des raisons,
relever ici les détails consignés au rapport de M. le Doyen
sur le service de l'anatomie; il me suffit de dire que les ressources mises à la disposition des élèves sont considérables
et qu’il n'y a pas de Faculté qui puisse étudier Sur un aussi
grand nombre de sujets.
C’est surtout au lit des malades que se forment les méde-
cins, qu'ils acquièrent la sûreté du diagnostic, qu’ils suivent
utilement les phases caractérisques des maladies, et découvrent les meilleurs moyens de combattre le mal ou d'en conjurer le développement; il n’est donc rien de comparable à
l'enseignement des cliniques. La Faculté de Nancy est ri-
chement pourvue sous ce rapport. La ville lui a ouvert ses
beaux services hospitaliers et lui en prépare d'autres dansle
magnifique hôpital qui s'élève dans le faubourg Saint-Pierre.
Dès cette année, aux quatre cliniques magistrales régulièrement
constituées,
vont
s’en ajouter
trois autres, grâce à une
libérale décision du Conseil général renduc sur la proposi-
DISCOURS
DT
RECTEUR.
49
tion de M. le Préfet. On peut juger dans les tableaux
statistiques des mouvements des cliniques, dressés par M. le
Doyen, de la masse de faits et d'observations fécondes fournis à nos futurs docteurs.
Facultés des sciences et des lettres. — Ces deux Facultés
ont cu même fortune ct je les joins pour un moment.
Pendant longtemps elles ont eu des auditoires, parfois
nombreux et brillants, mais peu d'élèves proprement dits, Le
publie y venait par attrait, pour entendre une parole ingénieuse ou éloquente, pour assister à de curieuses expériences,
pour se mettre au courant des découvertes ct vivre un moment
dans les régions élevées de la science, de la philosophie, de
l'histoire et des lettres.
On a pensé que, sans rompre ces relations des Facultés
avec le grand public, sans fermer à la haute curiosité les
sources
de
l’enseignement
supérieur,
on
pouvait
utiliser
leçon qui
a pour
d’une façon pratique les forces considérables qu’elles con-
tiennent. On
a donc conservé
la grande
objet de présenter la science par ses sommets dans de larges
expositions, et on a organisé à côté une sorte
ésotérique, si on me permet le mot, qui, avec
modestes, est réservé à un nombre restreint
ces conférences, dans ces communications
d'enseignement
des formes plus
d'initiés. Dans
plus intimes et
plus familières, le professeur se rapproche du disciple, et
tantôt lui fait toucher du doigt les phénomènes dans les manipulations du laboratoire, tantôt décompose devant lui le
mécanisme du langage ou scrute les mystères de la pensée
humaine.
Cet enseignement par la conférence a eu un grand succès.
La Faculté des sciences comptait, cette année, 44 élèves
inscrits snivant régulièrement les leçons; 20 d’entre eux ont
abordé les redoutables épreuves de la licence et 12 ÿ ont
réussi, non sans honneur. Les conférences de la Faculté des
lettres ont été suivies par une trentaine d'élèves inscrits,
FACULTÉS.
4
00
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
parmi lesquels je remarque avec plaisir plusieurs étudiants
en droit, et 13 candidats ont vaillamment conquis le grade
de licenciés.
Voilà une féconde innovation dont profitcra surtout l'enscignement public. Depuis quelques années, les lycées se
sont multipliés et les colléges communaux agrandissent le
cercle de leurs études. L'École normale supérieure, tout le
monde en convient, ne suffit plus au recrutement du personnel. Les Facultés doivent être ses succursales. Cette pensée
est née, m'assure-t-on, à Nancy, elle a gagné de proche en
proche, et l'État se l'est appropriée en créant d'abord des
emplois de maîtres auxiliaires, puis en instituant des bourses
de licence, récemment enfin en créant des bourses d’agrégation. Cette année, la Faculté des sciences aura 12 boursiers
de licence et 2 d’agrégation, ct la Faculté des lettres 8 boursiers de licence et 8 d'agrégation. C’est là, Messieurs, de
toute manière, une excellente institution; il n’en est pas qui
réponde mieux à l'esprit d'une société démocratique. Certes,
tout le monde ne peut prétendre ni n’aspire à l'enseignement
supérieur, mais la République doit le rendre accessible dans
une large mesure à ceux que leurs qualités d'intelligence et
de caractère désignent dès le lycée ou le collée comme les
plus capables de profiter des hautes études. C'est une sorte
de sélection qu’il sera bon de pratiquer sur chaque génération pour le service du pays.
Tout est prêt dans nos Facultés pour cette mission nouvelle, les professeurs, l’outillage scientifique et surtout une
bonne volonté sans limites. Leur action s'exerce dans l'Académie tout entière, Les jeunes maîtres disséminés dans
les collégcs sont conviés chaque semaine à des conférences
spéciales et reçoivent en outre, par correspondance, la direction et les conseils dont ils ont besoin. Le temps n'est
pas loin où nous n'admettrons plus à l'honneur d'occuper une
chaire de l'Université que des maîtres pourvus de l’une des
trois licences.
DISCOURS
DU
RECTEUR.
.b1
La Faculté des sciences a été attristée cette année par
un deuble deuil; elle a perdu à quelques mois de distance
deux de ses doyens honoraires, M. Renard et M. Godron, l’un
qui avait donné à l'Université 30 ans d’un travail ardent et
d’un zèle admirable, et l’autre qui, après avoir organisé
cette grande École, l'avait gouvernée pendant 18 ans, avait
fait rejaillir sur elle l'honneur de ses savants travaux et a
voulu lui laisser en garde son œuvre principale, un pré-
cicux herbier, véritable monument élevé à la phytographie
française !
Si M. Grandeau, le-successeur de ces deux hommes si dévoués aux intérêts de la science, n’était pas assis près de moi,
je dirais comment il a su recucillir ce difficile héritage ct
avec quelle rare activité et quel succès croissant, il poursuit l’œuvre de ses devanciers. Ses collègues le secondent
de leurs talents éprouvés et ajoutent chaque jour par leurs
productions personnelles au patrimoine déjà si riche de la
Faculté. Je souhaite la bienvenue aux derniers arrivés dans ce
groupe d'élite, M. Floquet qui a succédé à M. Renard dans
la chaire de mécanique, M. Sauvage chargé depuis quelques
mois de la conférence d'astronomie, M. Friant connu depuis
18 ans à la Faculté et qui a su s’y élever de grade en grade,
par un puissant effort, Jusqu'à la chaire de zoologie, et
M. Brillouin, maître de conférences de physique, que nous a
cédé le Collége de France.
L'organisation matérielle de la Faculté est aussi en progrès.
Un nouvel amphithéâtre a été donné à la physique, des labo-
ratoires ont été construits pour la chimie agricole, les instruments de recherche ont été augmentés, de puissants apparcils
faciliteront les expériences et les démonstrations, les collections s'accroissent, les services s'installent à l'aise, l’eau et le
gaz circulent en abondance sur tous les points. Quel plaisir
et quel profit, pour des étudiants sérieux, de travailler sous
de tels maîtres et dans de telles conditions!
Les services cxtéricurs de la Faculté fonctionnent aussi à
52 .
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
merveille. Les stations météorologiques, très-bien tenues par
les instituteurs,
continuent
à
recueillir
régulièrement
des
observations qui, transmises à Nancy, sont ensuite centrali.
sécs à Paris. Lorsque l’observatoire en projet sera élevé par
les soins de la ville et du Conseil général, nous pourrons
aider puissamment à faire, dans une certaine mesure, de Ja
prévision du temps une science à peu près exacte.
Notre station agronomique est tous les jours plus appréciée
par l’agriculture qui réclame de plus en plus son intervention. M. Grandeau, qui a eu l'honneur de la fonder en 1868,
peut légitimement se glorificr de soncœuvre. Il a été imité
déjà sur un grand nombre de points. On compte aujourd’hui
22 stations.
Le ministre de l'agriculture a pensé que le moment était
venu de les relier les unes aux autres et il a chargé naturcllement M.
Grandeau
de visiter tous ces établissements,
d'en
étudicr tes installations diverses, les ressources, les travaux,
et de chercher, par des essais comparatifs, [a solution des
problèmes que soulève l’application de la science à la production agricole,
|
La Faculté des lettres a vu aussi se renouveler une partie
de son personnel. M. le Doyen, avec son imagination tout
athénienne, la compare à « la nef sacrée de Salamine qui se
transformait chaque année sans perdre son nom ». J'ajoute
avec plaisir qu'elle garde le pilote qui s’est assis au gouvernail, il y à 25 ans, ct n’a cessé de conduire sa marche d’une
main aimable et sûre. M. Gcbhart
nous a quittés pour la
Sorbonne après 15 ans d'un enseignement plein d'éclat qui
laissera ici de longs souvenirs. 11 à été remplacé par
M. Grucker, longtemps attaché à la Faculté de Poitiers, mais
qui a voulu se rapprocher de son pays natal. Nous savors
que vous pouvez compter sur ce vaillant esprit, servi par des
connaissances profondes. Si la fatigue l'a tenu éloigné de sa
chaire pendant quelques mois, il a su recouvrer ses forces et
il nous revient plein d'énergie et d'ardeur.
DISCOURS
DU
RECTEUR.
58
Paris nous a pris aussi M. Lichtenberger, l'organisateur
de savantes conférences pour l'agrégation des langues vivantes, C'e service sera continué par M. Grucker. L'intérim a
été rempli avec une grande distinction par M. Veyssier, professcur du lycée.
.
M. Lacroix, un des savants compagnons de M. Benoit au
début de la Faculté, ne nous appartenait plus que par un
titre nominal. Par sa retraite définitive, il laisse sa chaire à
M. Debidour qui l’occupait déjà comme suppléant. Je n'ai pas
besoin de présenter au public ce jeunc professeur qui a conquis si vite une légitime popularité par ses fortes leçons, par
sa parole chaude et généreuse, par le libéralisme de son esprit.
Qu'elle poursuive donc sa noble carrière cctte Faculté des
lettres de Nancy, à qui il ne manque aucun honneur, aucun
prestige, car j'aperçois dans ses rangs la poésie, l'érudition
et l’éloquence; qu’elle accomplisse ici sa double tâche en
charmant le grand public et en formant de nombreux disciples; qu’elle continue au dehors les luttes littéraires, d'où
les siens sont si souvent revenus vainqueurs, comme cette
annéc encore M. Decharme dont le beau Hvre sur la Afytho.
logie de la Grèce antique, a conquis, à l'Académie française,
une de ces glorieuses couronnes qui étendent leur éclat sur
l'Université tout entière !
École supérieure de pharmacie, — C’est une histoire bien
intéressante que celle de l'École supérieure de pharmacie
de Nancy. Elle débuta modestement à titre d’annexe de Ja
Faculté de médecine, avec une installation insuffisante, des
locaux trop exigus, un matériel incomplet et l'impossibilité
absolue de donner aux étudiants la somme de travaux pratiques prescrits par les règlements. En 1876, elle parvint
enfin à sortir d'une situation subordonnée et acquit son autonomie,
Le premier usage qu'elle fit de son indépendance ce fut
de réclamer les moyens de vivre. Le directeur y mit une
54
louable
SÉANCE
DE RENTRÉE.
opiniâtreté; secondé
par
mon
honorable prédéces-
soeur, il se fit écouter, négocia, plaida et, finalement, convain-
quit les pouvoirs publics. Alors s'éleva, grâce aux libéralités de l'État et de la ville de Nancy, ce bel édifice qui
complète si heureusement le palais des Facultés. Désormais,
l'École de Nancy n'a plus rien à envier à personne; elle
servira de modèle. Tout a été prévu pour la facilité des
études dans ces nombreux laboratoires où la lumière abonde,
où l'étudiant trouve à portée de sa main l’eau et le gaz nécessaires à ses excrcices pratiques, où des cheminées d'appel
et des tres savamment combinés lui permettent d'isoler les
appareils qui exhalent des vapeurs malsaines, où il peut se
livrer sans péril aux expériences les plus redoutables, où
enfin il est à même de s'exercer à son gré aux manipulations
de physique, aux applications de la micrographie et aux travaux les plus délicats de l'analyse chimique et de la toxicologie.
Ce grand fait inaugure pour P École une vie nouvelle et,
je n’en doute pas, une ère de prospérité. Il n'est pas possible
que, malgré des difficultés passagères de recrutement, de
nombreux étudiants n'affluent bientôt vers cet adinirable
foyer d'instruction. M. le directeur Jacquemin a eu la récompense de ses heureux efforts. M. le Ministre appréciant, dans
un esprit de justice, son zèle ardent et ses talents adminis-
tratifs rchaussés par ses services de professeur, a voulu qu'il
entrât avec la croix d'honneur sur la poitrine dans cette
École, dont il avait médité, poursuivi et obtenu les améliorations.
Ai-je besoin de dire que les collègues de M. le Directeur
ont partagé ses espérances et ses peines et pris leur part
du succès. Là aussi, les maîtres de la science sont dévoués
à leur noble mission. [ls ne se bornent pas non plus à cultiver le domaine
acquis,
ils l’agrandissent
sans cesse
par
lcurs découvertes personnelles. C’est ainsi que, cette année,
M. Schlagdenhauffen, déjà si connu par de nombreuses publi-
DISCOURS
DU
RECTEUR,
55
cations, a donné, au public français, le traité de chimie physiologique de Gorup-Besanez, ouvrage de 1,350 pages in-8°
dont une grande partie, sous le titre modeste de Notes et
additions, appartient en propre au traducteur et complète
l'œuvre du savant allemand.
Le relevé des notes d'examens, soit semestriels, soit de fin
d'année, soit enfin de réception, prouve que les étudiants
mettent à profit les lecons de leurs maîtres. L'École a délivré,
cette année, 18 diplômes. Dans le nombre, il faut signaler
deux diplômes supérieurs de pharmaciens de 1" classe. C’est
une création nouvelle qui date du décret du 12 juillet
1878. C’est la première fois en France qu'ils sont conférés,
et au grand honneur
deux candidats, MM.
de l'École de Nancy. Le succès des
Maillot et Godfrin, a été si complet
qu'ils ont mérité la note distinction et que leurs thèses,
nourries d'observations originales et de faits recueillis dans
des recherches personnelles, ont été remarquées et louées
par une des plus grandes autorités scientifiques de France,
M. Chatin, de l'Institut, directeur de l’École supérieure de
pharmacie de Paris. Hélas! Messieurs, pourquoi ne puis-je
pas m'arrêter ici? M. Maillot touchait à la récompense de
ses longs travaux; il venait d'être attaché à sa chère École
par le titre de
maître
de
conférences
d'histoire
naturelle;
la vie semblait s'ouvrir devant lui avec de longues perspectives d’études, de joie et d'honneur. Mais il avait puisé dans
son laboratoire, dans des travaux excessifs, dans un enseignement où il se prodiguait corps et âme à ses élèves, les
germes d’un mal implacable. Il vient de succomber loin des
siens, loin de ses amis, loin de ses maîtres, et il ne nous
reste de ce vaillant jeune homme, mort à la peine, tranché
dans sa brillante jeunesse, que le douloureux souvenir des
espérances qu'il avait fait naître.
|
Messieurs les Étudiants, en terminant cette revue si remplie de vous, je me plais à vous féliciter du témoignage que
vous rendent vos maîtres: vous aimez le travail, vous aimez
56
cette
&ÉANCE
Université
lorraine
DE
RENTRÉE,
où des
mains
libérales
ont réuni
pour vous de si admirables ressources. Continuez vos belles
études avec cette ardeur sérieuse qui n'exclut pas les gaictés
de votre âge. C’est pour vous la manière de pratiquer la
vertu politique dont parle Montesquieu, et c’est aussi le patriotisme que réclame de vous la République, car vous
prouverez votre attachement à notre pays en lui préparant
des serviteurs éclairés.
RAPPORT
DE M. LEDERLIN, DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT
SUR
PENDANT
LES TRAVAUX
L'ANNÉE
DE
LA FACULTÉ
SCOLAIRE
1879-15%0
Moxnsreur LE RECTEUR,
MESSIEURS,
L'année scolaire qui vient de s'écouler offre, au point de
vue des inscriptions, des examens ct des concours, des résunltas assez semblables à ceux des années précédentes; mais
clle a été marquée, pour le personnel de la Faculté, par une
séparation qui, bien que prévue, n’en a pas moins laissé à
chacun de nous de vifs et profonds regrets. L'éminent Doyen
qui avait présidé à l’organisation de notre Faculté, et dirigé
ses travaux pendant une période de plus de quinze années,
nous a quittés pour occuper à Paris une chaire nouvellement
créée de Droit constitutionnel (). Durant ces quinze années,
il avait donné à la Faculté tout ce qu'il avait d'activité,
d'intelligence, d'expérience, de dévouement
; animé d'une foi
profonde dans son œuvre, aidé de collaborateurs pleins de
zèle comme lui pour leurs communs devoirs, il l’avait amenée
bientôt au plus haut degré de prospérité. Il avait voulu que
11} Un décret du 31 décembre 1579 à créé une chaire de Droit constitulionnel à la Facuite de Droit de Paris, et nommé titulaire de celte chaire M. Janasert, Doyen do la Faculté de Droit de Naucev.
58
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
tous les Membres de la Faculté formassent une famille étroi.
tement unie ; sa chaleureuse confraternité, la sûreté de ses
relations,
la sagesse
de ses avis, sa persévérante
énergie
à
poursuivre la réalisation de tout ce qui lui semblait juste et
bon, en avaient fait de lui le chef aimé et vénéré. Nous n’aurions pu nous faire à la pensée d’une séparation sans réserves: déférant à un vœu, dont Ie premier devoir de son successeur, d'accord avec le sentiment unanime de ses collègues,
devait être de provoquer l'expression (1), et qui a obtenu de
la part du digne chef de notre Académie l'appui le plus empressé, ML. le Ministre de l’Instruction publique a bien voulu
permettre que M. JALABERT restât nôtre, en le nommant
notre Doyen honoraire (°).
Appclé à l'honneur de succéder à M. Jalabert (,je n'ai pu
me dissimuler un instant la gravité de la tâche, rendue plus
difficile encore par le souvenir des services de mon prédécesscur. Je me suis appliqué surtout à suivre les exemples
qu'il va laissés, et à maintenir les heureuses traditions qu'il
a établies, en comptant en toute circonstance sur le concours sympathique de chacun de mes collègues. Leur courtoise confraternité a voulu, lorsqu'ils m'accueillaient naguère
dans lenrs rangs, me considérer comme le plus ancien d’entre
eux, ct m'a préparé ainsi le meilleur de mecs titres à l'honneur qui
m'était réservé;
leur concours
voucment
à notre œuvre commune
empressé,
ne cesseront
leur
dé-
de me sou-
tenir dans l’accomplissement de ma tâche. Si la place que
M. Jalabert occupait au milieu de nous n’est point de celles
qu'aucun autre puisse prétendre à remplir, du moins ne négligerai-je aucun effort pour justifier la bienveillante présen{15 Défibération
de
Ju
Faculté,
du
16
janvier
1539,
éimeltant
le
vœu
que
M. le Ministre de l'instruction publique vruille bien conferer à M. Jaïabert le
tre de Doyen honuraire
#3 Arréie du 23 janvier 1880, portant que M. Jas amener, professeur à Ia Faculte de Droit de l'aris, ancien Doyen de la Faculté de Droit de Nancy, est
nommé Doyen hanoraire de celte derniére Faculté.
13: Atrèôté du 10 janvier 18-0, nominaut M. Liperux dugon de la Faculté
de Droit de Nancy pour uuc periode de trois ans.
FACULTÉ
DE
DROIT.
59
tation dont j'ai été l'objet de la part de M. Ie Recteur, et pour
me montrer digne de la haute distinetion dont M. le Ministre
n'a honcri, en me confiant les séricuses et délicates fonctions
du décanat.
L'iaportant enseignement du Code civil, laissé vacant par
le départ de M. Jalabert, revenait naturellement au plus ancien de nos agrégés, M. Paul LouBarp. [1 ne pouvait être
placé on meilleures mains. Depuis cinq ans et plus, notre jeune
collègue était chargé du cours de Droit criminel ; la sûreté
de son érudition, tenue sans cesse au courant de tous les progrès de la législation, de la doctrine et de la jurisprudence,
éclairée ct élargie par l'étude des législations étrangères, la
netteté ct l'élégante correction de sa parole, le désignaient
d'avance pour la première chaire qui viendrait à vaquer dans
notre Faculté: la suppléance du cours de Code civil lui avait
été confiée dès le départ du titulaire (‘), et lui avait fourni
l’occasion d'ajouter encore à ses titres antérieurs. Présenté en
première ligne par nos suffrages unanimes (°), et par la Section permanente du Conscil supérieur de l'instruction publique, il a été appelé définitivement à la chaire, avec dispense d'âge (*), par le décret du 8 juillet 1880. Maîtres et
élèves ont applaudi d'un commun accord à cette nomination.
En même temps que M. Paul Lombard passait à l'enseignement du Code civil, M. GarDEIL était chargé du cours de
Droit criminel (); il y à justifié pleinement les espérances
que nous avions fondées sur lui à la suite du brillant concours
où il avait conquis le titre d'agrégé, et obtenu d'être attaché
à notre Faculté.
Le cours de Droit constitutionnel, que M. Jalabert avait
1) Arrêté du 16 jamier 1880, chargeant M. Paul Lowsar» du cours de Code
civil.
(21 Délibéralion de l'Assemblée des professeurs, du 17 février 1650.
{8} AL l'aul Lombard
(4) Arrêlé du
n'a accompli
16 janvier
180.
sa trentième
année
que
le 12 oclobre
1820,
60
SÉANCE
DE
RENFRÉE.
inauguré l'an dernier (‘) avec un succès si complet et si légi-
time, a été confié à M. BLONDEL (*). Notre collègue y a présenté l’histoire et l'analyse
France depuis 1789 jusqu'à
des constitutions qui ont régi la
1815: il continuera
cette étude
dans l’année qui va s'ouvrir, et exposera ensuite les règles de
notre droit public actuel. Son dévouement éclairé et sincère
à nos institutions, la maturité de son jugement, la fermeté et
la modération de son esprit, nous garantissent qu’il apportera
toujours dans ce grave et délicat enscignement l’indépendance et la haute impartialité du savant, en même temps que
le respect et l'amour du citoyen pour la loi de son pays.
Un goût passionné pour les recherches d’érudition, un
désir ardent de connaître et d'explorer toutes les branches
de Ja science ont fait souhaiter à M. Dugois d'échanger un
enseignement complémentaire dans lequel il s’était fait vive-
ment remarquer, contre celui de l'Histoire du Droit romain
et du Droit français ().
M. BiKET lui succède dans le cours de Droit civil approfondi dans ses rapports avec l’Enregistrement (*}. Il était
désigné tout à la fois par son rang d'ancienneté et par son
enseignement principal. Sa profonde connaissance
de nos
lois civiles, son esprit judicieux et pratique, son exposition
élégante et lucide, lui ont conquis dès l’abord les suffrages
de tous ses auditeurs,
Enfin, pour compléter notre personnel, et cédant à nos pressantes demandes, l'Administration supérieure a bien voulu
nous assurer, à partir du 1°” novembre 1880, le concours de
M. BEAUCHET (°) qui, après avoir été l'un de nos élèves les
plus distingués, avait été nommé agrégé en 1879, ct attaché
à la Faculté de Droit de Dijon. Chargé d’un cours de Droit
criminel, il y a renoncé spontanément pour retrouver ici sa
{1) Le cours de Droit constitulionnel
1878, et ouvert le 5 iars 1379.
{2} Arrôté du 16 janvier 1840.
a été
131 M. Duvois à eté chargé de ce cours,
i4i Arrêté
is1 Arrêté
du
du
16 jauvicr 1830,
21 juillet 1380.
créé
par arr'é
par
du
arrèté
du
16 janvier
19
octobre
1380.
FACULTÉ
DE
DROIT.
61
famille et ses anciens maîtres. Nous lui réservons l'accueil le
plus confraternel, en même temps que nous comptons sur
tout son dévouement. Il assistera avec nous aux examens ct
aux thèses, et suppléera ceux d’entre nous que des raisons
de santé pourraient tenir momentanément éloignés de leurs
chaires. Deux fois, dans la dernière
année
scolaire, des em-
pèchements de ce genre sont survenus à deux de nos agrégés
chargés de cours ; pour ne pas laisser vaquer leurs enscignements, ils ont dû sc suppléer réciproquement, acceptant ainsi
de leur plein gré, chacun pendant plusieurs semaines, la
charge d’un double service; la présence d’un agrégé disponible pour les suppléances accidentelles rous mettra désormais à l'abri d'un pareil inconvénient.
A côté des devoirs professionnels, les travaux littéraires ou
scientifiques ont conservé
leur place
dans
les occupations
des Membres de la Faculté (!). Plusieurs d’entre eux ont
donné à des revues spéciales des traductions ou des analyses
de lois étrangères, des comptes rendus de la jurisprudence
allemande ou italienne, des travaux de bibliographie.
M. Dunois a publié une importante étude sur le Remploi,
envisagé au double point de vue du droit civil et de la loi
fiscale; il y a développé les règles qu'il avait exposées dans
quelques leçons du cours de Droit civil approfondi dans ses
rapports avec l'Enregistrement. La révision entreprise par un
philologuc allemand, M. Studemund, du manuscrit des Institutes de Gaïus, a fourni à notre savant collègue l’occasion de
raviver un débat qu'à tort peut-être on croyait épuisé, sur
l'acquisition ipso jure de la possession par l'héritier, ou la satsine héréditaire, en Droit romain; la solution qu’il annonce
peut paraître nouvelle ct hardie dans l’état actuel de la doc-
trine; à la suite de longues et patientes recherches, M. Dubois
invoque,
dans Île passé, de respectables autorités,
{3} La liste détaillée des publications des Membres
à la suite de ce rapport.
de la Faculté
et pense
est donnée
62
SÉANCE
PE
RENTRÉE,
trouver la justification de sa thèse dans un texte nouvellement
restitué du grand jurisconsulte romain. Cette étude a fait
concevoir à M. Dubois la pensée d'un autre travail plus
étendu: la publication d’une édition nouvelle des Institutes
de Guïus, donnant un texte plus rigoureusement conforme
au manuscrit que celui des éditions précédentes, ct présentant en même temps le tableau le plus complet des travaux
critiques dont les commentaires de Gaïus ont été l’objet depuis
la découverte de Nicbubhr : ce livre, qui témoigne d’une vaste
et consciencieuse érudition, est appelé à rendre les plus grands
services à la science du Droit romain. Une étude d'un autre
genre nous a donné une preuve de plus de linfatigable activité et de la variété d'aptitudes de M. Dubois. Des Propositions relatives à l'établissement de statistiques du Droit international ont été présentées par lui à l'Institut de droit international, dans sa session de septembre 1879, tenue à Bruxelles.
La savante assemblée en a renvoyé l'examen à une commission spéciale, dont l’auteur des Propositions est chargé de
faire le rapport. Pour en éprouver la valeur au point de vue
pratique, M. Dubois a dressé, à l'aide de documents officiels,
un C' mmencement de statistique judiciaire et administrative,
où il a consigné les faits qui ont pu être constatés pour les
années 1877 et 1818 dans le ressort de la Cour d'appel de
Nancy et dans le département de Meurthe-et-Moselle.
Encouragé par le succès de l'édition qu'il a donnée en
1373 des Répétitions écrites sur le Droit administratif, de
M L. Cabantous, M. LIÉGEOIS en prépare une nouvelle, mise
au courant de la législation, de la doctrine et de la jurisprudence, et dont l'impression est aujourd'hui fort avancée (!).
Par les récompenses honorifiques qu’elle nous décerne,
l'Administration supérieure nous montre qu’elle n'oublie pas
{ti Le premier fascicule de cet ouvrage a été publié dans Les premiers jours
de décembre £s60. 1} traite des matières suivautes: Principes de 1759. — Lois
coustilulionnelles de 1475. -—- Agents administratifs, — Conseils générauz. -—
Conseils municipaux,
FACULTÉ
DE
DROIT.
la durée et la valeur de nos services.
68
L'an dernier, M. Lif-
GEOIS, qui appartient à la Faculté depuis 1866, ct M. Biner,
qui y est entré en 1878, ont été nommés l’un Officier de l’Ins-
truction publique, l’autre Officier d'Académie (!).
Le nombre total des jeunes gens qui ont pris des inscriptions ou passé des examens a subi une légère augmentation
sur l’année précédente: de 220, il s’est élevé à 225 (?). Dans
ce nombre, 113 élèves, comme l'an dernier, appartiennent aux
trois départements
du
ressort
académique,
savoir
: 111
au
département de Meurthe-et-Moselle, 37 aux Vosges, 25 à la
Meuse; la ville de Nancy y est représentée par 73 étudiants;
13 nous sont venus des départements voisins, des Ardennes,
Ce la Marne, de la Haute Marne, de la Haute-Saône; 14
d'autres parties de la France ; 22 d'Alsace-Lorraine; 8 des
pays étrangers.
II a été pris sur les registres de la Faculté, au total, 587
inscriptions; ce qui nous donne
par trimestre une moyenne
de 146 *}, 4 au lieu de 144 en 1878-1879 (*).4 Le détail de ces
chiffres accuse une diminution assez notable (10 inscriptions
trimestrielles) cn troisième annéc; elle est compensée et au
{1i Arrètés du 16 janvier 1859.
{21 Trois de nos éludiauts nous ont élé enlevés par d'implarahles maladies:
Geurges Cheralirr et Marcel Fabricius, tous deux de preunière année, on! succombe, à Nancy, l'un Le 147 février 1389, l'autre le 5 avr auivant: Adrien Denis,
aspirant au Doctorat, est mort le 11 aout, à Saint-Clémeut, dans sa famille, auprès de laquelle il etait allé passer ses vacances. Leur pertea éte vivement ressentis par leurs professeurs et par leurs condisciples.
Nous avons eu aussi le regret de perdre un excellent serviteur, dont, pendaut plus de quiuze aunves consécutives, hous avions pu apprécier les remuarquables qualites, l'intelligence, la discretiun, la fidétité. Ie devoucment, Le
Sr Steib, Etienne, dit Buyène, avait été nommé appariteur le 1e octobre 18643
il a vceupé cet emploi jusqu'à son decès, survenu à Nancy, le 22 fevrier 1850.
6) Tune,
De Capacité.
Re NUE A
. , . .
15
De tre année. , . . .
De ze année , , , . .
De 5° année, . . . .
De Doctorat . . . , .
Tomiux, ,
. .
13
61
44
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55
168
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114
53
13
52 '!
39 #4
23 ‘à
18 !/,
aus
64
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
delà par l'augmentation qui s’est produite sur les inscriptions
de Doctorat, de Capacité, et surtout de première année; si
nous songeons que la moycnne des inscriptions de première
année, qui représentent pour nous l'avenir, s’est élevée de
44 ‘1, à 2 1, et que, d’un autre côté, la seconde année n'a
pas subi de diminution, nous sommes autorisés à concevoir
les meilleures espérances pour l'année qui va s'ouvrir (!).
Nous n'avons eu, à de rares exceptions près, qu'à nous
louer de l’assiduité des étudiants de capacité, de première et
de seconde annéc; quatre inscriptions seulement ont été
perdues par ces trois catégories d'élèves, La troisième année
ne nous a pas donné la même satisfaction : à côté d'une élite,
dont nous nous plaisons à reconnaître l’assiduité exemplaire,
quelques élèves n'ont pu, malgré nos avertissements, se décider à suivre les cours; ils ont encouru la perte de sept ins-
criptions (?).
Cinquante-trois élèves se sont fait inscrire aux conférences
facultatives (); la majeure partie les ont suivies régulièrement.
Si le nombre
u
des inscriptions a été un peu plus élevé que
l'année précédente, eclui des examens et des actes publics
est resté au-dessous de la moyenne habituelle; il n’a été que
1) Le nmormbre des inseriplious prises à lu rentrée de 1880 ost de 215 ; il avait
Gt,
cu
1879,
de
168 ; le nombre
le plns
élevé
qui
ait
eté
ment a été de 192, en noveulire 1869.
2: Les pertes d'inscriplions se réparlisseat de la manière
trimestre, e,
ler er tri
de
2
tiime
Uimestre .
anicrieure-
suivante
4: e trimestre.
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:
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4
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de 178 année.
»
4
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conférences
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11
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, , . .
. . , ,
1%
11
6
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8
et rétribuées
33
:
FACULTÉ
DE DROIT,
65
de 204 (*), tandis qu’il avait atteint 249 l'année dernière, et
233 en moyenne depuis 1874. La cause de cette diminution
doit être cherchée
surtout
dans le nombre relativement con-
sidérable des dispenses d’assiduité et des congés motivés par
des devoirs professionnels, par d’impérieuses raisons de famille
ou de santé, ou par le volontariat d'un an; la plupart des étudiants qui ont bénéficié de ces mesures d'exception répareront
dès la rentrée prochaine le retard subi par leurs examens.
Mais la proportion des admissions a augmenté, sans que nous
ayons aucunement abaissé le niveau de nos légitimes exigences; elle à dépassé 86 p. 100 (); elle n'avait été en
1878-1879 , que de 82 à 83 p. 100 (). Le nombre de boules
distribuées aux divers examens accuse aussi, du moins
pour les examens de Capacité et de Licence, une proportion
{ti
Nature des examens,
Nombre des examens.
&, —
CAPACITÉ
ET
Capacité.
. . . .
.
sus
1er examen de Baccalauréal . ..
2e examen de Baccalauréat . , .
1% examen de Licence , , , . .
2e examen de Licence.
Thèses de Licence
. , . . .
. , .
Toraux,
,
, . . .
,
.
.
.
B,
1er examen de Doglorat, , . , .
2e examen de Doctorat . . , . .
Thèses de Doctorat, , , . . . .
Tomaux, . . . . .
Report des totaux ci-dessus. .
ToraAL
GÉNÉRAL,
,
.
.
,
à
—
LICENCE.
Admissions,
Ajournements,
5
41
48
86
"8
3
39
26
28
27
179
157
22
18
7
5
10
5
5
8
2
»
25
179
20
157
5
22
204
177
27
26
DOCTORAT.
2
&
4
10
25
1
1
°
{2} Exactement 86.764 0}, d'admissions contre 13.235 °/, d'ajournemenis,
La proportion des admissions s'élève à 88,505 °/a, Contre 11,494 0j0 d’ajournements pour les examons
de Bacealauréat et de Licence
{174 exameus,
154 ad-
missiohs, 20 ajournements), Aux examons de Doctorat, où l'admission exige
trois boules blanches, la proporlion des candidais admis n'est que de 80 °}o;
celle des candidats ajournés, de 20 0/, (25 examens, 20 admissions, 5 ajournemenls). Les examens de capacité présentent 60 ©}, d’admissions cl 40 0}, d'ajournements (5 examens, 3 admissions, 2 ajouruements).
(3} Exactement 82.730 4 d'admissions, et 17.469 ©/, d’ajournements.
Baccalauréat et Licence.
Admissions. 84,318 /.;
ajournements. 15,686 0/o
Doctorat,
. . . . , .,
—
76,470 005
—
Capacité, . . . .
—
72,727 0/0;
—
Dans la période quinquennale de 1871 à 1879, la moyenne
de 83,417 ‘/o d’admissions contre 16,582 ®/, d’ajournements.
FACULTÉS.
23,529 ©Jo
27,272 0/0
générale a élé
5
60
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
plus élevée de boules blanches ou blanches-rouges, une diminution dans le nombre des boules rouges ou rouges-noires (!),
Tandis qu'il n’y à pas de différence notable à signaler pour
les épreuves jugées dignes de la note très-bien, les examens
excellents où bons ont été plus nombreux que l'année précédente; les notes assez bien ou passables l'ont été moins (?}.
Nous regrettons toutefois d’avoir eu à prononcer jusqu’à 49
admissions sur 157, soit avec une boule ronge-noire, soit avee
deux rouges-noircs, ou une
noire, soit même
avec une noire
et une rouge-noire, ou trois rouges-noires (*). Le règlement
nous en faisait un devoir impéricux. Nous ne cesscrons de
demander Fabrogation d'une disposition qui nous oblige à
recevoir des candidats dont les réponses ont été absolument
médiocres dans deux ou trois parties de l'examen, ou même
{1}
Etumens
de eupacité et de livence.
XSOMURE
DI
DOULES,
ne
Nature des examens.
lanches-
Bianches.
Blanches
rouges,
Rouges.
Exwnen de Capacité. . . ..
ir examen de Baccalauréat.
8
42
3
32
52
9€ examen
de Baccalauréat,
1% examen de Licence . ,.
ge gaamen de Licence. . ..
Tuëse de Licence. . , . . ..
26
8
25
28
52
2S
1}
22
54
53
43
45
FOoraux,
. .
,..
132
En
Boules blanches.
—
—
ce
—
. ,
. .
blanches-touges.
JOUYCS,
rouges-Hoires
noires
…
. .....
137
PROPORTION
ae
132
5
254
POUR
Ou
sur 673
—
254
SU
673
27
96
Sur
673
==
54sur 073 2
19.613
20.356
100
81.741
11.264
0j
‘Total,
ü
3
12
20
164
#
39
5
13
D
15
3
4
129
144
194
118
06
51
673
132
Noires.
BOULES
En
Vio
.
26
IRTu-1S80,
157 sur 675 =
633
és
Ruttes
noires,
SUT
«
ue.
13:5-1859.
859
==
15,733
04,
145 sur Say 2: 17.644 vi,
jo
DIF
SUT
839
2x AU.u43
0j,
Via
152
Sur
839
==
Sie
8.023 0j,
49.097
71 sur 83) —
539
18.116
8.462
016
99.998
i2} Nous appelons excellentes 1cs épreuves à la suite desquelles l'admission
a dte prononcée à l'unanimité des boules blanches où avec éloge; très-bonnes
celles pour lesqnelles il ÿ a eu majorité de boules blanches; bonnes, celles
qui ont eu égalité de blanches et de ruuges; asses bonnes, colles qui n'ont
réumi qu'une minorité de boules hanches; presubles, Les Gpreuves suivies
d'ucdnission
à
loutes
boules
rouges; médiucres
où
très-méliocres,
colles
où
Padnission n'a clé prouonvée qu'avec unc noire où une où plusieurs rouxesnoires. Deux uoires enlrainent l’ajournement; une rouge-uoire cquivaut à
une demi-rouge et une demi-uoire; vue houle rouge, à une demi-blanche et
une deimi-rouge.
(3; En 1878-1879, il
en avail eu 51 sur 189 adimissions.
FACULTÉ
DE
DROIT.
67
nulles dans une partie ct très-médiocres dans unc autre..
Nous savons que notre sentiment est partagé par la généralité
des Facultés de Droit, et peut-être le moment n'est-il pas
éloigné où il scra donné satisfaction à notre vœu.
Treize élèves de Licence sur 174 ont obtenu l’unanhnité
des boules blanches, qui entraîne la mention élege. Ce sont :
Pour le premier examen de Baccalauréat : MM. Berthold,
Fietta, Fourcade, Moty;
Pour le second examen de Baccalauréat : MM. Claude,
Gauckler, Gény;
Pour le second examen de Licence : MM. Baradez,
Nachbaur ;
Pour la thèse de Licence: MM. Baradez, Chesney, Déglin,
Tourdes; la thèse de ce dernier a été jugée digue du dépôt
à la bibliothèque de la Facuité.
Trente-deux candidats ont été admis avec majorité de
boules blanches (1), dix-sept à égalité de blanches et de
rouges; trente-deux, avec majorité de boules rouges ; treize,
à l'unanimité de boules rouges; quarante-sept, avec un nombre de noires variant de une demie à une ct demie; vingt,
ayant eu deux noires ct plus, ont dû être ajournés.
Les examens de Capacité ont donné lieu à une admission
avec majorité de boules blanches, deux avec une on deux
rouges-noires, et deux ajournements (?).
Aux diverses épreuves du Doctorat, nous comptons 20 candidats admis et5 ajourués {*); 9 [a proportion des ajournements
est restée, à peu de chose près, la même que l'année précédente (25 p. 100 au lieu de 23 ‘{,); mais nous avons cu
{1} Neuf aspirants à la Licence ont obtenu dans l'ensemble de leurs examens
la majorile des boules blanches. Sür un total de 19 boules, M. Déglin à eu
13 boules blanches; — M. Saracdes, 17, —
M. Auchbuur,
15 ct demie ; -- M, faire,
M. oct,
21 Eu
Licence,
ches; 11
27
12, — M. Tlucbaut, 19 et
1575-1879, sur un total de
on compte 10 admissions
avec vuulité de blauches
à toutes
boules
rouges;
13} Voir le détail à la note
51
avec
M. Maure,
15; — M,
15; — M. Chesney, 143 —
Tourdes, 12 el demie; —
demie.
215 examens, dont 11 de Capacité et 204 de
avec eloye; 39 avec majorite de boules blanct de rouges; 47 avec minorite de blanches;
minoritc
1 de la p. 65.
de noires,
el 35
ajournements.
°
65
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
jusqu’à Ü boules rouges-noires sur 127 (‘), tandis que nous
n'avions donné en 1878-1879 qu'une noire et unc rouge-
noire sur 177.
En revanche, nous avons eu la satisfaction de recevoir
avec éloge, c'est-à-dire à l'unanimité de boules blanches,
deux des cinq thèses de Doctorat qui nous ont été présentées,
celles de MM. Favre ct Guillemin. Sans mériter la même
distinction, les trois autres en ont approché à des degrés
divers (*).
M. J'avre nous a offert une étude comparative, fort bien
faite et puiséc aux sources, des législations de la France, de
l'Angleterre et des États-Unis, touchant les attributions respectives des deux Chambres
en matière de lois de finances;
en ce qui concerne spécialement la France, il à traité une
intéressante question soulevée à ce propos dans l'application
de nos lois constitutionnelles. Le Contrat litteris à formé le
sujet de sa thèse de Droit romain; il y a analysé et discuté
{1}
Examens
de doctorat.
NOMBRE
DE
BOULES,
mens
Nature des examens.
A
Blanhes.
Blanches-
Rouges,
tr exauiuen de Doctorat,
55
11
15
2" examen de Doctorat,
Thèses de Doctorat . ,
22
23
6
5
89
29
ronges,
Boules blanches . . . . .
—
blanches-rouges. .
um
—
FOU£es.
. . , . .
TOUSES-NOIreS,
, .
HOireS . . . . . .
127
(2) M, Marx a cité admis
rebino, pas 4 blanches et
cles gt 1 rouge. Lu thèse
Guillemin, soutenue sous
six à cinq le nombre des
ÿ
ñ
65
4
x
#
»
38
27
n
127
3
1
21
6
POCR
127
127
==
—
16,53
4.71
en
997
lo
°je
Total,
100 BOULES
[879-1580,
80 Sur 127 = 62,99 Vo
20 sur 127 == 15.71 lo
21 sur
6 sur
0
Noires.
noir:6.
PROPORTION
en
Rouges-
1ST8-1879,
96 sur 157 =
‘16
41 Ur 277 #2 85.18
BS Sur
1 SUT
1 Sur
137
1717 =
177 —
177 ==
21.46
0.56
0.66
°jo
*/o
9/4
99.97
par 5 boules blanches et 1 blanche-ronuge: M. Bar
2 Dlanchos-ronges: M, Ancilior de Jouy, par 4 biande M. de Jour à été, cominc celkis de MM, Favre ct
l'empire du décret du 5 juin 1880, qui a réduit de
cxaminateurs.
FACULTÉ
DE
DROIT.
G9
les divers systèmes proposés, dans les derniers temps surtout,
par les jurisconsultes français on Ctrangers (1).
AT. Cuillemin à étudié en Droit romain, la Querela inoffcinsi testament, en Droit français, les Actions destinées à rétablir l'égalité dans les partages d'ascendants (art. 1078 et 1079
du Code civil). Dans ses deux dissertations et dans sa soutenance il a montré
ties connaissances étendues ct solides, un
esprit indépendant ct bien pondéré, une aptitude marquée
pour la discussion des questions juridiques.
Du Nom de famille en Droit romain et en Droit français, tel
était le sujet choisi par M. Marx. Il à fort bien utilisé les
documents nombreux ct variés que [ni fournissait l'épigraphie
romaine, sans négliger pour cela les textes qui ont un caractère plus spécialement juridique. Le Droit français n'offrait à
son examen qu'un petit nombre de textes législatifs : sur les
points où la loi est muctte,il a dégagé des décisions de la
jurisprudence, analysées et coordonnées avec soin, les règles
essentielles de la matière.
M. Barrabino nous a présenté une bonne dissertation sur
la Restitution de La dot en Droit romain : il a traité, dans sa
thèse de Droit français, des Reprises sous le régime de la communauté légale, en Droit civil et en Droit fiscal. Aux connaissances acquises par des Ctudes consciencieuses ct bien dirigées il joint une expérience personnelle, due à plusieurs
années de pratique notariale, et dont il a su tirer le meilleur
parti.
Enfin, M. Ancillon de Jouy à entrepris de nous parler
de la Propriété littéraire et artistique en Droit romain, et de la
Propriété artistique en Droit français. La première partie de
son travail ne comportait guère que l'analyse et la réfutation
de conjectures plus ingénicuses que fondées. La seconde
offrait un terrain plus vaste et peu exploré jusqu’à présent
{15 Les sujets des deux thèses de M. Favre étaient les suivants: Droit romain :
de Contrat litteris. — Droit constitutionnel comparé : les Droits respretifs des
deux
Chimbres
en
matière
de
lois de finunees,
de l'Angleterre, des Etats-Unis et de la France.
éludiès
dans
les
constitulions
70
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
par nos futurs docteurs. M. de Jouy ne s'est pas borné à étudier notre législation ct notre jurisprudence actuelles : il a
voulu rechercher Je fondement philosophique du droit des
auteurs, ct connaître les règles posées à cet égard par les
traités diplomatiques et par les législations étrangères; il
s’est tenu aussi au courant des discussions dont le droit des
auteurs a fourni le sujet, notamment dans le Congrès international de la propriété artistique, tenu à Paris en 1878, pen-
dant la durée de l'Exposition universelle.
Je n'ai pas à rendre compte ici des concours ouverts entre
nos élèves; ils font l'objet d’un rapport spécial, confié à
M. May, agrégé.
Je borne donc là l'exposé que j'avais à vous faire des travaux de la Faculté. Je ne le terminerai pas toutefois sans
vous dire encore notre constant intérêt pour les études et les
progrès de nos élèves, notre parfaite communauté de vues et
de sentiments, notre entière fidélité aux traditions qui ont
fait jusqu'ici notre force et notre honneur.
PUBLICATIONS
MEMBRES
DE
PENDANT
LA
FACULTÉ
L'ANNÉE
SCOLAIRE
DE
DROIT
1879-1880
M. LEDERLIN : Analyse de la loi prussienne du 10 mars 1879, relalive à
l'erceulion de ta loi allemande
sur tes frais
de juslice, el des tarifs alle-
mands des huissiers, des témoins et des experts. (Annuaire de législation
étrangère, publié par la Société de législation comparée. IX® année, 1880,
pages 110 ct niv.)
— {En collaboration avec M. Fernand DaGtix, avocat à la cour d'appel de
Paris.) Analyse de lu loi prusstenne du 31 mars 1879. concernant les disposifions
transitoires
relatives
au
Code
de procédure
d'instruction criminelle pour l'Empire d'Allemagne.
tion étrangère, IX° année, 18$0, pages 149 ct suiv.)
M.
Liëceors
: Répétilions
civile
ef au
Code
(Annuaire de législa-
écrites sur le Droit administratif,
contenant
l'exposé des principes généraux, Icurs motifs, et la solntion des questions
théoriques, par MM. L. Ganaxrocs, professeur de Droit administrati( à Ja
Faculté d'Aix, Doyen de la mûme Facullé, ct 1. Lié“rorës, professeur de
Droit administratif à la Fueulté de Naney, Vice-Président de l'Académie de
Stanislas. — 6° édition, rovue, augmentée, et mise au courant de la Iégislation. — Fascicule EL. Principes de 1789, — Lois constitutionnelles de 1873.
— Agents administratifs. — Conseils généraux. — Conseils municipaux.
—
Paris. À. Marescq ainé, 1881, in-6°,
M. Dupois : £a Saisine héréditaire en Droit romain. — 1, La Saisine
ot l'usucapion pro herede. iNouvelle revue historique de Droit français et
étranger, IV® année, {8S0, pages [QT à 149, 427 à 445.)
—
Le Remploi,
duns ses rapports
avec Les droits d'enregistrement
avec la transcriplion
et de transcription,
et la purge,
sous Le régime
de
et
la
communauté légale pure. Étude de droit civil et de droit fiscal. Mépertoire
de l'Enregistrement de Garnier, n°° 5441, 5451 et 5163; tome XXWIT, 1880,
pages
132
à 148,
193 à 215,
257 à 286.)
12
SÉANCE
—
Du
Droit de franseriplion
DE
RENTRÉE.
sur
l'acceptation de remploi.
1Gontrôleur
de l'Enregistrement, tome LXÏ, numéro de janvier 1880.)
— Slutistique du Droif international, (Mémoires de l’Académic
nislas,
1879,
premiére
titut de
403,
129
GXXXE
année,
4°
série,
tome
XII
pages
partie de re travail a été publiée aussi dans l'Annuaire
Droit
et dans
aunée,
international,
la
Revue
18S0,
de
pages
années
droit
t{1
1879
ct
international
à 118,
sous
1880,
de Sta-
852 à 357.1 —
tome
Fer, pages
et dc législation
ce titre : Propositions
La
de l'Ins396
à
comparée,
relutives
à l'établissement de statistiques de droit international. La publication
faite dans les Mémoires de l'Académie de Stanislas comprend en plus une
seconde partie intitulée: Commencement
de statistique judiciaire el administralive pour Nancy et le ressort.
—
tenant
Les Inslilutes de Gaïus, d'après
:
1°
au
texte,
la
l'Avographum de Sludemund, con-
reproduction
du
manuscrit
de
Vérone,
sans
changement ni addition : 2° dans les notes, les restitutions et corrections
proposées on Allemagne, en France et ailleurs, avec une Table des leçons
nonvelles. Paris, Marcscq, 1881, { vol. in-18.
—
Bullelin de la jurisprudence ilatienne. —Fiüiation. — Mariage. Jour-
nal du droit international privé et de la jurisprudence comparée, t. VII,
année 1580, pages 108 à 12.)
— Bibliographie juridique talienne. Sonvolle série, n° { à 463. ‘Nouvelle revue historique de Droit francais ct étranger, 4° année, 1S80, pages 67 à 103 du Butletin bibliographique;
M. Paul Lowrann:
Traduction ares noles de la loi allemande
dau 93 juillet
1879. modijiant la loi sur l'organisation de l'industrie 'Gewcrbe-Orduung
pour l'Empire d'Allemagne. (Annuaire de législation étrangère, publié par
la Société
de légi<lation
comparée,
IX°
année,
{SS0,
pages
97 et suiv.)
— Bulletin de la jurisprutence allemande. Journal de Droit international
privé «{ de jurisprudence comparée, t. VIF, 1880, pages 197 à 215.)
RAPPORT
DE M. TOURDES, DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
SUR LES TRAYAUX DE LA FACULTÉ
PENDANT
L'ANNÉE
SCOLAIRE
1879-1380
Moxsreur LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Notre rapport sur l’année scolaire précédente a fait connaître les changements introduits dans l'organisation et le
personnel de l'enseignement par les décrets du 30 octobre,
22 novembre, 30 décembre 1879, du 20 et du 22 janvier
1880; nous avons rendu un juste hommage aux hommes
dininents qui après une longue carrière se sont séparés de
nous, et nous avons exprimé une cordiale bienvenue à nos
nouveaux collègues.
Notre Faculté de médecine, pour la quatrième fois depuis
sa courte existence à Nancy, a perdu un de ses membres;
M. Engel, professeur d'histoire naturelle ct de botanique
médicale, a été enlevé, le 16 février 1880, à l'affection de
ses collègues et de ses élèves. Médecin praticien dans une
campagne d'Alsace, par son mérite, par ses efforts persévérants, il devint docteur ès sciences ct agrégé à la Faculté
de médecine de Strasbourg; il fut nommé professeur lors de
la translation de notre Faculté à Nancy. Son enseignement
assidu, ses études variées sur les organismes inférieurs, les
traductions dont il a enrichi divers recucils, attiraient sur
t+
SÉANCE
lui l'estime publique
notre École.
DE
RENTRÉE.
et contribuaient
à la réputation
de
Le compte rendu de cette année comprendra, dans son
cadre tout tracé, le mouvement de notre École, les résultats
des études et la marche de l’enseignement, avec l'exposé
des ressources nouvelles
Faculté de médecine.
PERSONNEL
DES
mises
à la disposition
ÉTUDIANTS.
—
Élèves en cours d’inseriptions
d'examens.
Auditeurs bénévoles
.
.
. .
notre
INSCRIPTIONS.
Le nombre des étudiants a été de 161 pendant
scolaire 1879-1880, ainsi répartis :
—_
de
,
.
.
86
.
.
.
62
. .
13
. .
l’année
Les 86 élèves en cours d'inscriptions se divisent de la manière suivante entre les 4 années d’études.
1" année
.
.
.
*
.
.
.
18
2 annce
.
.
.
.
.
.
.
30
8° année
.
.
.
.
.
.
.
25
4® annce
,
.
.
.
.
.
.
13
Il a été pris 325 inscriptions : 303 de doctorat et 22 inscriptions pour le grade d’officier de santé.
La situation frontière de Nancy limite notre recrutement
en France, mais la Lorraine et l’Alsace, au delà de nos frontières actuelles, nous fournissent toujours un assez notable
contingent d'élèves : 26 de nos élèves en cours d'inscriptions
appartiennent à ces deux provinces. Le département de
Meurthe-et-Moselle vient en seconde ligne avec 21 élèves,
puis les Vosges avec 14. 7 élèves appartiennent à la Meuse,
4 à la Haute-Saône; les autres se répartissent entre divers
départements. La bonne réputation d'unc école, la certitude.
d'y trouver une instruction solide, étendent sa sphère d’action au delà de ses limites géographiques.
Nous avons constaté, cette année, une diminution du
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
75
nombre de nos élèves, portant sur la 1" et sur la 4° année
d'études. Les chiffres de nos inscriptions pour la 2° et la
3° année sont restés à peu près stationnaires, 55 élèves au
Heu de 58,
La diminution la plus forte est présentée par la 1" année,
qui compte 18 inscriptions au lieu de 38. Cette diminution
s'explique par l'application du décret du 20 juin 1878, qui
exige, à partir du 1* novembre 1879, les deux diplômes de
bachelier ès lettres et de bachelier ès sciences pour prendre
la 1'° inscription de doctorat. Beaucoup de jennes gens n'ont
pas été en mesure de satisfaire à cette double exigence et
le même décret avait établi, d'une manière formelle, qu’aucune exception ne serait faite à cette règle. La carrière
médicale est la seule qui impose ces deux garanties préaJablcs. Nos jeunes gens, avertis, se mettront en mesure.
Jusqu'ici, c'était pendant leur 1° année d'études médicales
qu'ils se préparaicnt à l'examen pour le baccalauréat ès sciences; l'enseignement des lycées scra dirigé dans le sens de cette
préparation pour les élèves qui se destinent à la médecine.
La diminution, pour la 4e année, est de 12 élèves en cours
d'inscriptions. Le mode de recrutement de la médecine militaire explique, pour cette année scolaire, une partie de
cette diminution.
|
Élèves militaires. —— Les élèves qui appartiennent au service de santé militaire ne pouvaient faire, jusqu'ici, en provincc, que leurs trois premières années d’études; ils étaient
ensuite dirigés sur Paris pour y soutenir leurs examens de
doctorat. Nous avons souvent réclamé contre cet état de choses
et demandé que les élèves militaires puissent terminer leurs
études dans la Faculté où ils les avaient commencées. Un
déerct du 15 juin 1880, relatif au recrutement du corps de
santé militaire, nous donne, à cet égard, toute satisfaction.
L'article 4 de ce décret autorise les élèves admis à choisir,
suivant Icurs convenances, entre 11 villes principales qui
possèdent, à la fois, une Faculté ou une École préparatoire
i6
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
de médecine avec un hôpital militaire. Il serait important
d'utiliser les ressources que présentent les Facultés de médecine, au lieu de disséminer les élèves dans un aussi grand
nombre d'établissements. Nous devons rappeler les services
qu'a rendus, à cet égard, la Faculté de médecine de Strasbourg. Lorsqu'en l'an IIT, les Écoles de fédecine furent
rétablics pour les besoins de l'armée, c’est sur les 8 écoles,
créées alors à Paris,à Montpellier et à Strasbourg, que furent
dirigés, avec des bourses, les élèves qui se destinaient à la
médecine militaire.
Le nombre des élèves militaires a été, pendant la dernière
année scolaire, de 8 à la Faculté de Naney : 2 de 1" année,
5 de 5°, 1 de 4°, autorisé exceptionnellement pour une de
ses épreuves probatoires. Cette année, 11 de nos élèves se
sort présentés au concours pour la médecine militaire, 10 ont
été reçus avec un rang honorable; la 2° et la 3° place leur
ont été accordées.
Engagés conditionnels d'un an. — Les étudiants en médccine, engagés conditionnels d'un an, appartenant à la Faculté de Nancy, sont dirigés sur les hôpitaux militaires qui
sont au siége des Facultés de médecine de Lille, de Paris
ou de Lyon, mais auenn étudiant en médecine des autres
circonscriptions ne peut choisir Nancy, parce qu'il n’y existe
pas de section d’infirmiers militaires; il en résulte que nons
perdons des élèves sans en recevoir, ét, au point de vue d’un
intérêt plus général, les ressources d’une des trois Facultés
de l'État ne peuvent être utilisées pour l'instruction des engagés conditionnels d'un an. À diverses reprises, nous avons
appelé l'attention sur un état de choses préjudiciable à notre
École, ct la Faculté de médecine, le 25 novembre 1879, à
renouvelé ses réclamations à cet égard.
La 6° section d'infirmiers militaires réside à Châlons et
non à Nancy. L'aceroissement probable de l'importance militaire de Nancy doit, dans un avenir prochain, remédier à
cette situation.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
F
77
Élèves boursiers. — L'institution des boursiurs, qui existait
à l'origine de nos Écoles pour les besoins de l'armée ct de
la marine, à été rétablie dans un autre but par la loi de
finances du 29 décembre 1876. Dans nos Facultés, elle ne
peut avoir qu’un objet spécial, celui de faciliter l'accès d’une
arrière exigeant des études longucs et dispendieuses, à des
jeunes gens sans fortune ct doués d’une aptitude spéciale.
Cctte institution a été étendue et réglementée par les arrêtés du 5 novembre 1877, du 29 juin 1878, du 15 novembre
1879 et par une circulaire du 16 juin 1880, qui met les conditions du concours en rapport avec le nouveau programme
d’études. Des bourses sont affectées à chacune des années
des études médicales; cet avantage est étendu aux jeunes
gens qui sont au début de leur carrière et qui se sont signalés
par des succès à la fin de leurs études classiques. Ces bourses
sont de 1,200 fr. ; elles ne sont données que pour une année;
un nouveau concours est nécessaire pour obtenir leur renouveéllement. Pendant l'année scolaire 1879-1880, la Faculté
de médecine de Nancy a eu 7 boursiers : 2 pour la 2° année,
3 pour la 8°, 2 pour
la 4". Au
dernier concours, qui s'est
ouvert le 26 juillet 1880, 10 candidats se sont présentés et
9 bourses ont été obtenues, 1 pour la 2° année, 7 pour la 5°
et 1 pour la 4. Nous ne pouvons que demander le développement d'une institution qui favorise le recrutement de la
profession médicale, en accordant un avantage notable à des
jeunes gens de mérite, sous la double sanction du concours
et de notes favorables obtenues pendant leur scolarité.
EXAMENS.
Le décret du 20 juin 1878, qui modifie l'ordre et la nature
des examens, a été appliqué, à dater du 1* novembre 1879,
à tous les élèves qui ont pris, à cctte époque, leur première
inscription ct à 25 de nos élèves anciens qui ont opté pour
le nouveau mode.
78
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Nous avons eu, ectte année, deux ordres d'épreuves, les
examens de fin d'année tels qu'ils avaient été établis par le
décret du 7 septembre 1846, et les examens pour le doctorat
ayant encore la forme déterminée par les anciens règlements.
Le nombre des examens de fin d'année a été de 44 :
6 seulement de 1" année, dont 3 d'officicrs de santé; 15 de
seconde année, dont 1 d'officier de santé, et 23 de 3° année.
Le nombre de ces examens avait été de 67 pendant l’année
précédente; cectte diminution s'explique par les options qui
ont fait passer 29 élèves sous le régime nouveau.
Les résultats de ces examens de fin d'année ont été, en
général, satisfaisants :
G élèves ont obtenu la note très-bien; 11 la note bien;
10 la note assez bien; 9 la note médiocre; il n’y a eu que
2 ajournements.
Nous voyons, dans ces résultats, une preuve d’assiduité
aux cours et aux exercices pratiques; ces épreuves ne sont,
d’ailleurs, pas définitives; les mêmes matières devant figurer
de nouveau dans les examens pour le doctorat. Le nombre
des examens de fin d’études s'est élevé à 196, dont un seul
pour le grade d'ofticier de santé. Cette institution, dans notre
circonscription, tend peu à peu à disparaître. Pendant la
précédente année scolaire, le nombre des examens de fin
d'études n'avait été que de 136; ectte augmentation s’explique partie par la premiére application du décret du
20 juin 1878, qui à transformé en examen définitif l'examen
qui terminait la première aunée d’études.
Sur 196 examens, il y a eu 25 ajournements; c’est une
proportion d'environ 1 sur 8, qui a varié suivant les épreu-
ves ct qui était, en général, d'autant plus faible qu’on s’éloi-
gnait davantage du début de la scolarité,
La proportion des ajournements pour le 1° examen de
doctorat, qui a pour 6bjct la chimie, la physique et l'histoire
naturelle, permet déjà d'apprécier l'influence qu'exercera la
mesure qui place cet cxamen à la suite de la première annce
FACCLPÉ
DE
F
MÉDECINE,
19
d'études, au lieu de le reculer jusqu’à la fin de la scolarité,
cn le faisant précéder par d’autres épreuves. Sur 43 élèves
qui
6
ont soutenu
seulement
sur 7. Les
ect
ont
examen
été
ajournés,
31 élèves,
d’après
c’est
le
nouveau
une
régime,
proportion
au contraire, qui ont soutenu
de
1
cette
épreuve au terme de Îeur scolarité, à l'époque assignéc
par les anciens règlements, ont offert une proportion d’a-
journements
à
moins
du
de 1 sur 5. La note médiocre à été donnée
! !, des élèves de la première catégorie et à
moins du ’/, des
élèves
de la seconde.
Plus des *j, des nou-
veaux ont obtenu les notes bien et assez bien, pendant
que, pour les anciens élèves, cette proportion ne s'élevait
pas à la moitié. Il faut tenir compte, en outre, du trouble qu'apportait aux études médicales proprement dites la
nécessité de Îles interrompre à la fin de la scolarité pour
revenir à l'étude approfondie des sciences physiques et naturelles.
L'examen d'anatomie s’est toujours maintenu au degré de
sévérité qu'’exige cette science, qui
sances médicales.
Le
nombre
est la base des connais-
des ajournements à été dans
la proportion de ‘/, © sur 28 examens.
La
note
médiocre a
été donnée à ‘/, des candidats. Deux ont obtenu la note trèsbien, 9 bien ct ussez bien. Les cxisenecs de ect cxamen
doivent rester au niveau de son hnportanec et des ressources
considérables que présente la Faculté de Nancy pour les
études anatomiques.
La pathologie externe et interne, qui fait l’objet du second
examen,
n'a eu
que
1 ajournement
sur
7, avec
‘}, de notcs
bien ct très-bien. Au 4° et au 5° examen, le nombre des
ajournements est descendu à 1 sur 14 et 1 sur 12. La plupart des candidats nous donnent alors‘la preave d'une éducation médicale suffisante, après avoir traversé avec succès
les nombreuses épreuves qui précèdent ces deux dernicrs
CXatens,
Pour l'ensembic des 5 extunens de doctorat, la note trés-
50
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
bien à été accordée 8 fois; bien, 39 fois; assez bien, 49 fois:
médiocre, 53 fois; ajourné, 25 fois.
On remarquera que les officiers de santé ne figurent sur
ces listes que pour une proportion insignifiante; ils n’ont
soutenu que 4 examens de fin d’annéc et 1 seul examen définitif.
Le tableau suivant présente le résumé de ces faits :
s
KHXAMENS,
LES
|
£
3
NATURE
ë = =
E “A
Adinis.
43
37
2
2s
21
21
31
TrèsLien.
Bien.
ÿ
&
Assez
bicu.
ë
3
1i
Lt
10
6
»
4
5
1ü
1
18
1
5
4
8
3
26
l
3
11
11
5
ii
7
7
2
5
8
7
2
25
F
É
£
&,
2
.
| 19
examen
(nouv,
|
mode j:
|
phys., hist. nnt..
chimie,
Î 1er examen {ancien
|
mode} : Auatoin.
2e examen
|
|
mode}:patholog.
ext.etint, . . .|
| 3e examen
|
|
| 4°
Ï
(aucien
(ancien
mode): physique,
chim.,hist.nat….|
examen
: hyg.
mél. légale, mat.
iuédic.etthérap.|
| 5° cxamen:
1
j
|
—
cliuid.
(Thèse).|
28
26
23
21
1
1
oi
7
8
1
2
195
170
15
ai
58
58
Officivrs de santé:
1 candidat, 1 admis,
,
médiocre.
Un jury, composé de professeurs de la Faculté de médecine, à examiné Îcs aspirantes au titre de sage-femme qui
ont fait leurs études à la Maternité de Mceurthe-ct-Moseile.
Sur 15 aspirantes qui se sont présentées, 14 ont obtenu le
diplôme de sage-femme de seconde classe, 6-pour le département de Meurthc-et-Moselle, 8 pour le département des
Vosges; 7 avec la mention bien, 4 avec assez bien, 8 avec la
note médiocre. Ïl ÿ à eu un ajournement.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
81
Tuèses.
21 thèses nous ont été présentées; les chiffres des quatre
années précédentes avaient été 10, 18, 19 et 26. Nous ferons
de nouveau remarquer le niveau scientifique élevé auquel
s’est tenue cette épreuve. 7 de nos élèves ont obtenu la note
très-bier; ces thèses sont des monographies d’une notable étendue, des œuvres où
les candidats
ont reproduit
les résultats
de leurs observations et de leurs recherches. Plusieurs de
ces thèses sortent de nos laboratoires et montrent toute l'utilité de leurs travaux; d’autres ont pour point de départ des
faits recucillis à nos cliniques. L’anatomie, la chimie, la
chirurgie, la médecine, sont représentées, dans ces travaux,
par des recherches qui conduisent à des résultats nouveaux
et d'un intérêt réel pour la science, Un rapport approfondi
de M. le professeur Hecht mettra en évidence et avec détail
la valeur de cette épreuve. 8 autres thèses ont obtenu la note
bien et sont aussi des travaux intéressants. 4 thèses avec la
note assez bien et 2 avec la note médiocre, ont encore satisfait,
d'une manière suffisante, à cette dernière épreuve pour le
doctorat.
CONGOURS
POUR
LES
PRIX.
18 élèves se sont présentés au concours pour les prix de
l'Université, et les 4 prix correspondants
à chacune
des
4 années d’études ont été accordés.
1 mentions honorables ont été ajoutées à ces récompenses
et témoignent de la force du concours. Les épreuves pratiques, analyses chimiques, démonstrations de physique, analyses de plantes médicinales, dissections, expériences physiologiques, qui font partie de ces concours à la Faculté de
Nancy, en augmentent l’utilité et nous donnent la preuve
des progrès faits par nos élèves dans les études pratiques.
En première année, le jury a accordé un prix et une mention; en 2° année, un prix et 3 mentions, déterminées en
grande partie par l'habileté pratique des candidats; la
FACULTÉS,
6
52
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
3° année a obtenu un prix et deux mentions; les questions
écrites avaicnt, ici, particulièrement mérité cette récompense; la 4° année, où les candidats sont habitucllement
moins nombreux, nous a présenté encore un concours satisfaisant; deux des candidats ont été récompensés par un prix
et par unc mention honorable.
Le prix fondé par le D' Bénit a pour but d'encourager
l'esprit d'observation et de récompenser les services rendus
dans les hôpitaux; une série d'observations recucillies dans
les cliniques et l'examen de 3 malades appartenant aux ser-
vices de médecine, de chirurgie et d’obstétricie constituent
les épreuves de ce concours. Le candidat qui a obtenu le
prix a satisfait d’une manière distinguée à ces conditions.
ConNcOURS
POUR
LES
PLACES
RÉTRIBUÉES.
Ces places sont nombreuses dans une Faculté de médecine;
à tons degrés, elle a besoin d’auxiliaires pour son enscignement. Toutes ces positions sont données au concours; elles
font plus spécialement profiter ceux qui les occupent des
ressources de nos laboratoires; elles contribuent à répandre
l'instruction pratique et ciles donnent aux études une direc-
tion particulière qui peut
scientifiques. Six places,
cours; ce sont celles de
rateur du laboratoire des
être le point de départ de vocations
cette année, ont été mises au conpréparateur de physique, de prépatravaux pratiques de chimie, d'aide-
préparateur de chimie et de chef de clinique interne. Ces
concours ont été satisfaisants et les 6 places ont été données.
Dans un avenir prochain, le nombre de ces concours doit
nécessairement augmenter par suite du personnel plus nom-
breux qui est attaché à nos travaux pratiques, par application
des décrets du 20 juin 1878. Les concours qui ouvrent, à
nos élèves, l'accès des hôpitaux, en qualité d’externes et
d’internes, augmenteront de nombre par suite de l'organisation prochaine de nos cliniques complémentaires. C’est
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
83
lans les hôpitaux que se forment nos jeunes docteurs, il importe de multiplier les positions qui les mettent à même
d'apprendre l’art médical. L’impulsion donnée aux études
Jans les laboratoires doit s'étendre aux services hospitaliers
sù se forment les médecins.
ENSEIGNEMENT.
Les exercices pratiques. — C'est à partir du 1° novembre
1879 que les études pratiques sont devenues obligatoires
dans nos Facultés de médecine, comme l'était déjà le stage
dans les hôpitaux. Huit catégories d’excreices sont indiquées
par la circulaire du 20 novembre 1878; ce sont : les dissections et la médecine opératoire, les manipulations chimiques,
la physique, la botanique et l’histoire naturelle médicale,
l’histologie, la physiologie et l'anatomie pathologique.
Un règlement, proposé par la Faculté de médecine et
approuvé par le Ministre le 18 mai 1880, a déterminé l'époque et la durée de ces exercices pratiques; les catégories
d'élèves qui doivent les suivre et les conditions relatives à
la direction du laboratoire, À la surveillance des travaux, au
soin du matériel et à la constatation de l'assiduité des élèves.
Une décision ministérielle en date du 20 février 1880
a permis, pour nos laboratoires, l'achat direct des ouvrages
qui sont nécessaires pour le fonctionnement des travaux
pratiques.
Une commission, composée des professeurs à l’enscignement desquels se rapportent les exercices pratiques, est
chargée de donner son avis sur toutes les questions qui se
rattachent à ces travaux ct sur les améliorations et les réformes dont ce mode d'études lui paraît susceptible.
Le personnel des laboratoires a été augmenté, des crédits
nous ont été accordés pour l'installation des locaux et pour
les dépenses annuelles.
Les locaux de la Faculté. — Les bâtiments de notre Fa-
84
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
culté ont été modifiés dans le sens de ses besoins nouveaux;
on a continué à adapter aux services pratiques les arcades
intéricures de l'édifice, qui comprennent de vastes espaces
bien aérés et éclairés. Cette transformation avait commencé
par nos établissements anatomiques; elle a été continuée
pour l'École pratique de chimie; une salle d’autopsies, un
dépôt pour les morts, organisés avec le concours de l’administration municipale, une salle pour les opérations de médecine légale, ont complété nos établissements d'anatomie.
Deux arcades, placées à proximité de la salle de dissection
et de l’amphithéâtre des cours, ont été transformées en un
cabinet de recherches pour le professeur d'anatomie, qui se
trouve ainsi au centre des services qu'il dirige. Le labora-
toire d'histoire naturelle a été placé sous trois autres arcades
au côté Est de la cour et les trois dernières, qui étaient libres
encore, viennent de recevoir le laboratoire d'hygiène, création
récente qu'exigeait l'enseignement pratique de cette science.
Le laboratoire de thérapeutique nous manque encore, le
local existe; un projet d’appropriation de ce local, avec plan
et devis, est, en ce moment, soumis à M. le Ministre de
linstruction publique.
La cour de la Faculté, vaste et bien aéréc, est devenue
un jardin botanique pour les plantes médicinales. Les plantations sont faites; les étiquettes sont posées, et une disposition commode du jardin, arrêtée avec le concours de
M. Le Monnier, professeur de la Faculté des sciences,
chargé de la suppléance du cours de botanique médicale,
permet
usitées
aux
en
élèves l’étude
médecine.
Cette
facile des principales
cour renferme,
en
plantes
outre,
un
aquarium de grande dimension et une construction en
contre-bas du sol, entourée d'un mur à hauteur d'appui,
pour les loges des animaux destinés aux expériences.
Les laboratoires. — Nos différents laboratoires fonctionnent
avec activité, grâce au dévouement des professeurs qui con-
tinuent, en même temps, leur enseignement théorique. C'est
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
85
pendant toute l’année que nos élèves sont exercés aux manipulations chimiques, aux exercices de physique et d'histoire
naturelle, aux recherches d'anatomie pathologique. Nous ne
pouvons omeltre les services incessants que le laboratoire
de M. Ritter rend à nos cliniques, en complétant les observations par l'analyse des sécrétions et des produits morbides.
L'organisation de ce laboratoire permet à la fois des recherches promptes et approfondies. L'examen des caux et des
terrains, l'étude des denrées alimentaires faites par le professeur, témoisnent encore de l’utilité de ce laboratoire au
point de vue de l'hygiène publique. Comme pour la chimie,
l'enseignement théorique et pratique de la physique et de
l'histoire naturelle se continue toute Pannée. M. Charpentier
exerce les élèves au maniement des appareils de physique
qui sont plus spécialement utiles aux médecins. M. Le
Monnier, professeur de la Faculté des sciences, chargé de
la suppléance du cours, a inauguré notre nouveau labora-
toire d'histoire naturelle et de botanique, ouvert pendant
toute l’année aux élèves.
L'anatomie. — Les travaux de notre amphithéâtre d'anatomie ont pris un grand développement. Voici le nombre et
l'origine des 344 corps qui ont été déposés dans ce service
depuis le 1° novembre 1879 jusqu'au 22 octobre 1880, avec
La
.,
4
4.4.4
0
444.44
.
. , .
.
.
.
4.
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Si]
Saint-Julien.
. ...
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Le
—
=
Ilôpital
.
,
.
Saint-Léon,
>
Ù
Hôpital Suint-Charles.
Hôpital
4
ORIGINE.
Le
Nonbre
l'indication de ceux qui n'ont pas été réclamés :
86
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
On remarquera l’importance des ressources qui sont mises
à notre disposition pour les études anatomiques; sous ce
point de vue, notre Faculté est au premier rang. Ces ressources
ne peuvent
aller qu'en
augmentant,
par
suite
de
l'accroissement de la population de la ville de Nancy et du
développement que prennent ses hôpitaux. L'origine diverse
et multiple des corps qui sont transportés à la Faculté de
médecine est une garantie que cette ressource ne nous fera
pas défaut.
Le nombre des sujets non réclamés est toujours considérable; il a été de 147 cette année, au lieu de 157, mais la
diminution porte uniquement sur l'asile de Maréville, dont
la mortalité a été inférieure à celle de l’année précédente,
Nous pouvons juger aujourd'hui des résultats que nous assure
l'arrêté du Préfet, daté de 1879, qui permet le transport, à
la Faculté, des corps d'individus décédés à la prison, quand
ils ne sont pas réclamés; ces cas ont été de 19 au lieu de 3
pour l'année précédente. L'ouverture de la morgue, annexée
à nos établissements anatomiques, a déjà cu, pour conséquence, le transport de 21 corps qui ont été l'objet d’autopsies médico-légales ou scientifiques, ct qui ont pu être
utilisés aussi pour les exercices de médecine opératoire. On
sait combien il importe pour les dissections de pouvoir mettre
à la disposition des élèves un certain nombre de corps non
réclamés; ces ressources n’ont pas fait défaut à notre amphi-
théâtre d'anatomie, dirigé avec zèle et habileté par M. le professeur Lallement et par M. Chrétien, agrégé, chef des travaux anatomiques, et fréquenté assidûment par nos élèves.
Le cours de médecine opératoire a été fait, en été, par
M. le professeur Gross qui, à l'exemple de son prédécesseur,
M. Michel, a utilisé toutes ses ressources en exerçant les
élèves aux opérations et en accompagnant ses leçons de pré“parations anatomiques.
Par une mesure dont on ne peut trop reconnaître l’importance au point de vue de la science et de l'hygiène des hopi-
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
87
taux, toutes les autopsies sont faites au siége de la Faculté
de médecine, aujourd’hui dans une salle nouvelle exclusivement destinée à cet usage. Notre laboratoire d'anatomie
pathologique, dirigé par M. le professeur Feltz, continue à
être chargé du double service des autopsies et des recherches
d'anatomie et d’histologie pathologiques qui lescomplètent, Nos
élèves sont exercés à ce genre d'étude : dans des séances qui
ont lieu chaque jour, ils assistent en même temps aux expé-
riences par lesquelles le laboratoire de M. Feltz à pris une
si notable part au mouvement
scientifique qui a pour objet
l'étude des germes qui transmettent les maladies contagieuses,
ct les modifications de l'organisme sous l’iufluence de divers
agents toxiques. Nous noterons entre autres les belles recherches sur l’urémie expérimentale qui ont été faites par
MI. Ritter ct Feltz à leurs conférences et à Icurs cours.
L'enseignement de lhistologie, aujourd’hui distinct de
celui de l'anatomie, est confié à notre collègue, M. le profcsseur Morel, qui l’avait déjà organisé à Strasbourg, et qui
vient d’être l’objet d’une distinction bien méritéc par ses
nombreux travaux. L'organisation de notre laboratoire d'histologie, qui est ouvert toute l'année, a été complétée par la
nomination d'un chef des travaux et d’un préparateur. Une
salle nouvelle a été affectée à ce service.
Le laboratoire de physiologie, sous la direction de AL. le
professeur Beaunis, est pourvu des instruments qu’exigent
les expériences les plus délicates; les élèves sont exercés à
ces travaux. Une de nos meilleures thèses, cette année, est
sortie de ces recherches, et M. Beaunis achève la seconde
édition de l'ouvrage où il expose les progrès si nombreux ct
si rapides de cette partie des sciences médicales.
Les cours. — Nous n'avons pas à présenter l’analÿse des
cours nombreux qui initient nos élèves à toutes les branches
de la médecine. C’est chaque année l'exposé des faits qui
composent la science et des conquêtes nouvelles qu’elle à
faites, Dans ces cours, les professeurs s’attachént, autant que
S3
SÉANCE
DE
RENCRÉE.
possible, à appuyer la doctrine sur les démonstrations matériciles dont elles sont susceptibles; telle est la marche suivie
par M. le professeur Hecht dans son étude approfondie de la
pathologie interne. M. Bach appuie également sur des faits
pratiques l’étude de la chirurgie. Ces deux professeurs sont
secondés par MM. Les professeurs adjoints Béchet ct De-
mange, de telle sorte que l’étude de la pathologie interne et
externe se prolonge pendant tout le cours de l'année. Le
cours théorique d'accouchement, pendant le semestre d'hiver,
a été confié à l'expérience de M. Roussel, professeur adjoint,
directeur de l'École d'accouchement de Meurthe-ct-Moselle.
Le cours de M. Coze présente à nos élèves l'exposé méthodique des ressources dont la thérapeutique dispose ; l’atten-
tion est appelée sur les substances nouvelles dont s’est enrichie la matière médicale. M. Poincaré, professeur d'hygiène,
a augmenté l'utilité de cet enseignement par des expériences
faites sous les yeux des élèves ; admis à visiter sous sa direction un certain nombre d'établissements industriels, ils sont
ainsi initiés à d'intéressantes questions d'hygiène publique.
Nous mentionnerons encore Îles démonstrations pratiques qui
accompagnent le cours de médecine légale; les autopsies
cette année, au nombre de 23, ont permis de faire connaître
aux élèves les règles de ces opérations et les caractères anatomiques des divers genres de mort.
Les agrégés nous ont prêté pour l'enseignement un eoncours dévoué et utile. Un second agrégé de chirurgie nous a
été accordé cette année : M. le D' Weiss se présente à la
Faculté avec la garantie d’études solides et après un concours
distingué. Nous indiquerons les conférences et les exercices
dirigés par MM. Chrétien, Spillimann, Ileydenreich, Herrgott,
qui ont eu pour objet la médecine opératoire, le diagnostic
médical, les bandages et les appareils, la dystocie et les manœuvres obstétricales, qui ont concouru à l'instruction pratique de nos élèves.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
89
CLINIQUES.
Pour la médecine, on ne peut trop le répéter, la science
est un moyenqui ne doit jamais nous distraire du but. L'ensceignement clinique doit être en première ligne, c’est la
clinique qui forme les médecins; tout doit done tendre, dans
une Faculté de médecine, à développer ce mode d’enseigne-
ment, qui est le complément nécessaire des études médicales.
Les ressources pour la clinique sont considérables à Nancy.
L'importance des hôpitaux augmente avec
population; une population industrielle qui
fournit aussi à la chirurgie des cas plus
pour profiter de ces ressources, il faut une
pitalière en rapport avec
des
les progrès de la
tend à s’accroître
nombreux; mais
organisation hos-
besoins nouveaux; cette orga-
nisation se prépare, le grand hôpital qui se construit donnera
satisfaction aux besoins de l’enseignement clinique, en même
temps qu’il sera un bienfait pour la population.
Dans les limites actuelles de nos établissements hospitalicrs, l’enseignement clinique
a déjà des éléments précieux
qui sont utilisés par le zèle et par l'habileté pratique de nos
professeurs. Nous possédons les cliniques magistrales de médecine, de chirurgie et d'obstétricie, au nombre de quatre,
deux cliniques complémentaires officiellement reconnues,
celles des maladies des yeux et des maladies mentales; trois
autres cliniques complémentaires approuvées par la Faculté,
celles des maladies syphilitiques, des maladies cutanées et
scrofuleuses et des maladies des vieillards.
Une délibération du Conseil général de Meurthe-et-Moselle,
en date du 25 août 1880, modifiant les termes de la délibé-
ration
du 25 avril
1879, et portant que
la nomination
des
professeurs de clinique de la Maison de Secours sera faite di-
rectement par le Ministre de l'Instruction publique, nous permet
d'espérer que, dans
un avenir très-prochain, les deux
cliniques, qui d’ailleurs fonctionnent officieusement, seront
90
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
organisées. La même remarque s'applique à la clinique des
maladies des vieillards, reconnue à Montpellier et qui vient
d'y recevoir un complément d'organisation par un arrêté du
30 juin 1880.
La
subvention
départementale.
—
Une
subvention
de
5,000 fr. est accordée par le Conseil général de Meurthe-etMoselle pour l'admission, dans les cliniques de la Faculté de
médecine, des malades dont l’état présente un intérêt particulier pour la science. Cette mesure a pour but de concourir
au développement de notre enseignement clinique, mais elle
est aussi une œuvre d'humanité, puisqu'elle permet de don-
ner à des indigents étrangers à la ville et atteints de mala-
dies exigeant des opérations graves et difficiles, des secours
qu'ils ne trouveraient pas facilement ailleurs. Le nombre des
malades qui se sont trouvés dans ces conditions a été de 43
en 1879 : 25 appartenaient à la clinique chirurgicale, 11 à
la clinique des maladies des yeux, 3 aux cliniques médicales, 3 à la clinique d'accouchement et de gynécologic. Un rapport adressé au Préfet et présenté au Conseil
général fait connaître les détails des secours donnés et leurs
résultats.
Nous avons pensé que les départements qui sont dans la
circonscription de la Faculté de médecine pourraient entrer
dans cette voice si favorable à l'enseignement et qui n’est pas
moins dans l'intérêt des malades: la demande d'une subvention de 1,500 fr. pour nos cliniques a été présentée au département des Vosges. M. le Recteur de l’Académie de Nancy
a appuyé cette demande qui lui paraissait en outre motivée
sur ce fait que de nombreux étudiants vosgiens reçoivent à
Nancy leur éducation médicale. Le rapporteur de la commission au Conseil général des Vosges a reconnu que cette
mesure scrait évidemment un bicnfait et pour les malades et
pour les cliniques. La commission, tout en constatant l'utilité
de cet enseignement et les bienfaits qu’il apporte aux mala-
des, a regretté, en présence de la situation financitre du dé-
FACULTÉ
DE
MÉDECIXE,
91
partement, de ne pouvoir accueillir ectte demande. Nous retenons ici les paroles bienveillantes qui nous réservent l'avenir.
Les cliniques médicales et chirurgicales. — Le mouvement
de noscliniques magistrales montre l'étendue de nos ressources
au point de vue de lenseignement. Les deux cliniques mé-
dicales confiées à MA. les professeurs V. Parisot ct Bernheim
ont présenté les résultats suivants pour l'année 1879:
MOUVEMENT
DE
L'HÔPITAL
SAINT-CHARLES,
Uomues. | Femmes. | Totaux,
’
s
Restant au tr janvier 1879... 4..
0.
0.
.
9..
Entrée en 181.,
. ... . . .
. ,. ..
TOTrAUX,
Sortis en 1879
Décédés
Resiant
4...
0
.........,
au 1'r janvier 1880
.
. .
.
ee
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. ,
46
1ôl
EVE
1,202
TG
517
1,395
ee
592
362
995
44.444
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130
150
239
, ,
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64
5%
116
7s5
517
1,903
,
, . , .
FOTAUX.
Les travaux
, .
55
ni
4
0 4
sortis de nos
. .
.
0 2 2
cliniques montrent, comme
les
années précédentes, tout le parti qui a été tiré de ces cas
nombreux pour la science et pour l’enseignement.
La clinique chirurgicale de l'hôpital Saint-Léon nous présente également un mouvement considérable.
Hommes. | Femmes,
Restant au 1 r janvier 1879. .
Butrés peudairt l'année.
,
. . . .
. .
.
. . ..
0...0
TOTAUX.
.
.
.
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Sartis. .
4...
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Décédés
....,
.
,,
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Restunt au 1er janvier 1839
.
. 0...
. . . . ..
MOTAUX.
4
0
0
0
ee
*.
| Totiux.
53
15
üx
463
167
510
456
122
213
369
90
459
40
12
52
4i
29
üt
56
122
|
573
92
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
MA. les professeurs Rigaud et Michel sont chargés de cette
clinique. Plusieurs opérations d'une gravité exceptionnelle
ont été pratiquées en présence des élèves, et la faible mortalité de cet hôpital, uniquement consacré à la chirurgie,
montre toute l'efficacité des secours donnés à nos malades.
Pour toutes ces cliniques, il faut faire entrer en ligne de
compte les consultations nombreuses qui y sont données.
C'est un grand service rendu aux malades qui ne veulent
point entrer dans les hôpitaux et qui reçoivent cependant les
secours habiles et dévoués de nos professeurs de clinique.
Pour la chirurgie, ces cas sont nombreux et ont été l’occasion
d'opérations intéressantes. Ces consultations ont le grand
avantage de former les élèves au diagnostic.
La clinique obstétricale. — La clinique obstétricale et gynécologique, confiée à M. le professeur Herrgott, est placée à
la Maison de Secours. Voici les résultats de ce service :
Femmes restant au 1° janvier 1879 . .
Entrées pendant l’année. . . . . . .
19
178
|
}
Sorties. . . . . . . . . .
Décédées. . . . . . . . .
Restant au 1% janvier 1880 .
Eufants restant au 1° janvier
—
nésen 1879. . . .
Sortis . . . . . . . . . .
Mort-nés. . , . . . . . .
.
.
.
.
.
166
T
24
11
149
126
11
}
}
|
|
. . .
10
|
. .
. .
. .
1879
. .
. .
. .
.
..
.
.
.
.
.
.
.
.
197
160
Décédés . . . . .........
18!
Restant au 1° janvier 1880
197
,
Aucune épidémie n’a régné à la Maternité. Nos élèves ont
été excrcés au diagnostic et aux manœuvres obstétricales par
le professeur et par M. le professeur agrégé Alphonse
Herrgott.
La clinique ophthalmologique. — La clinique des maladies
des yeux est Ja première clinique complémentaire qui ait été
organisée à la Faculté de médecine de Nancy. Cette clinique,
FACULTÉ
DE MÉDECINE.
93
Malades traités à FPhôpital.
—
—_
.
, :
Totaux
Femmes,
Hommes
confiée à M. le professeur agrégé Heydenreich, reçoit un
nombre croissant de malades. Le nombre total des personnes
traitées soit à l'hôpital, soit à la consultation, s’est élevé à 389
du 1‘ novembre 1879 au 31 août 1880. Il avait été de 320
pour la totalité de l’année précédente.
. .
. ,
40
32
72
la consultation.
.
.
. .
152
165
317
TOTFAUX.
.
. .
192
197
359
.
Le nombre des opérations de cataracte a été de 10, et
toutes ont été suivies de succès. La subvention départementale a permis de recevoir dans ce service plusieurs cas d’un
grand intérêt.
Clinique des maladies mentales, syphilitiques, cutanées, des
vieillards. — Par suite d'un accord avec M. le directeur de
Maréville, cet asile considérable a été ouvert à l’enseignement. Un arrêté ministériel du 30 décembre 1879 a organisé
la clinique complémentaire des maladies mentales pour la
Faculté de Nancy et a chargé de ces fonctions M. le D' Langlois, un des médecins distingués de cet asile. Cette clinique à fonctionné avec succès pendant le second semestre de
l'année scolaire, et elle est entrée dans le cadre officiel de
notre enseignement. 180 malades offrant des types variés
d’aliénation mentale ont été présentés à nos élèves.
La clinique des maladies syphilitiques a été faite, pendant
le semestre d'été, par M. le professeur agrégé Spillmann; des
cas nombreux, dont plusicurs d’une gravité notable, ont été
présentés à l'observation de nos élèves, et ont donné une
grande utilité à ses leçons cliniques. M. le professeur agrégé
94
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Herrgott a été chargé de la clinique des maladies cutanées
et scrofulcuses, qui comprend un service important d'enfants
et d'adultes. A. Béchet, professeur adjoint de la Faculté de
médecine est chargé, à la Maison de Secours, d'un important
service qui est aussi ouvert à l'instruction des élèves. Le
mouvement total de la Maison de Secours, en 1879, sans y
comprendre la Maternité, a été, pour les malades traités, de
628 pour les adultes et de 128 pour les enfants.
Maison de Secours (non compris la Maternité).
Restant au 1° janvier 1879
.
.
Entrés pendant l’année . . . .
Sortis. . . , . . . . . . .
Décédés . . . , . . . . . .
ReStant au 1% janvier 1880 . .
La
clinique
des maladies
.
.
.
207
Dre
.
.
.
.
. .
. .
. .
. .
549
506
40
210
196
des vicillards
156
a été confiée,
comme les années précédentes, à M. Ie professeur agrégé Demange ; cette clinique se trouve à l'hôpital Saint-Julien, qui
renferme une population considérable de personnes âgées et
infirmes; le nombre des décès, qui s'explique par la nature
de cet établissement, offre une importante occasion d'étude
pour l'anatomie pathologique. La population de lPhospice a
été en 1879 de 819 personnes; 115 malades ont été traités à
la clinique ; le nombre total des décès a été de 72, sur les-
quels 60 autopsies ont pu être faites.
COLLECTIONS
ET
BIBLIOTHÈQUE.
Un crédit extraordinaire nous a été accordé cette année,
comme les précédentes, pour l'accroissement de nos collections. Les instruments sont répartis entre nos laboratoires et
servent tous aux exercices pratiques ct à l’enscignement. Le
cabinet de physique ct l’arsenal de chirurgie ont eu leur part
dans cette augmentation de matériel. Nous avons à regretter
la perte du conservateur de nos collections, M. le D' Robert,
décédé
le 21
août 1880
; M. Robert avait déjà été attaché
FACULTÉ DE MÉDECINE.
98
comme préparateur à la Faculté de médecine de Strasbourg;
médecin distingué, il avait l'estime et l'affection de ses confrères, Un arrêté du 17 septembre 1880 a désigné pour son
successeur M. Baraban, chef des travaux d'anatomie patholologique; la spécialité des connaissances du nouveau titulaire
contribuera à l'accroissement de notre musée. La translation
du musée d'anatomie normale et pathologique dans un local
mieux approprié à cette destination, est un des progrès qu’un
avenir prochain nous réserve, et qui permettra le développement et la classification méthodique d’une collection si né-
cessaire aux études,
La bibliothèque de notre Faculté, placée dans un vaste
local, avec une salle de lecture bien disposée, s'accroît chaque
année par des acquisitions et des donations. 305 ouvrages
nouveaux formant 575 volumes, constituent le contingent de
cette année, et le nombre actuel de nos ouvrages s'élève à
4,056, avee 12,575 volumes. Les abonnements ont été conti-
nués pour 41 publications périodiques. Notre bibliothèque a
été classée par M. le bibliothécaire Netter, conformément à
l'instruction générale relative au service
universitaires du 4 mai 1878. La première
gue est terminée. Les formalités relatives
de livres ont été simplifiées pour un quart
des bibliothèques
partie du cataloaux acquisitions
de nos crédits, de
manière à rendre les acquisitions plus promptes, et possibles
au moment même où elles sont nécessaires. Un servant nous
a été accordé pour la bibliothèque. Une salle de lecture spé-
ciale pour les professeurs, où ils pourront prendre connaissance, sans délai, des publications périodiques, sera prochai-
nement ouverte.
Ce compte rendu fait connaître les ressources importantes
dont notre Faculté dispose et Ia manière dont elles ont été utilisées; nous y ajoutons comme preuve du mouvement scientifique de cette École, la liste des publications faites par les professeurs et les agrégés pendant la dernière année scolaire.
PUBLICATIONS
MEMBRES
DE
LA
PENDANT
FACULTÉ
L'ANNÉE
PUBLICATIONS
DE
SCOLAIRE
DE
M.
LE
MÉDECINE
1879-1880.
D° TOURDES
1879-1880.
1° De la Fulguration (Médecine légale [Dictionnaire encyclopédique des
sciences médicales.
Paris,
{8S0.).
2° Du Secret intdical (ibid.
Paris,
PUBLICATIONS
1880).
DE
M.
LE
D°
MICHEL
1879-1880.
{° Œsophage; article complet du Dictionnaire avec Recherches nouvelles
sur l'embryologie.
99 D'une Nouvelle Médication dans les amputations de la cuisse.
3° D'une Nouvelle
Cause de perforation palatine.
Palatoptastie.
49 De l'Ostéotomie et du Genu valgum.
5° Section des nerfs palatins postérieurs (opération nouvelle).
6° Double autoplaslie dans la cure de l'ectropion.
PUBLICATION
DE
M.
LE
PROFESSEUR
MOREL
1879-1850.
Le Cerveau
: sa topographie anatomique.
PUBLICATIONS
DE
M.
Paris,
LE
1880.
D°
HECHT
1879-1880.
1° Rapport
médecine
sur les fhèses de doctoral soutenues
de Nancy
pendant
l'année
scolaire
devant la Faculté de
1879-1880
(paraîtra
inces-
sammcnt\).
20 Compte rendu des travaux de lu Société des sciences de Nancy, depuis le 22 janvier
sciences,
1877 jusqu'au
t. IV, fase, X.
tS79)
22 août
1979
iBulletin de la Société des
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
97
PUBLICATIONS
DE M. LE D' GROSS.
1879-1850.
1° Ligature antiseptique de l'artère humérale. — Observation et rélexions communication à la Société de médeciuc de Nancy, séance du
[1 février 18801.
29
Vice de conformation
du
membre
supérieur quuche
communication
à la Société des sciences de Nancy, séance du S décembre
3° Le benou
de Delore
en dedans
chez
icommunication
l'enfant
à la Société
et son
18791
traitement pur ta méthode
de médecine,
séances
du
26 mai et
di 9 juin 18501.
PUBLICATIONS
DE
M. LE
1879-1S30.
D'°
LALLEMENT.
i Observation d'iléus de PS iiaqne du colon Fociété
Nancy).
29 Note sur l'influence
tabacs
de
Nancy
nouveau-nés
sur
qu'exerce
le
travail
la meénstruation,
lu
dans
grossesse
l&
de médecine
manufacture
el sur
de
des
la santé des
iid.1.
3° Compte
rendu
des actes
de l'Association
des médecins
de
Meurthe-
et-Moselle,
PUBLICATIONS
DE
.
M.
LE
D' POINCARE.
1879-1880.
jo Sur une Altération particulière de la viande de boucherie ‘Académie
des sciences,
séance
du 19 juitleti,
29 Sur un Parasile embryonnaire accompagnant le cystiverque
la viande de pore (Académie des sciences, séance dn 18 août.
30 Étude statistique sur Les fèvcres de Nancy.
49 De
l'influence
(Académie
des
cuux
de pâturage
sur
la production
dans
da charbon
des sciences, séance du 19 juillet).
o° Lettre sur
le Congrès
international
d'hygiène
de
Turin
(Revue mé-
dicale de l'Est).
PUBLICATIONS
M. LE D' CHARPENTIER.
1879-1860.
1° Sur la Limile de la petitesse des objets visibles (Société des sciences
de Nancy, 6 uovembre 1S791.
2 Loti des variations de l'acuilé visuelle avec l'éclairage (Société des
sciences,
18 novembre
1879).
30 Sur lu Sensibilité de
sciences,
29 janvier
DE
l'œil
aux
différences
de
lumière
{Société des
{SS0).
4° Note sur de méme sujet à l'Académie des sciences, 5 juillet 1880.
59 Sr la Sensibilité diff{renticlle de l'œil pour de petites surfaces lumineuses tAcadémie des sciences,
FACULTÉS.
26 juillet
{8801
RENTRÉE.
DE
SÉANCE
98
6° Le Sens de la lumière et le sens des couleurs {communication faite à
l'Association française pour l'avancement des sciences, Congrès de Reims,
14 août
1880).
T° Le Sens de lu lumière et Le sens des couleurs (Archives d'ophthalmologie, 1850, n° 1).
8° Remarques sur la sensibilité différentielle de l'œil {Archives d'ophthalmologie,
(S80, n° {).
PUBLICATIONS
DE M.
LE D CHRÉTIEN.
1879-1S80.
1° Anomalie
double
de l'artère fémorale
28 avril 1880).
2% Fracture double
de
(Bullet. Soc. de méd.,
3° Remarques
sur
l'extrémité
Bullet. Soc. mtd.
supérieure
du
tibia
de
Nancy,
et du
péroné
2? mai 1860).
le mode
de
développement
et
le pronostic
de l'épi-
thélioma lubulé (Rev. méd. de l'Est, 1‘ juillet 1880).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
SPILLMANN.
1879-1850.
1° Revue
générale
de
syphiligraphie
el trailement
de
lu
syphilis
tin
Anuales de dermatologie et de syphiligraphier.
20 Les Complications laryngées de la fièvre typhoede (in Gomptes
rendus
de la Société de médecinei.
3° Pleurésie purulente. Opération de l'empyème; guérison floc. cit.}.
4° Transfusion
(loc.
chez
un
malade
ulteint
d'hémorrhagies
intestinales
cait.).
5° Article Gangrène lin Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales).
‘
6° Du Pemphigus aïgu (in Annales de dermatologie et de syphiligraphie).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
K.
DEMANGE.
1879-1880.
1° Des Soufles cardiaques qui se produisent dans l'icière (Revue médicale de l'Est,
1880,
p. 70).
20 De la Valeur des ecchymoses sous-pleurales en médecine légale (Revue
médicale de l'Est, 18$0, p. 151).
3° Trachéolomie pratiquée avec succès dans un cas de laryngite striduleuse; considérations sur la pathogénie
dicale de l'Est, 1850, p. 289).
4°
chez
5°
cales
de cetle
maladie
(Revue
mé-
Mélanges de clinique médicale et d'analomie pathologique (Paris, 1SS0,
Delahaye, éditeur. fu-8e de 70 pages).
Obésilé (article du Dictionnaire cucyclopédique des sciences médide Dechambre, t. XIV, 2° sériei.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
99
6° Sel marin : emploi thérapeutique (article du Dictionnaire encyclodique des sciences médicales isous presse).
To Comptes rendus des séances de la Société de médecine de Nancy
mndant l'année 1819-1580 (Revue médicale de l'Est, 1880).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D°
HEYDENREICH.
1879-1880,
Article
Cubitale
(Artèrei;
ire ‘ia Dictionnaire
pathologie
encyclopédique
Article Cubilales {Veinesi;
onnaire encyclopédiquei.
Contribution
‘urine,
Est,
à
1879, n°
Résection
anatomie, physiologie
l'étude des
el des accidents
19,21,
presque
chirurgicale
et médecine opéra-
des sciences médicales).
lésions
et pathologie (tu Dicà
la rétention
provoqués par ces lésions fin Revue
rénales consécutives
médicale de
23 et 241.
totale du maxillaire
superieur
droit avec
réseclion
articlle du maxilluire supérieur gauche; guëtison {communication à la
ocièté de médecine de \ancy, séance du 12 novembre 1879, et x Revue
sédicale de l'Est, 1880, n° 18).
Opération d'empyème chez un malade presque mourant; guérison
communication
à la Société de médecine, séance
Anus contre nature accidentel;
nunication
à la Société
de
opération
médecine,
du
{1 février
1880).
autoplastique; guérison (com-
séance
du
25
février
1880,
et tx
levue médicale de l'Est, 1880, n° 21}.
Transfusion
venues duns
le
médecine,
dans
le cours
séance
un
cas
d'hémorrhagies
d'une fièvre
du
23
typhoule
février 1880.
inteslinales abondantes
{communication
En
collaboration
sur-
à la Société
avec
M.
Spill-
mann}.
Anévrysme
traumalique
de la fesse; gutrison
tion de la poche ‘communication
28 avril
Sur
{880.
et ia Revue
à la Société
médicale
de l'Est,
spontanée
de
par inflamma-
médecine,
{880, n°
séance
du
19).
un Mode de traitement de lu hernie de L'Iris à travers une perfo-
ration de la cornée, à
la suite de diverses kéralites
Société de médecine, séance du 23 juin 1880).
Bulletins, Revues chirurgicales et Bibliographies
de l'Est, 1879-1890).
PUBLICATION
DE
M.
LE
D'
(communication
(in Revue
HERRGOTT,
à la
médicale
FILS,
1979-1880.
Nole sur un cas d'accidents gravido-cardiaques observé à la Maternité
de Nancy (Revue médicale de l'Est, 1S50).
RAPPORT
DE M.
LE
DOYEN
DE
LA
FACULTÉ
DES
SCIENCES
MoxSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La Faculté des sciences à été crucllement éprouvée cette
année; clle a perdu, à quelques mois de distance, deux
hommes dont l'existence a été consacrée tout entière à la
science et à l'enseignement et qu'elle était fiére de compter
dans ses rangs depuis un quart de siècle,
Après avoir été successivement leur élève et leur collabo-
rateur, j'ai été appelé par la confiance de M. le Ministre
de l'instruction publique à leur succéder dans la direction
des travaux de la Faculté; à ce titre, c'est à moi qu'est
échu le douloureux honneur de leur adresser, au nom de la
famille universitaire, le suprême adieu et de retracer la vie
ct les travaux de ces hommes de bien, de ces savants distingués, de ces professeurs dévoués, dont le souvenir ne s'effacera pas de la mémoire de ceux qui les ont connus (').
M. Renard, professeur de mécanique et doyen honoraire de
la Faculté, a succombé le 11 février 1880 aux atteintes du
mal qui le tenait éloigné de sa chaire depuis plus d’une
année. Six mois après, nous conduisions à sa dernière de{1} Voir à l'Appendice
et Godron.
les paroles prononcées aux funérailles de MM. Renard
102
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
meure M. Godron, professeur et doyen honoraire, mort le
19 août à la suite d’une courte maladie.
M. Godron a été l'organisateur de notre Facultéà laquelle
il a voué vingt-cinq années de sa vie et dont il a fait le dépositaire du monument élevé par lui à la phytographic française. Quelques mois avant sa mort, alors que rien ne pouvait
faire présager sa fin prochaine, notre excellent doyen vint
me prier d'accepter, au nom de la Faculté, l'herbier type de
la flore de France et la bibliothèque
botanique qui en forme
le complément. Ce don généreux ne comportait qu'une seule
condition, l'engagement de la Faculté de ne pas disséminer
dans nos collections botaniques, ducs, en grande partie déjà, à
la libéralité de M. Godron, l'herbier normal dont elles allaient
s'enrichir. Au lendemain du décès de notre cher collègue,
ses enfants s’empressèrent d'exécuter sa dernière volonté:
aujourd'hui l'herbier ct la bibliothèque botanique de M. Godron
sont
installés
dans
nos
collections, dont elles forment
l'une des parties les plus importantes et les plus rares. Je
suis heureux
d’être ici l'interprète de la gratitude de la
Faculté pour cette libéralité qui nous a dotés d'un herbier
célèbre en Europe et d'un grand prix pour l'étude de la flore
de France.
Ï. —
PERSONNEL
ET ENSEIGNEMENT.
1° Cours et conférences.
Durant l’année scolaire 1879-1880, d'importants changements ont eu lieu dans le personnel de la Faculté.
La mort de M. Renard a laissé vacante la chaire de mécanique dans laquelle il avait été autorisé à se faire suppléer,
en novembre 1879, par M. Floquet.
M. Floquet appartient à la Faculté de Nancy depuis le
13 février 1878, époqueà laquelle il y a été appelé en qualité
de maître de conférences de mathématiques. La distinction
et le zèle avec lesquels il a rempli successivement ces fonc-
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
103
tions, celles de suppléant et de chargé de cours, le désignaient tout naturellement aux suffrages de la Faculté qui a
accueilli avec empressement sa nomination de titulaire de la
chaire de mécanique (3 juillet 1880) pour laquelle elle l'avait
présenté au choix du Ministre.
La place de maître de conférences d'astronomie, laissée
vacante par le choix que M. Renard avait fait pour sa suppléance, a été confiée par arrêté du 30 janvier 1880 à A. Louis
Sauvage, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé
des sciences mathématiques, professeur au Lycée d'Angers.
M. Sauvage a rempli pendant le cours de cette année es
fonctions de maître de conférences, à l'entière satisfaction de
la Faculté qui a sollicité et obtenu, pour l'exercice 1881, le
renouvellement de son mandat.
M. Viguier, chargé du cours de zoologie, ayant été nommé
professeur à l'École des sciences d'Alger, M. le Ministre,
par arrêté en date du 14 février 1880, a chargé M. A. Friant
de l'enseignement de la zoologie.
M. Friant appartient depuis dix-huit ans à la Faculté des
sciences, près de laquelle il a successivement rempli
les
fonctions de préparateur et de maître de conférences. Docteur
en médecine et docteur ès sciences naturelles, M. Friant se
trouvait préparé de longue date par ses études antérieures à
l'enseignement de la branche des sciences naturelles qu’il
représente aujourd'hui à la Faculté au titre de chargé du
cours de zoologie.
L'administration de la Faculté a fait aussi cette année une
excellente recrue dans la personne de M. Georgel, profes-
soeur agrégé au Lycée, que M. le Ministre a appelé, par
arrêté en date du 17 mars 1880, aux fonctions de secrétaire
de la Faculté, en remplacement de M. Godefring, mis à la
retraite. La Faculté des sciences à applaudi unanimement à
ce changement dans son personnel administratif.
Enfin, tout récemment, par une décision du 9 août 1880,
une place de maître de conférences de physique a été créée
104
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
à la Faculté, et M. Brillouin, docteur ès sciences mathématiques, licencié ès sciences physiques, préparateur agrégé
au Collége de France, a été nommé à cet emploi nouveau.
Après de brillantes études faites au Lycée Fontanes,
M. Brillouin, qui a remporté le prix d'honneur de mathématiques au concours général, est entré à l'École normale
supérieure ; il avait été admis la même année (1874) à l'École
polytechnique. Reçu agrégé des sciences physiques en 1877,
AE. Brillouin a rempli pendant deux aus les fonctions de préparateur de physique au Collège de Francc. Nous sommes
heureux de lui souhaiter une cordiale bienvenue.
Le personnel de la Faculté des sciences se complète
d'année
en année; il compte aujourd’hui huit professeurs
sciences
de Nancy
titulaires ou chargés de cours et trois maîtres de conférences;
lorsque les ressources du budget permettront à l’administration supérieure de réaliser le vœu bien des fois émis déjà par
la Faculté et appuyé par le Conseil académique du dédoublement de la chaire de chimie générale, la Faculté des
n'aura
rien à envier aux établissements
d'enseignement supérieur les mieux dotés en France.
Dans le cours de cette année, MM. Bichat, Friant et Le
Monnier ont été nommés officiers d'Académie.
M. Godfrin, ancien élève et lauréat de la Faculté, licencié
ès sciences naturelles, pharmacien pourvu du diplôme supérieur, a êté chargé, par arrêté en date du 9 août 1880, du
cours de botanique à l'École des sciences d'Alger. AI. Bleicher, professeur à l'École de pharmacie, a fait, pendant l’été
1880, plusieurs excursions géologiques, qui ont été suivies
avec grand profit par les élèves de la Faculté des sciences (‘).
{1} Six excursions géologiques ont été faites ecfte année-ci: 19 le 23 avril,
Pont-ä-Mousson, côte de Monsson; glissement, 2° 2 mai, tranchée du chemin de
fer de ceinture à Jarvilie et carrière de grouine
à Malzéville;
quaternaire
où
die
luvihim allusion, Hgnilrs, 39 9 mai, Laxou, Chunp-le-Baœnt, carrière du Bâlin;
oolithe inférieure; son contaët avec la grande oolithe. 4° 93 mai, de Liverdun
à Foutenoy; ootithe filéricare, grande aôlithe, fractures. 59 13 juin, du Montot
à Neuves-Miusons, las supéiieur (minerais à Chaviwny, coslact avec l'oolithe
inféricure, faille de Brabois. 60 4 juillet, Eudres, col du Mauvais-Lien, Messein;
FACULTÉ
DES
SCIENCES
105
2° Matériel de l'enseignement.
Parallèlement aux accroissements dans le personnel, les
ressources matérielles dont la Faculté dispose pour l'instruction des élèves se sont notablement auymentées. Grâce à la
libéralité de la municipalité de Naney et du ministère de
l'instruction publique, les locaux affectés à l’enseignement et
aux collections de la physique et de la chimie générale ont
recu cette année une extension devenue indispensable : des
améliorations très-grandes ont en outre été apportées dans
leur installation. Des laboratoires ont été créés pour les
chaires de minéralogie et de chimie appliquée à l'agriculture; les eaux
de la Moselle ont
été amentes
dans tous
les points des bâtiments où elles étaient nécessaires. Un
moteur à gaz de la force de quatre chevaux, actionnant une
machine Gramme, va permettre l'emploi de la lumière élec-
93
ge-
trique dans les salles de cours pour les projections et autres
expériences de démonstration. En un mot, toutes Les ressources que les progrès de la science mettent à la disposition
des recherches expérimentales et des démonstrations faites
devant un auditoire nombreux, ont trouvé place dans nos
amphithéâtres et dans nos laboratoires.
Nos collections botaniques se sont enrichies cette année, en
outre du don important fait par A. Godron, de l’herbier de
Schoulette, botaniste strasbourgeois d'origine. M. Petit d'Ormoy, ami et exécuteur testamentaire de ce savant, a fait don
la Faculté de la collection de plantes françaises et étranères recueillies par M. Schoulette. Cet herbier en très-bon
état de conservation ct soigneusement étiqueté a été envoyé,
las moyen, lias supérieur, Ces excursions forment une série, qui commence
par l'étude des phénomènes actuels rglissements:, se continue par celle des
phénomènes qualcrnaires rérents et anciens, el se termine par l'observation
muthodique, étage par élazxe,des terrains qui aflleurent aux environs de Nanev.
Les contacts de ces différents ctages du terrain jurassique, leurs accidents de
fracture, leurs Caractères minéralogiques, et surtout paléontologiques, out parliculièrentent élé étudiés dans ces excursions,
106
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
aux frais du donateur, à la Faculté des sciences au mois de
juillet dernier.
3° Boursiers et élèves libres.
Les sacrifices considérables que la ville ct l'État se sont
imposés pour accroître les moyens d'action dont la Faculté des
sciences dispose aujourd’hui pour son enseignement, sont amplement justifiés d’ailleurs par le nombre croissant des élèves
et des auditeurs sérieux qui fréquentent nos cours, nos conférences €t nos laboratoires. Le relevé suivant va le démontrer.
44 élèves régulièrement inscrits ont fréquenté assidûment
la Faculté pendant l'année scolaire 1879-1880 ; savoir:
Pour
Pour
Pour
Pour
les
les
les
les
sciences
sciences
sciences
sciences
mathématiques. . . . .
physiques. ,. . . . . .
naturelles . . . . . . .
appliquées à l'agriculture.
19
11
6
8
Ces 44 élèves appartenaient aux catégories suivantes :
Boursiers de la Faculté, .
.
Maîtres auxiliaires du Lycée, .
.
Maitres divisionnaires du Lycée . . . . .
Maîtres suppléants du Lyeée, , . . . . .
Professeurs de collèges communaux. . .
Élèves libres . .
7
4
6
8
2
22
20 candidats aux diverses licences se sont présentés aux
sessions de novembre 1879 et juillet 1880. 12 ont été admis
au grade de licencié.
La Faculté maintient rigoureusement à ses examens le
niveau élevé qu'ils doivent avoir aujourd’hui plus que jamais,
puisqu'ils sont l’acheminement indispensable aux fonctions
de professeur. En restituant à l'Université de France le droit
qui n'aurait jamais dû lui être enlevé, de conférer seule les
grades
qui
ouvrent
l'entrée
des fonctions
rétribuées
par
l'État, le Gouvernement de la République a fait un acte de
sagesse et de justice auquel, dans leur patriotisme, les
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
107
membres du haut enseignement ne sauraient mieux répondre
qu’en maintenant, par le niveau des examens de licence et
de doctorat, le culte libéral des sciences et des lettres dans
notre pays. La Faculté des sciences de Nancy ne faillira
point à cette mission, ne pensant pas pouvoir témoigner d'une
façon plus vraie et plus efficace aux mandataires du pays, au
Ministre de l'instruction publique et à la ville de Nancy, sa
gratitude pour l’acte réparateur du législateur ct pour les
sacrifices que la municipalité et l'État s'imposent en vue
d'accroître les ressources en personnel ct en matériel de nos
établissements de haut enseignement. ,
L'année scolaire 1880-1881 s'ouvre sons les meilleurs
auspices: la Faculté comptera 12 boursiers de licence au
lieu de 7 qu’elle avait l’an dernier; de plus elle aura à préparer 2 boursiers à l'agrégation des sciences : MA. Fèvre ct
Corvisy, licenciés ès sciences physiques et ès sciences mathématiques de la Faculté. Les résultats obtenus précédemment
de l’excellente institution des boursiers font présager pour
cette année plus de succès encore dans la préparation à la
licence des divers ordres. La création d'une bibliothèque
roulante, pourvue des traités classiques indispensables à la
préparation des examens de licence, permettra aux candidats
que leurs fonctions retiennent loin de la Faculté, de suppléer
à l'insuffisance des ressources que leur offrent les bibliothèques des colléges communaux. Les relations chaque jour
plus fréquentes qui s'établissent, par correspondance, entre
les professeurs de la Faculté et les élèves du dehors constituent pour les candidats un mode d'enseignement très-inférieur, sans nul doute, aux leçons orales, mais qui cependant
porte, dans une certaine mesure, remède à l'isolement complet où se trouvaient autrefois les candidats éloignés de
Nancy. La Faculté cherche par tous les moyens en son
pouvoir à étendre la sphère de son enscignement, ct elle
s’empresse de constater que la création des bourses de licence
et d'agrégation est un des modes les plus efficaces pour la
ES
108
SÉANCE
DE RENIRÉE,.
préparation, dans les centres universitaires, de bons professcurs pour les collëges communaux et de candidats sérieux
aux fonctions de l’enseignement secondaire et supérieur.
II, —
SERVICE
MÉTÉOROLOGIQUE.
Diverses modifications ont été apportés dans le courant de
cette année à l'organisation du service météorologique.
Le nombre des stations n’a pas été augmenté. Mais, grâce
à la subvention accordée par le Conseil général, on a pu
fournir des instruments aux instituteurs des communes de
Rogéville, Mance, Hussigny, Pexonne, qui ont bien voulu sc
charger de faire des observations régulières.
Grâce au concours bienveillant des ingénieurs des ponts
et chaussées qui font partie de la Commission, on a pu,
comme les années précédentes, publier un résumé des observations faites à la Faculté des sciences, à la Station agronomique et dans les autres stations du département.
Sur la demande du directeur du bureau central météorologique, les
observations faites à la Faculté des sciences sont envoyées
chaque jour à Paris par voie télégraphique. Ces observations
sont utilisées pour dresser la carte journalière destinée à la
prévision du temps.
Il est regrettable que la réciproque n'ait pas licu; c'est-àdire que la station de Nancy ne reçoive pas chaque jonr le
résumé des dépôches que l'on centralise à Paris.
Ce résumé serait utilisé pour modifier, s’il y avait lieu,
d'après nos observations locales, les avis expédiés par le bureau central. Pour obtenir cette faveur qui nous permettrait
de rendre à l'agriculture de sérieux services, il suffirait que
la ville de Nancy fût enfin dotée d'un observatoire météorologique où des personnes compétentes pourraient entre-
prendre, avec beaucoup de chances de succès, de concourir à
la solution du problème si difficile de la prévision du temps.
Pour la création de cet établissement, la ville de Nancy a
déjà voté une somme de 5,000 francs. Dans sa dernière ses-
D'ACULTÉ
DES
SCIENCES.
109
sion, le Conseil général a simplement maintenu le crédit de
10,000 francs voté déjà en 1879. Nous espérons que l'état des
finances du département lui permettra de compléter en 1881
la somme nécessaire pour la réalisation de l'observatoire
projeté.
À côté des dépêches journalières envoyées à Paris, le dévoué secrétaire de la commission, M. Millot, dresse chaque
mois un résumé des observations faites dans toutes les stations du département. Un exemplaire de ce résumé est
envoyé au bureau central météorologique et à chacun des
instituteurs qui veulent bien se charger de faire des observations.
Les observations ont été faites en 1880 dans les stations
suivantes :
| Faculté des Sciences.
Station agronomique de l'Est.
Nancy {
École nationale forestière.
| École normale.
Couréar DE LA MazarANGE (M. Thiébault).
Maxëvizze (M. Pidolot, instituteur),
Foua (M. Mailland, instituteur).
Moxcer-sur-Sriire
Ménirzor
(M. Peignier, instituteur).
(M. Pierson, instituteur).
Morivisrer (M. Saint-Dizier, instituteur),
Neuves-Maisoxs
(M. Pocas, instituteur).
Azvain-aux-Bœurs (M. Olry, instituteur).
Rosévirre
(M. Gruyer, instituteur).
Maxce (M. Douchet, instituteur).
Hussiaxy (M. Badé, instituteur).
Pzxonxe (M. Bauquel, instituteur).
TITI. ——
STATION
AGRONOMIQUE,
La station agronomique est toujours très-prospère. Elle a
continué, comme par le passé, à faire un grand nombre d’ana-
lyses pour les cultivateurs et les industriels qui reconnaissent
chaque jour davantage la nécessité, pour le praticien, de re-
110
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
courir aux enseignements de la scicnee pour améliorer leur
exploitation. Depuis la fondation de la station agronomique
de l'Est (1868), plus de vingt établissements du même genre
ont été créés en France. M. le Ministre de l'agriculture
et du commerce, dont le département subventionne 22 stations ou laboratoires agricoles, désireux de prêter un concours
plus efficace à ces utiles établissements, a confié l’inspection
générale des 21 stations au directeur de la station de l'Est,
avec mission de le renseigner exactement sur l'installation
des stations, leurs ressources de diverses natures, leurs travaux, cte. Cette inspection, qui aura lieu dans le cours de la
prochaine année scolaire, permettra d'établir, entre les 22 établissements agricoles disséminés sur le territoire français, une
entente plus complète sur les méthodes à suivre et sur les
expériences à instituer en vue de résoudre, par des essais
comparatifs, quelques-uns des problèmes que soulèvent les
applications de la science à la production agricole.
Comme par le passé, le laboratoire de la station agrono-
mique à été ouvert à quelques jeunes chimistes se destinant
à l'enseignement agricole et à la direction de stations.
Le rapport annuel adressé à M. le Ministre de l'instruction publique contient le détail des travaux de la station
et les résultats obtenus pendant l'exercice écoulé.
IV.—- COLLATION
DES GRADES.
1° Licence.
La Faculté a tenu, en 1879-1880, deux sessions de licence
dont voici les résultats généraux :
A. Session de novembre
1879.
Sept candidats se sont présentés, savoir :
2 candidats à la licence ès sciences mathématiques;
3 candidats à Ia licence ès sciences physiques;
2 candidats à La licence ès sciences naturelles.
FACCLTÉ
DES
SCIENCES.
Sur ces scpt candidats, deux ont été éliminés
épreuves écrites, un seul après l'épreuve orale.
111
après
les
4 ont été admis au grade de licencié, ce sont:
MM. Kôhler, préparateur à la Faculté.
(Licence ès sciences natur.)
Samuel,
Corne, ?} élèves de la Faculté. (Licence ès sciences physiques.)
Garnier.
M. Samuel a été, en octobre dernier, chargé du cours de
mathématiques au Lycée Fontanes. M. Garnier a été reçu
agrégé des Facultés de médecine (section des sciences physiques) et attaché en cette qualité à la Faculté de Nancy.
B. Session de juillet 1880.
La Faculté a eu à examiner 13 candidats, savoir:
8 candidats à la licence ès sciences mathématiques;
4 candidats à la licence ès sciences physiques;
1 candidat à la licence ès sciences naturelles.
Sur ces treize candidats, quatre ont été éliminés après
l'épreuve écrite, un s’estspontanément retiréaprès la première
composition. Les huit autres ont été admis au grade de licencié après la série des épreuves réglementaires, ce sont:
MAL. Pouthier,
Gobert,
Vénard,
Adam,
|
| licence ès sciences mathématiques
Houillon,
Grenier,
!
Corvisy,
:
de
cat
:
l licence ès sciences physiques,
Fèvre
Les huit candidats admis au grade sont tous élèves de la
Faculté; trois d’entre eux sont boursiers de la Faculté:
MM. Grenier, Fèvre et Corvisy. Ces deux derniers ont été
nommés en octobre dernier boursiers d’agrégation. M. Grenier a été nommé boursier des sciences physiques.
112
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
2° Baccalauréat.
A. Baccalauréat ès sciences complet.
361 candidats se sont fait inscrire pour
les épreuves du baccalauréat ès sciences
plus qu'en 1878-1879. 58 ont obtenu la
103 la mention passable; aucun candidat
tion bien,
NOMBRE
nue
Novembre 1319,
.
Avrilanai
.
Juillet-août 1480.
TORAGX
©
CANDIDATS
| ADMIS
CR
AVEC
a
a
ÿ
1886.
DRS
subir, en 1879-1880,
complet, soit 46 de
mention assez bien;
n’a mérité la men-
, . . . ..
.
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.
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LA NOTE
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118
100
3
47
301
200
161
,
28
“=
La moyenne générale des adinissions a été de
elle était de 42.9 p. 100 en 1878-1879 ct de 40
ment l’année précédente.
|
Sur les 361 candidats, 61 étaient pourvus du
bachelier ès lettres. De ces 61 candidats, 33 ont
E
S
103 | 45.7 %
43.7 p. 100:
p. 100 sculediplôme de
été admis au
grade de bachelier ès sciences complet, soit 54 p. 100 des
candidats inscrits.
B. Daccalauréut ès sciences restreint,
En 1879-1880, 59 candidats se sont présentés pour subir
les épreuves du baccalauréat ès sciences restreint,
Le nombre total des candidatsaux deux baccalauréats s'est
donc élevé cette année à 420, en excédant de 49 sur celui
de 1878-1879: soit 11.6 p. 100. Sur les 38 candidats exami-
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
118
és, 29 ont été admis au grade, 21 avec la note passable, 8
ivec la note assez bien, pas un seul avec la mention bien.
NOMBRE DES CARDIIR
LR
SESSIONS.
5
5
8
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Novembre
1879
,
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Avrilemai 1880, ,
Juillet-août 1880.
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19 | 78.8
4 | 418t Vo
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590%
Ï
La Faculté a constaté avec regret que, sur plus de 400
candidats au baccalauréat, pas un seul n’a mérité la mention
bien. Elle a eu également à déplorer, comme les années précédentes, la faiblesse extrême de presque tous les candidats
au baccalauréat ès lettres, pour la partie scientifique. Elle
souhaite vivement que les réformes introduites dans le plan
d’études des Lycécs amènent une amélioration notable dans
la préparation aux divers baccalauréats, dont eile est plus que
jamais résolue à maintenir le niveau à un degré ne permettant pas aux candidats mal ou hâtivement préparés de franchir ce grade qui devrait n'être que la consécration d'études
bien faites et non un certificat de connaissances encyclopédiques.
L,. GRANDEAU.
(1j 1 y a eu un défaillant sur les 24 inscrits.
FAUCLTÉS,
APPENDICE
PAROLES
PRONONCÉES
SUR
LA
TOMBE
DE
M.
RENARD.
« Messieurs,
« Au moment de nous séparer de la dépouille mortelle de
l’homme de bien, du professeur dévoué qui a honoré, pendant
près d’un quart de siècle, par son enseignement et par ses
travaux, la Faculté de Nancy et l'Université de France, c’est
à moi qu'échoitle douloureux honneur de venir lui adresser
un suprême adieu.
« Interprète de ses collègues et des nombreux élèves qu’il a
formés, je viens, avec une respectueuse émotion, témoigner
en leur nom de la douleur que nous cause cette mort prématurée et joindre, à la sympathie publique qui entoure ses
chers enfants, l'expression des regrets de ceux qui, comme
nous, ont pu apprécier en lui des qualités rarement unies à
un égal degré, l'amour du travail, la modestie et la bonté.
« Laiïissant à des voix compétentes le soin de retracer l’ensemble des travaux de physique mathématique qui assignent
à notre collègue une place distinguée parmi les savants spécialement adonnés à l'étude de la théorie des phénomènes
électriques, je rappellerai à grands traits les diverses étapes
d'une carrière cruellement interrompue par le mal qui, étrei-
gnant notre excellent ami dans la maturité de son esprit et
dans la force de l’âge, le tenait depuis deux ans éloigné de
sa chaire ct devait si promptement triompher de son robuste
tempérament.
« À. Renard est né le 28 septembre 1823 à Biénod-lès-Pont-
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
—
APPENDICX.
115
à-Mousson. Au sortir du petit séminaire de Pont-à-Mousson,
après de solides études au lycée de Metz, il entra à l'École
normale supérieure. Reçu agrégé des sciences mathématiques, il soutint en 1856, devant la Faculté des sciences de
Paris, les thèses de doctorat qui devaient lui ouvrir, l'année
suivante, les portes de l'enseignement supérieur.
« De 1850 à 1857, il professa successivement les mathématiques dans les lycées de Coutances, Saint-Brieuc, Strasbourg, Besançon ct Rennes. Il fut appelé, le 3 février 1857,
en qualité de chargé de cours, à la Faculté de Nancy. Il
était titulaire depuis dix ans et comptait dix-neuf années de
services
à la Faculté
des sciences, lorsque
le suffrage una-
nime de ses collègues le désigna, pour la seconde fois, au
choix du ministre de l'instruction publique, qui lui confia le
décanat par arrêté du 28 octobre 187C.
< Aussi résolûment universitaire qu'il était catholique
fervent, il fut de
ceux
dont les convictions
commandent
à
tous Le respect, parce qu’elles sont sincères et désintéressécs.
< Soutenu par la confiance de ses collègues, aimé ct res-
pecté de ses élèves auxquels il ne ménageait ni son temps,
ni ses forces, il souhaitait, en acceptant la responsabilité de
diriger les travaux de la Faculté, voir s'agrandir la sphère
de notre activité, se développer les ressourees de notre enscignement,
s’améliorer les divers services dont la direction
venait de lui être confiée.
« L'œuvre à pcine commencée, il dut l'abandonner, en
proie aux premières atteintes d’un mal impitoyable qui vient
de l'enlever après deux ans de souffrances, Frappé, presque
au même moment, dans ses plus chères affections, luttant à
la fois contre la douleur morale et contre la maladie, partagé
entre le désir ardent de poursuivre son enseignement et l'inquiétude poignante de voir ses forces trahir sa volonté, il
rccula pendant plusieurs mois devant une résolution que
commandait la prudence et qu'aucun de nous, cependant,
n'osait lui suggérer, de peur de l’attrister. Lorsque, à bout
116
.
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
de forces, il se décida à demander au repos un remède si nécessaire, il n'était plus temps!
« Les soins les plus tendres ct les plus dévoués sont demeurés impuissants, — Rien n'a pu conjurer les progrès de
la maladie qui inspirait, depuis longtemps déjà, de si vives
inquiétudes à ses amis.
« Renard a succombé le 10 février, enlevé, à l’âge de 56 ans,
à la Faculté des sciences où il comptait autant d'amis que de
collègues, à l'Université qu’il a aimée, honorée et servie pendant trente ans avec un zèle qui ne s’est pas démenti un seul
instant, — à ses enfants, objet constant de sa tendresse et
de ses préoccupations, auxquels il lèguc un nom justement
estimé
dans
la science
cet, ce
qui
est plus précieux encore,
synonyme de droiture, de simplicité et de bonté. »
PAROLES
PRONONCÉES
DOYEN
SUR
HONORAIRE
LA
DE
TOMBE
LA
DE
M.
GODRON,
FACULTÉ.
« Messieurs,
« C'est avec une émotion profonde que je viens, au nom
de la Faculté des sciences, dire un dernier adieu à son fondateur, à l’homme de bien, à l'esprit distingué, à l'ami bienveillant, au maître vénéré dont l’existence tout entière fut
partagée entre les travaux scientifiques d’un ordre élevé et
les généreuses préoccupations du médecin et du professeur.
« Bien des années nous séparent de l’époque où j’assistai,
au début de ma carrière, à l'inauguration du cours d'histoire
naturelle à la Faculté des sciences de Nancy; mais j'ai gardé
un souvenir ineffaçable de cet enseignement qui m'a inspiré
FACULTÉ
DES SCIENCES.
-—
APPENDICE.
117
le goût des sciences biologiques, et l'on me pardonnera ce
retour personnel vers le passé, si naturel au moment où
m'échoit le triste honneur de rendre, pour la dernière fois,
un publie hommage au maître dont l'amitié et les conseils
m'ont constamment honoié depuis plus d’un quart de siècle,
« Dominique-Alexandre Godron est né le 25 mars 1807;
sou. père, Caissier aux forges de Flayange, à peine âgé de neuf
ans lorsqu’éclata la Révolution, n'avait reçu qu'une instruction primaire; sentant l'insuffisance de ces études, à son lit
de mort, il fit promettre à sa femme de consacrer une large
part de la modeste aisance qu'il lui laissait à l'éducation de
leur fils.
« Pour accomplir le vœu du mourant, M°"° Godron résolut,
quoi qu'il en coûtât à son cœur de mère, de se séparer de son
fils, déjà vivement épris du goût des sciences naturelles,
mais « dont la dissipation et la paresse étaient exemplaires »,
si nous en croyons l’autobiographie écrite par notre cher
doyen, pour ses enfants, avec une simplicité que la sincérité
seule égale. L'enfant — il avait 12 ans — conduit à Metz
par sä mère, fut installé dans la diligence qui partait pour
Paris et dirigé sur le collége Stanislas où il fit toutes ses
études classiques.
« Au sortir du collége et pour ne pas se séparer de nouveau
de sa mère très-malade, il accepta un modeste emploi aux
forges de Hayange. Durant trois ans, il partagea son temps
entre ses fonctions, la vie de famille et les excursions botaniques dans le voisinage de la forge. Poussé par le goût des
sciences naturelles qui s'était révélé chez lui dès l’âge le plus
tendre, il quitta la forge à la mort de sa mère, et vint à Stras-
bourg étudier la médecine.
« L’épidémie cholérique de 1832 lui offrit l'occasion de faire
son apprentissage sur le champ de bataille des médecins;
envoyé comme étudiant dans le département de la Moselle,
où sévissait le Héau, il soigna pour sa part, dans l’espace de
deux mois, plus de deux cent cinquante cholériques.
118
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
« Rentré à Strasbourg, il fut successivement reçu docteur
et,au concours, agrégé de la Faculté de médecine. Son mariage avec la fille de l'honorable M. Henriot, inspecteur de
l'Académie de Nancy, le décida à venir se fixer dans cette
ville, en 1834.
e Les débuts furent difficiles, la clientèle lente à venir :
entraîné par sa vocation pour la botanique, Godron dont les
goûts ont toujours été si modestes, préférait peut-être d’ailleurs la découverte d’une plante nouvelle à l'appel d’un
client.
'
« Deux places de professeur, mises au concours à l'École
secondaire de médecine, contre le gré des titulaires d'alors,
décidèrent de la carrière de deux jeunes praticiens aussi
épris l’un que l’autre de passion désintéressée pour la science
pure : Blondlot et Godron furent appelés, en même temps,
aux chaires de chimie et d'histoire naturelle (10 novembre
1835).
« Jusqu'en 1850, Godron, que ne rebuta aucune difficulté
venant des hommes ou des choses, dominant, grâce à la droiture de son caractère, les passions mesquines et les vulgaires
rivalités auxquelles il était en butte, se livra au professorat
avec ardeur, donnant à la clientèle les seuls instants que
l'amitié ou la charité l’obliseaient à dérober à ses études
favorites.
« Reçu licencié, puis docteur ès sciences naturelles, il fut,
en décembre 1847, sans l'avoir aucunement recherché, désigné par les suffrages de ses collègues pour la direction de
l’École secondaire de médecine.
« Quelques années plus tard, en 1850, les atteintes portées
à sa santé par les fatisues d'une clientèle croissante, sans
que Godron consentiît à restreindre pour cela le temps qu'il
donnait à la science, l'engagèrent à chercher un repos momentané dans les fonctions de recteur qui venaient de lui
être offertes.
« Appelé à diriger successivement les Académies de la
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
—
APPENDICE.
119
Haute-Saône, de l'Hérault et du Doubs, il apporta dans les
délicates fonctions de l'administrateur, une droiture, une
fermeté et une bienveillance rarement associées au même
degré.
« La santé revenant, il aspira à remonter dans une chaire
et à consacrer à nouveau sa vie aux travaux scientifiques et
au professorat.
‘
| « La création de quatre nouvelles Facultés, survenue en
1854, lui en fournit l'occasion. Le Ministre de l'instruction
publique
le nomma
professeur
d'histoire naturelle et lui
confia, en même temps, le soin d'organiser la Faculté
sciences de Nancy, dont il fut le premier doyen.
des
« Tous ceux qui l'ont connu savent avec quel dévouement
il remplit
cette
mission : ceux
qui, comme
moi, l'ont vu à
l’œuvre dès 1854, peuvent seuls mesurer la reconnaissance
que lui doit le haut enseignement de Nancy pour le zèle
ardent, pour le labeur infatigable, au prix desquels il a
constitué les collections de la Faculté, organisé ct développé
ses divers services, dans un temps où l’enseignement supérieur, loin de jouir des faveurs méritécs des pouvoirs publics
et d'occuper la place prépondérante qui lui appartient dans
un pays libre, était considéré comme un véritable luxe,
quand il n’était pas regardé comme dangereux à raison des
libres tendances de ses représentants.
« Contraint, en 1872, par l’état de sa santé, à demander à
la retraite des loisirs si légitimement conquis par un demisiècle de travail, Godron a suivi jusqu’à son dernier jour, avec
une sollicitude touchante, chacune des améliorations apportées à l'œuvre qui était demeurée sienne. Enfin, dans le
désir de perpétuer par un souvenir toujours présent à nos
yeux, les liens d’étroite affection qui l'unissaient à la Faculté,
il a voulu qu’elle devint après sa mort la gardienne tutélaire
du monument élevé par lui à la botanique française; il nous
a légué l'herbier type de la flore de France et la bibliothèque
botanique qui en est le complément. Déjà il avait déposé
120
SÉANCE
DR
RENTRÉE,
dans nos collections l’herbier de la flore lorraine, voulant
que les éléments des patients et sagaces travaux qui assurent
à son nom une place durable au premier rang des botanistes
français, soient conservés picusement par ses collègues et
transiuis intacts à leurs successeurs,
‘
« Ce récit sommaire d’une vie si bien remplie serait incomplet si je ne rappelais en quelques mots les nombreux ser-
vices que Godron a rendus à sa ville d'adoption. Grâce aux
habitudes laboricuses contractées dès sa jeunesse, grâce surtout à son amour pour la science et à son désir d’être utile, il
trouva moyen de prendre, en dehors de ses fonctions officielles,
une part active aux travaux de nombreuses sociétés et commissions. L'Académie de Stanislas, la Société centrale d’'agriculture, l'école normale primaire, la bibliothèque de la ville,
Ie jardin botanique dont il fut plus de vingt ans le directeur,
le conseil d'hygiène, la délégation des écoles, trouvèrent en
lui un collaborateur précieux par ses qualités d'esprit et de
cœur.
|
« J'ai parlé du professeur, du médecin, de l'administrateur,
je laisscrai à une voix plus autorisée que
la mienne,
le soin
de retracer les grandes lignes de l'œuvre scientifique du
naturaliste, Cent quarante mémoires et ouvrages originaux
témoignent de F'activité d'esprit du savant botaniste que la
plupart des associations scientifiques de France et de l’étranger ont tenu à honneur de compter dans leurs rangs.
« Il y a quelques semaines, dans une conversation pleine
d'abandon, me retraçant les principales phases de sa labo-
ricuse carrière, il me disait: « Les grandes consolations de ma
vie, je les ai trouvées dans la famille et dans l'étude », et
me parlant avec un juste orgueil de celui qui porte si bien
son nom, il ajoutait en souriant : « J'ai eu deux grandes joies
« à vingt ans d'intervalle, — l'admission de mon fils à l'École
« polytechnique et ma nomination de correspondant de l'Ins« titut de France; l'une m'a rempli d’espérances qui se sont
« réalisées, — l'autre m'a apporté dans ma vicillesse une
8
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
—
APPENDICE.
121
« précieuse récompense d’un demi-siècle de travail consacré
« à l'avancement d’une science que je cultiverai jusqu'à mon
« dernier souffle. »
«< Cette double joic, il l’a connue jusqu’à son dernier jour.
Soutenu et encouragé dans les heures de douleur et d’angoisses par la tendresse de sa fille qui a veillé à son chevet
jusqu’à l'heure suprême, il a consacré les dernières lueurs de
son intelligence à ses études favorites; quelques jours avant
de succomber au mal qui l’étreignait, il prenait encore plaisir
à surveiller les expériences installées dans son jardin et à
nous en décrire les conditions et les résultats.”
« Ses enfants qu'il aimait tendrement, la Faculté, qui était
pour lui une seconde famille, et la science, ont eu ses dernières pensées, comme ils avaient partagé ses affections.
« Adieu, mon cher maître : le respect et l’émotion des nombreux amis accourus pour vous rendre les derniers devoirs
disent assez haut les regrets que vous laissez après une existence si bien remplie. Puisse l'hommage rendu à vos qualités
de cœur, à votre savoir, à la dignité de votre vie, adoucir la
douleur de vos enfants.
« Adieu!»
RAPPORT
SUR
L'ENSEIGNEMENT
DANS
LA
FACULTÉ
DES
ET
LETTRES
LES
DE
NANCY
EXAMENS
(1879-1880)
Chaque année, notre Faculté des lettres, comme la nef
sacrée de Salamine, se transforme tout en conservant le
même nom. Je suis aujourd'hui le seul qui demeure de sa
fondation. M, Lacroix, qui était venu, il y a vingt-six ans,
avec Ja colonie athénienne pour concourir à sa première fortune, ne nous appartenait plus depuis quelques années que
de nom. Désormais il prend sa retraite. Il restera du moins
professeur honoraire de notre Faculté, et il continuera, je
n'en doute pas, de l’honorer par les doctes travaux, auxquels
il veut consacrer sa verte vicillesse, Ces loisirs de la retraite,
en effet, pour qui peut en jouir à la fin de sa carrière, sont
réservés à ces études de choix, que dans le cours de nos fonetions nous sommes obligés d’ajourner, pour nous donner tout
enticrs aux devoirs de notre profession.
La chaire d'histoire de M. Lacroix est tout naturellement
dévolue à M. Dcbidour, qui l'occupe depuis un an à titre de
suppléant. M. Decbidour, qui était devenu ici même professeur titulaire de géographie, avait renoncé à cette situation
124
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
acquise, pour la suppléance de la chaire d'histoire,
où l'appelaient de préférence ses goûts et ses études.
Vous savez en outre que, dès les premiers mois de l’année
classique, M. Gcbhart nous quittait pour aller à la Sorbonne
partager l’enseignement de la littérature étrangère avec
M. Mézières, un de ses prédécesseurs à Nancy. Depuis long-
temps son talent lui marquait sa place à la Faculté
des
lettres de Paris; et ses études si originales et si brillantes sur
les arts et les lettres en Italie le prédestinaicnt à l’enseigne-
ment des littératures méridionales. Ce qui me console dans
ces pertes multipliées, c’est la fortune des collègues qu'on
nous enlève. Décidément notre Faculté de Nancy est en possession de recruter la Sorbonne et l'École normale. J'aurais
même presque à me plaindre à ce sujet de la rivalité de la
Faculté des lettres de Paris. Car, en même temps que
4. Gebhart, elle nous enlevait un jeune maître de conférences, M. Lichtenberger, qui avait fondé ici la conférence
la plus utile et la plus appréciée de langue et de littérature
allemandes, depuis longtemps réclamée dans notre ville frontière. La Sorbonne a tout pris à la fois, le maître et la chaire.
Espérons qu’on nous restituera bientôt cette conférence, qui
a sa place marquée ici.
M. Grucker nous fut envoyé de Poitiers, pour réparer ces
brèches. Mais au moment même où on l’appelait à Nancy,
pour remplacer à la fois M. Gebhart et A. Lichtenberger, il
était si profondément atteint dans sa santé, qu'il se trouvait
dans l'impossibilité de recucillir ce double héritage. Alsacien
de naissance et de cœur, il avait quitté Poitiers pour Nancy,
afin de se rapprocher autant que possible de sa chère Alsace.
I se flattait qu’en respirant l'air venu d'au delà des Vosges,
il allait recouvrer la santé. Mais il a dû attendre et prolonger
son congé. Aujourd'hui, grâce à Dieu, il nous revient vaillant
et plein d'espérance. La l'aculté a recouvré toutes ses forces.
Enfin le poste de secrétaire des deux Facultés des lettres
et des sciences étant devenu vacant, nous n'avons pu que
FACULTÉ
DES
LETTRES.
125
nous féliciter du choix du Ministre, qui voulait bien y appeler
l'honorable M, Gcorgel. Seulement nous aurions aimé qu’en
quittant sa chaire du lycée pour ces fonctions nouvelles, il
y trouvât une situation égale à celle qu’il sacrifiait.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement est double. Il se partage entre des
leçons publiques, destinées à entretenir, chez les esprits qui
en ont gardé le goût et Le culte, la flamme sacrée des études
libérales, ct des conférences d’un caractère plus intime et
plus pratique, particulièrement réservées à de jeunes maîtres
qui viennent sous notre direction se préparer à la carrière
des lettres ou à l'instruction.
LECONS
PUBLIQUES.
Philosophie. — M. Gérard, l'an dernier, a voulu étudier le
premier éveil et le développement successif des idées morales
dans la Grèce et la Rome antiques. Il était intéressant de surprendre, jusque dans les poèmes homériques, les premières
idées que la race hellénique s'était faites de l’âme humaine, de
sa destinée et de ses devoirs. De là, le professeur s’est attaché
à suivre les efforts des poètes, des sages et des législateurs,
pour dégager la morale des fables de la mythologie et du
dogme de la fatalité, qui longtemps l'ont travestie ou enveloppée de leurs sombres mystères. Socrate enfin, s'inspirant
de l’oracle d'Apollon, ou plutôt de son génie, retrouve tout
ensemble au fond de la conscience humaine la loi de notre
nature, le secret de notre destinée et les moyens d’y atteindre.
Désormais la grande voie cst tracée. Ses deux glorieux dis-
ciples, Platon et Aristote, ne font que l’élargir et l’éclairer
davantage de leur génie. Entre les écoles qui sont nées sous
leur double influence, M. Gérard s’est particulièrement atta-
126
|
SÉANUE
DE RENIRÉE.
ché à étudier parallèlement les évolutions de l’École stoïcienne d’une part, et de l'École épicurienne de l’autre, entre
lesquelles le monde antique s’est partagé, et à marquer leur
influence morale à travers la décadence de la Grèce et de
Rome. Mais surtout, dans le naufrage de la civilisation ancienne, il s'est arrêté avec une piété particulière à ce noblo
stoïcisme d'Épictète et de Marc Aurèle, qui aurait sauvé le
monde, si la sagesse humaine y eût suffi.
Littérature grecque. — M. Decharme a exposé les origines
simultanées de l'écriture, de la prose et de l’histoire en Grèce
au vi*siècle avant l’ère chrétienne. Jusqu'alors le souvenir
des grands événements ne s’y conservait que par les chants
des Rhapsodes, et ne restait gravé que dans la mémoire des
hommes. Mais l'écriture, apportée de Phénicie en Grèce, commence à s'y propager; moyen commode pour fixer le souvenir. Dès lors les logographes s’essaient à noter les faits contemporains. En Grèce, il n'est guère d'usage qui ne prenne
bientôt forme d'art Hérodote écrira en prose l'époque contemporaine de la guerre médique. C'est à létude de ce
monument que le professeur s’est particulièrement appliqué,
en s’aidant pour cela de toutes les lumières que lui prêtait
l'érudition moderne, non-seulement sur la Grèce ancienne,
mais encore sur la vieille Égypte et l'antique Assyrie. —
Combien M. Decharme cest un habile interprète dans toutes
ces choses de la pensée antique, c’est ce que l'Académie fran-
çaise vient de reconnaître avec éclat, en décernant l’un deses
plus beaux prix au livre publié par notre collègue sur la
Mythologie grecque. Félicitons-nous, Messicurs, de cette récompense, la plus haute que puisse ambitionner un savant ct un
léttré, et dont l'honneur rejaillit sur notre Faculté des lettres
et sur l'Université de France tout entière.
Littérature latine. — M. Campaux a retracé, l’an dernier,
l'histoire de l'apologue dans l'antiquité, mais non pas sans
jeter quelquefois un regard sur la fable moderne. Il nous a
montré
l'apologue
prenant
naissance
en
Orient,
ce pays
FACULTÉ
DES
LETTRES,
127
d'imagination et de despotisme, où il faut envelopper la
vérité dans des symboles pour éviter de choquer les puissants,
et raisonner avec des images pour s’accommoder à l'esprit de
ces peuples enfants. Là d’ailleurs l'homme vit en commerce
intime avec la nature; et les animaux, dont les instincts sont
fort en avance sur son industrie naissante, ont bien des
choses à lui apprendre dans la science de la vie. Ils seront
naturellement ses premiers précepteurs. Le professeur, après
avoir d'abord recueilli la fable à son berceau dans la Bible et
dans l’Inde, l'a suivie dâns ses transformations en Grèce
d'abord
et ensuite
à Rome,
où
Babrius
et puis Phèdre
lui
donnent une forme d'art, ct l’introduisent dans la littérature
classique. C'està l'œuvre du fabuliste latin, qu’il s’est attaché
avec le plus de complaisance, en Ie comparant avec notre
Lafontaine, soit dans la morale qu'il tire de ses fables, soit
dans la peinture de la nature qui en est le théâtre, ou des
animaux qui en sont les acteurs.
Littérature française. -— Revenant cette année aux origines de notre littérature, nous avons assisté à l’admirable
renaissance de l'esprit humain au xn° siècle. Après trois
siècles d'une nuit profonde, tout fait explosion à la fois. Pendant que la France féodale donne Ie signal de la croisade,
et entraîne l'Europe à la délivrance de la Terre-Sainte, les
écoles de Paris deviennent comme Île foyer de la lumière du
monde. Abélard sera l’éloquent champion du rationalisme,
saint Bernard l'irrésistible docteur de Ja foi. Autour d’eux,
réalistes et nominalistes remuent les éternels problèmes de
la métaphysique. Par les priviléges qu'il accorde à l’Université de Paris, Philippe Auguste y fixe pour des siècles
cette royauté de la science. Mais rien surtout n'égale la
fécondité poétique de cette époque. Nons avons vu avec
quelle profusion l'éclatant souvenir de Charlemagne fait
éclore les chansons de Geste. Mais à ces poèmes héroïques
du cycle carlovingien, comme aux poèmes romanesques du
cycle breton, il a manqué, pour produire une œuvre compa-
128
SÉAXCB
DE
RENTRÉE,
rable à l'Épopée homérique, un poète de génie, et une langue
capable d'en égaler les inspirations. Du moins ces grands
poèmes éclairaient pour nous d'une curieuse lumière l’histoire du monde féodal, et surtout cette merveilleuse institution de la Chevalcrie, qui, toute chimérique qu’elle fut dans
son rêve, demeurera l'éternel honneur de la France du
moyen âge.
Littérature étrangère. — M. Gebhart, disais-je au début
de mon rapport, n’a fait que commencer son cours sur les
comédies de Shakspcare. Dès les premières semaines de
janvier, il nous quittait pour la Sorbonne. J’ajoutais que,
presque en même temps, on nous enlevait le jeune maître
de conférences qui était venu, depuis deux ans, partager
avec M. Gebhart l’enseignement des littératures étrangères.
M. Lichtenberger venait de commencer lui-même une curieuse étude de l'œuvre de Gœthe, commentée par sa biographie. Il avait organisé, en même temps, une conférence
de langue et de littérature allemandes pour préparer nos
jeunes maîtres à l'agrégation et au certificat d'aptitude des
langues
puis son
Recteur
fesseurs
vivantes. Cette conférence, si utile, est restée, dedépart, suspendue jusqu’au mois de mai, où M. le
a demandé qu'on chargeât un de nos jeunes prod'allemand du lycée, M. Veyssier, de la reprendre.
Celui-ci s’est acquitté de sa tâche intérimaire à la satisfaction
de tous, et a marqué ainsi son aptitude à l’enseignement supérieur.
Histoire. — M. Debidour a mené de front, pendant toute
l’année, deux cours distincts. Dans l’un, destiné à un auditoire plus restreint, il étudiait la situation de la France au
xiv° siècle, ct les’efforts de la royauté pour créer une administration régulière au milieu des ruines de la guerre de
Cent ans. Le règne de Charles V, si justement surnommé
le Sage, est comme une éclaircie entre deux orages. La
France semble renaître sous ce règne réparateur.
Elle se
crée une armée, une flotte, une industrie, des finances; elle
FACULTÉ
DES
LETTRES,
129
montre déjà la fécondité infinie de ses ressources, mais pour
retomber bientôt dans l’abîime pendant le règne déplorable
de Charles VI, l’insensé. De ces études, le professeur à tiré
un petit livre fort intéressant. C’est une Histoire de Du
Guesclin à l'usage de la jeunesse, où se concentre tont l’héroïsme de cette époque. — Dans son grand cours, le professeur s’est complu à prendre à revers le règne de Louis XIV, Si
la France, jusqu'à présent, s'était trop glorifiée de ce règne
splendide, qui avait achevé sa grandeur et celle de Ia monarchie, M. Debidour a cru devoir réagir contre les excès
de cctte idolâtrie et montrer les vices intimes de ce despotisme à outrance, dont l'éclat avait trop dissimulé les misères
et les périls. El a refait cctte histoire du grand sièele au point
de vue de l’opposition; et en racontant successivement la
Fronde, le procès de Fouquet, les grands jours d'Auvergne,
la persécution des Jansénistes, la révocation de l'Édit de
Nantes et ses suites douloureuses, il a étalé les plaics se-
crètes et dévoilé les germes de dissolution sociale qui fer-
mentaient
sous cette apparence si brillante. Chaque
siècle
refait ainsi à sa façon l'histoire du passé, C’est de ces contra-
dictions plus ou moins passionnées, que finit par se dégager
avec le temps l’impartiale histoire, qui, sans dissimuler les
faiblesses ct les misères inhérentes à toutes les choses humaines, sait reconnaître aussi et consacrer la vraie grandeur
ct les bienfaits durables.
Géographie. — M. Zeller, suppléant de M. Rambaud dans
cette chaire, a pris possession en maître de cet enseignement
nouveau, Âvec un heureux instinct, il s’est tout d'abord
attaqué à l'Afrique, ce mystérieux et immense continent,
dont on ne connaissait guère jusqu'ici que les côtes, et dont
de hardis explorateurs nous révèlent, d'année en année, les
merveilles. Nous avons fait avec lui un voyage de découverte
du plus grand intérêt. Là où l'on ne s'attendait qu’à trouver
des déserts brûlés du soleil, on découvre de vastes lacs, des
fleuves magnifiques coulant à travers des forêts aussi vieilles
180
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
que le monde et des vallées d'une admirable fertilité.
L'homme seul y est ennemi. Il faut que le christianisme
l'amène à la civilisation et à l'humanité. Le professeur, tout
plein de ses études récentes et des émotions de sa découverte, en gardait dans sa parole je ne sais quelle fraîcheur
d'impression et quelle chaleur communicative et pénétrante
qui gagnait tout son auditoire,
CONFÉRENCES.
À côté de ces cours librement ouverts au publie, on sait
que depuis longtemps déjà nous avons organisé ici, sur le
modèle de l'École normale, des conférences où nous formons
des maîtres pour l’enseignement et les préparons à la licence
ès lettres et à l'agrégation. Tâche plus modeste sans doute,
mais non la moins fructueuse.
Dans ces conférences, nous avons été secondés à merveille
par les Maîtres de conférences qu'on nous a adjoints,
MM. Riemann et Krantz, pendant toute l'année; M. Zichtenberger jusqu’au jour où on nous l’a repris. AÏ. Æiemann,
malgré sa jeunesse, est déjà un maître consommé pour la
philologie grecque et latine. M. Krantz, chargé d'une conférenec de
littérature française, est un guide d'un tact
excel-
lent pour apprécier les qualités diverses des esprits qu'il
dirige et accommoder à la nature de chacun ses judicieux
conseils. Je ne puis gucre, ici, que faire mention de M. Homolle, dont les études épigraphiques ont un caractire tout
spécial, et qui, d'ailleurs, après avoir à peine ouvert ses conférences, retournait, comme l'an dernier, à Délos pour y
poursuivre ses fouilles savantes.
Pour la préparation de la licence, deux professeurs se
sont occupés de l'étude du grec, MM. Decharme et Riemann;
deux de l'étude du latin, MM. Campaux ct Gérard, et deux
de létude du français, MM. Benoît et Krantz.
FACULTÉ
DES
LETTRES.
131
Ces conférences ont été suivies par 7 boursiers de licence,
G maîtres répétiteurs du lycée de Nancy, 5 maîtres auxiliaires,
5 jeunes gens se préparant librement à l’enseignement, et
enfin par quelques élèves de la Faculté de droit, qui avaient
assez fait d’études Httéraires pour les aimer et pour souhaiter
d'y ajouter la consécration de la licence. C’est un groupe de
25 à 30 jeunes gens qui prennent ainsi à nos exercices une
part active. Chaque année de l'École normale n’en compte
pas davantage. Ajoutons que jamais, jusqu'ici, nous n'avions
recruté une élite plus généralement distinguée. Mais outre
cet enseignement direct, notre action s’est étendue, par correspondance, sur 22 professeurs ou maîtres répétiteurs, dispersés dans Le ressort de notre Académie et au delà, qui ont
réclamé nos conseils et nous ont envoyé leurs compositions,
Dans ces conférences, nous exerçons nos jeunes gens à
l'étude et à la critique des textes, à l'exposition orale, à La
discussion de questions littéraires, mais surtout à la compo-
sition et à l'art d'écrire. Dans l’explication des auteurs, ils
apprennent à les serrer de près, de manière à savoir nonseulement ce que c’est que le grec, le latin et le français,
mais encore à connaître la langue de chaque auteur et à
pénétrer les secrets de son style. Dans les exercices de composition, on leur enseigne à entrer dans une pensée littéraire,
à en discerner le sens et la portée, à la développer avec méthode et avec suite, à chercher le vrai, à aimer le bon sens,
à renoncer au culte de la phrase et à se guérir de la déclamation et de la rhétorique. En donnant à toutes ces études
un fondement solide d'érudition et de philologie, nous n’en
abusons pas. Nous nous gardons bien de supprimer le talent;
mais
nous
nous
plaisons,
au
contraire,
à voir
se déve-
lopper, chez nos jeunes gens, cette fleur d'élégance, cette
délicatesse de goût, cet instinct artistique, qui est un des
priviléges et une des gloires de l'esprit français.
Quand je quittais, autrefois, l'École normale, où j'avais été
maître de conférences, pour venir fonder à Nancy la Fa-
132
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
culté des Jettres, je souhaitais que cette Faculté nouvelle,
tout en contribuant à propager en ce pays le goût et La culture des choses de l'esprit, devint en même temps une École
pour préparer des professeurs à l'enseignement secondaire.
Je m'étonnais que, jusqu'ici, l'État n’eût pas songé davantage
à tirer parti des ressources que lui offraient pour cela les
Facultés, et qu’en dehors de son École normale, les aspirants
au professorat ne trouvassent nulle part aucune direction
pour leurs études. Tourner au moins en partie vers cet
objet le haut enseignement des lettres fut dès lors pour moi
une idée fixe.
Aussi ai-je le droit de dire que notre Faculté de Nancy
a devancé par son initiative toutes Îles mesures libérales
généralisées ensuite par l'administration supérieure. Tout
d'abord, en effet, nous organisions des conférences préparatoires pour la licence; et, par correspondance,
nous éten-
dions au loin cette direction aux maîtres du dehors. Nous
sollicitions l'institution de maîtres auxiliaires, qui, en même
temps qu'ils allégeaient au lycée la tâche des maîtres répétiteurs, avaient plus de loisir à consacrer à leurs études.
Pour leur recrutement, nous établissions un concours. Mais
ce n'était pas assez. Sur notre demande obstinée, des bourses
de licence furent créées. Comme
la promotion de boursiers
que nous avait donnés le concours de l'an dernier, dépassait
nos meilleures espérances, ce nous fut une excellente occasion pour demander des bourses d'agrégation. C'est ainsi que
notre ambition croissait avec notre fortune. La licence ne
nous suffit plus. Dans la voie d’études où nous avons mis ces
jeunes disciples, nous voulons les suivre jusqu'au concours
qui leur ouvre la porte des lycées.
Voilà plusieurs années déjà, que MM. Decharme et Riemann ont organisé, le jeudi, une série de conférences pour
la préparation de l'agrégation de grammaire, On y vient de
presque tous les colléges de l’Académie. Dans ce concours,
nous comptons déjà de nombreux succès. Cette année, c'est
FACULTÉ
DES
LETTRES.
133
M. Arnauld, professeur de rhétorique au collège de Lunéville et l'un des disciples les plus assidus du jeudi, qui a été
reçu le 3° sur 24 agrégés. M. Gérard, de son côté, se chargeait
bénévolement, cette année, de diriger les études et les exercices de plusieurs jeunes professeurs de notre Académie en
vue de l'agrégation de philosophie; et M. Veyssier reprenait,
après une longue interruption, la conférence organisée par
M. Lichtenberger pour l'agrégation des langues vivantes.
Ces efforts, soutenus ct multipliés, nous ont valu, de Ja part
de l’administration supérieure, un intérêt particulièrement
bicnveillant, dont je suis heureux de lui témoigner ma profondereconnaissance. M. le Ministre de l'instruction publique,
en effet, en créant récemment des bourses d’agrégation, a
fait à la Faculté de Nancy, dans la répartition de ces bourses,
la part la plus généreuse. Trois de nos licenciés de la session de juillet, MM. Muller, Maldidier et Dessez, ont obtenu
une bourse d’agrégation de philosophie ; deux, MM.
Oudinot
ct Galland, une bourse d’agrégation de grammaire; un,
M. Wever, une bourse d'agrégation des lettres. D'’anciens
élèves de la Faculté, MM. Priétrement, professeur au lycée de
Lorient, et Ælubeaux, professeur au collége de Remiremont,
ont pareillement sollicité et obtenu une bourse pour l’agrégation de grammaire, et viennent reprendre leurs études
près de nous. M. Braun, professeur de rhétorique au collége
de Mirecourt, nous revient aussi comme boursier d’'agrégation; mais, comme M. Wever, c'est au concours pour les
classes supérieures qu’il prétend. Nous y étions moins préparés; mais nous tâcherons d'y pourvoir.
Pour l'agrégation de grammaire, il nous suffira de donner
à un enseignement, depuis lougtemps déjà organisé, un plus
grand développement, — Pour l'agrégation de philosophie,
M. Gérard, qui avait déjà pris l'initiative de cette préparation, trouvera en outre, cette année, une précieuse collaboration chez M. Krantz, si bien prédestiné Jui-même par ses
études et par la vocation de son talent à le seconder dans
134
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
cette tâche supérieure. — Enfin, si l'agrégation des lettres
n'était pas entrée d’abord dans notre plan général d'études,
chacun de nous voudra contribuer à lui faire dans son enseignement une part qui réponde à son importance, et fêter sa
bienvenue. Certes, la Faculté n'épargnera aucun cffort, pour
répondre à la généreuse confiance dont l'Université l'honore.
Elle est vraiment devenue ainsi une succursale de l'École
normale. Mon ambition est satisfaite ; etje pourrai me retirer
en paix, après avoir vu ainsi se réaliser, l’un après l’autre,
tous les rêves d'avenir que j'avais formés pour elle.
ÊXAMENS.
—
FRACCALAURÉAT
ÈS
LETTRES.
Dans le cours de l’année classique 1879-1880, 676 candidats se sont présentés aux diverses épreuves de l'examen :
433, pour la première partie et 243 pour la seconde (49 de
moins que l’année précédente). Outre les élèves du ressort
de notre Académie, il nous en vient tonjours un assez grand
nombre des départements voisins; quelques-uns même encore
de l'Alsace ; quoique cette dernière source, si abondante dans
les premiers temps de l’annexion, se soit peu à peu tarie.
Premier emamen. — Sur les 433 candidats du premier
degré, 179 ont été éliminés à l'épreuve écrite; 52, à l'épreuve
orale [un peu plus que moitié (53 p. 100)]; et 202 ont été
déclarés admissibles.
C'est toujours l'épreuve écrite, avec son discours latin ct sa
version latine, qui nous donne la plus exacte mesure d’études
régulières, et témoigne le mieux de la valeur de toute l’instruction classique des candidats. Quelque médiocres, en effet,
que soient la plupart de ecs discours pour le fond et pour la
forme, un juge expérimenté sait là-dessus apprécier le profit
que ces jeunes esprits ont tiré de leur commerce avec les
écrivains antiques, soit pour y développer leur intelligence
et Icur âme, soit pour y apprendre l’art d'écrire. Si le discours
FACULTÉ
DES
LETTRES,
135
français, qui va être substitué désormais au discours latin, est
plus favorable au talent naturel, je doute qu'il constate aussi
bien le mérite solide et la vertu acquise. Pour le choix des
sujets, le nouveau programme nous mettra assurément bien
plus au large. Nous ne serons plus obligés de nous enfermer
dans les licux communs de l’histoire grecqne et romaine,
que nos candidats ont si vite oubliée, Mais du moins c'était
pour nous un dernier moyen de faire figurer encore à l'examen dun baccalauréat cette histoire de l'antiquité classique,
dans laquelle nos enfants avaient passé les meilleures années
de leur adolescence.
À l'épreuve orale, disions-nous, 52 candidats (sur 254, qui
y avaient été admis) ont encore succombé. C’étaient pour la
plupart des douteux, auxquels on avait voulu réserver cette
chance suprême. Le latin est assez bien expliqué à la preimière vue. Le grec pareillement à gagné à être limité à un
petit nombre d'ouvrages : les élèves peuvent s’y mieux préparer, et Îles examinateurs s'y montrer plus exigeants.
L'étude des auteurs français semble aussi trouver de plus en
plus sa place dans les exercices de rhétorique. Mais, pour les
questions de littérature, les élèves paraissent souhaiter un
programme au moins sommaire, qui les protège contre les
inégalités d’examinateurs différents. L'histoire ct la géographie laissent toujours à désirer; on sent trop que, dans nos
moindres établissements d'instruction publique, cet enseignement n'est pas au niveau des programmes. II serait équitable
sans doute de tenir compte à chaque candidat des ressources
qu'il a eucs pour s'instruire dans la maison à laquelle il
appartient, et d'y proportionner nos exigences. Mais c’est
une mesure arbitraire, d'une application difficile.
Des 202 candidats admis à franchir ce premier degré du
baccalauréat, 45 lont été avec la mention assez bien, et 157
avec la note passublement.
Second examen. — Ici la proportion des candidats définitivement admis au grade est un peu plus élevée. Sur 248 qui
136
SÉANCE
DE
REXTRÉE.
se sont présentés, 162 en effet ont été admis à l'épreuve orale
(66,6 p. 100), et 129 reçus enfin bacheliers ès lettres (53
p. 100).
Un seul, M. Riemann, le frère de notre jeune collègue, a
obtenu la note bien;
26 ont été admis avec la note assez bien ;
102, avec la note passablement.
Le jury d'examen a été heureux de constater ici dans
l'ensemble des épreuves une amélioration sensible, quand il
compare les résultats de cette année avec ccux des années
précédentes. La proportion des candidats définitivement
admis s’est élevée, en effet, de 45,45 à 58 p. 100, et la proportion des admissibles à l'épreuve orale présente une amélioration analogne.
La dissertation philosophique atteste en général des con-
naissances plus
sûres
et plus de réflexion.
Ce
n’est pas
cependant qu'on ne puisse toujours y reprendre le défaut de
précision dans les idées et dans l'expression, et une tendance
trop facile à sortir du sujet, quand on s'y trouve insuffisant,
pour se jeter sur des question voisines. Mais c'est 1à un mal
qu'on ne guérira jamais complètement, — À voir aussi diminuer sensiblement le nombre des élèves éliminés pour la
version allemande, on peut conjecturer qu'il y a de même
progrès à cet endroit.
Mais à l'épreure orale, sans dictionnaire, on s'aperçoit toujours que la plupart des candidats ont commencé tardivement
létude de l'allemand, et l'ont poursuivie sans une application
suffisante.
Ils
pratiquent
encore
cette
langue
comme
une
langue morte ; ils la traduisent, mais ne la parlent pas. Aussi
leur vocabulaire cst-il bien court. — On regrette aussi, dans
l'interrogation sur les matières de philosophie, que les élèves
ne soient pas davantage exercés à la parole. C’est un défaut
trop général de notre éducation classique; le rôle de l'élève
y cst trop passif. À l'examen oral, ils s’en ressentent ; peu de
méthode, expression cmbarrassée; plus de mémoire que de
FACULTÉ DES LETTREX,
137
réflexion. — 1l y a progrès marqué assurément pour l’histoire
et la géographie. — Mais l’examinateur des sciences se plaint
toujours de ne trouver chez la plupart des candidats que des
connaissances hâtives, dont ils ne paraissent souvent comprendre ni l'esprit, ni l'enchaînement.
Que le premicr examen ne nons ait permis d'admettre que
202 candidats sur 433 qui s’y sont présentés; que le second
ne consacre définitivement que 129 bacheliers sur 243, c'est
là une proportion qui me préoccupe toujours ct m'afflige. Sans
doute, la statistique générale des examens nous présente à
peu près partout la même mesure. Je crois même qu'à Nancy
le chiffre des admis est plus élevé que dans la plupart des
autres Facultés. Toutefois, cela ne calme pas mes scrupules.
Sommes-nous done trop sévères? Est-ce aux candidats qu'il
faut s'en prendre? est-ce à notre système d’études? est-ce
au programme de nos examens? Je ne sais. Mais, quelque
inconvénient qu'il y ait à remanier sans cesse l’organisation
de notre enseignement secondaire, je conçois bien qu'on
cherche toujours une meilleure assiette de nos études, puisqu’elles semblent par leurs résultats actuels répondre si imparfaitement aux dispositions générales et aux besoins des
esprits. Aura-t-on trouvé, dans la refonte récente des programmes, cette combinaison plus heureuse, qui accordera
micux avec les aptitndes de notre jeunesse ct Les nécessités
de notre temps les traditions immortelles du génie français ?
Je le souhaite vivement, et je me plais à l'espérer. Mais
j'avoue que j'avais surtout attendu de cette réforme, qu'on allégerait un peu le bagage, dont on surcharge aujourd’hui Pesprit
de nos enfants. Car, en vérité, que n'a-t-on pas fait entrer dans
le cadre encyclopédique de notre instruction secondaire: les
langues vivantes à côté des langues anciennes, avec l'art
d'écrire et de composer, l'histoire et la géographie, la philo.
sophie et ses systèmes anciens et modernes, la cosmographie,
les mathématiques, la physique et la chimie, et par surcroît
encore récemment
les sciences
naturelles ; comme
s'il fallait
138
SÉAXCE
DE
RENTRÉE,
qu'un jeunc homme, en sortant du collége, n’eñût plus rien à
apprendre.
C'était
trop.
On
a réparti
autrement
Ie fardeau,
mais peut-être fallait-il l'alléger davantage.
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LETTRES,
À l'examen du baccalauréat ès lettres, nous avons à juger
les élèves de nos lycées et colléges. À l’examen de licence, ce
sont pour la plupart nos propres élèves, qui viennent nous
demander ce grade destiné à leur ouvrir l'accès de l’enscignement public.
Jamais jusqu'ici la licence ne nous avait offert des concours
plus nombreux et plus distingués.
! 51 candidats, cette annéc, se sont présentés à l'épreuve: 10
à la session de novembre 1879, et 21 à la session de juillet
1880. Sur ce nombre, 15 ont été déclarés admissibles, et 13
définitivement admis (42 p. 100).
FACULTÉ
DES
LETTRES,
C’est, dans la session de novembre
MM.
Bourcier,
139
:
professeur au collége de Neufchâteau ;
Penprieear, bourcier de la Faculté;
Mer,
id.
Et dans la session de juillet 1880 :
MM.
Ocvpixor, boursier de la Faculté;
MuLLER,
id.;
Maspipier,
id.;
(rALLAND,
maître auxiliaire au lyeée de Nancy:
Dessez, boursier de I4 Faculté;
l'abbé Durzor, élève de l'Université de Lille;
Duricu, professeur libre;
AvBrior, maître répétiteur au lycée de Nancy;
Tiiéey, professeur au collége de Commerey;
Wave,
Les premiers
boursier de lu Faculté,
au moins
de ces licenciés auraient soutenu,
je pense, avec honneur la concurrence des élèves de l'Ecole
normale. Quelle bonne fortune pour nous, au moment même
où l’on instituait les bourses d’ayrégation, pour faire suite aux
bourses de licence? Il nous serait permis de suivre jusqu’an
bout ces vaillants jeunes gens dans la voie où nous les avions
engagés. Nous avons dit plus haut que six d’entre eux ont
demandé et obtenu ces bourses nouvelles. Voilà un bataillon
d'élite, pour tenter une première fois la fortune. Dans nos
autres licenciés, l'Université cest assurèc de trouver des professenrs instruits et dignes de sa confiance. Ceux-ci même,
nous les invitons, à ne point s’en terÿr là, mais à prétendre à
leur tour à l'agrégation.
DocroraT.
Nous n'avons point cu à décerner cette année le grade de
docteur. Si
les soutenances
de thèses sont rares
dans
notre
Faculté, du moins elles sont mémorables. J'écarte, en effet, les
thèses médiocres, et la plupart de celles qui valent mieux,
140
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
vont d'ordinaire chercher à la Sorbonne une fortune plus
éclatante. Il arrive parfois cependant que des candidats des
plus distingués tiennent à honneur de recevoir de nous le
titre de docteur. On sait à quel haut prix en effet nous mettons
ce grade,
qui
ouvre
aux
professeurs* l'enseignement
supérieur des lettres. L’estime que nous avions témoignée
pour les thèses de AL l'abbé Mathieu, notre dernier docteur,
a été glorieusement confirmée par l'Académie française, qui
lui a maintenu encore cette année son second prix Gobert.
Prochainement, c'est M. l'abbé Gillet, supérieur du petit
séminaire de Reïms, qui souticndra devant nous ses thèses,
dont l’une est une étude originale sur Le Tellier, l’archevêque de Reims,si mêlé aux affaires de l'Église gallicanc au
siècle de Louis XIV.
Voilà Ie tableau des divers devoirs, entre lesquels la F'aculté partage sou activité pour ainsi dire extérieure. Est-ce
tout ? Non pas. En dehors de ces devoirs, chacun de nous
collabore plus ou moins à des Revues savantes ou littéraires,
ou pubiie quelque ouvrage sur l'objet actuel de ses études,
ou encore amasse les matériaux de quelque œuvre future, qui
doit couronner sa carrière. H n'est guère d'années où nous
ne puissions nous glorifier d’un prix de l’Institut, décerné à
quelqu'un de nos collègues. Ces succès coustants soutiennent
au dehors avec éclat de bon renom de notre Faculté des
lettres, ct montrent que notre enseignement n'est pas limité
à l'enceinte de ces murs, mais intéresse tout le monde savant.
RAPPORT
SUR
LE
CONCOURS
LITTÉRAIRE
DE LA FACULTÉ
Cette année,
comme
DES
INSTITUÉ
LETTRES
ENTRE
DE NANCY,
LES
ÉLÈVES
1880.
l'an dernier, la Faculté des lettres,
pouvant disposer de deux annuités
pour le Concours littéraire
FACULTÉ
DES
LETTRES.
141
institué par le conseil général de notre département, a proposé deux questions distinctes, qui s'adressent à deux catégories différentes de concurrents : une question de pure ceritique littéraire pour les élèves spéciaux de nos conférences;
ct une autre de philosophie ct d'histoire du droit à l’adresse
particulière de nos élèves de notre Faculté de droit, qui se
rattachent, au moins par leurs inscriptions, à la Faculté des
lettres.
Pour la première question, nous proposions d'étudier, d’après la grande épître d’Ilorace ct le dialogue de Tacite sur
les orateurs, la Querelle des Anciens et des Modernes, qui
avait divisé les lettrés de Rome au siècle d'Auguste et des
Antonins. Pour la seconde, nous demandions une étude philosophique et historique du traité De Legibus de Cicéron.
Chacune de ces questions nous a fourni quatre mémoires,
centre lesquels les prix ont dû être répartis d'une façon fort
inégale, selon la valeur intrinsèque de ces mémoires et le
talent de leurs auteurs.
Pour traiter la question de l’œuvre de Cicéron, il aurait
faïlu toute la science et la maturité de nos docteurs en droit,
ou
tout au
moins
des aspirants
au doctorat.
Mais nous n'a-
vons eu ici, pour concurrents, que des étudiants de première année, qui s’y sont portés avec une louable émulation
sans doute, mais sans préparation suffisante,
|
Le premier livre seul, où Cicéron, pour retrouver au fond
de l'âme humaine les principes éternels de la morale et des
lois, s'inspire du traité même des Lois de Platon, mais
sur-
tout prend pour guides les maîtres de l’école stoïcienne, ce
premier livre, dis-je, a été seul l’objet d'une étude plus ou
moins complète. On y sent des esprits généreux, qui ont su
profiter de leurs études philosophiques. Mais lorsque Cicéron,
dans les deux livres snivants, descend de ces hautes généralités pour en chercher l'application et l'exemple dans les
lois même de son pays, ces jeunes esprits ont été déconcertés.
Ils ne sont pas assez familiers, en effet, avec la science de
142
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Rome et son histoire. [ls ne se sont pas même avisés de consulter Montesquieu.
Qu'il eût été curieux cependant, dans l'analyse du second
livre, où Cicéron traite du droit religieux, de nous montrer
la vicille Rome tout enveloppée encore dans les langes de
cette mystérieuse civilisation
sacerdotale
de l'Étrurie,
dont
clle ne s'est jamais entièrement dépouillée? Sa législation,
en effet, en gardera toujours un caractère profondément religieux. Le patriciat y formera une sorte de caste. Ses magistrats seront des prêtres. Les augures domineront la politique.
On sent bien que Rome, soumise par Porsenna, est restée,
en grande partie, unc ville étrusque. Elle conserve, dans sa
loi des XII tables, la sombre majesté de cette religion des’
tombeaux. Aussi devait-on consulter, ici, l'ouvrage d'Otfried
Muller sur l'Étrurie, et l'ATistoire romaine de Niebuhr.
Et, lorsqu'au ITI° livre Cicéron, reprenant une à une
les institutions politiques et les magistratures de la république romaine, en admire la sagesse et l'équilibre, faut-il
s'étonner de l'enthousiasme mélancolique avec lequel ce
grand citoyen contemple et voudrait retenir’dans leur ruine
ces institutions, qui ont fait jadis la grandeur de sa patrie?
À l'exemple de Platon, il avait entrepris d’esquisser le tableau d’une république idéale; mais,
moins
chimérique que
Platon, dominé d'ailleurs par l'instinct de son patriotisme et
par le génie pratique de son pays, il ne sait encore rien rêver
de mieux que cette constitution de la république romaine,
si longtemps florissante dans la paix ct dans la guerre. Il en
voudrait réveiller la religion dans les âmes, Regrets superflus! Cette constitution, usée et rompuc par une longue
anarchie, aujourd'hui que Rome en même temps est la reine
du monde, ne saurait plus s'accommoder au gouvernement
de l'univers. Aussi, peut-on dire que le De Legibus est comme
le testament suprême et léloge funèbre de la république
romaine,
Parmi les mémoires
présentés sur cette question,
la IFa-
FACULTÉ
DES
LETTRES,
143
culté a cru. devoir en distinguer deux et encourager leurs
auteurs, Le premier porte pour devise une sentence de
Leibniz : Dans la science du droit, si l’on veut donner une
idée pleine de la justice humaine, à faut la tirer de la justice
divine comme de sa source. C'est l’œuvre d’un esprit jeune
encore, mais plein d'espérance. L'érudition du sujet lui
manque; mais il a des idées et le sentiment du style. Il a
entrevu, du moins, un instant, le profond contraste que fait
l'esprit positif du Romain avec le génie spéculatif de la
Grèce, et le caractère tout pratique de la constitution romaine, qui est néc et s’est développée avec le temps, sous
l'empire même des circonstances, chez le peuple le moins
chimérique qui fût jamais. L'œuvre, du reste, se lit avec
intérêt; elle est bien composée, distribuée méthodiquement
et écrite avec soin dans un style à demi oratoire, où l'on est
heureux de rencontrer des promesses de talent. L'auteur
est M. Manuel Fourcade, élève de première année à la Faculté de droit.
C’est encore à un élève de première année de la même
Faculté, à M. Henri Martin-Dugard, qu'appartient Ie second
mémoire
distingué
par
la Faculté.
Ce
mémoire,
qui
porte
pour devise Soy de un Dueno, Je n'ai qu'un maître, est une
œuvre fort inégale, avec d'excellentes pages et des parties
bien faibles. L'auteur n'a rien voulu sacrifier des matériaux
qu'il avait amassés, La seconde partie de son travail surtout
n'est plus qu'une analyse prolixe du second et du troisième
livres de Cicéron. Le jeune philosophe n'y était pas assez
préparé. Si la première moitié de son mémoire était écrite
avec simplicité, netteté, et même avec quelque agrément;
dans la seconde, on sent la fatiouce; la pensée se perd souvent
dans une phrase vide. C'est dommage. IF ÿ avait là des
études, de l'esprit et du talent. Aussi, nous a-t-il semblé
équitable de décerner au moins, au jeune auteur, une mention
‘honorable. Mais nous rappelons, à nos concurrents d'aujourd'hui et de l'avenir, que, dans ces mémoires, nous voulonstout
it
SÉANCE
DE
RENTIUÉE.
ensemble, avec des études solides pour le fonds, une œuvre
de style.
Pour l’antre question, les deux mémoires, qui ont été jugés
dignes d'un prix, sont d'une valeur bien supérieure. On a
affaire ici à des jeunes gens bien plus exercés à la critique,
à la recherche des sources antiques et à l’art d'écrire.
Ce n'est pas au XvI1' seulement, que la Querelle de la supériorité des anciens sur les modernes, ou des modernes sur
les anciens, à partagé et passionné la république des lettres.
Horace nous apprend combien cette querelle était vive déjà
sous le règne d'Auguste. Si la poésie latine, en effet, sous
la main de Virgile et d'Horace, avait alors acquis une beauté
de forme incomparable, elle n'avait plus cependant ce souffle
héroïque et généreux qui l’inspirait jadis aux beaux jours
de la République, et qui depuis s'était éteint au milieu des
orages où avaient sombré les institutions antiques et la liberté, On opposait donc ces poëtes d'autrefois, dont la langue
était rude et inculte sans doute, mais dont l'inspiration était
large et puissante, à ces beaux esprits du jour, à ces poëtes
courtisans, à ces curieux ÂAlexandrins, qui mettaient toute
leur industrie dans le soin minutieux du style. La passion
politique se mêlait encore à ces débats. Alors que l’opposition politique était impossible, tous ceux qui regrettaient
la liberté orageuse d'autrefois, féconde en grandes pensées
ct en vertus héroïques, se réfugiaicnt dans cette opposition
littéraire.
L'étude du dialogue de Tacite sur l'éloquence ramène la
même question, mais un siècle plus tard, ct sous un autre
aspect, Qu'est-ce, en effet, que cet ouvrage, sinon la comparaison de l’éloquence latine, telle qu’elle était devenue sous
l'empire, avec la grande éloquence, telle qu’elle avait brillé
à Athènes et à Rome aux jours de la liberté? Tandis que
les oratcurs d'autrefois, inspirés et portés par de grands
sujets, étaient à la fois pour le fond ct le langage dans le
vrai, le naturel et le grand, les déclamatcurs de l’empire ne
FAUULTÉ
peuvent plus intéresser que
curiosités du style.
DES
LETTRES.
145
par les abus de l'esprit et les
Parmi plusieurs excellents mémoires, que nous avait valu
cette vaste question, deux surtout nous ont tout d'abord
frappés par l'étendue des recherches ct le talent de leurs
auteurs. L'un et l’autre sont l’œuvre de deux boursiers de
Hcence de notre Faculté.
Le premier, M. Muller, qui avait pris pour devise la bou-
tade de Molière : Les anciens, Monsieur, sont les anciens, et
nous sommes les gens d'aujourd'hui, est, tout ensemble, un
vrai savant ct un esprit philosophique d’une rare vigueur.
Aussi a-t-il su faire entrer aisément, dans son large cadre,
presque toute l'histoire de la poësie ct de l’éloquence romaines. C’est une abondance merveilleuse de faits, de citations, d'idées, mais que l'auteur manie et range le plus
souvent avec une pensée dominante, pour les faire concourir
comme
autant de preuves à son argumentation. On s’instruit
vraiment à lire son travail, tant il est semé d’aperçus curieux et originaux, de vues judicieuses, d'appréciations fines
et pénétrantes sur l'esprit romain et sur le caractère propre
des divers auteurs. On regrette seulement que M. Muller
n'ait pas eu assez le temps de se relire, de retrancher certaines digressions qui ralentissent sa marche, ct de corriger
maintes négligences de rédaction. Malgré ces défauts, il a
les qualités essentielles de l'écrivain. Il lui sera facile, avec
quelques retouches, de faire de son travail une œuvre excellente qui, plus tard, peut devenir une thèse très-distinguée
pour le doctorat. Assurément, cela formera un épisode bien
neuf ct bien instructif dans l'histoire de la littérature latine.
Le mémoire de M. Wever, qui a pris spiritucllement pour
devise le vers d'Ovide :
Hanc lien Deus ct melcus natura diremit,
n'a pas autant de solidité, sans doute, que celui de M. Muller;
mais il se lit avec bien de l'agrément. C'est l'œuvre d'un
L'ACULIÉS.
1)
146
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
esprit élégant, facile et gracieux, qui se joue avec aisance à
travers son sujet, de façon à nous faire illusion et à se faire
illusion à lui-même. La composition, assurément, en paraît
habile, et le sujet semble distribué en proportions harmonicuses. Mais, malgré cela, le plan demeure indécis. A y
regarder de plus près, les divisions paraissent plus artificielles que réelles. Il y a de jolis détails, des tableaux
curicux et de main d'artiste, de la cisclure. Mais, pour
dominer et éclairer cet ensemble, les idées générales font
défaut. L'auteur raconte, il n'explique pas. Il n’est pas allé
au fond des choses. Il n'a pas pénétré assez avant dans le
génie de la vicille littérature romaine, ni assez distingué
les diverses phases de l'influence que la Grèce a exercée sur
elle. Aussi cette lecture charme-t-clle plus qu’elle n'ins-
truit. En dépit toutefois de son insuffisance, ce travail est
très-intéressant. Îl atteste de précieuses qualités chez son
auteur; un esprit vraiment littéraire, du goût, du choix,
une distinction naturelle, un art délicat de composition et
de style. De tels mémoires justifient assez l'institution du
concours. Nous avons balancé un instant à donner deux premiers prix. Mais, décidément, le mémoire de M. Muller a
.unc portée bien supérieure ct reste seul au premier rang.
La Faculté décerne donc les prix du concours littéraire
de 1880 dans l’ordre suivant :
1e Prix.
.
.
. .
.
M. MULLER
(Henri), né à Altkireh (Haut-
Rhin), le 21 novembre 1860.
2e Prix,
. .
. . .
M. WEVER (Jean-Charles), né à Fénétrange
(Alsace-Lorrainc), le 30 juillet 1859.
3® Pæix.
.
.
.
. .
Menrion monoraBze,
M. FOURCADE (Manuel), né à Prades (Pyrénées-Orientales}, le 5 août 1862.
M. MARTIN-DUGARD (Ilenri), né à Gap
(Hautes-Alpes),
le 5 janvier
1861,
Nous regrettions, dans ces dernières années, que la libérale fondation du conseil général n’éveillât pas davantage
FACULTÉ
DES
LETTRES.
147
une noble émulation au cœur de la jeunesse de nos Écoles.
Mais, certes, les résultats de cette année nous rassurent pour
l'avenir, Quoique les sujets proposés fussent assez difficiles,
ni le nombre des mémoires n'a manqué au concours, ni surtout la qualité de plusieurs de ces œuvres. Je voudrais pouvoir faire imprimer nos mémoires couronnés et en adresser
un exemplaire à chacun des membres du Conseil, Ceux-ci
ne pourraient que s'applaudir du succès du concours fondé
par eux, et de la façon dont Vélite de notre jeunesse a
répondu à leur appel.
RAPPORT
DE
M. LE DIRECTEUR DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
AU
CONSEIL
ACADÉMIQUE
MONSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Vous n'attendez pas sans doute qu’à la suite de l'arrêté ministériel du 22 juillet 1877, qui nous a enlevé les départe
ments de la Meuse et des Vosges ct nous a réduits à l'unique
département de Meurthe-et-Moselle, pour les réceptions des
pharmaciens de deuxième classe, je vienne vous annoncer
une augmentation dans le nombre de nos élèves. Il était facile
de prévoir que la plupart des candidats de cet ordre, pour
les deux tiers de la Lorraine, prendraient le chemin des
Écoles préparatoires de Reims et de Besançon, qui leur semblait indiqué par cette mesure administrative. J'ai assez fait
entendre mes doléances à ce sujet dans mes rapports au
Conseil académique de 1877-1878 et de 1878-1879 pour que
vous soyez peu surpris que je vienne au contraire constater
une diminution.
Il existe une autre cause de la faiblesse du chiffre que je
vais avoir l'honneur de vous présenter, c’est que, d'après nos
nouveaux règlements, l'étudiant, avant de prendre sa pre-
150
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
mière inscription, doit subir un examen de validation de
stage. Autrefois l'élève qui, au sortir du lycée, était pourvu
du diplôme de bachelier ès sciences complet, commençait
souvent par prendre quatre inscriptions de première classe,
dans la pensée qu’une année de scolarité régulière, pendant
laquelle il apprendrait la chimie minérale appliquée à la
pharmacie, de la physique et de la botanique, serait une
excellente préparation pour le stage officinal, et lui permet-
trait d'accomplir celui-ci avec infiniment plus de fruit. Cette
partie de notre contingent nous a done manqué; elle nous
reviendra plus tard; l'équilibre se rétablira certainement,
car cette cause de diminution n’est évidemment que momentanée. Les Écoles supérieures de pharmacie de Paris et de
Montpellier,
j'en ai eu la preuve par correspondance, accusent
un même déficit relatif pour l’année scolaire qui vient de
s'écouler. La situation actuelle, tout en laissant à désirer,
n’est donc pas de nature à nous décourager.
Le nombre de nos élèves, pendant l’année scolaire 18791880, n’a été que de 87, savoir :
42
en cours d'inscriptions ;
41 en cours d'examens ;
4 auditeurs bénévoles inscrits.
87
C’est donc 5 étudiants de moins que l’an dernier. Toutefois,
si l’on compare ces différentes valeurs, on remarque que le
nombre des auditeurs bénévoles n’a pas varié, mais que celui
des étudiants en cours d'examens a augmenté de 14, tandis
que le nombre des étudiants en cours d'inscriptions a diminué
de 19.
Des 42 étudiants ayant pris des inscriptions,
21
sont de 1" classe ;
19 sont de 2° classe, nouveau régime ;
2 de 2° classe, ancien régime.
42
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE,
151
Le total des inscriptions a été de 171, dont
87
de 17° classe,
84
de 2° classe.
Ce chiffre, par les deux
nférieur de 50 à celui
1e 221.
L'Ecole, par les mêmes
nens, tant semestriels que
35
raisons que je viens de dire, est
de l'année précédente, qui était
causes, n'a fait subir que 58 exade fin d'année, savoir :
de 1" classe ;
21 de 2° classe, nouveau régime ;
2 de 2° classe, ancien régime.
58
Le tableau suivant indique les notes obtenues :
2° CLASSE.
NOTES.
Trés-bien,
.
.
4.
-
3
1
:
15
3
à
10
6
è
Médiocre...
4.
0. 0, .
7
8
:
Ajourné.
2
5
;
Bien.
Assez
4.
4
LFe CLASSE, | 7
En
Noureau regime. | Ancien regime.
4...
ess
bien...
.
,
4...
4 4 4. 4
4.444444
MOTAUX.
0...
.
. -
. .
.
35
21
ë
On voit, par l'inspection de ce tableau, que les examens
de 1° classe continuent à donner des résultats bien supérieurs
à ceux de 2° classe.
Le nombre des examens définitifs ou de réception pour
le grade a été de 107, savoir :
56
de 1" classe :
18
de
33
de 2+ classe, ancien régime.
107
2! classe,
?
nouveau
régime
;
4
|
152
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
Ce chiffre dépasse de 45 celui de 1878-1879, et porte pour
31 sur les examens de 1" classe,
Les résultats fournis par ces actes probatoires se traduisent
ainsi :
2e CHASSE.
Are CLASSE,
Assez bien,
so
Médiocre...
Ajourné,
JR
.
4.4.
.
4
4
4
esse
TOTALX.
4.
4
0
4
4
0
su
0.
4.
4
ee
0
CO
hs
+
esse.
.
+
+
Nouveau régime, } Ancten régime.
u
.
°
F œŸ
®
.
EH
me
e
5
NOTES.
18
L
10
1l
6
10
T
7
10
ot
18
|
33
107
Il résulte de ce tableau que la proportion des ajournés
pour la 1" classe n’est que de 12,5 p. 100, tandis qu’elle
dépasse 33 p. 100 pour la 2° classe.
L'École supérieure de pharmacie a délivré en 1879-1880
dix-huit diplômes :
2 diplômes supérieurs ;
11
diplômes de pharmaciens de 1"* classe.
5 diplômes de pharmaciens de 2° classe.
18
C’est donc six diplômes de plus qu'en 1878-1879. Sans
l'arrêté ministériel du 22 juillet 1877, j'aurais pu vous présenter un chiffre encore plus élevé, car plusieurs de nos étudiants de 2° classe se sont vus dans l'obligation d'aller
prendre leur diplôme soit à Besançon, soit à Reims. Il suffit
d'ailleurs, pour s’en convaincre, dc se reporter au tableau des
notes données aux examens probatoires. On remarque que
sur 52 examens de 2° classe, il y a eu 17 ajournements ct
35 admissions. Or, 15 admissions correspondent aux 5 di-
ÉCOLE
RUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
153
plômes de 2° classe délivrés par nous, et les 20 autres admis-
sions représentent 2 candidats qui n'ont subi que le premier
examen, ct 9 candidats qui ont subi leurs deux premiers examens ct sont allés passer le troisième et prendre diplôme
dans des Écoles préparatoires,
Qu'il me soit permis de répéter une fois de plus que cet
avantage accordé aux Écoles préparatoires de médecine et
de pharmacie, au détriment des Écoles supérieures et des
Facultés mixtes, ne nous paraît pas favorable, parce qu'il est
certain que dans les Écoles préparatoires le niveau des examens est inférieur au nôtre, bien que ces examens soient
présidés par un professeur d'une École supérieure de phar-
macie. J'ajoute qu'il ne peut en être autrement avec un personnel enseignant insuffisant comme nombre, un matériel
d’enscignement plus insuffisant encore, et des frais de cours
illusoires; qu'enfin de tels jurys d'examens, pour la collation
des grades, ne paraissent pas offrir beaucoup plus de garanties que les jurys mixtes.
Dans ces conditions, puisque les étudiants de 2° classe sont
aujourd'hui soumis à un nouveau régime, c’est-à-dire aux
mêmes exigences de scolarité que les étudiants de 1'° classe
ct qu'en somme on ne peut plus les assimiler aux officicrs de
santé, ne convicndrait-1l pas de laisser aux Écoles préparatoires
Ieur
caractère
d'écoles
seulement
préparatoires,
ct
d'octroyer aux seules Écoles supérieures de pharmacie et aux
Facultés mixtes de médecine et de pharmacie la collation du
grade de pharmacien de 2° classe.
Mais, m'objectera-t-on, unc telle mesure priverait les
caisses municipales des droits d'examens, qui viennent en
déduction des sacrifices consentis par les villes pour le fonctionnement
de ces écoles de deuxième
ordre.
L'État,
Mes-
sieurs, trouverait certainement un moyen de compensation,
comme il l'a fait pour celles, quand il a si libéralement
accordé la gratuité des inscriptions.
D'ailleurs, si l'on ne voulait pas entrer dans une voie anssi
154
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
radicale, bien que les mesures radicales me semblent toujours
les meilleures, lorsque la santé publique est en cause, j’exprimerais au moins le vœu que le vaillant et populaire ministre, qui dirige l'instruction publique, veuille bien rendre
aux Écoles supéricures ct aux Wacultés mixtes leurs an-
ciennes circonscriptions, en rapportant l'arrêté de son prédé-
cesseur en date du 22 juillet 1877, et décider qu’à l'avenir
la collation des grades dans les Écoles préparatoires s'effectucra par des jurys entièrement composés de professeurs nommés et choisis par lui au sein des Écoles supérieures de
pharmacie ou des Facultés mixtes.
Du nombre des diplômes sortis cette année de notre École,
je passe à la qualité, qui permet d'apprécier la valeur relative
des différentes classes de pharmaciens.
Les deux diplômes supérieurs de pharmaciens de 1" classe,
ont été obtenus avec la note Distinction par MM. Maillot et
Godfrin,
11 diplômes de pharmaciens de 1° classe ont été obtenus,
dont :
1 avec la mention Très-bien, par M. Guillin;
avec la mention Bien, par MM.
Doux,
Fournie, Tourneux ;
4 avec la mention Assez bien, par MM. Choffel, Oppermann, Moysès,
Chaux
;
3 avec la mention Médiocre, par MM. Songeux, Bidaux, Bonamy.
5 diplômes de pharmaciens
dont :
de 2° classe ont été obtenus,
1 avec la mention Ziien, par M. Schangel ;
2 avec la mention Assez bien, par MM. Jeandel et Bisch ;
2 avec la mention Médiocre, par MM. Rasquier et Gridel.
Notre École à eu l'avantage, sur toutes ses rivales, de dé-
cerner le premier, et peut-être les deux premiers diplômes
supérieurs de pharmaciens de 1° classe, en la personne de
M. Maillot et de M. Godfrin.
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
155
Cette expression, diplôme supérieur, pourrait n'être pas
bien comprise par nos nouveaux collègues du Conseil académique, je crois done devoir à leur intention emprunter
à mon rapport de novembre 1878 l'explication de la valeur
de ce grade universitaire, qui date du décret ministériel du
12 juitlet 1878; valeur difficile à soupçonner sous cette
appellation particulière, que l’on ne voit figurer nulle part
dans l’enseignement supérieur, mais que l’on rencontre dans
l'enseignement primaire pour établir une distinction entre
les brevets qui confèrent le droit d'enseigner.
Le décret, dont je viens de citer la date, a décidé une
4 année d'études et indiqué la nature des épreuves qu’auront à subir les pharmaciens de 1" classe, pour obtenir
un diplôme supérieur, à l'aide duquel ils pourront être nommés, concurremment avec ceux qui sont docteurs ès sciences
physiques ou naturelles, aux emplois de professeurs ou
d'agrégés dans les Écoles supérieures de pharmacie, ou aux
emplois de professeurs ou d’agrégés des sciences pharmaceu-
tiques dans les Facultés mixtes.
Un arrêté du 31 juillet 1878 réglementa l'examen qu'il
appelle de validation de la 4° année d’études, examen divisé
en épreuves écrites, en épreuves pratiques et en épreuves
orales.
En ce qui concerne, par exemple, le candidat des sciences
physico-chimiques, les sujets des deux premières épreuves,
est-il dit dans l'arrêté, seront choisis parmi ceux indiqués
dans le programme de la licence ès sciences physiques. Il
en sera de même pour le candidat des sciences naturelles,
sauf une partic de la 3° épreuve pratique, qui est dirigée dans
le sens de la pharmacie.
Quant à l'épreuve orale, elle portera, au choix du candidat, ou sur les questions de physique et de chimie, ou sur
les questions de botanique et de zoologie, indiquées dans les
programmes pour la licence ès sciences.
Si le programme des connaissances exigées pour notre
156
examen
SÉANCE
DE RENTRÉE.
dit de validation de la 4° année, Messieurs, n’a pas
toute l’ampleur de celui de la licence ès sciences,
je viens de
montrer, par les termes mêmes de l'arrêté ministériel, qu'il
doit en avoir la hauteur. On a donc créé par le fait une
licence ès sciences spéciale, pharmaceutique sans aucun doute,
mais on n'a pas cru devoir y attacher un titre quelconque. Je
le regrette sincèrement, car le titre de licencié n'appartient
pas exclusivement à telle ou telle Faculté, et puisqu'il y a
des licenciés en droit, je ne vois pas pourquoi il n’y aurait
pas des licenciés en médecine, des licenciés en pharmacie.
L'aspirant au diplôme supérieur devra, en outre, soutenir
une thèse sur un sujet de son choix et présentant des faits
nouveaux, sortis de ses recherches personnelles. Le décret et
l'arrêté ministériel laissent la liberté du choix d’un sujet et
ne prescrivent rien de spécial ; toutefois, il est bien évident
que, si jusqu'à ce jour nous n'avons admis à soutenance pour
le grade de pharmacien de 1" classe que des thèses présentant des faits nouveaux, nous ne saurions baisser nos exigences pour un grade plus élevé; nous nous eflorcerons, au
contraire, de les amener à un niveau qui approche ct, autant
que possible, se confonde avec celui des thèses pour le doctorat ès sciences.
Il n'est pas inutile de faire remarquer que les pharmaciens
de 1" classe, pourvus d’un diplôme de licencié ès sciences
physiques ou naturelles, sont dispensés de cette 4° année
d'études, et admis à soutenir immédiatement la thèse,
Ce diplôme, de nouvelle appellation diplôme supérieur, ne
séloignera pas extrêmement, nous l'avons vu, comme hauteur d’exigences, du doctorat ès sciences, sans s’y confondre,
et soutiendra certainement la comparaison avec le doctorat
en médecine, Nous avouons ne pas comprendre pourquoi à
des exigences sensiblement égales correspond un titre ou
grade si différent. Aussi, je ne puis que répéter le vœu que
J'exprimai en 1878, c'est que ce titre soit prochainement
tranformé en celui de docteur en pharmacie, qui ne saurait,
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
157
vu les garanties de savoir dont il est entouré, blesser aucun
des docteurs d’un autre ordre. Ce vœu, nous continuons à en
avoir la conviction la plus absolue, ne peut qu'être bien
accueilli par le Ministre de l'instruction publique d’un pays
démocratique comme le nôtre, d’un pays ouvert à toutes les
applications légitimes du principe d'égalité.
MM. Maillot et Godfrin ont donc obtenu les deux premiers
diplômes supérieurs, après une soutenance qui leur a valu la
note distinction. Je n’abuserai pas des moments du Conseil
en faisant l'analyse de ces thèses. Il me suffira de dire que
ces travaux étaient riches de faits personnels, qu’ils ont été
remarqués, que M. Chatin, membre de l’Institut et directeur
de l’École supérieure de pharmacie de Paris, a adressé des
éloges à chacun des auteurs, éloges bien précieux puisqu'ils
partaient d’une des plus hautes notabilités de la science, ct
qu’enfin notre École les a jugés tous deux dignes d’un prix
de thèse, prix dont nous avons pu disposer, grâce aux libéra-
lités du Conseil général de Meurthe-et-Moselle et des Conseils municipaux de Nancy et de Lunéville.
Le concours pour les prix universitaires à été abordé par
13 élèves :
1 en 1'* année.
+ en
2
ÿ en 8°
Dans chacune
—
—
des trois années, les épreuves écrites, pra-
tiques et orales ont été satisfaisantes; aussi Le jury a-t-il pu
proposer de décerner trois prix et une mention honorable.
Nous avons accordé, comme l’an dernier, des récompenses,
aux meilleurs élèves des travaux pratiques, conformément
aux disposions des articles 2 et 8 des décrets du 14 juillet
1875 et du 12 juillet 1878. L'École'a continué à prendre
pour base de ses décisions les notes des travaux pratiques de
l'année, portant sur l’assiduité et le travail, ainsi que le
résultat des épreuves pratiques du concours pour les prix
universitaires qui détermine le classement définitif.
158
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
L'assemblée des professeurs ayant maintenu qu’en principe
il ne devait pas y avoir cumul entre Îles prix universitaires
et les récompenses des travaux pratiques, en 1" année il n’y
a pas eu lieu de récompenser, attendu que, par une défaillance
incompréhensible, il ne s’est présenté au concours qu’un seul
candidat, qui à été reconnu digne de devenir lauréat, et par
cela même avait perdu la possibilité de recevoir cet ordre de
récompenses. En 2° année, une médaille d'argent et une médaille de bronze ont été données aux deux étudiants qui, après
le lauréat, s'étaient plus particulièrement distinguës pour les
manipulations chimiques et pharmaceutiques ; et en 3‘ année,
deux médailles d'argent ont été attribuées, l'une pour l’ana-
lyse chimique et la toxicologic, l’autre pour la micrographie.
L'institution des bourses d'étudiants en pharmacie de
1° classe est aussi chaque année l’occasion d’un concours.
Quatre élèves qui remplissaient les conditions exigées par
les règlements, ont pris part à cette lutte, qui a eu licu le
26 juillet. Par arrêté du 30 août, M. le Ministre a accordé
une bourse à chacun de ces candidats, dont trois, peut-être
les quatre, poursuivront leurs études en vue du professorat.
Ils suivront l'exemple de M. Maillot, qui lui aussi avait été
pourvu d'une bourse d’études ct a été attaché à notre École,
dès le 1° juin, en qualité de maître de conférences d'histoire
naturelle.
À part cette nouvelle et excellente recrue, notre personnel
enseignant est resté le même. Chacun de nous, comme par
le passé, a rempli son devoir de professeur avec le plus grand
zèle, et s'est en outre cfforcé de produire le plus possible et
de mettre au jour ses travaux particuliers. M. Schlagdenhauf-
fen a fait davantage, puisqu'à côté de ses recherches il a
trouvé le temps de traduire et de publier le Traité de chimie
physiologique de Gorup-Besanez, le célèbre professeur de
l’Université d'Erlangen, en 2 in-octavo de 1,550 pages. La
dernière partie du second volume, le tiers environ, appartient
entièrement à Schlagdenhauffen, qui, sous le titre de Notes
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
129
et Additions, a voulu mettre au courant de la science cet important traité, qui, en Allemagne, en est à sa d' édition,
Notre collègue, auteur déjà de la traduction annotée du
Traité d'analyse chimique appliquée à la physiologie et à la
pathologie de Hoppe-Seyler, vient donc de rendre un nouveau service aux hommes d'études français, en leur faisant
connaître l’œuvre d’un autre maître de la science allemande.
Notre professeur d'histoire naturelle, M. Bleicher, a eu la
bonne pensée d'ajouter, pendant le semestre d'été, à ses herborisations du jeudi et sa direction des travaux de micrographie du vendredi, ses excursions à la fois géologiques et bo-
taniques du dimanche, auxquelles sont conviés nos étudiants
ainsi que les personnes qui se livrent en amateurs au culte
des sciences naturelles. Ces excursions ont été très-suivies,
c'est dire qu’elles ont obtenu un grand succès.
Si les efforts de tous ont fait traverser avec honneur cette
première phase d'existence à Nancy de notre École supérieure de pharmacie cet continué sa réputation, nous pouvons
bien augurer de la nouvelle vie qui l'attend, aujourd’hui
qu'elle est parvenue, laborieusement sans doute, mais fort
heureusement, à compléter son organisation pratique.
Qu'il me soit permis à cette occasion de rappeler ses pre-
miers temps, si modestes, passés à l'ombre de la Faculté de
médecine, à laquelle on avait cru devoir l’annexer provisoi-
rement, sans qu'il nous ait jamais été donné de savoir en vertu
de quelle nécessité. Cette existence mal définie, désavanta-
geuse àtout point de vuc par ce fait même,a pris fin en janvier
1876 par la nomination de M. Oberlin en qualité de directeur.
L’autonomie nous était rendue, et avec elle le droit de
faire entendre directement nos doléances, de démontrer l'exiguïté des iocaux qui nous avaient été attribués ct l’impossibilité matériclle et absolue de donner à nos étudiants la
somme des travaux pratiques qui leur revenait de par les
règlements universitaires, et que leur donnait l'École de
pharmacie de Paris.
160
SÉANCE
DE RENTRÉE.
La tâche était difficile, ingrate, car on était encore trop
enclin à croire que tout était pour le mieux dans l’une ou
l'autre de nos académies. J'ai dû me faire écouter d'abord,
qu’on me pardonne de le dire, mais on aime à conter ses
traverses quand on est arrivé au port; me faire comprendre
ensuite, et de négociations en négociations, avec l'appui du
Recteur, j'ai pu faire adopter le plan de notre agrandisscment. Ce n’est pas tout en pareil cas, Messieurs, que d’avoir
à la tête d'une académie un Recteur bienveillant et prêt à
soutenir les intérêts de l’enseignement supérieur, il faut en
outre un milieu favorable, et un régime qui ait la volonté de
scconder le développement normal de l’instruction publique.
Or, où trouver un milieu plus favorable que Naney, la ville
intelligente, généreuse et libérale par excellence, et un gouvernement mieux disposé à marcher largement dans la voic du
progrès que celui d’une république démocratique ?
Dans un rapport précédent j'ai déjà exprimé la profonde
reconnaissance que nous devons à la ville de Nancy et au
Ministre de linstruction publique, qui ont élevé un édifice
pour les travaux pratiques de nos étudiants. Aujourd'hui que
nous entrons On possession, que demain il sera livré à nos
travailleurs, il nous reste à acquitter un nouveau tribut de
reconnaissance envers M. Jules Ferry, notre aimé Ministre,
qui a si libéralement accordé, en une seule annuité, les cent
mille francs nécessaires à l'aménagement intérieur des constructions faites au profit de la Faculté des sciences et de
l’École supérieure de pharmacie.
Tout ce qui a trait à l'accroissement des ressources de l’enseignement mérite votre attention,
je vous invite donc, Messieurs, à nous faire l'honneur de visiter notre nouvelle École
pratique. Vous verrez une installation qui pourrait servir de
modèle à d’autres centres universitaires. Rien n’a été épargné
pour rendre le travail facile : la lumière abonde, et chaque
étudiant trouve, à portée de la main, l'eau indispensable pour
ses manipulations, des trompes pour filtrations rapides dans
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE,
161
le vide, enfin le gaz qui s’est presque entièrement substitué
au charbon pour le chauffage des appareils.
Rien n'a été négligé au point de vue si important de la
salubrité, les cheminées d’appel ont été multipliées dans les
laboratoires de chimie et d'analyse, et des âtres d'une construction spéciale, vitrés sur trois faces, permettent d'isoler
tout appareil d'où pourraient se dégager des vapeurs malsaines
et incommodes, ct de se livrer, par conséquent, sans danger
aux expériences même les plus redoutables, à la préparation
des poisons les plus violents.
Sans parler des laboratoires particuliers de professeurs,
qui nous faisaient défaut précédemment, au rez-de-chaussée
trois vastes laboratoires sont inis à la disposition des étudiants
de chacune des trois années d’études, pour leurs manipula.
tions chimiques et pharmaceutiques, tandis qu'au premier
étage, dans trois autres laboratoires, mais d'attribution différente, les uns seront exercés aux manipulations de physique
appliquée à la pharmacie, à la micrographie ct à ses diverses
applications, et enfin aux travaux les plus délicats de l’analyse chimique et de la toxicologie.
1l est bien certain que l'étudiant qui aura fait ses études à
l'École de pharmacie de Naney, ct profité de toutes les res-
sources de travail dont celle dispose, cn sortira pharmacien plus
instruit que par le passé. Il saura micux reconnaître le degré
de pureté des matières premières ou des produits fabriqués
qui entrent dans son officine. [Il sera, dans une ville dépour-
vue d’une académie, le chimiste naturel auquel s’adressera le
médecin dans certains cas pathologiques, le public pour
l'analyse des caux, des vins, des denrées alimentaires, Pagriculteur pour l’aralyse des terres et des engrais, ete., cte.;
enfin les tribunaux recourront à son savoir pour mille expertises. En d’autres termes, nous sommes plus en mesure que
jamais de répondre à ce que le Ministre de l'instruction publique attend de nous, ct de former des hommes vraiment
utiles à la société.
,
ACULTÉS.
14
PUBLICATIONS
MEMBRES
DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE
PENDANT
PUBLICATION
L'ANNÉE
DE
M.
SCOLAIRE
LE
DE PHARMACIE
1879-1880
PROFESSEUR
JACQUEMIN
1579-1880
Analyse des trois sources d'eaux minérales de Bussang {Nosges) [Revue
d'hydrotogie du docteur Robert; Académie de médecine;,
PUBLICATION
DE
M.
LE
D'
OBERLIN
1579-1850.
Recherches sur la localisation du tania dans Les végétaux [en collaboration avec M. le professeur Schlagdenhauffen] (Société de pharmacie de
Meurthe-et-Moselle, octobre 1S50).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
SCHLAGDENHAUFTEN
1879-1580.
1° Sur L'Acide phosphatique {Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine,
janvier 1880).
20 Sur la Séparation de l'acide phosphorique et des Lerres alcalines
en collaboration avec M, L. Schmitt] (mème Journal, 5 février 150).
3° Sur la Présence des phosphates dans l'acétate de sodium (Union
pharmaceutique, décembre 1879).
49 Sur de Sulfure de mercure (Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine,
mai
1880}.
5° Recherches sur le suc de mancentllier [en collaboration avec M. le
professeur Heckel] (Bulletin de la Socicté de pharmacie des Bouches-duRbône, juin et juillet 1880).
6° Recherches sur la localisation du lanin dans tes régétaux [en col-
ÉCOLE
SGPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
163
laboration avec M. le professeur Oberlin] (Société de pharmacie de Nancy,
octobre 1880.
19 Traduction de la Chimie physiologique de Gorup-Besanez {2 vol.
Paris, Dunod, éditeur).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
BLEICHER
1879-1680.
1° Matériaux pour une étude préhistorique de l'Alsace [en collaboration
avec M. Faudel] {2° partie, 105 pages, avec 5 plauches. Golmar, imp. Decker).
29 Recherches sur Les terrains antérieurs au jurassique de la province
d'Oran, avec à coupes de terrain et 4 coupes Mmicroscopiques de roches
{séance de la Société géologique,
39 Communication
5 avril
sur da géologie
1880,
du Maroc {réunion des Sociétés savantes,
Nature,
n° du
?9 mai
sous presse).
du lerrain guaternaire
d'Algérie
st
1S80 ; résumé dans le journal &
1880).
4° Essai de géologie comparée du terrain quatcrnaire d'Algérie, du Maroc, de l'Italie centrale,
Nancy]
(Mémoire
de l Alsace-Lorruine,
adressé
au
Congrès
pour
de lu Lorraine [environs de
l'avancement
des
sciences;
session Reims, août 18804.
a° Une Nouvelle Application du microscope à l'archéologie préhistorique lid. id.).
6° Communication sur les applications du microscope polarisant, à
plaque tournante divisée, à l'étude des coupes microscopiques de roches,
avec démonstration pratique {Sociêté des sciecuces de Nancy, séance du
4 août 1880).
PUBLICATION
DE
M.
LE
PROYESSEUR
DESCAMPS
1879-1880.
Préparation nouvelle du sous-nitrale de bismuth.
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D°
HALLER
1879-1580.
19 Essai de production
d'une phtaléine du camphre
cièté des sciences de Nancy, décembre
29 Sur Deux
dérivés
chlorobromé
(Bulletin de la So-
1879).
et
chlorocyané
du
camphre
(ibid.,
mars 1880).
39 Note
sur
un
homologue
supérieur
de
l'acide
sulfocamphorique
sur un dérivé cyanobromé du bornéol (ibid., août 1880).
et
en
2e
SIRSQTRS,
DONS
ER
IER
— ISISSR
RAPPORT
SUR
LES
CONCOURS
ENTRE
DE
FACULTÉ
DE
PENDANT
Par
M.
LES
LA
DROIT
L'ANNÉE
MAY,
ÉTUDIANTS
SCOLAIRE
Agrégé
DE
NANCY
1819-1880
à la
Faculté
MESSIEURS,
Les concours de fin d'année sont, pour nos étudiants, le
complément et comme la sanction d'études consciencieusement poursuivies. Ces travaux leur fournissent l’occasion
d'essayer leurs forces et de prouver qu’ils ont appris à juger
et à penser par eux-mêmes. Mais, ces luttes pacifiques n'ont
pas moins d'avantages pour les maîtres. Elles nous font connaître plus complétement nos élèves, nous initient plus intimement à leurs efforts ct nous permettent de donner à
leurs succès un témoignage que votre présenee, Messieurs,
rend d'autant plus précieux. C’est dans ce but que nous
venons aujourd'hui proclamer, en public, les noms des vainqueurs et faire connaître les raisons qui les ont désignés à
nos choix. Ces raisons, je vais vous les exposer rapidement,
166
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
certain que le plaisir d’être loué saura faire oublier à nos
lauréats la brièveté des éloges.
PREMIÈRE
ANNÉE.
Le sujet du concours de Droit romain était: De l’Acquisition de la possession et de ses conséquences relativement à
l'acquisition des droits (*).
Quatre concurrents sur huit sont récompensés. M. Fictta(?),
à qui revient le premier prix, nous à donné un travail complet, œuvre d’un esprit mûr et vigoureux, concevant le sujet
avec force ct poursuivant son développement dans les moindres détails avec une science toujours égale, toujours sûre
d'elle-même.
Le second prix est décerné à M. Berthold (*), dont la com-
position, moins savante, se distingue cependant par l’exactitude dans l'exposé et la facilité agréable du style.
Une première mention honorable revient à M. Stainville (*)
qui, malgré des défauts de méthode, a fait preuve d’une sérieuse connaissance de la matière.
L'étude présentée par M. Fourcade () contient de bonnes
parties, qui nous ont décidés à la récompenser par une seconde mention honorable.
En Droit civil français, les concurrents avaient à traiter:
De l'Acquisition des fruits par le possesseur de bonne foi (°).
{1} Commission
: MM.
Denors, président;
{2) Devises : Amphora cœpit
Garnier,
May,
rapporteur.
Institui; Currente rota, cur ureeus exit?
La dernière chose que l’on trouve en faisant un ouvrage est de
savoir celle qu’il faut mettre Ki première.
{3} Devises: Utinarn.
H n'y a qu'une puissance, la conscience au service de la justice,
et il n'y a qu'une gloire, le génie au service de la vérité.
{4i Devises : Audaces fortunu juvat.
L'union fait la force.
(5) Devises: Ama nesciri.
Nous n’acquérons par nos travaux que le droit de travailler
davantage.
fé, Commission : MM. Bisgr, président; Paul Lowsarp, Cuavecrix, rapporteur.
FACULTÉ
DE
DROIT.
107
Sur huit compositions qui lui ont été soumises, la Faculté
en a conservé cinq. Les deux lauréats du premier concours
sortent de nouveau vainqueurs de la lutte et conquièrent,
dans le même ordre, les premières places. M. Fietta (‘}, grâce
à des qualités de forme qui font valoir une ctude approfondie
et intelligente du sujet, l'emporte sur M. Berthold (*), moins
brillant que son rival, mais tout aussi exact et non moins judicieux.
À leur suite, nous retrouvons encore deux noms déjà pro-
clamés: MM. Fourcade (*) et Stainville (*), qui obtiennent
une première mention honorable ex œyuo pour des travaux
que des mérites différents recommandaient à notre attention.
Enfin, une seconde mention honorable est décernée à
M. Pellier (°), qui n’a pas su donner assez d’ampleur à l'exposé qu’il a soumis à notre appréciation.
SECONDE
ANNÉE.
Les étudiants avaient à traiter, en Droit civil français, la
question : De l'Effet déclaratif du partage (°).
Sept dissertations ont été remises, dont quatre méritent
des récompenses.
Celle qui remporte le premier prix est l’œuvre de
M. Georgel ("). L'auteur n’y a rien négligé d’essentiel, et
{1j Devises: Facilius intolligi quam explanari potest.
|
À chaque jour suffit sa peine.
{21 Devises : Pater est quisque suæ fortunæ.
À chacun selon ses œuvres.
13) Devises: OÔ navis, referent in mare te novi
Fluctus.
Ajoutez quelquefois et souvent effacez.
4) Devises : Potius mori quain fœdari.
Travaillez, prenez de la peine,
C’est le fonds qui manque le moins.
(5) Devises : Minimas rerum discordia turbal,
La vérité est le soleil des intelligences.
{6) Commission : MM. BLoxpez, président; Paul Lousarp, GarDerr, rapporteur
(7) Devises : Vilam
impenderc
Heureux
vero.
le toit caché
dans l'ombre,
et vert de mousse.
168
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
son style, toujours sobre, est néanmoins d'une allure vive
et élégante.
M. Claude (*) a présenté un travail qui, s’il n’était déparé
par une omission Capitale, aurait disputé au précédent la pre-
micre place. Des vues personnelles, exprimées en un langage
ferme
ct net, ont assuré, à sa composition,
le second prix.
Non loin de lui, plus complet même, M. Gény (?) n’a pas
su communiquer à son style le mouvement et donner à sa
pensée le relief qui trahissent la personnalité de l'écrivain.
Ces défauts sont fort heureusement rachetés par une connaissance tellement complète du sujet que la Faculté décerne
à M. Gény une première mention très-honorable.
Au dernier rang, se place M. Baur (*), dont les efforts ont
paru dignes d'être encouragés par une deuxième mention
honorable.
En Procédure civile, quatre compositions ont été conservées sur sept remises à la Faculté. Le sujet du concours
était : la Théorie des dépens et notions sur l'assistance judiciaire (*).
Le travail présenté par M. Gauckler (*) mérite la pre-
mière place, Il dénote chez son auteur une intelligence du
droit et un talent d'exposition remarquable. Quelques légères
erreurs y sont rachetées par la forte conception de l’ensemble,
l'ampleur et la clarté des développements.
M. Gény (°) qui, cette fois, remporte
{1} Devises
: Plus
cogitare
quam
le second prix, n’a
dicere.
Quand on n'a pas ce que l’on aime,
Il faut aimer ce que l’on a.
f2) Derises: Amittit merito proprium
L'union fait la force.
qui alienum
appetit.
{31 Devises : Audaces fortuna juvat.
Qui s'y frotte s’y pique.
{tr Commission
: MM. A.
Garprir..
Lownann.
président;
Cuavecrix,
{5} Devises : Desinit in piscem.
Ce que veux, Dieu ne veut.
161 Perses : Donec cris felix mulfos numerahis amicos.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
rapporteur
FACULTÉ
DE
DROIT.
169
négligé aucun détail, ni reculé devant aucune difficulté.
Mais le raisonnement ne se présente pas toujours avec une
netteté suffisamment scientifique, et l'expression manque de
fermeté.
Malgré des lacunes assez considérables, la composition de
M. Claude () n'en a pas moins été jugée digne d’une première mentiou très-honorable. C'est une œuvre sérieuse, où
se rencontrent des parties excellentes.
Un essai original ct assez heureux de synthèse, que
M. Georgel (?) n'a pas su cependant poursuivre dans ses
développements, lui vaut une seconde mention.
TROISIÈME
ANNÉE.
Le concours de Droit romain portait, en troisième année,
sur la théorie des contrats innommés (°).
Les trois compositions remises à la Faculté méritent, à des
degrés inégaux, d'être récompensées.
En première ligne, vient M. Chesney (*) qui, seul, a épuisé
le sujet dans ses détails juridiques, son développement historique ct ses applications diverses.
M. Nachbaur (*), qui se place au second rang, a laissé
dans l'ombre la partie historique, mais l'exposé théorique
a été jugé excellent et digne du second prix.
Bien qu'ayant une connaissance assez précise de la matière, M. Baradez (°) n’est pas entré dans les développements
{1} Devises : Memento
Aide-toi,
(2) Devises: Sammum
Travailler
{3i Commission : MM.
14)
Devises
: Arma
et spera.
lo Giel t'aidera.
jus summa injuria.
et encore travailler.
Leperux, président; Dunois,
virumque
cano,
Trojr
qui
primus
May, rapporteur.
ab oris.
Viens d’un regard heureux animer mon projet,
Et garde-toi de rire en ce grave sujet.
{5) Devises : Jus omnium scientia rerum.
Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire.
(6) Devises : Felix qui potuit rerum cognoscerc cansas.
Heureux l’homme des champs s'il conuait son bonheur.
*
170
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
nécessaires et n’a pu obtenir que la première mention honorable.
En Droit civil français, les concurrents avaient à traiter
la question suivante : Jusqu'à quelle époque les inscriptions
priviléges et hypothèques peuvent-elles être utilement prises (*)?
Nous espérions que ce sujet serait, à raison de sa généralité et de son caractère pratique, de nature à inspirer les
concurrents. Notre attente a été déçue. Sur trois dissertations, une seule a été conservée et encore ne peut-elle pas
prétendre au premier prix.
M. Nachbaur (*), qui en est l’auteur, a seul compris le
sujet. Le second prix, qui lui est décerné, est la récompense
d’un travail où de légères erreurs et plusicurs omissions
viennent malheureusement déparer un exposé lumineux et
méthodique.
CONCOURS
DE
DOCTORAT.
Pas plus que mes prédécesseurs, je n'aurai l’heureuse fortune de pouvoir proclamer les résultats du concours pour la
médaille d’or. La question proposée était : De la Simulation
et de l’interposition de personnes dans les obligations civiles et
commerciales et dans les actes de disposition à titre gratuit.
Aucun de nos docteurs ou de nos aspirants au Doctorat ne
s’est laissé séduire par la richesse et par l'actualité du sujet.
Malgré cette abstention, nous osons encore espérer qu'il
se trouvera quelque jour un travailleur de bonne volonté
pour aspirer à une récompense dont la rareté doublerait le
prix.
Messieurs les Etudiants,
Les appréciations que nous ont suggérées les travaux de
plusieurs de vos condisciples témoignent, par leur franchise,
{15 Commission : MM, Frécrois, président; Bixer, Ganxier, rapporteur.
ï2) Devises: Scire leges non hoc est vYerba carum tenere, sed vim ac potestatem.
France, 6 belle
Que
les dieux
contrée,
6 terre
complaisants
généreuse,
formaient
pour
être heureuse.
FACULTÉ
DE
DROIT.
de l'intérêt que vous savez nous inspirer et
Icquel nous continuons à suivre la direction
juridiques. Vous allez les reprendre avec une
persévérance qui ne se démentiront pas. Les
171
du soin avec
de vos études
ardeur et une
succès de vos
devanciers vous commandent de suivre la voie qu'ils vous
ont tracée et de ne point dégénérer de leur mérite.
L'Université, d'ailleurs, vous dispense aujourd’hui les
moyens de conquérir la science avec une générosité qui
vous impose de nouveaux devoirs et de plus grands efforts.
Ses méthodes devenues plus scientifiques, ses vieilles
traditions libérales rajeunics au souffle des idées modernes,
sauront vous inspirer, ct, faisant de vous des esprits mûrs,
indépendants et fermes, vous permettront de rendre à la
France nouvelle tout ce qu'elle vous aura donné.
DISTRIBUTION
FACULTÉ
DE
DES
PRIX
DROIT
M. MAY, agrégé, chargé de cours à la Faculté de Droit, a donné
lecture de la liste des concurrents qui ont obtenu des prix et des
mentions honorables, conformément au procès-verbal ci-après :
Extrait
du procès-verbal
de la séance
du 7 août
4880.
« Il a été procédé à l'ouverture des enveloppes cachetées dans
< lesquelles étaient renfermés les bulletins indiquant les noms des
« concurrents.
« D'après
le rapprochement
fait entre
les devises portées sur les
« dissertations jugées dignes de récompenses
ct les mêmes
devises
« portées sur les enveloppes, les prix et les mentions honorables ont
« été décernés dans l’ordre suivant » :
PRIX DONNÉS
CONCOURS
DE
PAR L'ÉTAT.
TROISIÈME
ANNÉE.
Droit romain.
1% Prix (Médaille d'argent). M. CHESNEY (Ferdinand), né à Nancy
(Meurthe), le 7 avril 1858.
2° Prix (Médaille de bronze). M. NACHBAUR (Paul-Alphonse-Eugène}, né à Colmar (IHaut-Rhin), le
14 avril 1860.
MENTION HONORABLE......,. M. BARADEZ
(Ferdinand - Marie Louis), né à Naucy (Meurthe), le 24
janvier 1858.
Droit français.
2° Prix (Médaille de brouze). M. NACHBAUR (Paul-Alphonse-Eugène), né à Colmar (Haut-Rhin), le
14 avril 1860
=
174
,
SÉANCE
PRIX
DE
DONNÉS
PAR
LES
MEURTHE-ET-MOSELLE,
CONCOURS
.
RENTRÉE.
DE
CONSEILS
DE
DE
LA
MEUSE
SECONDE
Code
GÉNÉRAUX
ET
DES
VOSGES.
ANNÉE.
civil.
1° Prix (Médaille d'argent). M. GEORGEL (Paul-Louis-Maric-Stanislas), né à Nancy (Meurthe), le 16
mai 1859.
2° Prix (Médaille de bronze). M. CLAUDE (Charles-Marie-Jules), né
à Charmes-sur-Moselle (Vosges), le
9 juillet 1861.
Menrion rRès-nonoRABzE. ...M. GÉNY
(François),
né à Baccarat
(Meurthe), le 17 décembre
1861.
MExTIoN nonorABre, ..,.., M. BAUR (Maric-Louis), né à Marmoutier (Bas-Rhin),le 25 septembre 1860.
Procédure
civile.
1° Prix (Médaille d'argent). M. GAUCKLER (Philippe-Édouard), né
à Wissembourg (Bas-Rhin), le 26
2° Prix (Médaille de bronze). M.
juin 1858.
GÉNY
(François),
né à Baccarat
(Meurthe), le 17 décembre
MenTion
rRès-monoraBte...
M. CLAUDE
à
Mevrion
1861.
(Charles-Marie-Jules),
Charmes-sur-Moselle
(Vosges),
né
le
9 juillet 1861,
HoxoRaBLe....... M. GEORGEL (Paul-Louis-Alarie-Stanislas), ué à Nancy (Meurthe), le 16
mai 1859.
CONCOURS
DE PREMIÈRE
ANNÉE.
Droit romain.
1° Prix (Médaille d'argent). M. FIETTA (Marie-Dieudonné-PierrePaul), né à Strasbourg (Bas-Rhin),
le 19 octobre 1859.
2° Prix (Médaille de bronze), M. BERTIHOLD (Jules-Henri-Xavicr),
né à Dambelin (Doubs), le 6 mai 1861.
DISTRIBUTION
1' MexTion nonoRABLE....
M.
DES
175
STAINVILLE
donné},
2e Mention uonoragsr.....
PRIX.
né
(Ifcnri-Louis-Dieu-
à Saint-Nicolas-du-Port
(Meurthe), le 25 août 1860.
M. FOURCADE (Jacques-Manuel), né
à Prades (Pyrénées-Orientales), le 5
août 1862.
Code civil.
1% Prix (Médaille d'argent). M. FIETTA (Marie-Diendonné-PierrePaul), né à Strasbourg (Bas-Rhin), le
19 octobre 1859.
2° Prix (Médaille de bronze). M. BERTHOLD
(Jules-Henri-Xavier),
né à Dambelin (Doubs),le6 mai 1861.
.M. FOURCADE
à Prades
15e MENTION
HONORARLE
(Jaeques-Manuel),
(Pyrénées-Orientales),
né
le 5
août 1862.
Ex ŒQUO. .
. ..
1M.
STAINVILLE
donné},
né
(Henri-Louis-Dieu-
à Saint-Nicolas-de-Port
(Meurthe), le 25 août 1860.
2° MExTiox
onoragze
....
M. PELLIER
(Henri-Alexandre-Érmile),
né à Paris (Seine), le 81 janvier 1859.
FACULTÉ
DE MÉDECINE
Aux termes des arrêtés de 1854, il est distribué annuellement, dans
la Faculté de médecine de Naney, quatre prix et des mentions honorables, d'après le résultat de quatre concours distincts, correspondant
à chacune des quatre années d'études.
Les
jurys
chargés
de
prononcer.
cette
année,
sur
le mérite
des
épreuves, ont décerné les récompenses
dans l’ordre suivant :
P
PREMIÈRE
Chimie,
Priz : M.
ANNÉE
Physique
et
D'ÉTUDES
Histoire
naturelle.
Lenox (Jules-Paul), né Ie 14 septembre
court (Meurthe-et-Moselle).
1861, à Juvre-
Mention honorable : M. Druaxes (Jules-Louis}, né le 17 octobre 1860,
à Pagny (Meuse)
176
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
DEUXIÈME ANNÉE
Anatomie
et
Physiologie.
Prix : M. Periretex (Louis-Eugènc), né le 6 juin 1859, à Bar-le-Due.
1 Mention honorable : M. Corrixer (Lucien), né le 10 décembre 1859,
à Metz.
2e
—
M. Ksæ»rzer (François-Victor-Louis), né le
18 janvier 1859, à Metz.
3°
M. Barsier (Charles-Henri), né le 5 décembre 1859, à Bruyères (Vosges).
TROISIÈME
ANNÉE
Médecine.
Prix: M. Hurix (Joseph),
(Meuse).
né le 17 juillet 1859, à Vaux-la-Grande
1° Mention honorable : M. Perir
(Jules),
né
le 29 juillet
1858,
à
Nancy.
2°
—
M. Mosraaxx (Lucien), né le 18 février 1860,
à Badonvillers (Meurthe).
QUATRIÈME ANNÉE
Chirurgie.
Priz: M. Sruox (Paul), né le 2 juillet 1857, à Lunéville.
Mention honorable : M. Drrour (Lucien-Adolphe), né le 10 octobre 1856,
à Saint-Lô (Manche).
PRIX
,
BENIT.
Un concours auquel ont pris part les élèves internes, a été ouvert,
à la fin de l’année scolaire, pour l'obtention du prix dit : Prix de
l'Jaternat, fondé par M. le doctenr Bénit.
Le jury chargé de prononcer sur le mérite des épreuves de ce
coucours a décerné le Prix à M. Gaxzinorrr (Jules-Léon), né le
16 février 1855, à Schlestadt (Bas-Rhin).
PRIX DE THÈSE.
Prix du Conseil général de Meurthe-et-Mnselle et des municipalités
de Nancy et de Lunéville.
La commission chargée, par la Faculté, d'apprécier la valeur des
thèses soutenues
pendant
l'annéc
scolaire
1879-1880,
a proposé
à
DISFRIBUTION
DES
PRIX.
177
M. le Ministre, d'accorder le prix de thèse à M. le D' Resy (JoscphSébastien), né le 1° février 1854, à Schirmeck (Vosges).
ScHMiITT (Marie-Xavier-Joscph}, de Strasbourg.
x
Ho
7e PRÉRROR
à
pe
OCT
à MM. les D”
ÉCOLE
Conformément
Gagxier (Léon), de Bar-le-Duc,
Rouwex (Joseph), de Lorentzen (Bas-Rhin).
Berruzier (Joseph-Alexandre), de Baccarat
(Meurthe).
LÉ RIRNNE
(Pierre-Paulin),
de
Peuvillers
(Meuse).
Marsraxp (Charles
- Ernest), de Troyon
(Meuse).
Donveaux (Paul-Marie-Jean), de CourcellesChaussy (Moselle).
BLaisiNa (Laurent), de Romelfing (Meurthe).
SUPÉRIEURE
aux dispositions du
DE
PHARMACIE
décret
du 21 avril 1869
et de
la cireulaire ministérielle du 6 juillet suivant, des prix, avec des
mentions honorables, s’il y a lieu, sont accordés annuellement, à la
suite d'un concours, dans les Écoles supérieures de pharmacie.
La commission chargée de prononecr, cette année, sur le mérite
des épreuves des candidats, a décerné les récompenses dans l'ordre
suivant:
PREMIERE
Chimie
minérale,
Physique
ANNÉE
et Histoire
naturelle.
Prix : M. Jacauenix (Marie-Ernest), né le 10 février 1851, à Strasbourg.
DEUXIÈME ANNÉE
Pharmacie
et Matière médicale.
Prix : M. Jos (Étienne-Louis), né le 11 juin 1857, à Boulay (Moselle).
Mention honorable : M. Hezo (Charles-Alfred), né le 16 juillet 1858,
à Colmar (Haut-Rhin).
178
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
TROISIÈME ANNÉE
Chimie
organique
et Toxicologie.
Prix (Médaille d'or) : M. Pauzi (Henri-Auguste), né le 4 janvier 1855,
à Flammerécourt (Haute-Marne).
L'École, après avoir réparti à titre de prix et encouragements, selon
les dispositions de l'article 8 du déeret du 12 juillet 1878, l'excédant
de recettes constaté sur le produit des rétributions pour travaux pratiques, a décerné les récompenses suivantes :
DEUXIÈME
Une médaille
d'argent
ANNÉE
avec livres, pour manipulations chimiques et
pharmaceutiques,
kirsch (Moselle).
à M. Beckenicu (Nicolas), de Neun-
Une médaille de bronze avec livres, pour manipulations chimiques et
pharmaceutiques, à M. Her
(Charles-Alfred), de Coi-
mar (Haut-Rhin).
°
TROISIÈME
Deux médailles
d'argent
avec
ANNÉE
livres : l’une
pour
la micrographie, à
M. Déruorey (Frédéric-Alphonse), de Germiny (Meurthe); l'autre pour l’analyse chimique et toxicologie, à
M.
Sovurrzer
(Aube).
(Léopold-Firmin),
de
Romilly-sur-Seine
TABLE
Pages.
Administration académique . . . , . .
Conseil académique .
poses
ses
esse
serre
Enseignenient supérieur. — Faculté de droit. . . . . . . . .
—
Faculté de médecine,
. . .
,
—
Faculté des sciences.
, , ,
. . , .
—
Faculté des lettres..
, . . .
_—
, . , ,
fcole supérieure de pharmacie,
Discours de M. Lederlin,
Doven
Discours de M, le Recteur,
,
de la Faculté
. . .
, . ,
de Droit .
. .
,
. , .,
45
il
. , . . . .,
. . , . ..
re
13
ms
. . ..,.....,,.
Rapport de M, le Doyen de la Faculté de droit .
.
Publications des membres de la Facuité de droit pendant
1873-1880
â
al
57
l'année scolaire
etes
sn
ss ss mm
Rapport de M. le Doyen de Ja Faeulté de médecine
..
ser
CE
Publications des membres de la Faculté de médecine pendant l'année
stO96
laire 1879-1880.
r...
CR
Rapport de M. le Doven | de la Faculté des sciences.
Appendice.
. .
,
181
..
Lapport de M, le Doven de la Faculté des lettres
seau
Rapport sur le concours
les élèves de
des lettres deNancy,
littéraire institué entre
114
u sus
la
123
Faculté
1880.
Rapport de M. le Directeur de l'École supérieure de pharmacie au Conseil
académique , , 4...
Publications des membres de
44.4
es
ess
es
l'École supérieure de pharmacie
l'année scolaire 1879-1880,
ses
oo
pendant
.
Rapport sur les concours entre les étudiants
de la Faculté de droit de Nancy
pendant l'année scolaire 1879-1880, par M. Mar, agrégé à la Faculté,
Distribution des prix, —
f'aculté de droit.
,
, .
, ,
. .
4 , .
—
Faculté de médecine
—
École supérieure de pharmacie,
Naucy,
.
imp. Berger-Levrault et C',
, .
.
. . , ..
. . . . . . . .
, , . . . . ..
COMPTES
TRAVAUX
L'ÉCOLE
RENDUS
DES
SÜPÉRIEURE
FACULTES
DE PHARMACIE
ET
RAPPORTS
SUR
LES
CONCOURS
NANCY
IMPRIMERIE
BERGER-LEVRAULT
1Ï,
RUE
JEANX-LaMouUR,
1851
11
ET
C'*
ACADÉMIE
DE
NANCY
A
ADMINISTRATION
Recteur de l'Académie
Recteurs
|
honoraires.
ACADÉMIQUE
: M. MOURIN
| MM.
. . . |
:%, AËÿ,
DUNOYER C%X, I 55,
MAGGIOLO XI.
Inspecteur d'Académie honoraire : M. PERCIN
%, I 6.
MM. MELLIER, I 5, à Nancy.
Inspecteurs de l’Académie
CONUS 3%, L£ÿ, à Épinal.
LANGROGNET,
le-Duec.
Secrétaire de l’Académie
: M. BÉCOURT,
I &.
IE3,
à
Bar-
6
ACADÉMIE
CONSEIL
DE
NANCY.
ACADÉMIQUE
M. le Recteur MOURIN #, A :3. Président du Conseil.
M. MELLIER, 1 43, Inspecteur d'Académie à Nancy.
M. CONUS
M.
M.
M.
M.
M.
3%, L&ÿ, Inspeetenr d'Académie à Épinal.
LANGROGNET, L&ÿ, Inspecteur d'Académie à Bar-le-Duc,
LEDERLIN, L£&ÿ, Doven de Ia Faculté de Droit.
TOURDES 3%, I&ÿ, Doyen de la Faculté de Médecine.
GRANDEAU O %, I£ÿ, Doyen de la Faculté des Sciences.
BENOIT 3%, I'&ÿ, Doyen de la Faculté des Lettres.
M. JACQUEMIN
%XK, LE,
macie,
Directeur de l'École supérieure de Phar-
M. LOMBARD, I £8, l’rofessour à la Faculté de Droit.
M. BEAUNIS %, À &ÿ, Professeur à la Faculté de Médecine.
M. FORTHOMME 3%, L£ë, Professeur à Ja Faculté des Sciences,
M DECHARME, L g3, Professeur à la Faculté des Lettres.
M.
SCHLAGDENTIAUFFEN,
Aëÿ,
de l’harmacie.
M. KORTZ,
Professeur
à
l'École
supérieure
I 55, Proviseur du Lyeée de Nancy.
M. CIHLÉREST, L£ÿ, Principal du Collège d'Épinal.
M.
THOUVENIN,
M.
RICHENET,
1£ÿ,
I 4,
Professeur
Professeur
au
Lycée
au Lyete
de Naney.
de Nancy.
M. LECOMTE
3%, T #5, Professeur an Lyeéc de Naney.
M. HOSTEIN,
À £ÿ, Professeur au Lycée de Naucy.
M.
THOUVENOT,
À &$, Professeur
au Collége
de Verdun.
M. PIERRON. Professeur au Collège d'Épinal,
M. VOLLAND, Maire de Nancy, Conseiller général.
M. DUVAUX, 1 4. Député de Meurthe-et-Moselle, Conseiller général.
M. Arserr FERRY. Maire de Saiut-Dié, Conseiller général des Vosges.
M. BRADFER
M. BÉCOURT,
3%. Maire de Bar-le-Duc.
I 4. Secrétaire de l'Académie, Secrétaire du Conseil,
D
DT
ACADÈMIE
DE
NANCY.
ENSEIGNEMENT
6
SUPÉRIEUR
+
FACULTÉ
DE
DROIT
MM. LEDERLIN. 1 4, Doyen, Professeur de Droit romain (2° chaire),
autorisé à faire le cours de Pandectes, et Chargé du cours de
Droit français étudié dans ses origines féodales et coutumières.
JALABERT
:%, 163, Doyen
HEIMBURGER
%,
Droit de Strasbourg,
LOMBARD,
Ti,
honoraire.
I £3, ancien
Professeur
de la
Faculté
de
Professeur honoraire.
Professeur de Droit
commercial,
et Chargé
du cours de Droit des gens.
LIÉGEOIS.
148.
Professeur
de
Droit
administratif.
DUBOIS. IE. Professeur de Droit romain (1" chaire), et Chargé
du cours d'Histoire du Droit romain et du Droit français.
BLONDEL.
A 5#, Professeur de Code civil (2° chaire), et Chargé
du cours de Droit constitutionnel.
BIXET,
À 5, Professeur de Code civil {8° chaire), et Chargé du
cours de Droit civil'approfondi dans ses rapports avec l'Enregistrement.
LOMBARD
(P.), Professeur de Code civil (1 chaire).
GARNIER,
Agrèégé, Chargé du cours d'Économie politique.
MAY, Agrégé, Chargé du cours de Pandectes, autorisé À faire
le cours de Droit romain (2° chaire).
CHAVEGRIN,
Agrégé, Chargé du cours de Procédure civile.
GARDEIL, Agrégé, Chargé du cours de Droit criminel.
BEAUCHET,
Agrégé.
LACHASSE, A&3, Docteur en Droit, Secrétaire agent-comptable.
ACADÉMIF
FACULTÉ
Doyen
: M.
TOURDES
DE
NANCE.
DE MÉDECINE
%,
185.
Doyen honoraire : M. STOLTZ
C 3k, Tis.
MM. SÉDILLOT C 3%. T4.
CAILLIOT 3%, LE.
STOLTZ CH I 4.
SIMONIN 3, I 6.
Professenrs honoraires
MM. TOURDES 3%, I £ÿ, Professeur
RIGAUD 3%, I&ÿ. Professeur de
MICHEL 3% IE, Professeur de
COZE 3%, LE, Professeur de
de Médecine légale,
Clinique externe.
Clinique externe.
Matière médicale et de Théra-
peutique.
BACII %,I &#, Professeur de Pathologic externe; M. BÉCHET, I55,
Professeur adjoint,
MOREL
3%,T£#,
l’rofcssear d'Histologie.
:
V. PARISOT
3%, IE. Professeur de Clinique interne.
HERRGOTT
3%,
acconchéments:
I£f,
M.
M. E. PARISOT,
HECUHT,
l’rofcsseur
ROUSSEL
de
Clinique
obstétricale
3%, L'E£x. Professeur
ct
adjoint;
A EF, Professeur adjoint.
Léÿ. l’rofesseur de Pathologie générale et de Patho-
logie interne; M. DEMANCGE
3%, Téÿ, Professeur adjoint,
N...., Professeur de Botanique et d'Ilistoire naturelle médicale.
BEAUNIS
FELTZ
#,
A3.
Professeur
de
Physiologie,
%, À 43. Professeur d'Anatomie et de Physiologie patho-
logiques.
RITTER, I 6, Professeur de Chimie médicale et de Toxicologie.
BERNHEIM,
A £#, Professeur de Clinique interne.
GROSS, A 4, Professeur de médecine opératoire.
CHARPENTIER,
Professeur de Physique médicale.
LALLEMENT, A if. Professeur d'Anatomie doseriptive,
POINCARÉ, I 4, Professeur d'Hygiène,
ACADÉMIE
DE
NANCY,
9
: MM. SCHLAGDENHAUFFEN, À 43
CHRÉTIEN, A 3.
SPILLMANN, A 6.
Agrégés en exercice. ,
DEMANGE (Émile).
HERRGOTT (Alphonse).
HEYDENREICH.
M. BONNET,
À #, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ
Doyen
DES
: M. GRANDEAU
SCIENCES
O 3,1
Doyen honcraire : M. BACH
MAL. GRANDEAU
O %.
1€.
DE
NANCY
4.
Ke I'E8,
Professeur de
Chimie
et
de Physio-
logic appliquées à l'agriculture.
DELBOS,
TE,
Professeur de Minéralogie et de Géologie.
PFORTHOMME
MATHIEU,
BICHAT,
LE
3%
I£F,
Professeur
de Chimie.
À #, Professeur de Mathématiques pures.
MONNIER.
FLOQUET,
Professeur de Botauique.
Professeur de Mathématiques appliquées.
FRIANT,
Chargé du cours de Zoologie.
HALLER,
Maître de conférences de Chimie.
SAUVAGE,
Maître
BRILLOUIN,
GEORGET,,
de conférences
d'Astronomie.
Maître de conférences de Physique.
I &$, Secrétaire agent-comptable.
FACULTÉ
MM. BENOIT
3%. Ti,
RAMBAUD
Doyen.
DES
LETTRES
Professeur
de
Littérature
française.
2%. A 45, Professeur d'Histoire et de Géographie,
ZELLER. À *$. Professeur suppléant d'Iistoireet de
GERARD.
:
Professeur de Physique.
À
€, Professour de Philosophie.
Géographie.
10
AFADÉMIE
MM. CAMPAUX
DE
NANCY.
%, I£ÿ, Professeur de Littérature latine.
DECHARME,
GRUCKER,
I &, Professeur de Littérature grecque.
A #3. Professeur de Littérature étrangère.
DEBIDOUR,
Professeur d'Histoire.
RIEMANN, Maître de Conférences de Philologic grecque ctlatine.
KRANTZ,
Maître de Conférences de Littérature française,
HOMOLLE,
Maître
de
Conférences
d’Antiquités
grecques
et
latines.
LACROIX
2%, LE, Professeur honoraire.
GEORGEL,
I #3. Secrétaire agent-comptable,
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
Directeur
: M.
Directeur
honoraire
JACQUEMIN
MM. JACQUEMIN
Chimie
: M.
3%,
PHARMACIE
3k, 1 £ÿ.
OBERLIN
L£ÿ,
DE
3%
Professeur
LE.
de
Chimie
minérale
et de
organique.
OBERLIN
3%, LE, Professeur de Matière
médicale
et de Miné-
ralogie.
SCHLAGDENITAUFFEN,
AËÿ, Professeur de Physique et de
Toxicologie,
BLEICHER
%, À 43,
DESCAMPS,
Professeur d'Histoire naturelle médicale,
À gs, Professeur de Pharmacie.
DELCOMINÈTE, À &, Suppléant.
HALLER,
MAILLOT,
BONXET,
Agrégé.
Maître de conférences d'histoire naturelle,
A E&ÿ, Secrétaire agent-comptable.
PROCÈS-VERBAL
DE
LA
SÉANCE.
La séance annuelle de la rentrée des Facultés de
Droit, de Médecine, des Sciences et des Lettres et de
l'École supérieure de pharmacie de Nancy, a eu lieu
le lundi 22? novembre 1880, dans le grand amphithétre de la Faculté des Lettres, sous la présidence de
M. Mourin, Recteur de l’Académie.
La séance s'est ouverte à ? heures. M. le Recteur a
pris place sur l'estrade occupée par MM. les Faspecteurs
d'académie de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des
Vosges, les Doyens et les Professeurs des quatre Facultés, le Directeur et les Professeurs de l’École supérieure
de pharmacie, le Proviseur et les Professeurs du Lycée.
M. Ballot- Beaupré, premier Président de la Cour
d'appel; M. le général Hanrion ; M. Fourcade, Procureur général près la Cour d'appel; M. l'abbé Jambois,
vicaire général du Diocèse de Nancy: M. Grimanelli,
Secrétaire général de la Préfecture; M. le Maire de
Nancy et MM. les Adjoints; M. le pasteur Schmidt,
Président du Consistoire de l'Eglise réformée; M. Li-
12
bermann,
ACADÈMIE
grand
Rabbin;
DE
NANCY.
M.
Quenot,
Colonel
du
26° de ligne, ont pris place aux premiers rangs de
l'Assemblée.
MM. les étudiants des diverses Facultés occupaient les
tribunes.
M. le Recteur donne la parole à M. le Doyen de Ja
Faculté de Droit, qui expose l'histoire de la Faculté
depuis sa création.
M. le Recteur fait le résumé des travaux des Facultés
et de l'École supérieure de pharmacie pendant l'année
scolaire 1879-1880.
La parole est donnée ensuite à M. le Doyen Benoit,
pour lu lecture de son rapport sur le prix dittéraire décerné par la Faculté des Lettres, et à M. Mar, Agrégé à
la Faculté de Droit, pour la lecture de son rapport sur
les concours qui ont eu lieu dans cette Faculté.
La séance a été terminée par la lecture des listes des
étudiants qui, dans les Facultés de Droit, de Médecine
et dans l'École supérieure, ont obtenu des prix et des
mentions honorables aux concours de l’année scolaire
1819-1880, et par la distribution des médailles.
Les noms des lauréats ont été proclamés par AL May,
Agrégé près la Faculté de Droit; par M. Weiss,
Agrégé
près la Faculté de Médecine, et par M. Schlagdenhauflen, Professeur de l'École supérieure de pharmacie.
DISCOURS
TRAVAUX DE LA FAGELTÉ DE DROIT DE NANCY
DE
Par
1864
M.
DOYLN
MoNsiEuR
A
1879
LEDERLIN
DE
LA
FACULTÉ
LE REUTEUR,
MESSIEURS,
Les établissements d'instruction publique vous doivent, en
vertu de leur institution même, le compte sincère de leurs
travaux, de leurs efforts, des résultats qu'ils ont obtenus;
cette obligation s'impose à eux avec d'autant plus d'énergie
qu'ils ont recueilli, soit à Icur origine, soit dans le cours de
leur existence, de plus nombreux, de plus éclatants témoignages de la sympathie et de la faveur publiques. Rétablie
en 1864, à la demande instante des Départements et des
Villes de l’ancienne Lorraine grâce surtout au généreux con?
cours
de
la Ville de Nancy,%
1
qui a assuré sa marche
et lui a
permis d'élargir et de fortificr son enseignement; encouragée
par les libéralités des Conseils généraux, qui l'ont mise à
même d'instituer dès le début des concours annuels entre
tous ses élèves; accueillie avec la plus vive sympathie par la
Magistrature, le Barreau ct tout ce que ectte ville ct cette
province comptent d'hommes voués au culte des sciences, des
14
lettres
SÉANCE
et
des
arts;
soutenue
DE
RENTRÉE.
par
le
concours
fraternel
des
autres Facultés de cette Académie ; honorée enfin de l'appui
des familles, qui lui ont confié l'instruction de Icurs enfants,
la Faculté de Droit de Nancy a eu, plus qu'aucune autre peut-
être, à se louer de la faveur qui lui a été témoignée de toutes
parts. Elle y a répondu par son dévouement inaltérable au
devoir, par le vivant intérêt qu'elle n’a cessé d'apporter aux
études et aux progrès de ses élèves, par ses constants efforts
à établir et à maintenir dans son sein de fortes traditions
d'enscignement et de discipline : les rapports annuels lus
dans nos séances de rentrée en font foi.
Je voudrais aujourd'hui vous prier de jeter avec moi un
regard d'ensemble sur un plus long intervalle de temps, en
recherchant ce qui à été accompli dans cette Faculté pendant
les quinze premières années de son existence nouvelle. J'ai
pensé que ce serait encore répondre à la bienveillance dont
vous lui avez donné tant de preuves que de vous rappeler,
en les résumant, ses travaux, ct, je puis
le
dire
aussi,
ses
suceës, dans ces quinze années qui ont marqué ses débuts et
préparé son avenir, Ce sera pour moi unc tâche également
agréable ct facile. Il me sera doux de vous redire tout ce
qu'ont fait pour elle le chef éminent qui a organisé la Faculté
et présidé à ses travaux pendant cette période si décisive
pour son avenir et son existence même, ceux qui ont concouru avec lui à la fondation de notre École ct à l'établissement de ses traditions, ceux enfin qui sont venus depuis
apporter leur pierre à l'édifice. N'ayant été associé à ses traaux que dans les dernières années, j'aurai la satisfaction
de n'avoir point à vous parler de moi-même, si ce n’est pour
remercier encore mes collègnes de leur sympathique et fraternel aceucil, ct renouveler devant vous l’assurance de mon
cnticr dévouement à notre œuvre commune.
Dans ces quinze années, l'enseignement de la F'aculté à
été constilué d'abord, puis développé par la création de plu:
bieurs chaires nouvelles ct de cours spéciaux et permauvats
DISCOURS
DE
M,
LEDERLIN,
15
de Doctorat. Douze à treize cents élèves ont fréquenté ses
cours; la majeure partie les à suivis en vuc de la Licence;
d'autres,
en
nombre
respectable,
se
sont présentés
aux
épreuves du Doctorat, d’autres enfin n'ont demandé que le
certificat de capacité pour les fonctions d'avoué (‘). Au concours général annuel des Facultés de Droit de France, huit
élèves de la Faculté de Nancy ont remporté deux prix et six
mentions honorables. Depuis 1870, dix de ses docteurs, pré-
parés par elle dans une conférence spéciale, sont sortis vain-
queurs des luttes de l'agrégation; neuf d'entre eux ont pris
rang parmi ses professeurs ct ses agrégés. Enfin, dans le ressort de la Cour de Nancy, la magistrature, le barreau, les
offices ministériels se recrutent aujourd’hui presque exclusivement parmi les anciens élèves de la Faculté de Nancy; la
magistrature d’autres ressorts, les conseils de préfecture,
l'administration préfectorale lui en ont emprunté un grand
nombre.
Le décret du 9 janvier 1864, portant rétablissement d’une
Faculté de Droit dans Ja ville de Nancy, y institua dès l'origine un enseignement complet à tous les degrés, d'après les
principes qui déterminaient alors la composition normale des
Facultés de Droit des départements (?) ; cinq professeurs
titulaires ct trois agrégés furent chargés de le distribuer aux
1
Droit
Le
de
nombre
tolal des inscriptions trimestrielles prises à la Faculté de
Naney, de 1564 à 1879, a été de 8,930, il represente pour cette
pé-
riode une moyenne d'environ 149 inseriptions rexactement
mestre, la moyenne à été de 109 3/4 en 18614-1x65 ; elle s'est
en 1859-1370. Le nombre moyen des étudiants qui ont pris
vu passé des examens à été de 200 par année scoluire; il
1884-1865,
ct a atteint
239
CD
1872-1873.
Daus
la inème
période
148,83) par triélevée à 130 1/4
des inseriplions
était de 136 en
de 1864
à 1869,
la Faculté a admis 423 licenciés, 76 docteurs at délivré so certificats de capacité,
{2} Aux Lermes du décret du 9 janvier 1N6t rart. 1671, la Faculté de Droit
de Nancy comprenait sepl chaires, savoir : trois chaires de Code civil, une
chaire de Droit romain, une chaire de Procédure civile et Législation criminelle,
une chaire de Droit conrnercial, une chaire de Droit adininistratif. Nancy devait avoir de plus nn second cours de Droit romain, par application de Farrêté
ministériel du 4 février 1853, qui assigne à cet enseignement une durée de
deux unnées.
1ü
SÉANCE
élèves qui
DE
RENTRÉE.
ne tardèrent pas à affluer,
soit de
Nancy
même
et
des départements da ressort académique, soit d’autres parties
de la France.
M.
JALABERT
fut
nomnM
professeur
titulaire
de
la pre-
mière chaire de Code civil (") et Doyen () de la Faculté.
Jeune encore, il avait déjà parcouru une longuc et brillante
carrière. À Aix d'abord,
puis à Grenoble,
1l avait formé de
nombreux élèves (*). En même temps qu’il leur donnait l'interprétation la plus exacte et la plus sûre de nos textes législatifs, il s'eforçait de développer en eux le respect et l'amour
de la loi, le sentiment du devoir, Il rouvrait pour la sixième
fois sou cours triennel, lorsqu'il fut appelé à oceuper dans la
Faculté de Paris une chaire nouvellement créte de Droit
constitutionnel (*).
Dans les graves et délicates fonctions de l'administration,
dont ses éminentes qualités semblaient encore rehausser
l'éclat, il communiquait à ses collègues son ardent amour du
bien public, son dévouement à la science, sa foi profonde dans
leur œuvre commune. Sur sa proposition, la Faculté délibérait
les réglements intérieurs relatifs à l’organisation des cours et
à la discipline de l'École, ct provoquait de la part des autorités compétentes les améliorations désirables. Rien de ce qui
pouvait élever le niveau des études, fortifier et développer
l'enseignement, assurer et accroître la prospérité de la Faculté, n’échappait à sa vigilante attention, à sa constante solit) Décrel du 14 avril 1864.
12) Arrôté du 16 avril 1864.
(8) Avant sa nomination à Nancy, M. Jasanprr avait
suppléant provisoire à la Faculté de Droit d'A, du 12
professeur
mai 1852;
novembre
1356:
en 1853-1856,
Grenoble,
de
23 novembre
suppléant
--ehargé
- - chargé
a
cours
d'un cours
1856 à 19973 —
1637,-
du
la méme
de
Faculté
Droit
de Code
professeur de Code
- Oflicier d'Acawlemie,
du
éte successivement
octobre 1s46 au 12
du
romain
13 1bai
à
Ja
152
ième
au
27
Faculte,
eivil a la Faculie de Droit de
civil a la méne
12 juin
i856:--
truction publique, du 29 décembre 1862. -- M Jacameer à
lier de Ka Légion d'hounvur, lc 22 decernbre 1866,
ti Déerel dt 31 décembre 1344, -- M Jarascri à él
chaire de Code civil, par M. Paul Lomvaun, agrege de la
d'abord chargé du cours par arrète du 16 janvier 1580, puis
titulaire ave dispense d'âge, par décret du 3 juiilet 1,80.
Faculté, du
Ofhcier de l'{ns-
ele notant
cheva-
remplace dans sa
Faculté, qui à été
nommé professeur
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
17
licitude.
Il ne lui suffisait pas d'établir entre ses collègues et
lui une collaboration active et féconde; par la chaleureuse
affection qu’il témoignait à chacun d'eux, par l'ascendant de
son caractère élevé et sympathique, il les avait groupés
autour de lui comme une famille étroitement unie et solidaire. Nous avons été unanimes à désirer que ces liens ne
fussent pas rompus, et que, tout en nous quittant, M. JALABERT continuât à nous appartenir, autant du moins que cela
était encore possible; le premier acte de son successeur devait être de provoquer l'expression de ce vœu (‘); M. le
Recteur de l'Académie s’y est associé avec le plus gracieux
empressement; M. le Ministre de l'Instruction publique y à
répondu en nommant M. JALABERT, Doyen honoraire de la
Faculté de Droit de Nancy (?).
Les deux autres chaires de Code civil furent confites à
MM. ARNAULT DE LA MÉNARDIÈRE et VauGEoOis (*). Le premier avait appartenu, depuis 1857, comme suppléant provisoire et comme agrégé, aux Facultés de Rennes et de Poitiers (*). Le second avait enseigné pendant deux ans, à
Grenoble, le Droit commercial et la Procédure civile (*). Avec
des qualités diverses, ils étaient animés d’un même zèle pour
leur tâche et pour le bien de la Faculté. Esprit spéculatif et
généralisateur, l'un se piaisait à l'exposition dogmatique de
nos lois et des principes supérieurs qui les dominent; l’autre
préférait l’exégèse, et n'abandonnait pas un sujet, sans en
avoir poursuivi l'analyse jusque dans ses moindres détails.
1} Délibération de Ia Faculté du 16 janvier 1889.
{2} Arrété du 28 janvier 1880.
(3) Décret du 18 juin 1364.
(4) M. Anvavur pe LA Mévarnière : 7 novembre 1857, suppléant provisoire
à la Faculté de Droit de Rennes ; — 2 février 1859, agrégé des Facultés de
Droit; —- 12 février 1859, altaché en qualilé d'agrégé à la Faculté de Rennes;
— 4 novembre 1839, atlaché en la inème qualité à la Faculté de Poitiers.
(5) M. Vavasors : 9 fevrier 1862, agrégé des Facultés do Droit; — 27 janvier 1862,
attaché
en celte
qualité à la Faculté de Grenoble; —
23 janvier
1863,
FACULTÉS.
Le
chargé du cours do Droit commercial à ladile Faculté; — 19 octobre 1868,
chargé, à la mème Facullé, du cours de Procédure eivile et Législation criminelle.
18
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
Ils nous ont quittés, l’un pour Poitiers (), l'autre pour
Caen (*), retournant ainsi dans leurs provinces natales, où
les rappelaient avant toutes
choses
les
devoirs
de
la piété
filiale. L'absence n’a pas affaibli nos sentiments de mutuelle
affection.
Trois agrégés, dont nous devions bientôt aussi regretter le
départ (°), furent successivement chargés du cours que M. DE
LA MÉNARDIÈRE
laissait vacant. M. Lyox-CAEN, le premier
élu du concours de 1567, dont nous connaissions déjà le zèle
infatigable et la rare puissance de travail, y donna pendant
deux ans un enseignement substantiel et fort apprécié (*).
Après lui, M. Cauwës, son émule et son ami, y déployait
toutes les ressources d’un esprit fin et délicat, d'une raison
droite, d'une parole élégante ct précise (*). Une collaboration
active, dévouée, intelligente, nous a été apportée ensuite par
M. Cuogerr (‘). Enfin, après en avoir exercé pendant un
an la suppléance (7), M. BLONDEL fut nommé titulaire de la
chaire (®).
D'un autre côté, la troisième chaire de Code civil fut attri-
buée définitivement à M. BINET
(”), qui l'avait occupée
{1) Par décret du 8 décembre 3869, M. Auxaurr pe LA Méxauière, professeur de Code civil à la Faculié de Droil de Nancy, a été nommé en la méme
qualité à ia Faculté de Droit de Poitiers.
(21 Par décret
de Droit criminel
{31 MM.
du 9 novembre
à la Faculté
Lros-Canx
el
Ciuwks,
1375,
M.
de Caen.
nommés
Vau&æois,
a
au
premier
du
5
été
nommé
et au
second
professeur
rang
au
concours de 1837, ont été attachés à la Faculté de Nancv, par arrêté du
22 juillet de la mème annéc : ils ont êté transferés, en La même qualité, à la
Faculle
de
Droit
de
Paris,
Fun
par
arrèlé
mars
1872,
l'autre
par
arrêté
du 30 juin 1873. — À la suiie du concours où il avait obtenu Îc troisième
rang, M. Couper à été atiaché à la Facullé de Droit de Naney, par arrèté du
2 juin 1870 ; il est devenu, en oelobre 1575, professeur à la faculté libre de
Proil de Paris.
(4j M. Lxox-Caëx a été chargé du cours de Code civil par arrêté du 19 janvicr 1370.
(5: Par arrêté du 6 novembre 1832, M. Cavwès a Cté chargé du cours de
Code civil, en remplacement de M. Lrox-Carx.
{éi Un arrèté du 12 septembre 1875 a chargé M Cuoszrr du cours de Code
civil, en remplacement de M, Civwis.
{7 Arrêté du 25 novembre 1855, chargeant M. BLoxvez du cours âe Code
civil, en rumplacemeut de M. Guorgur.
18) Décret du 29 juillet 1476.
tu) Décret du 20 juilic! 1875.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
19
comme chargé de cours depuis le départ de M. Vauaxois (*).
M. BINET avait fait toutes ses études à la Faculté de
Nancy ; M. BLONDEL était l’un de ses premiers docteurs. En
1870, peu après avoir été admis à ce grade, l’un et l’autre
avaient été délégués temporairement dans une de nos
chaires (?). Agrégés, ils avaient été chargés successivement
de divers enseignements; ils avaient fait toutes leurs
preuves; nous sommes heureux d'avoir pu conserver parmi
nous deux professeurs aussi distingués, deux collègues aussi
sympathiques.
Dans la chaire de Procédure civile et de Législation criminelle montait un magistrat, qui avait rempli avec distinction
pendant seize ans les fonctions du ministère public, et consacré à la science d’intéressants travaux (*). M. PARINGAULT
ne devait toutefoisy rester que peu de temps. Après une année
d'un enseignement consciencicux ct avant tout pratique,
il se retira à Paris, tout en demeurant attaché à la Faculté
par le lien de l’honorariat (*). La mort l'y a frappé, Le 20 décembre 1872. En son remplacement, une délégation, trop
courte au gré de ses collègues de Nancy, leur assurait pendant deux ans le concours d’un agrégé aussi distingué par le
cœur que par l'esprit, M. ARNAULT (). Deux autres agrégés,
M. CauwÈs et M. CHOBERT, et momentanément, deux de nos
jeunes docteurs, MAI. BLONDE&L et BINET, ont conservé cette
{1) Par arrété
Code civil.
du 25 novembre
1875,
|
M.
Bixur
u
Clé
chargé
du
cours
de
{23 MM. Broxpez ct Biser ont été successivement délégués dans la chaire de
Procédure civile et de Législation criminelle par doux arrêtés de M. le Rec-
teur,
des
18
déceinbre
1869
et
10
mars
1870.
{8} Par décret du 18 juin 1864, M. Parixgauzr a été noumé professeur de
Procédure civile et de Legislalion ériminelle à la Facullé de Droit de Nancy.
Ia été nominé chevalier de la Légion d'honneur le 12 août suivant.
(4) Par décret du 10 octobre 1863, M. Pamxe@auur à lé nommé professeur
honoraire a la Facuile de Droil de Nancy.
(51 Pur arrêté du 50 septembre 1865, M. Anxauzr, agrégé, attaché temporairemenl à la Faculté de Droit de Toulouse, a été chargé du cours de Procéduro
eñile
et de
Lügislalion
criminelle
à la
Faculte
de
Nancy,
en
remplacement
de M. Panixéauzr, Par arrête du 22 juillet 1867, M. Ausauer 4 dle attache
commie agrégé à la Faculte de Toulouse, où il est aujourd’hui professeur
d'Économie politique,
20
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
suppléance, jusqu'au moment où la chaire, affectéc par une
décision nouvelle au seul enseignement de la Procédure civile,
a pu être pourvue définitivement (').
Les
deux
chaires
de Droit
commercial et de Droit udmi-
nistratif ne devaient pas être soumises à tant de vicissitudes,
ni être pour nous l'occasion de pareils regrets.
M. LousaRD occupe depuis 1864 la chaire de Droit commercial (*). À une
profonde
connaissance
de
nos
lois s'allie
chez lui une grande expéricnce des affaires : le soin qu’il
met à tenir ses élèves au courant de tous les progrès de la
doctrine, ct des décisions de la jurisprudence, contrôlées par
une sévère critique, donne à son enseignement une autorité
particulière.
Confié pendant la première année à un agrégé de Toulouse,
M. Cassin, délégué à Nancy (°), et qui y a laissé les meilleurs
souvenirs, l'enseignement du Droit administratifa cu, depuis
lors, pour titulaire M. LiéGeois (“). Une pratique déjà longue
des affaires administratives, jointe à de sérieuses études sur
toutes les branches de notre législation, et à une connaissance spéciale de l’économie politique, l’indiquait pour cette
chaire difficile à remplir et dans laquelle il a acquis les
meilleurs titres à l'estime des jurisconsultes.
|
Pour occuper provisoirement la chaire de Droit romain,
Paris prêtait à Nancy un de ses agrégés, M. GÉRARDIN (5),
(1) M.
Cavwis
et M.
Cuoseur
ont
été successivement
chargés
du
cours
de
Procédure civile et de Législation crhninellc, par deux arrêtes avinistériels
du 14 septembre 1867, et du 11 juillet 1870. MM. BLoxve et Bixer y ont été
délégués lemporairement par M. le Recteur, suivant ses deux arrètés des
18 décembre 1869 et 10 mars 1870.
(2) M. Lomsano Adolphe)
décret du 13 juin 18641.
(3) Arrêté du 26 septembre
à été nommé
professeur de Droit commercial, par
1564.
14) Décret du 19 octobre 1865. Par arrèté du même jour,
attaché, en qualité d'agrégé, à la Faculte de Droit de Paris.
M.
Cassin
à été
{5) Par arrété du 26 seplembre 1864, M. Gérannix, agréué près la l'aculté de
Droit de laris, a eté delegué dans la chaire de Droit romain à la Faculté de
Droit de Naucy. — M, Jannix, agrégé, avait éte d'abord appelé à ces fonctions,
par arrêté du 20 juin 1864; il ne les a pus occupées, et a quitté l'enseignement
pour la magistrature,
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
21
nommé le premier en 1864, tandis que le second cours était
remis à un autre
agrégé
du même
concours,
M. DESJaR-
DINS (‘). Ils ne devaient que passer parmi nous, laissant à
tous ceux qui les ont connus le souvenir d'un enscignement
excellent ct des plus cordiales relations, M. GLAssoN prenait
la place de M. GÉRARDIN (?); nous ne devions pas le conser-
ver davantage; son rang de concours (il avait été élu lepre-
mier en 1865) le désignait pour la capitale, où il a poursuivi
avec un constant succès une carrière brillamment inaugurée à
Nancy (*). D'un autre côté, M. DuBois succédait à M. DesJARDINS ; élu comme lui du concours de 1864, il avait été
d'abord attaché à la Faculté de Grenoble (*); chargé de cours
à Nancy, en 1865 (*), il a été, deux ans après, nommé titulaire (9). Depuis quinze ans qu'il nous appartient, il nous a
donné tous les jours des preuves nouvelles de l’étendue et de
la variété de ses connaissances, de sa passion pour l'étude,
de son aptitude pour l'enseignement : nul ne pouvait occuper
plus dignement notre première chaire de Droit romain. Dans
le second cours, érigé en chaire en 1871, nos agrégés rivali-
saient de zèle et de talent. MM. Lvox-CaEx (7), CAuwÈS 5),
Caogerr(’), Bronper.("), GARNIER
vement chargés, et ont été appelés
gnements ; M. May le donne depuis
coup d'autorité et une érudition qui
{1} Arrêté du 20 juin 1864. M. Dessaroixs
de Paris par arrèté du 7 septembre 1865.
(2) Arrêté
du
15 juin
(!), en ont été successidepuis à d'autres enscitrois ans (*),avec beaugrandit de jour en jour.
à été attaché à la Faculté
de Droit
1865.
{3} Par arrêté du 22 juillet 1867, M. Grassox a été attaché à la Faculté de Droit
de Paris, où il a été, par décret du 1er juillet 1378, nommé professeur titulaire.
(4j) M. Durois a été institué agrégé le 21 décembre 1864. Précédemunent, il
avait cte attaché à la Faculté de Droit de Strasbourg, du 26 décombre
19 noveinbre 1361, et du 21 décembre 1862 au 15 novembre 1868.
(5} Arrèté du 30 septembre 1565.
(6) Décret du 9 décembre 1367.
(ti) Arrêté du 14 septembre 1867.
(8) Arrête du 19 janvier 1570.
(9j
{10}
(11)
12)
Arrèté
Arrêté
Arrété
Arrèté
du
du
du
du
7 novembre 1872.
12 septembre 1875.
25 novembre 1875.
17 auût 1877.
1860
au
22
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Le titulaire de la chaire (*) n’est pas pour cela demeuré
inactif; il a continué, d'après le vœu de la Faculté, et avec
lautorisation
de
l'Administration
supérieure,
le
cours
de
Pandectes, ou de Droit romain approfondi, créé en 1871
pour les aspirants au Doctorat.
L'enseignement du Droit romain était complété par des
Conférences de Pandectes (”), données avec autant de talent
que de suecès par MM. Desyarpins (*), GLasson (‘), DuBOIS (*), Lyox-CaEx (°) et CAUWES (°).
Enfin, des conférences spéciales, consacrées, sous la direction des agrégés, à la révision des matières des cours ct à la
préparation aux examens, réunissaient les élèves des diverses
années qui demandaient à y prendre part (°).
Avec les huit cours réglementaires et les conférences dont
je viens de parler, l'instruction donnée par la Faculté de
Nancy répondait à toutes les exigences des programmes officiels; à de très-rares exceptions près, elle n’avait rien à en-
vier, au point de vue du nombre et de la variété des enseignements, à aucune autre Faculté des départements (*). Mais
sa légitime
dans toute
lui eût été
élèves des
ambition, son ardent désir de remplir sa mission
son étendue n'auraient point été satisfaits, s’il ne
permis de faire mieux encore, en offrant à ses
cours spéciaux et permanents pour la préparation
(} M. Leperrain,
{2} Ces
nommé
conferences
du 4 février 1853, art 5.
13) En 1864-1565.
(4i En 1865-1866.
(5) En 1866-1867;
fêr En 1557-1863.
{3 En 1870-1871.
181 Ces
par décret du
étaient
1868-1869
conférences,
prévues
lustituées
CL
10 décembre
1871.
en
de
exécution
larrôêté
ministériel
1869-1870.
à l'article
£
du
décret
du
22
août
1854,
sur
le
régime financier des établissements d'enseignement supérieur, ont été organisées par l'arrêté ministériel du 10 janvier 1555. Elles sont facuitatives pour
les étudiants et donnent ouverture à une rétribution de 65 francs pour l'année
entière. À Nancy, le nombre des étudiants qui s’y font inscrire chaque année
est
de
cinquante.
191 Strasbourg possédait en plus une chaire de Droit des gens ; --— Toulouse,
une chaire d'Histoire du droit et une chaire spéciale de Droit criminel.
DISCOURS
DE
M.
MEDERLIN.
23
au Doctorat, un enseignement complémentaire
des études
juridiques de toutes les années.
L' Économie politique, qui n'avait encore de chaire qu’à
Paris, put être enseignée dès la première année, grâce au
concours désintéressé d’un homme de bien, dont de nombreux et importants travaux avaicnt marqué la place dans
le monde des sciences ct des lettres (*). Le cours de M. Alexan-
dre DE METz-NOBLAT (*) attirait un auditoire nombreux et
éclairé, qui appréciait vivement son vaste savoir, sa parole
élégante et facile. Son Analyse des phénomènes économiques (°)
avait préparé son enseignement; son livre des Lois économiques (*) nous en à conservé la substance.
Lorsque sa santé chancelante l'obligea à descendre de sa
chaire, M. DE MEeTz-NOBLAT exprima Île désir de voir son
œuvre continuée après lui, et consolidée par une institution
permanente, La Faculté demandait de plus, pour Les études
du Doctorat, des cours similaires à ceux de Paris (*); ils
manquaient encore à la province; les règlements universitaires prétendaient en vain y suppléer par l'obligation illusoire imposée aux étudiants de quatrième année de retourner
à quelques-uns des cours de la Licence. L'initiative de la
Faculté reçut de la part du Conseil académique l'accueil le
plus favorable (5); le Conseil municipal s’y associa avec un
libéral empressement, par l'allocation d’une indemnité annuelle pour les titulaires des cinq cours dont l'institution
{1} La liste des principales publications de M. A. ve Merz-Nourar a été hnprimés dans le Recueil des Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1570 et 1871, exxu*
année, 4€ série, tome iv, page cexur.
{21 Ce cours a été autorisé pour l'année 1864-1865, par arrêté du Ministre
de
l'Instruction
publique, du
premier décembre
par arrêté du 13 décembre 1865,
{3 Analyse des phénomènes économiques
ris, 1853. 2 vol, in-80.
1864; et, pour
(sans nom
l’année suivante,
d'auteuri.
Nancy
et Pa-
(4) Les Lois économiques. — Résumé du cours d'Économie politique fait à la
Facuité de Droit de Nancy en 1865-1866, par A. De Merz-Nompar. Paris, Guillaumin el Cie, 1867. 1 vol. in-80.— Une secondeédition a été donnée, en 1880,
par les soins de M. Anloiue de Metz-Noblat, son fils.
{5) Délibération de 12 Faculté, du 12 juin 1866.
(6) Délibérations du Conseil academique des 27 juin et 23 novembre
1866.
24
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
était demandée (‘). Trois d’entre eux furent en effet institués
sans
retard
(*), ct confiés,
sur
la présentation
du
Conseil
académique, aux trois plus anciens professeurs titulaires de
la Faculté : le cours de Droit français étudié dans ses origines
féodales
et coutumières, à M. JALABERT; le cours
d'Histoire
du Droit romain et du Droit français, à M. ARNAULT DE LA
MÉNARDIÈRE ; le cours de Droit des gens, à M. LomBakD (°).
Les deux premiers échangeaient plus tard leurs enseignements (‘), et chacun d’eux, au moment de laisser son cours,
avait pour successeur un autre titulaire, désigné de même
par
l'ancienneté de ses services. M. DE LA MÉNARDIÈRE
était remplacé par M. VarG@zois (5), et celui-ci, par M. Le-
DERLIN (°); M. JALABERT, par M. BLONDEL (”).
Le cours complémentaire d'Économie politique ne fut créé
que l’année suivante (®), ct confié à M. LIÉGEoIs (°) : mais
l’enseignement n’en subit pas d'interruption, grâce aux conférences que M. LIÉGEOIS avait bien voulu offrir à la Fa.
culté, après la retraite de M. DE METz-NoBLAT.
L'institution du cours d’Enregistrement devait être différée
encore,
Enfin, pour que rien ne fût omis de ce qui pouvait développer l'instruction des élèves ct préparer leur avenir, une
Conférence d'agréyation était ouverte, en 1868, aux jeunes
docteurs et aux aspirants au Doctorat; ils s'y exerçaient à
faire des leçons et des argumentations, et se formaient ainsi
aux séricuses et difficiles épreuves des concours. M. JALA{1} Délibération
du Conseil
municipal
de
Nancy,
du
5 décembre
1866,
{21 Arrêté du 19 janvier 1867, Ces cours furent ouverts dès le 15 février 1867.
(3) Arrèlé
du
19 janvier
Arrèlé du
27 janvier
{43 Arrêté du # novembre
(5)
1867.
{6} Arrêté du 25 novembre
{3} Arrèté
du
31
octobre
1868.
1870.
1875.
1878.
—
Ün
arrété
subséquent,
du
16 janvier
1880,
a chargé M. BLoxpez du cours de Droit constitulionnel, et a confié à M. Dunors,
sur sa demaude, le cours d'{istoire du Droit romain et du Droit français.
(8) Arrété du 21avril 1868.
(9) Arrèté du 22 avril 1868,
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
25
BERT présidait lui-même ces exercices hebdomadaires, pro-
diguant à ses disciples, avec autant de fermeté que de bien-
veillance, ses directions, ses conseils, ses encouragements;
les agrégés l'assistaient, avec un zèle quine s’est pas démenti
un instant, ct une compétence incontestable.
En 1870, la Faculté avait accompli par deux fois le cycle
de l’enseignement triennal de la Licence. De 106 qu'il était
à l'origine, le nombre moyen deses inscriptions trimestrielles
s'était successivement élevé jusqu'à 180. Chacune des trois
années de Licence comptait une moyenne de cinquante étudiants. Les cours et les conférences étaient suivis avec assi-
duité, Les examens ne donnaient lieu qu'à une faible propor-
tion d’ajournements. Les concours entretenaient une vive et
salutaire émulation. Le Doctorat était ardemment recherché;
28 élèves y aspiraient en 1870; ce nombre devait s'élever
encore, et atteindre une moyenne à peu près constante de
40 par an. Dans Ja même année scolaire (1868-1869), trois
élèves de Nancy, MM. Jules GARNIER, ORY £t VAINKER,
obtenaient au concours général des onze Facultés de Droit
de France, un second prix et deux mentions honorables. Un
de ses docteurs, M. BLONDEL, la représentait de la manière
la plus honorable au concours d'agrégation.
Cependant de graves et douloureux événements se préparaient, dont la Faculté
devait
ressentir vivement
le contre-
coup. Les concours de 1870 n'attirèrent que peu d'élèves; le
nombre des examens subit aussi, dans les sessions de juillet
et d'août, une diminution sensible, que n’expliquaient que
trop les sérieuses préoccupations du pays. La continuation
de la lutte et l’invasion obligèrent de différer jusqu’en avril
1871 la réouverture des cours.
La défense nationale ne laissait point de place pour aucune
autre préoccupation. Les trois agrégés de la Faculté, et cent
26
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
onze de ses élèves répondaient à l'appel de la patrie, ou le
prévenaient, en s'engageant volontairement à son service.
Sans parler des avancements mérités par un grand nombre
d’entre eux, six mentions honorables ou citations à l'ordre
du jour (‘), trois médailles militaires (*), un égal nombre de
croix de la Légion d'honneur (*), attestent leur dévouement
et leur belle conduite devant l'ennemi. Deux sont morts au
champ d'honneur (‘); quatre ont succombé à de graves bles-
sures, ou à des maladies contractées pendant la guerre (*). La
Faculté leur a payé, par l'organe de son Doyen, en présence
de ses élèves assemblés avant la reprise des cours, un juste
et touchant tribut d’'hommages et de regrets (°); elle conserve
{1} Ont été cités à l’ordre du jour : MM. Ballazard (Edmond-Paulin), souslieutenant de la garde mobile à Verdun; — Bastien (Paul-Charles-Marie}, engagé volontaire dans le 5° régiment de chasseurs à cheval (deux citations pour
sa conduite à Verdun).
Ont été meutiounés honorablement : pour sa conduite au siége de Toul,
M. Pierron(Lucien-Marie-Francoisi, lieutenant d'artillerie dans la garde mobile
de
la
Meurthe,
blessé au
bras droit
d'un
éclat
d'obus;
—
M. de Goduilhk
(Jean-
François-Géry-Paul-Henri), lieutenant, puis capitaine de la garde mobile de Lotet-Garonne [plusieurs mentions honorablesi.
(21 Ont été décorés de la médaille militaire: MM. de Lallemandt de Mont
{Pierrei,
scrgent-major
dans
la garde
mobile
puis
maréchal
des
de
la Meurlhe;
—
Bastien
1Paul-
Charles-Marier, engagé voloutaire dans le 52 régiment de chasseurs à cueval,
deux fois porlé à l'ordre du jour; — André (Albert-Louis,, artilleur dans la
garde mobile de li Meurthe, à Toul.
(3) Ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur : MM. Élie, (JacquesJoseph-Edmoudi, officier démissionnaire, a repris du serviee; capitaine au 56
régimeut provisoire; combats d'avant-postes aux environs de Langres; blessé
d'une balle à la jambe; -- Besson iPaul-Alexandrei; a pris part, Comme oflicier
d'artillerie, à la defense de Paris, et au combat de Châtillon; — second siége de
Paris; — Jobard {Alexis-Pierre), engagé volontaire dans la garde mobile de la
Haute-Saône, puis officier au 15° de ligne; engagernents autour de Belfort.
{4) Sont morts au champ d'honneur : MM. de Plas (Jean-François-Henri}, engagé daus les Zzouaves de la garde; 30 novembre 1870, attaque du parc de Villiers-Sur-Marue. — Delang (Joseph-Charlesi, sous-lieutenant dans la garde mobile des Vosges: Cussey, le 22 octobre 1870.
5} Sont morts des suites de leurs blessures on de maladies contractées pendant la guerre : MM, Bastien (Paul-Charles-Marier, engagé volontaire ap 5°
régiment de chasseurs à cheval, deux fuis cité à l'ordre du jour, décoré de la
médaille militaire; -— Zaepffel 1Hubert-Fdgard-Charles-Mariel, soldat dans la
garde mobile de la Meurthe, attaché au général Ladreit de la Charrière ; —K/otz
iHeurit, maréchal des logis dans l'artillerie de La garde mobile de la Meurthe: -- Thomas illector-Félicien-Amédée}, encaigé volontaire au 7° régiment
de chasseurs
à cheval,
logis.
(6) Réunion préliminaire des professeurs et des élèves, tenue 16 17 avri
1871, avant la réouverture des cours : allocution de M. le Doyen Jaranerr,
(Annulrs de la Faculté de Droit de Nancy, pages 95-1061.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
‘
27
pieusement dans ses Annales les noms ct les états de services
de tous ceux qui ont pris part à la défense nationale (").
Un intervalle de trois mois à peine séparait la reprise des
cours de l’époque habituelle de leur clôture; les professeurs
réussirent pourtant,
en s'imposant de nombreuses leçons sup-
plémentaires, à remplir la partie la plus importante des programmes de leurs enseignements; ils voyaient aussi revenir
aux cxamens un nombre d'élèves, inférieur sans doute à
celui d’une année normale, plus grand toutefois qu’on eût osé
espérer en des temps aussi troublés, et qui devait s’accroître
encore l'année suivante (*).
Les professeurs de la Faculté de Nancy reprenaient ainsi
leurs travaux avec une ardeur nouvelle, et un sentiment
plus profond que jamais de ce qu'ils devaient à la patrie.
Mais les désastres de la France avaient laissé au cœur de
chacun d'eux une amère douleur. À l'Est des Vosges, au Nord
de la Scille, deux provinces profondément françaises étaient
retenues sous la domination étrangère. Au milicu d'elles,
une Faculté française, qu'avaient illustrée de savants professcurs et d'éminents écrivains, et qui avait formé au culte du
droit et de la justice de nombreuses générations d'étudiants,
avait interrompu son enseignement. Le patriotisme de nos
collègues de Nancy se refusait à croire à une séparation
définitive, à admettre qu’une École dont la France s'était
honore à juste titre, pût être fermée sans retour; il aspirait
à lui rendre une vie nouvelle, en lui assurant sur une terre
française, jusqu’à des temps meilleurs, une hospitalité digne
de son passé, et qui eût réservé son avenir. Si leurs vœux
avaient pu être exaucés, les deux Facultés de la Lorraine et
{1} Liste des étudiants de Ja Faculté de Droit de Nancy qui ont pris part à
la défense nationale, août 1870-jauvier 1571 (Annales de la Facuité de Droit de
Nancy,
pages
125-140}.
{2} Le nombre des examens subis du mois d'avril au mois d'août 1871 a été
de 196; ce nombre s'est élevé à 319, en 1871-1872, La moyenne annuelle do
1864 à 1879 est de 212 à 218 (exactement 212.66.
28
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
de l'Alsace auraient formé ensemble, à Nancy, en face de
l'étranger, une grande et forte École, dans le sein de laquelle
chacun des professeurs de Strasbourg aurait retrouvé ses
disciples, sa chaire d'enseignement, son rang d'ancienneté (1),
Cependant d’autres Facultés, Grenoble, Poitiers, Bordeaux,
ouvraient leurs rangs à trois des membres de l’École de
Strasbourg (*); deux d’entre eux se rapprochaient ainsi de
leur pays natal ; un siége à la Cour de cassation attendait son
savant
Doyen (*). Restaient
MM.
HermpurGEr,
Desrrais
et LEDERLIX: ils devaient appartenir, à des titres divers, à la
Faculté de Nancy.
Ce dernier y fut délégué provisoirement par une décision
ministérielle du 14 juillet 1871; il se rendit avec empressement à un appel, auquel l'initiative de ses collègucvde Nancy
et de leur sympathique et excellent Doyen ajoutait pour lui
une douceur particulière. Il était loin de s'attendre à l’honneur que leur courtoise confraternité lui réservait,en exigeant
avec la plus affectueuse insistance qu’il prît rang parmi eux
du jour de sa nomination à Strasbourg. Il retrouvait en eux
une famille unie et solidaire, qui comprenait ses tristesses, et
dont il allait à son tour partager l'existence et les sentiments.
Quelques mois après, la chaire qu'il avait occupée à Stras-
bourg fut transférée à Nancy, et il en reçut à nouveau l'in-
vestiture (*).
(1) Délibération de la Faculté de Droit de Nancy, du 17 mars 1871.
{12} Par décret du 10 février 1371, M. Lamacux, professeur dé Droit administratif à la Faculté de Droit de Strasbourg, chevalier de la Légion d'honneur, a
été nommé professeur de Droit civil à la Faculté do Droit de Bordeaux; par
un autre decret, du 9 juin suivant, M. Limacinr à été nommé professeur da
Droit administratif à la Faculté de Grenoble.
Par décret du 15 avril 1871, M. Lecourrors, professeur de Droit commercial à
la Faculté de Strasbourg, a été nommé professeur de Droit civil à la Faculté
de Poitiers.
Par arrèté du 11 avril 1871, M. Laxusse, agrégé à la Faculté de Droit de Strasbourg, à été attaché en la mème qualité à la Faculté de Bordeaux.
13) Par décret du 5 murs 1472 M. Awnur, professeur de Code civil et Doyen
de la Faculté de Droil de Strasbourg, l'un des auteurs du Cours de Droit civil
français d'après la méthode de Zachari, officier de la Légion d'honneur, a été
nommé conseiller à la Cour de cassation.
(41 Décret du 10 decembre 1871.-—-Avant sa nomination à Nancy, M. Lenercin
avait été, d'abord, suppléant provisoire à la Faculté de Droit de Strasbourg
DISCOURS
DE
M,
LEDERLIN.
29
M. DEsTRais était, depuis 1845, membre de la Faculté de
Droit de Strasbourg (‘). 1l y avait donné, pendant dix ans,
en qualité de professeur suppléant, des cours d'Histoire générale du Droit français, d’Introduction générale à l'étude
du Droit, de Philosophie du Droit, et de Droit des Gens;
depuis 1852, il y avait professé, comme suppléant d’abord,
puis comme titulaire, la Procédure civile et la Législation
criminelle. Ce double enseignement, où les spéculations de
la philosophie, l'interprétation des textes législatifs, les données et les besoins de la pratique appellent tour à tour l’attention du professeur et exigent de lui des aptitudes diverses et souvent malaisées à concilier, l'avait séduit par sa
variété même et ses difficultés, sans le détacher de l'étude de
nos lois civiles, et surtout des lois romaines, objet de ses
premières préférences. Par l'étendue et la sûreté de son éru-
dition, par la distinction de son esprit, par les qualités de
son cœur, il aurait honoré notre École, si son religieux attachement à un passé plein de vivants souvenirs ne lui avait
pas interdit de s'éloigner de la demeure
de ses pères, du
berceau de son enfance. Une nomination qui l'appelait à
Nancy (), dans son ancienne chaire d'enseignement (*), de{arrêté du 9 janvier 1857), à la suite du concours ouvert à Paris, le 2 décembre
1856; — puis, le 2 février 1859, agrégé des l'acultés de Droit;
— le 12 février
1839, attaché en cette qualité à la l'aculté de Strasbourg; -- le 10 mars 1859,
chargé du cours de Droit romain !26 chaire) à la même Faculté; — lo 6 juillet
1863, profesacur titulaire de ladite chaire.
{1} M. Drsruais (Jean-Charles-Édouard\, né le 24 juin 1811, à Strasbourg, y
fut reçu Docteur en Droit, le 27 novembre 1839; par arrêlé ministériel du
30 septembre 1545, il fut institué professeur suppléant à la Faculté de Droit
de Strasbourg, à la suite du concours ouvert dans cette Faculté et de la décision du Jury de concours, du 21 août 1845. il y a donné, comme professeur
suppléant, les cours suivants: 1815-1846; 1947-1848 : Histoire générale du
Droit
français;
—
1346-1847,
1848-1819,
1849-1850
des
—
1852
générale
à l'étude du Droit et Philosophie
du
de
cours
Droit
Gens;
janvier
et
du Droit; —
à juillel
1850-1551: Introduction
1818-1849 : suppléance
1856,
suppléance
de
la
chaire de Procédure civile ct de Législation criminelle. Par décret du 7 juillot
1855, il fut nommé professeur titulaire de cette chaire.
{21 Décret Qu 15 février 1872, nommant M. Desrruis professeur de Procédure
civile et de Législation criminelle à la Faculté de Droit de Nancy.
{3) Décret du 10 décembre 1871, transférant à la Faculté de Droit de Nancy
la chaire de Procédure civile et de Législalion criminelle de la Faculté de
Droit de Strasbourg.
30
:
SÉANCE
DE RENTRÉE,
meura sans cffet, et nous avons dû nous résigner à ne voir
subsister entre lui et nous d'autre lien officiel que celui de
l'honorariat (!), Je sais quel prix il attachait à ce titre, que
nous avions été heureux, en dernière analyse, de demander
pour lui, Il avait été vivement touché aussi de la sympathie
que lui marquaient ses collègues de Nancy, de l’affectueux
et persistant empressement de leur Doyen, M. Jalabert,à lui
porter l'expression de leurs vœux unanimes de le voir se
Éxer au milieu d’eux. Si, après une longuc hésitation, il avait
cru ne pouvoir céder à d'aussi pressants appels, il restait de
cœur avec nous et avec la France qui, même absente, était
toujours pour lui la patrie; il suivait nos travaux avec un
vivant intérêt, et, dans ses derniers moments encore (?), une
de ses pensées les plus chères était pour notre Faculté; il
dédiait à M. Jalabert, son digne chef, un livre qu'il avait eu
le bonheur d'achever, et dans lequel il a consigné le fruit
de longues ct patientes études sur la Propriété et les Droits
réels, dans le Droit romain. M. Jalabert ct, avec lui, les
professeurs de Droit romain de la Faculté de Nancy se féli-
citent d'avoir été appelés à diriger la publication de cette
œuvre importante, qui fait honneur à la science française.
Élu du concours de 1829, M. HEIMBURGER avait consacré
quarantc-deux aus de sa vie aux fonctions du professorat (*).
Dans sa verte vieillesse, il n'aurait point encore aspiré au
repos, si, pour rester dans la carrière, il ne lui avait fallu
s'imposer une expatriation impossible à son âge. Admis à la
retraite sur sa demande (‘), il était en même temps nommé pro(1) Décret du 15 juin
Facultés de Droit.
1872, nommant
M.
Desrrars
professeur honoraire
des
(2) M. Desrrais est mort à Strasbourg, le 8 avril 1875.
(31 l'ar arrêté du Ministre secretaire d'État au département des Affaires ecclésiastiques et de Pinstruction publique, Grand-Maitre de l'Université, en date
du 2 février 1830, M. Hriusrreer {Plulippe, à elé institué professeur de Droit
romain dans la Faculte de Droit de Strashourg, à la suite du éoncous ouvert
dans cette Facullé, le 15 novembre 1529, et de la décision du jury, du 15 janvier 1550.
{4)
Déerct
du
17 janvier
1572
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN,
31
fesscur honoraire des Facultés de Droit de France (‘). Notre
sentiment était d'accord avec le sien pour désirer qu’il nous
fût uni par un lien plus spécial; notre prière a été accueillie
par le décret du 10 juin 1875, qui lui confère le titre de
professeur honoraire de la Faculté de Droit de Nancy.Jeune
encore et par la date de son institution et par les hommes qui
la composaient, notre École a été heureuse et fière de recevoir dans son sein un vétéran des concours et de l'enseigne-
ment; lui-même se réjouissait de se rattacher de nouveau à
une famille universitaire spéciale: « il s’est senti ému et
rajcuni par les témoignages d'affectucuse vénération dont
elle n'a cessé de l’entourer (*). » M. Jalabert se faisait justement honneur de réclamer pour ses longs services dans l'instruction publique, ct pour son dévouement dans l'exercice
des fonctions municipales, à Strasbourg, en 1848, une plus
haute récompense, trop longtemps différée: tous nous avons
partagé la joie reconnaissante du digne vieillard, lorsque sa
nomination dans la Légion d'honneur (”) est venue le surprendre dans sa retraite et lui montrer qu'il n'était point
oublié.
La délégation provisoire donnée à M. LEDERLIX, en juillet 1871, ne lui avait attribué aucun enseignement spécial;
mais, dès la rentrée, il fut appelé par la confiance de ses
collègues à ouvrir pour les aspirants au Doctorat un cours de
Pandectes ou de Droit romain approfondi: ce cours ne tarda
pas à recevoir unc institution permanente.
Un autre progrès, réclamé depuis longtemps, et qui n'avait
encore été réalisé qu’à Paris et à l'oulouse, devenait possible
grâce à l'institution d’une seconde chaire de Procédure civile
(1) Décret du 7 mars 1852.
{21 Paroles de M. Jalabert : Rapport sur les travaux de la Faculté pendaut
l'année scolaire 1874-1878.
(31 Par décret du 9 août 1377, M. Hrimuunaer à été nommé chevalier de la
Légion d'honneur.
32
SÉANCE
DE RENTRÉE,
et de Législation criminelle: une décision subs équentela
transforma en une chaire spéciale de Droit criminel, tandis
que, des deux enseignements jusque-là réunis, la chaire créée
en 1864 ne conservait que celui de la Procédure civile (*),
Un jeune agrégé plein d'avenir, M. ViLLEY, fut chargé
d'enseigner le Droit criminel (*): il a reproduit dans un livre
justement estimé (*) la substance des leçons qu’il a professées
pendant trois ans avec autant de science que de distinction.
Transféré à Caen auprès de ses anciens maîtres (‘}, il a été
remplacé par un de nos plus chers disciples, M. Paul LoxBARD (*) qui, lui aussi, nous donnait les plus belles espérances et a largement tenu toutes ses promesses. Un autre agrégé,
que nous nous honorons de même d’avoir formé, M. Gar-
DEIL, continue aujourd'hui cet enseignement avec talent et
succès (°).
La suppléance de la chaire de Procédure civile a été confiée successivement à trois de nos agrégés, MM. BLONDEL ("),
BinerT (*) et ORTLIEB (°); ce dernier en a été nommé titulaire (*), après trois années d’un enseignement aussi remar-
quable par la vigueur et la distinction de son esprit que par
sa méthode sévère ct sa grande lucidité d’exposition. Une
mort prématurée devait nous séparer, hélas! de ce jeune et
excellent professeur, que ses rares qualités avaient fait égale-
ment apprécier de ses collègues et de ses élèves, et dont Le
{1} Décret du 15 septembre 1872.
{23 M. Vinzey a obtenu en 1872 le secoml rang au concours d'agrégation. Par
trois arrètés des 16 mai, 14 juin et 6 novembre 1872, il a été instilué agrégé,
attaché en celte qualité à la Faculté de Droit de Nancy, ct chargé du cours de
Droit criminel.
{3) Précis d'un Cours de Droit criminel, par Edinond Vicuer, professeur agrégu
à la Faculté de Droit de Caen. Paris, 1877. 1 vol. in-se.
{4) Arrêté du 22 juillet 1875.
(5) Il on a été chargé par arrèté ministériel du 25 novembre 1875.
(6) Par arrèlé du 16 janvier 1880, M. Ganperz a été chargé du cours de Droi
criminel.
{7} Arrèté du 6 novembro 1372.
novembre
1878.
19} Arrèté du 25 novembre
{8} Arrèlé
du
12
1475.
110) Décret du 20 juiilet 187.
DISCOURS
Barreau
DE
et la Magistrature
M.
LEDERLIN.
33
ont vivement
aussi regretté la
perte ("). Le poste qu'il laissait vacant était difficile à rem-
plir; nous l'avons remis avec confiance à un de ses meilleurs
élèves, qui a pleinement répondu à notre attente, M. CxrA-
VEGRIN (°).
Ce nom évoque pour nous le souvexir de la série des suceès
remportés par les élèves de la Faculté aux concours d’agrégation, et que M. CHAVEGRIN continue avec éclat. En 1872,
M. BLonDeL (*); — en 1873, MM. BiNer et ORTLIEB (*); —
en 1874, M. Paul LoupaRp (}, etavec lui M.Jules GARNIER,
que nous avons dû momentanément céder à la Faculté de
Rennes (°); — en 1875, M. FLURER, successiveinent attaché à
la Faculté de Dijon et à celle de Lyon, qui l’a retenu, à l’âge
de 26 ans à peine, dans une de ses chaires (7) ; — en 1876,
M. May, que la Facuité de Douai avait réclamé d’abord pour
un de ses enseignements (*); — en 1879, enfin, M. CHAve(1) M. Orrures cst Aécédé le 28 juin 1879, à l’âge de 31 ans. Les Allocutions
et discours prononcés à l’occasion de la mort de M. Ortlieb ont été réunis et
publiés par les soins de la Faculté, Brochnre in-s°, Berger-Levrault et Cie,
Nancy, 1879.
{2) Arrèté du 9 octobre 1879, chargeant M. Cuavaris du cours de Procédure
civile.
{31 Institué agrégé par arrêté du 16 mai 1872; attaché à la Faculté
de Nancy par arrèlé du 14 juin suivant.
14, Inslitués
agrégés
rèlé du 30 jui suivant,
du
15} Institué agrigé
1er juin suivant.
(6) M. Ganxier,
1871,
attaché
le 27 mai
1573,
MM.
Bixer
et Owrriss
atlachés à la Faculté de Nancy.
le 12
mai
1574,
attaché
à la Faculté
de
ont
cté,
Nancy
institué agrégé le 12 mai 1874, a été, par arrêté
à la Faculté
de
Rennes,
et, par arrété
du
22 juillet
de Droit
par
par
du
ur-
arrèté
1er juin
1875,
à celle
de Nancy.
17) M. Fruner, né à Saur-Union fBas-Rhin)j, le 27 février 1853, a pris part au
concours de 1875, avec dispense d'âge; institué agrégé le 15 juin 1875, il a été
attaché à la Facullé
4 novembre
de
Droit
industriel.
Droit romain
transféré,
(8) M.
1876,
sur
May
de Dijon, par arrêté du 22 juillet suivant;
à celle de Lyon, où il fut en méine
Par
à la même
sa
décret
demande,
à été
du
Faculté;
daus
institué agrégé
5 août
1879,
un autre
une
le
chaire
il a été
décrel,
de Gode
23 octobre
du
temps
puis, par arrèté du
nominc
chargé du cours
professeur
1579,
le 4 novenibre
suivant,
civil.
1876;
de
20 novembre
l'a
ia oté attaché à la Faculté do Douai et chargé du cours de Procédure civile,
dans lequel il avait eté délégué dès le 31 mars de la même anne. Cu arrété
du 3 août 1877 l'a attaché à la Faculté de Nancy.
FACULIES.
3
34
SÉANCE
DE
HENTRÉE.
GRIN (!), élu au premier rang ; M. GarDeIL (*), M. BEAuCHET,
qui nous revient aujourd'hui de Dijon (*) : telle est la liste
déjà longue, et que j'aime à répéter, de ceux qui, par un
travail persévérant et bien dirigé, joint à d’heureuses qualités
naturelles, ont mérité de devenir maîtres à leur tour.
Les
taient
s'était
raient
dix premières annécs d'existence de la Faculté limiles engagements pécuniaires que la Ville de Nancy
imposés pour le cas où ses dépenses annuelles excédeses recettes. Il était démontré désormais que l'institu-
tion de la Faculté répondait à de légitimes et patriotiques
nécessités, et qu'elle trouverait en elle-même et autour d'elle,
dans l'avenir comme dans le passé, tous les éléments de sa
prospérité. Elle pouvait compter sur une population normale
de deux cents étudiants, que lui envoyaient les départements
de l’ancienne Lorraine, quelques-uns de nos autres départe-
ments, ct nos anciennes provinces, toujours reconnaissantes
des bienfaits de notre civilisation (‘). Les agrégés qu'elle
avait formés constituaient, dès 1814, la moitié de son personnel enscignant; elle était assurée que l'élite de ses docteurs lui amènerait encore de savants et utiles collaborateurs. Dans ces circonstances, l'État reprenait la Faculté à
sa charge, avec les neuf chaires officielles qu’elle tenait de
son institution primitive et des accroissements survenus en
1871 (%). Il lui assurait de plus, avec le concours de la Ville,
(1-2) Inslitués agrégés le 23 juillet 1879; attachés à la Faculté de Naney par
arrêté du 8 août suivant.
(3) Iustitué agrégé le 25 juillet 1879, attaché à la Faculté de Dijon par arrèté du 8 août suivant, et à celle de Nancy, par arrêté du 21 juillet 1880, pour
y prendre rang à dater du 12 novembre suivant.
(4) Sur une moyenne de 200 étudiants ayauL pris des inscriptions on passé
des examens, 110 à 150 appartiennent aux départements du ressort académique, 59 à d'autres départements, à l'Algérie et aux colonies, 28 aux provinces
cedees à l'Allemagne par le traité de 1371, 2 aux pays étrangers. Dans ccs nortbres,
Nauey
ct le département
de la Meurthe
‘depuis
1871, Meurthe-et-Moselle}
Égurent pour 99 à 109 étudiants, Les Vosges pour 59, la Meuse pour 20 environ.
Le département de la Moselle en a fourni 15 par an, de 18 4 à 1870; l'Alsace
Lorraine en a envoyé 51 CN 1870-1871; 60 el 1871-1872; 53 CN 1872-1873.
{5) Décret du 25 septembre 1374, concernant la Facuité de Droit de Nancy;
art, 1et 2.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
85
et selon Ie vœu de son Conseil municipal(}, le maintien de
ses cinq cours de Doctorat (*). L'œuvre préparée et soutenue
par la généreuse initiative de cette Ville et de cette Province
était donc définitivement
assise; un
utile
établissement
na-
tional d'instruction supérieure était fondé; son enscignement
était constitué avec une richesse, une ampleur, qu'aucun établissement analogue, en province du moins, n'avait encore
connues, et que, depuis, imitant l’heureux exemple de
Nancy, d’autres villes se sont cfforcées d'obtenir à leur tour
pour leurs Facultés de Droit.
Retardéc jusque-là, la création d’un de nos enseignements
spéciaux allait devenir un fait accompli. M. Dupois fut
chargé du cours complémentaire de Droit civil approfondi
dans ses rapports avec l’Enregistrement (*); il y a remporté
un vif succès, qui était bien dû à son ardeur infatigable, et
qui témoigne de la haute valeur de son enscignement (*).
Deux ans après, une décision de principe rangeait l'Économie politique au nombre des enseignements officiels ct
obligatoires de toutes les Facultés de Droit (*). Un agrégé,
M. Jules GARNIER, la professe parmi nous (°), dans le cours
nouveau qui lui a été affecté, en attendant la création de la
chaire appelée de tous nos vœux et aujourd’hui très-pro-
chaine (”). Sa connaissance
exacte des faits économiques,
éclairée par un esprit sagace et un grand sens pratique, nous
fait apprécier vivement sa collaboration.
L’allocation que la Ville de Nancy avait affectée jusque-là
(11 Délibération du 10 août 1874.
{2} Decret du 23 septembre 1874, art, 8. Arrêté
{3, Arrèlé du 16 décembre 1874.
(AA
Dunors
a ouvertce
cours,
le 19
janvier
du 16 décembre
1575;
il l'a,
1874.
depuis,
échangé
contre celui d'Histoire du Droit romuin et du Droit franrais; M. Brsur lui a
succédé dans le cours de Droët civil approfondi dans ses rapports avec l'Enregistrement.
LATrèLé
du
16 janvier
150.)
{51 Décret du 26 inars 1877, relatif aux examens des étudiants
et 3.
en Droit, art, 2
{4 Avrêélé du 18 mai 1877.
7, Le crédil nécessaire pour le traitement de la chaire figure au budget Qu
Ministère de l'Instructhion publique pour 1881, voté par la Chambre des Députés en intel
1880,
et soumis
aeëlucllesment
a l'evumen
du Sénat.
86
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
au cours d'Économie politique devenait libre dès l'instant où
l'État prenait ce cours à sa charge; en la maintenant à son
budget pour un autre enseignement, le Conseil de la Cité
nous à donné le moyen d'ouvrir un cours nouveau que Paris
seul possédait alors, que Lyon allait créer en même temps
que Nancy:
celui de Droit constitutionnel; il a été institué
dans notre Faculté par arrêté du 19 octobre 1878, ct confié à
M. JALABERT, dont les savantes ct substantielles leçons ont
obtenu ie plus légitime succès (1).
C'est ainsi que nous voyions croître d'année en année l’importance de la Faculté, et, avec celle, les devoirs de chacun
de ses membres. Les incessants labeurs de l'enseignement
universitaire ne les absorbaient pourtant pas tout entiers.
Dans des leçons données à nos futurs instituteurs, où dans
des conférences publiques, plusicurs d'entre eux s'efforçaient
de vulgariscr les notions les plus essentielles de notre droit
civil ou administratif, ou de l'économie sociale (*). Tous consacraient la meilleure partie de Icurs loisirs à des Ctudes
spéciales, à des travaux scientifiques ou littéraires, dont quelques-uns ont enrichi la science (*). L'Académie de Stanislas,
qui leur a libéralement ouvert ses rangs, conserve dans ses
Mémoires et dans ses Comptes rendus annuels des œuvres importantes de plusicurs d’entre eux. Leur collaboration a contribué à développer l'étude des lois des pays étrangers, par
(41 M. Jipauerr a été chargé
de
ce
cours
il l'a ouvert le 3 mars 1870, ct l'a repris au
vante, M. BLoxvez en est aujourd’hui chargé,
par
arrêté
du 19
octobre
1878:
cumiuencement de Pannée
en vertu d'un arrêté du 16
suijan-
vier 1830.
{21 M. 6 La Méxannière à donné à l'École normale d'Insetituteurs de Nancy,
de 1863 à 186%, un cours de Législation usuelie : cet enseisnement est continué,
depuis 1867, par M. Düwors. M. Liéerots prufesse l'Économie politique à la
mème Lcole, depuis 1876. Ce professeur à douué aussi, en 1868, à Lunéville,
à ‘Toul et à Pont-a-Mousson, des conférences publiques d'économie politique.
{31 Les plus importants de ces travaux sont mentionnés dans le Rapport
preseuté
annuellement
par
le
Doven
sur
Jes
travaux
de
la
Facuite;
la
liste détaillée des publications des Membres de la Faculté est imprimée, depuis
1875, à la suite de ce Rapport.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN,
37
les traductions et les analyses qu’elle a fournies à l'Annuaire
de législation étrangère et au Bulletin de la Société de législation comparée. Quelques-uns ont donné des notes savantes
sur les arrêts de nos cours souveraines, ou fait connaître, dans
des publications spéciales, le mouvement de la jurisprudence
et de la doctrine en Allemagne et en Italie ("). Les questions
relatives à l'organisation et au développement de l'enseignement supérieur ont été de leur part l'objet d’une attention
particulière, Pendant l’inaction forcée à laquelle les condamnaient
les
douloureux
événements
de
1870-1871,
ils
se
réunissaient chaque semaine avec leurs collègues des autres
Facultés et de l’École de Médecine et de Pharmacie, pour
discuter ces graves et délicats problèmes: et depuis, ils ont
pris une place considérable dans le groupe nancéien de la
Société pour l'étude des questions d'enseignement supérieur.
À ces travaux, qui ne relcvaient en quelque sorte que de
l'initiative individuelle de chacun de ses membres, il convient d'en ajouter d'autres qui constituent pour la Faculté
des œuvres collectives. En 1875, sur un appel du Ministre
de l’Instruction publique, elle a consacré des délibérations
nombreuses ct approfondies à l'examen des améliorations que
réclamaient à son sens l'organisation, le régime, l'enseignement, les épreuves des Facultés de Droit. Deux ans auparavant, elle avait entrepris, à la demande du Ministre de Ja
Justice, unc longue et consciencieuse étude sur une grave
(4) Iudépendamment des recueils mentionnés au texto, les Membres de
la Faculté de Droit de Nancy ont fait imprimer de nombreux travaux dans
les Revues et publications périodiques ci-après indiquées : Rerue critique
de Législation et de Jurisprudence; — Revue historique de Droi francais et
étranger; —- Revue de Législation ancienne et moderne, francaise et etrangére;
— Nouveile Rerue historique de Droil franrais et étranger; — Rerne pratique
de Droit francais ; -— Revue générale d'Administration; -- Journal du Droit
international privé el de la Jurisprudence comparée; — Répertoire périodique
de l'Enregistrement, de Garnier; -— Le Contrôleur de l'Enregistrement; — Répertoire de La pratique noturiale et des formalités hypothécaires; -- La France
judiciaire; --— Sirey, Recueil général des Lois et des Arrêts; -— Dalloz, Jurisprudence générale; Recueil périodique et critique de Jurisprudence. de Législution
ct de
Doctrine;
-—
le Journal
du
Palais ; —
Revue
de
Droit
international
et de Législation comparée {Gand ct Bruxelless, - Archivio giurädico iBologue,
Romeo et Pisel; — Circulo grurülico (Palermer.
38
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
question, soumise au pouvoir législatif, celle des Droits de
l'époux survivantdans la succession de son conjoint prédécédé (*),
L’Administration supérieure ne pouvait perdre de vue le
persévérant dévouement des Membres de la Faculté à l'ac-
complissement de tous leurs devoirs. Tandis que les éminents
services de son Doyen étaient récompensés par sa nomination
dans la Légion d'honneur (*), les distinctions honorifiques
dont.dispose AL. le Ministre de l’Instruction publique ont été
accordées successivement aux plus anciens de ses professcurs. MM. Louparb, Dupois, LIÉGEOIS, ont obtenu d’abord
les palmes d'Officier d'Académie, puis celles d'Officier de
l'Instruction publique (*). MM. BLoNDEL (*) ct BixET () ont
été nommés Officiers d'Académie. La même distinction a été
accordée, pendant leur séjour à Nancy, à MM. ARNAULT DE
LA MÉNARDIÈRE (*) et VAUGEOIs ("). Le titre d'Officier de
l'Instruction publique a été conféré à M. LxDperLix (9), qui
avait reçu précédemment, à Strasbourg, les palmes d'Officier
d'Académie (°). M. LacrrassE, docteur en droit, qui remplit
11) Les vues de la Faculté sur cette question ont étü rédigées
d'un projet de loi, et imprimées à la suite d'un rapport qui lui
parun de ses membres, deléguë par elle, et qui en développe les
Observations présentées au nom de La Facullé de Droit de Nuney,
sition
de M. Delsol,
membre
de
l'Assemblée
nationale,
relatire
sous la forme
a été présenté
motifs. Voyez:
sur la propoaux
droits
du
conjoint survirant, par M. Charles Chobert, agrégé, chargé d'un cours de Code
civil à cette Faculte. Saint-Nicolas et Nancy, 1574, in-49.
12) Decret du 22 décembre 1566, nommant M, Jacaserr Chevalier de la
Légion d'honneur.
(8) M. A. LomBarp: 16 mars 1870, Officier d'Académie; -— 24 août 1878, OMcicr de l'instruction publique.
M. Duüuois: 10 janvier 1872, Oficier d'Académie; — 31 janvier 1879, Officier
de l'Instruction publique.
M. Liéceois: 23 jauvier 1873, Officier d'Académie; — 6 janvier 1880, Officier
de l'instruction publique.
{4} Arrété du 11 janvier 1879.
{51 Arrèlé du 6 janvier 1880.
(6) Arrêté du 28 décembre 1867.
{7) Arrêté du 23 janvier 1869.
18} Arrêté du 7 avril 1877.
191 Arrèté du 15 mars 1869.
DISCOURS
DE
M.
LEDERLIN.
39
depuis 1864 les fonctions de secrétaire-agent comptable dela
Faculté, à été nommé Officier d'Académie ().
Il aurait convenu peut-être, dans une revue aussi longue,
de réserver une place au travail des élèves. Les examens et
Îles concours en constituent la sanction, et nous en donnent la
mesure. Mais, comment vous parler d'examens, sans entrer
dans un détail de chiffres que la statistique peut se plaire à
relever, mais auxquels je n’oserais espérer de donner aucun
attrait à vos yeux? Laissez-moi vous dire sculement que
nous avons eu toujours pour nos Candidats une ambition
assez haute, et que nous avons été, je ne dirai pas toujours,
mais le plus souvent satisfaits de leurs efforts; beaucoup
même
ne nous ont rien laissé à désirer (*). Les concours
forment chaque année l’objet d’un compte rendu spécial; ils
sont devenus entre nos élèves un utile et salutaire moyen
d'émulation, les prix en ont été disputés plus d’une fois avec
une ardeur qui a augmenté la difficulté du jugement. J’ai dit
les succès obtenns par nos élèves au Concours général des Facultés de Droit. J'ai rappelé les noms de ceux de nos docteurs
qui ont triomphé dans les concours d’agrégation: s’il est permis d’en rapporter pour une large part l'honneur aux maîtres
qui les ont formés, il est juste de reconnaître que ce sont là
{1} Arrêté
du 30 décembre
1874.
{2) Le nombre total des exemens subis à la Faculté de 1861 à 1579 est de
3,390; 2,922, soit 86.194 p. 190, ont été suivis d'admission, et 468, soit 13,805
P. 100, d'ajournement. Ce nombre comprend 371 examens et thèses de DocLorat, dont 285, soit 75.519 p. 100, suivis d'admission, eL86, soit 23.180 D. 100,
d'ajournement: Fadinission aux épreuves du Doctorat exige que le candidat ait eu trois boules blanches, ce qui explique pourquoi les ajournements y
sont
plus nombreux
qu'aux
examens
de
Licence
et
de
Capacite.
Le
nombre
des admissions prononcées avec unanimité de boules blanches, c'est-à-dire
éloge,
a été de
tions
ou
485,
dont Sû aux
épreuves
du
Doctorat,
avec
et 349 aux exarnens
de
Licence et de Capacité.
L'assiduité aux cours est constatée par des appels journaliers. £a Faculté délibère, à la fin de chaque lrimestre, sur les pertes d'inscriptions encourues
pour défant d'assiduité : de 1854 à 1879, le nombre en a été de 1 sur 63 inscrip1.57 P.
100,
CD Moyenne,
40
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
encore des succès dus avant-tout au travail persévérant des
plus intelligents et des plus laborieux d'entre nos disciples.
Maîtres et élèves, un même sentiment nous unit; tous nous
prenons à tâche d'être, dans les diverses carrières où nos
aptitudes nous appellent, d'utilcs serviteurs du pays, qui
nous compte tous également au nombre de ses enfants. Cette
pensée a toujours inspiré les traditions de la Faculté; nous
y persévérerons, fidèles aux exemples de nos aînés, jaloux de
veiller comme eux au maintien ct à la prospérité de l’œuvre
qui nous a été confiée.
DISCOURS
DE
M.
LE
RECTEUR
MESSIEURS,
C'est Montesquieu qui l'a
a besoin un État populaire
par là « l'amour des lois et
fierté d'âme qui répugne à
dit:
est
de
tout
« Le ressort particulier dont
la vertu. » On doit entendre
la patrie », et j'ajoute cette
servilisme et fait de la di-
gnité de l’homme la garantie des franchises du citoyen. Cette
vertu politique est le don naturel de certaines races, mais
elle ne peut subsister si elle n’est entretenue par l'éducation. Il n’y a que les peuples éclairés qui sachent se donner
et garder des institutions libres. Lumière et liberté sont
deux termes corrélatifs, si bien qu'on peut dire, pour me
servir d’une formule dont on a quelque peu abusé, la République sera instruite ou elle ne scra pas.
Cette sorte de dilemme a été bien compris et résolument
accepté par les pouvoirs publies. À aucune époque de notre
histoire, il n’a été fait autant d'efforts pour multiplier les
écoles, fortifier et étendre l’enseignement à tous les degrés.
Cette généreuse
passion s’est étendue
à la nation entière.
42
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
L'Université a rencontré partont des auxiliaires dévoués, On
a si bien senti que la question vitale pour nous était l’enseignement que notre politique intérieure n’a pas eu depuis
dix ans de plus pressante préoccupation, qu'elle a fait de
l'un
de
ses
l'instruction
plus
éminents
publique
hommes
et que
d'État
un
Ministre
ce Ministre, grand
de
maître de
l'Université, est aujourd'hui Président du Conseil!
Dans ce mouvement général, l’Académie de Nancy,je le
dis avec fierté, ne se laisse devancer par personne,
L'enseignement primaire y achève rapidement son organisation. Ses 3,000 écoles (2,878 écoles publiques, 228 libres)
sont peuplées, et, quand viendra la loi sur l'obligation, nous
n’aurons que faire de la coercition: l’opinion a déjà prononcé
ici son compelle intrare. Les enfants ne se bornent pas à
passer par l'école; un grand nombre déjà tient à honneur
d'en emporter son certificat d'études. Nous en avons délivré
cette année 4,146; les Vosges tiennent toujours la tête avec
un contingent de 2,175; Meurthe-ct-Moselle en à 1,592 et
la Meuse 979. Ce chiffre serait bien plus considérable si les
écoles
de filles présentaient autant
de candidats que les
écoles de garçons. Est.ce défiance cxagérée, est-ce indifférence ou parti pris des directrices? Je vois dans cette infériorité regrettable un motif de plus pour hâter la création
d'écoles normales d’institutriccs. Sur ce point, du reste, la
Lorraine n'aura bientôt plus rien à désirer. Déjà l’école
normale de Meurthe-et-Moselle est ouverte; celle des Vosges
se construit; celle de la Meuse est à l’étude et je ms fie à
l'esprit libéral de son administrateur et de son Conseil
général.
Chose remarquable, dans la statistique des brevets la pro-
portion cest renversée. J'y trouve admis au brevet simple
169 aspirants seulement contre 885 aspirantes, et au brevet
supérieur complet 17 aspirants seulement contre 75 aspirantes.
D'où vient cette différence énorme? C'est que les jeunes filles
se présentent à l'examen dès leur seizième année, et que les
DISCOURS
DG
RECTEUR.
43
garçons nc peuvent concourir qu'à 18 ans, c’est-à-dire à un
âge où ils ont depuis longtemps quitté les bancs. Il cst done
désirable que cette
limite d'âge
soit abaissée ct que les
élèves de nos écoles primaires supérieures puissent tous aspirer à prendre ce que j'appellerais volontiers le baccalauréat primaire.
L'enseignement secondaire est aussi en bonne voie. Les
réformes, réclamtes depuis longtemps par d'éminents esprits
et récemment opérées par le Conscil supérieur, n’en attaquent
point le principe essentiel; elles n’ont pour but que de le
rajeunir et de le fortiticr. On en a retranché les parties
vicillies, comme fait un habile cultivateur qui abat les rameaux improductifs d'un arbre puissant pour réserver toute
la sève aux branches vigoureuses et fécondes. L'enscignement classique n’est pas menacé; il restera cn honneur dans
notre pays tant que nous tiendrons à notre civilisation, il
continuera à aviver nos qualités natives ct conservera à la
nation française cette ouverture d'esprit et cette élégance de
mœurs qui l'ont fait comparer si souvent à la république
athénienne. Nos deux Iycécs et nos quatorze colléges se sont
vaillamment engagés dans l’application des nouveaux programmes, ct je suis assuré de pouvoir vous annoncer l’année
prochaine les heureux résultats de leurs efforts.
Je vous apportcrai aussi, je l’espère, de bonnes nouvelles
de l’enseignement secondaire des jennes filles. C’est une
institution qui commence et dont je me borne à annoncer
l’apparition ou plutôt la résurrection. Nancy a donné l'exemple
avec éclat; Bar-le-Duc s’est hâté de le suivre; Remiremont
prend son rang: d'autres viendront bientôt.
Ce n'est pas sans motif, Messieurs,
qu'avant
d'aborder
l'enseignement supérieur dont j'ai à m'occuper particulièrement aujourd'hui,
j'ai touché, en passant, à l’enscignement
primaire et à l'enseignement secondaire. Les trois grandes
divisions de l'Université sont solidaires; elles forment un
seul organisme dont les diverses parties, par leur travail
44
è
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
respectif et par leurs relations, concourent à une œuvre
commune qui est l'éducation de la nation française.
Les cinq hautes écoles de Nancy constituent un centre de
premier ordre, qui n’est pas dépassé en France et que nous
pouvons hardiment opposer aux
universités
les plus renom-
mées de l'étranger. Pour vous rendre un compte exact de
leurs travaux, de leur vie, de leurs services, il faudrait met-
tre sous vos yeux les rapports de leurs savants Doyens. Mais
comme la lecture de ces documents, si riches de faits statistiques, prolongerait cette séance au delà des forccs d’un auditoire, même aussi bienveillant que celui qui m'écoute, j'ai
été chargé de les résumer, ct je vais essayer d'en indiquer les
traits principaux, en regrettant de ne pouvoir conserver le
vif intérêt que leurs auteurs ont su y mettre.
Faculté de Droit. — Une révolution pacifique s’est accomplie cette année dans la Faculté de droit. Le Doyen qui la
dirigeait depuis sa fondation avec une haute compétence,
une infatigable activité, un zèle ardent, M. Jalabert, l'a
quittée, on peut le dire invitus invitam, pour aller occuper à
Paris une chaire de premier ordre. La séparation a été douloureuse; mais semblable à ces corps politiques bien équilibrés où la transmission du pouvoir s'opère sans ébranlement,
la Faculté a continué sa marche sous la conduite de son nouveau Doyen, M. Lederlin, qu'une science étendue, de rares
aptitudes administratives, un sentiment intense du devoir et
les sympathies unanimes de ses collègues, désignaient naturellement au choix du Ministre.
Le départ de M. Jalabert a amené un mouvement assez
étendu dans la répartition des cours. La chaire de Droit civil
a été dévolue à M. Paul Lombard, nommé titulaire avec dispense d'âge par décret du 3 juillet 1880 et qui, dans sa précoce maturité, continue ses traditions de famille et tient les
promesses heureuses de sa première jeunesse. Le cours de
Droit constitutionnel a été confié à M. Blondel, qui fait
l'étude comparée des constitutions politiques, avec une
DISCOURS
DU
RECTEUR.
45
grande autorité, parce qu’il a « l'indépendance ct la haute
impartialité du savant, ainsi que le respect et l'amour du citoyen pour les lois de son pays ». M. Dubois, l'infatigable
chercheur, le savant passionné qui fouille sur tous les points
les vastes champs de la science juridique, a revendiqué
comme son domaine l’histoire du Droit romain et du Droit
français, et s’y est établi avec ses travaux récents, la Saisine
héréditaire en Droit romain ct cette grande édition des Znstitutes de Gaïus, d'après l’'Apographum de Stademund, qu’un
maître illustre louait, il y a quelques jours, devant l’Académie des sciences morales ct politiques. M. Gardeil, que
désignait l'éclat de son concours d’agrégation, s'est chargé
du cours de Droit criminel. M. Binet a porté dans le cours
de Droit civil approfondi dans ses rapports avec l’enregistrement, sa profonde connaissance de nos lois civiles, son
esprit pénétrant et sa parole élégante. Enfin, depuis le 1‘ novembre, la Faculté s’est attaché à titre d’agrégé M. Beau.
chet, que Dijon nous avait pris, mais qui n'a pas hésité ?
abandonner une position enviable pour rejoindre ici sa famille, ses maîtres et ses amis qui le réclamaient.
Je suis heureux de pouvoir dire que les étudiants ont répondu à un tel enseignement comme ils le doivent, c’est-àdire par leur assiduité et par leur travail personnel, La
population de l'École s'accroît d'année en année; nous y
remarquons toujours avec une vive sympathie les jeuncs
représentants de notre chère Alsace-Lorraine.
Les examens et es actes publics ont témoigné, cette année,
de plus de solidité et de connaissances plus sérieuses, La
proportion des admissions s'est tenue au chiffre très-satisfaisant de 86 p. 100. Je dois avertir cependant que dans ce nombre figurent, contre le gré de la Faculté et par application
d'une loi trop indulgente dont
on demande
l'abrogation,
des épreuves trop teintées de rouge ct même de noir. Ces
défaillances méritcraient assurément plus de sévérité, Je me
hâte d'ajouter, avec M. le Doyen, que le niveau général des
46
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
examens à été élevé et que les notes excellentes où bonnes ont
été nombreuses. J'ai particulièrement plaisir à citer à l'or.
dre
du
jour
13
étudiants
qui
ont
obtenu
l'unanimité
de
boules blanches, ce qui entraîne la mention éluge, ce sont:
pour le 1** examen de baccalauréat, MM. Berthold, Fictta,
Fourcade, Moty; pour le second examen de baccalauréat,
MM. Claude, Gauckler, Gény; pour le second examen de
licence, MM. Baradez et Nachbaucr; pour la thèse de licence,
MM. Baradez, Chesney, Déglin et Tourdes. La thèse de ce
dernier, je suis heureux de le dire devant le Doyen de la Faculté de médecine, a été jugée digne d'être déposée à la
bibliothèque de la Faculté.
Les diverses épreuves du doctorat ont révélé de fortes
études et des talents déjà formés. Les cinq thèses présentées
ont toutes des qualités remarquables. La Faculté a eu la sa-
tisfaction d'en admettre deux avec unanimité de boules
blanches, c'est-à-dire avec éloge; ce sont celles de MM. Favre
et Guillemin. Une troisième suivait de près, avec une boule
blanche coupée par moitié de rouge, celle de M. Marx sur
les noms de familles, dont le caractère est peut-être moins juridique, mais qui, empruntée en partie aux sources historiques et aux monuments de l'épigraphie, est un travail du plus
grand intérêt.
|
Un rapport spécial vous fera connaître tout à l'heure la va-
leur du concours pour les prix.
Faculté de médecine. — La Faculté de médecine maintient
aussi ses grandes traditions de travail régulier, de recherches
personnelles, d’investigations patientes. Je n'ai qu'à m'asso-
cier à ce qu'ont déjà dit mes prédécesseurs des savants éminents qui y consacrent leurs talents et leurs veilles. Plusieurs ont conquis, grâce à leurs importants travaux, un nom
considérable dans le monde scientifique. C’est la force de
celte grande école qui étend ainsi au loin son renom et son
autorité,
LISCOCRS
DU
RECTEUR.
47
Le Ministre a les yeux sur elle et ectte année encore, il à
voulu ajouter
à ses honneurs, en conférant la décoration à M. le
professeur Morel, que signalaient ses longs services et des
publications remarquées.
Malheureusement, je suis obligé d'ajouter que la Faculté
a perdu l’un des siens et des plus méritants: M. Engel, professeur de botanique ct d'histoire naturelle, a succombé Île
16 février dernier. Ce modeste praticien d'Alsace qui, par les
heureux dons de son intelligence et par d’opiniâtres efforts,
s'était fait docteur en médecine, agrégé, professeur, était une
sorte de leçon vivante. Il à été remplacé provisoirement dans
ses cours par M. Le Monnier, que la Faculté de médecine a
emprunté à celle des sciences et qui a été accucilli dans son
nouveau service avec tout l'empressement qu il mérite.
M. le Doyen constate avec une juste satisfaction la pré-
sence assidue des étudiants aux cours et aux
tiques. On travaille avec suite à l'École de
examens attestent des résultats sérienx. Les
pour le concours des prix prouvent la force
les 21 thèses soumises à la Faculté, 7 ont
exercices pramédecine. Les
essais présentés
des études. Sur
obtenu Ja note
très-bien; toutes sont des monographies étendues, riches d’ob-
servations personnelles et conduisant à des notions nouvelles.
La règle de la Faculté, c'est d'aller toujours en avant ct
d'ajouter à l'exposition de la science acquise, les conquêtes
incessantes faites par les explorateurs, et ensuite, de s’appuyer constamment sur l'expérience et de nc présenter
aucunc théorie sans l'accompagner d’une démonstration pratique. La circulaire du 20 novembre 1878, qui a rendu obligatoires huit catégories d'exercices, a été appliquée ici dans
toute son étendue.
Pour suivre, sans obstacle et sans temps d'arrêt, cette large
voie de la science expérimentale, il a fallu multiplier ies laboratoires. M. Ic doyen Tourdes y a mis, j'ose le dire, une
véritable passion ; il a au plus haut degré la foi agissante qui
produit de grandes choses. Heureusement, il a trouvé dans le
48
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
libéralisme de M. le Ministre et de
M.
le directeur de l'en.
scignement supérieur une bienveillance que son ardeur n’a
jamais lassée. C’est ainsi qu'il s’est emparé successivement
de toutes les arcades intéricures de l'École et y a installé des
salles pour les travaux anatomiques ct les opérations
de mé-
decine légale, un cabinet de recherches pour le professeur
d'anatomie, un laboratoire de chimie, un laboratoire d’histoire naturelle, un laboratoire d'hygiène, 11 ne reste plus en
bas aucun espace à utiliser. Il faudra monter au premier
étage
pour
y établir le dernier laboratoire,
celui de
théra-
peutique. La cour elle-même a été transformée et, sous la
direction de M. Le Monnier, est devenue un jardin botanique où sont classées, sous les yeux des étudiants, les plantes
médicinales.
La Faculté n’a point pour but de former des savants désintéressés; ce sont des praticiens qu’elle doit à lasociété. Aussi
attache-t-clle une importance supérieure aux études d’anatomic et aux cliniques. Je ne puis, pour bien des raisons,
relever ici les détails consignés au rapport de M. le Doyen
sur le service de l'anatomie; il me suffit de dire que les ressources mises à la disposition des élèves sont considérables
et qu’il n'y a pas de Faculté qui puisse étudier Sur un aussi
grand nombre de sujets.
C’est surtout au lit des malades que se forment les méde-
cins, qu'ils acquièrent la sûreté du diagnostic, qu’ils suivent
utilement les phases caractérisques des maladies, et découvrent les meilleurs moyens de combattre le mal ou d'en conjurer le développement; il n’est donc rien de comparable à
l'enseignement des cliniques. La Faculté de Nancy est ri-
chement pourvue sous ce rapport. La ville lui a ouvert ses
beaux services hospitaliers et lui en prépare d'autres dansle
magnifique hôpital qui s'élève dans le faubourg Saint-Pierre.
Dès cette année, aux quatre cliniques magistrales régulièrement
constituées,
vont
s’en ajouter
trois autres, grâce à une
libérale décision du Conseil général renduc sur la proposi-
DISCOURS
DT
RECTEUR.
49
tion de M. le Préfet. On peut juger dans les tableaux
statistiques des mouvements des cliniques, dressés par M. le
Doyen, de la masse de faits et d'observations fécondes fournis à nos futurs docteurs.
Facultés des sciences et des lettres. — Ces deux Facultés
ont cu même fortune ct je les joins pour un moment.
Pendant longtemps elles ont eu des auditoires, parfois
nombreux et brillants, mais peu d'élèves proprement dits, Le
publie y venait par attrait, pour entendre une parole ingénieuse ou éloquente, pour assister à de curieuses expériences,
pour se mettre au courant des découvertes ct vivre un moment
dans les régions élevées de la science, de la philosophie, de
l'histoire et des lettres.
On a pensé que, sans rompre ces relations des Facultés
avec le grand public, sans fermer à la haute curiosité les
sources
de
l’enseignement
supérieur,
on
pouvait
utiliser
leçon qui
a pour
d’une façon pratique les forces considérables qu’elles con-
tiennent. On
a donc conservé
la grande
objet de présenter la science par ses sommets dans de larges
expositions, et on a organisé à côté une sorte
ésotérique, si on me permet le mot, qui, avec
modestes, est réservé à un nombre restreint
ces conférences, dans ces communications
d'enseignement
des formes plus
d'initiés. Dans
plus intimes et
plus familières, le professeur se rapproche du disciple, et
tantôt lui fait toucher du doigt les phénomènes dans les manipulations du laboratoire, tantôt décompose devant lui le
mécanisme du langage ou scrute les mystères de la pensée
humaine.
Cet enseignement par la conférence a eu un grand succès.
La Faculté des sciences comptait, cette année, 44 élèves
inscrits snivant régulièrement les leçons; 20 d’entre eux ont
abordé les redoutables épreuves de la licence et 12 ÿ ont
réussi, non sans honneur. Les conférences de la Faculté des
lettres ont été suivies par une trentaine d'élèves inscrits,
FACULTÉS.
4
00
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
parmi lesquels je remarque avec plaisir plusieurs étudiants
en droit, et 13 candidats ont vaillamment conquis le grade
de licenciés.
Voilà une féconde innovation dont profitcra surtout l'enscignement public. Depuis quelques années, les lycées se
sont multipliés et les colléges communaux agrandissent le
cercle de leurs études. L'École normale supérieure, tout le
monde en convient, ne suffit plus au recrutement du personnel. Les Facultés doivent être ses succursales. Cette pensée
est née, m'assure-t-on, à Nancy, elle a gagné de proche en
proche, et l'État se l'est appropriée en créant d'abord des
emplois de maîtres auxiliaires, puis en instituant des bourses
de licence, récemment enfin en créant des bourses d’agrégation. Cette année, la Faculté des sciences aura 12 boursiers
de licence et 2 d’agrégation, ct la Faculté des lettres 8 boursiers de licence et 8 d'agrégation. C’est là, Messieurs, de
toute manière, une excellente institution; il n’en est pas qui
réponde mieux à l'esprit d'une société démocratique. Certes,
tout le monde ne peut prétendre ni n’aspire à l'enseignement
supérieur, mais la République doit le rendre accessible dans
une large mesure à ceux que leurs qualités d'intelligence et
de caractère désignent dès le lycée ou le collée comme les
plus capables de profiter des hautes études. C'est une sorte
de sélection qu’il sera bon de pratiquer sur chaque génération pour le service du pays.
Tout est prêt dans nos Facultés pour cette mission nouvelle, les professeurs, l’outillage scientifique et surtout une
bonne volonté sans limites. Leur action s'exerce dans l'Académie tout entière, Les jeunes maîtres disséminés dans
les collégcs sont conviés chaque semaine à des conférences
spéciales et reçoivent en outre, par correspondance, la direction et les conseils dont ils ont besoin. Le temps n'est
pas loin où nous n'admettrons plus à l'honneur d'occuper une
chaire de l'Université que des maîtres pourvus de l’une des
trois licences.
DISCOURS
DU
RECTEUR.
.b1
La Faculté des sciences a été attristée cette année par
un deuble deuil; elle a perdu à quelques mois de distance
deux de ses doyens honoraires, M. Renard et M. Godron, l’un
qui avait donné à l'Université 30 ans d’un travail ardent et
d’un zèle admirable, et l’autre qui, après avoir organisé
cette grande École, l'avait gouvernée pendant 18 ans, avait
fait rejaillir sur elle l'honneur de ses savants travaux et a
voulu lui laisser en garde son œuvre principale, un pré-
cicux herbier, véritable monument élevé à la phytographie
française !
Si M. Grandeau, le-successeur de ces deux hommes si dévoués aux intérêts de la science, n’était pas assis près de moi,
je dirais comment il a su recucillir ce difficile héritage ct
avec quelle rare activité et quel succès croissant, il poursuit l’œuvre de ses devanciers. Ses collègues le secondent
de leurs talents éprouvés et ajoutent chaque jour par leurs
productions personnelles au patrimoine déjà si riche de la
Faculté. Je souhaite la bienvenue aux derniers arrivés dans ce
groupe d'élite, M. Floquet qui a succédé à M. Renard dans
la chaire de mécanique, M. Sauvage chargé depuis quelques
mois de la conférence d'astronomie, M. Friant connu depuis
18 ans à la Faculté et qui a su s’y élever de grade en grade,
par un puissant effort, Jusqu'à la chaire de zoologie, et
M. Brillouin, maître de conférences de physique, que nous a
cédé le Collége de France.
L'organisation matérielle de la Faculté est aussi en progrès.
Un nouvel amphithéâtre a été donné à la physique, des labo-
ratoires ont été construits pour la chimie agricole, les instruments de recherche ont été augmentés, de puissants apparcils
faciliteront les expériences et les démonstrations, les collections s'accroissent, les services s'installent à l'aise, l’eau et le
gaz circulent en abondance sur tous les points. Quel plaisir
et quel profit, pour des étudiants sérieux, de travailler sous
de tels maîtres et dans de telles conditions!
Les services cxtéricurs de la Faculté fonctionnent aussi à
52 .
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
merveille. Les stations météorologiques, très-bien tenues par
les instituteurs,
continuent
à
recueillir
régulièrement
des
observations qui, transmises à Nancy, sont ensuite centrali.
sécs à Paris. Lorsque l’observatoire en projet sera élevé par
les soins de la ville et du Conseil général, nous pourrons
aider puissamment à faire, dans une certaine mesure, de Ja
prévision du temps une science à peu près exacte.
Notre station agronomique est tous les jours plus appréciée
par l’agriculture qui réclame de plus en plus son intervention. M. Grandeau, qui a eu l'honneur de la fonder en 1868,
peut légitimement se glorificr de soncœuvre. Il a été imité
déjà sur un grand nombre de points. On compte aujourd’hui
22 stations.
Le ministre de l'agriculture a pensé que le moment était
venu de les relier les unes aux autres et il a chargé naturcllement M.
Grandeau
de visiter tous ces établissements,
d'en
étudicr tes installations diverses, les ressources, les travaux,
et de chercher, par des essais comparatifs, [a solution des
problèmes que soulève l’application de la science à la production agricole,
|
La Faculté des lettres a vu aussi se renouveler une partie
de son personnel. M. le Doyen, avec son imagination tout
athénienne, la compare à « la nef sacrée de Salamine qui se
transformait chaque année sans perdre son nom ». J'ajoute
avec plaisir qu'elle garde le pilote qui s’est assis au gouvernail, il y à 25 ans, ct n’a cessé de conduire sa marche d’une
main aimable et sûre. M. Gcbhart
nous a quittés pour la
Sorbonne après 15 ans d'un enseignement plein d'éclat qui
laissera ici de longs souvenirs. 11 à été remplacé par
M. Grucker, longtemps attaché à la Faculté de Poitiers, mais
qui a voulu se rapprocher de son pays natal. Nous savors
que vous pouvez compter sur ce vaillant esprit, servi par des
connaissances profondes. Si la fatigue l'a tenu éloigné de sa
chaire pendant quelques mois, il a su recouvrer ses forces et
il nous revient plein d'énergie et d'ardeur.
DISCOURS
DU
RECTEUR.
58
Paris nous a pris aussi M. Lichtenberger, l'organisateur
de savantes conférences pour l'agrégation des langues vivantes, C'e service sera continué par M. Grucker. L'intérim a
été rempli avec une grande distinction par M. Veyssier, professcur du lycée.
.
M. Lacroix, un des savants compagnons de M. Benoit au
début de la Faculté, ne nous appartenait plus que par un
titre nominal. Par sa retraite définitive, il laisse sa chaire à
M. Debidour qui l’occupait déjà comme suppléant. Je n'ai pas
besoin de présenter au public ce jeunc professeur qui a conquis si vite une légitime popularité par ses fortes leçons, par
sa parole chaude et généreuse, par le libéralisme de son esprit.
Qu'elle poursuive donc sa noble carrière cctte Faculté des
lettres de Nancy, à qui il ne manque aucun honneur, aucun
prestige, car j'aperçois dans ses rangs la poésie, l'érudition
et l’éloquence; qu’elle accomplisse ici sa double tâche en
charmant le grand public et en formant de nombreux disciples; qu’elle continue au dehors les luttes littéraires, d'où
les siens sont si souvent revenus vainqueurs, comme cette
annéc encore M. Decharme dont le beau Hvre sur la Afytho.
logie de la Grèce antique, a conquis, à l'Académie française,
une de ces glorieuses couronnes qui étendent leur éclat sur
l'Université tout entière !
École supérieure de pharmacie, — C’est une histoire bien
intéressante que celle de l'École supérieure de pharmacie
de Nancy. Elle débuta modestement à titre d’annexe de Ja
Faculté de médecine, avec une installation insuffisante, des
locaux trop exigus, un matériel incomplet et l'impossibilité
absolue de donner aux étudiants la somme de travaux pratiques prescrits par les règlements. En 1876, elle parvint
enfin à sortir d'une situation subordonnée et acquit son autonomie,
Le premier usage qu'elle fit de son indépendance ce fut
de réclamer les moyens de vivre. Le directeur y mit une
54
louable
SÉANCE
DE RENTRÉE.
opiniâtreté; secondé
par
mon
honorable prédéces-
soeur, il se fit écouter, négocia, plaida et, finalement, convain-
quit les pouvoirs publics. Alors s'éleva, grâce aux libéralités de l'État et de la ville de Nancy, ce bel édifice qui
complète si heureusement le palais des Facultés. Désormais,
l'École de Nancy n'a plus rien à envier à personne; elle
servira de modèle. Tout a été prévu pour la facilité des
études dans ces nombreux laboratoires où la lumière abonde,
où l'étudiant trouve à portée de sa main l’eau et le gaz nécessaires à ses excrcices pratiques, où des cheminées d'appel
et des tres savamment combinés lui permettent d'isoler les
appareils qui exhalent des vapeurs malsaines, où il peut se
livrer sans péril aux expériences les plus redoutables, où
enfin il est à même de s'exercer à son gré aux manipulations
de physique, aux applications de la micrographie et aux travaux les plus délicats de l'analyse chimique et de la toxicologie.
Ce grand fait inaugure pour P École une vie nouvelle et,
je n’en doute pas, une ère de prospérité. Il n'est pas possible
que, malgré des difficultés passagères de recrutement, de
nombreux étudiants n'affluent bientôt vers cet adinirable
foyer d'instruction. M. le directeur Jacquemin a eu la récompense de ses heureux efforts. M. le Ministre appréciant, dans
un esprit de justice, son zèle ardent et ses talents adminis-
tratifs rchaussés par ses services de professeur, a voulu qu'il
entrât avec la croix d'honneur sur la poitrine dans cette
École, dont il avait médité, poursuivi et obtenu les améliorations.
Ai-je besoin de dire que les collègues de M. le Directeur
ont partagé ses espérances et ses peines et pris leur part
du succès. Là aussi, les maîtres de la science sont dévoués
à leur noble mission. [ls ne se bornent pas non plus à cultiver le domaine
acquis,
ils l’agrandissent
sans cesse
par
lcurs découvertes personnelles. C’est ainsi que, cette année,
M. Schlagdenhauffen, déjà si connu par de nombreuses publi-
DISCOURS
DU
RECTEUR,
55
cations, a donné, au public français, le traité de chimie physiologique de Gorup-Besanez, ouvrage de 1,350 pages in-8°
dont une grande partie, sous le titre modeste de Notes et
additions, appartient en propre au traducteur et complète
l'œuvre du savant allemand.
Le relevé des notes d'examens, soit semestriels, soit de fin
d'année, soit enfin de réception, prouve que les étudiants
mettent à profit les lecons de leurs maîtres. L'École a délivré,
cette année, 18 diplômes. Dans le nombre, il faut signaler
deux diplômes supérieurs de pharmaciens de 1" classe. C’est
une création nouvelle qui date du décret du 12 juillet
1878. C’est la première fois en France qu'ils sont conférés,
et au grand honneur
deux candidats, MM.
de l'École de Nancy. Le succès des
Maillot et Godfrin, a été si complet
qu'ils ont mérité la note distinction et que leurs thèses,
nourries d'observations originales et de faits recueillis dans
des recherches personnelles, ont été remarquées et louées
par une des plus grandes autorités scientifiques de France,
M. Chatin, de l'Institut, directeur de l’École supérieure de
pharmacie de Paris. Hélas! Messieurs, pourquoi ne puis-je
pas m'arrêter ici? M. Maillot touchait à la récompense de
ses longs travaux; il venait d'être attaché à sa chère École
par le titre de
maître
de
conférences
d'histoire
naturelle;
la vie semblait s'ouvrir devant lui avec de longues perspectives d’études, de joie et d'honneur. Mais il avait puisé dans
son laboratoire, dans des travaux excessifs, dans un enseignement où il se prodiguait corps et âme à ses élèves, les
germes d’un mal implacable. Il vient de succomber loin des
siens, loin de ses amis, loin de ses maîtres, et il ne nous
reste de ce vaillant jeune homme, mort à la peine, tranché
dans sa brillante jeunesse, que le douloureux souvenir des
espérances qu'il avait fait naître.
|
Messieurs les Étudiants, en terminant cette revue si remplie de vous, je me plais à vous féliciter du témoignage que
vous rendent vos maîtres: vous aimez le travail, vous aimez
56
cette
&ÉANCE
Université
lorraine
DE
RENTRÉE,
où des
mains
libérales
ont réuni
pour vous de si admirables ressources. Continuez vos belles
études avec cette ardeur sérieuse qui n'exclut pas les gaictés
de votre âge. C’est pour vous la manière de pratiquer la
vertu politique dont parle Montesquieu, et c’est aussi le patriotisme que réclame de vous la République, car vous
prouverez votre attachement à notre pays en lui préparant
des serviteurs éclairés.
RAPPORT
DE M. LEDERLIN, DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT
SUR
PENDANT
LES TRAVAUX
L'ANNÉE
DE
LA FACULTÉ
SCOLAIRE
1879-15%0
Moxnsreur LE RECTEUR,
MESSIEURS,
L'année scolaire qui vient de s'écouler offre, au point de
vue des inscriptions, des examens ct des concours, des résunltas assez semblables à ceux des années précédentes; mais
clle a été marquée, pour le personnel de la Faculté, par une
séparation qui, bien que prévue, n’en a pas moins laissé à
chacun de nous de vifs et profonds regrets. L'éminent Doyen
qui avait présidé à l’organisation de notre Faculté, et dirigé
ses travaux pendant une période de plus de quinze années,
nous a quittés pour occuper à Paris une chaire nouvellement
créée de Droit constitutionnel (). Durant ces quinze années,
il avait donné à la Faculté tout ce qu'il avait d'activité,
d'intelligence, d'expérience, de dévouement
; animé d'une foi
profonde dans son œuvre, aidé de collaborateurs pleins de
zèle comme lui pour leurs communs devoirs, il l’avait amenée
bientôt au plus haut degré de prospérité. Il avait voulu que
11} Un décret du 31 décembre 1579 à créé une chaire de Droit constitulionnel à la Facuite de Droit de Paris, et nommé titulaire de celte chaire M. Janasert, Doyen do la Faculté de Droit de Naucev.
58
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
tous les Membres de la Faculté formassent une famille étroi.
tement unie ; sa chaleureuse confraternité, la sûreté de ses
relations,
la sagesse
de ses avis, sa persévérante
énergie
à
poursuivre la réalisation de tout ce qui lui semblait juste et
bon, en avaient fait de lui le chef aimé et vénéré. Nous n’aurions pu nous faire à la pensée d’une séparation sans réserves: déférant à un vœu, dont Ie premier devoir de son successeur, d'accord avec le sentiment unanime de ses collègues,
devait être de provoquer l'expression (1), et qui a obtenu de
la part du digne chef de notre Académie l'appui le plus empressé, ML. le Ministre de l’Instruction publique a bien voulu
permettre que M. JALABERT restât nôtre, en le nommant
notre Doyen honoraire (°).
Appclé à l'honneur de succéder à M. Jalabert (,je n'ai pu
me dissimuler un instant la gravité de la tâche, rendue plus
difficile encore par le souvenir des services de mon prédécesscur. Je me suis appliqué surtout à suivre les exemples
qu'il va laissés, et à maintenir les heureuses traditions qu'il
a établies, en comptant en toute circonstance sur le concours sympathique de chacun de mes collègues. Leur courtoise confraternité a voulu, lorsqu'ils m'accueillaient naguère
dans lenrs rangs, me considérer comme le plus ancien d’entre
eux, ct m'a préparé ainsi le meilleur de mecs titres à l'honneur qui
m'était réservé;
leur concours
voucment
à notre œuvre commune
empressé,
ne cesseront
leur
dé-
de me sou-
tenir dans l’accomplissement de ma tâche. Si la place que
M. Jalabert occupait au milieu de nous n’est point de celles
qu'aucun autre puisse prétendre à remplir, du moins ne négligerai-je aucun effort pour justifier la bienveillante présen{15 Défibération
de
Ju
Faculté,
du
16
janvier
1539,
éimeltant
le
vœu
que
M. le Ministre de l'instruction publique vruille bien conferer à M. Jaïabert le
tre de Doyen honuraire
#3 Arréie du 23 janvier 1880, portant que M. Jas amener, professeur à Ia Faculte de Droit de l'aris, ancien Doyen de la Faculté de Droit de Nancy, est
nommé Doyen hanoraire de celte derniére Faculté.
13: Atrèôté du 10 janvier 18-0, nominaut M. Liperux dugon de la Faculté
de Droit de Nancy pour uuc periode de trois ans.
FACULTÉ
DE
DROIT.
59
tation dont j'ai été l'objet de la part de M. Ie Recteur, et pour
me montrer digne de la haute distinetion dont M. le Ministre
n'a honcri, en me confiant les séricuses et délicates fonctions
du décanat.
L'iaportant enseignement du Code civil, laissé vacant par
le départ de M. Jalabert, revenait naturellement au plus ancien de nos agrégés, M. Paul LouBarp. [1 ne pouvait être
placé on meilleures mains. Depuis cinq ans et plus, notre jeune
collègue était chargé du cours de Droit criminel ; la sûreté
de son érudition, tenue sans cesse au courant de tous les progrès de la législation, de la doctrine et de la jurisprudence,
éclairée ct élargie par l'étude des législations étrangères, la
netteté ct l'élégante correction de sa parole, le désignaient
d'avance pour la première chaire qui viendrait à vaquer dans
notre Faculté: la suppléance du cours de Code civil lui avait
été confiée dès le départ du titulaire (‘), et lui avait fourni
l’occasion d'ajouter encore à ses titres antérieurs. Présenté en
première ligne par nos suffrages unanimes (°), et par la Section permanente du Conscil supérieur de l'instruction publique, il a été appelé définitivement à la chaire, avec dispense d'âge (*), par le décret du 8 juillet 1880. Maîtres et
élèves ont applaudi d'un commun accord à cette nomination.
En même temps que M. Paul Lombard passait à l'enseignement du Code civil, M. GarDEIL était chargé du cours de
Droit criminel (); il y à justifié pleinement les espérances
que nous avions fondées sur lui à la suite du brillant concours
où il avait conquis le titre d'agrégé, et obtenu d'être attaché
à notre Faculté.
Le cours de Droit constitutionnel, que M. Jalabert avait
1) Arrêté du 16 jamier 1880, chargeant M. Paul Lowsar» du cours de Code
civil.
(21 Délibéralion de l'Assemblée des professeurs, du 17 février 1650.
{8} AL l'aul Lombard
(4) Arrêlé du
n'a accompli
16 janvier
180.
sa trentième
année
que
le 12 oclobre
1820,
60
SÉANCE
DE
RENFRÉE.
inauguré l'an dernier (‘) avec un succès si complet et si légi-
time, a été confié à M. BLONDEL (*). Notre collègue y a présenté l’histoire et l'analyse
France depuis 1789 jusqu'à
des constitutions qui ont régi la
1815: il continuera
cette étude
dans l’année qui va s'ouvrir, et exposera ensuite les règles de
notre droit public actuel. Son dévouement éclairé et sincère
à nos institutions, la maturité de son jugement, la fermeté et
la modération de son esprit, nous garantissent qu’il apportera
toujours dans ce grave et délicat enscignement l’indépendance et la haute impartialité du savant, en même temps que
le respect et l'amour du citoyen pour la loi de son pays.
Un goût passionné pour les recherches d’érudition, un
désir ardent de connaître et d'explorer toutes les branches
de Ja science ont fait souhaiter à M. Dugois d'échanger un
enseignement complémentaire dans lequel il s’était fait vive-
ment remarquer, contre celui de l'Histoire du Droit romain
et du Droit français ().
M. BiKET lui succède dans le cours de Droit civil approfondi dans ses rapports avec l’Enregistrement (*}. Il était
désigné tout à la fois par son rang d'ancienneté et par son
enseignement principal. Sa profonde connaissance
de nos
lois civiles, son esprit judicieux et pratique, son exposition
élégante et lucide, lui ont conquis dès l’abord les suffrages
de tous ses auditeurs,
Enfin, pour compléter notre personnel, et cédant à nos pressantes demandes, l'Administration supérieure a bien voulu
nous assurer, à partir du 1°” novembre 1880, le concours de
M. BEAUCHET (°) qui, après avoir été l'un de nos élèves les
plus distingués, avait été nommé agrégé en 1879, ct attaché
à la Faculté de Droit de Dijon. Chargé d’un cours de Droit
criminel, il y a renoncé spontanément pour retrouver ici sa
{1) Le cours de Droit constitulionnel
1878, et ouvert le 5 iars 1379.
{2} Arrôté du 16 janvier 1840.
a été
131 M. Duvois à eté chargé de ce cours,
i4i Arrêté
is1 Arrêté
du
du
16 jauvicr 1830,
21 juillet 1380.
créé
par arr'é
par
du
arrèté
du
16 janvier
19
octobre
1380.
FACULTÉ
DE
DROIT.
61
famille et ses anciens maîtres. Nous lui réservons l'accueil le
plus confraternel, en même temps que nous comptons sur
tout son dévouement. Il assistera avec nous aux examens ct
aux thèses, et suppléera ceux d’entre nous que des raisons
de santé pourraient tenir momentanément éloignés de leurs
chaires. Deux fois, dans la dernière
année
scolaire, des em-
pèchements de ce genre sont survenus à deux de nos agrégés
chargés de cours ; pour ne pas laisser vaquer leurs enscignements, ils ont dû sc suppléer réciproquement, acceptant ainsi
de leur plein gré, chacun pendant plusieurs semaines, la
charge d’un double service; la présence d’un agrégé disponible pour les suppléances accidentelles rous mettra désormais à l'abri d'un pareil inconvénient.
A côté des devoirs professionnels, les travaux littéraires ou
scientifiques ont conservé
leur place
dans
les occupations
des Membres de la Faculté (!). Plusieurs d’entre eux ont
donné à des revues spéciales des traductions ou des analyses
de lois étrangères, des comptes rendus de la jurisprudence
allemande ou italienne, des travaux de bibliographie.
M. Dunois a publié une importante étude sur le Remploi,
envisagé au double point de vue du droit civil et de la loi
fiscale; il y a développé les règles qu'il avait exposées dans
quelques leçons du cours de Droit civil approfondi dans ses
rapports avec l'Enregistrement. La révision entreprise par un
philologuc allemand, M. Studemund, du manuscrit des Institutes de Gaïus, a fourni à notre savant collègue l’occasion de
raviver un débat qu'à tort peut-être on croyait épuisé, sur
l'acquisition ipso jure de la possession par l'héritier, ou la satsine héréditaire, en Droit romain; la solution qu’il annonce
peut paraître nouvelle ct hardie dans l’état actuel de la doc-
trine; à la suite de longues et patientes recherches, M. Dubois
invoque,
dans Île passé, de respectables autorités,
{3} La liste détaillée des publications des Membres
à la suite de ce rapport.
de la Faculté
et pense
est donnée
62
SÉANCE
PE
RENTRÉE,
trouver la justification de sa thèse dans un texte nouvellement
restitué du grand jurisconsulte romain. Cette étude a fait
concevoir à M. Dubois la pensée d'un autre travail plus
étendu: la publication d’une édition nouvelle des Institutes
de Guïus, donnant un texte plus rigoureusement conforme
au manuscrit que celui des éditions précédentes, ct présentant en même temps le tableau le plus complet des travaux
critiques dont les commentaires de Gaïus ont été l’objet depuis
la découverte de Nicbubhr : ce livre, qui témoigne d’une vaste
et consciencieuse érudition, est appelé à rendre les plus grands
services à la science du Droit romain. Une étude d'un autre
genre nous a donné une preuve de plus de linfatigable activité et de la variété d'aptitudes de M. Dubois. Des Propositions relatives à l'établissement de statistiques du Droit international ont été présentées par lui à l'Institut de droit international, dans sa session de septembre 1879, tenue à Bruxelles.
La savante assemblée en a renvoyé l'examen à une commission spéciale, dont l’auteur des Propositions est chargé de
faire le rapport. Pour en éprouver la valeur au point de vue
pratique, M. Dubois a dressé, à l'aide de documents officiels,
un C' mmencement de statistique judiciaire et administrative,
où il a consigné les faits qui ont pu être constatés pour les
années 1877 et 1818 dans le ressort de la Cour d'appel de
Nancy et dans le département de Meurthe-et-Moselle.
Encouragé par le succès de l'édition qu'il a donnée en
1373 des Répétitions écrites sur le Droit administratif, de
M L. Cabantous, M. LIÉGEOIS en prépare une nouvelle, mise
au courant de la législation, de la doctrine et de la jurisprudence, et dont l'impression est aujourd'hui fort avancée (!).
Par les récompenses honorifiques qu’elle nous décerne,
l'Administration supérieure nous montre qu’elle n'oublie pas
{ti Le premier fascicule de cet ouvrage a été publié dans Les premiers jours
de décembre £s60. 1} traite des matières suivautes: Principes de 1759. — Lois
coustilulionnelles de 1475. -—- Agents administratifs, — Conseils générauz. -—
Conseils municipaux,
FACULTÉ
DE
DROIT.
la durée et la valeur de nos services.
68
L'an dernier, M. Lif-
GEOIS, qui appartient à la Faculté depuis 1866, ct M. Biner,
qui y est entré en 1878, ont été nommés l’un Officier de l’Ins-
truction publique, l’autre Officier d'Académie (!).
Le nombre total des jeunes gens qui ont pris des inscriptions ou passé des examens a subi une légère augmentation
sur l’année précédente: de 220, il s’est élevé à 225 (?). Dans
ce nombre, 113 élèves, comme l'an dernier, appartiennent aux
trois départements
du
ressort
académique,
savoir
: 111
au
département de Meurthe-et-Moselle, 37 aux Vosges, 25 à la
Meuse; la ville de Nancy y est représentée par 73 étudiants;
13 nous sont venus des départements voisins, des Ardennes,
Ce la Marne, de la Haute Marne, de la Haute-Saône; 14
d'autres parties de la France ; 22 d'Alsace-Lorraine; 8 des
pays étrangers.
II a été pris sur les registres de la Faculté, au total, 587
inscriptions; ce qui nous donne
par trimestre une moyenne
de 146 *}, 4 au lieu de 144 en 1878-1879 (*).4 Le détail de ces
chiffres accuse une diminution assez notable (10 inscriptions
trimestrielles) cn troisième annéc; elle est compensée et au
{1i Arrètés du 16 janvier 1859.
{21 Trois de nos éludiauts nous ont élé enlevés par d'implarahles maladies:
Geurges Cheralirr et Marcel Fabricius, tous deux de preunière année, on! succombe, à Nancy, l'un Le 147 février 1389, l'autre le 5 avr auivant: Adrien Denis,
aspirant au Doctorat, est mort le 11 aout, à Saint-Clémeut, dans sa famille, auprès de laquelle il etait allé passer ses vacances. Leur pertea éte vivement ressentis par leurs professeurs et par leurs condisciples.
Nous avons eu aussi le regret de perdre un excellent serviteur, dont, pendaut plus de quiuze aunves consécutives, hous avions pu apprécier les remuarquables qualites, l'intelligence, la discretiun, la fidétité. Ie devoucment, Le
Sr Steib, Etienne, dit Buyène, avait été nommé appariteur le 1e octobre 18643
il a vceupé cet emploi jusqu'à son decès, survenu à Nancy, le 22 fevrier 1850.
6) Tune,
De Capacité.
Re NUE A
. , . .
15
De tre année. , . . .
De ze année , , , . .
De 5° année, . . . .
De Doctorat . . . , .
Tomiux, ,
. .
13
61
44
53
55
168
147
——
51
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———
114
53
13
52 '!
39 #4
23 ‘à
18 !/,
aus
64
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
delà par l'augmentation qui s’est produite sur les inscriptions
de Doctorat, de Capacité, et surtout de première année; si
nous songeons que la moycnne des inscriptions de première
année, qui représentent pour nous l'avenir, s’est élevée de
44 ‘1, à 2 1, et que, d’un autre côté, la seconde année n'a
pas subi de diminution, nous sommes autorisés à concevoir
les meilleures espérances pour l'année qui va s'ouvrir (!).
Nous n'avons eu, à de rares exceptions près, qu'à nous
louer de l’assiduité des étudiants de capacité, de première et
de seconde annéc; quatre inscriptions seulement ont été
perdues par ces trois catégories d'élèves, La troisième année
ne nous a pas donné la même satisfaction : à côté d'une élite,
dont nous nous plaisons à reconnaître l’assiduité exemplaire,
quelques élèves n'ont pu, malgré nos avertissements, se décider à suivre les cours; ils ont encouru la perte de sept ins-
criptions (?).
Cinquante-trois élèves se sont fait inscrire aux conférences
facultatives (); la majeure partie les ont suivies régulièrement.
Si le nombre
u
des inscriptions a été un peu plus élevé que
l'année précédente, eclui des examens et des actes publics
est resté au-dessous de la moyenne habituelle; il n’a été que
1) Le nmormbre des inseriplious prises à lu rentrée de 1880 ost de 215 ; il avait
Gt,
cu
1879,
de
168 ; le nombre
le plns
élevé
qui
ait
eté
ment a été de 192, en noveulire 1869.
2: Les pertes d'inscriplions se réparlisseat de la manière
trimestre, e,
ler er tri
de
2
tiime
Uimestre .
anicrieure-
suivante
4: e trimestre.
tri
:
rimeéstre,re.
tri
4
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pour l'année.
”
Capacité.
, .
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Toraux.
(3)
Nombre
1
.
4
des étudiants
Coufurences
—
—
—
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3
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inscrits aux
de 178 année.
»
4
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de 5€ armée...
,
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conférences
. .
.
0
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4
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.
0
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.
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de Doctoral (1er examens.
de Doctorat {et examens, ,
11
facuilatives
, . ,
.
0
7
.
, ,
.
.
4
,.
, , . .
. . , ,
1%
11
6
10
8
et rétribuées
33
:
FACULTÉ
DE DROIT,
65
de 204 (*), tandis qu’il avait atteint 249 l'année dernière, et
233 en moyenne depuis 1874. La cause de cette diminution
doit être cherchée
surtout
dans le nombre relativement con-
sidérable des dispenses d’assiduité et des congés motivés par
des devoirs professionnels, par d’impérieuses raisons de famille
ou de santé, ou par le volontariat d'un an; la plupart des étudiants qui ont bénéficié de ces mesures d'exception répareront
dès la rentrée prochaine le retard subi par leurs examens.
Mais la proportion des admissions a augmenté, sans que nous
ayons aucunement abaissé le niveau de nos légitimes exigences; elle à dépassé 86 p. 100 (); elle n'avait été en
1878-1879 , que de 82 à 83 p. 100 (). Le nombre de boules
distribuées aux divers examens accuse aussi, du moins
pour les examens de Capacité et de Licence, une proportion
{ti
Nature des examens,
Nombre des examens.
&, —
CAPACITÉ
ET
Capacité.
. . . .
.
sus
1er examen de Baccalauréal . ..
2e examen de Baccalauréat . , .
1% examen de Licence , , , . .
2e examen de Licence.
Thèses de Licence
. , . . .
. , .
Toraux,
,
, . . .
,
.
.
.
B,
1er examen de Doglorat, , . , .
2e examen de Doctorat . . , . .
Thèses de Doctorat, , , . . . .
Tomaux, . . . . .
Report des totaux ci-dessus. .
ToraAL
GÉNÉRAL,
,
.
.
,
à
—
LICENCE.
Admissions,
Ajournements,
5
41
48
86
"8
3
39
26
28
27
179
157
22
18
7
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10
5
5
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»
25
179
20
157
5
22
204
177
27
26
DOCTORAT.
2
&
4
10
25
1
1
°
{2} Exactement 86.764 0}, d'admissions contre 13.235 °/, d'ajournemenis,
La proportion des admissions s'élève à 88,505 °/a, Contre 11,494 0j0 d’ajournements pour les examons
de Bacealauréat et de Licence
{174 exameus,
154 ad-
missiohs, 20 ajournements), Aux examons de Doctorat, où l'admission exige
trois boules blanches, la proporlion des candidais admis n'est que de 80 °}o;
celle des candidats ajournés, de 20 0/, (25 examens, 20 admissions, 5 ajournemenls). Les examens de capacité présentent 60 ©}, d’admissions cl 40 0}, d'ajournements (5 examens, 3 admissions, 2 ajouruements).
(3} Exactement 82.730 4 d'admissions, et 17.469 ©/, d’ajournements.
Baccalauréat et Licence.
Admissions. 84,318 /.;
ajournements. 15,686 0/o
Doctorat,
. . . . , .,
—
76,470 005
—
Capacité, . . . .
—
72,727 0/0;
—
Dans la période quinquennale de 1871 à 1879, la moyenne
de 83,417 ‘/o d’admissions contre 16,582 ®/, d’ajournements.
FACULTÉS.
23,529 ©Jo
27,272 0/0
générale a élé
5
60
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
plus élevée de boules blanches ou blanches-rouges, une diminution dans le nombre des boules rouges ou rouges-noires (!),
Tandis qu'il n’y à pas de différence notable à signaler pour
les épreuves jugées dignes de la note très-bien, les examens
excellents où bons ont été plus nombreux que l'année précédente; les notes assez bien ou passables l'ont été moins (?}.
Nous regrettons toutefois d’avoir eu à prononcer jusqu’à 49
admissions sur 157, soit avec une boule ronge-noire, soit avee
deux rouges-noircs, ou une
noire, soit même
avec une noire
et une rouge-noire, ou trois rouges-noires (*). Le règlement
nous en faisait un devoir impéricux. Nous ne cesscrons de
demander Fabrogation d'une disposition qui nous oblige à
recevoir des candidats dont les réponses ont été absolument
médiocres dans deux ou trois parties de l'examen, ou même
{1}
Etumens
de eupacité et de livence.
XSOMURE
DI
DOULES,
ne
Nature des examens.
lanches-
Bianches.
Blanches
rouges,
Rouges.
Exwnen de Capacité. . . ..
ir examen de Baccalauréat.
8
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de Baccalauréat,
1% examen de Licence . ,.
ge gaamen de Licence. . ..
Tuëse de Licence. . , . . ..
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1}
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53
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FOoraux,
. .
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132
En
Boules blanches.
—
—
ce
—
. ,
. .
blanches-touges.
JOUYCS,
rouges-Hoires
noires
…
. .....
137
PROPORTION
ae
132
5
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POUR
Ou
sur 673
—
254
SU
673
27
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Sur
673
==
54sur 073 2
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81.741
11.264
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5
13
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4
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194
118
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673
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Noires.
BOULES
En
Vio
.
26
IRTu-1S80,
157 sur 675 =
633
és
Ruttes
noires,
SUT
«
ue.
13:5-1859.
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145 sur Say 2: 17.644 vi,
jo
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Sur
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Sie
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49.097
71 sur 83) —
539
18.116
8.462
016
99.998
i2} Nous appelons excellentes 1cs épreuves à la suite desquelles l'admission
a dte prononcée à l'unanimité des boules blanches où avec éloge; très-bonnes
celles pour lesqnelles il ÿ a eu majorité de boules blanches; bonnes, celles
qui ont eu égalité de blanches et de ruuges; asses bonnes, colles qui n'ont
réumi qu'une minorité de boules hanches; presubles, Les Gpreuves suivies
d'ucdnission
à
loutes
boules
rouges; médiucres
où
très-méliocres,
colles
où
Padnission n'a clé prouonvée qu'avec unc noire où une où plusieurs rouxesnoires. Deux uoires enlrainent l’ajournement; une rouge-uoire cquivaut à
une demi-rouge et une demi-uoire; vue houle rouge, à une demi-blanche et
une deimi-rouge.
(3; En 1878-1879, il
en avail eu 51 sur 189 adimissions.
FACULTÉ
DE
DROIT.
67
nulles dans une partie ct très-médiocres dans unc autre..
Nous savons que notre sentiment est partagé par la généralité
des Facultés de Droit, et peut-être le moment n'est-il pas
éloigné où il scra donné satisfaction à notre vœu.
Treize élèves de Licence sur 174 ont obtenu l’unanhnité
des boules blanches, qui entraîne la mention élege. Ce sont :
Pour le premier examen de Baccalauréat : MM. Berthold,
Fietta, Fourcade, Moty;
Pour le second examen de Baccalauréat : MM. Claude,
Gauckler, Gény;
Pour le second examen de Licence : MM. Baradez,
Nachbaur ;
Pour la thèse de Licence: MM. Baradez, Chesney, Déglin,
Tourdes; la thèse de ce dernier a été jugée digue du dépôt
à la bibliothèque de la Facuité.
Trente-deux candidats ont été admis avec majorité de
boules blanches (1), dix-sept à égalité de blanches et de
rouges; trente-deux, avec majorité de boules rouges ; treize,
à l'unanimité de boules rouges; quarante-sept, avec un nombre de noires variant de une demie à une ct demie; vingt,
ayant eu deux noires ct plus, ont dû être ajournés.
Les examens de Capacité ont donné lieu à une admission
avec majorité de boules blanches, deux avec une on deux
rouges-noires, et deux ajournements (?).
Aux diverses épreuves du Doctorat, nous comptons 20 candidats admis et5 ajourués {*); 9 [a proportion des ajournements
est restée, à peu de chose près, la même que l'année précédente (25 p. 100 au lieu de 23 ‘{,); mais nous avons cu
{1} Neuf aspirants à la Licence ont obtenu dans l'ensemble de leurs examens
la majorile des boules blanches. Sür un total de 19 boules, M. Déglin à eu
13 boules blanches; — M. Saracdes, 17, —
M. Auchbuur,
15 ct demie ; -- M, faire,
M. oct,
21 Eu
Licence,
ches; 11
27
12, — M. Tlucbaut, 19 et
1575-1879, sur un total de
on compte 10 admissions
avec vuulité de blauches
à toutes
boules
rouges;
13} Voir le détail à la note
51
avec
M. Maure,
15; — M,
15; — M. Chesney, 143 —
Tourdes, 12 el demie; —
demie.
215 examens, dont 11 de Capacité et 204 de
avec eloye; 39 avec majorite de boules blanct de rouges; 47 avec minorite de blanches;
minoritc
1 de la p. 65.
de noires,
el 35
ajournements.
°
65
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
jusqu’à Ü boules rouges-noires sur 127 (‘), tandis que nous
n'avions donné en 1878-1879 qu'une noire et unc rouge-
noire sur 177.
En revanche, nous avons eu la satisfaction de recevoir
avec éloge, c'est-à-dire à l'unanimité de boules blanches,
deux des cinq thèses de Doctorat qui nous ont été présentées,
celles de MM. Favre ct Guillemin. Sans mériter la même
distinction, les trois autres en ont approché à des degrés
divers (*).
M. J'avre nous a offert une étude comparative, fort bien
faite et puiséc aux sources, des législations de la France, de
l'Angleterre et des États-Unis, touchant les attributions respectives des deux Chambres
en matière de lois de finances;
en ce qui concerne spécialement la France, il à traité une
intéressante question soulevée à ce propos dans l'application
de nos lois constitutionnelles. Le Contrat litteris à formé le
sujet de sa thèse de Droit romain; il y a analysé et discuté
{1}
Examens
de doctorat.
NOMBRE
DE
BOULES,
mens
Nature des examens.
A
Blanhes.
Blanches-
Rouges,
tr exauiuen de Doctorat,
55
11
15
2" examen de Doctorat,
Thèses de Doctorat . ,
22
23
6
5
89
29
ronges,
Boules blanches . . . . .
—
blanches-rouges. .
um
—
FOU£es.
. . , . .
TOUSES-NOIreS,
, .
HOireS . . . . . .
127
(2) M, Marx a cité admis
rebino, pas 4 blanches et
cles gt 1 rouge. Lu thèse
Guillemin, soutenue sous
six à cinq le nombre des
ÿ
ñ
65
4
x
#
»
38
27
n
127
3
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POCR
127
127
==
—
16,53
4.71
en
997
lo
°je
Total,
100 BOULES
[879-1580,
80 Sur 127 = 62,99 Vo
20 sur 127 == 15.71 lo
21 sur
6 sur
0
Noires.
noir:6.
PROPORTION
en
Rouges-
1ST8-1879,
96 sur 157 =
‘16
41 Ur 277 #2 85.18
BS Sur
1 SUT
1 Sur
137
1717 =
177 —
177 ==
21.46
0.56
0.66
°jo
*/o
9/4
99.97
par 5 boules blanches et 1 blanche-ronuge: M. Bar
2 Dlanchos-ronges: M, Ancilior de Jouy, par 4 biande M. de Jour à été, cominc celkis de MM, Favre ct
l'empire du décret du 5 juin 1880, qui a réduit de
cxaminateurs.
FACULTÉ
DE
DROIT.
G9
les divers systèmes proposés, dans les derniers temps surtout,
par les jurisconsultes français on Ctrangers (1).
AT. Cuillemin à étudié en Droit romain, la Querela inoffcinsi testament, en Droit français, les Actions destinées à rétablir l'égalité dans les partages d'ascendants (art. 1078 et 1079
du Code civil). Dans ses deux dissertations et dans sa soutenance il a montré
ties connaissances étendues ct solides, un
esprit indépendant ct bien pondéré, une aptitude marquée
pour la discussion des questions juridiques.
Du Nom de famille en Droit romain et en Droit français, tel
était le sujet choisi par M. Marx. Il à fort bien utilisé les
documents nombreux ct variés que [ni fournissait l'épigraphie
romaine, sans négliger pour cela les textes qui ont un caractère plus spécialement juridique. Le Droit français n'offrait à
son examen qu'un petit nombre de textes législatifs : sur les
points où la loi est muctte,il a dégagé des décisions de la
jurisprudence, analysées et coordonnées avec soin, les règles
essentielles de la matière.
M. Barrabino nous a présenté une bonne dissertation sur
la Restitution de La dot en Droit romain : il a traité, dans sa
thèse de Droit français, des Reprises sous le régime de la communauté légale, en Droit civil et en Droit fiscal. Aux connaissances acquises par des Ctudes consciencieuses ct bien dirigées il joint une expérience personnelle, due à plusieurs
années de pratique notariale, et dont il a su tirer le meilleur
parti.
Enfin, M. Ancillon de Jouy à entrepris de nous parler
de la Propriété littéraire et artistique en Droit romain, et de la
Propriété artistique en Droit français. La première partie de
son travail ne comportait guère que l'analyse et la réfutation
de conjectures plus ingénicuses que fondées. La seconde
offrait un terrain plus vaste et peu exploré jusqu’à présent
{15 Les sujets des deux thèses de M. Favre étaient les suivants: Droit romain :
de Contrat litteris. — Droit constitutionnel comparé : les Droits respretifs des
deux
Chimbres
en
matière
de
lois de finunees,
de l'Angleterre, des Etats-Unis et de la France.
éludiès
dans
les
constitulions
70
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
par nos futurs docteurs. M. de Jouy ne s'est pas borné à étudier notre législation ct notre jurisprudence actuelles : il a
voulu rechercher Je fondement philosophique du droit des
auteurs, ct connaître les règles posées à cet égard par les
traités diplomatiques et par les législations étrangères; il
s’est tenu aussi au courant des discussions dont le droit des
auteurs a fourni le sujet, notamment dans le Congrès international de la propriété artistique, tenu à Paris en 1878, pen-
dant la durée de l'Exposition universelle.
Je n'ai pas à rendre compte ici des concours ouverts entre
nos élèves; ils font l'objet d’un rapport spécial, confié à
M. May, agrégé.
Je borne donc là l'exposé que j'avais à vous faire des travaux de la Faculté. Je ne le terminerai pas toutefois sans
vous dire encore notre constant intérêt pour les études et les
progrès de nos élèves, notre parfaite communauté de vues et
de sentiments, notre entière fidélité aux traditions qui ont
fait jusqu'ici notre force et notre honneur.
PUBLICATIONS
MEMBRES
DE
PENDANT
LA
FACULTÉ
L'ANNÉE
SCOLAIRE
DE
DROIT
1879-1880
M. LEDERLIN : Analyse de la loi prussienne du 10 mars 1879, relalive à
l'erceulion de ta loi allemande
sur tes frais
de juslice, el des tarifs alle-
mands des huissiers, des témoins et des experts. (Annuaire de législation
étrangère, publié par la Société de législation comparée. IX® année, 1880,
pages 110 ct niv.)
— {En collaboration avec M. Fernand DaGtix, avocat à la cour d'appel de
Paris.) Analyse de lu loi prusstenne du 31 mars 1879. concernant les disposifions
transitoires
relatives
au
Code
de procédure
d'instruction criminelle pour l'Empire d'Allemagne.
tion étrangère, IX° année, 18$0, pages 149 ct suiv.)
M.
Liëceors
: Répétilions
civile
ef au
Code
(Annuaire de législa-
écrites sur le Droit administratif,
contenant
l'exposé des principes généraux, Icurs motifs, et la solntion des questions
théoriques, par MM. L. Ganaxrocs, professeur de Droit administrati( à Ja
Faculté d'Aix, Doyen de la mûme Facullé, ct 1. Lié“rorës, professeur de
Droit administratif à la Fueulté de Naney, Vice-Président de l'Académie de
Stanislas. — 6° édition, rovue, augmentée, et mise au courant de la Iégislation. — Fascicule EL. Principes de 1789, — Lois constitutionnelles de 1873.
— Agents administratifs. — Conseils généraux. — Conseils municipaux.
—
Paris. À. Marescq ainé, 1881, in-6°,
M. Dupois : £a Saisine héréditaire en Droit romain. — 1, La Saisine
ot l'usucapion pro herede. iNouvelle revue historique de Droit français et
étranger, IV® année, {8S0, pages [QT à 149, 427 à 445.)
—
Le Remploi,
duns ses rapports
avec Les droits d'enregistrement
avec la transcriplion
et de transcription,
et la purge,
sous Le régime
de
et
la
communauté légale pure. Étude de droit civil et de droit fiscal. Mépertoire
de l'Enregistrement de Garnier, n°° 5441, 5451 et 5163; tome XXWIT, 1880,
pages
132
à 148,
193 à 215,
257 à 286.)
12
SÉANCE
—
Du
Droit de franseriplion
DE
RENTRÉE.
sur
l'acceptation de remploi.
1Gontrôleur
de l'Enregistrement, tome LXÏ, numéro de janvier 1880.)
— Slutistique du Droif international, (Mémoires de l’Académic
nislas,
1879,
premiére
titut de
403,
129
GXXXE
année,
4°
série,
tome
XII
pages
partie de re travail a été publiée aussi dans l'Annuaire
Droit
et dans
aunée,
international,
la
Revue
18S0,
de
pages
années
droit
t{1
1879
ct
international
à 118,
sous
1880,
de Sta-
852 à 357.1 —
tome
Fer, pages
et dc législation
ce titre : Propositions
La
de l'Ins396
à
comparée,
relutives
à l'établissement de statistiques de droit international. La publication
faite dans les Mémoires de l'Académie de Stanislas comprend en plus une
seconde partie intitulée: Commencement
de statistique judiciaire el administralive pour Nancy et le ressort.
—
tenant
Les Inslilutes de Gaïus, d'après
:
1°
au
texte,
la
l'Avographum de Sludemund, con-
reproduction
du
manuscrit
de
Vérone,
sans
changement ni addition : 2° dans les notes, les restitutions et corrections
proposées on Allemagne, en France et ailleurs, avec une Table des leçons
nonvelles. Paris, Marcscq, 1881, { vol. in-18.
—
Bullelin de la jurisprudence ilatienne. —Fiüiation. — Mariage. Jour-
nal du droit international privé et de la jurisprudence comparée, t. VII,
année 1580, pages 108 à 12.)
— Bibliographie juridique talienne. Sonvolle série, n° { à 463. ‘Nouvelle revue historique de Droit francais ct étranger, 4° année, 1S80, pages 67 à 103 du Butletin bibliographique;
M. Paul Lowrann:
Traduction ares noles de la loi allemande
dau 93 juillet
1879. modijiant la loi sur l'organisation de l'industrie 'Gewcrbe-Orduung
pour l'Empire d'Allemagne. (Annuaire de législation étrangère, publié par
la Société
de légi<lation
comparée,
IX°
année,
{SS0,
pages
97 et suiv.)
— Bulletin de la jurisprutence allemande. Journal de Droit international
privé «{ de jurisprudence comparée, t. VIF, 1880, pages 197 à 215.)
RAPPORT
DE M. TOURDES, DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
SUR LES TRAYAUX DE LA FACULTÉ
PENDANT
L'ANNÉE
SCOLAIRE
1879-1380
Moxsreur LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Notre rapport sur l’année scolaire précédente a fait connaître les changements introduits dans l'organisation et le
personnel de l'enseignement par les décrets du 30 octobre,
22 novembre, 30 décembre 1879, du 20 et du 22 janvier
1880; nous avons rendu un juste hommage aux hommes
dininents qui après une longue carrière se sont séparés de
nous, et nous avons exprimé une cordiale bienvenue à nos
nouveaux collègues.
Notre Faculté de médecine, pour la quatrième fois depuis
sa courte existence à Nancy, a perdu un de ses membres;
M. Engel, professeur d'histoire naturelle ct de botanique
médicale, a été enlevé, le 16 février 1880, à l'affection de
ses collègues et de ses élèves. Médecin praticien dans une
campagne d'Alsace, par son mérite, par ses efforts persévérants, il devint docteur ès sciences ct agrégé à la Faculté
de médecine de Strasbourg; il fut nommé professeur lors de
la translation de notre Faculté à Nancy. Son enseignement
assidu, ses études variées sur les organismes inférieurs, les
traductions dont il a enrichi divers recucils, attiraient sur
t+
SÉANCE
lui l'estime publique
notre École.
DE
RENTRÉE.
et contribuaient
à la réputation
de
Le compte rendu de cette année comprendra, dans son
cadre tout tracé, le mouvement de notre École, les résultats
des études et la marche de l’enseignement, avec l'exposé
des ressources nouvelles
Faculté de médecine.
PERSONNEL
DES
mises
à la disposition
ÉTUDIANTS.
—
Élèves en cours d’inseriptions
d'examens.
Auditeurs bénévoles
.
.
. .
notre
INSCRIPTIONS.
Le nombre des étudiants a été de 161 pendant
scolaire 1879-1880, ainsi répartis :
—_
de
,
.
.
86
.
.
.
62
. .
13
. .
l’année
Les 86 élèves en cours d'inscriptions se divisent de la manière suivante entre les 4 années d’études.
1" année
.
.
.
*
.
.
.
18
2 annce
.
.
.
.
.
.
.
30
8° année
.
.
.
.
.
.
.
25
4® annce
,
.
.
.
.
.
.
13
Il a été pris 325 inscriptions : 303 de doctorat et 22 inscriptions pour le grade d’officier de santé.
La situation frontière de Nancy limite notre recrutement
en France, mais la Lorraine et l’Alsace, au delà de nos frontières actuelles, nous fournissent toujours un assez notable
contingent d'élèves : 26 de nos élèves en cours d'inscriptions
appartiennent à ces deux provinces. Le département de
Meurthe-et-Moselle vient en seconde ligne avec 21 élèves,
puis les Vosges avec 14. 7 élèves appartiennent à la Meuse,
4 à la Haute-Saône; les autres se répartissent entre divers
départements. La bonne réputation d'unc école, la certitude.
d'y trouver une instruction solide, étendent sa sphère d’action au delà de ses limites géographiques.
Nous avons constaté, cette année, une diminution du
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
75
nombre de nos élèves, portant sur la 1" et sur la 4° année
d'études. Les chiffres de nos inscriptions pour la 2° et la
3° année sont restés à peu près stationnaires, 55 élèves au
Heu de 58,
La diminution la plus forte est présentée par la 1" année,
qui compte 18 inscriptions au lieu de 38. Cette diminution
s'explique par l'application du décret du 20 juin 1878, qui
exige, à partir du 1* novembre 1879, les deux diplômes de
bachelier ès lettres et de bachelier ès sciences pour prendre
la 1'° inscription de doctorat. Beaucoup de jennes gens n'ont
pas été en mesure de satisfaire à cette double exigence et
le même décret avait établi, d'une manière formelle, qu’aucune exception ne serait faite à cette règle. La carrière
médicale est la seule qui impose ces deux garanties préaJablcs. Nos jeunes gens, avertis, se mettront en mesure.
Jusqu'ici, c'était pendant leur 1° année d'études médicales
qu'ils se préparaicnt à l'examen pour le baccalauréat ès sciences; l'enseignement des lycées scra dirigé dans le sens de cette
préparation pour les élèves qui se destinent à la médecine.
La diminution, pour la 4e année, est de 12 élèves en cours
d'inscriptions. Le mode de recrutement de la médecine militaire explique, pour cette année scolaire, une partie de
cette diminution.
|
Élèves militaires. —— Les élèves qui appartiennent au service de santé militaire ne pouvaient faire, jusqu'ici, en provincc, que leurs trois premières années d’études; ils étaient
ensuite dirigés sur Paris pour y soutenir leurs examens de
doctorat. Nous avons souvent réclamé contre cet état de choses
et demandé que les élèves militaires puissent terminer leurs
études dans la Faculté où ils les avaient commencées. Un
déerct du 15 juin 1880, relatif au recrutement du corps de
santé militaire, nous donne, à cet égard, toute satisfaction.
L'article 4 de ce décret autorise les élèves admis à choisir,
suivant Icurs convenances, entre 11 villes principales qui
possèdent, à la fois, une Faculté ou une École préparatoire
i6
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
de médecine avec un hôpital militaire. Il serait important
d'utiliser les ressources que présentent les Facultés de médecine, au lieu de disséminer les élèves dans un aussi grand
nombre d'établissements. Nous devons rappeler les services
qu'a rendus, à cet égard, la Faculté de médecine de Strasbourg. Lorsqu'en l'an IIT, les Écoles de fédecine furent
rétablics pour les besoins de l'armée, c’est sur les 8 écoles,
créées alors à Paris,à Montpellier et à Strasbourg, que furent
dirigés, avec des bourses, les élèves qui se destinaient à la
médecine militaire.
Le nombre des élèves militaires a été, pendant la dernière
année scolaire, de 8 à la Faculté de Naney : 2 de 1" année,
5 de 5°, 1 de 4°, autorisé exceptionnellement pour une de
ses épreuves probatoires. Cette année, 11 de nos élèves se
sort présentés au concours pour la médecine militaire, 10 ont
été reçus avec un rang honorable; la 2° et la 3° place leur
ont été accordées.
Engagés conditionnels d'un an. — Les étudiants en médccine, engagés conditionnels d'un an, appartenant à la Faculté de Nancy, sont dirigés sur les hôpitaux militaires qui
sont au siége des Facultés de médecine de Lille, de Paris
ou de Lyon, mais auenn étudiant en médecine des autres
circonscriptions ne peut choisir Nancy, parce qu'il n’y existe
pas de section d’infirmiers militaires; il en résulte que nons
perdons des élèves sans en recevoir, ét, au point de vue d’un
intérêt plus général, les ressources d’une des trois Facultés
de l'État ne peuvent être utilisées pour l'instruction des engagés conditionnels d'un an. À diverses reprises, nous avons
appelé l'attention sur un état de choses préjudiciable à notre
École, ct la Faculté de médecine, le 25 novembre 1879, à
renouvelé ses réclamations à cet égard.
La 6° section d'infirmiers militaires réside à Châlons et
non à Nancy. L'aceroissement probable de l'importance militaire de Nancy doit, dans un avenir prochain, remédier à
cette situation.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
F
77
Élèves boursiers. — L'institution des boursiurs, qui existait
à l'origine de nos Écoles pour les besoins de l'armée ct de
la marine, à été rétablie dans un autre but par la loi de
finances du 29 décembre 1876. Dans nos Facultés, elle ne
peut avoir qu’un objet spécial, celui de faciliter l'accès d’une
arrière exigeant des études longucs et dispendieuses, à des
jeunes gens sans fortune ct doués d’une aptitude spéciale.
Cctte institution a été étendue et réglementée par les arrêtés du 5 novembre 1877, du 29 juin 1878, du 15 novembre
1879 et par une circulaire du 16 juin 1880, qui met les conditions du concours en rapport avec le nouveau programme
d’études. Des bourses sont affectées à chacune des années
des études médicales; cet avantage est étendu aux jeunes
gens qui sont au début de leur carrière et qui se sont signalés
par des succès à la fin de leurs études classiques. Ces bourses
sont de 1,200 fr. ; elles ne sont données que pour une année;
un nouveau concours est nécessaire pour obtenir leur renouveéllement. Pendant l'année scolaire 1879-1880, la Faculté
de médecine de Nancy a eu 7 boursiers : 2 pour la 2° année,
3 pour la 8°, 2 pour
la 4". Au
dernier concours, qui s'est
ouvert le 26 juillet 1880, 10 candidats se sont présentés et
9 bourses ont été obtenues, 1 pour la 2° année, 7 pour la 5°
et 1 pour la 4. Nous ne pouvons que demander le développement d'une institution qui favorise le recrutement de la
profession médicale, en accordant un avantage notable à des
jeunes gens de mérite, sous la double sanction du concours
et de notes favorables obtenues pendant leur scolarité.
EXAMENS.
Le décret du 20 juin 1878, qui modifie l'ordre et la nature
des examens, a été appliqué, à dater du 1* novembre 1879,
à tous les élèves qui ont pris, à cctte époque, leur première
inscription ct à 25 de nos élèves anciens qui ont opté pour
le nouveau mode.
78
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Nous avons eu, ectte année, deux ordres d'épreuves, les
examens de fin d'année tels qu'ils avaient été établis par le
décret du 7 septembre 1846, et les examens pour le doctorat
ayant encore la forme déterminée par les anciens règlements.
Le nombre des examens de fin d'année a été de 44 :
6 seulement de 1" année, dont 3 d'officicrs de santé; 15 de
seconde année, dont 1 d'officier de santé, et 23 de 3° année.
Le nombre de ces examens avait été de 67 pendant l’année
précédente; cectte diminution s'explique par les options qui
ont fait passer 29 élèves sous le régime nouveau.
Les résultats de ces examens de fin d'année ont été, en
général, satisfaisants :
G élèves ont obtenu la note très-bien; 11 la note bien;
10 la note assez bien; 9 la note médiocre; il n’y a eu que
2 ajournements.
Nous voyons, dans ces résultats, une preuve d’assiduité
aux cours et aux exercices pratiques; ces épreuves ne sont,
d’ailleurs, pas définitives; les mêmes matières devant figurer
de nouveau dans les examens pour le doctorat. Le nombre
des examens de fin d’études s'est élevé à 196, dont un seul
pour le grade d'ofticier de santé. Cette institution, dans notre
circonscription, tend peu à peu à disparaître. Pendant la
précédente année scolaire, le nombre des examens de fin
d'études n'avait été que de 136; ectte augmentation s’explique partie par la premiére application du décret du
20 juin 1878, qui à transformé en examen définitif l'examen
qui terminait la première aunée d’études.
Sur 196 examens, il y a eu 25 ajournements; c’est une
proportion d'environ 1 sur 8, qui a varié suivant les épreu-
ves ct qui était, en général, d'autant plus faible qu’on s’éloi-
gnait davantage du début de la scolarité,
La proportion des ajournements pour le 1° examen de
doctorat, qui a pour 6bjct la chimie, la physique et l'histoire
naturelle, permet déjà d'apprécier l'influence qu'exercera la
mesure qui place cet cxamen à la suite de la première annce
FACCLPÉ
DE
F
MÉDECINE,
19
d'études, au lieu de le reculer jusqu’à la fin de la scolarité,
cn le faisant précéder par d’autres épreuves. Sur 43 élèves
qui
6
ont soutenu
seulement
sur 7. Les
ect
ont
examen
été
ajournés,
31 élèves,
d’après
c’est
le
nouveau
une
régime,
proportion
au contraire, qui ont soutenu
de
1
cette
épreuve au terme de Îeur scolarité, à l'époque assignéc
par les anciens règlements, ont offert une proportion d’a-
journements
à
moins
du
de 1 sur 5. La note médiocre à été donnée
! !, des élèves de la première catégorie et à
moins du ’/, des
élèves
de la seconde.
Plus des *j, des nou-
veaux ont obtenu les notes bien et assez bien, pendant
que, pour les anciens élèves, cette proportion ne s'élevait
pas à la moitié. Il faut tenir compte, en outre, du trouble qu'apportait aux études médicales proprement dites la
nécessité de Îles interrompre à la fin de la scolarité pour
revenir à l'étude approfondie des sciences physiques et naturelles.
L'examen d'anatomie s’est toujours maintenu au degré de
sévérité qu'’exige cette science, qui
sances médicales.
Le
nombre
est la base des connais-
des ajournements à été dans
la proportion de ‘/, © sur 28 examens.
La
note
médiocre a
été donnée à ‘/, des candidats. Deux ont obtenu la note trèsbien, 9 bien ct ussez bien. Les cxisenecs de ect cxamen
doivent rester au niveau de son hnportanec et des ressources
considérables que présente la Faculté de Nancy pour les
études anatomiques.
La pathologie externe et interne, qui fait l’objet du second
examen,
n'a eu
que
1 ajournement
sur
7, avec
‘}, de notcs
bien ct très-bien. Au 4° et au 5° examen, le nombre des
ajournements est descendu à 1 sur 14 et 1 sur 12. La plupart des candidats nous donnent alors‘la preave d'une éducation médicale suffisante, après avoir traversé avec succès
les nombreuses épreuves qui précèdent ces deux dernicrs
CXatens,
Pour l'ensembic des 5 extunens de doctorat, la note trés-
50
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
bien à été accordée 8 fois; bien, 39 fois; assez bien, 49 fois:
médiocre, 53 fois; ajourné, 25 fois.
On remarquera que les officiers de santé ne figurent sur
ces listes que pour une proportion insignifiante; ils n’ont
soutenu que 4 examens de fin d’annéc et 1 seul examen définitif.
Le tableau suivant présente le résumé de ces faits :
s
KHXAMENS,
LES
|
£
3
NATURE
ë = =
E “A
Adinis.
43
37
2
2s
21
21
31
TrèsLien.
Bien.
ÿ
&
Assez
bicu.
ë
3
1i
Lt
10
6
»
4
5
1ü
1
18
1
5
4
8
3
26
l
3
11
11
5
ii
7
7
2
5
8
7
2
25
F
É
£
&,
2
.
| 19
examen
(nouv,
|
mode j:
|
phys., hist. nnt..
chimie,
Î 1er examen {ancien
|
mode} : Auatoin.
2e examen
|
|
mode}:patholog.
ext.etint, . . .|
| 3e examen
|
|
| 4°
Ï
(aucien
(ancien
mode): physique,
chim.,hist.nat….|
examen
: hyg.
mél. légale, mat.
iuédic.etthérap.|
| 5° cxamen:
1
j
|
—
cliuid.
(Thèse).|
28
26
23
21
1
1
oi
7
8
1
2
195
170
15
ai
58
58
Officivrs de santé:
1 candidat, 1 admis,
,
médiocre.
Un jury, composé de professeurs de la Faculté de médecine, à examiné Îcs aspirantes au titre de sage-femme qui
ont fait leurs études à la Maternité de Mceurthe-ct-Moseile.
Sur 15 aspirantes qui se sont présentées, 14 ont obtenu le
diplôme de sage-femme de seconde classe, 6-pour le département de Meurthc-et-Moselle, 8 pour le département des
Vosges; 7 avec la mention bien, 4 avec assez bien, 8 avec la
note médiocre. Ïl ÿ à eu un ajournement.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
81
Tuèses.
21 thèses nous ont été présentées; les chiffres des quatre
années précédentes avaient été 10, 18, 19 et 26. Nous ferons
de nouveau remarquer le niveau scientifique élevé auquel
s’est tenue cette épreuve. 7 de nos élèves ont obtenu la note
très-bier; ces thèses sont des monographies d’une notable étendue, des œuvres où
les candidats
ont reproduit
les résultats
de leurs observations et de leurs recherches. Plusieurs de
ces thèses sortent de nos laboratoires et montrent toute l'utilité de leurs travaux; d’autres ont pour point de départ des
faits recucillis à nos cliniques. L’anatomie, la chimie, la
chirurgie, la médecine, sont représentées, dans ces travaux,
par des recherches qui conduisent à des résultats nouveaux
et d'un intérêt réel pour la science, Un rapport approfondi
de M. le professeur Hecht mettra en évidence et avec détail
la valeur de cette épreuve. 8 autres thèses ont obtenu la note
bien et sont aussi des travaux intéressants. 4 thèses avec la
note assez bien et 2 avec la note médiocre, ont encore satisfait,
d'une manière suffisante, à cette dernière épreuve pour le
doctorat.
CONGOURS
POUR
LES
PRIX.
18 élèves se sont présentés au concours pour les prix de
l'Université, et les 4 prix correspondants
à chacune
des
4 années d’études ont été accordés.
1 mentions honorables ont été ajoutées à ces récompenses
et témoignent de la force du concours. Les épreuves pratiques, analyses chimiques, démonstrations de physique, analyses de plantes médicinales, dissections, expériences physiologiques, qui font partie de ces concours à la Faculté de
Nancy, en augmentent l’utilité et nous donnent la preuve
des progrès faits par nos élèves dans les études pratiques.
En première année, le jury a accordé un prix et une mention; en 2° année, un prix et 3 mentions, déterminées en
grande partie par l'habileté pratique des candidats; la
FACULTÉS,
6
52
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
3° année a obtenu un prix et deux mentions; les questions
écrites avaicnt, ici, particulièrement mérité cette récompense; la 4° année, où les candidats sont habitucllement
moins nombreux, nous a présenté encore un concours satisfaisant; deux des candidats ont été récompensés par un prix
et par unc mention honorable.
Le prix fondé par le D' Bénit a pour but d'encourager
l'esprit d'observation et de récompenser les services rendus
dans les hôpitaux; une série d'observations recucillies dans
les cliniques et l'examen de 3 malades appartenant aux ser-
vices de médecine, de chirurgie et d’obstétricie constituent
les épreuves de ce concours. Le candidat qui a obtenu le
prix a satisfait d’une manière distinguée à ces conditions.
ConNcOURS
POUR
LES
PLACES
RÉTRIBUÉES.
Ces places sont nombreuses dans une Faculté de médecine;
à tons degrés, elle a besoin d’auxiliaires pour son enscignement. Toutes ces positions sont données au concours; elles
font plus spécialement profiter ceux qui les occupent des
ressources de nos laboratoires; elles contribuent à répandre
l'instruction pratique et ciles donnent aux études une direc-
tion particulière qui peut
scientifiques. Six places,
cours; ce sont celles de
rateur du laboratoire des
être le point de départ de vocations
cette année, ont été mises au conpréparateur de physique, de prépatravaux pratiques de chimie, d'aide-
préparateur de chimie et de chef de clinique interne. Ces
concours ont été satisfaisants et les 6 places ont été données.
Dans un avenir prochain, le nombre de ces concours doit
nécessairement augmenter par suite du personnel plus nom-
breux qui est attaché à nos travaux pratiques, par application
des décrets du 20 juin 1878. Les concours qui ouvrent, à
nos élèves, l'accès des hôpitaux, en qualité d’externes et
d’internes, augmenteront de nombre par suite de l'organisation prochaine de nos cliniques complémentaires. C’est
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
83
lans les hôpitaux que se forment nos jeunes docteurs, il importe de multiplier les positions qui les mettent à même
d'apprendre l’art médical. L’impulsion donnée aux études
Jans les laboratoires doit s'étendre aux services hospitaliers
sù se forment les médecins.
ENSEIGNEMENT.
Les exercices pratiques. — C'est à partir du 1° novembre
1879 que les études pratiques sont devenues obligatoires
dans nos Facultés de médecine, comme l'était déjà le stage
dans les hôpitaux. Huit catégories d’excreices sont indiquées
par la circulaire du 20 novembre 1878; ce sont : les dissections et la médecine opératoire, les manipulations chimiques,
la physique, la botanique et l’histoire naturelle médicale,
l’histologie, la physiologie et l'anatomie pathologique.
Un règlement, proposé par la Faculté de médecine et
approuvé par le Ministre le 18 mai 1880, a déterminé l'époque et la durée de ces exercices pratiques; les catégories
d'élèves qui doivent les suivre et les conditions relatives à
la direction du laboratoire, À la surveillance des travaux, au
soin du matériel et à la constatation de l'assiduité des élèves.
Une décision ministérielle en date du 20 février 1880
a permis, pour nos laboratoires, l'achat direct des ouvrages
qui sont nécessaires pour le fonctionnement des travaux
pratiques.
Une commission, composée des professeurs à l’enscignement desquels se rapportent les exercices pratiques, est
chargée de donner son avis sur toutes les questions qui se
rattachent à ces travaux ct sur les améliorations et les réformes dont ce mode d'études lui paraît susceptible.
Le personnel des laboratoires a été augmenté, des crédits
nous ont été accordés pour l'installation des locaux et pour
les dépenses annuelles.
Les locaux de la Faculté. — Les bâtiments de notre Fa-
84
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
culté ont été modifiés dans le sens de ses besoins nouveaux;
on a continué à adapter aux services pratiques les arcades
intéricures de l'édifice, qui comprennent de vastes espaces
bien aérés et éclairés. Cette transformation avait commencé
par nos établissements anatomiques; elle a été continuée
pour l'École pratique de chimie; une salle d’autopsies, un
dépôt pour les morts, organisés avec le concours de l’administration municipale, une salle pour les opérations de médecine légale, ont complété nos établissements d'anatomie.
Deux arcades, placées à proximité de la salle de dissection
et de l’amphithéâtre des cours, ont été transformées en un
cabinet de recherches pour le professeur d'anatomie, qui se
trouve ainsi au centre des services qu'il dirige. Le labora-
toire d'histoire naturelle a été placé sous trois autres arcades
au côté Est de la cour et les trois dernières, qui étaient libres
encore, viennent de recevoir le laboratoire d'hygiène, création
récente qu'exigeait l'enseignement pratique de cette science.
Le laboratoire de thérapeutique nous manque encore, le
local existe; un projet d’appropriation de ce local, avec plan
et devis, est, en ce moment, soumis à M. le Ministre de
linstruction publique.
La cour de la Faculté, vaste et bien aéréc, est devenue
un jardin botanique pour les plantes médicinales. Les plantations sont faites; les étiquettes sont posées, et une disposition commode du jardin, arrêtée avec le concours de
M. Le Monnier, professeur de la Faculté des sciences,
chargé de la suppléance du cours de botanique médicale,
permet
usitées
aux
en
élèves l’étude
médecine.
Cette
facile des principales
cour renferme,
en
plantes
outre,
un
aquarium de grande dimension et une construction en
contre-bas du sol, entourée d'un mur à hauteur d'appui,
pour les loges des animaux destinés aux expériences.
Les laboratoires. — Nos différents laboratoires fonctionnent
avec activité, grâce au dévouement des professeurs qui con-
tinuent, en même temps, leur enseignement théorique. C'est
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
85
pendant toute l’année que nos élèves sont exercés aux manipulations chimiques, aux exercices de physique et d'histoire
naturelle, aux recherches d'anatomie pathologique. Nous ne
pouvons omeltre les services incessants que le laboratoire
de M. Ritter rend à nos cliniques, en complétant les observations par l'analyse des sécrétions et des produits morbides.
L'organisation de ce laboratoire permet à la fois des recherches promptes et approfondies. L'examen des caux et des
terrains, l'étude des denrées alimentaires faites par le professeur, témoisnent encore de l’utilité de ce laboratoire au
point de vue de l'hygiène publique. Comme pour la chimie,
l'enseignement théorique et pratique de la physique et de
l'histoire naturelle se continue toute Pannée. M. Charpentier
exerce les élèves au maniement des appareils de physique
qui sont plus spécialement utiles aux médecins. M. Le
Monnier, professeur de la Faculté des sciences, chargé de
la suppléance du cours, a inauguré notre nouveau labora-
toire d'histoire naturelle et de botanique, ouvert pendant
toute l’année aux élèves.
L'anatomie. — Les travaux de notre amphithéâtre d'anatomie ont pris un grand développement. Voici le nombre et
l'origine des 344 corps qui ont été déposés dans ce service
depuis le 1° novembre 1879 jusqu'au 22 octobre 1880, avec
La
.,
4
4.4.4
0
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Ilôpital
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Saint-Léon,
>
Ù
Hôpital Suint-Charles.
Hôpital
4
ORIGINE.
Le
Nonbre
l'indication de ceux qui n'ont pas été réclamés :
86
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
On remarquera l’importance des ressources qui sont mises
à notre disposition pour les études anatomiques; sous ce
point de vue, notre Faculté est au premier rang. Ces ressources
ne peuvent
aller qu'en
augmentant,
par
suite
de
l'accroissement de la population de la ville de Nancy et du
développement que prennent ses hôpitaux. L'origine diverse
et multiple des corps qui sont transportés à la Faculté de
médecine est une garantie que cette ressource ne nous fera
pas défaut.
Le nombre des sujets non réclamés est toujours considérable; il a été de 147 cette année, au lieu de 157, mais la
diminution porte uniquement sur l'asile de Maréville, dont
la mortalité a été inférieure à celle de l’année précédente,
Nous pouvons juger aujourd'hui des résultats que nous assure
l'arrêté du Préfet, daté de 1879, qui permet le transport, à
la Faculté, des corps d'individus décédés à la prison, quand
ils ne sont pas réclamés; ces cas ont été de 19 au lieu de 3
pour l'année précédente. L'ouverture de la morgue, annexée
à nos établissements anatomiques, a déjà cu, pour conséquence, le transport de 21 corps qui ont été l'objet d’autopsies médico-légales ou scientifiques, ct qui ont pu être
utilisés aussi pour les exercices de médecine opératoire. On
sait combien il importe pour les dissections de pouvoir mettre
à la disposition des élèves un certain nombre de corps non
réclamés; ces ressources n’ont pas fait défaut à notre amphi-
théâtre d'anatomie, dirigé avec zèle et habileté par M. le professeur Lallement et par M. Chrétien, agrégé, chef des travaux anatomiques, et fréquenté assidûment par nos élèves.
Le cours de médecine opératoire a été fait, en été, par
M. le professeur Gross qui, à l'exemple de son prédécesseur,
M. Michel, a utilisé toutes ses ressources en exerçant les
élèves aux opérations et en accompagnant ses leçons de pré“parations anatomiques.
Par une mesure dont on ne peut trop reconnaître l’importance au point de vue de la science et de l'hygiène des hopi-
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
87
taux, toutes les autopsies sont faites au siége de la Faculté
de médecine, aujourd’hui dans une salle nouvelle exclusivement destinée à cet usage. Notre laboratoire d'anatomie
pathologique, dirigé par M. le professeur Feltz, continue à
être chargé du double service des autopsies et des recherches
d'anatomie et d’histologie pathologiques qui lescomplètent, Nos
élèves sont exercés à ce genre d'étude : dans des séances qui
ont lieu chaque jour, ils assistent en même temps aux expé-
riences par lesquelles le laboratoire de M. Feltz à pris une
si notable part au mouvement
scientifique qui a pour objet
l'étude des germes qui transmettent les maladies contagieuses,
ct les modifications de l'organisme sous l’iufluence de divers
agents toxiques. Nous noterons entre autres les belles recherches sur l’urémie expérimentale qui ont été faites par
MI. Ritter ct Feltz à leurs conférences et à Icurs cours.
L'enseignement de lhistologie, aujourd’hui distinct de
celui de l'anatomie, est confié à notre collègue, M. le profcsseur Morel, qui l’avait déjà organisé à Strasbourg, et qui
vient d’être l’objet d’une distinction bien méritéc par ses
nombreux travaux. L'organisation de notre laboratoire d'histologie, qui est ouvert toute l'année, a été complétée par la
nomination d'un chef des travaux et d’un préparateur. Une
salle nouvelle a été affectée à ce service.
Le laboratoire de physiologie, sous la direction de AL. le
professeur Beaunis, est pourvu des instruments qu’exigent
les expériences les plus délicates; les élèves sont exercés à
ces travaux. Une de nos meilleures thèses, cette année, est
sortie de ces recherches, et M. Beaunis achève la seconde
édition de l'ouvrage où il expose les progrès si nombreux ct
si rapides de cette partie des sciences médicales.
Les cours. — Nous n'avons pas à présenter l’analÿse des
cours nombreux qui initient nos élèves à toutes les branches
de la médecine. C’est chaque année l'exposé des faits qui
composent la science et des conquêtes nouvelles qu’elle à
faites, Dans ces cours, les professeurs s’attachént, autant que
S3
SÉANCE
DE
RENCRÉE.
possible, à appuyer la doctrine sur les démonstrations matériciles dont elles sont susceptibles; telle est la marche suivie
par M. le professeur Hecht dans son étude approfondie de la
pathologie interne. M. Bach appuie également sur des faits
pratiques l’étude de la chirurgie. Ces deux professeurs sont
secondés par MM. Les professeurs adjoints Béchet ct De-
mange, de telle sorte que l’étude de la pathologie interne et
externe se prolonge pendant tout le cours de l'année. Le
cours théorique d'accouchement, pendant le semestre d'hiver,
a été confié à l'expérience de M. Roussel, professeur adjoint,
directeur de l'École d'accouchement de Meurthe-ct-Moselle.
Le cours de M. Coze présente à nos élèves l'exposé méthodique des ressources dont la thérapeutique dispose ; l’atten-
tion est appelée sur les substances nouvelles dont s’est enrichie la matière médicale. M. Poincaré, professeur d'hygiène,
a augmenté l'utilité de cet enseignement par des expériences
faites sous les yeux des élèves ; admis à visiter sous sa direction un certain nombre d'établissements industriels, ils sont
ainsi initiés à d'intéressantes questions d'hygiène publique.
Nous mentionnerons encore Îles démonstrations pratiques qui
accompagnent le cours de médecine légale; les autopsies
cette année, au nombre de 23, ont permis de faire connaître
aux élèves les règles de ces opérations et les caractères anatomiques des divers genres de mort.
Les agrégés nous ont prêté pour l'enseignement un eoncours dévoué et utile. Un second agrégé de chirurgie nous a
été accordé cette année : M. le D' Weiss se présente à la
Faculté avec la garantie d’études solides et après un concours
distingué. Nous indiquerons les conférences et les exercices
dirigés par MM. Chrétien, Spillimann, Ileydenreich, Herrgott,
qui ont eu pour objet la médecine opératoire, le diagnostic
médical, les bandages et les appareils, la dystocie et les manœuvres obstétricales, qui ont concouru à l'instruction pratique de nos élèves.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
89
CLINIQUES.
Pour la médecine, on ne peut trop le répéter, la science
est un moyenqui ne doit jamais nous distraire du but. L'ensceignement clinique doit être en première ligne, c’est la
clinique qui forme les médecins; tout doit done tendre, dans
une Faculté de médecine, à développer ce mode d’enseigne-
ment, qui est le complément nécessaire des études médicales.
Les ressources pour la clinique sont considérables à Nancy.
L'importance des hôpitaux augmente avec
population; une population industrielle qui
fournit aussi à la chirurgie des cas plus
pour profiter de ces ressources, il faut une
pitalière en rapport avec
des
les progrès de la
tend à s’accroître
nombreux; mais
organisation hos-
besoins nouveaux; cette orga-
nisation se prépare, le grand hôpital qui se construit donnera
satisfaction aux besoins de l’enseignement clinique, en même
temps qu’il sera un bienfait pour la population.
Dans les limites actuelles de nos établissements hospitalicrs, l’enseignement clinique
a déjà des éléments précieux
qui sont utilisés par le zèle et par l'habileté pratique de nos
professeurs. Nous possédons les cliniques magistrales de médecine, de chirurgie et d'obstétricie, au nombre de quatre,
deux cliniques complémentaires officiellement reconnues,
celles des maladies des yeux et des maladies mentales; trois
autres cliniques complémentaires approuvées par la Faculté,
celles des maladies syphilitiques, des maladies cutanées et
scrofuleuses et des maladies des vieillards.
Une délibération du Conseil général de Meurthe-et-Moselle,
en date du 25 août 1880, modifiant les termes de la délibé-
ration
du 25 avril
1879, et portant que
la nomination
des
professeurs de clinique de la Maison de Secours sera faite di-
rectement par le Ministre de l'Instruction publique, nous permet
d'espérer que, dans
un avenir très-prochain, les deux
cliniques, qui d’ailleurs fonctionnent officieusement, seront
90
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
organisées. La même remarque s'applique à la clinique des
maladies des vieillards, reconnue à Montpellier et qui vient
d'y recevoir un complément d'organisation par un arrêté du
30 juin 1880.
La
subvention
départementale.
—
Une
subvention
de
5,000 fr. est accordée par le Conseil général de Meurthe-etMoselle pour l'admission, dans les cliniques de la Faculté de
médecine, des malades dont l’état présente un intérêt particulier pour la science. Cette mesure a pour but de concourir
au développement de notre enseignement clinique, mais elle
est aussi une œuvre d'humanité, puisqu'elle permet de don-
ner à des indigents étrangers à la ville et atteints de mala-
dies exigeant des opérations graves et difficiles, des secours
qu'ils ne trouveraient pas facilement ailleurs. Le nombre des
malades qui se sont trouvés dans ces conditions a été de 43
en 1879 : 25 appartenaient à la clinique chirurgicale, 11 à
la clinique des maladies des yeux, 3 aux cliniques médicales, 3 à la clinique d'accouchement et de gynécologic. Un rapport adressé au Préfet et présenté au Conseil
général fait connaître les détails des secours donnés et leurs
résultats.
Nous avons pensé que les départements qui sont dans la
circonscription de la Faculté de médecine pourraient entrer
dans cette voice si favorable à l'enseignement et qui n’est pas
moins dans l'intérêt des malades: la demande d'une subvention de 1,500 fr. pour nos cliniques a été présentée au département des Vosges. M. le Recteur de l’Académie de Nancy
a appuyé cette demande qui lui paraissait en outre motivée
sur ce fait que de nombreux étudiants vosgiens reçoivent à
Nancy leur éducation médicale. Le rapporteur de la commission au Conseil général des Vosges a reconnu que cette
mesure scrait évidemment un bicnfait et pour les malades et
pour les cliniques. La commission, tout en constatant l'utilité
de cet enseignement et les bienfaits qu’il apporte aux mala-
des, a regretté, en présence de la situation financitre du dé-
FACULTÉ
DE
MÉDECIXE,
91
partement, de ne pouvoir accueillir ectte demande. Nous retenons ici les paroles bienveillantes qui nous réservent l'avenir.
Les cliniques médicales et chirurgicales. — Le mouvement
de noscliniques magistrales montre l'étendue de nos ressources
au point de vue de lenseignement. Les deux cliniques mé-
dicales confiées à MA. les professeurs V. Parisot ct Bernheim
ont présenté les résultats suivants pour l'année 1879:
MOUVEMENT
DE
L'HÔPITAL
SAINT-CHARLES,
Uomues. | Femmes. | Totaux,
’
s
Restant au tr janvier 1879... 4..
0.
0.
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Entrée en 181.,
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TOTrAUX,
Sortis en 1879
Décédés
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au 1'r janvier 1880
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FOTAUX.
Les travaux
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ni
4
0 4
sortis de nos
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.
0 2 2
cliniques montrent, comme
les
années précédentes, tout le parti qui a été tiré de ces cas
nombreux pour la science et pour l’enseignement.
La clinique chirurgicale de l'hôpital Saint-Léon nous présente également un mouvement considérable.
Hommes. | Femmes,
Restant au 1 r janvier 1879. .
Butrés peudairt l'année.
,
. . . .
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Restunt au 1er janvier 1839
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53
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122
213
369
90
459
40
12
52
4i
29
üt
56
122
|
573
92
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
MA. les professeurs Rigaud et Michel sont chargés de cette
clinique. Plusieurs opérations d'une gravité exceptionnelle
ont été pratiquées en présence des élèves, et la faible mortalité de cet hôpital, uniquement consacré à la chirurgie,
montre toute l'efficacité des secours donnés à nos malades.
Pour toutes ces cliniques, il faut faire entrer en ligne de
compte les consultations nombreuses qui y sont données.
C'est un grand service rendu aux malades qui ne veulent
point entrer dans les hôpitaux et qui reçoivent cependant les
secours habiles et dévoués de nos professeurs de clinique.
Pour la chirurgie, ces cas sont nombreux et ont été l’occasion
d'opérations intéressantes. Ces consultations ont le grand
avantage de former les élèves au diagnostic.
La clinique obstétricale. — La clinique obstétricale et gynécologique, confiée à M. le professeur Herrgott, est placée à
la Maison de Secours. Voici les résultats de ce service :
Femmes restant au 1° janvier 1879 . .
Entrées pendant l’année. . . . . . .
19
178
|
}
Sorties. . . . . . . . . .
Décédées. . . . . . . . .
Restant au 1% janvier 1880 .
Eufants restant au 1° janvier
—
nésen 1879. . . .
Sortis . . . . . . . . . .
Mort-nés. . , . . . . . .
.
.
.
.
.
166
T
24
11
149
126
11
}
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|
|
. . .
10
|
. .
. .
. .
1879
. .
. .
. .
.
..
.
.
.
.
.
.
.
.
197
160
Décédés . . . . .........
18!
Restant au 1° janvier 1880
197
,
Aucune épidémie n’a régné à la Maternité. Nos élèves ont
été excrcés au diagnostic et aux manœuvres obstétricales par
le professeur et par M. le professeur agrégé Alphonse
Herrgott.
La clinique ophthalmologique. — La clinique des maladies
des yeux est Ja première clinique complémentaire qui ait été
organisée à la Faculté de médecine de Nancy. Cette clinique,
FACULTÉ
DE MÉDECINE.
93
Malades traités à FPhôpital.
—
—_
.
, :
Totaux
Femmes,
Hommes
confiée à M. le professeur agrégé Heydenreich, reçoit un
nombre croissant de malades. Le nombre total des personnes
traitées soit à l'hôpital, soit à la consultation, s’est élevé à 389
du 1‘ novembre 1879 au 31 août 1880. Il avait été de 320
pour la totalité de l’année précédente.
. .
. ,
40
32
72
la consultation.
.
.
. .
152
165
317
TOTFAUX.
.
. .
192
197
359
.
Le nombre des opérations de cataracte a été de 10, et
toutes ont été suivies de succès. La subvention départementale a permis de recevoir dans ce service plusieurs cas d’un
grand intérêt.
Clinique des maladies mentales, syphilitiques, cutanées, des
vieillards. — Par suite d'un accord avec M. le directeur de
Maréville, cet asile considérable a été ouvert à l’enseignement. Un arrêté ministériel du 30 décembre 1879 a organisé
la clinique complémentaire des maladies mentales pour la
Faculté de Nancy et a chargé de ces fonctions M. le D' Langlois, un des médecins distingués de cet asile. Cette clinique à fonctionné avec succès pendant le second semestre de
l'année scolaire, et elle est entrée dans le cadre officiel de
notre enseignement. 180 malades offrant des types variés
d’aliénation mentale ont été présentés à nos élèves.
La clinique des maladies syphilitiques a été faite, pendant
le semestre d'été, par M. le professeur agrégé Spillmann; des
cas nombreux, dont plusicurs d’une gravité notable, ont été
présentés à l'observation de nos élèves, et ont donné une
grande utilité à ses leçons cliniques. M. le professeur agrégé
94
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Herrgott a été chargé de la clinique des maladies cutanées
et scrofulcuses, qui comprend un service important d'enfants
et d'adultes. A. Béchet, professeur adjoint de la Faculté de
médecine est chargé, à la Maison de Secours, d'un important
service qui est aussi ouvert à l'instruction des élèves. Le
mouvement total de la Maison de Secours, en 1879, sans y
comprendre la Maternité, a été, pour les malades traités, de
628 pour les adultes et de 128 pour les enfants.
Maison de Secours (non compris la Maternité).
Restant au 1° janvier 1879
.
.
Entrés pendant l’année . . . .
Sortis. . . , . . . . . . .
Décédés . . . , . . . . . .
ReStant au 1% janvier 1880 . .
La
clinique
des maladies
.
.
.
207
Dre
.
.
.
.
. .
. .
. .
. .
549
506
40
210
196
des vicillards
156
a été confiée,
comme les années précédentes, à M. Ie professeur agrégé Demange ; cette clinique se trouve à l'hôpital Saint-Julien, qui
renferme une population considérable de personnes âgées et
infirmes; le nombre des décès, qui s'explique par la nature
de cet établissement, offre une importante occasion d'étude
pour l'anatomie pathologique. La population de lPhospice a
été en 1879 de 819 personnes; 115 malades ont été traités à
la clinique ; le nombre total des décès a été de 72, sur les-
quels 60 autopsies ont pu être faites.
COLLECTIONS
ET
BIBLIOTHÈQUE.
Un crédit extraordinaire nous a été accordé cette année,
comme les précédentes, pour l'accroissement de nos collections. Les instruments sont répartis entre nos laboratoires et
servent tous aux exercices pratiques ct à l’enscignement. Le
cabinet de physique ct l’arsenal de chirurgie ont eu leur part
dans cette augmentation de matériel. Nous avons à regretter
la perte du conservateur de nos collections, M. le D' Robert,
décédé
le 21
août 1880
; M. Robert avait déjà été attaché
FACULTÉ DE MÉDECINE.
98
comme préparateur à la Faculté de médecine de Strasbourg;
médecin distingué, il avait l'estime et l'affection de ses confrères, Un arrêté du 17 septembre 1880 a désigné pour son
successeur M. Baraban, chef des travaux d'anatomie patholologique; la spécialité des connaissances du nouveau titulaire
contribuera à l'accroissement de notre musée. La translation
du musée d'anatomie normale et pathologique dans un local
mieux approprié à cette destination, est un des progrès qu’un
avenir prochain nous réserve, et qui permettra le développement et la classification méthodique d’une collection si né-
cessaire aux études,
La bibliothèque de notre Faculté, placée dans un vaste
local, avec une salle de lecture bien disposée, s'accroît chaque
année par des acquisitions et des donations. 305 ouvrages
nouveaux formant 575 volumes, constituent le contingent de
cette année, et le nombre actuel de nos ouvrages s'élève à
4,056, avee 12,575 volumes. Les abonnements ont été conti-
nués pour 41 publications périodiques. Notre bibliothèque a
été classée par M. le bibliothécaire Netter, conformément à
l'instruction générale relative au service
universitaires du 4 mai 1878. La première
gue est terminée. Les formalités relatives
de livres ont été simplifiées pour un quart
des bibliothèques
partie du cataloaux acquisitions
de nos crédits, de
manière à rendre les acquisitions plus promptes, et possibles
au moment même où elles sont nécessaires. Un servant nous
a été accordé pour la bibliothèque. Une salle de lecture spé-
ciale pour les professeurs, où ils pourront prendre connaissance, sans délai, des publications périodiques, sera prochai-
nement ouverte.
Ce compte rendu fait connaître les ressources importantes
dont notre Faculté dispose et Ia manière dont elles ont été utilisées; nous y ajoutons comme preuve du mouvement scientifique de cette École, la liste des publications faites par les professeurs et les agrégés pendant la dernière année scolaire.
PUBLICATIONS
MEMBRES
DE
LA
PENDANT
FACULTÉ
L'ANNÉE
PUBLICATIONS
DE
SCOLAIRE
DE
M.
LE
MÉDECINE
1879-1880.
D° TOURDES
1879-1880.
1° De la Fulguration (Médecine légale [Dictionnaire encyclopédique des
sciences médicales.
Paris,
{8S0.).
2° Du Secret intdical (ibid.
Paris,
PUBLICATIONS
1880).
DE
M.
LE
D°
MICHEL
1879-1880.
{° Œsophage; article complet du Dictionnaire avec Recherches nouvelles
sur l'embryologie.
99 D'une Nouvelle Médication dans les amputations de la cuisse.
3° D'une Nouvelle
Cause de perforation palatine.
Palatoptastie.
49 De l'Ostéotomie et du Genu valgum.
5° Section des nerfs palatins postérieurs (opération nouvelle).
6° Double autoplaslie dans la cure de l'ectropion.
PUBLICATION
DE
M.
LE
PROFESSEUR
MOREL
1879-1850.
Le Cerveau
: sa topographie anatomique.
PUBLICATIONS
DE
M.
Paris,
LE
1880.
D°
HECHT
1879-1880.
1° Rapport
médecine
sur les fhèses de doctoral soutenues
de Nancy
pendant
l'année
scolaire
devant la Faculté de
1879-1880
(paraîtra
inces-
sammcnt\).
20 Compte rendu des travaux de lu Société des sciences de Nancy, depuis le 22 janvier
sciences,
1877 jusqu'au
t. IV, fase, X.
tS79)
22 août
1979
iBulletin de la Société des
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
97
PUBLICATIONS
DE M. LE D' GROSS.
1879-1850.
1° Ligature antiseptique de l'artère humérale. — Observation et rélexions communication à la Société de médeciuc de Nancy, séance du
[1 février 18801.
29
Vice de conformation
du
membre
supérieur quuche
communication
à la Société des sciences de Nancy, séance du S décembre
3° Le benou
de Delore
en dedans
chez
icommunication
l'enfant
à la Société
et son
18791
traitement pur ta méthode
de médecine,
séances
du
26 mai et
di 9 juin 18501.
PUBLICATIONS
DE
M. LE
1879-1S30.
D'°
LALLEMENT.
i Observation d'iléus de PS iiaqne du colon Fociété
Nancy).
29 Note sur l'influence
tabacs
de
Nancy
nouveau-nés
sur
qu'exerce
le
travail
la meénstruation,
lu
dans
grossesse
l&
de médecine
manufacture
el sur
de
des
la santé des
iid.1.
3° Compte
rendu
des actes
de l'Association
des médecins
de
Meurthe-
et-Moselle,
PUBLICATIONS
DE
.
M.
LE
D' POINCARE.
1879-1880.
jo Sur une Altération particulière de la viande de boucherie ‘Académie
des sciences,
séance
du 19 juitleti,
29 Sur un Parasile embryonnaire accompagnant le cystiverque
la viande de pore (Académie des sciences, séance dn 18 août.
30 Étude statistique sur Les fèvcres de Nancy.
49 De
l'influence
(Académie
des
cuux
de pâturage
sur
la production
dans
da charbon
des sciences, séance du 19 juillet).
o° Lettre sur
le Congrès
international
d'hygiène
de
Turin
(Revue mé-
dicale de l'Est).
PUBLICATIONS
M. LE D' CHARPENTIER.
1879-1860.
1° Sur la Limile de la petitesse des objets visibles (Société des sciences
de Nancy, 6 uovembre 1S791.
2 Loti des variations de l'acuilé visuelle avec l'éclairage (Société des
sciences,
18 novembre
1879).
30 Sur lu Sensibilité de
sciences,
29 janvier
DE
l'œil
aux
différences
de
lumière
{Société des
{SS0).
4° Note sur de méme sujet à l'Académie des sciences, 5 juillet 1880.
59 Sr la Sensibilité diff{renticlle de l'œil pour de petites surfaces lumineuses tAcadémie des sciences,
FACULTÉS.
26 juillet
{8801
RENTRÉE.
DE
SÉANCE
98
6° Le Sens de la lumière et le sens des couleurs {communication faite à
l'Association française pour l'avancement des sciences, Congrès de Reims,
14 août
1880).
T° Le Sens de lu lumière et Le sens des couleurs (Archives d'ophthalmologie, 1850, n° 1).
8° Remarques sur la sensibilité différentielle de l'œil {Archives d'ophthalmologie,
(S80, n° {).
PUBLICATIONS
DE M.
LE D CHRÉTIEN.
1879-1S80.
1° Anomalie
double
de l'artère fémorale
28 avril 1880).
2% Fracture double
de
(Bullet. Soc. de méd.,
3° Remarques
sur
l'extrémité
Bullet. Soc. mtd.
supérieure
du
tibia
de
Nancy,
et du
péroné
2? mai 1860).
le mode
de
développement
et
le pronostic
de l'épi-
thélioma lubulé (Rev. méd. de l'Est, 1‘ juillet 1880).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
SPILLMANN.
1879-1850.
1° Revue
générale
de
syphiligraphie
el trailement
de
lu
syphilis
tin
Anuales de dermatologie et de syphiligraphier.
20 Les Complications laryngées de la fièvre typhoede (in Gomptes
rendus
de la Société de médecinei.
3° Pleurésie purulente. Opération de l'empyème; guérison floc. cit.}.
4° Transfusion
(loc.
chez
un
malade
ulteint
d'hémorrhagies
intestinales
cait.).
5° Article Gangrène lin Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales).
‘
6° Du Pemphigus aïgu (in Annales de dermatologie et de syphiligraphie).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
K.
DEMANGE.
1879-1880.
1° Des Soufles cardiaques qui se produisent dans l'icière (Revue médicale de l'Est,
1880,
p. 70).
20 De la Valeur des ecchymoses sous-pleurales en médecine légale (Revue
médicale de l'Est, 18$0, p. 151).
3° Trachéolomie pratiquée avec succès dans un cas de laryngite striduleuse; considérations sur la pathogénie
dicale de l'Est, 1850, p. 289).
4°
chez
5°
cales
de cetle
maladie
(Revue
mé-
Mélanges de clinique médicale et d'analomie pathologique (Paris, 1SS0,
Delahaye, éditeur. fu-8e de 70 pages).
Obésilé (article du Dictionnaire cucyclopédique des sciences médide Dechambre, t. XIV, 2° sériei.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
99
6° Sel marin : emploi thérapeutique (article du Dictionnaire encyclodique des sciences médicales isous presse).
To Comptes rendus des séances de la Société de médecine de Nancy
mndant l'année 1819-1580 (Revue médicale de l'Est, 1880).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D°
HEYDENREICH.
1879-1880,
Article
Cubitale
(Artèrei;
ire ‘ia Dictionnaire
pathologie
encyclopédique
Article Cubilales {Veinesi;
onnaire encyclopédiquei.
Contribution
‘urine,
Est,
à
1879, n°
Résection
anatomie, physiologie
l'étude des
el des accidents
19,21,
presque
chirurgicale
et médecine opéra-
des sciences médicales).
lésions
et pathologie (tu Dicà
la rétention
provoqués par ces lésions fin Revue
rénales consécutives
médicale de
23 et 241.
totale du maxillaire
superieur
droit avec
réseclion
articlle du maxilluire supérieur gauche; guëtison {communication à la
ocièté de médecine de \ancy, séance du 12 novembre 1879, et x Revue
sédicale de l'Est, 1880, n° 18).
Opération d'empyème chez un malade presque mourant; guérison
communication
à la Société de médecine, séance
Anus contre nature accidentel;
nunication
à la Société
de
opération
médecine,
du
{1 février
1880).
autoplastique; guérison (com-
séance
du
25
février
1880,
et tx
levue médicale de l'Est, 1880, n° 21}.
Transfusion
venues duns
le
médecine,
dans
le cours
séance
un
cas
d'hémorrhagies
d'une fièvre
du
23
typhoule
février 1880.
inteslinales abondantes
{communication
En
collaboration
sur-
à la Société
avec
M.
Spill-
mann}.
Anévrysme
traumalique
de la fesse; gutrison
tion de la poche ‘communication
28 avril
Sur
{880.
et ia Revue
à la Société
médicale
de l'Est,
spontanée
de
par inflamma-
médecine,
{880, n°
séance
du
19).
un Mode de traitement de lu hernie de L'Iris à travers une perfo-
ration de la cornée, à
la suite de diverses kéralites
Société de médecine, séance du 23 juin 1880).
Bulletins, Revues chirurgicales et Bibliographies
de l'Est, 1879-1890).
PUBLICATION
DE
M.
LE
D'
(communication
(in Revue
HERRGOTT,
à la
médicale
FILS,
1979-1880.
Nole sur un cas d'accidents gravido-cardiaques observé à la Maternité
de Nancy (Revue médicale de l'Est, 1S50).
RAPPORT
DE M.
LE
DOYEN
DE
LA
FACULTÉ
DES
SCIENCES
MoxSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La Faculté des sciences à été crucllement éprouvée cette
année; clle a perdu, à quelques mois de distance, deux
hommes dont l'existence a été consacrée tout entière à la
science et à l'enseignement et qu'elle était fiére de compter
dans ses rangs depuis un quart de siècle,
Après avoir été successivement leur élève et leur collabo-
rateur, j'ai été appelé par la confiance de M. le Ministre
de l'instruction publique à leur succéder dans la direction
des travaux de la Faculté; à ce titre, c'est à moi qu'est
échu le douloureux honneur de leur adresser, au nom de la
famille universitaire, le suprême adieu et de retracer la vie
ct les travaux de ces hommes de bien, de ces savants distingués, de ces professeurs dévoués, dont le souvenir ne s'effacera pas de la mémoire de ceux qui les ont connus (').
M. Renard, professeur de mécanique et doyen honoraire de
la Faculté, a succombé le 11 février 1880 aux atteintes du
mal qui le tenait éloigné de sa chaire depuis plus d’une
année. Six mois après, nous conduisions à sa dernière de{1} Voir à l'Appendice
et Godron.
les paroles prononcées aux funérailles de MM. Renard
102
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
meure M. Godron, professeur et doyen honoraire, mort le
19 août à la suite d’une courte maladie.
M. Godron a été l'organisateur de notre Facultéà laquelle
il a voué vingt-cinq années de sa vie et dont il a fait le dépositaire du monument élevé par lui à la phytographic française. Quelques mois avant sa mort, alors que rien ne pouvait
faire présager sa fin prochaine, notre excellent doyen vint
me prier d'accepter, au nom de la Faculté, l'herbier type de
la flore de France et la bibliothèque
botanique qui en forme
le complément. Ce don généreux ne comportait qu'une seule
condition, l'engagement de la Faculté de ne pas disséminer
dans nos collections botaniques, ducs, en grande partie déjà, à
la libéralité de M. Godron, l'herbier normal dont elles allaient
s'enrichir. Au lendemain du décès de notre cher collègue,
ses enfants s’empressèrent d'exécuter sa dernière volonté:
aujourd'hui l'herbier ct la bibliothèque botanique de M. Godron
sont
installés
dans
nos
collections, dont elles forment
l'une des parties les plus importantes et les plus rares. Je
suis heureux
d’être ici l'interprète de la gratitude de la
Faculté pour cette libéralité qui nous a dotés d'un herbier
célèbre en Europe et d'un grand prix pour l'étude de la flore
de France.
Ï. —
PERSONNEL
ET ENSEIGNEMENT.
1° Cours et conférences.
Durant l’année scolaire 1879-1880, d'importants changements ont eu lieu dans le personnel de la Faculté.
La mort de M. Renard a laissé vacante la chaire de mécanique dans laquelle il avait été autorisé à se faire suppléer,
en novembre 1879, par M. Floquet.
M. Floquet appartient à la Faculté de Nancy depuis le
13 février 1878, époqueà laquelle il y a été appelé en qualité
de maître de conférences de mathématiques. La distinction
et le zèle avec lesquels il a rempli successivement ces fonc-
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
103
tions, celles de suppléant et de chargé de cours, le désignaient tout naturellement aux suffrages de la Faculté qui a
accueilli avec empressement sa nomination de titulaire de la
chaire de mécanique (3 juillet 1880) pour laquelle elle l'avait
présenté au choix du Ministre.
La place de maître de conférences d'astronomie, laissée
vacante par le choix que M. Renard avait fait pour sa suppléance, a été confiée par arrêté du 30 janvier 1880 à A. Louis
Sauvage, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé
des sciences mathématiques, professeur au Lycée d'Angers.
M. Sauvage a rempli pendant le cours de cette année es
fonctions de maître de conférences, à l'entière satisfaction de
la Faculté qui a sollicité et obtenu, pour l'exercice 1881, le
renouvellement de son mandat.
M. Viguier, chargé du cours de zoologie, ayant été nommé
professeur à l'École des sciences d'Alger, M. le Ministre,
par arrêté en date du 14 février 1880, a chargé M. A. Friant
de l'enseignement de la zoologie.
M. Friant appartient depuis dix-huit ans à la Faculté des
sciences, près de laquelle il a successivement rempli
les
fonctions de préparateur et de maître de conférences. Docteur
en médecine et docteur ès sciences naturelles, M. Friant se
trouvait préparé de longue date par ses études antérieures à
l'enseignement de la branche des sciences naturelles qu’il
représente aujourd'hui à la Faculté au titre de chargé du
cours de zoologie.
L'administration de la Faculté a fait aussi cette année une
excellente recrue dans la personne de M. Georgel, profes-
soeur agrégé au Lycée, que M. le Ministre a appelé, par
arrêté en date du 17 mars 1880, aux fonctions de secrétaire
de la Faculté, en remplacement de M. Godefring, mis à la
retraite. La Faculté des sciences à applaudi unanimement à
ce changement dans son personnel administratif.
Enfin, tout récemment, par une décision du 9 août 1880,
une place de maître de conférences de physique a été créée
104
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
à la Faculté, et M. Brillouin, docteur ès sciences mathématiques, licencié ès sciences physiques, préparateur agrégé
au Collége de France, a été nommé à cet emploi nouveau.
Après de brillantes études faites au Lycée Fontanes,
M. Brillouin, qui a remporté le prix d'honneur de mathématiques au concours général, est entré à l'École normale
supérieure ; il avait été admis la même année (1874) à l'École
polytechnique. Reçu agrégé des sciences physiques en 1877,
AE. Brillouin a rempli pendant deux aus les fonctions de préparateur de physique au Collège de Francc. Nous sommes
heureux de lui souhaiter une cordiale bienvenue.
Le personnel de la Faculté des sciences se complète
d'année
en année; il compte aujourd’hui huit professeurs
sciences
de Nancy
titulaires ou chargés de cours et trois maîtres de conférences;
lorsque les ressources du budget permettront à l’administration supérieure de réaliser le vœu bien des fois émis déjà par
la Faculté et appuyé par le Conseil académique du dédoublement de la chaire de chimie générale, la Faculté des
n'aura
rien à envier aux établissements
d'enseignement supérieur les mieux dotés en France.
Dans le cours de cette année, MM. Bichat, Friant et Le
Monnier ont été nommés officiers d'Académie.
M. Godfrin, ancien élève et lauréat de la Faculté, licencié
ès sciences naturelles, pharmacien pourvu du diplôme supérieur, a êté chargé, par arrêté en date du 9 août 1880, du
cours de botanique à l'École des sciences d'Alger. AI. Bleicher, professeur à l'École de pharmacie, a fait, pendant l’été
1880, plusieurs excursions géologiques, qui ont été suivies
avec grand profit par les élèves de la Faculté des sciences (‘).
{1} Six excursions géologiques ont été faites ecfte année-ci: 19 le 23 avril,
Pont-ä-Mousson, côte de Monsson; glissement, 2° 2 mai, tranchée du chemin de
fer de ceinture à Jarvilie et carrière de grouine
à Malzéville;
quaternaire
où
die
luvihim allusion, Hgnilrs, 39 9 mai, Laxou, Chunp-le-Baœnt, carrière du Bâlin;
oolithe inférieure; son contaët avec la grande oolithe. 4° 93 mai, de Liverdun
à Foutenoy; ootithe filéricare, grande aôlithe, fractures. 59 13 juin, du Montot
à Neuves-Miusons, las supéiieur (minerais à Chaviwny, coslact avec l'oolithe
inféricure, faille de Brabois. 60 4 juillet, Eudres, col du Mauvais-Lien, Messein;
FACULTÉ
DES
SCIENCES
105
2° Matériel de l'enseignement.
Parallèlement aux accroissements dans le personnel, les
ressources matérielles dont la Faculté dispose pour l'instruction des élèves se sont notablement auymentées. Grâce à la
libéralité de la municipalité de Naney et du ministère de
l'instruction publique, les locaux affectés à l’enseignement et
aux collections de la physique et de la chimie générale ont
recu cette année une extension devenue indispensable : des
améliorations très-grandes ont en outre été apportées dans
leur installation. Des laboratoires ont été créés pour les
chaires de minéralogie et de chimie appliquée à l'agriculture; les eaux
de la Moselle ont
été amentes
dans tous
les points des bâtiments où elles étaient nécessaires. Un
moteur à gaz de la force de quatre chevaux, actionnant une
machine Gramme, va permettre l'emploi de la lumière élec-
93
ge-
trique dans les salles de cours pour les projections et autres
expériences de démonstration. En un mot, toutes Les ressources que les progrès de la science mettent à la disposition
des recherches expérimentales et des démonstrations faites
devant un auditoire nombreux, ont trouvé place dans nos
amphithéâtres et dans nos laboratoires.
Nos collections botaniques se sont enrichies cette année, en
outre du don important fait par A. Godron, de l’herbier de
Schoulette, botaniste strasbourgeois d'origine. M. Petit d'Ormoy, ami et exécuteur testamentaire de ce savant, a fait don
la Faculté de la collection de plantes françaises et étranères recueillies par M. Schoulette. Cet herbier en très-bon
état de conservation ct soigneusement étiqueté a été envoyé,
las moyen, lias supérieur, Ces excursions forment une série, qui commence
par l'étude des phénomènes actuels rglissements:, se continue par celle des
phénomènes qualcrnaires rérents et anciens, el se termine par l'observation
muthodique, étage par élazxe,des terrains qui aflleurent aux environs de Nanev.
Les contacts de ces différents ctages du terrain jurassique, leurs accidents de
fracture, leurs Caractères minéralogiques, et surtout paléontologiques, out parliculièrentent élé étudiés dans ces excursions,
106
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
aux frais du donateur, à la Faculté des sciences au mois de
juillet dernier.
3° Boursiers et élèves libres.
Les sacrifices considérables que la ville ct l'État se sont
imposés pour accroître les moyens d'action dont la Faculté des
sciences dispose aujourd’hui pour son enseignement, sont amplement justifiés d’ailleurs par le nombre croissant des élèves
et des auditeurs sérieux qui fréquentent nos cours, nos conférences €t nos laboratoires. Le relevé suivant va le démontrer.
44 élèves régulièrement inscrits ont fréquenté assidûment
la Faculté pendant l'année scolaire 1879-1880 ; savoir:
Pour
Pour
Pour
Pour
les
les
les
les
sciences
sciences
sciences
sciences
mathématiques. . . . .
physiques. ,. . . . . .
naturelles . . . . . . .
appliquées à l'agriculture.
19
11
6
8
Ces 44 élèves appartenaient aux catégories suivantes :
Boursiers de la Faculté, .
.
Maîtres auxiliaires du Lycée, .
.
Maitres divisionnaires du Lycée . . . . .
Maîtres suppléants du Lyeée, , . . . . .
Professeurs de collèges communaux. . .
Élèves libres . .
7
4
6
8
2
22
20 candidats aux diverses licences se sont présentés aux
sessions de novembre 1879 et juillet 1880. 12 ont été admis
au grade de licencié.
La Faculté maintient rigoureusement à ses examens le
niveau élevé qu'ils doivent avoir aujourd’hui plus que jamais,
puisqu'ils sont l’acheminement indispensable aux fonctions
de professeur. En restituant à l'Université de France le droit
qui n'aurait jamais dû lui être enlevé, de conférer seule les
grades
qui
ouvrent
l'entrée
des fonctions
rétribuées
par
l'État, le Gouvernement de la République a fait un acte de
sagesse et de justice auquel, dans leur patriotisme, les
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
107
membres du haut enseignement ne sauraient mieux répondre
qu’en maintenant, par le niveau des examens de licence et
de doctorat, le culte libéral des sciences et des lettres dans
notre pays. La Faculté des sciences de Nancy ne faillira
point à cette mission, ne pensant pas pouvoir témoigner d'une
façon plus vraie et plus efficace aux mandataires du pays, au
Ministre de l'instruction publique et à la ville de Nancy, sa
gratitude pour l’acte réparateur du législateur ct pour les
sacrifices que la municipalité et l'État s'imposent en vue
d'accroître les ressources en personnel ct en matériel de nos
établissements de haut enseignement. ,
L'année scolaire 1880-1881 s'ouvre sons les meilleurs
auspices: la Faculté comptera 12 boursiers de licence au
lieu de 7 qu’elle avait l’an dernier; de plus elle aura à préparer 2 boursiers à l'agrégation des sciences : MA. Fèvre ct
Corvisy, licenciés ès sciences physiques et ès sciences mathématiques de la Faculté. Les résultats obtenus précédemment
de l’excellente institution des boursiers font présager pour
cette année plus de succès encore dans la préparation à la
licence des divers ordres. La création d'une bibliothèque
roulante, pourvue des traités classiques indispensables à la
préparation des examens de licence, permettra aux candidats
que leurs fonctions retiennent loin de la Faculté, de suppléer
à l'insuffisance des ressources que leur offrent les bibliothèques des colléges communaux. Les relations chaque jour
plus fréquentes qui s'établissent, par correspondance, entre
les professeurs de la Faculté et les élèves du dehors constituent pour les candidats un mode d'enseignement très-inférieur, sans nul doute, aux leçons orales, mais qui cependant
porte, dans une certaine mesure, remède à l'isolement complet où se trouvaient autrefois les candidats éloignés de
Nancy. La Faculté cherche par tous les moyens en son
pouvoir à étendre la sphère de son enscignement, ct elle
s’empresse de constater que la création des bourses de licence
et d'agrégation est un des modes les plus efficaces pour la
ES
108
SÉANCE
DE RENIRÉE,.
préparation, dans les centres universitaires, de bons professcurs pour les collëges communaux et de candidats sérieux
aux fonctions de l’enseignement secondaire et supérieur.
II, —
SERVICE
MÉTÉOROLOGIQUE.
Diverses modifications ont été apportés dans le courant de
cette année à l'organisation du service météorologique.
Le nombre des stations n’a pas été augmenté. Mais, grâce
à la subvention accordée par le Conseil général, on a pu
fournir des instruments aux instituteurs des communes de
Rogéville, Mance, Hussigny, Pexonne, qui ont bien voulu sc
charger de faire des observations régulières.
Grâce au concours bienveillant des ingénieurs des ponts
et chaussées qui font partie de la Commission, on a pu,
comme les années précédentes, publier un résumé des observations faites à la Faculté des sciences, à la Station agronomique et dans les autres stations du département.
Sur la demande du directeur du bureau central météorologique, les
observations faites à la Faculté des sciences sont envoyées
chaque jour à Paris par voie télégraphique. Ces observations
sont utilisées pour dresser la carte journalière destinée à la
prévision du temps.
Il est regrettable que la réciproque n'ait pas licu; c'est-àdire que la station de Nancy ne reçoive pas chaque jonr le
résumé des dépôches que l'on centralise à Paris.
Ce résumé serait utilisé pour modifier, s’il y avait lieu,
d'après nos observations locales, les avis expédiés par le bureau central. Pour obtenir cette faveur qui nous permettrait
de rendre à l'agriculture de sérieux services, il suffirait que
la ville de Nancy fût enfin dotée d'un observatoire météorologique où des personnes compétentes pourraient entre-
prendre, avec beaucoup de chances de succès, de concourir à
la solution du problème si difficile de la prévision du temps.
Pour la création de cet établissement, la ville de Nancy a
déjà voté une somme de 5,000 francs. Dans sa dernière ses-
D'ACULTÉ
DES
SCIENCES.
109
sion, le Conseil général a simplement maintenu le crédit de
10,000 francs voté déjà en 1879. Nous espérons que l'état des
finances du département lui permettra de compléter en 1881
la somme nécessaire pour la réalisation de l'observatoire
projeté.
À côté des dépêches journalières envoyées à Paris, le dévoué secrétaire de la commission, M. Millot, dresse chaque
mois un résumé des observations faites dans toutes les stations du département. Un exemplaire de ce résumé est
envoyé au bureau central météorologique et à chacun des
instituteurs qui veulent bien se charger de faire des observations.
Les observations ont été faites en 1880 dans les stations
suivantes :
| Faculté des Sciences.
Station agronomique de l'Est.
Nancy {
École nationale forestière.
| École normale.
Couréar DE LA MazarANGE (M. Thiébault).
Maxëvizze (M. Pidolot, instituteur),
Foua (M. Mailland, instituteur).
Moxcer-sur-Sriire
Ménirzor
(M. Peignier, instituteur).
(M. Pierson, instituteur).
Morivisrer (M. Saint-Dizier, instituteur),
Neuves-Maisoxs
(M. Pocas, instituteur).
Azvain-aux-Bœurs (M. Olry, instituteur).
Rosévirre
(M. Gruyer, instituteur).
Maxce (M. Douchet, instituteur).
Hussiaxy (M. Badé, instituteur).
Pzxonxe (M. Bauquel, instituteur).
TITI. ——
STATION
AGRONOMIQUE,
La station agronomique est toujours très-prospère. Elle a
continué, comme par le passé, à faire un grand nombre d’ana-
lyses pour les cultivateurs et les industriels qui reconnaissent
chaque jour davantage la nécessité, pour le praticien, de re-
110
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
courir aux enseignements de la scicnee pour améliorer leur
exploitation. Depuis la fondation de la station agronomique
de l'Est (1868), plus de vingt établissements du même genre
ont été créés en France. M. le Ministre de l'agriculture
et du commerce, dont le département subventionne 22 stations ou laboratoires agricoles, désireux de prêter un concours
plus efficace à ces utiles établissements, a confié l’inspection
générale des 21 stations au directeur de la station de l'Est,
avec mission de le renseigner exactement sur l'installation
des stations, leurs ressources de diverses natures, leurs travaux, cte. Cette inspection, qui aura lieu dans le cours de la
prochaine année scolaire, permettra d'établir, entre les 22 établissements agricoles disséminés sur le territoire français, une
entente plus complète sur les méthodes à suivre et sur les
expériences à instituer en vue de résoudre, par des essais
comparatifs, quelques-uns des problèmes que soulèvent les
applications de la science à la production agricole.
Comme par le passé, le laboratoire de la station agrono-
mique à été ouvert à quelques jeunes chimistes se destinant
à l'enseignement agricole et à la direction de stations.
Le rapport annuel adressé à M. le Ministre de l'instruction publique contient le détail des travaux de la station
et les résultats obtenus pendant l'exercice écoulé.
IV.—- COLLATION
DES GRADES.
1° Licence.
La Faculté a tenu, en 1879-1880, deux sessions de licence
dont voici les résultats généraux :
A. Session de novembre
1879.
Sept candidats se sont présentés, savoir :
2 candidats à la licence ès sciences mathématiques;
3 candidats à Ia licence ès sciences physiques;
2 candidats à La licence ès sciences naturelles.
FACCLTÉ
DES
SCIENCES.
Sur ces scpt candidats, deux ont été éliminés
épreuves écrites, un seul après l'épreuve orale.
111
après
les
4 ont été admis au grade de licencié, ce sont:
MM. Kôhler, préparateur à la Faculté.
(Licence ès sciences natur.)
Samuel,
Corne, ?} élèves de la Faculté. (Licence ès sciences physiques.)
Garnier.
M. Samuel a été, en octobre dernier, chargé du cours de
mathématiques au Lycée Fontanes. M. Garnier a été reçu
agrégé des Facultés de médecine (section des sciences physiques) et attaché en cette qualité à la Faculté de Nancy.
B. Session de juillet 1880.
La Faculté a eu à examiner 13 candidats, savoir:
8 candidats à la licence ès sciences mathématiques;
4 candidats à la licence ès sciences physiques;
1 candidat à la licence ès sciences naturelles.
Sur ces treize candidats, quatre ont été éliminés après
l'épreuve écrite, un s’estspontanément retiréaprès la première
composition. Les huit autres ont été admis au grade de licencié après la série des épreuves réglementaires, ce sont:
MAL. Pouthier,
Gobert,
Vénard,
Adam,
|
| licence ès sciences mathématiques
Houillon,
Grenier,
!
Corvisy,
:
de
cat
:
l licence ès sciences physiques,
Fèvre
Les huit candidats admis au grade sont tous élèves de la
Faculté; trois d’entre eux sont boursiers de la Faculté:
MM. Grenier, Fèvre et Corvisy. Ces deux derniers ont été
nommés en octobre dernier boursiers d’agrégation. M. Grenier a été nommé boursier des sciences physiques.
112
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
2° Baccalauréat.
A. Baccalauréat ès sciences complet.
361 candidats se sont fait inscrire pour
les épreuves du baccalauréat ès sciences
plus qu'en 1878-1879. 58 ont obtenu la
103 la mention passable; aucun candidat
tion bien,
NOMBRE
nue
Novembre 1319,
.
Avrilanai
.
Juillet-août 1480.
TORAGX
©
CANDIDATS
| ADMIS
CR
AVEC
a
a
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1886.
DRS
subir, en 1879-1880,
complet, soit 46 de
mention assez bien;
n’a mérité la men-
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,
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La moyenne générale des adinissions a été de
elle était de 42.9 p. 100 en 1878-1879 ct de 40
ment l’année précédente.
|
Sur les 361 candidats, 61 étaient pourvus du
bachelier ès lettres. De ces 61 candidats, 33 ont
E
S
103 | 45.7 %
43.7 p. 100:
p. 100 sculediplôme de
été admis au
grade de bachelier ès sciences complet, soit 54 p. 100 des
candidats inscrits.
B. Daccalauréut ès sciences restreint,
En 1879-1880, 59 candidats se sont présentés pour subir
les épreuves du baccalauréat ès sciences restreint,
Le nombre total des candidatsaux deux baccalauréats s'est
donc élevé cette année à 420, en excédant de 49 sur celui
de 1878-1879: soit 11.6 p. 100. Sur les 38 candidats exami-
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
118
és, 29 ont été admis au grade, 21 avec la note passable, 8
ivec la note assez bien, pas un seul avec la mention bien.
NOMBRE DES CARDIIR
LR
SESSIONS.
5
5
8
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1879
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Avrilemai 1880, ,
Juillet-août 1880.
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19 | 78.8
4 | 418t Vo
21
590%
Ï
La Faculté a constaté avec regret que, sur plus de 400
candidats au baccalauréat, pas un seul n’a mérité la mention
bien. Elle a eu également à déplorer, comme les années précédentes, la faiblesse extrême de presque tous les candidats
au baccalauréat ès lettres, pour la partie scientifique. Elle
souhaite vivement que les réformes introduites dans le plan
d’études des Lycécs amènent une amélioration notable dans
la préparation aux divers baccalauréats, dont eile est plus que
jamais résolue à maintenir le niveau à un degré ne permettant pas aux candidats mal ou hâtivement préparés de franchir ce grade qui devrait n'être que la consécration d'études
bien faites et non un certificat de connaissances encyclopédiques.
L,. GRANDEAU.
(1j 1 y a eu un défaillant sur les 24 inscrits.
FAUCLTÉS,
APPENDICE
PAROLES
PRONONCÉES
SUR
LA
TOMBE
DE
M.
RENARD.
« Messieurs,
« Au moment de nous séparer de la dépouille mortelle de
l’homme de bien, du professeur dévoué qui a honoré, pendant
près d’un quart de siècle, par son enseignement et par ses
travaux, la Faculté de Nancy et l'Université de France, c’est
à moi qu'échoitle douloureux honneur de venir lui adresser
un suprême adieu.
« Interprète de ses collègues et des nombreux élèves qu’il a
formés, je viens, avec une respectueuse émotion, témoigner
en leur nom de la douleur que nous cause cette mort prématurée et joindre, à la sympathie publique qui entoure ses
chers enfants, l'expression des regrets de ceux qui, comme
nous, ont pu apprécier en lui des qualités rarement unies à
un égal degré, l'amour du travail, la modestie et la bonté.
« Laiïissant à des voix compétentes le soin de retracer l’ensemble des travaux de physique mathématique qui assignent
à notre collègue une place distinguée parmi les savants spécialement adonnés à l'étude de la théorie des phénomènes
électriques, je rappellerai à grands traits les diverses étapes
d'une carrière cruellement interrompue par le mal qui, étrei-
gnant notre excellent ami dans la maturité de son esprit et
dans la force de l’âge, le tenait depuis deux ans éloigné de
sa chaire ct devait si promptement triompher de son robuste
tempérament.
« À. Renard est né le 28 septembre 1823 à Biénod-lès-Pont-
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
—
APPENDICX.
115
à-Mousson. Au sortir du petit séminaire de Pont-à-Mousson,
après de solides études au lycée de Metz, il entra à l'École
normale supérieure. Reçu agrégé des sciences mathématiques, il soutint en 1856, devant la Faculté des sciences de
Paris, les thèses de doctorat qui devaient lui ouvrir, l'année
suivante, les portes de l'enseignement supérieur.
« De 1850 à 1857, il professa successivement les mathématiques dans les lycées de Coutances, Saint-Brieuc, Strasbourg, Besançon ct Rennes. Il fut appelé, le 3 février 1857,
en qualité de chargé de cours, à la Faculté de Nancy. Il
était titulaire depuis dix ans et comptait dix-neuf années de
services
à la Faculté
des sciences, lorsque
le suffrage una-
nime de ses collègues le désigna, pour la seconde fois, au
choix du ministre de l'instruction publique, qui lui confia le
décanat par arrêté du 28 octobre 187C.
< Aussi résolûment universitaire qu'il était catholique
fervent, il fut de
ceux
dont les convictions
commandent
à
tous Le respect, parce qu’elles sont sincères et désintéressécs.
< Soutenu par la confiance de ses collègues, aimé ct res-
pecté de ses élèves auxquels il ne ménageait ni son temps,
ni ses forces, il souhaitait, en acceptant la responsabilité de
diriger les travaux de la Faculté, voir s'agrandir la sphère
de notre activité, se développer les ressourees de notre enscignement,
s’améliorer les divers services dont la direction
venait de lui être confiée.
« L'œuvre à pcine commencée, il dut l'abandonner, en
proie aux premières atteintes d’un mal impitoyable qui vient
de l'enlever après deux ans de souffrances, Frappé, presque
au même moment, dans ses plus chères affections, luttant à
la fois contre la douleur morale et contre la maladie, partagé
entre le désir ardent de poursuivre son enseignement et l'inquiétude poignante de voir ses forces trahir sa volonté, il
rccula pendant plusieurs mois devant une résolution que
commandait la prudence et qu'aucun de nous, cependant,
n'osait lui suggérer, de peur de l’attrister. Lorsque, à bout
116
.
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
de forces, il se décida à demander au repos un remède si nécessaire, il n'était plus temps!
« Les soins les plus tendres ct les plus dévoués sont demeurés impuissants, — Rien n'a pu conjurer les progrès de
la maladie qui inspirait, depuis longtemps déjà, de si vives
inquiétudes à ses amis.
« Renard a succombé le 10 février, enlevé, à l’âge de 56 ans,
à la Faculté des sciences où il comptait autant d'amis que de
collègues, à l'Université qu’il a aimée, honorée et servie pendant trente ans avec un zèle qui ne s’est pas démenti un seul
instant, — à ses enfants, objet constant de sa tendresse et
de ses préoccupations, auxquels il lèguc un nom justement
estimé
dans
la science
cet, ce
qui
est plus précieux encore,
synonyme de droiture, de simplicité et de bonté. »
PAROLES
PRONONCÉES
DOYEN
SUR
HONORAIRE
LA
DE
TOMBE
LA
DE
M.
GODRON,
FACULTÉ.
« Messieurs,
« C'est avec une émotion profonde que je viens, au nom
de la Faculté des sciences, dire un dernier adieu à son fondateur, à l’homme de bien, à l'esprit distingué, à l'ami bienveillant, au maître vénéré dont l’existence tout entière fut
partagée entre les travaux scientifiques d’un ordre élevé et
les généreuses préoccupations du médecin et du professeur.
« Bien des années nous séparent de l’époque où j’assistai,
au début de ma carrière, à l'inauguration du cours d'histoire
naturelle à la Faculté des sciences de Nancy; mais j'ai gardé
un souvenir ineffaçable de cet enseignement qui m'a inspiré
FACULTÉ
DES SCIENCES.
-—
APPENDICE.
117
le goût des sciences biologiques, et l'on me pardonnera ce
retour personnel vers le passé, si naturel au moment où
m'échoit le triste honneur de rendre, pour la dernière fois,
un publie hommage au maître dont l'amitié et les conseils
m'ont constamment honoié depuis plus d’un quart de siècle,
« Dominique-Alexandre Godron est né le 25 mars 1807;
sou. père, Caissier aux forges de Flayange, à peine âgé de neuf
ans lorsqu’éclata la Révolution, n'avait reçu qu'une instruction primaire; sentant l'insuffisance de ces études, à son lit
de mort, il fit promettre à sa femme de consacrer une large
part de la modeste aisance qu'il lui laissait à l'éducation de
leur fils.
« Pour accomplir le vœu du mourant, M°"° Godron résolut,
quoi qu'il en coûtât à son cœur de mère, de se séparer de son
fils, déjà vivement épris du goût des sciences naturelles,
mais « dont la dissipation et la paresse étaient exemplaires »,
si nous en croyons l’autobiographie écrite par notre cher
doyen, pour ses enfants, avec une simplicité que la sincérité
seule égale. L'enfant — il avait 12 ans — conduit à Metz
par sä mère, fut installé dans la diligence qui partait pour
Paris et dirigé sur le collége Stanislas où il fit toutes ses
études classiques.
« Au sortir du collége et pour ne pas se séparer de nouveau
de sa mère très-malade, il accepta un modeste emploi aux
forges de Hayange. Durant trois ans, il partagea son temps
entre ses fonctions, la vie de famille et les excursions botaniques dans le voisinage de la forge. Poussé par le goût des
sciences naturelles qui s'était révélé chez lui dès l’âge le plus
tendre, il quitta la forge à la mort de sa mère, et vint à Stras-
bourg étudier la médecine.
« L’épidémie cholérique de 1832 lui offrit l'occasion de faire
son apprentissage sur le champ de bataille des médecins;
envoyé comme étudiant dans le département de la Moselle,
où sévissait le Héau, il soigna pour sa part, dans l’espace de
deux mois, plus de deux cent cinquante cholériques.
118
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
« Rentré à Strasbourg, il fut successivement reçu docteur
et,au concours, agrégé de la Faculté de médecine. Son mariage avec la fille de l'honorable M. Henriot, inspecteur de
l'Académie de Nancy, le décida à venir se fixer dans cette
ville, en 1834.
e Les débuts furent difficiles, la clientèle lente à venir :
entraîné par sa vocation pour la botanique, Godron dont les
goûts ont toujours été si modestes, préférait peut-être d’ailleurs la découverte d’une plante nouvelle à l'appel d’un
client.
'
« Deux places de professeur, mises au concours à l'École
secondaire de médecine, contre le gré des titulaires d'alors,
décidèrent de la carrière de deux jeunes praticiens aussi
épris l’un que l’autre de passion désintéressée pour la science
pure : Blondlot et Godron furent appelés, en même temps,
aux chaires de chimie et d'histoire naturelle (10 novembre
1835).
« Jusqu'en 1850, Godron, que ne rebuta aucune difficulté
venant des hommes ou des choses, dominant, grâce à la droiture de son caractère, les passions mesquines et les vulgaires
rivalités auxquelles il était en butte, se livra au professorat
avec ardeur, donnant à la clientèle les seuls instants que
l'amitié ou la charité l’obliseaient à dérober à ses études
favorites.
« Reçu licencié, puis docteur ès sciences naturelles, il fut,
en décembre 1847, sans l'avoir aucunement recherché, désigné par les suffrages de ses collègues pour la direction de
l’École secondaire de médecine.
« Quelques années plus tard, en 1850, les atteintes portées
à sa santé par les fatisues d'une clientèle croissante, sans
que Godron consentiît à restreindre pour cela le temps qu'il
donnait à la science, l'engagèrent à chercher un repos momentané dans les fonctions de recteur qui venaient de lui
être offertes.
« Appelé à diriger successivement les Académies de la
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
—
APPENDICE.
119
Haute-Saône, de l'Hérault et du Doubs, il apporta dans les
délicates fonctions de l'administrateur, une droiture, une
fermeté et une bienveillance rarement associées au même
degré.
« La santé revenant, il aspira à remonter dans une chaire
et à consacrer à nouveau sa vie aux travaux scientifiques et
au professorat.
‘
| « La création de quatre nouvelles Facultés, survenue en
1854, lui en fournit l'occasion. Le Ministre de l'instruction
publique
le nomma
professeur
d'histoire naturelle et lui
confia, en même temps, le soin d'organiser la Faculté
sciences de Nancy, dont il fut le premier doyen.
des
« Tous ceux qui l'ont connu savent avec quel dévouement
il remplit
cette
mission : ceux
qui, comme
moi, l'ont vu à
l’œuvre dès 1854, peuvent seuls mesurer la reconnaissance
que lui doit le haut enseignement de Nancy pour le zèle
ardent, pour le labeur infatigable, au prix desquels il a
constitué les collections de la Faculté, organisé ct développé
ses divers services, dans un temps où l’enseignement supérieur, loin de jouir des faveurs méritécs des pouvoirs publics
et d'occuper la place prépondérante qui lui appartient dans
un pays libre, était considéré comme un véritable luxe,
quand il n’était pas regardé comme dangereux à raison des
libres tendances de ses représentants.
« Contraint, en 1872, par l’état de sa santé, à demander à
la retraite des loisirs si légitimement conquis par un demisiècle de travail, Godron a suivi jusqu’à son dernier jour, avec
une sollicitude touchante, chacune des améliorations apportées à l'œuvre qui était demeurée sienne. Enfin, dans le
désir de perpétuer par un souvenir toujours présent à nos
yeux, les liens d’étroite affection qui l'unissaient à la Faculté,
il a voulu qu’elle devint après sa mort la gardienne tutélaire
du monument élevé par lui à la botanique française; il nous
a légué l'herbier type de la flore de France et la bibliothèque
botanique qui en est le complément. Déjà il avait déposé
120
SÉANCE
DR
RENTRÉE,
dans nos collections l’herbier de la flore lorraine, voulant
que les éléments des patients et sagaces travaux qui assurent
à son nom une place durable au premier rang des botanistes
français, soient conservés picusement par ses collègues et
transiuis intacts à leurs successeurs,
‘
« Ce récit sommaire d’une vie si bien remplie serait incomplet si je ne rappelais en quelques mots les nombreux ser-
vices que Godron a rendus à sa ville d'adoption. Grâce aux
habitudes laboricuses contractées dès sa jeunesse, grâce surtout à son amour pour la science et à son désir d’être utile, il
trouva moyen de prendre, en dehors de ses fonctions officielles,
une part active aux travaux de nombreuses sociétés et commissions. L'Académie de Stanislas, la Société centrale d’'agriculture, l'école normale primaire, la bibliothèque de la ville,
Ie jardin botanique dont il fut plus de vingt ans le directeur,
le conseil d'hygiène, la délégation des écoles, trouvèrent en
lui un collaborateur précieux par ses qualités d'esprit et de
cœur.
|
« J'ai parlé du professeur, du médecin, de l'administrateur,
je laisscrai à une voix plus autorisée que
la mienne,
le soin
de retracer les grandes lignes de l'œuvre scientifique du
naturaliste, Cent quarante mémoires et ouvrages originaux
témoignent de F'activité d'esprit du savant botaniste que la
plupart des associations scientifiques de France et de l’étranger ont tenu à honneur de compter dans leurs rangs.
« Il y a quelques semaines, dans une conversation pleine
d'abandon, me retraçant les principales phases de sa labo-
ricuse carrière, il me disait: « Les grandes consolations de ma
vie, je les ai trouvées dans la famille et dans l'étude », et
me parlant avec un juste orgueil de celui qui porte si bien
son nom, il ajoutait en souriant : « J'ai eu deux grandes joies
« à vingt ans d'intervalle, — l'admission de mon fils à l'École
« polytechnique et ma nomination de correspondant de l'Ins« titut de France; l'une m'a rempli d’espérances qui se sont
« réalisées, — l'autre m'a apporté dans ma vicillesse une
8
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
—
APPENDICE.
121
« précieuse récompense d’un demi-siècle de travail consacré
« à l'avancement d’une science que je cultiverai jusqu'à mon
« dernier souffle. »
«< Cette double joic, il l’a connue jusqu’à son dernier jour.
Soutenu et encouragé dans les heures de douleur et d’angoisses par la tendresse de sa fille qui a veillé à son chevet
jusqu’à l'heure suprême, il a consacré les dernières lueurs de
son intelligence à ses études favorites; quelques jours avant
de succomber au mal qui l’étreignait, il prenait encore plaisir
à surveiller les expériences installées dans son jardin et à
nous en décrire les conditions et les résultats.”
« Ses enfants qu'il aimait tendrement, la Faculté, qui était
pour lui une seconde famille, et la science, ont eu ses dernières pensées, comme ils avaient partagé ses affections.
« Adieu, mon cher maître : le respect et l’émotion des nombreux amis accourus pour vous rendre les derniers devoirs
disent assez haut les regrets que vous laissez après une existence si bien remplie. Puisse l'hommage rendu à vos qualités
de cœur, à votre savoir, à la dignité de votre vie, adoucir la
douleur de vos enfants.
« Adieu!»
RAPPORT
SUR
L'ENSEIGNEMENT
DANS
LA
FACULTÉ
DES
ET
LETTRES
LES
DE
NANCY
EXAMENS
(1879-1880)
Chaque année, notre Faculté des lettres, comme la nef
sacrée de Salamine, se transforme tout en conservant le
même nom. Je suis aujourd'hui le seul qui demeure de sa
fondation. M, Lacroix, qui était venu, il y a vingt-six ans,
avec Ja colonie athénienne pour concourir à sa première fortune, ne nous appartenait plus depuis quelques années que
de nom. Désormais il prend sa retraite. Il restera du moins
professeur honoraire de notre Faculté, et il continuera, je
n'en doute pas, de l’honorer par les doctes travaux, auxquels
il veut consacrer sa verte vicillesse, Ces loisirs de la retraite,
en effet, pour qui peut en jouir à la fin de sa carrière, sont
réservés à ces études de choix, que dans le cours de nos fonetions nous sommes obligés d’ajourner, pour nous donner tout
enticrs aux devoirs de notre profession.
La chaire d'histoire de M. Lacroix est tout naturellement
dévolue à M. Dcbidour, qui l'occupe depuis un an à titre de
suppléant. M. Decbidour, qui était devenu ici même professeur titulaire de géographie, avait renoncé à cette situation
124
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
acquise, pour la suppléance de la chaire d'histoire,
où l'appelaient de préférence ses goûts et ses études.
Vous savez en outre que, dès les premiers mois de l’année
classique, M. Gcbhart nous quittait pour aller à la Sorbonne
partager l’enseignement de la littérature étrangère avec
M. Mézières, un de ses prédécesseurs à Nancy. Depuis long-
temps son talent lui marquait sa place à la Faculté
des
lettres de Paris; et ses études si originales et si brillantes sur
les arts et les lettres en Italie le prédestinaicnt à l’enseigne-
ment des littératures méridionales. Ce qui me console dans
ces pertes multipliées, c’est la fortune des collègues qu'on
nous enlève. Décidément notre Faculté de Nancy est en possession de recruter la Sorbonne et l'École normale. J'aurais
même presque à me plaindre à ce sujet de la rivalité de la
Faculté des lettres de Paris. Car, en même temps que
4. Gebhart, elle nous enlevait un jeune maître de conférences, M. Lichtenberger, qui avait fondé ici la conférence
la plus utile et la plus appréciée de langue et de littérature
allemandes, depuis longtemps réclamée dans notre ville frontière. La Sorbonne a tout pris à la fois, le maître et la chaire.
Espérons qu’on nous restituera bientôt cette conférence, qui
a sa place marquée ici.
M. Grucker nous fut envoyé de Poitiers, pour réparer ces
brèches. Mais au moment même où on l’appelait à Nancy,
pour remplacer à la fois M. Gebhart et A. Lichtenberger, il
était si profondément atteint dans sa santé, qu'il se trouvait
dans l'impossibilité de recucillir ce double héritage. Alsacien
de naissance et de cœur, il avait quitté Poitiers pour Nancy,
afin de se rapprocher autant que possible de sa chère Alsace.
I se flattait qu’en respirant l'air venu d'au delà des Vosges,
il allait recouvrer la santé. Mais il a dû attendre et prolonger
son congé. Aujourd'hui, grâce à Dieu, il nous revient vaillant
et plein d'espérance. La l'aculté a recouvré toutes ses forces.
Enfin le poste de secrétaire des deux Facultés des lettres
et des sciences étant devenu vacant, nous n'avons pu que
FACULTÉ
DES
LETTRES.
125
nous féliciter du choix du Ministre, qui voulait bien y appeler
l'honorable M, Gcorgel. Seulement nous aurions aimé qu’en
quittant sa chaire du lycée pour ces fonctions nouvelles, il
y trouvât une situation égale à celle qu’il sacrifiait.
ENSEIGNEMENT.
Notre enseignement est double. Il se partage entre des
leçons publiques, destinées à entretenir, chez les esprits qui
en ont gardé le goût et Le culte, la flamme sacrée des études
libérales, ct des conférences d’un caractère plus intime et
plus pratique, particulièrement réservées à de jeunes maîtres
qui viennent sous notre direction se préparer à la carrière
des lettres ou à l'instruction.
LECONS
PUBLIQUES.
Philosophie. — M. Gérard, l'an dernier, a voulu étudier le
premier éveil et le développement successif des idées morales
dans la Grèce et la Rome antiques. Il était intéressant de surprendre, jusque dans les poèmes homériques, les premières
idées que la race hellénique s'était faites de l’âme humaine, de
sa destinée et de ses devoirs. De là, le professeur s’est attaché
à suivre les efforts des poètes, des sages et des législateurs,
pour dégager la morale des fables de la mythologie et du
dogme de la fatalité, qui longtemps l'ont travestie ou enveloppée de leurs sombres mystères. Socrate enfin, s'inspirant
de l’oracle d'Apollon, ou plutôt de son génie, retrouve tout
ensemble au fond de la conscience humaine la loi de notre
nature, le secret de notre destinée et les moyens d’y atteindre.
Désormais la grande voie cst tracée. Ses deux glorieux dis-
ciples, Platon et Aristote, ne font que l’élargir et l’éclairer
davantage de leur génie. Entre les écoles qui sont nées sous
leur double influence, M. Gérard s’est particulièrement atta-
126
|
SÉANUE
DE RENIRÉE.
ché à étudier parallèlement les évolutions de l’École stoïcienne d’une part, et de l'École épicurienne de l’autre, entre
lesquelles le monde antique s’est partagé, et à marquer leur
influence morale à travers la décadence de la Grèce et de
Rome. Mais surtout, dans le naufrage de la civilisation ancienne, il s'est arrêté avec une piété particulière à ce noblo
stoïcisme d'Épictète et de Marc Aurèle, qui aurait sauvé le
monde, si la sagesse humaine y eût suffi.
Littérature grecque. — M. Decharme a exposé les origines
simultanées de l'écriture, de la prose et de l’histoire en Grèce
au vi*siècle avant l’ère chrétienne. Jusqu'alors le souvenir
des grands événements ne s’y conservait que par les chants
des Rhapsodes, et ne restait gravé que dans la mémoire des
hommes. Mais l'écriture, apportée de Phénicie en Grèce, commence à s'y propager; moyen commode pour fixer le souvenir. Dès lors les logographes s’essaient à noter les faits contemporains. En Grèce, il n'est guère d'usage qui ne prenne
bientôt forme d'art Hérodote écrira en prose l'époque contemporaine de la guerre médique. C'est à létude de ce
monument que le professeur s’est particulièrement appliqué,
en s’aidant pour cela de toutes les lumières que lui prêtait
l'érudition moderne, non-seulement sur la Grèce ancienne,
mais encore sur la vieille Égypte et l'antique Assyrie. —
Combien M. Decharme cest un habile interprète dans toutes
ces choses de la pensée antique, c’est ce que l'Académie fran-
çaise vient de reconnaître avec éclat, en décernant l’un deses
plus beaux prix au livre publié par notre collègue sur la
Mythologie grecque. Félicitons-nous, Messicurs, de cette récompense, la plus haute que puisse ambitionner un savant ct un
léttré, et dont l'honneur rejaillit sur notre Faculté des lettres
et sur l'Université de France tout entière.
Littérature latine. — M. Campaux a retracé, l’an dernier,
l'histoire de l'apologue dans l'antiquité, mais non pas sans
jeter quelquefois un regard sur la fable moderne. Il nous a
montré
l'apologue
prenant
naissance
en
Orient,
ce pays
FACULTÉ
DES
LETTRES,
127
d'imagination et de despotisme, où il faut envelopper la
vérité dans des symboles pour éviter de choquer les puissants,
et raisonner avec des images pour s’accommoder à l'esprit de
ces peuples enfants. Là d’ailleurs l'homme vit en commerce
intime avec la nature; et les animaux, dont les instincts sont
fort en avance sur son industrie naissante, ont bien des
choses à lui apprendre dans la science de la vie. Ils seront
naturellement ses premiers précepteurs. Le professeur, après
avoir d'abord recueilli la fable à son berceau dans la Bible et
dans l’Inde, l'a suivie dâns ses transformations en Grèce
d'abord
et ensuite
à Rome,
où
Babrius
et puis Phèdre
lui
donnent une forme d'art, ct l’introduisent dans la littérature
classique. C'està l'œuvre du fabuliste latin, qu’il s’est attaché
avec le plus de complaisance, en Ie comparant avec notre
Lafontaine, soit dans la morale qu'il tire de ses fables, soit
dans la peinture de la nature qui en est le théâtre, ou des
animaux qui en sont les acteurs.
Littérature française. -— Revenant cette année aux origines de notre littérature, nous avons assisté à l’admirable
renaissance de l'esprit humain au xn° siècle. Après trois
siècles d'une nuit profonde, tout fait explosion à la fois. Pendant que la France féodale donne Ie signal de la croisade,
et entraîne l'Europe à la délivrance de la Terre-Sainte, les
écoles de Paris deviennent comme Île foyer de la lumière du
monde. Abélard sera l’éloquent champion du rationalisme,
saint Bernard l'irrésistible docteur de Ja foi. Autour d’eux,
réalistes et nominalistes remuent les éternels problèmes de
la métaphysique. Par les priviléges qu'il accorde à l’Université de Paris, Philippe Auguste y fixe pour des siècles
cette royauté de la science. Mais rien surtout n'égale la
fécondité poétique de cette époque. Nons avons vu avec
quelle profusion l'éclatant souvenir de Charlemagne fait
éclore les chansons de Geste. Mais à ces poèmes héroïques
du cycle carlovingien, comme aux poèmes romanesques du
cycle breton, il a manqué, pour produire une œuvre compa-
128
SÉAXCB
DE
RENTRÉE,
rable à l'Épopée homérique, un poète de génie, et une langue
capable d'en égaler les inspirations. Du moins ces grands
poèmes éclairaient pour nous d'une curieuse lumière l’histoire du monde féodal, et surtout cette merveilleuse institution de la Chevalcrie, qui, toute chimérique qu’elle fut dans
son rêve, demeurera l'éternel honneur de la France du
moyen âge.
Littérature étrangère. — M. Gebhart, disais-je au début
de mon rapport, n’a fait que commencer son cours sur les
comédies de Shakspcare. Dès les premières semaines de
janvier, il nous quittait pour la Sorbonne. J’ajoutais que,
presque en même temps, on nous enlevait le jeune maître
de conférences qui était venu, depuis deux ans, partager
avec M. Gebhart l’enseignement des littératures étrangères.
M. Lichtenberger venait de commencer lui-même une curieuse étude de l'œuvre de Gœthe, commentée par sa biographie. Il avait organisé, en même temps, une conférence
de langue et de littérature allemandes pour préparer nos
jeunes maîtres à l'agrégation et au certificat d'aptitude des
langues
puis son
Recteur
fesseurs
vivantes. Cette conférence, si utile, est restée, dedépart, suspendue jusqu’au mois de mai, où M. le
a demandé qu'on chargeât un de nos jeunes prod'allemand du lycée, M. Veyssier, de la reprendre.
Celui-ci s’est acquitté de sa tâche intérimaire à la satisfaction
de tous, et a marqué ainsi son aptitude à l’enseignement supérieur.
Histoire. — M. Debidour a mené de front, pendant toute
l’année, deux cours distincts. Dans l’un, destiné à un auditoire plus restreint, il étudiait la situation de la France au
xiv° siècle, ct les’efforts de la royauté pour créer une administration régulière au milieu des ruines de la guerre de
Cent ans. Le règne de Charles V, si justement surnommé
le Sage, est comme une éclaircie entre deux orages. La
France semble renaître sous ce règne réparateur.
Elle se
crée une armée, une flotte, une industrie, des finances; elle
FACULTÉ
DES
LETTRES,
129
montre déjà la fécondité infinie de ses ressources, mais pour
retomber bientôt dans l’abîime pendant le règne déplorable
de Charles VI, l’insensé. De ces études, le professeur à tiré
un petit livre fort intéressant. C’est une Histoire de Du
Guesclin à l'usage de la jeunesse, où se concentre tont l’héroïsme de cette époque. — Dans son grand cours, le professeur s’est complu à prendre à revers le règne de Louis XIV, Si
la France, jusqu'à présent, s'était trop glorifiée de ce règne
splendide, qui avait achevé sa grandeur et celle de Ia monarchie, M. Debidour a cru devoir réagir contre les excès
de cctte idolâtrie et montrer les vices intimes de ce despotisme à outrance, dont l'éclat avait trop dissimulé les misères
et les périls. El a refait cctte histoire du grand sièele au point
de vue de l’opposition; et en racontant successivement la
Fronde, le procès de Fouquet, les grands jours d'Auvergne,
la persécution des Jansénistes, la révocation de l'Édit de
Nantes et ses suites douloureuses, il a étalé les plaics se-
crètes et dévoilé les germes de dissolution sociale qui fer-
mentaient
sous cette apparence si brillante. Chaque
siècle
refait ainsi à sa façon l'histoire du passé, C’est de ces contra-
dictions plus ou moins passionnées, que finit par se dégager
avec le temps l’impartiale histoire, qui, sans dissimuler les
faiblesses ct les misères inhérentes à toutes les choses humaines, sait reconnaître aussi et consacrer la vraie grandeur
ct les bienfaits durables.
Géographie. — M. Zeller, suppléant de M. Rambaud dans
cette chaire, a pris possession en maître de cet enseignement
nouveau, Âvec un heureux instinct, il s’est tout d'abord
attaqué à l'Afrique, ce mystérieux et immense continent,
dont on ne connaissait guère jusqu'ici que les côtes, et dont
de hardis explorateurs nous révèlent, d'année en année, les
merveilles. Nous avons fait avec lui un voyage de découverte
du plus grand intérêt. Là où l'on ne s'attendait qu’à trouver
des déserts brûlés du soleil, on découvre de vastes lacs, des
fleuves magnifiques coulant à travers des forêts aussi vieilles
180
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
que le monde et des vallées d'une admirable fertilité.
L'homme seul y est ennemi. Il faut que le christianisme
l'amène à la civilisation et à l'humanité. Le professeur, tout
plein de ses études récentes et des émotions de sa découverte, en gardait dans sa parole je ne sais quelle fraîcheur
d'impression et quelle chaleur communicative et pénétrante
qui gagnait tout son auditoire,
CONFÉRENCES.
À côté de ces cours librement ouverts au publie, on sait
que depuis longtemps déjà nous avons organisé ici, sur le
modèle de l'École normale, des conférences où nous formons
des maîtres pour l’enseignement et les préparons à la licence
ès lettres et à l'agrégation. Tâche plus modeste sans doute,
mais non la moins fructueuse.
Dans ces conférences, nous avons été secondés à merveille
par les Maîtres de conférences qu'on nous a adjoints,
MM. Riemann et Krantz, pendant toute l'année; M. Zichtenberger jusqu’au jour où on nous l’a repris. AÏ. Æiemann,
malgré sa jeunesse, est déjà un maître consommé pour la
philologie grecque et latine. M. Krantz, chargé d'une conférenec de
littérature française, est un guide d'un tact
excel-
lent pour apprécier les qualités diverses des esprits qu'il
dirige et accommoder à la nature de chacun ses judicieux
conseils. Je ne puis gucre, ici, que faire mention de M. Homolle, dont les études épigraphiques ont un caractire tout
spécial, et qui, d'ailleurs, après avoir à peine ouvert ses conférences, retournait, comme l'an dernier, à Délos pour y
poursuivre ses fouilles savantes.
Pour la préparation de la licence, deux professeurs se
sont occupés de l'étude du grec, MM. Decharme et Riemann;
deux de l'étude du latin, MM. Campaux ct Gérard, et deux
de létude du français, MM. Benoît et Krantz.
FACULTÉ
DES
LETTRES.
131
Ces conférences ont été suivies par 7 boursiers de licence,
G maîtres répétiteurs du lycée de Nancy, 5 maîtres auxiliaires,
5 jeunes gens se préparant librement à l’enseignement, et
enfin par quelques élèves de la Faculté de droit, qui avaient
assez fait d’études Httéraires pour les aimer et pour souhaiter
d'y ajouter la consécration de la licence. C’est un groupe de
25 à 30 jeunes gens qui prennent ainsi à nos exercices une
part active. Chaque année de l'École normale n’en compte
pas davantage. Ajoutons que jamais, jusqu'ici, nous n'avions
recruté une élite plus généralement distinguée. Mais outre
cet enseignement direct, notre action s’est étendue, par correspondance, sur 22 professeurs ou maîtres répétiteurs, dispersés dans Le ressort de notre Académie et au delà, qui ont
réclamé nos conseils et nous ont envoyé leurs compositions,
Dans ces conférences, nous exerçons nos jeunes gens à
l'étude et à la critique des textes, à l'exposition orale, à La
discussion de questions littéraires, mais surtout à la compo-
sition et à l'art d'écrire. Dans l’explication des auteurs, ils
apprennent à les serrer de près, de manière à savoir nonseulement ce que c’est que le grec, le latin et le français,
mais encore à connaître la langue de chaque auteur et à
pénétrer les secrets de son style. Dans les exercices de composition, on leur enseigne à entrer dans une pensée littéraire,
à en discerner le sens et la portée, à la développer avec méthode et avec suite, à chercher le vrai, à aimer le bon sens,
à renoncer au culte de la phrase et à se guérir de la déclamation et de la rhétorique. En donnant à toutes ces études
un fondement solide d'érudition et de philologie, nous n’en
abusons pas. Nous nous gardons bien de supprimer le talent;
mais
nous
nous
plaisons,
au
contraire,
à voir
se déve-
lopper, chez nos jeunes gens, cette fleur d'élégance, cette
délicatesse de goût, cet instinct artistique, qui est un des
priviléges et une des gloires de l'esprit français.
Quand je quittais, autrefois, l'École normale, où j'avais été
maître de conférences, pour venir fonder à Nancy la Fa-
132
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
culté des Jettres, je souhaitais que cette Faculté nouvelle,
tout en contribuant à propager en ce pays le goût et La culture des choses de l'esprit, devint en même temps une École
pour préparer des professeurs à l'enseignement secondaire.
Je m'étonnais que, jusqu'ici, l'État n’eût pas songé davantage
à tirer parti des ressources que lui offraient pour cela les
Facultés, et qu’en dehors de son École normale, les aspirants
au professorat ne trouvassent nulle part aucune direction
pour leurs études. Tourner au moins en partie vers cet
objet le haut enseignement des lettres fut dès lors pour moi
une idée fixe.
Aussi ai-je le droit de dire que notre Faculté de Nancy
a devancé par son initiative toutes Îles mesures libérales
généralisées ensuite par l'administration supérieure. Tout
d'abord, en effet, nous organisions des conférences préparatoires pour la licence; et, par correspondance,
nous éten-
dions au loin cette direction aux maîtres du dehors. Nous
sollicitions l'institution de maîtres auxiliaires, qui, en même
temps qu'ils allégeaient au lycée la tâche des maîtres répétiteurs, avaient plus de loisir à consacrer à leurs études.
Pour leur recrutement, nous établissions un concours. Mais
ce n'était pas assez. Sur notre demande obstinée, des bourses
de licence furent créées. Comme
la promotion de boursiers
que nous avait donnés le concours de l'an dernier, dépassait
nos meilleures espérances, ce nous fut une excellente occasion pour demander des bourses d'agrégation. C'est ainsi que
notre ambition croissait avec notre fortune. La licence ne
nous suffit plus. Dans la voie d’études où nous avons mis ces
jeunes disciples, nous voulons les suivre jusqu'au concours
qui leur ouvre la porte des lycées.
Voilà plusieurs années déjà, que MM. Decharme et Riemann ont organisé, le jeudi, une série de conférences pour
la préparation de l'agrégation de grammaire, On y vient de
presque tous les colléges de l’Académie. Dans ce concours,
nous comptons déjà de nombreux succès. Cette année, c'est
FACULTÉ
DES
LETTRES.
133
M. Arnauld, professeur de rhétorique au collège de Lunéville et l'un des disciples les plus assidus du jeudi, qui a été
reçu le 3° sur 24 agrégés. M. Gérard, de son côté, se chargeait
bénévolement, cette année, de diriger les études et les exercices de plusieurs jeunes professeurs de notre Académie en
vue de l'agrégation de philosophie; et M. Veyssier reprenait,
après une longue interruption, la conférence organisée par
M. Lichtenberger pour l'agrégation des langues vivantes.
Ces efforts, soutenus ct multipliés, nous ont valu, de Ja part
de l’administration supérieure, un intérêt particulièrement
bicnveillant, dont je suis heureux de lui témoigner ma profondereconnaissance. M. le Ministre de l'instruction publique,
en effet, en créant récemment des bourses d’agrégation, a
fait à la Faculté de Nancy, dans la répartition de ces bourses,
la part la plus généreuse. Trois de nos licenciés de la session de juillet, MM. Muller, Maldidier et Dessez, ont obtenu
une bourse d’agrégation de philosophie ; deux, MM.
Oudinot
ct Galland, une bourse d’agrégation de grammaire; un,
M. Wever, une bourse d'agrégation des lettres. D'’anciens
élèves de la Faculté, MM. Priétrement, professeur au lycée de
Lorient, et Ælubeaux, professeur au collége de Remiremont,
ont pareillement sollicité et obtenu une bourse pour l’agrégation de grammaire, et viennent reprendre leurs études
près de nous. M. Braun, professeur de rhétorique au collége
de Mirecourt, nous revient aussi comme boursier d’'agrégation; mais, comme M. Wever, c'est au concours pour les
classes supérieures qu’il prétend. Nous y étions moins préparés; mais nous tâcherons d'y pourvoir.
Pour l'agrégation de grammaire, il nous suffira de donner
à un enseignement, depuis lougtemps déjà organisé, un plus
grand développement, — Pour l'agrégation de philosophie,
M. Gérard, qui avait déjà pris l'initiative de cette préparation, trouvera en outre, cette année, une précieuse collaboration chez M. Krantz, si bien prédestiné Jui-même par ses
études et par la vocation de son talent à le seconder dans
134
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
cette tâche supérieure. — Enfin, si l'agrégation des lettres
n'était pas entrée d’abord dans notre plan général d'études,
chacun de nous voudra contribuer à lui faire dans son enseignement une part qui réponde à son importance, et fêter sa
bienvenue. Certes, la Faculté n'épargnera aucun cffort, pour
répondre à la généreuse confiance dont l'Université l'honore.
Elle est vraiment devenue ainsi une succursale de l'École
normale. Mon ambition est satisfaite ; etje pourrai me retirer
en paix, après avoir vu ainsi se réaliser, l’un après l’autre,
tous les rêves d'avenir que j'avais formés pour elle.
ÊXAMENS.
—
FRACCALAURÉAT
ÈS
LETTRES.
Dans le cours de l’année classique 1879-1880, 676 candidats se sont présentés aux diverses épreuves de l'examen :
433, pour la première partie et 243 pour la seconde (49 de
moins que l’année précédente). Outre les élèves du ressort
de notre Académie, il nous en vient tonjours un assez grand
nombre des départements voisins; quelques-uns même encore
de l'Alsace ; quoique cette dernière source, si abondante dans
les premiers temps de l’annexion, se soit peu à peu tarie.
Premier emamen. — Sur les 433 candidats du premier
degré, 179 ont été éliminés à l'épreuve écrite; 52, à l'épreuve
orale [un peu plus que moitié (53 p. 100)]; et 202 ont été
déclarés admissibles.
C'est toujours l'épreuve écrite, avec son discours latin ct sa
version latine, qui nous donne la plus exacte mesure d’études
régulières, et témoigne le mieux de la valeur de toute l’instruction classique des candidats. Quelque médiocres, en effet,
que soient la plupart de ecs discours pour le fond et pour la
forme, un juge expérimenté sait là-dessus apprécier le profit
que ces jeunes esprits ont tiré de leur commerce avec les
écrivains antiques, soit pour y développer leur intelligence
et Icur âme, soit pour y apprendre l’art d'écrire. Si le discours
FACULTÉ
DES
LETTRES,
135
français, qui va être substitué désormais au discours latin, est
plus favorable au talent naturel, je doute qu'il constate aussi
bien le mérite solide et la vertu acquise. Pour le choix des
sujets, le nouveau programme nous mettra assurément bien
plus au large. Nous ne serons plus obligés de nous enfermer
dans les licux communs de l’histoire grecqne et romaine,
que nos candidats ont si vite oubliée, Mais du moins c'était
pour nous un dernier moyen de faire figurer encore à l'examen dun baccalauréat cette histoire de l'antiquité classique,
dans laquelle nos enfants avaient passé les meilleures années
de leur adolescence.
À l'épreuve orale, disions-nous, 52 candidats (sur 254, qui
y avaient été admis) ont encore succombé. C’étaient pour la
plupart des douteux, auxquels on avait voulu réserver cette
chance suprême. Le latin est assez bien expliqué à la preimière vue. Le grec pareillement à gagné à être limité à un
petit nombre d'ouvrages : les élèves peuvent s’y mieux préparer, et Îles examinateurs s'y montrer plus exigeants.
L'étude des auteurs français semble aussi trouver de plus en
plus sa place dans les exercices de rhétorique. Mais, pour les
questions de littérature, les élèves paraissent souhaiter un
programme au moins sommaire, qui les protège contre les
inégalités d’examinateurs différents. L'histoire ct la géographie laissent toujours à désirer; on sent trop que, dans nos
moindres établissements d'instruction publique, cet enseignement n'est pas au niveau des programmes. II serait équitable
sans doute de tenir compte à chaque candidat des ressources
qu'il a eucs pour s'instruire dans la maison à laquelle il
appartient, et d'y proportionner nos exigences. Mais c’est
une mesure arbitraire, d'une application difficile.
Des 202 candidats admis à franchir ce premier degré du
baccalauréat, 45 lont été avec la mention assez bien, et 157
avec la note passublement.
Second examen. — Ici la proportion des candidats définitivement admis au grade est un peu plus élevée. Sur 248 qui
136
SÉANCE
DE
REXTRÉE.
se sont présentés, 162 en effet ont été admis à l'épreuve orale
(66,6 p. 100), et 129 reçus enfin bacheliers ès lettres (53
p. 100).
Un seul, M. Riemann, le frère de notre jeune collègue, a
obtenu la note bien;
26 ont été admis avec la note assez bien ;
102, avec la note passablement.
Le jury d'examen a été heureux de constater ici dans
l'ensemble des épreuves une amélioration sensible, quand il
compare les résultats de cette année avec ccux des années
précédentes. La proportion des candidats définitivement
admis s’est élevée, en effet, de 45,45 à 58 p. 100, et la proportion des admissibles à l'épreuve orale présente une amélioration analogne.
La dissertation philosophique atteste en général des con-
naissances plus
sûres
et plus de réflexion.
Ce
n’est pas
cependant qu'on ne puisse toujours y reprendre le défaut de
précision dans les idées et dans l'expression, et une tendance
trop facile à sortir du sujet, quand on s'y trouve insuffisant,
pour se jeter sur des question voisines. Mais c'est 1à un mal
qu'on ne guérira jamais complètement, — À voir aussi diminuer sensiblement le nombre des élèves éliminés pour la
version allemande, on peut conjecturer qu'il y a de même
progrès à cet endroit.
Mais à l'épreure orale, sans dictionnaire, on s'aperçoit toujours que la plupart des candidats ont commencé tardivement
létude de l'allemand, et l'ont poursuivie sans une application
suffisante.
Ils
pratiquent
encore
cette
langue
comme
une
langue morte ; ils la traduisent, mais ne la parlent pas. Aussi
leur vocabulaire cst-il bien court. — On regrette aussi, dans
l'interrogation sur les matières de philosophie, que les élèves
ne soient pas davantage exercés à la parole. C’est un défaut
trop général de notre éducation classique; le rôle de l'élève
y cst trop passif. À l'examen oral, ils s’en ressentent ; peu de
méthode, expression cmbarrassée; plus de mémoire que de
FACULTÉ DES LETTREX,
137
réflexion. — 1l y a progrès marqué assurément pour l’histoire
et la géographie. — Mais l’examinateur des sciences se plaint
toujours de ne trouver chez la plupart des candidats que des
connaissances hâtives, dont ils ne paraissent souvent comprendre ni l'esprit, ni l'enchaînement.
Que le premicr examen ne nons ait permis d'admettre que
202 candidats sur 433 qui s’y sont présentés; que le second
ne consacre définitivement que 129 bacheliers sur 243, c'est
là une proportion qui me préoccupe toujours ct m'afflige. Sans
doute, la statistique générale des examens nous présente à
peu près partout la même mesure. Je crois même qu'à Nancy
le chiffre des admis est plus élevé que dans la plupart des
autres Facultés. Toutefois, cela ne calme pas mes scrupules.
Sommes-nous done trop sévères? Est-ce aux candidats qu'il
faut s'en prendre? est-ce à notre système d’études? est-ce
au programme de nos examens? Je ne sais. Mais, quelque
inconvénient qu'il y ait à remanier sans cesse l’organisation
de notre enseignement secondaire, je conçois bien qu'on
cherche toujours une meilleure assiette de nos études, puisqu’elles semblent par leurs résultats actuels répondre si imparfaitement aux dispositions générales et aux besoins des
esprits. Aura-t-on trouvé, dans la refonte récente des programmes, cette combinaison plus heureuse, qui accordera
micux avec les aptitndes de notre jeunesse ct Les nécessités
de notre temps les traditions immortelles du génie français ?
Je le souhaite vivement, et je me plais à l'espérer. Mais
j'avoue que j'avais surtout attendu de cette réforme, qu'on allégerait un peu le bagage, dont on surcharge aujourd’hui Pesprit
de nos enfants. Car, en vérité, que n'a-t-on pas fait entrer dans
le cadre encyclopédique de notre instruction secondaire: les
langues vivantes à côté des langues anciennes, avec l'art
d'écrire et de composer, l'histoire et la géographie, la philo.
sophie et ses systèmes anciens et modernes, la cosmographie,
les mathématiques, la physique et la chimie, et par surcroît
encore récemment
les sciences
naturelles ; comme
s'il fallait
138
SÉAXCE
DE
RENTRÉE,
qu'un jeunc homme, en sortant du collége, n’eñût plus rien à
apprendre.
C'était
trop.
On
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mais peut-être fallait-il l'alléger davantage.
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LETTRES,
À l'examen du baccalauréat ès lettres, nous avons à juger
les élèves de nos lycées et colléges. À l’examen de licence, ce
sont pour la plupart nos propres élèves, qui viennent nous
demander ce grade destiné à leur ouvrir l'accès de l’enscignement public.
Jamais jusqu'ici la licence ne nous avait offert des concours
plus nombreux et plus distingués.
! 51 candidats, cette annéc, se sont présentés à l'épreuve: 10
à la session de novembre 1879, et 21 à la session de juillet
1880. Sur ce nombre, 15 ont été déclarés admissibles, et 13
définitivement admis (42 p. 100).
FACULTÉ
DES
LETTRES,
C’est, dans la session de novembre
MM.
Bourcier,
139
:
professeur au collége de Neufchâteau ;
Penprieear, bourcier de la Faculté;
Mer,
id.
Et dans la session de juillet 1880 :
MM.
Ocvpixor, boursier de la Faculté;
MuLLER,
id.;
Maspipier,
id.;
(rALLAND,
maître auxiliaire au lyeée de Nancy:
Dessez, boursier de I4 Faculté;
l'abbé Durzor, élève de l'Université de Lille;
Duricu, professeur libre;
AvBrior, maître répétiteur au lycée de Nancy;
Tiiéey, professeur au collége de Commerey;
Wave,
Les premiers
boursier de lu Faculté,
au moins
de ces licenciés auraient soutenu,
je pense, avec honneur la concurrence des élèves de l'Ecole
normale. Quelle bonne fortune pour nous, au moment même
où l’on instituait les bourses d’ayrégation, pour faire suite aux
bourses de licence? Il nous serait permis de suivre jusqu’an
bout ces vaillants jeunes gens dans la voie où nous les avions
engagés. Nous avons dit plus haut que six d’entre eux ont
demandé et obtenu ces bourses nouvelles. Voilà un bataillon
d'élite, pour tenter une première fois la fortune. Dans nos
autres licenciés, l'Université cest assurèc de trouver des professenrs instruits et dignes de sa confiance. Ceux-ci même,
nous les invitons, à ne point s’en terÿr là, mais à prétendre à
leur tour à l'agrégation.
DocroraT.
Nous n'avons point cu à décerner cette année le grade de
docteur. Si
les soutenances
de thèses sont rares
dans
notre
Faculté, du moins elles sont mémorables. J'écarte, en effet, les
thèses médiocres, et la plupart de celles qui valent mieux,
140
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
vont d'ordinaire chercher à la Sorbonne une fortune plus
éclatante. Il arrive parfois cependant que des candidats des
plus distingués tiennent à honneur de recevoir de nous le
titre de docteur. On sait à quel haut prix en effet nous mettons
ce grade,
qui
ouvre
aux
professeurs* l'enseignement
supérieur des lettres. L’estime que nous avions témoignée
pour les thèses de AL l'abbé Mathieu, notre dernier docteur,
a été glorieusement confirmée par l'Académie française, qui
lui a maintenu encore cette année son second prix Gobert.
Prochainement, c'est M. l'abbé Gillet, supérieur du petit
séminaire de Reïms, qui souticndra devant nous ses thèses,
dont l’une est une étude originale sur Le Tellier, l’archevêque de Reims,si mêlé aux affaires de l'Église gallicanc au
siècle de Louis XIV.
Voilà Ie tableau des divers devoirs, entre lesquels la F'aculté partage sou activité pour ainsi dire extérieure. Est-ce
tout ? Non pas. En dehors de ces devoirs, chacun de nous
collabore plus ou moins à des Revues savantes ou littéraires,
ou pubiie quelque ouvrage sur l'objet actuel de ses études,
ou encore amasse les matériaux de quelque œuvre future, qui
doit couronner sa carrière. H n'est guère d'années où nous
ne puissions nous glorifier d’un prix de l’Institut, décerné à
quelqu'un de nos collègues. Ces succès coustants soutiennent
au dehors avec éclat de bon renom de notre Faculté des
lettres, ct montrent que notre enseignement n'est pas limité
à l'enceinte de ces murs, mais intéresse tout le monde savant.
RAPPORT
SUR
LE
CONCOURS
LITTÉRAIRE
DE LA FACULTÉ
Cette année,
comme
DES
INSTITUÉ
LETTRES
ENTRE
DE NANCY,
LES
ÉLÈVES
1880.
l'an dernier, la Faculté des lettres,
pouvant disposer de deux annuités
pour le Concours littéraire
FACULTÉ
DES
LETTRES.
141
institué par le conseil général de notre département, a proposé deux questions distinctes, qui s'adressent à deux catégories différentes de concurrents : une question de pure ceritique littéraire pour les élèves spéciaux de nos conférences;
ct une autre de philosophie ct d'histoire du droit à l’adresse
particulière de nos élèves de notre Faculté de droit, qui se
rattachent, au moins par leurs inscriptions, à la Faculté des
lettres.
Pour la première question, nous proposions d'étudier, d’après la grande épître d’Ilorace ct le dialogue de Tacite sur
les orateurs, la Querelle des Anciens et des Modernes, qui
avait divisé les lettrés de Rome au siècle d'Auguste et des
Antonins. Pour la seconde, nous demandions une étude philosophique et historique du traité De Legibus de Cicéron.
Chacune de ces questions nous a fourni quatre mémoires,
centre lesquels les prix ont dû être répartis d'une façon fort
inégale, selon la valeur intrinsèque de ces mémoires et le
talent de leurs auteurs.
Pour traiter la question de l’œuvre de Cicéron, il aurait
faïlu toute la science et la maturité de nos docteurs en droit,
ou
tout au
moins
des aspirants
au doctorat.
Mais nous n'a-
vons eu ici, pour concurrents, que des étudiants de première année, qui s’y sont portés avec une louable émulation
sans doute, mais sans préparation suffisante,
|
Le premier livre seul, où Cicéron, pour retrouver au fond
de l'âme humaine les principes éternels de la morale et des
lois, s'inspire du traité même des Lois de Platon, mais
sur-
tout prend pour guides les maîtres de l’école stoïcienne, ce
premier livre, dis-je, a été seul l’objet d'une étude plus ou
moins complète. On y sent des esprits généreux, qui ont su
profiter de leurs études philosophiques. Mais lorsque Cicéron,
dans les deux livres snivants, descend de ces hautes généralités pour en chercher l'application et l'exemple dans les
lois même de son pays, ces jeunes esprits ont été déconcertés.
Ils ne sont pas assez familiers, en effet, avec la science de
142
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
Rome et son histoire. [ls ne se sont pas même avisés de consulter Montesquieu.
Qu'il eût été curieux cependant, dans l'analyse du second
livre, où Cicéron traite du droit religieux, de nous montrer
la vicille Rome tout enveloppée encore dans les langes de
cette mystérieuse civilisation
sacerdotale
de l'Étrurie,
dont
clle ne s'est jamais entièrement dépouillée? Sa législation,
en effet, en gardera toujours un caractère profondément religieux. Le patriciat y formera une sorte de caste. Ses magistrats seront des prêtres. Les augures domineront la politique.
On sent bien que Rome, soumise par Porsenna, est restée,
en grande partie, unc ville étrusque. Elle conserve, dans sa
loi des XII tables, la sombre majesté de cette religion des’
tombeaux. Aussi devait-on consulter, ici, l'ouvrage d'Otfried
Muller sur l'Étrurie, et l'ATistoire romaine de Niebuhr.
Et, lorsqu'au ITI° livre Cicéron, reprenant une à une
les institutions politiques et les magistratures de la république romaine, en admire la sagesse et l'équilibre, faut-il
s'étonner de l'enthousiasme mélancolique avec lequel ce
grand citoyen contemple et voudrait retenir’dans leur ruine
ces institutions, qui ont fait jadis la grandeur de sa patrie?
À l'exemple de Platon, il avait entrepris d’esquisser le tableau d’une république idéale; mais,
moins
chimérique que
Platon, dominé d'ailleurs par l'instinct de son patriotisme et
par le génie pratique de son pays, il ne sait encore rien rêver
de mieux que cette constitution de la république romaine,
si longtemps florissante dans la paix ct dans la guerre. Il en
voudrait réveiller la religion dans les âmes, Regrets superflus! Cette constitution, usée et rompuc par une longue
anarchie, aujourd'hui que Rome en même temps est la reine
du monde, ne saurait plus s'accommoder au gouvernement
de l'univers. Aussi, peut-on dire que le De Legibus est comme
le testament suprême et léloge funèbre de la république
romaine,
Parmi les mémoires
présentés sur cette question,
la IFa-
FACULTÉ
DES
LETTRES,
143
culté a cru. devoir en distinguer deux et encourager leurs
auteurs, Le premier porte pour devise une sentence de
Leibniz : Dans la science du droit, si l’on veut donner une
idée pleine de la justice humaine, à faut la tirer de la justice
divine comme de sa source. C'est l’œuvre d’un esprit jeune
encore, mais plein d'espérance. L'érudition du sujet lui
manque; mais il a des idées et le sentiment du style. Il a
entrevu, du moins, un instant, le profond contraste que fait
l'esprit positif du Romain avec le génie spéculatif de la
Grèce, et le caractère tout pratique de la constitution romaine, qui est néc et s’est développée avec le temps, sous
l'empire même des circonstances, chez le peuple le moins
chimérique qui fût jamais. L'œuvre, du reste, se lit avec
intérêt; elle est bien composée, distribuée méthodiquement
et écrite avec soin dans un style à demi oratoire, où l'on est
heureux de rencontrer des promesses de talent. L'auteur
est M. Manuel Fourcade, élève de première année à la Faculté de droit.
C’est encore à un élève de première année de la même
Faculté, à M. Henri Martin-Dugard, qu'appartient Ie second
mémoire
distingué
par
la Faculté.
Ce
mémoire,
qui
porte
pour devise Soy de un Dueno, Je n'ai qu'un maître, est une
œuvre fort inégale, avec d'excellentes pages et des parties
bien faibles. L'auteur n'a rien voulu sacrifier des matériaux
qu'il avait amassés, La seconde partie de son travail surtout
n'est plus qu'une analyse prolixe du second et du troisième
livres de Cicéron. Le jeune philosophe n'y était pas assez
préparé. Si la première moitié de son mémoire était écrite
avec simplicité, netteté, et même avec quelque agrément;
dans la seconde, on sent la fatiouce; la pensée se perd souvent
dans une phrase vide. C'est dommage. IF ÿ avait là des
études, de l'esprit et du talent. Aussi, nous a-t-il semblé
équitable de décerner au moins, au jeune auteur, une mention
‘honorable. Mais nous rappelons, à nos concurrents d'aujourd'hui et de l'avenir, que, dans ces mémoires, nous voulonstout
it
SÉANCE
DE
RENTIUÉE.
ensemble, avec des études solides pour le fonds, une œuvre
de style.
Pour l’antre question, les deux mémoires, qui ont été jugés
dignes d'un prix, sont d'une valeur bien supérieure. On a
affaire ici à des jeunes gens bien plus exercés à la critique,
à la recherche des sources antiques et à l’art d'écrire.
Ce n'est pas au XvI1' seulement, que la Querelle de la supériorité des anciens sur les modernes, ou des modernes sur
les anciens, à partagé et passionné la république des lettres.
Horace nous apprend combien cette querelle était vive déjà
sous le règne d'Auguste. Si la poésie latine, en effet, sous
la main de Virgile et d'Horace, avait alors acquis une beauté
de forme incomparable, elle n'avait plus cependant ce souffle
héroïque et généreux qui l’inspirait jadis aux beaux jours
de la République, et qui depuis s'était éteint au milieu des
orages où avaient sombré les institutions antiques et la liberté, On opposait donc ces poëtes d'autrefois, dont la langue
était rude et inculte sans doute, mais dont l'inspiration était
large et puissante, à ces beaux esprits du jour, à ces poëtes
courtisans, à ces curieux ÂAlexandrins, qui mettaient toute
leur industrie dans le soin minutieux du style. La passion
politique se mêlait encore à ces débats. Alors que l’opposition politique était impossible, tous ceux qui regrettaient
la liberté orageuse d'autrefois, féconde en grandes pensées
ct en vertus héroïques, se réfugiaicnt dans cette opposition
littéraire.
L'étude du dialogue de Tacite sur l'éloquence ramène la
même question, mais un siècle plus tard, ct sous un autre
aspect, Qu'est-ce, en effet, que cet ouvrage, sinon la comparaison de l’éloquence latine, telle qu’elle était devenue sous
l'empire, avec la grande éloquence, telle qu’elle avait brillé
à Athènes et à Rome aux jours de la liberté? Tandis que
les oratcurs d'autrefois, inspirés et portés par de grands
sujets, étaient à la fois pour le fond ct le langage dans le
vrai, le naturel et le grand, les déclamatcurs de l’empire ne
FAUULTÉ
peuvent plus intéresser que
curiosités du style.
DES
LETTRES.
145
par les abus de l'esprit et les
Parmi plusieurs excellents mémoires, que nous avait valu
cette vaste question, deux surtout nous ont tout d'abord
frappés par l'étendue des recherches ct le talent de leurs
auteurs. L'un et l’autre sont l’œuvre de deux boursiers de
Hcence de notre Faculté.
Le premier, M. Muller, qui avait pris pour devise la bou-
tade de Molière : Les anciens, Monsieur, sont les anciens, et
nous sommes les gens d'aujourd'hui, est, tout ensemble, un
vrai savant ct un esprit philosophique d’une rare vigueur.
Aussi a-t-il su faire entrer aisément, dans son large cadre,
presque toute l'histoire de la poësie ct de l’éloquence romaines. C’est une abondance merveilleuse de faits, de citations, d'idées, mais que l'auteur manie et range le plus
souvent avec une pensée dominante, pour les faire concourir
comme
autant de preuves à son argumentation. On s’instruit
vraiment à lire son travail, tant il est semé d’aperçus curieux et originaux, de vues judicieuses, d'appréciations fines
et pénétrantes sur l'esprit romain et sur le caractère propre
des divers auteurs. On regrette seulement que M. Muller
n'ait pas eu assez le temps de se relire, de retrancher certaines digressions qui ralentissent sa marche, ct de corriger
maintes négligences de rédaction. Malgré ces défauts, il a
les qualités essentielles de l'écrivain. Il lui sera facile, avec
quelques retouches, de faire de son travail une œuvre excellente qui, plus tard, peut devenir une thèse très-distinguée
pour le doctorat. Assurément, cela formera un épisode bien
neuf ct bien instructif dans l'histoire de la littérature latine.
Le mémoire de M. Wever, qui a pris spiritucllement pour
devise le vers d'Ovide :
Hanc lien Deus ct melcus natura diremit,
n'a pas autant de solidité, sans doute, que celui de M. Muller;
mais il se lit avec bien de l'agrément. C'est l'œuvre d'un
L'ACULIÉS.
1)
146
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
esprit élégant, facile et gracieux, qui se joue avec aisance à
travers son sujet, de façon à nous faire illusion et à se faire
illusion à lui-même. La composition, assurément, en paraît
habile, et le sujet semble distribué en proportions harmonicuses. Mais, malgré cela, le plan demeure indécis. A y
regarder de plus près, les divisions paraissent plus artificielles que réelles. Il y a de jolis détails, des tableaux
curicux et de main d'artiste, de la cisclure. Mais, pour
dominer et éclairer cet ensemble, les idées générales font
défaut. L'auteur raconte, il n'explique pas. Il n’est pas allé
au fond des choses. Il n'a pas pénétré assez avant dans le
génie de la vicille littérature romaine, ni assez distingué
les diverses phases de l'influence que la Grèce a exercée sur
elle. Aussi cette lecture charme-t-clle plus qu’elle n'ins-
truit. En dépit toutefois de son insuffisance, ce travail est
très-intéressant. Îl atteste de précieuses qualités chez son
auteur; un esprit vraiment littéraire, du goût, du choix,
une distinction naturelle, un art délicat de composition et
de style. De tels mémoires justifient assez l'institution du
concours. Nous avons balancé un instant à donner deux premiers prix. Mais, décidément, le mémoire de M. Muller a
.unc portée bien supérieure ct reste seul au premier rang.
La Faculté décerne donc les prix du concours littéraire
de 1880 dans l’ordre suivant :
1e Prix.
.
.
. .
.
M. MULLER
(Henri), né à Altkireh (Haut-
Rhin), le 21 novembre 1860.
2e Prix,
. .
. . .
M. WEVER (Jean-Charles), né à Fénétrange
(Alsace-Lorrainc), le 30 juillet 1859.
3® Pæix.
.
.
.
. .
Menrion monoraBze,
M. FOURCADE (Manuel), né à Prades (Pyrénées-Orientales}, le 5 août 1862.
M. MARTIN-DUGARD (Ilenri), né à Gap
(Hautes-Alpes),
le 5 janvier
1861,
Nous regrettions, dans ces dernières années, que la libérale fondation du conseil général n’éveillât pas davantage
FACULTÉ
DES
LETTRES.
147
une noble émulation au cœur de la jeunesse de nos Écoles.
Mais, certes, les résultats de cette année nous rassurent pour
l'avenir, Quoique les sujets proposés fussent assez difficiles,
ni le nombre des mémoires n'a manqué au concours, ni surtout la qualité de plusieurs de ces œuvres. Je voudrais pouvoir faire imprimer nos mémoires couronnés et en adresser
un exemplaire à chacun des membres du Conseil, Ceux-ci
ne pourraient que s'applaudir du succès du concours fondé
par eux, et de la façon dont Vélite de notre jeunesse a
répondu à leur appel.
RAPPORT
DE
M. LE DIRECTEUR DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
AU
CONSEIL
ACADÉMIQUE
MONSIEUR LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Vous n'attendez pas sans doute qu’à la suite de l'arrêté ministériel du 22 juillet 1877, qui nous a enlevé les départe
ments de la Meuse et des Vosges ct nous a réduits à l'unique
département de Meurthe-et-Moselle, pour les réceptions des
pharmaciens de deuxième classe, je vienne vous annoncer
une augmentation dans le nombre de nos élèves. Il était facile
de prévoir que la plupart des candidats de cet ordre, pour
les deux tiers de la Lorraine, prendraient le chemin des
Écoles préparatoires de Reims et de Besançon, qui leur semblait indiqué par cette mesure administrative. J'ai assez fait
entendre mes doléances à ce sujet dans mes rapports au
Conseil académique de 1877-1878 et de 1878-1879 pour que
vous soyez peu surpris que je vienne au contraire constater
une diminution.
Il existe une autre cause de la faiblesse du chiffre que je
vais avoir l'honneur de vous présenter, c’est que, d'après nos
nouveaux règlements, l'étudiant, avant de prendre sa pre-
150
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
mière inscription, doit subir un examen de validation de
stage. Autrefois l'élève qui, au sortir du lycée, était pourvu
du diplôme de bachelier ès sciences complet, commençait
souvent par prendre quatre inscriptions de première classe,
dans la pensée qu’une année de scolarité régulière, pendant
laquelle il apprendrait la chimie minérale appliquée à la
pharmacie, de la physique et de la botanique, serait une
excellente préparation pour le stage officinal, et lui permet-
trait d'accomplir celui-ci avec infiniment plus de fruit. Cette
partie de notre contingent nous a done manqué; elle nous
reviendra plus tard; l'équilibre se rétablira certainement,
car cette cause de diminution n’est évidemment que momentanée. Les Écoles supérieures de pharmacie de Paris et de
Montpellier,
j'en ai eu la preuve par correspondance, accusent
un même déficit relatif pour l’année scolaire qui vient de
s'écouler. La situation actuelle, tout en laissant à désirer,
n’est donc pas de nature à nous décourager.
Le nombre de nos élèves, pendant l’année scolaire 18791880, n’a été que de 87, savoir :
42
en cours d'inscriptions ;
41 en cours d'examens ;
4 auditeurs bénévoles inscrits.
87
C’est donc 5 étudiants de moins que l’an dernier. Toutefois,
si l’on compare ces différentes valeurs, on remarque que le
nombre des auditeurs bénévoles n’a pas varié, mais que celui
des étudiants en cours d'examens a augmenté de 14, tandis
que le nombre des étudiants en cours d'inscriptions a diminué
de 19.
Des 42 étudiants ayant pris des inscriptions,
21
sont de 1" classe ;
19 sont de 2° classe, nouveau régime ;
2 de 2° classe, ancien régime.
42
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE,
151
Le total des inscriptions a été de 171, dont
87
de 17° classe,
84
de 2° classe.
Ce chiffre, par les deux
nférieur de 50 à celui
1e 221.
L'Ecole, par les mêmes
nens, tant semestriels que
35
raisons que je viens de dire, est
de l'année précédente, qui était
causes, n'a fait subir que 58 exade fin d'année, savoir :
de 1" classe ;
21 de 2° classe, nouveau régime ;
2 de 2° classe, ancien régime.
58
Le tableau suivant indique les notes obtenues :
2° CLASSE.
NOTES.
Trés-bien,
.
.
4.
-
3
1
:
15
3
à
10
6
è
Médiocre...
4.
0. 0, .
7
8
:
Ajourné.
2
5
;
Bien.
Assez
4.
4
LFe CLASSE, | 7
En
Noureau regime. | Ancien regime.
4...
ess
bien...
.
,
4...
4 4 4. 4
4.444444
MOTAUX.
0...
.
. -
. .
.
35
21
ë
On voit, par l'inspection de ce tableau, que les examens
de 1° classe continuent à donner des résultats bien supérieurs
à ceux de 2° classe.
Le nombre des examens définitifs ou de réception pour
le grade a été de 107, savoir :
56
de 1" classe :
18
de
33
de 2+ classe, ancien régime.
107
2! classe,
?
nouveau
régime
;
4
|
152
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
Ce chiffre dépasse de 45 celui de 1878-1879, et porte pour
31 sur les examens de 1" classe,
Les résultats fournis par ces actes probatoires se traduisent
ainsi :
2e CHASSE.
Are CLASSE,
Assez bien,
so
Médiocre...
Ajourné,
JR
.
4.4.
.
4
4
4
esse
TOTALX.
4.
4
0
4
4
0
su
0.
4.
4
ee
0
CO
hs
+
esse.
.
+
+
Nouveau régime, } Ancten régime.
u
.
°
F œŸ
®
.
EH
me
e
5
NOTES.
18
L
10
1l
6
10
T
7
10
ot
18
|
33
107
Il résulte de ce tableau que la proportion des ajournés
pour la 1" classe n’est que de 12,5 p. 100, tandis qu’elle
dépasse 33 p. 100 pour la 2° classe.
L'École supérieure de pharmacie a délivré en 1879-1880
dix-huit diplômes :
2 diplômes supérieurs ;
11
diplômes de pharmaciens de 1"* classe.
5 diplômes de pharmaciens de 2° classe.
18
C’est donc six diplômes de plus qu'en 1878-1879. Sans
l'arrêté ministériel du 22 juillet 1877, j'aurais pu vous présenter un chiffre encore plus élevé, car plusieurs de nos étudiants de 2° classe se sont vus dans l'obligation d'aller
prendre leur diplôme soit à Besançon, soit à Reims. Il suffit
d'ailleurs, pour s’en convaincre, dc se reporter au tableau des
notes données aux examens probatoires. On remarque que
sur 52 examens de 2° classe, il y a eu 17 ajournements ct
35 admissions. Or, 15 admissions correspondent aux 5 di-
ÉCOLE
RUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
153
plômes de 2° classe délivrés par nous, et les 20 autres admis-
sions représentent 2 candidats qui n'ont subi que le premier
examen, ct 9 candidats qui ont subi leurs deux premiers examens ct sont allés passer le troisième et prendre diplôme
dans des Écoles préparatoires,
Qu'il me soit permis de répéter une fois de plus que cet
avantage accordé aux Écoles préparatoires de médecine et
de pharmacie, au détriment des Écoles supérieures et des
Facultés mixtes, ne nous paraît pas favorable, parce qu'il est
certain que dans les Écoles préparatoires le niveau des examens est inférieur au nôtre, bien que ces examens soient
présidés par un professeur d'une École supérieure de phar-
macie. J'ajoute qu'il ne peut en être autrement avec un personnel enseignant insuffisant comme nombre, un matériel
d’enscignement plus insuffisant encore, et des frais de cours
illusoires; qu'enfin de tels jurys d'examens, pour la collation
des grades, ne paraissent pas offrir beaucoup plus de garanties que les jurys mixtes.
Dans ces conditions, puisque les étudiants de 2° classe sont
aujourd'hui soumis à un nouveau régime, c’est-à-dire aux
mêmes exigences de scolarité que les étudiants de 1'° classe
ct qu'en somme on ne peut plus les assimiler aux officicrs de
santé, ne convicndrait-1l pas de laisser aux Écoles préparatoires
Ieur
caractère
d'écoles
seulement
préparatoires,
ct
d'octroyer aux seules Écoles supérieures de pharmacie et aux
Facultés mixtes de médecine et de pharmacie la collation du
grade de pharmacien de 2° classe.
Mais, m'objectera-t-on, unc telle mesure priverait les
caisses municipales des droits d'examens, qui viennent en
déduction des sacrifices consentis par les villes pour le fonctionnement
de ces écoles de deuxième
ordre.
L'État,
Mes-
sieurs, trouverait certainement un moyen de compensation,
comme il l'a fait pour celles, quand il a si libéralement
accordé la gratuité des inscriptions.
D'ailleurs, si l'on ne voulait pas entrer dans une voie anssi
154
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
radicale, bien que les mesures radicales me semblent toujours
les meilleures, lorsque la santé publique est en cause, j’exprimerais au moins le vœu que le vaillant et populaire ministre, qui dirige l'instruction publique, veuille bien rendre
aux Écoles supéricures ct aux Wacultés mixtes leurs an-
ciennes circonscriptions, en rapportant l'arrêté de son prédé-
cesseur en date du 22 juillet 1877, et décider qu’à l'avenir
la collation des grades dans les Écoles préparatoires s'effectucra par des jurys entièrement composés de professeurs nommés et choisis par lui au sein des Écoles supérieures de
pharmacie ou des Facultés mixtes.
Du nombre des diplômes sortis cette année de notre École,
je passe à la qualité, qui permet d'apprécier la valeur relative
des différentes classes de pharmaciens.
Les deux diplômes supérieurs de pharmaciens de 1" classe,
ont été obtenus avec la note Distinction par MM. Maillot et
Godfrin,
11 diplômes de pharmaciens de 1° classe ont été obtenus,
dont :
1 avec la mention Très-bien, par M. Guillin;
avec la mention Bien, par MM.
Doux,
Fournie, Tourneux ;
4 avec la mention Assez bien, par MM. Choffel, Oppermann, Moysès,
Chaux
;
3 avec la mention Médiocre, par MM. Songeux, Bidaux, Bonamy.
5 diplômes de pharmaciens
dont :
de 2° classe ont été obtenus,
1 avec la mention Ziien, par M. Schangel ;
2 avec la mention Assez bien, par MM. Jeandel et Bisch ;
2 avec la mention Médiocre, par MM. Rasquier et Gridel.
Notre École à eu l'avantage, sur toutes ses rivales, de dé-
cerner le premier, et peut-être les deux premiers diplômes
supérieurs de pharmaciens de 1° classe, en la personne de
M. Maillot et de M. Godfrin.
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
155
Cette expression, diplôme supérieur, pourrait n'être pas
bien comprise par nos nouveaux collègues du Conseil académique, je crois done devoir à leur intention emprunter
à mon rapport de novembre 1878 l'explication de la valeur
de ce grade universitaire, qui date du décret ministériel du
12 juitlet 1878; valeur difficile à soupçonner sous cette
appellation particulière, que l’on ne voit figurer nulle part
dans l’enseignement supérieur, mais que l’on rencontre dans
l'enseignement primaire pour établir une distinction entre
les brevets qui confèrent le droit d'enseigner.
Le décret, dont je viens de citer la date, a décidé une
4 année d'études et indiqué la nature des épreuves qu’auront à subir les pharmaciens de 1" classe, pour obtenir
un diplôme supérieur, à l'aide duquel ils pourront être nommés, concurremment avec ceux qui sont docteurs ès sciences
physiques ou naturelles, aux emplois de professeurs ou
d'agrégés dans les Écoles supérieures de pharmacie, ou aux
emplois de professeurs ou d’agrégés des sciences pharmaceu-
tiques dans les Facultés mixtes.
Un arrêté du 31 juillet 1878 réglementa l'examen qu'il
appelle de validation de la 4° année d’études, examen divisé
en épreuves écrites, en épreuves pratiques et en épreuves
orales.
En ce qui concerne, par exemple, le candidat des sciences
physico-chimiques, les sujets des deux premières épreuves,
est-il dit dans l'arrêté, seront choisis parmi ceux indiqués
dans le programme de la licence ès sciences physiques. Il
en sera de même pour le candidat des sciences naturelles,
sauf une partic de la 3° épreuve pratique, qui est dirigée dans
le sens de la pharmacie.
Quant à l'épreuve orale, elle portera, au choix du candidat, ou sur les questions de physique et de chimie, ou sur
les questions de botanique et de zoologie, indiquées dans les
programmes pour la licence ès sciences.
Si le programme des connaissances exigées pour notre
156
examen
SÉANCE
DE RENTRÉE.
dit de validation de la 4° année, Messieurs, n’a pas
toute l’ampleur de celui de la licence ès sciences,
je viens de
montrer, par les termes mêmes de l'arrêté ministériel, qu'il
doit en avoir la hauteur. On a donc créé par le fait une
licence ès sciences spéciale, pharmaceutique sans aucun doute,
mais on n'a pas cru devoir y attacher un titre quelconque. Je
le regrette sincèrement, car le titre de licencié n'appartient
pas exclusivement à telle ou telle Faculté, et puisqu'il y a
des licenciés en droit, je ne vois pas pourquoi il n’y aurait
pas des licenciés en médecine, des licenciés en pharmacie.
L'aspirant au diplôme supérieur devra, en outre, soutenir
une thèse sur un sujet de son choix et présentant des faits
nouveaux, sortis de ses recherches personnelles. Le décret et
l'arrêté ministériel laissent la liberté du choix d’un sujet et
ne prescrivent rien de spécial ; toutefois, il est bien évident
que, si jusqu'à ce jour nous n'avons admis à soutenance pour
le grade de pharmacien de 1" classe que des thèses présentant des faits nouveaux, nous ne saurions baisser nos exigences pour un grade plus élevé; nous nous eflorcerons, au
contraire, de les amener à un niveau qui approche ct, autant
que possible, se confonde avec celui des thèses pour le doctorat ès sciences.
Il n'est pas inutile de faire remarquer que les pharmaciens
de 1" classe, pourvus d’un diplôme de licencié ès sciences
physiques ou naturelles, sont dispensés de cette 4° année
d'études, et admis à soutenir immédiatement la thèse,
Ce diplôme, de nouvelle appellation diplôme supérieur, ne
séloignera pas extrêmement, nous l'avons vu, comme hauteur d’exigences, du doctorat ès sciences, sans s’y confondre,
et soutiendra certainement la comparaison avec le doctorat
en médecine, Nous avouons ne pas comprendre pourquoi à
des exigences sensiblement égales correspond un titre ou
grade si différent. Aussi, je ne puis que répéter le vœu que
J'exprimai en 1878, c'est que ce titre soit prochainement
tranformé en celui de docteur en pharmacie, qui ne saurait,
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
157
vu les garanties de savoir dont il est entouré, blesser aucun
des docteurs d’un autre ordre. Ce vœu, nous continuons à en
avoir la conviction la plus absolue, ne peut qu'être bien
accueilli par le Ministre de l'instruction publique d’un pays
démocratique comme le nôtre, d’un pays ouvert à toutes les
applications légitimes du principe d'égalité.
MM. Maillot et Godfrin ont donc obtenu les deux premiers
diplômes supérieurs, après une soutenance qui leur a valu la
note distinction. Je n’abuserai pas des moments du Conseil
en faisant l'analyse de ces thèses. Il me suffira de dire que
ces travaux étaient riches de faits personnels, qu’ils ont été
remarqués, que M. Chatin, membre de l’Institut et directeur
de l’École supérieure de pharmacie de Paris, a adressé des
éloges à chacun des auteurs, éloges bien précieux puisqu'ils
partaient d’une des plus hautes notabilités de la science, ct
qu’enfin notre École les a jugés tous deux dignes d’un prix
de thèse, prix dont nous avons pu disposer, grâce aux libéra-
lités du Conseil général de Meurthe-et-Moselle et des Conseils municipaux de Nancy et de Lunéville.
Le concours pour les prix universitaires à été abordé par
13 élèves :
1 en 1'* année.
+ en
2
ÿ en 8°
Dans chacune
—
—
des trois années, les épreuves écrites, pra-
tiques et orales ont été satisfaisantes; aussi Le jury a-t-il pu
proposer de décerner trois prix et une mention honorable.
Nous avons accordé, comme l’an dernier, des récompenses,
aux meilleurs élèves des travaux pratiques, conformément
aux disposions des articles 2 et 8 des décrets du 14 juillet
1875 et du 12 juillet 1878. L'École'a continué à prendre
pour base de ses décisions les notes des travaux pratiques de
l'année, portant sur l’assiduité et le travail, ainsi que le
résultat des épreuves pratiques du concours pour les prix
universitaires qui détermine le classement définitif.
158
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
L'assemblée des professeurs ayant maintenu qu’en principe
il ne devait pas y avoir cumul entre Îles prix universitaires
et les récompenses des travaux pratiques, en 1" année il n’y
a pas eu lieu de récompenser, attendu que, par une défaillance
incompréhensible, il ne s’est présenté au concours qu’un seul
candidat, qui à été reconnu digne de devenir lauréat, et par
cela même avait perdu la possibilité de recevoir cet ordre de
récompenses. En 2° année, une médaille d'argent et une médaille de bronze ont été données aux deux étudiants qui, après
le lauréat, s'étaient plus particulièrement distinguës pour les
manipulations chimiques et pharmaceutiques ; et en 3‘ année,
deux médailles d'argent ont été attribuées, l'une pour l’ana-
lyse chimique et la toxicologic, l’autre pour la micrographie.
L'institution des bourses d'étudiants en pharmacie de
1° classe est aussi chaque année l’occasion d’un concours.
Quatre élèves qui remplissaient les conditions exigées par
les règlements, ont pris part à cette lutte, qui a eu licu le
26 juillet. Par arrêté du 30 août, M. le Ministre a accordé
une bourse à chacun de ces candidats, dont trois, peut-être
les quatre, poursuivront leurs études en vue du professorat.
Ils suivront l'exemple de M. Maillot, qui lui aussi avait été
pourvu d'une bourse d’études ct a été attaché à notre École,
dès le 1° juin, en qualité de maître de conférences d'histoire
naturelle.
À part cette nouvelle et excellente recrue, notre personnel
enseignant est resté le même. Chacun de nous, comme par
le passé, a rempli son devoir de professeur avec le plus grand
zèle, et s'est en outre cfforcé de produire le plus possible et
de mettre au jour ses travaux particuliers. M. Schlagdenhauf-
fen a fait davantage, puisqu'à côté de ses recherches il a
trouvé le temps de traduire et de publier le Traité de chimie
physiologique de Gorup-Besanez, le célèbre professeur de
l’Université d'Erlangen, en 2 in-octavo de 1,550 pages. La
dernière partie du second volume, le tiers environ, appartient
entièrement à Schlagdenhauffen, qui, sous le titre de Notes
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
129
et Additions, a voulu mettre au courant de la science cet important traité, qui, en Allemagne, en est à sa d' édition,
Notre collègue, auteur déjà de la traduction annotée du
Traité d'analyse chimique appliquée à la physiologie et à la
pathologie de Hoppe-Seyler, vient donc de rendre un nouveau service aux hommes d'études français, en leur faisant
connaître l’œuvre d’un autre maître de la science allemande.
Notre professeur d'histoire naturelle, M. Bleicher, a eu la
bonne pensée d'ajouter, pendant le semestre d'été, à ses herborisations du jeudi et sa direction des travaux de micrographie du vendredi, ses excursions à la fois géologiques et bo-
taniques du dimanche, auxquelles sont conviés nos étudiants
ainsi que les personnes qui se livrent en amateurs au culte
des sciences naturelles. Ces excursions ont été très-suivies,
c'est dire qu’elles ont obtenu un grand succès.
Si les efforts de tous ont fait traverser avec honneur cette
première phase d'existence à Nancy de notre École supérieure de pharmacie cet continué sa réputation, nous pouvons
bien augurer de la nouvelle vie qui l'attend, aujourd’hui
qu'elle est parvenue, laborieusement sans doute, mais fort
heureusement, à compléter son organisation pratique.
Qu'il me soit permis à cette occasion de rappeler ses pre-
miers temps, si modestes, passés à l'ombre de la Faculté de
médecine, à laquelle on avait cru devoir l’annexer provisoi-
rement, sans qu'il nous ait jamais été donné de savoir en vertu
de quelle nécessité. Cette existence mal définie, désavanta-
geuse àtout point de vuc par ce fait même,a pris fin en janvier
1876 par la nomination de M. Oberlin en qualité de directeur.
L’autonomie nous était rendue, et avec elle le droit de
faire entendre directement nos doléances, de démontrer l'exiguïté des iocaux qui nous avaient été attribués ct l’impossibilité matériclle et absolue de donner à nos étudiants la
somme des travaux pratiques qui leur revenait de par les
règlements universitaires, et que leur donnait l'École de
pharmacie de Paris.
160
SÉANCE
DE RENTRÉE.
La tâche était difficile, ingrate, car on était encore trop
enclin à croire que tout était pour le mieux dans l’une ou
l'autre de nos académies. J'ai dû me faire écouter d'abord,
qu’on me pardonne de le dire, mais on aime à conter ses
traverses quand on est arrivé au port; me faire comprendre
ensuite, et de négociations en négociations, avec l'appui du
Recteur, j'ai pu faire adopter le plan de notre agrandisscment. Ce n’est pas tout en pareil cas, Messieurs, que d’avoir
à la tête d'une académie un Recteur bienveillant et prêt à
soutenir les intérêts de l’enseignement supérieur, il faut en
outre un milieu favorable, et un régime qui ait la volonté de
scconder le développement normal de l’instruction publique.
Or, où trouver un milieu plus favorable que Naney, la ville
intelligente, généreuse et libérale par excellence, et un gouvernement mieux disposé à marcher largement dans la voic du
progrès que celui d’une république démocratique ?
Dans un rapport précédent j'ai déjà exprimé la profonde
reconnaissance que nous devons à la ville de Nancy et au
Ministre de linstruction publique, qui ont élevé un édifice
pour les travaux pratiques de nos étudiants. Aujourd'hui que
nous entrons On possession, que demain il sera livré à nos
travailleurs, il nous reste à acquitter un nouveau tribut de
reconnaissance envers M. Jules Ferry, notre aimé Ministre,
qui a si libéralement accordé, en une seule annuité, les cent
mille francs nécessaires à l'aménagement intérieur des constructions faites au profit de la Faculté des sciences et de
l’École supérieure de pharmacie.
Tout ce qui a trait à l'accroissement des ressources de l’enseignement mérite votre attention,
je vous invite donc, Messieurs, à nous faire l'honneur de visiter notre nouvelle École
pratique. Vous verrez une installation qui pourrait servir de
modèle à d’autres centres universitaires. Rien n’a été épargné
pour rendre le travail facile : la lumière abonde, et chaque
étudiant trouve, à portée de la main, l'eau indispensable pour
ses manipulations, des trompes pour filtrations rapides dans
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE,
161
le vide, enfin le gaz qui s’est presque entièrement substitué
au charbon pour le chauffage des appareils.
Rien n'a été négligé au point de vue si important de la
salubrité, les cheminées d’appel ont été multipliées dans les
laboratoires de chimie et d'analyse, et des âtres d'une construction spéciale, vitrés sur trois faces, permettent d'isoler
tout appareil d'où pourraient se dégager des vapeurs malsaines
et incommodes, ct de se livrer, par conséquent, sans danger
aux expériences même les plus redoutables, à la préparation
des poisons les plus violents.
Sans parler des laboratoires particuliers de professeurs,
qui nous faisaient défaut précédemment, au rez-de-chaussée
trois vastes laboratoires sont inis à la disposition des étudiants
de chacune des trois années d’études, pour leurs manipula.
tions chimiques et pharmaceutiques, tandis qu'au premier
étage, dans trois autres laboratoires, mais d'attribution différente, les uns seront exercés aux manipulations de physique
appliquée à la pharmacie, à la micrographie ct à ses diverses
applications, et enfin aux travaux les plus délicats de l’analyse chimique et de la toxicologie.
1l est bien certain que l'étudiant qui aura fait ses études à
l'École de pharmacie de Naney, ct profité de toutes les res-
sources de travail dont celle dispose, cn sortira pharmacien plus
instruit que par le passé. Il saura micux reconnaître le degré
de pureté des matières premières ou des produits fabriqués
qui entrent dans son officine. [Il sera, dans une ville dépour-
vue d’une académie, le chimiste naturel auquel s’adressera le
médecin dans certains cas pathologiques, le public pour
l'analyse des caux, des vins, des denrées alimentaires, Pagriculteur pour l’aralyse des terres et des engrais, ete., cte.;
enfin les tribunaux recourront à son savoir pour mille expertises. En d’autres termes, nous sommes plus en mesure que
jamais de répondre à ce que le Ministre de l'instruction publique attend de nous, ct de former des hommes vraiment
utiles à la société.
,
ACULTÉS.
14
PUBLICATIONS
MEMBRES
DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE
PENDANT
PUBLICATION
L'ANNÉE
DE
M.
SCOLAIRE
LE
DE PHARMACIE
1879-1880
PROFESSEUR
JACQUEMIN
1579-1880
Analyse des trois sources d'eaux minérales de Bussang {Nosges) [Revue
d'hydrotogie du docteur Robert; Académie de médecine;,
PUBLICATION
DE
M.
LE
D'
OBERLIN
1579-1850.
Recherches sur la localisation du tania dans Les végétaux [en collaboration avec M. le professeur Schlagdenhauffen] (Société de pharmacie de
Meurthe-et-Moselle, octobre 1S50).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
SCHLAGDENHAUFTEN
1879-1580.
1° Sur L'Acide phosphatique {Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine,
janvier 1880).
20 Sur la Séparation de l'acide phosphorique et des Lerres alcalines
en collaboration avec M, L. Schmitt] (mème Journal, 5 février 150).
3° Sur la Présence des phosphates dans l'acétate de sodium (Union
pharmaceutique, décembre 1879).
49 Sur de Sulfure de mercure (Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine,
mai
1880}.
5° Recherches sur le suc de mancentllier [en collaboration avec M. le
professeur Heckel] (Bulletin de la Socicté de pharmacie des Bouches-duRbône, juin et juillet 1880).
6° Recherches sur la localisation du lanin dans tes régétaux [en col-
ÉCOLE
SGPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
163
laboration avec M. le professeur Oberlin] (Société de pharmacie de Nancy,
octobre 1880.
19 Traduction de la Chimie physiologique de Gorup-Besanez {2 vol.
Paris, Dunod, éditeur).
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D'
BLEICHER
1879-1680.
1° Matériaux pour une étude préhistorique de l'Alsace [en collaboration
avec M. Faudel] {2° partie, 105 pages, avec 5 plauches. Golmar, imp. Decker).
29 Recherches sur Les terrains antérieurs au jurassique de la province
d'Oran, avec à coupes de terrain et 4 coupes Mmicroscopiques de roches
{séance de la Société géologique,
39 Communication
5 avril
sur da géologie
1880,
du Maroc {réunion des Sociétés savantes,
Nature,
n° du
?9 mai
sous presse).
du lerrain guaternaire
d'Algérie
st
1S80 ; résumé dans le journal &
1880).
4° Essai de géologie comparée du terrain quatcrnaire d'Algérie, du Maroc, de l'Italie centrale,
Nancy]
(Mémoire
de l Alsace-Lorruine,
adressé
au
Congrès
pour
de lu Lorraine [environs de
l'avancement
des
sciences;
session Reims, août 18804.
a° Une Nouvelle Application du microscope à l'archéologie préhistorique lid. id.).
6° Communication sur les applications du microscope polarisant, à
plaque tournante divisée, à l'étude des coupes microscopiques de roches,
avec démonstration pratique {Sociêté des sciecuces de Nancy, séance du
4 août 1880).
PUBLICATION
DE
M.
LE
PROYESSEUR
DESCAMPS
1879-1880.
Préparation nouvelle du sous-nitrale de bismuth.
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
D°
HALLER
1879-1580.
19 Essai de production
d'une phtaléine du camphre
cièté des sciences de Nancy, décembre
29 Sur Deux
dérivés
chlorobromé
(Bulletin de la So-
1879).
et
chlorocyané
du
camphre
(ibid.,
mars 1880).
39 Note
sur
un
homologue
supérieur
de
l'acide
sulfocamphorique
sur un dérivé cyanobromé du bornéol (ibid., août 1880).
et
en
2e
SIRSQTRS,
DONS
ER
IER
— ISISSR
RAPPORT
SUR
LES
CONCOURS
ENTRE
DE
FACULTÉ
DE
PENDANT
Par
M.
LES
LA
DROIT
L'ANNÉE
MAY,
ÉTUDIANTS
SCOLAIRE
Agrégé
DE
NANCY
1819-1880
à la
Faculté
MESSIEURS,
Les concours de fin d'année sont, pour nos étudiants, le
complément et comme la sanction d'études consciencieusement poursuivies. Ces travaux leur fournissent l’occasion
d'essayer leurs forces et de prouver qu’ils ont appris à juger
et à penser par eux-mêmes. Mais, ces luttes pacifiques n'ont
pas moins d'avantages pour les maîtres. Elles nous font connaître plus complétement nos élèves, nous initient plus intimement à leurs efforts ct nous permettent de donner à
leurs succès un témoignage que votre présenee, Messieurs,
rend d'autant plus précieux. C’est dans ce but que nous
venons aujourd'hui proclamer, en public, les noms des vainqueurs et faire connaître les raisons qui les ont désignés à
nos choix. Ces raisons, je vais vous les exposer rapidement,
166
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
certain que le plaisir d’être loué saura faire oublier à nos
lauréats la brièveté des éloges.
PREMIÈRE
ANNÉE.
Le sujet du concours de Droit romain était: De l’Acquisition de la possession et de ses conséquences relativement à
l'acquisition des droits (*).
Quatre concurrents sur huit sont récompensés. M. Fictta(?),
à qui revient le premier prix, nous à donné un travail complet, œuvre d’un esprit mûr et vigoureux, concevant le sujet
avec force ct poursuivant son développement dans les moindres détails avec une science toujours égale, toujours sûre
d'elle-même.
Le second prix est décerné à M. Berthold (*), dont la com-
position, moins savante, se distingue cependant par l’exactitude dans l'exposé et la facilité agréable du style.
Une première mention honorable revient à M. Stainville (*)
qui, malgré des défauts de méthode, a fait preuve d’une sérieuse connaissance de la matière.
L'étude présentée par M. Fourcade () contient de bonnes
parties, qui nous ont décidés à la récompenser par une seconde mention honorable.
En Droit civil français, les concurrents avaient à traiter:
De l'Acquisition des fruits par le possesseur de bonne foi (°).
{1} Commission
: MM.
Denors, président;
{2) Devises : Amphora cœpit
Garnier,
May,
rapporteur.
Institui; Currente rota, cur ureeus exit?
La dernière chose que l’on trouve en faisant un ouvrage est de
savoir celle qu’il faut mettre Ki première.
{3} Devises: Utinarn.
H n'y a qu'une puissance, la conscience au service de la justice,
et il n'y a qu'une gloire, le génie au service de la vérité.
{4i Devises : Audaces fortunu juvat.
L'union fait la force.
(5) Devises: Ama nesciri.
Nous n’acquérons par nos travaux que le droit de travailler
davantage.
fé, Commission : MM. Bisgr, président; Paul Lowsarp, Cuavecrix, rapporteur.
FACULTÉ
DE
DROIT.
107
Sur huit compositions qui lui ont été soumises, la Faculté
en a conservé cinq. Les deux lauréats du premier concours
sortent de nouveau vainqueurs de la lutte et conquièrent,
dans le même ordre, les premières places. M. Fietta (‘}, grâce
à des qualités de forme qui font valoir une ctude approfondie
et intelligente du sujet, l'emporte sur M. Berthold (*), moins
brillant que son rival, mais tout aussi exact et non moins judicieux.
À leur suite, nous retrouvons encore deux noms déjà pro-
clamés: MM. Fourcade (*) et Stainville (*), qui obtiennent
une première mention honorable ex œyuo pour des travaux
que des mérites différents recommandaient à notre attention.
Enfin, une seconde mention honorable est décernée à
M. Pellier (°), qui n’a pas su donner assez d’ampleur à l'exposé qu’il a soumis à notre appréciation.
SECONDE
ANNÉE.
Les étudiants avaient à traiter, en Droit civil français, la
question : De l'Effet déclaratif du partage (°).
Sept dissertations ont été remises, dont quatre méritent
des récompenses.
Celle qui remporte le premier prix est l’œuvre de
M. Georgel ("). L'auteur n’y a rien négligé d’essentiel, et
{1j Devises: Facilius intolligi quam explanari potest.
|
À chaque jour suffit sa peine.
{21 Devises : Pater est quisque suæ fortunæ.
À chacun selon ses œuvres.
13) Devises: OÔ navis, referent in mare te novi
Fluctus.
Ajoutez quelquefois et souvent effacez.
4) Devises : Potius mori quain fœdari.
Travaillez, prenez de la peine,
C’est le fonds qui manque le moins.
(5) Devises : Minimas rerum discordia turbal,
La vérité est le soleil des intelligences.
{6) Commission : MM. BLoxpez, président; Paul Lousarp, GarDerr, rapporteur
(7) Devises : Vilam
impenderc
Heureux
vero.
le toit caché
dans l'ombre,
et vert de mousse.
168
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
son style, toujours sobre, est néanmoins d'une allure vive
et élégante.
M. Claude (*) a présenté un travail qui, s’il n’était déparé
par une omission Capitale, aurait disputé au précédent la pre-
micre place. Des vues personnelles, exprimées en un langage
ferme
ct net, ont assuré, à sa composition,
le second prix.
Non loin de lui, plus complet même, M. Gény (?) n’a pas
su communiquer à son style le mouvement et donner à sa
pensée le relief qui trahissent la personnalité de l'écrivain.
Ces défauts sont fort heureusement rachetés par une connaissance tellement complète du sujet que la Faculté décerne
à M. Gény une première mention très-honorable.
Au dernier rang, se place M. Baur (*), dont les efforts ont
paru dignes d'être encouragés par une deuxième mention
honorable.
En Procédure civile, quatre compositions ont été conservées sur sept remises à la Faculté. Le sujet du concours
était : la Théorie des dépens et notions sur l'assistance judiciaire (*).
Le travail présenté par M. Gauckler (*) mérite la pre-
mière place, Il dénote chez son auteur une intelligence du
droit et un talent d'exposition remarquable. Quelques légères
erreurs y sont rachetées par la forte conception de l’ensemble,
l'ampleur et la clarté des développements.
M. Gény (°) qui, cette fois, remporte
{1} Devises
: Plus
cogitare
quam
le second prix, n’a
dicere.
Quand on n'a pas ce que l’on aime,
Il faut aimer ce que l’on a.
f2) Derises: Amittit merito proprium
L'union fait la force.
qui alienum
appetit.
{31 Devises : Audaces fortuna juvat.
Qui s'y frotte s’y pique.
{tr Commission
: MM. A.
Garprir..
Lownann.
président;
Cuavecrix,
{5} Devises : Desinit in piscem.
Ce que veux, Dieu ne veut.
161 Perses : Donec cris felix mulfos numerahis amicos.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
rapporteur
FACULTÉ
DE
DROIT.
169
négligé aucun détail, ni reculé devant aucune difficulté.
Mais le raisonnement ne se présente pas toujours avec une
netteté suffisamment scientifique, et l'expression manque de
fermeté.
Malgré des lacunes assez considérables, la composition de
M. Claude () n'en a pas moins été jugée digne d’une première mentiou très-honorable. C'est une œuvre sérieuse, où
se rencontrent des parties excellentes.
Un essai original ct assez heureux de synthèse, que
M. Georgel (?) n'a pas su cependant poursuivre dans ses
développements, lui vaut une seconde mention.
TROISIÈME
ANNÉE.
Le concours de Droit romain portait, en troisième année,
sur la théorie des contrats innommés (°).
Les trois compositions remises à la Faculté méritent, à des
degrés inégaux, d'être récompensées.
En première ligne, vient M. Chesney (*) qui, seul, a épuisé
le sujet dans ses détails juridiques, son développement historique ct ses applications diverses.
M. Nachbaur (*), qui se place au second rang, a laissé
dans l'ombre la partie historique, mais l'exposé théorique
a été jugé excellent et digne du second prix.
Bien qu'ayant une connaissance assez précise de la matière, M. Baradez (°) n’est pas entré dans les développements
{1} Devises : Memento
Aide-toi,
(2) Devises: Sammum
Travailler
{3i Commission : MM.
14)
Devises
: Arma
et spera.
lo Giel t'aidera.
jus summa injuria.
et encore travailler.
Leperux, président; Dunois,
virumque
cano,
Trojr
qui
primus
May, rapporteur.
ab oris.
Viens d’un regard heureux animer mon projet,
Et garde-toi de rire en ce grave sujet.
{5) Devises : Jus omnium scientia rerum.
Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire.
(6) Devises : Felix qui potuit rerum cognoscerc cansas.
Heureux l’homme des champs s'il conuait son bonheur.
*
170
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
nécessaires et n’a pu obtenir que la première mention honorable.
En Droit civil français, les concurrents avaient à traiter
la question suivante : Jusqu'à quelle époque les inscriptions
priviléges et hypothèques peuvent-elles être utilement prises (*)?
Nous espérions que ce sujet serait, à raison de sa généralité et de son caractère pratique, de nature à inspirer les
concurrents. Notre attente a été déçue. Sur trois dissertations, une seule a été conservée et encore ne peut-elle pas
prétendre au premier prix.
M. Nachbaur (*), qui en est l’auteur, a seul compris le
sujet. Le second prix, qui lui est décerné, est la récompense
d’un travail où de légères erreurs et plusicurs omissions
viennent malheureusement déparer un exposé lumineux et
méthodique.
CONCOURS
DE
DOCTORAT.
Pas plus que mes prédécesseurs, je n'aurai l’heureuse fortune de pouvoir proclamer les résultats du concours pour la
médaille d’or. La question proposée était : De la Simulation
et de l’interposition de personnes dans les obligations civiles et
commerciales et dans les actes de disposition à titre gratuit.
Aucun de nos docteurs ou de nos aspirants au Doctorat ne
s’est laissé séduire par la richesse et par l'actualité du sujet.
Malgré cette abstention, nous osons encore espérer qu'il
se trouvera quelque jour un travailleur de bonne volonté
pour aspirer à une récompense dont la rareté doublerait le
prix.
Messieurs les Etudiants,
Les appréciations que nous ont suggérées les travaux de
plusieurs de vos condisciples témoignent, par leur franchise,
{15 Commission : MM, Frécrois, président; Bixer, Ganxier, rapporteur.
ï2) Devises: Scire leges non hoc est vYerba carum tenere, sed vim ac potestatem.
France, 6 belle
Que
les dieux
contrée,
6 terre
complaisants
généreuse,
formaient
pour
être heureuse.
FACULTÉ
DE
DROIT.
de l'intérêt que vous savez nous inspirer et
Icquel nous continuons à suivre la direction
juridiques. Vous allez les reprendre avec une
persévérance qui ne se démentiront pas. Les
171
du soin avec
de vos études
ardeur et une
succès de vos
devanciers vous commandent de suivre la voie qu'ils vous
ont tracée et de ne point dégénérer de leur mérite.
L'Université, d'ailleurs, vous dispense aujourd’hui les
moyens de conquérir la science avec une générosité qui
vous impose de nouveaux devoirs et de plus grands efforts.
Ses méthodes devenues plus scientifiques, ses vieilles
traditions libérales rajeunics au souffle des idées modernes,
sauront vous inspirer, ct, faisant de vous des esprits mûrs,
indépendants et fermes, vous permettront de rendre à la
France nouvelle tout ce qu'elle vous aura donné.
DISTRIBUTION
FACULTÉ
DE
DES
PRIX
DROIT
M. MAY, agrégé, chargé de cours à la Faculté de Droit, a donné
lecture de la liste des concurrents qui ont obtenu des prix et des
mentions honorables, conformément au procès-verbal ci-après :
Extrait
du procès-verbal
de la séance
du 7 août
4880.
« Il a été procédé à l'ouverture des enveloppes cachetées dans
< lesquelles étaient renfermés les bulletins indiquant les noms des
« concurrents.
« D'après
le rapprochement
fait entre
les devises portées sur les
« dissertations jugées dignes de récompenses
ct les mêmes
devises
« portées sur les enveloppes, les prix et les mentions honorables ont
« été décernés dans l’ordre suivant » :
PRIX DONNÉS
CONCOURS
DE
PAR L'ÉTAT.
TROISIÈME
ANNÉE.
Droit romain.
1% Prix (Médaille d'argent). M. CHESNEY (Ferdinand), né à Nancy
(Meurthe), le 7 avril 1858.
2° Prix (Médaille de bronze). M. NACHBAUR (Paul-Alphonse-Eugène}, né à Colmar (IHaut-Rhin), le
14 avril 1860.
MENTION HONORABLE......,. M. BARADEZ
(Ferdinand - Marie Louis), né à Naucy (Meurthe), le 24
janvier 1858.
Droit français.
2° Prix (Médaille de brouze). M. NACHBAUR (Paul-Alphonse-Eugène), né à Colmar (Haut-Rhin), le
14 avril 1860
=
174
,
SÉANCE
PRIX
DE
DONNÉS
PAR
LES
MEURTHE-ET-MOSELLE,
CONCOURS
.
RENTRÉE.
DE
CONSEILS
DE
DE
LA
MEUSE
SECONDE
Code
GÉNÉRAUX
ET
DES
VOSGES.
ANNÉE.
civil.
1° Prix (Médaille d'argent). M. GEORGEL (Paul-Louis-Maric-Stanislas), né à Nancy (Meurthe), le 16
mai 1859.
2° Prix (Médaille de bronze). M. CLAUDE (Charles-Marie-Jules), né
à Charmes-sur-Moselle (Vosges), le
9 juillet 1861.
Menrion rRès-nonoRABzE. ...M. GÉNY
(François),
né à Baccarat
(Meurthe), le 17 décembre
1861.
MExTIoN nonorABre, ..,.., M. BAUR (Maric-Louis), né à Marmoutier (Bas-Rhin),le 25 septembre 1860.
Procédure
civile.
1° Prix (Médaille d'argent). M. GAUCKLER (Philippe-Édouard), né
à Wissembourg (Bas-Rhin), le 26
2° Prix (Médaille de bronze). M.
juin 1858.
GÉNY
(François),
né à Baccarat
(Meurthe), le 17 décembre
MenTion
rRès-monoraBte...
M. CLAUDE
à
Mevrion
1861.
(Charles-Marie-Jules),
Charmes-sur-Moselle
(Vosges),
né
le
9 juillet 1861,
HoxoRaBLe....... M. GEORGEL (Paul-Louis-Alarie-Stanislas), ué à Nancy (Meurthe), le 16
mai 1859.
CONCOURS
DE PREMIÈRE
ANNÉE.
Droit romain.
1° Prix (Médaille d'argent). M. FIETTA (Marie-Dieudonné-PierrePaul), né à Strasbourg (Bas-Rhin),
le 19 octobre 1859.
2° Prix (Médaille de bronze), M. BERTIHOLD (Jules-Henri-Xavicr),
né à Dambelin (Doubs), le 6 mai 1861.
DISTRIBUTION
1' MexTion nonoRABLE....
M.
DES
175
STAINVILLE
donné},
2e Mention uonoragsr.....
PRIX.
né
(Ifcnri-Louis-Dieu-
à Saint-Nicolas-du-Port
(Meurthe), le 25 août 1860.
M. FOURCADE (Jacques-Manuel), né
à Prades (Pyrénées-Orientales), le 5
août 1862.
Code civil.
1% Prix (Médaille d'argent). M. FIETTA (Marie-Diendonné-PierrePaul), né à Strasbourg (Bas-Rhin), le
19 octobre 1859.
2° Prix (Médaille de bronze). M. BERTHOLD
(Jules-Henri-Xavier),
né à Dambelin (Doubs),le6 mai 1861.
.M. FOURCADE
à Prades
15e MENTION
HONORARLE
(Jaeques-Manuel),
(Pyrénées-Orientales),
né
le 5
août 1862.
Ex ŒQUO. .
. ..
1M.
STAINVILLE
donné},
né
(Henri-Louis-Dieu-
à Saint-Nicolas-de-Port
(Meurthe), le 25 août 1860.
2° MExTiox
onoragze
....
M. PELLIER
(Henri-Alexandre-Érmile),
né à Paris (Seine), le 81 janvier 1859.
FACULTÉ
DE MÉDECINE
Aux termes des arrêtés de 1854, il est distribué annuellement, dans
la Faculté de médecine de Naney, quatre prix et des mentions honorables, d'après le résultat de quatre concours distincts, correspondant
à chacune des quatre années d'études.
Les
jurys
chargés
de
prononcer.
cette
année,
sur
le mérite
des
épreuves, ont décerné les récompenses
dans l’ordre suivant :
P
PREMIÈRE
Chimie,
Priz : M.
ANNÉE
Physique
et
D'ÉTUDES
Histoire
naturelle.
Lenox (Jules-Paul), né Ie 14 septembre
court (Meurthe-et-Moselle).
1861, à Juvre-
Mention honorable : M. Druaxes (Jules-Louis}, né le 17 octobre 1860,
à Pagny (Meuse)
176
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
DEUXIÈME ANNÉE
Anatomie
et
Physiologie.
Prix : M. Periretex (Louis-Eugènc), né le 6 juin 1859, à Bar-le-Due.
1 Mention honorable : M. Corrixer (Lucien), né le 10 décembre 1859,
à Metz.
2e
—
M. Ksæ»rzer (François-Victor-Louis), né le
18 janvier 1859, à Metz.
3°
M. Barsier (Charles-Henri), né le 5 décembre 1859, à Bruyères (Vosges).
TROISIÈME
ANNÉE
Médecine.
Prix: M. Hurix (Joseph),
(Meuse).
né le 17 juillet 1859, à Vaux-la-Grande
1° Mention honorable : M. Perir
(Jules),
né
le 29 juillet
1858,
à
Nancy.
2°
—
M. Mosraaxx (Lucien), né le 18 février 1860,
à Badonvillers (Meurthe).
QUATRIÈME ANNÉE
Chirurgie.
Priz: M. Sruox (Paul), né le 2 juillet 1857, à Lunéville.
Mention honorable : M. Drrour (Lucien-Adolphe), né le 10 octobre 1856,
à Saint-Lô (Manche).
PRIX
,
BENIT.
Un concours auquel ont pris part les élèves internes, a été ouvert,
à la fin de l’année scolaire, pour l'obtention du prix dit : Prix de
l'Jaternat, fondé par M. le doctenr Bénit.
Le jury chargé de prononcer sur le mérite des épreuves de ce
coucours a décerné le Prix à M. Gaxzinorrr (Jules-Léon), né le
16 février 1855, à Schlestadt (Bas-Rhin).
PRIX DE THÈSE.
Prix du Conseil général de Meurthe-et-Mnselle et des municipalités
de Nancy et de Lunéville.
La commission chargée, par la Faculté, d'apprécier la valeur des
thèses soutenues
pendant
l'annéc
scolaire
1879-1880,
a proposé
à
DISFRIBUTION
DES
PRIX.
177
M. le Ministre, d'accorder le prix de thèse à M. le D' Resy (JoscphSébastien), né le 1° février 1854, à Schirmeck (Vosges).
ScHMiITT (Marie-Xavier-Joscph}, de Strasbourg.
x
Ho
7e PRÉRROR
à
pe
OCT
à MM. les D”
ÉCOLE
Conformément
Gagxier (Léon), de Bar-le-Duc,
Rouwex (Joseph), de Lorentzen (Bas-Rhin).
Berruzier (Joseph-Alexandre), de Baccarat
(Meurthe).
LÉ RIRNNE
(Pierre-Paulin),
de
Peuvillers
(Meuse).
Marsraxp (Charles
- Ernest), de Troyon
(Meuse).
Donveaux (Paul-Marie-Jean), de CourcellesChaussy (Moselle).
BLaisiNa (Laurent), de Romelfing (Meurthe).
SUPÉRIEURE
aux dispositions du
DE
PHARMACIE
décret
du 21 avril 1869
et de
la cireulaire ministérielle du 6 juillet suivant, des prix, avec des
mentions honorables, s’il y a lieu, sont accordés annuellement, à la
suite d'un concours, dans les Écoles supérieures de pharmacie.
La commission chargée de prononecr, cette année, sur le mérite
des épreuves des candidats, a décerné les récompenses dans l'ordre
suivant:
PREMIERE
Chimie
minérale,
Physique
ANNÉE
et Histoire
naturelle.
Prix : M. Jacauenix (Marie-Ernest), né le 10 février 1851, à Strasbourg.
DEUXIÈME ANNÉE
Pharmacie
et Matière médicale.
Prix : M. Jos (Étienne-Louis), né le 11 juin 1857, à Boulay (Moselle).
Mention honorable : M. Hezo (Charles-Alfred), né le 16 juillet 1858,
à Colmar (Haut-Rhin).
178
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
TROISIÈME ANNÉE
Chimie
organique
et Toxicologie.
Prix (Médaille d'or) : M. Pauzi (Henri-Auguste), né le 4 janvier 1855,
à Flammerécourt (Haute-Marne).
L'École, après avoir réparti à titre de prix et encouragements, selon
les dispositions de l'article 8 du déeret du 12 juillet 1878, l'excédant
de recettes constaté sur le produit des rétributions pour travaux pratiques, a décerné les récompenses suivantes :
DEUXIÈME
Une médaille
d'argent
ANNÉE
avec livres, pour manipulations chimiques et
pharmaceutiques,
kirsch (Moselle).
à M. Beckenicu (Nicolas), de Neun-
Une médaille de bronze avec livres, pour manipulations chimiques et
pharmaceutiques, à M. Her
(Charles-Alfred), de Coi-
mar (Haut-Rhin).
°
TROISIÈME
Deux médailles
d'argent
avec
ANNÉE
livres : l’une
pour
la micrographie, à
M. Déruorey (Frédéric-Alphonse), de Germiny (Meurthe); l'autre pour l’analyse chimique et toxicologie, à
M.
Sovurrzer
(Aube).
(Léopold-Firmin),
de
Romilly-sur-Seine
TABLE
Pages.
Administration académique . . . , . .
Conseil académique .
poses
ses
esse
serre
Enseignenient supérieur. — Faculté de droit. . . . . . . . .
—
Faculté de médecine,
. . .
,
—
Faculté des sciences.
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. . , .
—
Faculté des lettres..
, . . .
_—
, . , ,
fcole supérieure de pharmacie,
Discours de M. Lederlin,
Doven
Discours de M, le Recteur,
,
de la Faculté
. . .
, . ,
de Droit .
. .
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il
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13
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Rapport de M, le Doyen de la Faculté de droit .
.
Publications des membres de la Facuité de droit pendant
1873-1880
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l'année scolaire
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Rapport de M. le Doyen de Ja Faeulté de médecine
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CE
Publications des membres de la Faculté de médecine pendant l'année
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laire 1879-1880.
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CR
Rapport de M. le Doven | de la Faculté des sciences.
Appendice.
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181
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Lapport de M, le Doven de la Faculté des lettres
seau
Rapport sur le concours
les élèves de
des lettres deNancy,
littéraire institué entre
114
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la
123
Faculté
1880.
Rapport de M. le Directeur de l'École supérieure de pharmacie au Conseil
académique , , 4...
Publications des membres de
44.4
es
ess
es
l'École supérieure de pharmacie
l'année scolaire 1879-1880,
ses
oo
pendant
.
Rapport sur les concours entre les étudiants
de la Faculté de droit de Nancy
pendant l'année scolaire 1879-1880, par M. Mar, agrégé à la Faculté,
Distribution des prix, —
f'aculté de droit.
,
, .
, ,
. .
4 , .
—
Faculté de médecine
—
École supérieure de pharmacie,
Naucy,
.
imp. Berger-Levrault et C',
, .
.
. . , ..
. . . . . . . .
, , . . . . ..
Fichiers
seance_rentree_1880_complet.pdf, application/pdf, 7,30 Mo,
Classe
Document
Université De France / Académie de Nancy. (1880). Comptes Rendus des Travaux des Facultés et de l'École Supérieure de pharmacie et Rapports sur les concours. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/8496, accès le 19 mai 2022