Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
1874
; Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Discours Officiel
;
Document
;
partie, publication en série imprimée
; sr1874
;
par : Université De France / Académie de Nancy
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Identifiant (dcterms:identifier)
sr1874
Créateur (dcterms:creator)
Université De France / Académie de Nancy
Titre (dcterms:title)
Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874
Sujet (dcterms:subject)
Discours Officiel
Editeur (dcterms:publisher)
Imprimerie de Berger-Levrault et Cie. 11, Rue Jean-Lamour, 11
Direction de la Documentation et de l’Édition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date (dcterms:date)
1874
Droits (dcterms:rights)
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Type (dcterms:type)
partie
publication en série imprimée
Date de publication (dcterms:issued)
1875
Format (dcterms:format)
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Langue (dcterms:language)
fr
extracted text (extracttext:extracted_text)
RENTRÉE
SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
UNIVERSITÉ DE FRANCE. — ACADÉMIE DE NANCY
RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
NANCY
17 Novembre
1874
NANCY
IMPRIMERIE
DE
BERGER-LEVRAULT
11, RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
ET
Ci
ACADÉMIE
DE NANCY
ADMINISTRATION
ACADÉMIQUE
æecteur de l'Académie : M. JACQUINET OK, I #3.
|
MM. DUNOYER CX, 14,
Rccteurs honoraires, . .
MAGGIOLO 3, LE.
MM. ROUSSELOT, 14, à Nancy.
Inspecteurs de l’Académie
MAUCOURT 3%,I &, à Bar-leDuc.
L
LAURENT, L&, à Épinal.
Secrétaire de l'Académie : M. BÉCOURT,, I &.
FACULTÉS
1
|
2
ACADÉMIE
: CONSEIL
DE
NANCY,
ACADÉMIQUE.
M. le Recteur JACQUINET OK, 1%.
M. LECLERC
O k, I, premier président de la Cour d'appel.
M. le marquis de CHAMBON O 3%, L EF, préfet de Meurthe-et-Moselle.
MS FOULON
3%, évêque de Naney et de T'oul,
Mer HACQUART
O %, évêque de Verdun.
M. DUFRESNE
2%, procureur général près la Cour d'appel.
M. le comte de LAMBEL,
membre du Conseil général de Meurthe-
et-Moselle,
M. l'abbé JAMBOIS 3%, premier vicaire général du diocèse de Nancy.
M. ROUSSELOT, I 4, inspecteur d'Académie à Nancy.
M. MAUCOURT
3%, L£, inspecteur d'Académie à Bar-le-Due.
M. l'abbé LAURENT, I a, inspecteur d’Académic à Épinal.
M. JALABERT 3%, I&, doyen de la Faculté de Droit.
M. STOLTZ OX, L4, doyen de la Faculté de Médecine.
M. CHAUTARD,
M. BENOIT
I&, doyen de la Faculté des Sciences.
3%, L£, doyen de la Faculté des Lettres,
M. BÉCOURT,
15, secrétaire de l'Académie, secrétaire du Conscil.
ACADÉMIE
DE
NANCY.
ENSEIGNEMENT
FACULTÉ
3
SUPÉRIEUR
DE
DROIT
MM. JALABERT %, L&, Doyen, Professeur
de Code civil (1°° chaire),
et Chargé du cours d'Histoire de Droit romain et de
français.
Droit
|
LEDERLIN, À £, Professeur de Droit romain
(2° chaire)
et
autorisé à faire le cours de Pandectes.
LOMBARD,
A, Professeur de Droit commercial et Chargé
du cours de Droit des gens,
VAUGEOIS,
I,
Professeur de
|
Code
civi
(8°
chaire),
et
Chargé du cours de Droit français étudié dans sès origines
féodales et coutumières.
LIÉGEOIS, AËF, Professeur de Droit
administratif et Chargé
du cours d'Économie politique.
DUBOIS, A €, Professeur de Droit romain (1 chaire), Chargé
du
cours de Droit
civil approfondi dans ses rapports
avec
l'Enregistrement,
CHOBERT,
Agrégé, Chargé du cours de Code civil (2° chaire).
VILLEY, Agrégé , Chargé du cours
de Droit criminel,
BLONDEL, Agrégé, Chargé du cours de Pandectes, autorisé à
faire le cours de Droit romain (2° chaire).
BINET, Agrégé, Chargé du cours de Procédure civile.
ORTLIEB, Agrégé.
LOMBARD (P.), Agrégé.
LACHASSE, Docteur en Droit, Secrétaire agent-comptable.
à
ÀÂCADÉMIE
DÉ
NANCY.
: FACULTÉ DE MÉDECINE
Doyen: M. STOLTZ O %, IEF, ancien doyen de la Facuité de
|
. médecine de Strasbourg.
Doyens honoraires.
|
MM. R. COZE O %, I 5.
.
EHRMANN
Professeurs honoraîres |
Ok,
IE.
MM. SÉDILLOT C3, 18.
CAILLIOT 3%, LE.
MM. STOLTZ O 3%, LE, Professeur de Clinique obstétricale et gyné|
cologique; M. ROUSSEL
%, I, professeur adjoint.
RAMEAUX
3, I, Professeur de Physique et d'Hygiène,
TOURDES
#, I,
Professeur de Médecine légale.
. RIGAUD %, T4, Professeur de Clinique externe.
MICHEL
COZE
%, LE5, Professeur de Médecine opératoire.
3%, IEF, Professeur
de Matière médicale et de Théra-
peutique; M. GRANDJEAN
%#, À &ÿ, Professeur adjoint,
HIRTZ 3%, LE, Professeur de Clinique interne,
|
BACH, I £5, Professeur de Pathologie externe; M. BÉCHET, I: ;
Profess eur adjoint.
MOREL,
A,
Professeur d’Anatomie générale,
topographique; M. LALLEMENT,
descriptive et
Professeur adjoint,
SIMONIN 3%, IEÿ, Professeur de Clinique externe.
BLONDLOT
#
14,
Professeur de Chimie médicale et de Toxi-
cologie ; M. RITTER,
A £5, Professeur adjoint.
|
V. PARISOT
%X, TE, Professeur de Clinique interne.
HERRGOTT
:K, À &, Professeur d’Aceouchements
et de Mala-
dies des enfants; M, E. PARISOT, À £ÿ, Professeur adjoint.
HECHT,
A &, Professeur de Pathologie générale et de Patho-
logie interne; M. DEMANGE
5, I£ÿ, Professeur adjoint,
.
ACADÉMIE
ENGEL,
A €,
DE
NANCY:
:
Professeur de Botanique
- médicale,
Lo
à
et d' Histoire naturelle
|
°
BEAUNIS 3%, Professeur de Physiologie ; M. POINCARÉ, A,
Professeur adjoint.
.
FELTZ #, A, Professeur d'Anatomie et de Physiologie pathologiques.
.
|
MM. ARONSSOHN
%.
SARAZIN
: MONOYER.
.. BOUCHARD.
Agrégés en exercice, , .
-GROSS.
FÉE 3%.
SCHLAGDENHAUFFEN.
BERNHEIM. :
Professeurs
suppléants
M. BONNET,
|
MM. BERTIN.
VALENTIN. .
Secrétaire agent-comptable. |
_.École supérieure de Pharmacie.
MM. OBERLIN 3%, L£3, Professeurde Matière médicale et de Pharmacologie.
LL
|
|
|
JACQUEMIN, A##, Professeur de Chimie minérale etde Chimie
organique,
SCHLAGDENHAUFFEN,
Professeur de
cologie,
|
Physique et de Toxi-
|
CAUVET, Professeur d'Histoire naturelle médicale.
STROEL, Agrégé.
|
SCHMITT, Chargé du cours de Pharmacie,
DELCOMINÈTE, Suppléänt.
BONNE,
Secrétaire agent-comptable.
|
|
ACADÉMIE DE
FACULTÉ
NANCY.
DES SCIENCES
Doyen : M. CHAUTARD, L&.
MM. GODRON Ok, I &.
Doyens honoraires
MM.
BACH
IS.
CHAUTARD, L£ÿ, Professeur de Physique.
RENARD,
I,
BAUDELOT,
Professeur de Mathématiques appliquées.
A5,
GRANDEAU
Professeur de Zoologie,
Je, À {#, Professeur de Chimie et de Physiologie
_ appliquées à l’agriculture.
DELBOS,
Af%#, Professeur de Minéralogie et de Géologie.
FORTHOMME %k, 1, Professeur de Chimie.
| MATHIEU, Professeur de Mathématiques pures.
MILLARDET, Chargé du cours de Botanique,
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable,
FACULTÉ DES LETTRES
MM. BENOIT
$k, 165, Doyen, Professeur de Littérature française,
LACROIX 3%, LE, Professeur d'Histoire,
L
ROBIOU, À EF, Professeur. suppléant.
DE MARGERIE
%X, 15, Professeur de Philosophie,
CAMPAUX, E£ÿ, Professeur de Littérature latine,
DECHARME,
GEBHART,
A f#, Professeur de Littérature greeque.
Professeur de Littérature étrangère,
VIDAL LABLACHE,
GODEFRING,
Professeur. de Géographie.
Secrétaire agent-comptable.
a
.
PROCÈS-VERBAL
DE
LA
La séance. solennelle
SÉANCE
de la rentrée des Facultés
| de droit, de médecine, des sciences et des lettres de
Nancy,a eu lieu le mardi
la présidence
17 novembre 1874, sous
de M. Jacquinet,
Inspecteur général
honoraire de l'instruction publique, Recteur de l’Aca-
".démie.
À ‘onze heures
du matin, MM. les membres
du
Conseil académique, MM. les Dovens et Professeurs
des Facultés assistaient à la messe
qui a été célébrée,
du Saint-Esprit,
dans le palais de l'Académie, par
M. l'abbé Voinot, vicaire général.
La
séance publique
s’est ouverte à midi.
M. le
Recteur a pris place sur l’estrade occupée paï MM. les
Inspecteurs d'Académie de Meurthe-et-Moselle, de la
3
.
Meuse
SÉANCE DE RENTRÉE.
°
:
et des Vosges, les Doyens et les Professeurs
des quatre Facultés, le Proviseur et les Professeurs
du Lycée.
‘ M. Leclerc, Premier Président de la Cour d'appel,
M. le Général de division Abbatucci, M. le marquis
de Chambon,
fresne,
M
Préfet de Meurthe-et-Moselle,
Procureur général
Louis, Colonel du
Lieutenant-Colonel,
près
la
M. Du-
Cour
d'appel,
69° de ligne, M.
Montels,
chef d'état-major, M. le comte
de Lambel, membre du Conseil général de Meurthe-
et-Moselle et du Conseil académique, ont pris place
‘aux premiers rangs de l’Assemblée,
MM. les étudiants en droit et en médecine occupaient les tribunes.
M. le Recteur a ouvert la séance par un discours;
puis il a donné successivement la parole à MM. Jalabert, Doyen de la Faculté de Droit, Stoltz, Doyen de
la Faculté
de médecine,
Chautard, Doyen de la Fa-
culté des sciences, Benoît, Doyen de la Faculté des
lettres, et à M. Villey, Agrégé, chargé du rapport sur
les concours
ouverts entre les
étudiants
en droit.
La séance a été terminée par la lecture. des listes
des étudiants en droit et en médecine qui ont obtenu
PROCÈS-VERBAL,
des
prix
et des
mentions
honorables' dans
ce
9
les con-
|
cours de l’ année scolaire 1878-1 1874, et par la distri. bution des médailles.
Les noms dés lauréats ont été “proclamés par
M. Villey, Agrégé près. la Faculté de droit, et par.
M. Bernheim, Agrégé près la Faculté'de médecine.
|
DISCOURS
DE M. LE
RECTEUR.
Méssreurs ,
Nous avions espéré pour cette séance, en outre des inté-.
ressants comptes rendus qui la remplissent chaque année, un
extraordinaire objet : nous nous étions flattés de pouvoir
joindre cette foïs à la célébration de la reprise des cours
inauguration, vivement désirée, de la nouvelle et magnifique demeure que la Ville et l'État, unissant leurs libéralités,
ont voulu faire à notre antique et jeune Faculté de méde-
cine. Ce grand ouvrage, incomplétemènt terminé, se’ refuse
encore à une prisé de possession. Maïs ceux d’entre vous qui,
récemment aîtirés par l'intérêt qu’il excite, où par.une fortuite curiosité, dans le spacieux enclos voisin où s’étendait
naguère le jardin assez triste du recteur, ont vu apparaître
avec surprise le spectacle inattendu qui s’y déploie, de tout
un édifice, aux vastes lignes, aux parties multiples, ou plutôt
de plusieurs édifices harmonieusement reliés par les arceaux
d'une élégante galerie, c<onviendront sans peine que le travail
n’a pas langui, et que les jours, les heures même ont été mises
à profit avec la plus active industrie. Encore moins seront-ils
tentés d'accuser les lenteurs de l’exécution, ceux qui, fran-chissant, sur les pas d’un guide; le seuil de ce nouveau palais, :
. ont pu prendre. une idée de l4 destination. des parties, de
12
SÉANCE DE RENTRÉE.
l'agencement futur des services, et de toute cette intelligente
installation, en rapport avec les plus modernes exigences des
études, qui fera du définitif séjour de la Faculté de médecine
de Nancy un établissement scientifique sans précédent parmi
nos écoles, sans rival chez les étrangers, et même chez nos
voisins.
En attendant que puisse être célébré ce mémorable agrandissement de notre Académie, auquel les trois autres Facultés,
toujours confinées dans leur commune et trop étroite demeure,
applaudiront avec la sympathie la plus désintéressée, en
répétant le mot du poëte,
Non equidem invideo, miror magis....
revenons, doyens et recteur, au sujet accoutumé de cette journée, heureux de retrouver devant nous, empressé au rendezvous annuel, le brillant.auditoire qui, dans cette ville, ne
fait jamais défaut aux fêtes de la science et du travail, si
sérieux, si austère même qu'en soit le programme.
|
Remercions, il en est temps encore, M. le Ministre de l’instruction publique du choïx qu'il a fait pour notre Faculté des
sciences, veuve du maître éminent que l'Alsace envahie avait
légué à la Lorraine, et que celle-ci s'était empressée de recueillir, comme une des plus précieuses épaves du naufrage.
Ils sont rares les hommes qui joignent au génie de la spécu-
lation, à l'esprit investigateur des plus curieux adeptes de la
science, le besoin de la répandre, et ce don de communica-
tion facile et attachante qui est l'âme du professorat.
Tel
était M. Bach, à qui sa volontaire retraite attirait, il y a un
an, dans eette enceinte, une si vive manifestation de regrets.
Tel est, après lui, le maître éprouvé, quoique jeune encore,
auquel est échu l'héritage de son. enseignement. Sous la direction de M. Mathieu, l'avenir des mathématiques pures est
assuré dans l’Académie de Nancy. Puisse seulement leur
auditoire se recruter sans lacune dans l'élite de celui des
cours scientifiques de nos lytées, parmi des jeunes gens suf-
DISCOURS DU RECTEUR.
‘
13
fisamment préparés à passer de lun à l’autre, et en posses-
sion de ce fonds préalable de connaissances, auquel tout le
talent et tout le zèle du professeur le plus accompli ne sau- -
raient suppléer !
Le départ, en plein début d’une nouvelle et brillante phase
d’études, du jeune maître suppléant aux mains
duquel était
remis, depuis deux ans, le grave enseignement de l’histoire, a
été une douloureuse surprise pour les auditeurs nombreux et
choisis qui se pressaient autour de sa chaire. L’intelligent
publie de cette capitale, si difficile, en fait de cours d'histoire,
et si sévère que l’eût rendu le magistral enseignement
du
regretté titulaire M. Lacroix, avait remarqué tout d'abord, il
goûtait de plus en plus chez M. Petit de Julleville la solidité
du savoir, l'élévation des idées, la généreuse moralité des
doctrines, enfin cette ampleur et cet essor de talent par lesquels se déclare, dès sa première apparition dans la chaire
publique, Le professeur orateur, fait pour parler de haut et au
loin; comme
les oiseaux de grand vol se reconnaissent au
premier essai de leurs ailes. Nancy n’a pu retenir ce vaillant
. esprit, appelé à une chaire à lui dans une grande Académie
voisine, et, circonstance attirante pour un jeune orateur, dans
Ja patrie de Bossuet. Mais ses amis, et l'ancien maître qui lui
rend hommage
en
ce moment,
au
nom
de tous, ont été
témoins des vives hésitations qui ont précédé ses adieux, et du
profond regret avec lequel il s’est séparé du magnifique auditoire qu'il avait su conquérir, et qui gardera de ses leçons
longue et sympathique mémoire.
L'histoire est un champ immense où le génie de V’érudition,
sous toutes ses formes, ethnographie, archéologie, épigraphie,
philologie, trouve à s'exercer et ale droit de se déployer, aussi
bien que celui de l’étude politique, de l'observation morale
et de l'éloquence. Pour rendre la parole à notre chaire d’his-
toire qui s'était tue brusquement, l'École pratique des hautes
études à prêté à notre Faculté des lettres un patient et sagace
investigateur du passé, dont l'Académie des insériptions suis
14
SÉANCE
avec
intérêt les recherches
DE
RENTRÉE.
et a plusieurs
fois couronné les
travaux. Le professeur qui, dans un livre du savoir le plus
attachant, à remis en lumière les singulières destinées des
Gaulois d'Asie, l'auteur d'un instructif et piquant abrégé, où
le tableau de l’antique Orient est renouvelé d'après les mo-
auments de Khorsabad et les fouilles du Sérapéum, a de quoi
exciter, en faveur de l’histoire érudite, attention et curiosité.
même parmi le publie le moins scolaire. Nous ne sommes plus
au temps où la verve du satirique s'égayait avec un succès
assuré aux dépens des généalogistes du premier et du second
empire assyrien (1). La gloire de lérudit, qui s’arrêtait
naguère aux frontières du monde savant, est en honneur
jusque dans nos salons. L’archéologie elle-même a trouvé
faveur et devient presque une mode ; faveur légitime, surtout
quand elle sait joindre, comme dans les cours et les livres de
M. Robiou,à la nouveauté des découvertes, ou à l'intérêt des
_eonjectures, la sévérité de la méthode et la précision des re-
cherches.
Je laisse à M. le doyen de la Faculté de Droit le soin et Le
plaisir de signaler à son aise la belle part de succès que,
dans le dernier concours d’agrégation, a su se faire l'élite de”
nos jeunes docteurs. Maïs je tiens à saluer d’une cordiale
bienvenue le brillant jeune homme, hier encore étudiant,
aujourd'hui assis parmi les maîtres, qui, dans cette redouta-
ble lutte, à si vaillamment soutenu
le juste renom de sa
Faculté et l'honneur du nom paternel (2).
Le magnifique ensemble d'études juridiques par lequel se
forment ici de tels élèves, ne sera point diminué ni modifié
par la récente décision qui dégage de la caution municipale,
pour la replacer sous la loi commune, votre Faculté de Droit.
Au moment même où l’ancien contrat se dénoue, les dispo-
sitions libérales de la cité envers un établissement qui lui est
cher, s'afirment encore par l'engagement nouveau qui garantit
«
(1) La Bruÿère, ch, V, Hermagoras.
(2) M, Paul Lombard.
è
DISCOURS
DU
RECTEUR.
15
l'existence des cours, modestement nommés complémentaires,
à qui leur importance pourrait mériter un autre noi. L’'enseignement du Droit est définitivement institué à Nancy, avec
une richesse d'organisation que Paris seul Surpasse, et que
Toulouse même n’égale pas.
Laborieux jeunes gens, que votre bonne fortune à faits
étudiants du Droit dans cette ville, profitez largement des
ressources que vous offre une telle École, mais ne vous bornez
pas à l'instruction qu’elle vous prodigue. En vous félicitant
du nombre et de l'importance des cours qui se succèdent
dans vos amphithéâtres, nous réclamons pour d'autres enseignements voisins, qui vous sont aussi destinés, une part de
votre intérêt et de vos loisirs. Nous ne cesserons de vous dire,
au nom même de votre avenir professionnel: Vous, qu’attend
ou le siége du Ministère publie, ou le banc de la Défense, ou
Je cabinet du jurisconsulte, ou la chaire du professeur; vous,
que les meilleures études spéciales, sans les autres talents
que réclament de tels emplois, ne mettraient pas en état de
les remplir dignement; comment pourriez-vous, élèves d’une
grande Académie, qui passez tous
Faculté
des lettres,
riche
de
labeurs,
cette libérale culture
tant
les jours
devant
d'enseignements
une
et de
talents divers, comment pourriez-vous n'être pas tentés d'aller
y chercher quelquefois, avec le meilleur délassement de vos
de
l’esprit, cette
éducation
supérieure du goût, à laquelle un Cujas conviait hautement
ses disciples, et dont un d'Aguesseau faisaità FPavocat, au
magistrat futur, une nécessité et une loi? Je ne crains pas
d'affirmer qu'il vous sied, à vous surtout, de prendreà cer-
tains jours ce chemin, élèves d'une Faculté qui a porté si
haut le niveau de ses études, où la philosophie du Droit est
en honneur, où le Droit romain est étudié plus longtemps et
plus profondément que dans toute autre. Que de raisons de
demeurer fidèle aux lettres sérieuses, j'ajoute, aux lettres
antiques, et en particulier à celle des littératures anciennes
qui nous touche de plus près et à laquelle nous devons le .
16
|
SÉANCE DE RENTRÉE.
+
plus, quand, tous les jours, on médite, comme vous, on admire
lincomparable langue des lois romaines, cette raison écrite,
comme parle Bossuet, ce latin magistral des quæstiones et des
responsa, qui, dans sa sévérité scientifique, garde plus d’un
reflet de l’éloquence concise et nerveuse des historiens et des
philosophes romains! Ulpien ne permet pas de déserter Cicéron et Sénèque, et Papinien ramène à Tacite ! Et comment
pourriez-vous, sans les lumières que réserve à vos études
l'histoire littéraire, aussi bien que l’histoire politique du
peuple-roi, arriver à la pleine connaissance, à l'intelligence
profonde de sa législation, et de cette science du Droit, créée
par lui, qui est peut-être l’expression la plus haute et le plus
merveilleux produit de sa civilisation ? On ne devient pas un
savant juriste, un romanistie distingué, sans être, par cette
raison même, un lettré, je dis de la meilleure espèce. J'en
atteste l'exemple que vous avez sous les yeux, celui de vos
maîtres eux-mêmes. Suivez-les aux séances de notre Acadé-
mie lorraine, qui, sachant le naturel accord de ces deux
mérites, n’a pas craint de les appeler en nombre dans son
sein. Stanislas lui-même, en les écoutant, applaudirait à des
choix qui répondent si bien à l'esprit de ses statuts. Était-ce
l'érudit interprète du Code civil et du Digeste, le grave doyen
du Droit, ou bien un fin lettré d’Académie que nous entendions naguère, lorsque, dans
la dernière fête
de Stanislas,
nous suivions d’une oreille charmée l’histoire intérieure et
extérieure de la docte compagnie depuis un an, vaste et
multiple revue, où tant de noms, d'œuvres, de mérites divers,
étaient rappelés, honorés, jugés, avec une justesse de coup
d'œil, une impartialité courtoise, un sentiment des proportions
et des nuances, un atticisme aimable et sérieux qu’'envieraient bien des littérateurs d’origine et d'état, et plus d’un critique de profession (1)? De tels exemples ont plus de poids
que tous les conseils.
Et vous, Messieurs les aspirants à la noble profession de
(1) V. le Compie rendu de l'Académie {1873-74}, par M. Jalabert, secrétaire annuel,
.
DISCOURS DU RÉCTÉCR.
17
médecin, vous croyez-vous quittes envers ces études que préconise
encore une fois le recteur, et pensez-vous n'avoir plus
désormais d’autres classiques à feuilleter que Bichat, Corvisart, Laennec et Dupuytren? Pour vous décider, vous aussi,
à réserver aux bonnes lettres une certaine part de votre programme d’études personnelles, que de raisons tirées du caractère de votre état futur, que de convenances professionnelles
nous pourrions invoquer! Laissez-moi seulement vous rappe-
ler ce que vos maîtres vous disent souvent, que si, dans bien
des cas, le médecin se reconnaît impuissant à guérir, il ne
doit jamais renoncer à soulager. Mais, tandis qu’il s’efforcera
de rendre plus supportables les souffrances du corps, resterat-il indifférent et muet devant celles de l'âme, dont il est égale-
ment témoin? Non, et c'est son devoir aussi de chercher à
les adoucir, c’est sa mission d’être un consolateur. Et quel
« St je vous prie, celui qui remplira le mieux ce rôle difficile,
dont le succès demande autant d'esprit et de tact que de
cœur, sinon le médecin à l'intelligence cultivée, à la parole
souple et sûre, qui, par des tours adroits, par les artifices délicats d'une rhétorique familière et bienfaisante, sait rassurer,
relever l’âme inquiète du malade, ou qui, par les ressources
_
d’une conversation variée, au charme de laquelle les plus dé-
moralisés cèdent en dépit d'eux-mêmes, sait le distraire,
l’enlever au sentiment de sa situation, et Le laisse, au terme
de chaque visite, je l'ai pu voir souvent, récréé, diverti, consolé, autant qu'il peut l'être? Avouez, Messieurs, que le disciple exclusif de la science, qui, de bonne heure, aurait
négligé d'entretenir commerce avec les Muses, aurait peu de
chances d'obtenir de tels succès.
Laissez-moi vous dire encore, à l'honneur de ce culte des
lettres que je crois inséparable de vos études: Vous qui, hors
du laboratoire et de l’amphithéâtre, aux prises avec la nature
vivante
et souffranie,
aurez
sans
cesse
affaire,
non
pas au
corps seulement, mais à ce « tout naturel (1) que forment l’âme
(1) Bossuet, De la connaissance de Dieu el de soi-même, ch, mi.
FACULEÉS,
.?
18
SÉANCE
et le corps par leur
DE
RENTRÉE.
mystérieux
assemblage
», comment,
dans bien des cas, pourrez-vous discerner les sources intimes
du mal que vous devez combattre, calculer vos chances de
succès, approprier aux besoins et aux périls les remèdes, si
vous n'êtes habiles à lire dans l'être moral du malade, dans
ce fonds d’humeurs, d’instincts, de passions, dont l'organisme
subit étroitement l'empire, et dont l’action se révèle partout
dans le jeu complexe de la vie? Et qui vous donnera cette
sagacité rapide d'investigation moralesi nécessaireà votre
profession? Vous viendra-t-elle par l’exercice de la profession
même, par la pratique des hommes, par l'observation attentive,
au lit des malades, des. naturels et des habitudes, comme des
tempéraments? Oui, mais par une autre étude encore, auxiliaire
indispensable
et nécessaire
flambeau
de la première,
qu'un maître appelait justement l'étude littéraire du cœur
humain. C’est cette étude-là, jeunes gens, ce sont des livres,
des livres immortels, relus et médités par vous, ou expliqués
devant vous, comme ils le sont ici, par les plus habiles interprètes, c’est Montaigne, La Rochefoucauld, c’est La Bruyère,
c’est Pascal, c'est Bossuet, ce sont les leçons de ces pénétrants
et souvent amers observateurs ou de ces peintres vrais et
guides excellents de la vie humaine, qui, confirmées et commentées par vos expériences personnelles, vous donneront
enfin cette clairvoyance de diagnostic moral, sans laquelle
le diagnostic pathologique le plus exercé risque, en mainte
occasion, de tâtonner ou même de faire fausse route. À cette
condition, et moyennant ce double apprentissage, l'âme et la
conscience du malade n'auront plus de mystères, ou elles en
garderont beaucoup moins pour le médecin, qui a besoin d'y
lire les causes originelles ou aggravantes des désordres qu'il
cherche à réparer, le principe des rechutes qu’il redoute, les
écueils du régime qu’il prescrit, On a remarqué souvent, et
j'ai pu moi-même admirer plus d’une fois dans les entretiens
de praticiens éminents, qui étaient en même temps de trèssavants docteurs et de judicieux amateurs des lettres, une
DISCOURS
DU RECTEUR.
19
étendue d'expérience humaine, une intelligenee familière
des penchants et des faiblesses de notre espèce, une connaissance enfin des hommes et de l’homme, positive et profonde,
à rendre jaloux plus d’un philosophe et d'un moraliste de
profession. Et je me suis demandé parfois comment il s’est
pu faire qu'un de ces livres d'anatomie morale, où Le cœur hu-
main est exploré fibre à fibre, un nouveau recueil de Maximes,
un nouveau livre des Caractères, ne soit pas encore sorti des
mains d’un de ces maîtres dont je parle, arrivé à l'heure de
la complète renommée et à l’âge des féconds loisirs. C’est
que, hélas! les excellents médecins, j’en ai autour de moi, à
côté de moi, trop de preuves,
n'arrivent jamais au loisir.
Une curiosité scientifique qui ne s’assouvit jamais, des études
professionnelles toujours reprises et approfondies, enfin les
obsessions d’une clientèle qui ne respecte aucun asile et ne
consent à aucun adieu, leur enlèvent tout répit jusqu’au der-
nier jour, et ils emportent avec eux tout un trésor de souvenirs, d'observations, de confidences sur l'homme, le monde,la
vie, qui, recueillis et condensés dans les pages d’un livre sur
les mœurs, eussent fait une œuvre originale et durable. Qui
sait, toutefois, si l'avenir ne réalisera pas le vœu, nullement
chimérique, dont l'expression vient de m’échapper, et si,
quelque jour, pour enrichir notre littérature à son déclin d'un
tardif et piquant chef-d'œuvre, n'apparaîtra pas, aux applaudissements de nos neveux charmés, un type d'auteur nouveau,
un talent inédit et supérieur, un La Bruyère médecin ?
Mais c’est à celui de MM. les doyens qui représente avec
tant d'autorité les lettres dans cette enceinte, et qui, mieux
que personne, a le droit de parler pour elles, que je devrais
laisser le soin de plaider une telle cause et de former de tels
souhaits.
|
Il appartient plus particulièrement au recteur de dire aux
élèves de cette Académie: Jeunes gens, c'est une heure
sérieuse que celle où s'ouvre devant vous une nouvelle
20
.SÉANCE
DE
RENTRÉE.
année d'études, une de ces années de votre vie, précieuses
entre toutes, dont l'emploi, bien ou mal fait, doit être d’une
si grande conséquence pour votre avenir et pour celui de
notre cher pays. Les conseils auxquels prête un tel moment
pourraient se ramener tous à quelques mots de l'antique
sagesse: « Fais ce que tu as entrepris
de faire. » — « Sois ce
que tu es: » Age quod agis. Le nom de ce que vous êtes
aujourd'hui, ce nom d'étudiants, dont la légèreté française
semble avoir quelque peu altéré la physionomie primitive,
portez-le de manière à lui rendre ou
à lui laïsser sa valeur
propre et son entière signification. Soyez de véritables Étudiants. Étudiez ‘assidôment les leçons de vos maîtres et les
enseignements de vos livres, avec la docilité d'un esprit mo-
deste, mais avec cette attention virile d’un esprit déjà mûr,
qui se rend compte de tout ce qu'il apprend. Étudiez-vous
vous-mêmes. Malgré le bruit que vous fait votre jeunesse,
prêtez l'oreille à votre propre cœur, écoutez de sang-froid
ce qu'il vous dit d’amollissant ou de sévère, et pesez l’un
et l’autre, de
séductions des
qui abaissent,
mais si vives,
manière à faire le meilleur choix. Contre les
plaisirs vulgaires et les fascinations des joies
faites-vous un rempart des voluptés austères,
du travail. Que vos efforts s’'animent du feu de
l'ambition, j'y consens, mais que votre ambition soit cette
ardeur de succès patiente et courageuse qui ne se dissimule
rien des difficultés de la vie et des nécessités sociales, et qui
se modère à l’école du respect. Travaillez, moins encore pour
réussir que pour mériter. Au lendemain d’un succès obtenu,
dans
les rêves d'avenir qu'il excite, ne murmurez jamais
l’orgueilleuse parole que s'était donnée pour devise ce ministre d'une monarchie absolue, enflé de sa faveur et enivré
de sa puissance (1), mais que répètent trop volontiers, dans
notre inquiète société démocratique, en bas comme en haut,
les ambitions surexcitées par le spectacle de tant de change-
ments : « Où ne monterai-je pas?» Quo non ascendam? S'il
(1) Fouquet, le surintendant.
DISCOURS DU RECTEUR,
|
21
faut à votre vive jeunesse une devise fière et ardente comme
elle, ah! prenez plutôt celle qu'a popularisée, par le refrain
d’un chant célèbre, un poëte de la libre Amérique, et qui se
réduit au seul mot : Excelsior! plus haut, plus haut encore!
Oui, plus haut dans la recherche de la vérité, dans la science,
dans la lumière de l'esprit! Plus haut dans le devoir, dans
la vie morale et religieuse, dans tout ce qui console et raffermit la conscience de l’homme sur la terre! Plus haut, plus
haut toujours! Eæcelsior !
RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT
MonsIEUR LE RECTEUR,
Messieurs,
-
E
.
Pendant l'année qui vient des 'écouler, la Faculté de droit
a continué à remplir sà tâche laborieuse avec la régularité et
le zèle accoutumés, Aucune perte d'inscription pour défaut
d'assiduité aux cours n’a été prononcée, et, suivant une tra-
dition presque constante, la conduite de nos étudiants, tant
à l’intérieur qu'à l’extérieur. de l’École, n’a donné lieu à
aucune
mesure
disciplinaire.
Les
observations paternelles
des professeurs et du doyen ont toujours été accueillies avec
déférence, des avertissements sérieux ont porté leurs fruits
pour le plus grand nombre, et, à la différence de l'an dernier,
une amélioration a pu être constatée dans l'attention et dans
la tenue pendant les leçons. Si la moyenne de nos inscriptions trimestrielles est descendue de 180 à 130 (4) depuis la
guerre, par suite des causes permanentes
ou temporaires que
nous avons déjà signalées, — amoindrissement du ressort
académique placé désormais sur la frontière, service militaire
obligatoire dont notre patriotisme nous interdit de nous
plaindre,— notre vitalité est demeurée hors de toute atteinte.
(1)
Inseriptions
De capacité,
Novembre
1873
. . .,
De {re année . . ..
De 2e année seu
De 38 année, . . . .
De Doctorat, , ,..,
5.
‘
47
At
29
20
142
Janvier
1874
t
39
30
29
12
122
Avril
1874
Juillet
1874
CE:
46
88
28
17
133
-
.
ai
31
830
13
125
Total,
20
=
Moyenne
par trimestre.
5
173
151
111
43 1j,
37 5,
27 %{,
SIT
429 14,
62
15 ‘Je
. Les études du Doctorat durant environ de deux ans et demi à trois ans, ce
sont 42 aspirants au Doctorat qui ont dû prendre et 45 qui ont pris effoctive-
ment-des inscriptions ou subi des examens pendant l’année scolaire 1873-1874,
24
|
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
Il nous reste toujours des progrès à ‘accomplir en ce qui
concerne les notes. prises à l'Ecole, l'exactitude aux confé-
rences (1), les rédactions et le travail de nos élèves en dehors
des cours; à ces divers points de vue, nous n’en sommes pas
encore revenus au niveau des meilleures années. Les exa.
mens, qui nous donnent la mesure du temps consacré aux
études et de l’ardeur qu'y portent nos disciples, n'offrent pas
une élévation notable du nombre des blanches, lequel ne dépasse guère le tiers des boules délivrées, ni une diminution
sensible du chiffre des rouges, toujours au-dessus de la moitié; le total seul des noires s’est un peu abaïssé (2) et il n'y
a eu que 87 ajournements sur 224 épreuves (3), ce qui ramène à un sixième des candidats la proportion des refusés,
sans que la fermeté des examinateurs ait faibli.
La constance ne nous manquera pas pour susciter et sou(1) Nombre des élèves inscrits aux conférences facultatives et rétribuées :
Conférences de 1r6 année
. . . . . . ....
. .,. ..
14
—
de 2€ année
,.........
... ..,
9
—
—
de Doctorat (1er examen), . . . . . . ..
de Doctorat (2e examen). . ,, .....
6
3
—
(2)
Examen
de 3€ année
. ,.
. . . ..
Nature des examens.
de capacité
Blanches,
, . , . .,, Cesu
{re année: 19r ex. de Baccalauréat.
ye année : 2eex.
1er ex.
3e année | 2e ex,
| Thèse
de
de
de
de
Baccalauréat,
Licence , .:,
Licence , .
Licence . .
7,7 4 2e ex. de Doctorat. .
Geannées { Thase de Doctorat. .
Examen
339
21
88
39
83
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. . . ..
"34
ter ex. de Doctorat . . . ,,,
24
de Licence
, .
.
, , : , .,,.
7° ?
{9e ex. de Doctorat. ,
6tannées | mièse de Doctorat. .
, , , ..
, ....
fl
9
156
122
170
125
50
43
S48
Admissions.
Ajournements.
&
{
32
30
7
3
40
|
28
23
10
23
li
18
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:
5
: 26 ex, de Baccalauréat . . . .
lér ex. de Licence.
. , . . ..
ex. de Licence,
120
»
»
45
Thèse
1
17
9
devons
15
135
33
36
Nombre d'examens,
Toul,
18
, . . ..
. . , . .
52
_
8
83
95
89
100
56
. . .
5e année Ê
À
34
38
32
52
Gi
{re année : 1er ex, de Baccalauréat,
98e année
Noires.
., .,
. . ..
. . ,.,, ‘
, . ...
Nature des examens.
de capacité
4 } 38
Rouges,
1
. . .
ge, 3e, | lex. de Doctorat . . . ...
(3)
. . . . . ..
22
.
ü
6
3
14
10
9
»
8
2
FACULTÉ
DE
DROIT.
25
tenir les efforts des étudiants en vue de meilleurs résultats;
nous voudrions
surtout les voir viser plus haut et placer le
but bien au-dessus
des examens et des grades. Fils poursui-
vaient mollement leur carrière, ils ne pourraient tout au
moins s'autoriser de l'exemple de leurs maîtres, qui, depuis
les plus jeunes jusqu'aux plus anciens,
consacrent toutes
leurs forces à leur œuvre, et, par un incessant labeur, essaient
de perfectionner leur enseignement et d'apporter leur pierre
à l'édifice scientifique que chaque génération transmet à celle
qui la suit (1). Nous ne nous lasserons pas de leur répéter
que les classes éclairées ont des obligations impérieuses à
remplir en des temps troublés comme les nôtres, et qu'après
nos désastres la stérilité volontaire de leurs facultés intellectuelles et morales, qu’elle provienne de la paresse ou des
entraînements, est plus coupable que jamais. Les caractères
ne peuvent se retremper que sous une austère discipline, la
conscience ne s'élève et ne se fôrtifie que par la lutte: il
n’est pas de petits devoirs, et ce n’est pas à certains jours de
crise seulement, c'est à toutes les heures que doit se déployer
l'énergie virile d’une âme qui a le sentiment de son origine,
de sa mission et de sa destinée. Les lecons de l'épreuve ne
doivent pas être perdues, et c’est en les remettant sous
les yeux des générations nouvelles que nous concourrons à .
(t) M. Jaraserr : Compte rendu des travaux de l'Académie de Sianislas pour
l'année
1873-1874,
lu dans la séance publique
du 28 mai
démie, CXXIVE année, 4e série, t, VI, p. Lxx à xcv).
M.
Dugois
: Bibliographie juridique
ttalienne,
n°
1871
vi (Droit
(Mémoirés
de l’Aca-
romain) (Revue
cri-
tique, t. INT, 106 et te livr, 1873-1874, p. 706 à TIS); — Exérait d'une traduction
de l'ouvrage italien de M. Carle sur la Faillite dans le Droit international privé
(Journal de Droit international privé, à. EL re livr., p. 17 à 28); — Traduction
avec notice de la Loi italienne du 26 janvier 1873 supprimant les Facultés de théa-
dogie dans les Universités italiennes (Annuaire de Législation étrangère, t. Il,
p. 293 à 297); — Traduction avec notice de la Loi autrichienne du 27 avril 1878
sur les Autorités univérsituires (Annuaire de la Législation étrangère, t. III, p. 233
à 242); — Notes sur divers arréts dans le Recueil de $irer, Devilleneuve et
Carette (année 1874, et notamment I, p. 241, et IT, p. 233).
M, Viuzey: Notes sur divers arrêts dans le Recueil de Sirey, Devilleneuve et
Carette (année 1874, &t notamment I}, p. 209 et suiv.}.
M. ORTiteB: Traduction avee notes des Lois autrichiennes du 23 mai 1873 sur la
composition des listes du jury et sur la suspension temporaire du jury {Annuaire de
Législation étrangère, t. II, p. 247 à 955}.
‘
26
SÉANCE.
‘ce relèvement,
objet
DE
RENTRÉE,
des désirs ardents
de-tous les bons
citoyens.
|
Si désormais nos élèves ont servi ou doivent servir comme
volontaires dans l’armée, qu’ils apportent à l'École les qualités du soldat, l'activité, la constance, l’ardeurà s’instruire,
le respect de la règle, le sentiment du devoir et même l'esprit de corps qui, dans son développement légitime, est une
force et une sauvegarde. La Faculté doit être pour eux ce
qu'a été ou ce que sera le régiment, non pas au point de vue
de l’obéissance réglementaire, mais à celui de l'honneur du
drapeau, qu’il s’agit pour tous de maintenir et de défendre
dans une étroite ‘solidarité.
Il est aussi chez nous un ordre du jour auquel nous portons
‘les noms de ceux qui se sont distingués parmi leurs camarades > c’est dans ectte solennité annuelle que nous rappelons
les éloges décernés à la suite des examens, et que nous proclamons les prix et les mentions honorables obtenus dans
les concours particuliers ou généraux.
Ont mérité l'éloge cette année :
.
Pour le premier examen de baccalauréat: MM. Binet,
Chrétien, Gerbaut;
|
|
. Pour le premier examen de licence: MM. Chavegrin, Jac-
quey, Sommer;
Pour le deuxième examen de:licence : MM. Chavegrin et
“Jacquey;
Pour l'acte publie de licence: M. Job et M. Jacquey, dont
la thèse a été déposée à la bibliothèque de la Faculté, par
décision du jury d'examen ;
Pour le premier examen de doctorat: MM. Blum, Jény,
Larcher;
Pour le deuxième
Variot ;
Pour la thèse
examen
|
de doctorat : MM. Flurer et
de doctorat: MM.
|
Ambroise, Paul Lombard,
May, Sarrut.
Une placeà part dans ce tableau d'honneur appartient
à
FACULTÉ
DE DROIT.
27
un de nos licenciés, M. Jacquey, dont toutes les épreuves,
cette
année
comme
les
précédentes, ont
été
admises
avec
éloge (1); et une autre hors ligne doit être réservée à un de
nos docteurs, M. Paul Lombard, qui, dans tous ses examens
et actes publics, à mérité la même distinction. De tels
exemples ne sont pas sans précédents dans notre École, et
cette série non interrompue de succès venant couronher un
travail intelligent dirigé par une volonté persévérante est bien
faite pour exciter l’émulation de ceux qui entrent dans la
carrière.
.
Je dois laisser à l’un de nos excellents agrégés, M. Villey,
chargé du rapport sur les concours de la Faculté, le soin
d'apprécier les travaux de ceux de nosélèves qui ont obtenu
des prix ou
des
mentions
honorables. Mais
c’est avec
une
satisfaction bien naturelle qu'appelé cette fois aux fonctions
de juge du concours général ouvert entre toutes les Facultés
de droit, je rends témoignage de la valeur de la composition
de M. Beauchet, élève de troisième année et l’un de nos lauréats, sur la nature du droit du preneur en matière de louage
d'immeubles. Les membres du jury ont été frappés de la richesse des développements contenus dans cette dissertation
.improvisée en six heures et n’ont pas hésité à lui décerner
le second prix.
|
Les études de doctorat, que poursuivent les lauréats de nos
concours et qui réunissent nos meilleurs élèves, se sont maintenues à la hauteur à laquelle elles ont été portées depuis
l'institution permanente des cours spéciaux. Nous n'avons
pas compté moins de 45 aspirants, et les différentes épreuves
subies par eux se sont élevées à 43, chiffre qui n'avait jamais
été atteint. Le nombre des ajournements, un peu inférieur à
‘celui de l’an dernier, a été de 10 sur 24 premiers examens,
(4) Sur 21 boules délivrées à la suite des cinq épreuves de licence, ont obtenu :
M. Jacquey, 21 blanches; — M. Chavegrin, 20 blanches; — M. Job, 17 blanches;
— M. Beauchet, 16 blanches; — M. Howillon, 15 blanches; — M. Gustave Lombard, 14 blanches; — MM. Gardeil et Meinsohn, 12 blanches; — MM. Schæll et
Émile Thomas, 11 blanches.
28
SÉANCE
de 2 sur 10 seconds
début
DE
RENTRÉE.
examens. Nous
arrêtons ainsi dès le
les élèves qui, ayant fait de médiocres études de
licence, veulent
prendre le grade
de docteur en vue de la
magistrature; il faut qu'ils renoncent à leurs visées ou qu'ils
se décident à donner des gages sérieux de travail et d’aptitude.
: Neuf candidats ont présenté à la Faculté des thèses de
doctorat, ce sont MM, Paul Lombard, May, Ambroise, Kœuf-
fhng (1), Drappier
(2), Chenest (3), Lepezel
(4, Sarrut,
Pierronnet (5). Leurs travaux étaient trop sérieux, leur sou- .
tenance était, en général, trop satisfaisante pour que la Faculté ne les déclarât pas dignes du grade de docteur. Nous
ne pouvons analyser ici des dissertations de cette importance,
mais nous devons une mention particulière à celles qui ont
mérité à leurs auteurs une distinction exceptionnelle.
M. Püul LomBarD a traité, en droit romain, de l'action
communi dividundo, et, en droit français, des engagements des
sociétés civiles et commerciales envers les tiers. Nous étions en
droit d'attendre beaucoup de lui, il a réalisé toutes nos espérances. Ses deux thèses attestent une étendue de connaissances, une vigueur de conception, une sûreté de jugement,
une fermeté de déduction qu’il est rare de rencontrer à ce
degré dans des œuvres de ce genre. Une méthode rigoureuse,
une concision qui ne nuit presque jamais à la clarté, en sont
les caractères distinctifs. Dans la soutenance, l’une des plus
solides et des plus brillantes dont nous ayons
conservé le
souvenir, le‘candidat a montré une précision de pensée, une
netteté de parole, une pleine possession de lui-même qui ont
enlevé tous Les suffrages.
(1) De la Querela inofficiosi testamenti, — De la Quotité disponible entre époux.
(2) De l'Occupation en Droit romain, — Du droit de chasse en Droït français.
(3) Du Juste Titre dans la tradition et dans l'usucapion, — De la Prescription de
l'action publique et de l'action civile en Droit français.
(4) De la Goñdictio indebiti, — Du droit de retour légal de l' ascendant donaieur
d'après le Droit romain, l'ancien Droit français et l'art. TÂ7 du Code civil,
(6) Des divers Bénéfices accordés
français.
aux cautions en Drott
romain et en Draë
à
FACULTÉ
DE
DROIE.
29
M. Gaston MAY a résumé dans sa thèse romaine, avec une
érudition de bon aloi et une sagacité remarquable, tout ce
qui peut être dit de plus certain sur les argentarii et les opérations de banque à Rome. Sa thèse française constitue une
monographie du compte courant et des ouvertures de crédit;
pour élucider cette matière d'un si grand intérêt pratique,
dans laquelle le législateur a laissé beaucoup à faire à la
doctrine et à la jurisprudence, il fallait un esprit sûr, nourri
des principes et familier avec les usages de la banque et du
commerce. M. May n’a pas été au-dessous de sa tâche, il a
produit une œuvre personnelle dont toutes les parties sont
fortement coordonnées, dont la forme est excellente, et qui
sera consultée avec fruit par les jurisconsultes autant que par
les praticiens.
La fermeté avec laquelle le candidat à soutenu
ses propositions, les ressources de sa dialectique ont été vivement appréciées.
k
M. Émile AmBRoISE avait choisi un sujet difficile quoique
souvent traité, les voies possessoires en droit romain et en droit
français. Dans une étude sérieuse et approfondie, il a exposé
les doctrines fondamentales et discuté toutes les graves questions qui se rattachent à cette matière, montrant la solidité
de son esprit dans l’enchaînement des principes et la poursuite de leurs applications, faisant preuve de pénétration et
de sens juridique dans l'interprétation des textes, s'exprimant
enfin dans le style le plus correct. Dans l'argumentation, il
a soutenu ses conclusions avec une vigueur incisive, servie
par une parole sobre et sûre, quine peut manquer de lui assi-
gner une place distinguée au barreau.
M. Louis SARRUT a exposé avec largeur et précision dans
sa thèse romaine les caractères, les conditions et les effets de
la novation, et a développé d'une manière ingénieuse et intéressante une doctrine nouvelle professée par de savants romanistes. Sa thèse française a été consacrée au transport des
marchandises par chemins de fer ; elle constitue un traité spé-
cial, un vrai livre sur une matière qui, jusqu'ici, n'avait pas
80
SÉANCE
été embrassée
DE
RENTRÉE.
dans son ensemble. La législation, les règle.
ments administratifs, la jurisprudence, analysés avec un soin
scrupuleux, ont été exposés avec méthode; l’abondance des
matériaux ne nuit point à la clarté, la théorie et la pratique
s'unissent
de la manière la plus heureuse, Pour défendre.des
solutions qui, dans un sujetaussi ardu, ne pouvaient manquer
de prêter à la controverse, le candidat à montré une facilité
d’élocution et une force de raisonnement qui sont d’un bon
augure pour les causes dont il sera chargé.
Deux de nos docteurs de cette année, MM. P. Lombard et
May, ont obtenu une dispense d'âge pour prendre part au
concours d’agrégation (1): ils y ont retrouvé leur confrère
ct ami M. Garnier, qui s'était signalé si honorablement l'an
dernier parmi les candidats admis aux épreuves définitives.
Cette fois encore, sur trois concurrents, la Faculté a eu le
bonheur de
nier (2); en
seignement
ragements,
couronnera
compter deux
même temps,
à été reconnue,
et nous avons
ses efforts. M.
élus, M. P. Lombard et M. Garla vocation de M. Way pour l'enil a reçu les plus précieux encoul'espoir qu'un prochain succès
Paul LOMBARD nous appartenait
déjà à bien des titres, nous avons eu la satisfaction de le voir
attacher à une Faculté au sein de laquelle, devenu le col-
lègue de maîtres qui sont tous pour lui des amis, il aspire à
marcher sur les traces du plus heureux et du plus digne des
pères (8). Il est de ceux qui n’ont qu'à se montrer fidèles à
eux-mêmes: aussi sa collaboration est-elle pour nous une
force et une sécurité. Un jour, qui n’est pas éloigné peut-être,
nous aurons la douceur de nous adjoindre M, GaRNIER, auquel nous unissent les liens les plus étroits d'estime et d’affection (4).
{1} Ouvert à Paris
Je 1er mars 1874.
(2) Par
arrêté
ministériel
dn
19 mai
(874,
rendu
à la suite du concours,
MM, Paut Lombard et Garnier ont été institués agrégés des Facultés de Droit.
(3) Par arrété ministériel du 1er juin 1874, M, Paul Lombard à été attaché à
la Faculté de Droit de Nancy.
(4) Par arrêté ministériel du ler juin 1874,
Faculté de Droit de Rennes.
M. Jules Garnier à été attaché à la
FACULTÉ
Par la nomination
DE
DROIT.
de M. P. Lombard,
81
la Faculté
s’est
trouvée en possession de deux agrégés non chargés de cours, .
appelés comme leurs collègues à diriger les conférences et à
nous assister aux examens. Des suppléances temporaires, des
leçons complémentaires de Code civil pour les élèves de
troisième année, déjà ouvertes l'an dernier avec succès par
M. Ortlieb, leur donneront de fréquentes occasions d’ensei-
gner à côté de leurs anciens et de déployer les qualités qui
les recommandent à l'estime publique.
C’est au momeñt où notre personnel venait d’être complété
et où nous étions pourvus de tous les moyens d'enseignement,
qu'expirait le traité conclu en 1864 entre l’État et la Ville de
Nancy. L'expérience était faite à la fin de cette
cennale, on pouvait prédire que l’État prendrait
une institution dont la vitalité et la nécessité
également démontrées:; c'est ce qui a eu lieu
période déà sa charge
lui étaient
par décret
du 25 septembre dernier. Dorénavant la Faculté, comme
ses sœurs aînées dont le rétablissement remonte à près de
soixante et dix ans, fait partie d’une manière définitive de
l’ensemble des établissements nationaux d'instruction supé-
ricure et son existence n’est plus, en droit strict tout au
-moins, subordonnée au renouvellement d’une convention.
Avons-nous besoin de dire que ce dernier point ne nous a
jamais causé aucune appréhension? Les lumières et le patriotisme de la Ville nous auraient garanti au besoin une
durée indéfinie. Quoi qu'il en soit, à un régime d'exception
auquel nous avons dû de naître et de grandir, succède un
état normal. Nancy aura l’insigne honneur, bien digne d'une
cité où la décentralisation a compté de si éloquents inter-
prètes, d'avoir eu foi en elle-même, de n’avoir reculé devant
aucun sacrifice pour recouvrer sa Faculté de Droit, et d’avoir
montré ce que pouvait une volonté persévérante soutenue
par le sentiment profond de sa vocation et de ses destinées.
C’est Nancy qui a ouvert la voie suivie depuis par Douai et
Bordeaux; ct aujourd’hui encore, par une de ces résolutions
32
SÉANCE DE RENTRÉE.
généreuses qui justifient cette parole caractéristique que je
citais naguère : « Ce que la Lorraine entreprend elle sait le
« poursuivre. et l’achever », les représentants du grand centre
littéraire et scientifique de l’Est ont assuré pendant une nouvelle période l'existence de cette École des hautes études de
droit fondée chez nous en 1867. Ce que les nécessités budgétaires empêchent momentanément l'État d'organiser pour
toutes les Facultés, je veux dire un enseignement complet
de doctorat, Nancy a voulu le maintenir dans notre Académie. Bien plus, aux trois cours de Droit des gens, d'Histoire
du droit, de Droit coutumier, au cours d' Économie politique,
portés désormais au budget municipal, le Conseil de la cité,
renouvelant un vœu émis en 1866, a demandé qu'il fût
joint un cours de Droit civil approfondi dans ses rapports
av2c l'enregistrement (1). Ce nouvel enseignement va s’ouvrir dans quelques jours, quand M. le Ministre aura, sur
la présentation du Conseil académique, désigné celui de nos
titulaires qui doit y être appelé.
C’est ainsi que, grâce à l'initiative de la Ville, au concours
de l'État, à l’appui de tous, la Faculté de Droit, avec ses neuf
chaires, son cours de Panñdectes, ses cinq enseignements complémentaires, ses cinq conférences de licence et de doctorat,
sans parler de celle d'agrégation, entre dans une seconde
période de son existence. Dans les dix ans qui viennent de
s’écouler, elle a fondé de sérieuses et fortes traditions de discipline et d'enseignement; — elle s'est accrue successivement de deux chaires, de cinq cours de doctorat ou d’économie politique, de trois places d'agrégés ; —elle a compté 917
étudiants, — reçu 6,088 inscriptions, — procédé à 2,205 examens, — admis 277 licenciés,— conféré le grade de docteur
à 37 candidats.
Trois de ses élèves ont eu des mentions
ho-
norables dans les concours généraux, deux ont remporté des
seconds prix, douze sont déjà entrés dans la magistrature,
(4) Délibération du Conseil municipal de Nancy en date du 10 août
dans le décret du 25 septembre 1874,
1871, visée
FACULTÉ
DE DROIT.
|
33
cing sont sortis vainqueurs des luttes de l'agrégation, et
quatre fois elle s’est recrutée parmi ses disciples.
De tels résultats, auxquels tous les membres de la Faculté
sans exception et nos meilleurs étudiants ont largement con
tribué, semblent bien faits pour inspirer quelque confiance
dans l'avenir. Maïs ce qui domine chez nous, c’est d’abord
une gratitude profondeà l'occasion des forces qui nous ont
été communiquées pour Faccomplissement de notre mission,
c'est ensuite une sollicitude incessante pour l'œuvre à laquelle nous avons consacré la meilleure partie de notre vie,
c’est enfin une appréhension constante de rester au-dessous
d’une tâche qui va grandissant tous les jours. Rien ne-nousparaît fait, tant qu'il reste quelque choseà faire et , d'éiliéurs,
nous savons que si les uns plantent, si les autres arrosent, 4
c’est Dieu seuil qui donne l'accroissement.
FACULTÉ,
+. à
RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE.
MONSIEUR
LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La Faculté de médecine a ouvert ses amphithéâtres et ses
laboratoires au mois de novembre 1873, à l’époque fixée par
le programme officiel, et à continué de fonctionner, pendant
l'année scolaire 1873-1874, dans les locaux provisoires qui
lui avaient été assignés. Dans le courant de l’année, des
améliorations ont cependant été introduites dans différents
services, notamment dans celui de la chimie physiologique,
dans celui des dissections anatomiques et dans les cliniques.
L'autorité supérieure nous à secondés en approuvant nos
propositions et: en allouant les fonds nécessaires aux agrandissemerts demandés et aux modifications que nous ayons
“jugé devoir et pouvoir être introduites dans notre organisa
tion provisoire. Nous désirons faire remonter à qui de droit
nos sentiments de gratitude.
Les membres de notre Corps enseignant ont tous rempli
leur tâche avec conscience et avec la supériorité que ieur
reconnaîtle monde médical; les fonctionnaires de la Faculté
ont xivalisé de zèle pour venir en aide à ceux qui sont
chargés dé dispenser l'instruction et de soutenir la réputation
de notre corps. Les élèves ont été plus assidus que l’année
dernière; ils ont mieux compris la nécessité de suivre
exactement les cours qui sont ouverts pour eux et les leçons
qu'on
leur donne.
La juste
sévérité
déployée
dans
les
examens leur a d'ailleurs fait comprendre qu'il faut étudier
et savoir pour satisfaire aux exigences des examinateurs, et
36
:
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
que ce n l'est qu'en fréquentant assidûüment leurs leçons qu’on
peut y parvenir.
PERSONNEL
DES
ÉTUDIANTS.
Dans l’année scolaire 1873-1874, le nombre des étudiants
en cours d'inscription a été de 145, ainsi répartis : 1° année, 51; 2°, 44; 8€, 89; et 4, 11. Si à ce chiffre on ajoute
45 élèves en cours d'examens et 26 auditeurs bénévoles, on
trouve que le nombre total des étudiants s’est élevé à 216,
soit 81 de plus que l’année dernière. Parmi ces élèves figurent 23 enrôlés au service de santé militaire et 7 aspirants
au titre d’officier de santé.
|
Il est bon de faire remarquer que la plupart des auditeurs
bénévoles sont des élèves qui font des études en vue du doctorat, mais dont la situation scolaire n'est pas régulière, soit
parce qu’ils ne sont pas pourvus du baccalauréat ès sciences,
soit parce qu'ils n’ont pas subi en temps opportun leur examen de fin d'année, ou qu'ils y ont échoué. C'est ainsi qu'un
huitième de nos élèvesa été arrêté dans ses études, soit parce
qu'ils n'étaient pas bacheliers ès sciences avant la troisième
inscription, soit parce qu'ils n'avaient pas satisfaità l’examen de fin d'année. Nouvelle preuve que le baccalauréat ès
sciences devrait être exigé avant la première inscription, et
que le défaut de cette mesure fait du tort à la solidité des
études médicales.
|
Le nombre des inscriptions s’est élevé à 629, dont
582
pour le doctorat: celui des examens de fin d'année a été de
170; un tiers des examinés à été trouvé faible, et un huitième
des candidats a été ajourné.:
On aura remarqué le chiffre extrêmement faible des
élèves de 4° année. Cela tientà ce que tous nos élèves de
4° année qui ont obtenu des places à l'École de santé mili-
taire de Paris ont dû quitter immédiatement la Faculté pour
terminer leurs
études
à celle de Paris.
Malgré
+
cela,
les
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
37
examens de fin d’études se sont élevés au double du nombre
de ceux de l’année dernière.
Les notes se sont réparties de la manière suivante :
N° 1, extrêmement satisfait, 2; — n° 2, très-satisfait, 6; —
n° 3, bien satisfait, 19; — n° 4, satisfait, 19; — n° 5, passable, 23; — n° 6, ajournés, 15.
Il y a donc plus d’un tiers de notes des deux dernières
catégories, et près d’un sixième d'ajournements.
Le plus grand nombre d’ajournements ont été prononcés
au 1% examen, celui d'anatomie et de physiologie (6). C’est
qu'on ne saurait être trop sévère pour ceux des candidats
qui ignorent les bases de la médecine. C’est ensuite le
3° examen qui en a donné le plus, celui d'histoire naturelle,
de physique et de chimie appliquées à la médecine (4). Le
2°,le 4*et le 5° n’ont donné lieu en tout qu’à 8 ajournements.
Neuf thèses ont été soutenues publiquement du 22 no-
vembre 1873 au 11 août 1874. C'est peu, c’est encore un
résultat de la mesure désastreuse qui enlève aux Facultés de
province un grand nombre de leurs élèves de 4° année. Mais
si le nombre des thèses a été peu considérable, leur qualité a
été généralement très-bonne; aussi huit ont obtenu les trois
premiers numéros, extrêmement satisfait, très-satisfait, bien
satisfait; une seule a été reçue avec la note satisfait.
Une commission spéciale existe au sein de la Faculté pour
examiner
la valeur
relative
de ces
travaux.
Un
rapport
détaillé en a été fait, et bientôt on entendra proclamer l’au-
teur de la thèse couronnée,
Il y a eu trois réceptions d'officiers de santé et trente-cinq
de sages-femmes, dont trente-quatre de seconde classe et une
seule de première.
CONCOURS
Quoique
étudiants
ENTRE
ÉTUDIANTS.
les prix de fin d'année que peuvent obtenir les
de
la Faculté soient
d'une
valeur
relativement
38
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
considérable, ils ont été peu disputés. Il est à regretter en
outre que les concurrents qui se sont fait inscrire aient été
trop peu préparés à une pareille lutte.
Pour
le prix de 1" année (chimie, physique et histoire
naturelle) il n’y à eu que quatre concurrents; pour celui de
2°
année
(anatomie
et physiologie),
14;
pour
celui
de
3° année (médecine), 18; et pour celui de 4° année, un seul.
En 1 et en 3° année, les jurys chargés d'apprécier la
valeur des épreuves, ont proposé de décerner un prix et
une mention honorable, mais la faiblesse de l’ensemble des’
épreuves de 2° année et les réponses orales trop insuffisantes
en 4°, n’ont pas permis aux jurys d'accorder des récom-
penses.
Ce résultat
des
concours pour les prix fait peine,
car
outre l'honneur de la victoire, outre l’avantage matériel qu’en
retire celui qui l’a remportée, il n’est pas de meilleur moyen
de s'instruire et de se préparer à passer de bons examens,
que de prendre part à ces luttes scientifiques. En même
temps qu’elles obligent à apprendre, elles font réfléchir,
et donnent une
assurance qui dispose les examinateurs en
faveur des candidats.
Le prix dit de l’internat, fondé par feu le docteur Bénit, a
été disputé par deux candidats seulement. Le jury a déclaré,
dans son procès-verbal, être très-satisfait de ce concours, et a
proposé d'accorder le prix de 250 francs.
On ne saurait donc trop insister sur la recommandation
de concourir pour les prix; tous les élèves devraient, à la fin
de leur année d'études, se présenter dans la lice; si tous
ne peuvent pas être couronnés, on peut promettre à tous une
satisfaction intérieure, fruit d’un devoir accompli.
CONCOURS
POUR
DES
FONCTIONS
RÉTRIBUÉES.
L'emploi d'aide d'anatomie normale, laissé vacant par
M. Rouyer, nommé aide d'anatomie pathologique, a été mis
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
39
au concours, le 5 janvier de la présente axinée. Il a été obtenu
par M. Pierron, élève de seconde année,
|
Un concours à eu lieu, le 15 décembre 1873, pour une
place d’interne des hôpitaux. L’unique candidat qui s’est
présenté, M, Hussenet, a été jugé apte à la remplir. Nous
faisons remarquer que les fonctions d’internes des hôpitaux
sont rétribuées par la Commission administrative des hospices, qui, dès lors, a le droit de nomination; mais cette Commission a délégué le choix des candidats à la Faculté de
médecine, auprès de
laquelle les internes remplissent les
mêmes fonctions que les aides de clinique, qui sont, eux, à
la nomination du Ministre de l'instruction publique.
COURS THÉORIQUES.
Tous les cours qui avaient été annoncés par le programmeaffiche ont eu lieu et ont été suivis avec plus ou moins
d’exactitude et de zèle.
La fréquentation assidue d’un cours théorique dépend
d'abord de la nature du cours ou des matières qui doivent y
être exposées, ensuite des qualités du professeur. Les leçons
avec démonstrations ont toujours plus de succès que celles
qui sont siniplement orales. Il est aussi des cours qui ont plus
d'attrait que d’autres pour l'élève, qui doit Les fréquenter définitivement tous. Or, le professeur ne pouvant pas choisir son
sujet, mais devant exposer celui qui lui est dévolu et qui a été
l'objet de ses méditations particulières, doit chercher tous les
moyens de le rendre intéressant pour ceux auxquels il s’adresse. La méthode et la clarté de l'exposition sont les deux
qualités principales d'une bonne lecon, qui peut, en outre, être
rendue attrayante par la précision et le charme de la diction.
Les matières des cours
vastes qu’il est impossible
même dans deux, en ne
que deux ou trois heures
théoriques sont généralement si
de les exposer dans un semestre et
consacrant à leur développement
par semaine. D'un autre côté, les
SÉANCE
40
DE
RENTRÉE.
cours à suivre par l'élève sont si nombreux qu’on ne peut
pas les entretenir plus souvent du même sujet.
C'est un grand écueil à éviter de ne donner qu’une ins-
-truction incomplète à l'étudiant qui doiten quelques années
s'approprier des connaissances aussi vastes que celles des
sciences
médicales
d'aujourd'hui.
Les
Facultés
devraient
peut-être devenir des écoles supérieures, et n’admettre
que des élèves qui ont fait des études médicales préparatoires.
En attendant, nos collègues ont.tous cherché à donner une
instruction théorique, aussi complète que possible, à leurs
auditeurs.
‘
Les cours confiés à MM. les adjoints sont destinés à compléter l’enseignement que les titulaires dispensent.
CLINIQUES.
Les changements que nous avons annoncés dans notre
rapport de l’année dernière ont eu lieu. Les malades de la
catégorie de la chirurgie ont été transférés à Saïint-Léon, et
l'hôpital Saïnt-Charles est resté uniquement consacré aux”
maladies internes et aux maladies des yeux.
Cet arrangement a permis d'établir à l'hôpital Saint-Charles
deux services de maladies internes, deux cliniques, chacune
de 40 lits, qui sont presque constamment occupés. Les deux
professeurs visitent journellement leurs malades, mais alternent quant aux conférences cliniques.
Le nombre des malades reçus et traités dans le courant
de l’année scolaire 1878-1874 a été de 619, dont 325 hommes
et 294 femmes.
Les consultations ont eu lieu comme par le passé et ont
été très-nombreuses.
|
La clinique ophthalmologique a obtenu quelques agrandissements, mais insuffisants encore pour un service aussi important. Le nombre des malades qui y ont été traités s’est élevé
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
at
à 72. Les consultations ont atteint le chiffre de 289, nombre
plus que double de celui de l’année précédente; 44 opérations ont été pratiquées sur les yeux. Le directeur de cette
clinique
(M. Monoyer)
dit, dans
le
rapport
qu'il
mous
a
adressé, qu'une mesure qui contribuerait à accroître nota-
blement le nombre des consultants, serait de lautoriser à
délivrer aux indigents des prescriptions jouissant de la même
réduction de prix que celles qui sont délivrées par les médecins du bureau de bienfaisance de la ville.
L'hôpital Saint-Léon renferme aujourd’hui 72 lits dans
quatre salles, deux pour les hommes et deux pour les femmes.
Les salles d'hommes ont 22 lits, célles des femmes 14. Les
deux professeurs de clinique chirurgicale ont été en fonction
toute l’année; ils n’ont alterné que pour les jours de clinique.555 malades ont été admis à Saint-Léon dans l’année 1873 et 1874; 459 hommes et 96 femmes. Des opérations
importantes y ont été pratiquées, et le nombre des consultations a été considérable.
La clinique obstétricale et gynécologique à fonctionné
dans le nouveau bâtiment de l'hôpital départemental. L'heureuse distribution des iocaux, l’absence d’encombrement,
une bonne aération, ont eu l’influence la plus salutaire sur
la catégorie des personnes qui y cherchent un refuge. Les
maladies dites puerpérales ont été infiniment plus rares que
dans l’ancien local défectueux sous tous les rapports, et
surtout moins meurtrières.
135 personnes ont été admisés dans le courant de l’année;
parmi elles se trouvaient un certain nombre de malades qui
y sont venues pour subir des opérations diverses.
Le personnel de cette clinique a été complété par la no-
mination définitive d’une sage-femme en chef, M! Jaeckell,
qui était depuis de longues années attachée à l’École dépar-
tementale des sages-femmes.
Nous croyons
avoir réalisé dans
cette clinique les avan-
tages que l’on recherche surtout aujourd’hui dans un asile
42
;
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
de femmes enceintes, dans le but de leur donner le plus de
sécurité possible.
Les autres cliniques spéciales ont eu lieu conformément
au programme officiel; il est à regretter qu’elles ne soient
pas plus fréquentées. Cela tient sans doute à l'éloignement
des hôpitaux où elles se font.
Nous n'avons toujours pas pu obtenir de clinique de maladies des enfants; par contre, l'administration de Maréville
nous fait espérer, pour l'été prochain, des leçons cliniques sur
les maladies mentales.
Dans notre dernier rapport, nous avons parlé d’un plan
d'hôpital général des cliniques qui était à l’étude. Ce plan a
dû être abandonné par la Commission administrative qui
lavait cependant approuvé. Aujourd’hui, il est question
d'agrandir et d’assainir l'hôpital Saint-Charles, ainsi que le
nouvel hôpital Saint-Léon, qui, primitivement, ne devait être
que provisoire. Espérons que ce projet, qui est approuvé et
par la Commission administrative des hospices et par le chef
de la municipalité, sera mis à exécution, et donnera, dans une
certaine mesure, satisfaction à nos vœux, qui sont fondés sur
les nécessités de notre enscignement pratique.
‘LABORATOIRES.
Nous possédons aujourd’hui des laboratoires de physique,
de chimie physiologique et pathologique, de physiologie,
d'anatomie et de physiologie pathologique et de clinique, où
les élèves sont admis, à tour de rôle, à jouir d’une instruction pratique autrefois presque entièrement négligée.
La Faculté de médecine de Strasbourg a eu l’honneur de
l'initiative dans l'installation d'exercices pratiques de physique. Le professeur (M. Rameaux) les a rétablis à Nancy,
aussitôt qu'il a eu surmonté les difficultés qui naissent d’une
installation provisoire.
Le laboratoire de chimie physiologique, créé par M. Ritter,
FACULTÉ
a eu un grand
succès
DE MÉDECINE,
parmi
les
élèves:
‘
48
44 d'entre eux
s'étaient inscrits pour en suivre les exercices au commence-
ment de l’année. Le professeur se loue du zèle de ses élèves,
qui ne s’est pas ralenti, dit-il, un seul instant Les objets des
manipulations étaient la chimie analytique; la chimie pharmaceutique, la chimie hygiénique, la chimie volumétrique
et la chimie biologique.
|
Dix élèves seulement se sont fait inscrire pour les conférences pratiques de physiologie, et ont suivi assidûment les
exercices. Tout ce qui a rapport à l’exercice régulier des
fonctions du corps à été passé en revue. De nombreux instruments, plus ingénieux les uns que les autres, ont été
employés; la vivisection a été pratiquée dans la vue de dé-
montrer une foule de phénomènes
de la vie ; le professeur
(M. Beaunis) exprime l'espoir que d’ici à quelques années ces
exercices entreront dans le programme des études médicales.
Les exercices du laboratoire d'anatomie et de physiologie
pathologique ont principalement porté sur l’action de la bile
et de ses principes dans l'organisme; sur l’action des prinei-
paux sels ammoniacaux
léconomic;
introduits à différentes doses dans
sur les accidents
qu'amène
l'introduction
duw
chloral dans le sang; sur les effets des injections infinitési-
males du sang putride et septique, etc. Le professeur
(M. Feltz) se loue beaucoup du zèle des élèves qui ont suivi
ses travaux, et surtout de son aide (M. Rouyer), qui l'a
secondé avec exactitude et intelligence.
La loi du 5 août dernier a définitivement mis à notre dis-
position, pour l’année 1875, le crédit de 3,000 francs, applicable aux dépenses annuelles du laboratoire des cliniques.
Cette allocation, qui a été votée par l’Assemblée nationale,
développera de plus en plus ce service important.
TRAVAUX
ANATOMIQUES.
Nous avons dit et répété que l'anatomie est la base des
études médicales, et que l'étude de l'anatomie doit être favo-
44
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
risée par tous les moyens possibles. Pour cela, il faut surtout
beaucoup de cadavres, En 1872 et 1873 nous avions à notre
disposition 100 corps morts, pendant l’année qui vient de
s'écouler nous en avons eu 25 de plus. Ce n’est pas encore
assez, il en faudrait, avons-nous dit l’année dernière, 300.
Aussitôt que le nouvel amphithéâtre
sera mis à notre dispo-
‘sition, nous nous occuperons des voies et moyens d'obtenir
ce chiffre. Mais où il y a eu progrès, c’est dans la manière
d'en user. Sous ce rapport, l'amélioration a été notable; on
est parvenu à faire comprendre aux élèves le prix que l’on :
doit attacher à profiter de toutes les circonstances favorables,
à ménager les pièces qui leur sont livrées par les chefs d’amphithéâtre, et à apprendre à les conserver le plus longtemps
possible.
Le chef des travaux anatomiques, M. le docteur Bouchard,
agrégé près la Faculté, et qui s’est livré à l'étude et à l’enseignement de l'anatomie avec le plus grand succès, a dirigé
cette année ces travaux, et c’est à lui que nous devons en
grande partie Les résultats obtenus ;malheureusement, M. Bouchard a dû quitter ces fonctions importantes, parce qu'il a été
obligé d'opter entre sa position militaire, où il a déjà rendu
de longs services, et ses fonctions universitaires.
Un concours à été immédiatement ouvert pour son remplacement; ce concours est commencé et va se terminer un de
ces jours. Il nous donnera, nous lespérons du moins, un
successeur digne du titulaire que nous avons perdu.
BIBLIOTHÈQUE.
À la fin de l'exercice 1873-1874, le nombre des volumes
qui, en 1873, était d'environ 5,000, s'était élevé à 7,600; il
avait donc augmenté de 2,600 (1). Ce nombre s’est accru
encore de plus de 2,000 volumes par un don des plus impor8
(1) Cette augmentation provenait surtout
mentionné dans notre dernier rapport.
du don
Simonin
que
nous
avons
FACULTÉ
DE MÉDECINE.
.
45
tants qui à été fait à la Faculté par la famille Nève-Champion,
de Bar-le-Duc.
Le docteur Nève, gendre du docteur Champion, est mort
au mois de février dernier, regretté par tous ceux qui l'ont
connu et particulièrement par la ville de Bar-le-Duc. Sa
veuve à cru ne pouvoir mieux honorer et perpétuer sa mé-
moire qu’en faisant don à la Faculté de médecine, récemment fixée à Nancy, de la bibliothèque et de la collection
d'instruments de feu son mari et de son père. Cette bibliothèque est surtout riche en ouvrages de chirurgie, d’obsté-
tricie et de gynécologie ; elle comprend également un certain
nombre de manuscrits. Sa valeur est d’une importance considérable, et son nombre de volumes porte aujourd’hui à plus
de 10,000 celui de notre bibliothèque.
La somme allouée par notre budget pour Pacquisition de’
livres nouveaux, abonnements de journaux et reliures, a été |
portée l’année dernièreà 2,000 francs.
La bibliothèque a reçu, en outre, des dons moins importants
que celui de la famille Nève-Champion, de différentes personnes qui s'intéressent à notre prospérité. M. le professeur
Ehrmann, un de nos anciens collègues de la Faculté de
médecine de Strasbourg, doyen pendant dix ans de cette
Faculté, et que son âge avancé avait déterminé à demander
de faire valoir ses droits à la retraite quelques années déjà
avant notre guerre désastreuse, nous a adressé, comme souvenir, un certain nombre d'ouvrages rares, à planches, qui
manquaient dans notre bibliothèque, et qui y perpétueront sa
mémoire. Son nom figure sur notre tableau des professeurs
comme dernier doyen honoraire; espérons qu'il continuera
d'y figurer encore pendant des années,
Le docteur Eugène Bæœckel, agrégé en exercice à la Faculté
de Strasbourg avant
1871,
que
des raisons de famille ont
empêché de nous accompagner à notre nouvelle destination,
où il n'aurait pas manqué de figurer parmi les nouveaux
promus, nous à fait parvenir des collections importantes de
46
.
sa bibliothèque.
SÉANCE
Nous
DE
RENTRÉE.
ajouterons
à la mention
de
ce témoi-
gnage de sympathie de notre ancien collègue, que ses regrets
de ne pas pouvoir nous suivre l’ont porté à refuser des offres
très-avantageuses de l’Université allemande.
Ainsi, en deux années, la bibliothèque de la Faculté à été,
reconstituée, et les ouvrages qu’elle renferme forment le
nombre respectable de près de 10,000 volumes. C’est grâce à
la libéralité du Gouvernement, grâce à deux familles généreuses de médecins (Simonin et Nève-Champion), grâce enfin
à différents donateurs dont nous comptons toujours pouvoir
publier les noms dans un rapport spécial,que ce miracle s’est
accompli.
|
COLLECTIONS.
* Les collections des Facultés de médecine sont surtout relatives à l'anatomie normale, à l'anatomie pathologique et aux
instruments de physique, de chimie, de chirurgie, et à l'histoire naturelle médicale.
Les
gique
peine
encore
collections d'anatomie normale et d'anatomie patholon'ont pas été augmentées cette année; elles sont à
ébauchées. L'organisation de notre Faculté n’est pas
assez avancée pour qu'on puisse se livrer à la confec-
tion de pièces à conserver dans des musées. D'ailleurs, ces
coilections ne se font que graduellement. Il faut beaucoup :
d'années pour en avoir d’un peu complètes, car elles ne s’achètent pas. Ce sont des collections qui grandissent lente-
ment et exigent des emplacements considérables.
Une autre espèce de collections, celles que l'on peut se
procurer avec de l'argent, sont des instruments de physique,
de chimie, de chirurgie et des objets d'histoire naturelle. La
collection des instruments de chirurgie a été augmentée par
des achats importants et en dernier lieu par un don de la
famille Nève-Chaïmpion, qui nous à offert, outre la belle
bibliothèque médicale de la famille, des instruments de chirurgie anciens et nouveaux.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
47
Il à été aussi acquis un assez grand nombre d'instruments
de physique, de chimie et d'expérimentation physiologique:
La collection d'histoire naturelle
quoique déjà importante.
laisse encore à désirer,
PERSONNEL.
Le personnel du corps enseignant de la Faculté a subi
peu de changements. Le professeur de clinique interne,
M. Hirtz, a demandé un congé pour raison de santé, et a été
suppléé par M. le docteur Bernheim, agrégé en exercice près
la Faculté. Nous
espérions voir notre collègue reprendre
sa chaire de clinique où il intéressait au plus haut degré nos
élèves; une extinction de voix, qui dure déjà depuis quel-
ques mois, l’a forcé à demander un nouveau congé.
Mais si le personnel actif n’a subi aucune modification
importante, nous avons eu le regret de perdre un de nos professeurs honoraires les plus distingués et les plus estimés par
leurs collègues, Antoine-Laurent-Apollinaire Fée.
Fée est né à Andoutes, département de l'Indre, le 7 novembre 1789. Il était pharmacien sous-aide-major le 7 no-
vembre 1809; en cette qualité, il fat envoyé en Espagne, où
il fit des observations très-intéressantes sur le pays, ses habitants et sa langue, qu'il a communiquées plus tard par l’impression, sous le titre de Souvenirs d'Espagne. Il fut nommé
aide-major le 6 octobre 1813, et reçu définitivement pharmacien à l'École spéciale de Strasbourg le 1* mars 1815.
En 1825, il était démonstrateur à l'hôpital militaire d’instruction de Lille; nommé pharmacien-major le 22 décembre 1828,
il devint professeur aux hôpitaux militaires.
Le professeur de botaniqueà la Faculté de médecine de
Strasbourg, Nestler, mourut inopinément le 2 décembre 1832.
Fée se trouvait alors employé comme professeur de pharma-
cie à lhôpital militaire ; il s'était beaucoup occupé de botanique et avait déjà écrit un ouvrage en deux volumes sur
48
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
l’histoire naturelle médicale. Il aspira à remplacer Nestler,
- mais il fallait avant tout,
pour
devenir professeur à une
Faculté de médecine, être docteur en médecine.
Fée se mit à étudier les matières des différents examens
qu'il devait subir; en peu de mois il parvint à obtenir le :
diplôme de docteur en médecine et se trouva ainsi en mesure
de se présenter au Concours.
C’est au concours que les chaires s’obtenaient (de nouveau)
depuis 1830 (1). La renommée de Fée, comme botaniste et
comme auteur, avait éloigné tous les compétiteurs, et il fut
proclamé, le 25 juillet 1838, professeur de botanique et d’his-
toire naturelle médicale à la Faculté de médecine de Stras-
bourg. Il avait alors 44 ans.
Pendant trente-sept ans, Fée professa à notre Faculté lhistoire naturelle médicale en hiver, la botanique en été, Arrivé
à l’âge de 80 ans, en 1869, il était encore dans un état de
un banquet intime (le 7 novembre 1869), auquel assista une
seule personne étrangère à la médecine, une illustration de
ce pays-ci, M, le baron Guerricr de Dumast, avec lequel Fée
était intimement lié. À la fin d’un repas animé par une conversation aussi agréable qu'intéressante, l'ami de Nancy, le
vénérable M. G. de Dumast, offrit à la réunion une petite
chanson de sa composition Sur les octogénaires.
Fée ne songeait pas le moins du monde, dans ce moment,
à prendre sa retraite, quoiqu'il n'eût aucun avantage à attendre de la prolongation de son service. Il était déjà retraité
comme pharmacien principal. En 1870, ilcontinua à faire ses
cours et à assister aux exercices de la Faculté pour lesquels il
était convoqué, quand arriva la déclaration de guerre.
Les horreurs du blocus de Strasbourg effrayèrent le digne
vieillard. 11 demanda et obtint la permission de sortir de la’
(1) Les concours ont été institués par Napoléon Ier; la Restauration les a supprimés, ils ont été rétablis en 1830 et supprimés de nouveau par Napoléon HE,
s,
santé parfait. Pour fêter son 80° anniversaire de naissance, il
réunit quelques-uns de ses collègues les plus anciens dans
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
49
ville et se réfugia à Genève, où il fut accueilli avec les prévenances auxquelles il avait droit de la part du monde savant, et y fit des conférences qui furent très-suivies.
Après la guerre, il revint à Strasbourg pour mettre ordre
à ses affaires. À cette époque, il eut l'honneur de recevoir la
visite de S. M. l’empereur du Brésil, qui était de passage à
Strasbourg, et qui fit l'acquisition de la collection des plantes
importantes et rares que possédait notre collègue. .
Ayant achevé de régler les intérêts qui le retenaient à
Strasbourg, il partit pour Paris, où son gendre était fixé
comme professeur au Val-de-Grâce. D'abord, et sur les ins-
tances de son ami M. G. de Dumast, croyons-nous, il avait eu
l'intention de venir habiter Nancy; mais, sollicité sans doute
par sa famille, il demanda sa retraite de professeur et se fixa
définitivement à Paris. Malgré le soin qu’il avait eu de s’établir dans ‘un des quartiers les plus sains de La capitale
(boulevard Saint-Michel), sa santé se dérangea bientôt, ses
digestions devinrent pénibles, son corps s’affaiblit, et il s'éteignit le 21 mai 1874, dans le cours de sa 85° année.
Fée à été nommé membre de l’Académie de médecine de
Paris dès la création de cette compagnie; il était correspondant
de l’Académie de Stanislas, et beaucoup de Sociétés savantes,
françaises et étrangères, l'avaient admis au nombre de leurs
membres honoraires ou correspondants. En 1872, il avait été
nommé professeur honoraire de notre Faculté, et, au commen-
cement de l’année actuelle, président de la Société botanique
de France. Il était depuis longtemps officier de la Légion
d'honneur et de l’Instruction publique, chevalier du Lion
néerlandais, et, lors de son passage à Strasbourg, l’empereur
du Brésil l'avait nommé chevalier de ses ordres.
Fée a publié de nombreux ouvrages de science et de lit-
térature, dont quelques-uns sont fort appréciés. IL était, dit
M.
G. de Dumast, naturaliste, penseur, écrivain charmant,
poëte amateur.
Comme homme privé, il était d'une grande bonté, d’une
FACULTÉS,
4
50
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
amabilité extrême; comme collègue, le plus affable et Ie plus
indulgent des hommes. Pour relever toutes les qualités qui
le distinguaient, il faudrait un volume
plume que la mienne.
entier et une autre
AGRÉGATION.
Le nombre normal des agrégés près la Faculté doit être
- de 16. Tous doivent être en exercice; il doit y avoir, en
outre, plusieurs stagiaires, afin de pouvoir remplacer immédiatement ceux dont l'exercice expire. Or, dans le moment
actuel, nous n'avons plus que 8 agrégés en exercice, dont
plusieurs sont sur le point de nous quitter, parce que leur
temps d'exercice est expiré, et aucun stagiaire, Un concours
est ouvert pour combler en partie ce déficit.
Jusqu'à présent les agrégés étaient recrutés par la Faculté
elle-même, au moyen de concours qui avaient lieu dans son
sein. Un arrêté ministériel du D juin dernier lui a enlevé
. cette prérogative,
Cet arrêté ministériel, nous l’avouons sans crainte, a
causé une pénible surprise dans le sein de la Faculté et
. autour d'elle.
|
Des réclamations ont immédiatement
été faites par les
futurs concurrents qui nous entourent; les Facultés de
Nancy et de Montpellier elles-mêmes ont adressé de respectueuses observations au Ministre.
Celui-ci
nous à fait savoir
que le comité consultatif du Conseil de l'instruction publique,
auquel il les à soumises, a déclaré qu'il n’y avait rien à
modifier à la mesure qui avait été prise; qu'il était d'avis
que l'arrêté ministériel fût littéralement exécuté. Cet arrêté
porte qu'il sera ouvert un concours pour huit places d'agrégés
stagiaires près la Faculté de médecine de Nancy; deux pour
la section de médecine, deux pour la section de chirürgie et
d’acconchements, deux pour la section d'anatomie et de physiologic, et deux pour la section des sciences physiques, et
FACULTÉ
DE MÉDECINE.
. bi
que les concours s’ouvriront à Paris les 5 décembre
14 mars et 14 novembre
1874,
1875.
Nous ignorons les motifs pour lesquels les concours ont été
transférés à Paris : l’arrêté ministériel du 5 juin n’est précédé d'aucun Considérant ; il invoque simplement les articles
10 et 11 du
décret du 22 août 1854, et le statut du 19 août,
1857 sur l'agrégation des Facultés, qui autorisent le Ministre
à transférer le siége des concours à Paris.
L'agrégation est pour les Facultés de médecine une pépi-
nière de professeurs. Même depuis la suppression du concours pour le professorat, il y a eu peu d'exemples de
nomination de professeurs titulaires en dehors de l'agrégation;
ce cas ne s’est même jamais présenté à notre Faculté depuis
que l'institution existe.
.
L’agrégation près des Facultés de médecine ne doit pas
être confondue avec celle de Facultés d’un autre ordre. Dans
les Facultés de droit, par exemple, l’agrégé entre immédia-
tement en exercice, il est rétribué d'une manière honorable
et devient professeur titulaire au bout de peu de temps. En
médecine, l’'agrégé doit faire un stage de trois ans sans
appointemonts, la durée de son exercice est très-limitée, puis
il devient libre. &i, pour un motif ou un autre, il n’a pu
arriver au titalariat, il doit y renoncer pour toujours. C’est
pourquoi les Facultés de médecine aiment à s’entourer de
jeunes confrères qu'elles ont pour ainsi dire élevés, et qui.
doivent continuer la tradition de l'établissement, car en
médecine il n'y a pas de code écrit, il n’y a pas de règles
fixes, l’enseignement varie, sinon dans les bases, du moins.
par la forme, les opinions et les tendances.
DISTINCTIONS
HONORIFIQUES.
MM. les professeurs Engel et Feliz et M. le professeur
adjoint Ritter ont été nommés officiers d'Académie. Cette
distinction
était
bien méritée
par
les
nombreux
services
52
|
SÉANCE DE RENTRÉE.
que ces collègues ont rendu à la science et à l'enseignement.
ce
|
‘
M. le professeur Coze a reçu la croix de la Légion d’honneur. Depuis vingt ans, M. Coze est attaché à la Faculté
comme agrégé et Comme professeur ; il à rendu des services
signalés pendant la guerre dans un des grands hôpitaux du
Midi (Perpignan), et,comme assesseur du doyen, il a notable-
ment diminué la charge qui incombe à celui-ci, surtout par
la surveillance de l'exécution des nouveaux bâtiments de la
Faculté, Cette distinction a été unanimement approuvée.
BATIMENTS.
On peut voir dès aujourd’hui les bâtiments grandioses qui
sont destinés à notre installation définitive; ils s'étendent de
la place de l’Académie, le long de la rue de Serre, jusqu’à la
rue Lepois.
'
Il résulte du rapport fait vers la fin du mois dernier par
M. l'architecte Ginain, que les travaux de construction sont
assez avancés, comme gros œuvre, pour qu’il soit nécessaire
de s'occuper, dès à présent, des installations intérieures. Cette
installation, en y comprenant l'aménagement des eaux, du
gaz, et l'agencement du mobilier,
est estimée à 65,100 francs.
Un premier crédit de 30,000 francs a été ouvert à cet effet
par le Ministre de l'instruction publique, mais plusieurs mois
s'écouleront nécessairement avant que cette installation soit
réalisée, et il est à craindre qu’elle ne soit pas complète et
définitive avant la rentrée de 1875-1876.
En premier lieu, on s'occupe à terminer la partie des bâti-
ments qui doit servir à l'enseignement de l'anatomie. Cela est
d'autant plus nécessaire que l'amphithéâtre
des dissections,
que nous avons occupé jusqu'aujourd’hui, a reçu une autre
destination.
On nous avait fait espérer que nous pourrions prendre
possession des nouveaux locaux dès la rentrée actuclle. Cet
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
58
espoir ne s’est pas réalisé. Cependant les constructions sont
très-avancées, et notre enseignement ne souffrira ni retard ni
empêchement.
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
L'École supérieure de pharmacie est restée annexée jusqu’à
présent à la Faculté
de médecine, avec laquelle son admi-
nistration est fusionnée, car l’enseignement et les actes publics
ont toujours lieu séparément... L'École espère être complé-
tement rendue à elle-même : nous le lui souhaitons de tout
cœur, parce que nous pensons que la mesure serait excellente, Entre le pharmacien et le médecin, le seul rapport qui
existe, le seul qui doive exister, c'est que l’un prépare les
médicaments, et que l’autre les prescrit au malade dans un
but de guérison. Les rôles sont donc, en réalité, très-distincts.
S'il est utile et nécessaire au, médecin de bien connaître les
médicaments et leur composition, en un mot, s’il doit être un
peu pharmacien, il importe, pour beaucoup de raisons, que le
pharmacien ne fasse pas le médecin. L’instruction professionnelle de l’un et de l’autre ne peut donc pas être tout à
- fait la même. Voilà pourquoi nous pensons que les Écoles de
pharmacie doivent rester autonomes, c’est-à-dire qu'on ne
doit pas les fondre avec les Facultés de médecine, comme on
en a montré un peu la velléité.
Les cours de l’École de pharmacie ont été fréquentés, pen-
dant l'année scolaire 1873-1874, par 67 élèves, dont 19
étaient en cours d'examens, et 12 les suivaient comme auditeurs bénévoles. En 1872-1873, on n’a compté que 54 élèves,
soit 13 de moins que dans l’année qui vient de s'écouler;
129 inscriptions ont été prises (11 de moins que l’année précédente) dont 67 par des aspirants au titre de pharmacien
de 1" classe, et 62 par des aspirants au titre de 2° classe.
Les examens semestriels se sont montés à 53. Les trois
premiers numéros ont été obtenus par 15 candidats, 14 ont
54
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
simplement satisfait,
17 n’ont eu que la note passable, 7 ont
été ajournés (près de 14 p. 100).
|
Si ces résultats ne sont pas très-satisfaisants pour les étudiants, ils montrent au moins la juste sévérité des juges.
Il y a eu 37 examens de fin d’études (4 de plus que
l’année dernière), dont 10 pour la 1" classe et 27 pour la
seconde. Deux ajournements ont été prononcés, 25 examens
ont été passés avec des notes satisfaisantes (3 très-satisfait,
° 9 bien satisfait et. 13 simplement satisfait). Enfin, il y a eu
13 réceptions définitives, dont 3 seulement pour la première
classe.
Conformément aux dispositions du décret du 21 avril 1869,
des concours ont eu lieu pour les prix de fin d’année ; 13 candidats y ont pris part. Le jury chargé d'apprécier le mérite
des épreuves a décerné- en 1" année un prix et une men-
tion honorable. En 2° et en 3° année, il n’a pu accorder qu'une
mention honorable, parce que l'ensemble des épreuves n'avait
pas
donné
des résultats
assez
satisfaisants.
Un
élève
de
deuxième année (M. Stræbel) a été admis avec le n° 2 à
l'École de santé du service militaire à la suite du COnCOUrs
du 8 septembre dernier.
Cette année, le laboratoire pratique, indispensable aux
études pharmaceutiques, avait été établi, et quoique provisoire, il a pu être fréquenté par tous les élèves à tour de
rôle.
L'École avait besoin de. collections et d'instruments, Un
crédit extraordinaire de 6,000 francs a été mis à sa disposi-
tion dans ce but par M. le Ministre de l'instruction publique.
Le
nombre des professeurs de l'École de pharmacie, qui
avait toujours été de 5, s’est trouvé réduit à 3 après la guerre.
Le cours de chimie, qui n'était représenté que par deux
leçons de chimie minérale par semaine, a été complété par
deux autres leçons de chimie organique, dont M. Jacquemin,
professeur titulaire, a été chargé.
Le Ministre de l'instruction publique a déclaré vacante la
.
FACULTÉ DÉ MÉDECINE.
_.
55 |
chaire d'histoire naturelle. et de botanique. Elle est échuc à
M. Cauvet, ancien agrégé de l'École, dont les publications |
scientifiques et spéciales indiquent la haute capacité.
. L'année qui commence verra done l'enseignement de.
l'École de pharmacie beaucoup plus complet et plus parfait
qu'il ne la été jusqu'ici depuis son transfertà Nancy. Les
professeurs en fonction jusqu'alors avaient cherchéà remplir.
de leur mieux-les lacunes qui existaient, mais ne pouvaient
continuer plus longtemps ce surcroît de travail.
L'École de pharmacie, comme la Faculté de. médecine, a
besoin.de locaux pour son installation définitive, Il était
convenu, avec les autorités de la ville, que l'École supé-
rieure de pharmacie occuperait ceux que la Faculté de méde- .
cine quitterait, et où était logée antérieurement l'École préLu
de médecine.
|
Par suite d’arrangements nouveaux, l'École de pharmacie
_sera concentrée dans les bâtiments qui servaient à l'anatomie
et à la chimie,
L'ancien amphithéâtre des dissections sera transformé en
laboratoire pratique; au-dessus de ce laboratoire, la ville a
bien voulu consentirà faire élever un étage, quisera distribué.
-en salles de collections et cabinets de professeurs; l’ancien
Jaboratoire de chimie de la Faculté deviendra celui de l’École
supérieure
de pharmacié,
et bientôt
l'installation
de la
Faculté de médecine et de son satellite, l’École supérieure
de pharmacie,
sera complète. Au zèle des professeurs alors
et à l'empressement
‘lustre
des
et Ia renommée
aujourd'hui perdu!
élèves à donner à ces institutions le
qu'elles possédaient dans
Île pays
o
|
TRAVAUX PERSONNELS
BE
LA
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
“PUBLICATIONS
DE
M
LE
|
Des rapports.
(Hygiène
PROFESSEUR
FOURDES
187$- 18%.
publique et médecine
_clopédique des sciences médicales: (Paris 1874.)
légale.) Dictionnaire
ency-
.
Discours d'inauguration des séances générales de l'Association de pré-
voyance des inédecins de Meurthe-et-Moselle et de la Société de LL éuecine
&ee Noney. (Revue médicale de l'Est,
PUBLICATIONS
1874)
DE M. LE PROFESSEUR MICHEL
1878-1874.
10 Des
Lésions
spontanées
du rachis.
(Article de 60 pages dans le Die-
tionnaire encyclopédique des sciences médicales, publié par M. Dechambre.)
2° Opération d'ostéolome des fosses nasales, suivie d'une Explication
nouvelle sur leur origine. (Gazcite hebdomadaire,
8° Sur l'extirpation de la glande thyroïde, avec. opération suivie de
succès.
(Mémoire envoyé à l'Académie de médecine. }
4° Sur lextirpation complète du scapulum, avec observation shivie
de succès. (Mémoire envoyé à l'Académie de médecine.)
5° Sur un nouveau procédé d'extraction de la cataracte. (Tr avai envoyé
à la Société de chirurgie de Paris.)
. Ges-trois derniers mémoires ont été également publiés dans la Gazette
hebdomadaire,
SÉANCE
TRAVAUX
DE
RENTRÉE,
—
ET PUBLICATIONS
FACULTÉ
DE
M. LE
DE
MÉDECINE.
57
PROFESSEUR
SIMONIN
1874.
Rapport sur le service départemental de l'assistance médicale et de
la vaccine de Meurthe-et-Moselle, pendant l'exercice 1873, lu en séance du
- Gomité central d'assistance médicale et de vaccine, le 29 juin 1874; 19€ rapport de l’auteur sur l'assistance médicale; 31° rapport sur le service de la
vaccine.
°
Discours d'ouverture de la clinique chirurgicale de Nancy, suivi du
programme
du cours de clinique générale professé
de 1840
à 1873.
Programme du cours de clinique chirurgicale du docteur Simonin.
Une année de la clinique chirurgicale du docteur Simonin.
Résultats immédiats
seur Esmarch,
de l'emploi de la méthode hémostatique du profes-
à la clinique de Nancy, lors de trois amputations.
Allocution du président
de
l'Association
des
médecins
Moselle, lue en séance générale du 25 janvier 1874,
Cominunications diverses à la Société de médecine
de
Meurthe-et-
de Naney;
à PAsso-
ciation des médecins de Meurthe-et-Moselle ; à l'Association générale des médc-
gins de France; à l'Académie de Stanislas.
MÉMOIRES
PUBLIÉS
PAR
M.
LE
PROFESSEUR HECHT
1873-1874.
Contributions à l'étude des calculs urinaires, in Revue médicale de l'Est.
Article : Clinique,
in Dictionnaire
encyclopédique
des
sciences
. - Ardicles bibliographiques et analytiques dans la Revue
TRAVAUX
DE
M.
LE
PROFESSEUR
médicales.
médicale de PEst.
BEAUNIS
1873-1874.
19 Remarques
sur un cas de transposition générale des viscères.
(Revuc
médicale de l'Est, 1874.)
2° De la force
et du mouvement.
PUBLICATIONS
DE
M.
(Revue scientifique,
LE
PROFESSEUR
1874.)
ENGEL
1873-1874.
19 Résumé succinct des découvertes modernes
tomie
et la classification
des vers
nématoïdes.
sur la biologie,
(Revue
médicale
l'anude
t. II, n°% 7,8.)
.
2° Divers articles dans la Revue d'hydrologie française et étrangère.
PEst,
58
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
MÉMOIRES PUBLIÉS PAR M. LE DOCTEUR LALLEMENT
‘
| PROFESSEUR
ADJOINTE
1873-1874.
1° Sur
la nécessité d'établir une
statistique
décès à Nancy.
sérieuse
des causes
de
‘
|
29 Rapport sur la même question.
3° Observation d'absence du vagin et de l'utérus. Exploration complémentaire à l'aide d'une ponction aspiratrice. (Société de médecine de Nancy.)
TRAVAUX
ET
PUBLICATIONS
AGRÉGÉ PRÈS LA FACULTÉ
N
DU
DOCTEUR
(ANNÉE
C.
SCOLAIRE
SARRAZIN
1873-1874).
Hôpital. Des Établissements hospitaliers en. temps de paix el en temps
de guerre, (Paris, 3. B. Baillière et fils. 15 fig)
+
|
Des Effets de l'immobilité articulaire prolongée dans les fractures suppurées des os et dans es plaies et les résections articulaires.
.
Étude unatomique et pathologique de la région inguinale. Hernies
énguinales, accidents et complications qu'elles présentent. (Paris, I. B.
Baïllière.}
De l'Emploi du goudron dans le pansement des pluies. (Communication
faite à la Société de chirurgie.)
Dictionnaire. de médecine
incision, injection,
Annales
d'hygiène
et de chirurgie
|
|
pratiques, articles: Irrigation,
ligature.
et
de
médecine
légale
: l'Ambulance
américaine
pendant le siège de Paris.
. PUBLICATIONS
SCIENTIFIQUES
DU
DOCTEUR
MONOYER
AGRÊGÉ PRÈS LA FACULTÉ, PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
1° Discours
d'inauguration
du
cours
d'ophihalmologie,
prononcé
le
19 février 1878. (Revue médicale de l'Est, 1874, t, I, n°5 8 et 10. — Tiré à
part, brochure in-8°, 24 pages.)
2° Sur un nouvel ophthalmoscope à trois observateurs. (Société de mêdecine de Naney, compte rendu de l'année 1873.)
8° Sur l'ophthalmomètre de Helmholtz. (Société des sciences de Nancy,
séance du 17 décembre 1878; ên Revue médicale de l'Est, 1874, t. {, n° 1.)
4°
Sur
procédés
trois malades
différents.
opérés
(Société de
de
cataracte
médecine
Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, n° 5.)
de
avec
Nancy,
succès
14
el par
janvier
1874;
trois
în
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
59
5° Lunettes de couleur à volets mobiles. (Société des sciences et Société
de médecine de Nancy, 2 mars et 25 mars 1874; én Revue médicale de l'Est,
1874,
I, n°% 9 et 12.)
6° Tatouage de la cornée
au
moyen
de
la
sépia.
(Société
de
médecine
de Naney, 22 avril 1874; ën Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, n° 12.)
7° Nouvelle échelle typographique décimale du D' Monoyer pour mesurer
lacuité de la vue. (Société de médecine
de Nancy,
1874.)
8° Divers procès-verbaux de la. Société des sciences de Nancy; plusieurs
bulletins et notices de la Revue médicale de l'Est, 1874.
TRAVAUX
ET
PUBLICATIONS
DU
DOCTEUR
AGRÉGÉ PRÈS LA FACULTÉ, PENDANT L'ANNÉE
GROSS
SCOLAIRE 1873-1874.
1° Corps libres articulaires dans l'arthrite déformante. (Communication
à la Société de médecine de Nancy, séance du 26 novembre 1878; Revue
médicale de l'Est, t. T, page 83.)
20 La
Compression élastique pendant
les opérations sur les extrémités.
(Revue- médicale de l'Est, t. I, page 93.)
30 Considérations sur un cas de blessure des arcades palmaires. (Société
de médecine, séance du 24 décembre 1873, et Revue médicale de l'Est, t. I,
pages
225
et 263.)
4° La première application de la méthode hémostatique d'Esmarch à
Nancy. (Société de médecine, séance du 14 janvier 1874, et Revue médicale
de l'Est, t. I, page 204.)
5° La transfusion du sang. (Revue médicale de l'Est, t. I, page 317.)
6° Ruptures intestinales. (Société de médecine, séance du 15 avril 1874,
et Revue médicale de l'Est, t. IT, page 27.)
7° Classification naturelle
développement
des
et l'accroissement
néoplasmes
pathologiques
physiologique
des
basée
éléments
sur
des
le
tissus
et des organes. (Communication à la Société des sciences de Nancy, séance
du 29 juillet 1873, et Revue médicale de l'Est, t. Il, page 117.)
8° De l'Expectation dans le traitement des morsures de la vipère indi-
gène. (Société de médecine, séance du 28 octobre 1874,et Revue médicale de
l'Est, t. IT, page
9° Deux
317.)
‘
opérations
d'urétrotomie
interne.
(Société de médecine, séance
du 29 juillet 1874, et Revue médicale de l'Est, t. IL, page 380.)
10° Les revues de
« pathologie
dans la Revue médicale de l'Est,
et clinique
externes, médecine
opératoire
t. I, pages 246, 804; t. II, pages 66,
»
300.
11° À titre de rédacteur en chef de la Revue médicale de l'Est : la
Revue médicale de l'Est, la première Année de la Faculté de médecine de
Nancy; accueil fait à la Revue médicale de l'Est; les Eaux de Nancy; de l'Innocuité de l'emploi des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux ; à propos
concours pour
l'agrégation; la première Séance
générale
du
de l'Association de
60
.
SÉANCE DE RENTRÉE. -
prévoyance et de secours mutuels des médecins de Meurthe-et-Moselle et de
Ja Société de médecine de Nancy; les Congrès. (Poër Revue médicale de l'Est,
t. I, pages 1, 49, 183, 173, 213; f. I, pages 41, 81, 157.)
199 À titre
de secrétaire
annuel
de
la Société
des
sciences
de
Nancy
(aneienne Société des seiences naturelles de Strasbourg), les procès-verbaux des
, Séances de ladite Société: (Revue médicale de l'Est, €. I, pages 43, 240, 270,
303, 344, 892, 480.)
‘
TRAVAUX
PRÉPARATEUR
DU
DE
CHIMIE
19 Sur l'hydrure d'arsenic
sciences, 29 décembre 1873.)
2° Sur
des
métalliques,
combinaisons
DOCTEUR
ET
R.
ENGEL
DE
TOXICOLOGIE.
solide. (Gomptes rendus
nouvelles
de
la
créatine
et sur deux réactions caractéristisques
(Gomptes rendus de l'Académie des sciences,
de
l'Académie
avec
de
les
cette
des
oxydes
substance.
15 juin 1874.
3° Note sur la purification de l'acide chlorhydrique. (Comptes rendus de
l'Académie des sciences, 5 mai
1873.)
4° Seconde note sur le méme sujet. (Journal de pharmacie, 1878.)
5° Sur un mode de production dé liodure d'Ethyle. (Mémoires de la
Société de médecine de Nancy.)
[
6° Sur la production d'acide oxamique par l'oxydation du glycocole.
(Comptes rendus de l'Académie
des sciences, octobre
T° Le croion-chloral. (Revue médicale
pharmacie.)
de l'Est,
1874.)
1% juillet, et Fournal de
.
8° Sur des réactions de quelques substances azolées de l'organisme.
(Revue médicale de l'Est, 1°' septembre 1874.)
99 Revue des travaux de chimie publiés à l'étranger. (Journal de pharmacie, 1# novembre 1874.)
10° Revue des travaux de chimie médicale. (Revue médicale de l'Est,
ter juin et {5 septembre 1874.)
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
DOCTEUR
OBERLIN
PROFESSEUR À L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
’
1873-1814.
Note sur l'apomorphène ; de
ses
caractères
différentiels
phine. (Revue médicale de FEst, 197 août 1874.)
Étude phärmacographique el clinique d'un
l'écorce d'angusture, par MM.
Oberlin
macie ct de chimie. Paris, août 1874.)
nouveau
avec la mor-
succédané
de
et Schlagdenbauffen. {fournal de phar-
|
FACULTÉ
PUBLICATIONS
{9
Sur
MÉDECINE.
DE M. LE DOCTEUR
PROFESSEUR
novembre
DE
quelques
et décembre
À
L'ÉCOLE
réactions
des
….
61
SCHLAGDENHAUFFEN
SUPÉRIEURE
DE
alcaloïdes.
PHARMACIE,
(Union
pharmaceutique ,
1878.)
20 Sur l'or ydution ded l'acide pur ogallique. {Union pharmaceutique, janvier 1874)
_.
3° Sur la coloration bleue de la résine de Gayae. {Union pharmaceutique, février 1874.}
4° Sur l’'iodure de soufre. (Union pharmaceutique, avril et mai 1874.)
° Action de l'hypermanganate de potasse sur Fhyposulfite de soude.
{Union pharmaceutique, juin 1874)
6° Dosage d'un mélange d'hydrogène sulfuré, de sufures el d'hyposulJtes. (Bul. Soc. chim., juillet 1874}
1° Action du chlorure ferrique sur dess sulfures. (Union pharmaceutique,
juillet 1874.)
S0 Étude pharmacologique et chimique d'un nouveau succédané de
écorce d'angusture. {En commun avec M. Oberlin, Journal de. pharmacie,
août 1874.)
a
90. Action de lhypermanganate.de potasse sur lés sulfures. (Journal de
chimie et pharmacie, septembre et octobre. 1874.)
100 Sur quelques réactions des hyposulfites. (Journai de pharmacie
d'Alsace-Lorraine, octobre
11° Affinité des
septembre, octobre 1874.)
- 12°
Sur
les
1874.)
métaux
iodures
et
pour le soufre.
bromures
ë Alsace-Lorraine, novembre 1874.)
5
(Union pharmaceutique , août,
métalliques.
|
|
(Journal de pharmacie
°
|
RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
Monsieur
LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La régularité avec laquelle s’accomplissent chaque année
_les cours de la Faculté, la fidélité que chaque professeur met
. à se renfermer dans le cercle des questions dont. la liste est
déterminée d'avance et approuvée par l'administration supé-
| rieure, me dispensent d'entrer dans de longs détails surnotre
enseignement, Je me permettrai une exception, cependant,
en faveur de cours dont l’organisation, par un privilége spé-
cial pour notre Faculté, est de date plus récente et dont le
cadre, moins limité par les programmes officiels, offre un
‘champ libre au professeur: je veux parler des leçons degéo- .
logie et de chimie agricole.
On connaît toute l'importance de la première de ces
_ sciences et les services nombreux qu’elle est appeléeà rendre
à l'industrie minièré devenue si active dans nos contrées,
surtout depuis nos désastres. On sait aussi avec quel talent
cette branche si intéressante de notre enseignement est pro-
fessée par M. DEzsôs, l'ancien directeur de l'École indus-
64
SÉANCE
DE RENTRÉE.
trielle de Mulhouse et l'un des géologues les plus autorisés
de l'Alsace. Après avoir consacré deux annéés successives à
l'étude des différentes couches dont l’ensemble constitue l’é-
corce du globe, le professeur a envisagé spécialement, dans
le cours de cètte année, les.modifications de l’époque actuelle. L'action des eaux, au point de vue de leur puissance
de transport, de leur influence comme agent d’érosion; la
production des cailloux roulés, des graviers et des limons;
les dépôts d'alluvion, particulièrement en ce qui concerne l’origine des deltas; la formation des glaciers, leur configuration, leurs mouvements : tels sont les points principaux sur
lesquels notre laborieux collègue a successivement appelé
l'attention du public fidèle à ses leçons.
À l'étranger, de nombreux laboratoires ont été institués
près des Universités, sous le nom de stations agronomiques,
pour l'analyse des terres, des engrais, aussi bien que pour
l'étude
approfondie des maladies qui peuvent affecter les
céréales, la vigne, les racines comestibles ou les diverses
races d'animaux utiles. Grâce à l'initiative intelligente, au
zèle désintéressé d’un savant dont le nom est un titre d’honneur pour Nancy, la France n’a pas tardé à entrer dans ce
mouvement, et notre ville, répétons-le avec orgueil, est la première où une institution de ce genre ait été établie, en même
temps qu'une chaire spéciale de chimie agricole était créée
près la Faculté.
Dans son cours de cette année, le professeur a traité des
engrais industriels et des lois fondamentales de la production
végétale. Malgré le peu de loisirs que lui laissent la direction
_de
son laboratoire et le double
enseignement
dont il est
chargé à l’École forestière et à la Faculté, notre collègue
s'occupe de la rédaction d’un grand traité de chimie agricole,
science bien vaste aujourd’hui, quoique née d'hier, et que nul
plus que M. GRANDEAU n’est à même de rédiger avec autorité et talent.
|
Pour féconder les efforts persévérants
|
des professeurs
de
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
65
Faculté, il serait à désirer qu’un auditoire spécial de jeunes
gens assidus, sérieux, fût attaché à nos divers établissements
d'enseignement supérieur des sciences et des lettres. C’est là
un desideratum chaque année signalé dans les divers rap-
ports qui ont lieu à ce sujet et qui, faute d’être réalisé, rendra
constamment le niveau de nos diverses Universités provinciales inférieur à celui de Paris et des Universités des nations
avoisinantes. Si nous y revenons avec plus d'instance en ce
moment, c’est que depuis deux ans plusieurs cours similaires
de chimie, d'histoire naturelle, éloignent de nous des étu-
diants qui jusqu’à présent avaient fourni à notre Faculté un
contingent d’auditeurs réguliers et studieux, et privent nos
chaires de ce stimulant, de cette sanction si utile à leur
développement.
|
Une lacune que je dois aussi signaler est l’absence de le-
çons de botanique pendant l’année scolaire qui vient de s’écou-
ler. M. MILLARDET,
chargé
du cours
depuis trois ans, à.
obtenu un congé (1) et a été nommé membre de la commission envoyée pour étudier dans le Midi l’insecte connu sous
le nom de paylloxera, lequel s’attaquant aux racines de la
vigne est une cause de ruine pour les contrées qui en sont
atteintes. Ce choix fait de l’un de nos collègues est pour
notre corps, sans doute, un honneur dont nous nous réjouissons tous ; il met en relief l’un de ses membres les plus distingués, mais il cause au point de vue de l’enseignement un
trouble d'autant plus regrettable que les trois branches de l’histoire naturelle m’étaient représentées chez nous d’une manière complète que depuis peu de temps, et que la botanique
en particulier, loin de faire jamais défaut à Nancy, y avait
toujours été enseignée de la manière la plus brillante par
des savants dont l’un surtout, aujourd’hui membre honoraire
de notre Faculté (2), occupe dans la science contemporaine
une place éminente. M. Millardet, suivant les traditions de
(1) Arrêté ministériel du 25 avril 1874.
(2) M. Godron.
FACULTÉS.
75
66
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
son savant prédécesseur, professe avec un talent que j'aime
à redire, et qui fait d'autant plus regretter son absence dans
notre enseignement de cette année.
PERSONNEL.
Professeurs. — La retraite de notre honorable collègue
M. Bach, laissait libre l’une des chaires de mathématiques,
celle de calcul différentiel et intégral; M. Êm. MATHIEU, professeur titulaire à la Faculté des sciences de Besançon, à été
appeléà laremplir (1). Ancien élève de l’École polytechnique,
auteur de travaux de mathématiques hautement appréciés par
les hommes compétents, proposé en 1867 par M. Lamé comme
suppléant de son cours de physique mathématique, puis désigné. pour faire un cours complémentaire à la Sorbonne,
notre nouveau collègue entra officiellement dans l’Université
en 1869, époque à laquelle il fut chargé du cours d'analyse
* mathématique à la Faculté des sciences de Besançon. Originaire de Metz, où habite encore toute sa famille, M. Mathieu
demanda et obtint la chaire qu’il occupe aujourd’hui à Nancy.
Son arrivée parmi nous est une bonne fortune dont nous
nous félicitons et qui ne peut que continuer la réputation
méritée de nos cours de mathématiques.
Auæiliaires. — L'augmentation des chaires d’histoire natu-
relle à la Faculté, en même temps que le développement de
nos collections, rendait nécessaire, urgente, la création d’une
seconde place de préparateur d'histoire naturelle. C’est ce que
l'administration supérieure à parfaitement compris en nous
accordant cette année un nouvel emploï de préparateur chargé
spécialement de seconder les professeurs de géologie, de miné-
ralogie et de botanique (2). M. Frranr, dont le zèle et les
services sont connus et appréciés, reste chargé de la prépara(2) Décret présidentiel en date du 29 décembre 1873.
(2) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874. — Par arrêté ministériel en date du
30 mars, les fonctions de préparateur de géologie, de minéralogie et de bota-
nique, ont été confiées à M. WoLGHEMUTH.
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
67
tion du cours de zoologie (1). Après avoir, depuis son entrée
à la Faculté, passé successivement ses examens de bachelier
et de licencié ès sciences, M. FRIANT a entrepris ses études de
médecine, couronnées brillamment il y a quelques mois, par
l'obtention du diplôme de docteur (2). Encouragé par ce succès,
nous savons qu’il se propose d'employer les moments que lui
laisse libres sa nouvelle position pour continuer ses travaux
et subir, dans un délai rapproché, les épreuves du doctorat
ès.sciences naturelles.
Pour compléter ce qui est relatif aux auxiliaires de notre
Faculté (3),j'ajouterai qu'une amélioration notable a été faite
dans leur position (4). Cette mesure de justice ne peut que
contribuer au bien de l’enseignement, aux progrès de la
science, en permettant de conserver plus longtemps près de.
nous ces utiles collaborateurs, et nous remercions M. le Miniftre d’avoir accédé à nos désirs.
LABORATOIRES
ET
MATÉRIEL
DE
L'ENSEIGNEMENT.
Il serait inutile d’insister longuement aujourd’hui sur l’extension que les sciences physiques et naturelles ont prise
depuis quelques années, non-seulement au point de vue des
applications, mais aussi, chacun en est témoin, sous le rapport
de l’enseignement théorique. Ce qu'on remarque moins, c’est
que cet enseignement, au lieu d’être purement
didactique,
de se donner du haut de la chaire du professeur, a pris une
physionomie toute différente; il consiste surtout en manipu-
(1) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874.
(@) La thèse de M. Frrant est une de celles auxquelles la Faculté de méde-
cine de Nancy a accordé l'Éloge pendant le cours de l’année 1873-1874, et qui ont
été l’objet d’une mention spéciale dans un rapport au Ministre.
(3) M. Dupré, préparateur de chimie, chargé de seconder à Paris M. Wurtz,
dans le nouvel enseignement
que
cet illustre
chimiste
vient
d’inaugurer à la
Sorbonne, a obtenu un congé ét est suppiéé dans ses fonctions par M. Homwerx,
précédemment nommé préparateur à l’École supérieure de pharmacie de Nancy.
(Arrêté ministériel du 6 mars 1874.)
(4) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874 portant à 1,500 francs le traitement
de MM. Durné, Friant et THiERRY, préparateurs à la Faculté.
68
|
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
‘lations, conférences, entretiens même, faits au laboratoire ou
dans le local des collections. On. exerce
les élèves au manie-
ment des instruments, à la confection de produits chimiques
divers, à l'analyse des roches et des minéraux,à la dissection -
et à la préparation de pièces d'anatomie comparée. Aussi les
“exigences d'une Faculté des sciences vont-elles toujours.
. croissant et ne doit-on pas être étonné
de
nos réclamations
constantes sous le double rapport du local et. du matériel.
C’est dans Le but de parer à ces nécessités multiples que nous
| demandons avec une vive instance un laboratoire de zoologie
et une salle pour recevoir les instruments
de physique. Ces
deux services dont l'un, faute d’un professeur spécial, avait
êté négligé à lorigine, et l’autre, logé trop étroitement, réclament une installation complète; nous nous permettons
d'appeler sur ce point l'attention bienveillante de l’administration municipale et du Gouvernement.
En. ce qui concerne nos moyens d'étude, M. le Ministre y
a pourvu cette année à l’aide de plusieurs allocations impor-
tantes, dont nous nous empressons de le remercier publiquement, Notre budget normal a été rectifié et mis plus en harmonie avec les besoins de nos nouveaux services (1); puis
‘quelques subventions extraordinaires ont pu être consacrées
à. l'acquisition de livres, d'instruments, d'objets de collection
ou de laboratoires qui nous étaiént devenus indispensables (2).
“ÈE() Arrêté ministériel du 6 mars 1874 modifiant le chiffre des allocations portées à différents articles des chapitres affectés aux frais de l'enseignement
matériel:
et du
Chap. Ni, art. 4er, angmenté de: seu
1,500 fr.
—
— 2,
—
de, . , . ...
796
m3,
— 7 de ..,..:..
286
Chap. IE, art. 187,
—
de. , .....
200
—
…
—…
—
9,
6,
—
—
de. ,... .
de …,....
100
30
Augmentation totale, . . . . 2,816 fr.
2} to Arrêté ministériel du 20 mars 1874, décidant qu'une somme de 1,200 fr.
serait spécialement
“agricole.
:
affectée
cette année
au
service
de
la chaîre
de
chimie
20 Arrêté ministériel du 8: mai 1874 mettant une somine de5,000 fr, à la dis.
position de la Faculté, pour frais d'acquisition de livres; d'instruments et d'objets.
- de collection,
:
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
69
Enfin notre beau Musée, l’un des joyaux de cette Faculté,
s'est enrichi de plusieurs envois, dont quelques-uns n’ont
malheureusement pu être exposés, à défaut de fonds et aussi
de salles pour les placer convenablement. Le don le plus
important nous vient de l'île Bourbon et est dû à l’intermédiaire obligeant de notre receveur général M. Imhaus,
auquel la Faculté
tude (1).
est heureuse d'exprimer
toute sa grati-
EXAMENS.
Doctorat.— Une thèse pour le doctorat ès sciences physiques
a été présentée dernièrement à la Faculté, par M. Scamrrr
professeur adjoint à notre École supérieure de pharmacie. La
| soutenance n'ayant pu avoir lieu cette année, le compterendu
que comporte cet important travail fera partie du rapport de
l'an prochain.
. Licence. — Lors de nos deux sessions de licence ès sciences,
dix candidats se sont présentés: cinq pour les sciences
mathématiques, quatre pour les sciences physiques, un seul
en histoire naturelle. Nous avons pu conférer le grade à
M. GaLLET, élève libre de la Faculté dans l’ordre des sciences
mathématiques, à M. LEMAIRE, étudiant en médecine dans
l’ordre des sciences naturelles, et à MM. Raïsow, maître répétiteur au Lycée de Nancy, et LATAILLE, professeuràà l'École
ecclésiastique
diocésaine, dans les sciences physiques. La
{1} Les dons faits au
19 Peaux d'animaux
Musée colonial, à la
l'an des fondateurs de
Musée cette année sont les suivants :
exotiques envoyées de l’île Bourbon par le directeur du
sollicitation de M. Imhaus, receveur général de Nancy,
ce musée,
20 Collection de fossiles des sables dn Soissonnais; don de M. le docteur Morlière, à Vic-sur-Aisne (Aisne).
30 Herbier de la Haute-Marne contenant environ 800 plantes recueillies dans
ce département ; don de Mme Clara Jacquemin, veuve de M. Jacquemin, pharmacien à Saint-Dizier (Haute-Marne),
T0
SÉANCE DE RENTRÉE.
Faculté
a adressé
que M.
LATAILLE,
V'Éloge à M. RATON, pourvi déjà, ainsi
du
diplôme
de licencié ès sciences ma-
thématiques.
La statistique de ces examens est résumée ainsi qu'il suit:
.
.
SESSIONS.
À
onneneuece
.
©
!rsenns.
|'aourais | anus. À opseramms,
um
|
-
Novembre 1873. | Sciences mathématig,.…
8
2
—
À cand, inscrits.
physiques...
naturelles...
É
1
ne:
»
Sciences mathématiq.,
—
physiques...|
—
naturelles...
3
2
1
8
»
»
»
£
Résultat de année.
10
d'uillet 1874,
6 and, inscrits.
—
7
_
|
. B
|
5
1
|
|
d'examen seindé,
°
4
SM
Baccalauréat. — Outre les deux sessions ordinaires'de no-
vembre et de fin d'année pour le baccalauréat ès sciences,
deux sessions extraordinaires ont eu lieu, l’une en octobre,
destinée à l'examen des engagés volontaires; l’autre, comme les
‘années précédentes, en avril. 399 jeunes gens se sont fait
| inscrire, ce qui offre une différence de 15 en plus sur le
chiffre de l’année scolaire 1872-1873 et rend continue la
progression qui se manifeste depuis plusieurs années dans
le nombre de nos candidats.
Sur ces 399 noms, 4 ont manquéà l'appel, 173 ont été éli-
minés. après les épreuves écrites, 86.à la suite de l'examen
oral, 186 seulement ont été jugés dignes du grade de bache-
lier; proportion des admis, 47 p. 100. Ces divers résultats se
‘décomposent, d’une part, en 142 bacheliers ès sciences com-
plets sur 311 présentations: et de l'autre, en 44 bacheliers
ès sciences’ restreints sur 84 inscriptions. La proportion des
admis, pour les premiers, est de 45 ‘/,:p. 100, et est exactement
la même que l'année dernière; pour les seconds, elle est d’un
FAOULTÉ
DES
SCIENCES.
71
peu plus de 52 p. 100, tandis que l'an dernier elle était de
37 p. 100.
|
Il semblerait que le niveau de ces derniers examens a
“haussé d’une manière notable. Il n’en est rien, si l'on compare
le chiffre des mentions obtenues cette année à celui des
notes de l’année dernière. En 1873-1874, 44 réceptions ont
mérité 31 passable, 12 assez bien et 1 bien, tandis qu’en
1872-1878, le même nombre de réceptions offrait 26 passa-
ble, 16 assez bien et 2 bien. Le
ment
premier résultat, évidem-
inférieur au second, s'explique aisément.
COraignant,
bien à tort sans doute, les sévérités d’une Faculté qui
maintes fois leur avait adressé de sages avis, de paternels
conseils, beaucoup de nos candidats au baccalauréat ès
sciences restreint, et ce ne sont pas les meilleurs, ont
déserté leurs juges naturels et ont préféré s’en rapporter
ailleurs aux hasards d’un examen auquel ils ne se sentaient
que très-incomplétement préparés.
Pour le baccalauréat ès sciences complet, les 142 réceptions ont fourni 18 passable, 59 assez bien et 5 bien seulement,
Cette dernièré note a été obtenue par MM. A4RoN, HEMaAR-
DINQUER, Maurice, MicauT,
mérité la mention érès-bien.
En
résumé, le niveau
de nos
NicoLas. Aucun élève n’a
examens
à sensiblement
baissé cette année. Tous les jeunes gens se contentent trop
facilement d’un à peu près; ils se tiennent pour satisfaits lorsqu’ils ont rempli quelques pages, ou répondu quelques mots
se rattachant plus ou moins à la question qui leur est posée.
L’'indiscipline et la légèreté d'esprit, qui malheureusement
‘caractérisent notre époque,
comme
se retrouvent
donc à l'examen
ailleurs, et ce sont là des défauts que nous nous
efforcerons de combattre toujours dans la mesure où nous pouvons les atteindre.
Le tableau suivant reproduit d'une manière succincte les
opérations de l'annéé, en ce qui concerne les deux ordres
du baccalauréat ès sciences:
9j
178|
4 |
36
17]
814
restreint
85)
811
1
84
i42!
81}
27 |142)311/45 7L
9 | 44) 84,59 %,
©
13
13
30
41
35
58
17
100.
16
29
71
186
40
86/171
59
78 142 109
40
54
80160
12
31
42
8115
88/221|
. 66 V/a
[42
AU
22
86
44
HONVAS
7
Total.
Proportion p. 100.
}
Admis au grade.
fEliminés après l'écrit.
ai
na
19
2113
209
Baccalauréat complet.
OBSERVATIONS.
"ATHLNEU
ï
32
F Eliminés après l’oral.
|
|
28 '/à
13
œ
Proportion p. 100.
Total.
Total.
|
100
18
80157
|186/395)47
47 */;
14
1
3
»
13 | 861182147
ne
38
81142
déjà
bacheliers ès lettres.
B
399
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30|
La
Totaux et moyennes
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83|
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Admis au grade.
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1873-1874.
CANDIDATS
non bacheliers ès lettres,
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Bien.
El
5
351
7|
24]
Octobre
et novembre 1873.
run
us
scojaire
CANDIDATS
MENTIONS.
des examens.
Âssez bien.
à l'appel.
à l'examen.
| Présents
} Manquant
Inscrits.
|
}
des Candidals.
pendant l’année
l Eliminés après Pécrit.
RÉSULTATS
NOMBRE
SESSIONS.
ès sciences,
| Eliminés après l'oral.
du Baccalauréat
oo
des examens
Très-bien.
Tableau
FACULTÉ
DES
PUBLICATIONS
Comme
£CIENCES,
ET
.
78 :
TRAVAUX.
les années précédentes, les travaux personnels
des membres de la Faculté ont été nombreux et variés,
Notre vénéré doyen honoraire, M. GODRON, avec une activité
que je dirai presque juvénile, a enrichi de plusieurs Mémoires
Tes volumes de l'Académie de Stanislas, de la Société d’archéo-
logie lorraine, de la Société d'agriculture de Meurthe-et-
Moselle, de la Société des sciences naturelles de Montpellier.
M. REXARD nous a donné la primeur de nouvelles recherches de physique mathématique sur sa théorie des phéno-
mènes électriques dans l'hypothèse d'un seul fluide.
Indépendamment de
dans diverses Revues,
tion de notre excellent
M FLICHE, un grand
plusieurs notes où mémoires insérés
M. GRANDEAU à publié en collaboracollègue et ami de l’École forestière,
travail traitant de l'influence de la
composition chimique
du sol sur la végétation du châtaignier.
Notre patient zoologiste, M. Em. BAUDELOT à continué une
série de recherches commencées l'an dernier, dans lesquelles
la nouveauté des aperçus le dispute à la variété et à
l'étendue du savoir, et qui lui ont valu une distinction
d'autant plus flatteuse qu’elle est devenue plus rare aujourd'hui, les palmes d’officier d'Académie (1).
Fidèle à son passé, M. Em. MarniEu n'est pas demeuré
inactif et a payé sa bienvenue parmi nous par la publication
de plusieurs mémoires importants.
Fous ces travaux et d’autres encore que je passe sous
silence, attestent le zèle qui nous anime; ils prouvent qu’au
moment où élle vient d'accomplir sa vingtième année, la
Faculté des sciences de Nancy, fortifiée et accrue de membres nouveaux, la plupart formés dans notre laborieuse et
sympathique Alsace, n’est pas inférieure à son passé et reste
riche de promesses pour l'avenir.
{1) Arrêté ministériel du 29 décembre 1873.
PUBLICATIONS.
MEMBRES DE LA FACULTÉ DES SCTENCES
PENDANT
L'ANNÉE
SCOLAIRE
1873-1874.
M. Gonnow, doyen honoraire:
1° Des races végétales qui doivent leur origineà une monstruosité, — 1 broch.
in-8°, Nancy, 1874. (Ext. des Mém.
de l'Acad,
de Stanislas pour 1873.)
2° Nouvelles études sur les hybrides des Primula grandiflora et oficinalis. —
1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des Mém. de l'Acad. de Stanislas p.1873.)
3° De l'hybridité dans
le genre sorbier. —
1 broch. in-8°, 1874. (Ext. de la
Rev. des sciences naturelles de Montpellier, 1874, t. Til, n° 1.)
|
49 Études sur Ia Lorraine dite allemande, le pays messin et l'ancienne province d'Alsace.
— { broch. in-8°, Nancy, 1874. — (Ext, du Bulletin de la Société
d'archéologie de Lorraine.)
5° Étude sur les pavots cultivés. —
1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des
Ann. de là Soc. d'agric. de Meurfhe-et-Moselle pour 1874.)
6° Note sur les framboisiers bifructifères. — 1 broch. in-8°. Nancy,
(Ext. des Ann. de la Soc. d’agric. de Meurthe-et-Moselle pour 1874:)
M..CauTann, doyen, professeur de physique :
1874.
|
1° Compte rendu des travaux de la Faculté des sciences en 1872-1873 (lu au
Conseil académique de Nancy ans la séance &u 18 novembre 1873). —1 broch.
in-8°. Nancy, 1874.
|
2° Disposition nouveile d'un pyromèêtre acoustique. (Comptes rendus de
l’Ac, des sc., 13 janvier 1874, et Journal de Physique, 3° année, 1874),
3° Spectre des dissolutions de chlorophylle soumises à l'influence d'agents
sulfurés. (Comptes rendus de l'Ac. des sc. 2? février 1874, et Rev. méd. de
Est, n° du t5 février 1874.)
|
4° Notes diverses publiées par extrait sur le même sujet. (Journal de Chime
et de Pharm., 4° série, t. XVIE et XVIIL)
5° Monographie
|
des raies d'absorption des liquides colorés et en particulier
du spectre de la chlorophylle. Avec 3 planches comprenant la disposition de l'ap-
pareil et 16 spectres chromo-lithographiés. — { broch.in-8°. 1874, (Ext. des Ann.
de chimie et de physique, 5° série, t. II, et Mém. de l’Acad., de Stanislas,
4e série, t, VI et VII. 1873 et 1874.)
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
—
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
15
(ES Résumé des observations météorologiques faites à la Faculté des sciences
s
de Naney en 1873. (4nmuaire de Meurthe-et-Moselle pour 1875.)
.
79 Tableaux mensuels des observations météorologiques faites en 1874 (Revue
médicale de l'Est. 1874.)
M. Renan, professeur
Action
|
de mécanique:
d'un solénoîde sur
un courant circulaire dont, le plan est per pendicu-
laire à l'axe du solénoïde et dont le centre est sur cet axe ou très-peu écarté de
cet axe. (Sous presse.) Cém. de l'Acad. de Stanislas pour 1874, 4e série, f. VII)
M. Bauperor, professeur de zoologie :
1° Recherche sur la structure ef le développement des: écailles des poissons
osseux. —
{ broch. in-8°,
1874. (Ext, des Arch. de zoologie expérimentale.)
2° Leçon intitulée: De la zoologie et de ses divisions. — 1 broch. in-8°. 1874,
(Ext. de la Revue des sciences naturelles.)
MA. GRANDEAT, professeur de chimie agricole, et FLicRE, professeurà P'Écote
forestière:
De Finflaence de la composition chimique du sol sur ja végétation du ehàtaignier, — 1 broch. in-8°. 1874. (Ext. des Ann. de chimie et de physique,
5 sérië, f. n.)
.
M. Marne, professeur de calcul différentiel et intégral :
19 Mémoire sur les équations différentielles. canoniques de la mécanique. — .
1 brochure in-4°, Paris, 1874. (Ext. du Journ. de Liouville,{, XIX, 2e série,
juillet 1874.)
|
|
29 Extrait d'un mémoire sur le problème des trois corps. {Comples rendus de |
l’Acad.des sciences, novembre 1873 et mars 1874.)
M. Fnianr, préparateur de zoologie :
|
Recherches sur le chiasma des nerfs optiques
dns des différentes classes .
d'animaux vertébrés, (Thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue
devant la Faculté de Nancy Le 25 juillet 1874.) —- 1 broch. in-4° avec planche.
Nancy, 1874.
!
M. Dupré, préparateur de chimie :
1° Nouvelle pompe à mercure sans piston ni soupape, présentée à la Société
des sciences naturelles de Nancy, dans la séance. du ? mars 1874.
20 Modifeation du chalumeau de laboratoire, (Rulletin de la Société chimique
de Paris, À. XXII, page 82.)
|
|
°
30 Nouvel endiomêtre, (Bulletin de la Sotiété chimique de Paris ,t. XXI,
page 112.)
40 Uromètre et azotomètre.
t. XXII, page 113)
.
(Bulletin de la Société chimique
M. Turény, préparateur de physique :
|
Observations météorologiques au laborafoire de la Faculté
de
Paris,
:
4
_. RAPPORT
ULTÉ DES LETTRES.
DE M. LE DOYEN DE LA FAC
$
- Moxsreue LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Voilà vingt ans déjà, qu'une colonie athénienne venait
fonder
ici la Faculté des lettres. De ce
maîtres qui y concoururent, je demeure
groupe de jeunes
seul aujourd’hui..
Car mon ami Lacroix ne nous appartient plus guère que de
nom; et Paris, qui nous l'a pris, ne nous le rendra plus.
Depuis ce jour de notre installation, j'ai vu bien des profes-
seurs se succéder dans nos différentes chaires; et ce n’est pas
sans mélancolie, que, resté seul, je reporte aujourd’hui mon
régard sur ce passé déjà long, et sur ces ‘changements, qui, .
dans l'intervalle, m'ont enlevé tant d'amis. J'ai du moins de
quoi me
consoler,
en considérant
ce qu'ils
sont devenus.
. Nancy semblait en effet les désigner aux regards
tune, Îls sont aujourd'hui à la Sorbonne, au Collége
à l'École d'Athènes, à l'Institut. Mais un homme
nous demeure, qui, s’il n’était pas avec nous au
de la forde France,
d'ailleurs
jour de Îa
fondation de la Faculté, y arriva presque le lendemain, pour
en être depuis ce temps la vertu et l'honneur, M. de Margerie.
Félicitons-nous pour nous-mêmes
que Paris, si jaloux d'or-
dinaire de s'approprier les talents les plus distingués,
ait
commisla bévue de ne pas nous l'enlever encore ;et sachons
profiter des années que nous pourrons encore le conserver. —
Puis, au milieu de cette mobilité avec laquelle la Faculté se
78
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
renouvelle autour de moi, ai-je besoin de dire avec quelle
satisfaction j'ai vu, à la fin de ma caïrière, venir ici comme
Recteur un des meilleurs amis de ma jeunesse, si dévoué
d’ailleurs aux lettres et aux intérêts de notre Faculté, que
j'ai bien le droit de le regarder comme un des nôtres ?
I. —
Cette
année
même
ENSEIGNEMENT.
nous
avons
perdu M. Petit de Julle-
ville, qui, dans la suppléance de M. Lacroix, avait pris possession de l’histoire comme de son vrai domaine, mais dont
les lettres, ce semble, regrettaient toujours l’infidélité. IL est
allé professer à Dijon la littérature française. Vous tous, qui
l'avez entendu ici, combien ne goûtiez-vous pas ce jeune
maître, qui portait sur les choses du passé un regard si élevé,
si pénétrant, si équitable, qui les jugeait avec la sagesse d’un
ancien, en les racontant avec l'imagination et l’éloquence
d'un jeune
homme? Quels
regrets le jour où il dut inter-
rompre brusquement ce cours commencé avec tant de solidité
et d'éclat sur le rôle politique de la Noblesse en France du
xI° au XVIN° siècle ?osoresssss Pendent opera interrupta, minæque
Murorum ingentes, æquataque machina cœlo.
C'était vraiment dommage. Mais partout où M. Petit de J'ulle-
ville portera son talent, il est assuré
du succès et de toutes
les sympathies.
Après un interrègne prolongé, il a été remplacé ici par
M. Robiou, le savant le plus laborieux et le plus passionné
que j'aie jamais connu, et dont l'esprit investigateur s’est
plu
à fouiller les parties
l’histoire ancienne
les moins
explorées
jusqu'ici
de
et moderne. Personne ne sait mieux que
lui en effet les anciens peuples de l'Orient, dont il a écrit, à
l'usage des classes, une intéressante histoire, éclairée de
toutes les lumières de l'archéologie et de l’érudition contem-
FACULTÉ
DES
"5
LETTRES,
19
poraines. Depuis, l'Académie des inscriptionsà couronné son
Histoire des Gaulois d'Orient, sa traduction de l'Hermès Trismégiste, son ouvrage sur l'Administration des Piolémées, et
maints autres savants mémoires sur l'Égypte, la Chaldée,
l’Assyrie, l’ancien Iran. M. Robiou est le collaborateur né-
cessaire de toutes les revues savantes. Il connaît toutes les
antiques civilisations de l'Asie occidentale en homme qui a
entreles mains toutes Les clefs de lamaison. — Surpris cependant à Pâques dans les fonctions qu’il exerçait à l'École des
hautes études par la délégation qui l’envoyait suppléer
M. Lacroix à Nancy, il a cru devoir débuter dans cette chaire
par un cours d'histoire moderne, et il a pris pour sujet la
Politique française de Richelieu en Italie, Mais cette année,
il se propose de nous ramener dans la Grèce antique, que
l'histoire moderne nous fait trop oublier, et de nous raconter
Athènes au temps de Périclès.
J'aimerais (comme je faisais il y a quelques années) à
vous rendre compte ici avec quelque développement des
divers Cours professés dans l’année qui vient de s’écouler, et
à y joindre un programme des Cours qui vont s'ouvrir. Maïs
la multiplicité et l'étendue actuelle des rapports ne me per-
mettent plus de faire aujourd’hui ce que je faisais et ce que
vous écoutiez si volontiers autrefois. Je me
une succincte énumération.
bornerai donc à
M. de Margerie, qui suit d’un regard vigilant la marche
de la pensée moderne, s’est attaché à étudier dans les ouvrages
de Brown, de Hamilton et surtout de Stuart-Mill, la tendance
funeste de la philosophie
anglaise contemporaine
vers le
matérialisme. À l’infaillible lumière du spiritualisme chrétien,
il n’a pas craint de s’avancer dans ces tristes parages sans
ciel et sans étoiles, pour en signaler les écueils, où viennent
naufrager chaque jour tant d’esprits chancelants et aveuglés.
Dans lachaire de Littérature grecque, M. Decharme continue de nous initier aux travaux de la critique moderne sur
l'antique mythologie grecque; et là où jusqu'ici une
poésie
80
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
frivole n'avait vu que des fables gracieuses ou de romanesques
et scandaleuses aventures des dieux de l’Olympe, il nous
révélait un symbolisme profond, sous lequel l’antiquité adorait les mystérieuses puissances de la nature.
M. Campaux avait pris pour sujet de son Cours de Littéra-
ture latine l’état des lettres et de la poésie à Rome au temps
de César; et, s’attachant en particulier aux œuvres de Valérius Caton, de Varron, de Catulle et de Lucrèce, il nous
transportait en esprit au sein de cette époque orageuse, où
les âmes rêveuses cherchaient dans la poésie un refuge pour
échapper aux misères du présent, ou bien d’habiles artistes
de style, dans leur imitation industrieuse des œuvres de la
Grèce, semblaient déjà indiquer la voie à Virgile et à Horace,
et accordaient pour eux comme une lyre la langue de la
poésie,
Pour moi, dans ma Chaire de Littérature française, j'es-
quissais le mouvement
des esprits et des lettres en France
dans la première moitié du xvarr° siècle, alors qu’à la place
de la cour, qui abdique lâchement l'empire des idées, les gens
de lettres s'emparent de l'opinion, qu’ils poussent de plus en,
plus à la révolte contre les institutions du passé. Dans cette
étude, je me suis particulièrement attaché à Montesquieu et
surtout à Voltaire, le véritable roi de cette époque.
M. Gebhart, le professeur de Littérature étrangère, a con-
sacré son premier semestre à nous retracer, dans un tableau
brillant, mais traversé de sinistres éclairs, la renaissance des
arts et des lettres en Italie à la fin du xv° siècle et au com-
mencement du XVI‘; au second semestre, pour varier l'objet
de son enseignement, il étudiait l’œuvre poétique de lord
Byron, en commentant Les poésies de ce Titan révolté avec
les événements de sa vie si romanesque. — Mais il se propose
cet hiver de vous ramener en Italie, cette patrie préférée de
son esprit et de ses études, et de reprendre où il l’a laissé, ce
cours sur la Renaissance, qui est pour lui comme une première
publication d’un grand ouvrage qu'il prépare sur cette épo-
FACULTÉ
DES LETTRES.
. 84
que, et pour lequel il a reçu déjà les encouragements de
l'Académie des sciences morales et politiques.
Enfin M. Vidal-Lablache, dans sa Chaire de Géographie,
menait de front deux Cours différents. Dans l’un. il nous ensei-
gnait l'Allemagne moderne, telle que l’a faite la nature, le
génie des peuples qui l’habitent, et sa longue et laborieuse
histoire; et dans l’autre, il nous apprenait à mieux connaître
notre propre pays, le sol merveilleux de notre France, cette
terre prédestinée, qu'au moyen âge déjà on appelait le plus
beau royaume après celui du ciel. L'intérêt soutenu, avec
lequel l’un et l'autre cours à été suivi, montre que le Français
n'est pas si antipathique à la géographie, quand, aù lieu
d'une sèche nomenclature de lieux et de noms, un professeur
de talent rend à chaque contrée sa physionomie, son histoire,
son âme etsa vie.
Je me borne à ces indications sommaires sur nos Cours de
l'an dernier, Quant à ceux de cette année, chacun de nous,
dans sa prochaine lecon d'ouverture, vous en exposera le sujet
et l'esprit.
Mais je dois aussi, en parlant de notre enseisnement,
mentionner quelques-uns des travaux personnels, par lesquels
nos professeurs étendent au dehors le renom de notre Faculté
des lettres’et son influence.
M. de Margerie, cette année, a publié une troisième édition
de sa Théodicée, un des plus excellents livres et des plus
goûtés qu'ait produit de nos jours la philosophie spiritualiste
et chrétienne. En publiant de nouveau cet ouvrage, il la
développé en certaines parties, pour l’accommoder aux plus
récentes controverses de la science contemporaine. Car, tou-
jours au courant du mouvement des idées philosophiques, il
est sans cesse et partout sur la brèché, pour défendre contre
les assauts du matérialisme les doctrines immortelles, qui ne
sauraient
s’obscurcir
un instant, sans que le monde
et là
conscience de l’homme n'en soient profondément troublés.
M. Campaux, de son côté, en préparant pour l’an prochain
FACULTÉS,
8
|
82
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
un cours sur les Géorgiques de Virgile, revoyait, pour en publier une seconde édition, son charmant poëme de Maisonnette,
où il a chanté lui-même avec tant de charme et de fraîcheur
la vertu de la vie rustique, et essayé, comme Virgile, dans un
siècle blasé et au lendemain des discordes civiles, de réveiller
dans les âmes le goût de cette simple et laborieuse existence.
Enfin M.
Gebhart, poursuivant
dans
des travaux parti-
culiers les études, auxquelles il consacre depuis plusieurs
années une partie de son enseignement, a communiqué à
l’Académie des sciences morales et politiques un mémoire sur
les Commencements de l’économie politique et sociale chez les
historiens florentins de la Renaissance. — Il y montre comment, dès l'origine de l'Histoire dans leur littérature, les
Florentins non-seulement ont partagé avec les Vénitiens le
goût des faits précis et des informations exactes dans l’ordre
économique, mais ont encore démêlé très-vite, grâce à l'expé-
rience qu'ils acquirent promptement des révolutions et de
leurs causes, que, sous les mouvements. qui agitèrent Florence au moyen âge, se cachaient des conflits d'intérêts et
des notions tantôt fausses et tantôt justes sur l’impôt et la
propriété. Les historiens, qui ont vécu après la période révolutionnaire de Savonarole, Guichardin et Machiavel, ont eu
pleinement conscience du rôle joué par le sociälisme dans
les révolutions florentines. Leurs raisonnements sur l'impôt
progressif et les excès de la démagogie les ont amenés à vérifier une fois de plus l’éternelle loi politique déterminée autre-
fois par Platon et Aristote, et que seuls les fanatiques de La
révolution ignoreront éternellement; à savoir que l’abus de
la liberté et la violence populaire suppriment la liberté et fondent le despotisme.
I. — EXAMENS.
Baccalauréat ès Lettres. — Nous venons de faire au mois
d'août le premier essai du Baccalauréat ès lettres scindé en
FACULTÉ
DES
LETTRES.
-
83
deux épreuves séparées par un an d'intervalle, C'est là une
réforme de l'examen, que nous sollicitions depuis longtemps,
et dont nous attendons les meilleurs résultats.
Le programme du Baccalauréat en effet ‘avait fini par être
trop chargé, et les meilleurs esprits ployaient sous le fardeau.
On l’a allégé, pas assez sans doute ; mais surtout on l’a partagé
sur deux années. En sortant de rhétérique, on subit l'examen
sur les matières littéraires de l'éducation classique. La
seconde partie de lépreuve, placée à l'issue de la classe de
philosophie, comprend, avec la philosophie, les sciences
mathématiques et naturelles et les langues vivantes désormais obligatoires. C’est ainsi qu’à la fin dé chaque année,
les candidats
sont
interrogés sur les: matières
étudiées dans
l’année même. Le Baccalauréat va reprendre de cette façon,
je l'espère, le vrai caractère qu’il doit avoir. Ce n’est pas un
“concours en effet, comme celui des écoles; c’est le simple con-
trôle d’études régulières. Plus d'autre programme que celui
de la classe de rhétorique et de philosophie; plus de préparation spéciale. On s’y prépare en suivant avec soin les exercices
mêmes de sa classe; et le grade vous est donné par surcroît.
On ne verra plus d'élèves trop pressés s’essayer dès la
- rhétorique à des études hâtives et superficielles de philoso-
phie, ni des élèves de philosophie tout préoccupés encore de
discours latins et d'auteurs grecs. L'une et l’autre classe
pourra être suivie avec plus de liberté d'esprit, et par conséquent de maturité et de profit. Aussi nous comptons bien que
les études y gagneront; et il était temps d’en raffermir la
discipline ébranlée par tant de réformes équivoques.
Du même coup on institue un sérieux examen de passage
entre la rhétorique et la philosophie. Il y a longtemps que nous
réclamons à la fin de chaque année d’études une consciencieuse épreuve, qui ne laisse monter dans la classe supérieure
que des élèves assortis et en état de la suivre avec succès.
Car la plaie de notre éducation classique, c’est cette déplorable facilité à permettre à ces élèves incapables
d’en fran-
84
SÉANCÈ
chir les degrés,
DE
RENTRÉE,
et, toujours au-dessous de leurs
études,
_ d'arriver au Baccalauréat, sans que jusque-là aucun obstacle
sérieux les ait avertis de leur faiblesse. Rendons justice
cependant ici à notre cher Recteur, qui, dans sa vive sollicitude pour les études classiques, fait tant d'efforts pour restituer ce sérieux contrôle prescrit par les règlements univer-
sitaires. J'espère qu'à force de constance il fera prévaloir
contre la lâcheté des mœurs cette règle si nécessaire et si
réclamée. En attendant, la première épreuve du nouveau
Baccalauréat sera pour les élèves de rhétorique ce crible
salutaire.
|
.
Dans l’ensemble de nos examens, c’est toujours le Discours”
latin qui a le plus. besoin de se relever. Nos candidats
arrivent encore sans doute à en prendre le moule; mais ils
n'ont rien à mettre dedans. Quel sujet en effet peut-on leur
donner à traiter en latin, qu’un lieu commun de morale antique, ou un trait de l’histoire grecque ou romaine? Or l'antiquité, où ils ont passé les plus belles années de leur jeunesse,
leur est devenue tout à fait étrangère. On dirait qu'avant le
règne de Louis XIV le monde, n'existait pas. Espérons,
qu'avec un esprit moins
opprimé
par les programmes,
ils
auront à l'avenir le loisir de lire un peu plus, et de rafraîchir
pour
leurs discours
leurs souvenirs
de l'antiquité classique,
Car, sans histoire et sans idées, l'exercice du discours leur
deviendrait funeste. Rien de pire que de habituer à faire
des phrases vides et sonores. L'esprit français n’y incline déjà
que trop. Une de nos plaies sociales, ce sont les déclamateurs.
L'Épreuve orale aussi devra gagner à cette réforme du
Baccalauréat.
On à resserré en effet l'examen du grec dans
un petit nombre de textes déterminés, sur lesquels il nous
sera permis d'exiger une explication mieux préparée et plus
précise. Car de demander aujourd’hui à nos élèves de tra.
duire le grec
à livre ouvert, c’est chose impossible. Depuis
qu'on à cessé d'apprendre les racines grecques, on ne sait
plus le sens des mots; et depuis l'abandon du thème grec, on
s
,
FACULTÉ
DES LETTRES,
85
ne sait plus la grammaire. Espérons aussi, qu'avec plus de
loisir en rhétorique, on lira davantage les auteurs français
du programme, au lieu de s’en tenir à quelque sèche analyse
empruntée au Manuel.
L'histoire et la géographie reparaissent dans chacune des
deux épreuves de l'examen scindé. Dans la première, c’est
la géographie de la France et son histoire de 1610 à 1789;
dans la seconde, l'histoire de la Révolution et de l'Empire,
en y joignant un tableau succinct des événements accomplis
de 1815 à 1848. On a enfin compris, qu'il fallait rayer de
l'enseignement de nos lycées cette histoire trop comtemporaine, qui est encore livrée aux passions des partis et refaite
(selon les régimes qui se succèdent) au gré des divers gou-
vernements. Pour nous, nous aurions préféré qu’on employât
en partie l’année de philosophie à remettre sous les yeux
des élèves, dans une récapitulation sommaire, les grands
événements de l’histoire du genre humain, ces faits dominants, qui en sont comme les lieux communs, et que tout
honnête homme ne saurait oublier.
Vous savez enfin que les langues vivantes, qui jusqu'ici
n'étaient
que
facultatives,
constituent
désormais
une
partie
obligatoire de l'examen. Elles sont réservées pour la deuxième
épreuve, parce que c’est une étude qui se doit toujours continuer. Outre l'explication orale d'un texte allemand ou anglais, il y aura une version écrite. J’eusse mieux aimé un
thème, qui permet mieux d'apprécier jusqu’à quel point un
élève manie une langue étrangère, et on possède la gram.maire, les tours propres et le génie. Car, si l’on apprend les
langues mortes pour les lire, on doit apprendre les langues
vivantes pour les parler. Mais peut-être le thème dépasseraitil actuellement encore la force moyenne des candidats. Provisoirement on a dû s’en tenir à la version.
J'aime à dire ici ce que nous espérons de cette division
du Baccalauréat ès lettres, pour fortifier l'éducation littéraire de notre jeunesse. Mais cette nouvelle discipline des
56
.
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
examens, appliquée pour la première foisà la séssion d'août,
est trop récente encore pour que nous ‘en. puissions justement apprécier déjà les bienfaits.
Il faut du temps. pour
qu'on‘ en mesure l'influence réelle sur les études. Cette fois,”
entre l'examen scindé et l'examen complet, il n'y avait pas”
encore grande différence. C'était, sauf quelques exceptions,
une commune médiocrité.
|
Voici la statistique distincte, du Baccalauréat ès lettres
complet, et du Baccalauréat scindé (première épreuve) (1).
- Au Baccalauréat complet, 10 candidats se sont présentés
(11 de moins que l'année précédente), à savoir :
114 à la session de novembre 1873,
53 à la session extraordinaire de mars 1874,
Et 248 à la session de juillet-août 1874, :
Sur ce total de 410 candidats, 232 ont été jugés dignes du.
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FACULTÉ
grade
DES
(18 de plus qu’en 1873).
LETTRES,
C’est une
87
proportion
de
56 ‘}, p. 100 environ (en 1873, la proportion n'était que de
50,8 p. 100, ou un peu plus de moitié). Sur les 178 candidats
ajournés, 186 l'ont été pour lépreuve écrite, et 42 pour
l'épreuve orale.
Parmi ces 232 candidats admis au grade, un seul, M. Petit-
nicolas du Collége d'Épinal, l'a été avec la mention
très-
bien ;
10 ont été reçus avec la mention bien; ce sont, par ordre
alphabétique : MM. Gangloff, Goujard, Hourlier, Jehl,
Kauffer, Lévy, Miclesco, Mogin, Mougeolle et Thirion;
83 ont été admis avec la mention assez bien,
Et 138 avec la note passablement.
Ce résultat modeste suggère plus d’une réflexion. D’abord
on peut s'étonner que les mentions satisfaisantes soient
adistribuées avec tant de parcimonie, Mais je vous jure que
ce n’est pas notre faute. Les bons examens sont rares, soit
par le vice des programmes, dont l’étendue encyclopédique
écrase les esprits moyens, soit par l'insuffisante préparation
des candidats, qui ne se ravisent souvent dans leurs études
qu’à l’approche des examens, et s'efforcent de suppléer aux
lacunes de leur instruction véritable par des procédés artifi‘ciels. En second lieu, je ne puis jamais prendre mon parti
de tant de victimes. Le baccalauréat, contrôle et certificat
d'études régulières, devrait-il être refusé à tant d'élèves, qui
en ont parcouru le cercle complet? Mais est-ce notre faute si
c'est le premier examen vraiment sérieux que ces jeunes
aient rencontré dans le cours de leurs études pour les aver-
tir de leur insuffisance et les arrêter en chemin?
Le Baccalauréat scindé, dans sa première partie, nous a offert
des résultats analogues. 124 candidats s’y sont présentés pour
la première fois à la session d'août. Sur ce nombre, 43 ont
été éliminés après l'épreuve écrite, et 10 après l'épreuve
orale, en tout 53; et 71 seulement ont été admis à la première
moitié du grade. C’est une proportion de près de 57 p. 100.
88
SÉANCE DE RENTRÉE,
-
«
5 ont été admis avec la mention bien: MM. Grass, Keller,
Simon, Weil et Weiss:
38 avec la mention assez bien,
Et 28 avec la note passablement.
Ce premier ‘essai du nouvel examen,
sans être décisif,
nous donne cependant lieu de croire que ce partage aura
pour résultat de rendre l'épreuve tout ensemble plus facile -
pour lés candidats et plus solide, et qu’elle ne peut manquer
d'exercer sur nos études classiques une salutaire réaction.
. Licence ès Lettres. — Dans cet examen d’un ordre supé-
rieur, la Faculté à le plus souvent affaire avec ses pro:
pres élèves. Pour la plupart, en effet, de loin ou de près les
candidats sont nos disciples. Les uns ont suivi nos cours et
nos conférences.
Les autres,
dispersés
dans
l’Académie,
réclament nos conseils, et par correspondance se préparent
encore sous notre direction. Notre concours cordial est acquis
à qui le sollicite.
23 candidats se sont présentés cette année à l'examen de
Licence, et sur ce nombre, 8 ont été admis au grade; à savoir:
3 sur 7, à la session de novembre 1878; 1 seulement sur 6,
à la session extraordinaire d'avril 1874; et 4 sur 10, à la der-
nière session de juillet. ”
‘
Nos licenciés de novembre sont:
|
MM. Gerbaut, professeur au Collège de Commerey;
L'abbé Boulanger, professeur au petit Séminaire de
Pont-à-Mousson,
Et Machard, professeur libre,
En avril, nous avons été heureux
d'admettre
au grade
avec distinction M. Valat, maïtre-répétiteur au Lycée de
Nancy, que nous y invitions depuis longtemps et qui a répondu
à toute notre espérance.
|
Enfin, il nous semble que les 4 licenciés que nous avons
reçus à la session de juillet, auraient pu concourir à Paris
saxis trop de désavantage avec les élèves de l’École normale.
Ce sont :
FACULTÉ
DES
LETTRES.
89
MM. l'abbé Thollot, professeur au petit Séminaire de Paris;
Dannreuther, ancien élève du Lycée de Nancy;
L'abbé Jacques, de la Maison des hautes études ecclésiastiques de Nancy,
Et l'abbé Bru, professeur à Rouen.
En tout 8 licenciés ès lettres sur 23 candidats, c’est trop
peu assurément; et quand nous songeons aux ressources qui
sont offertes ici aux jeunes gens pour s'y préparer; nous
pourrions espérer davantage. Sans doute, parmi ces disciples
de nos conférences, nous rencontrons souvent de brillants
sujets : les uns, qui se destinent à l'enseignement public ou
libre; les autres, élèves de notre Faculté de Droit, qui ont la
généreuse ambition d'unir l'étude des lettres à celle de la
jurisprudence, et de conquérir à la fois les deux diplômes.
Maïs nous regrettons que les uns et les autres ne soient pas
plus nombreux; et nous envions aux Universités allemandes
cette foule de studieux étudiants, qui se pressent autour des
chaires de leurs professeurs.
Que ne ferions-nous pas, avec les qualités d'esprit qui distinguent notre nation, si notre jeunesse montrait la même
curiosité de savoir? Loin de moi assurément de contester
(dans un sentiment de patriotisme aveugle et jaloux, dont le
malheur a dû nous guérir) les solides qualités de nos émules
d'outre-Rhin, leur science patiente et exacte, leurs investigations ingénieuses, leur sagace érudition. Mais, certes, nous
avons plus qu'eux l'esprit de lumière qui illumine un sujet,
le bon sens qui le limite, la pensée philosophique qui le
domine, l'embrasse et le coordonne, le génie artistique enfin
qui le produit sous sa forme la plus belle. On dirait qu'une
pensée eneffet ne fait son chemin dans le monde, que quand
l'esprit français y a mis son cachet. Et certes nous ne sommes
pas près encore de perdre
ce beau
privilége.
Quand je
compte dans notre Université française tant de maîtres, qui
lhonorent par leurs savantes publications; quand je vois dans
cette enceinte même autour de moi ces collaborateurs, que
90
SÉANCE
DE RENTRÉE.
l'Europe connaît, et qui sont presque inconnus ici, je suis
assuré que la science francaise ne peut redouter aucune
comparaison, et que nos Facultés de Nancy, par la. solidité
de leur enseignement, sont en mesure de soutenir avec éclat .
la concurrence des Universités voisines. Ce qui nous manque
le plus, ce sont, non pas des auditeurs, mais de vrais disciples. Et cependant notre Faculté des lettres pourrait offrir à
la jeunesse, qui se destine à l’enseignement public, presque
les mêmes ressources que l'École normale supérieure, C’est à
peine néanmoins, si chaque année nous comptons à nos confé-
rence pour la Licence de quinze à vingt étudiants véritables.
Ces disciples sont d'abord les Maftres-répétiteurs du Lycée,
et spécialement les Maîtres auxiliaires, Pourquoi faut-il que
ces jeunes gens aient trop souvent négligé jusqu’à présent de
venirici poursuivre sérieusement des études qui leur sont si
nécessaires pour la carrière qu'ils ont embrassée? Cependant
ils comprennent mieux aujourd’hui leurs véritables intérêts.
Grâce aussi à la sollicitude active du chef zélé de notre Académie, l'institution des Maîtres auxiliaires, qui jusqu'icin'avait,
pas porté tous les fruits qu'on était en droit d’en attendre,
va de plus en plus se régulariser et se consolider. Une place
de plus pour la section des Lettres vient d’être, sur sa
demande, créée au Lycée de Nancy. Il faut maintenant que les
avantages offerts stimulent l'ambition des meilleurs, et
qu'un concours plein d'émulation assure en de bonnes conditions le recrutement de ces jeunes maîtres. Il faut que des
jeunes gens, avides de s’instruire, n’hésitent pas, même s'ils
sont déjà maîtres-répétiteurs, à sacrifier cette situation pour
devenir auxiliaires, et ne croient pas acheter trop cher à ce
prix plus de loisir pour travailler. Car, à leur âge, ce n’est
pas aux appointements
qu'on doit regarder; mais les yeux
fixés sur l'avenir, on songe à assurer sa carrière par le travail,
la science, le mérite. Assurément
il ne
tiendra
pas à notre
dévoué Recfeur et à nous, que cette institution des Auxi-
liaires, pleine de promesses, ne réponde enfin aux justes
© FACULTÉ
DES
LETTRES,
‘
91
espérances de l'Université, et que l'École des répétiteurs du
Lycée
de Nancy
ne devienne pour l’enseignement publie
une pépinière féconde.
En concurrence
avec
|
ces jeunes Maîtres,
nous
comptons
quelques élèves ecclésiastiques de cette Maison des hautes
études, fondée par M5 l'Évêque de Nancy pour former des
professeurs à l'enseignement libre. Certes nous ne pouvons
que nous féliciter de cette rivalité, et nous louer des disciples pleins de zèle et parfois de talent, qui nous viennent de
là. Mais ils sont trop rares; et nous nous étonnons toujours
que les diocèses voisins ne s’empressent pas davantage de
profiter de cette heureuse institution, en y envoyant quelques
élèves. Quelquefois aussi nous regrettons que l'administration
ecclésiastique se presse trop d'employer ces jeunes maîtres,
quand une ou deux années de plus lui auraient procuré des
professeurs accomplis.
Enfin, nous comptons chaque année dans nos Conférences
quelques élèves en Droit, ceux qui ont fait d'assez bonnes
études pour désirer les poursuivre, et dont l'ambition ne s’est
pas contentée du modeste baccalauréat. Cette année nous
avait ainsi amené une élite de jeunes gens pleins d’ardeur
ct de mérite. Certes ils étaient dignes de réussir, et nous
aurions été heureux de couronner par le succès tant de stu-
dieux efforts. Fils n'ont pu arriver encore au grade poursuivi
par eux, c'est qu'il est bien difficile à de si jeunes gens,
quoi qu'ils fassent, de mûrir assez leurs études en un an pour
atteindre si vite à ce niveau élevé. Ils auraient besoin d’une
année d’études littéraires de plus; et je ne sais si la seconde
année de Droit leur laisse encore assez de loisir pour cela,
Aussi nous sommes-nous depuis longtemps préoccupés de
demander, à l’usage particulier de cette élite des élèves en
Droit, l'institution d’une autre Licence ès lettres, mais dont
les épreuves seraient mieux accommodées aux besoins de
notre temps et aux diverses carrières auxquelles ces jeunes
gens se destinent. Au lieu donc de cet appareil de composi-
92
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
tions érudites qui hérissent la Licence actuelle et en écartent
sans doute bien des esprits, ambitieux d’ailleurs d’une éducation classique supérieure, nous voudrions pour eux une Licence plus mondaine, où le Thème grec, les Vers latins, la
Dissertation latine elle-même au besoin, céderaient la place
à des compositions de philosophie et d'histoire, et où les Lit-
tératures modernes entreraient en partage avec les Littératures classiques. Les chefs de notre magistrature ont accueilli
volontiers ce projet. Le noble et aimable Procureur général
qui vient de nous quitter en faisait l’objet d’un rapport, qui
restera, je l’espère, où il demandait que cette Licence ès
lettres d’un nouvel ordre fût exigée à l'avenir pour la plupart
des fonctions publiques et en particulier pour la magistrature.
Quelle institution vraiment serait aujourd’hui plus opportune ? On sent trop maintenant que, pour les carrières libé-
rales, Péducation philosophique et littéraire qu’on exige au
Baccalauréat reste bien insuffisante. Plus, en effet, aujourd’hui, sur notre sol si remué par les révolutions, plus les ins-
titutions publiques font défaut, plus l'esprit public a besoin
d’être éclairé et élevé, plus il faut que .le bon sens national,
cultivé par une éducation plus forte, supplée aux traditions |
qui nous manquent. Dans la situation surtout où la Providence a placé ces jeunes gens, aujourd'hui élèves de nos
Écoles, et dans les diverses carrières que leur ouvrent leurs
études, ne sont-ils pas destinés pour la plupart à former ce
qu'on appelle les classes dirigeantes, c’est-à-dire à être ceux
dont on attend au jour décisif le conseil et l'exemple ? Il y a
quarante ans déjà, M. Guizot, en instituant le Comité des
Travaux
historiques,
disait: « Au
moment où l'instruction
« populaire se répand de toutes parts, et où les efforts dont
«elle est l’objet amènent dans les classes nombreuses qui
« sont vouées au travail manuel un mouvement d'esprit éner-
«gique, il importe beaucoup que les classes aisées, qui se
« livrent au travail intellectuel, ne se laissent point aller à
FACULTÉ
DES
LETTRES.
°
33
« l'indifférence et à l’apathie. Plus l'instruction élémentaire
« deviendra générale et active, plus il est nécessaire que les
«hautes études soient également en progrès. Si le mouve«ment intellectuel allait toujours croissant dans les masses,
«pendant que l’inertie régnerait dans les régions élevées de
« la société, il en résulterait tôt ou tard une dangereuse per«turbation.» Quel avertissement donné il y a déjà quarante
ans? Etfut-il jamais plus à propos de le rappeler? — Or, à voir
actuellement avec quelle facilité des âmes frivoles et mobiles
se laissent séduire par l'esprit de chimère, avec quelle ignorance outrecuidante d'impertinents publicistes en imposentà
l'opinion, avec quelle sotte docilité la foule suit ces déclamateurs, qui ne sent combien, pour se préparer à la vie
prémunir contre ses erreurs et ses passions, nos jeunes
rations auraient besoin d’une instruction plus solide,
commerce prolongé avec les pensées sérieuses, d’une
et se
généd’un
forte
philosophie, d’une connaissance plus réfléchie des choses du
passé ? Songeons que c’est sur la tête de ces jeunes gens de
nos Écoles que repose l'avenir de la France, et que c'est leur
éducation actuelle qui formera dans peu, en bien ou en mal,
l'âme de la patrie.
Mais pourquoi, me dira-t-on, imposer ainsi aux jeunes gens,
par un examen de Licence, cette éducation supérieure qui
leur est si nécessaire? En môûrissant, ils en sentiront euxmêmes le besoin, et la contrainte est superflue. N’ont-ils pas
des livres sous la main, et les cours d’une Faculté des lettres
ne leur sont-ils pas libéralement ouverts? Ne sont-ils pas
même obligés de s'y inscrire ? Oui, sans doute; et, toutefois,
si on ne les y invite avec insistance, ils n'auront pas même
l'idée d’en user. — II semble pourtant que ce soit tout exprès
pour leur permettre de compléter ainsi leur éducation litté-
raire, qu'on leur réserve tant de loisirs pendant leur première
année de Droit. Mais je crains bien que ces heures précieuses
ne soient le plus souvent perdues pour l'étude. Nos pauvres
jeunes gens, hélas! sont tellement habitués à travailler sous :
g4
-
SÉANCE
DE RENTRÉE,
la contrainte, enfermés dans des programmes, en vue d’un
examen, qu'ils ne savent plus apprécier qu’à ce prix les connaissances humaines. Ils ne peuvent plus goûter le charme
de l'étude désintéressée, la joie d'apprendre pour savoir, pour
élargir les horizons de son esprit et ajouter à la valeur de
‘son être. On dirait qu'après avoir été si longtemps esclaves
ils ne savent plus être libres.
Je m'en plaignais déjà avant la guerre. Depuis, j'aimais
du moins à espérer que les catastrophes où la France à failli
périr et qui ont mis à nu bien des plaies sociales, allaient
demeurer pour nous comme un enseignement solennel, et que
notre jeunesse, jusqu'alors si frivole, mais qui, à l’heure du
péril, a su montrer si bien qu’elle n'avait pas désappris l’héroïsme quand il fallait combattre et mourir pour le pays,
tournerait dans la paix cette ardeur généreuse vers le travail
austère, l'étude sérieuse et les viriles vertus. — Avez-vous,
jeunes gens, jusqu'ici profité suffisamment de cet enseignement du malheur? Amis, si aujourd’hui mes paroles sont
graves, la patrie, qu'il faut sauver, vous parle avec une gravité bien autrement éloquente. Aujourd’hui, c’est au travail
consciencieux, aux fortes études, aux devoirs de la vie éner-
giquement embrassés, que le patriotisme vous invite. Il faut
que vous prépariez vaillamment en vous-mêmes les citoyens
de l'avenir, Voilà comme à votre âge vous devez concourir à
la régénération nationale. Que vos pères cherchent un remède
aux blessures du pays et la sécurité de l’avenir dans des institutions meilleures. Maïs soyez assurés que les institutions
ne sont rien, si chacun de nous ne travaille à se réformer
soi-même.
République
ou Monarchie? qu'importe la forme
politique, sans la vertu du citoyen? Mettons donc avant tout
notre patriotisme à refaire chacun pour notre part par le travail, l'esprit de discipline, la religion et la vertu, le carac-
tère national, Élevons nos esprits, et affermissons nos âmes
par des études sérieuses ; demandons à l’histoire et à la phi.
losophie chrétiennes des lumières, pour nous éclairer au mi-
FACULTÉ
- lieu des ténèbres
DES
LETTRES.
de notre temps ;
aimons à fréquenter
-.
95
aux
heures de loisir nos grands écrivains, dans ces œuvres qu'ils
nous ont laissées, et où il semble que leur âme généreuse
respire et palpite encore. Apprenons surtout en les lisant à
aimer la France, dont ils sont les fils et qu’ils ont faite si
grande au milieu des nations ; mais connaissons aussi par là
à quoi nous oblige le noble héritage qu’ils nous ont légué.
SUR
LES
CONCOURS
FACULTÉ
DE
PENDANT
ENTRE
LES
DROIT
L'ANNÉE
ÉTUDIANTS
DE NANCY
SCOLAÏRE
1873-1974
PAR
M.
EDMOND
Agrédé
VILLEY
chargé
de cours
Moxsreur LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Je suis chargé de vous rendre compte des concours dans
lesquels, à la fin de chaque année scolaire, nos meilleurs
- élèves reçoivent le prix de leurs travaux.
PREMIÈRE
ANNÉE.
\
En Droit romain (1), les concurrents de première année
devaient exposer les principes de linstitution d’héritier et
les règles du jus capiendi. Le
sujet était ainsi formulé : De
la capacité requise pour être institué héritier et pour profiter
de l'institution.
Dix compositions ont été remises à la Faculté : cinq ont été
retenues par elle:
M.
Gerbaut (2) occupe la première
place.
Logiquement
(1) La Commission chargée de l'examen des compositions était ainsi composée:
MM, Dugois, président ; BLoNDEL; Lousarp
(Paul), rapporteur,
(2) Devises :’ Nemo jus ignorare censetur.
Là où est le drapeau,
‘ FAGULTÉS.
|
|
là est la France,
‘7
.
58
SÉANCE
DE RENTRÉE,
divisé, son travail, sans être exempt de toute erreur, est celui
où la matière a été le plus complétement, le plus exactement
traitée.
‘
Le 2° prix appartient à M. Chrétien (1), dont la composition, plus fortement conçue peut-être, est cependant moins
complète, et contient des erreurs plus graves.
M. de Jouy (2) obtient une 1" mention honorable. Il à
fait preuve de qualités qui ne se retrouvent pas au même
degré chez ses concurrents plus heureux : la forme est meilleure, les développements historiques plus complets. Mais
certaines parties du sujet, notamment celle où il traite des
incapacités relatives, ont été manifestement sacrifiées.
Viennent enfin MM. Martz (3) et Wirbel (4) entre lesquels
la Faculté n’a pu se décider à marquer une différence : elle
leur a accordé une 2° mention honorable
&e æquo, à raison
des connaissances sérieuses que dénotent leurs travaux. L’un ‘
et l’autre devront sappliquer dans l'avenir à tracer le plan
de leur travail avant d'en commencer l'exécution.
Des règles relatives à la célébration du mariage au triple
point de vue de la compétence de l'officier de l'état civil, du
domicile et de la publicité; des conséquences de leur inobser-
vation : tel était le sujet proposé en Droit français (5).
Cette fois encore, dix concurrents ont fourni La carrière.
Avant de proclamer les noms des élus, la vérité m'oblige à
faire une observation générale : adressée à tous, elle ne
blessera personne. Nous n'avons pas le droit d'attendre de
jeunes étudiants, dont l'esprit, tout récemment appliqué aux
rigoureuses déductions du droit, h’a pu en envisager encore
{1} Devises : Quantum potes, tantum aude.
Tout est perdu, fors l'honneur,
(2) Devise unique : Nemini res sua servit,
(3) Devises : Cedant arma tog.
Le droit prime la force,
{4} Devises : Labor improbus.…
Religion, liberté, travail.
{5} Commission : MM, Vauezoïs, président; Vizey;
ORTLIEB,
rapporteur,
CONCOURS
DE
DROIT,
99
qu’une bien faible partie, cette maturité de jugement, cette
sûreté de logique qui défie les mauvaises raisons et ne laisse
aucune place aux solutions erronées. Mais il semble bien que
l’on ait le droit d'exiger de ceux-là surtout qui viennent de terminer leurs études littéraires, une parfaite correction de style
et même. une certaine élégance de forme. Gardez-vous de
croire, Messieurs, que, dans la carrière où nous.essayons de
vous diriger, il soit permis de s'affranchir des règles litté-
raires. Loin de là : la science sévère du droit a besoin de la
forme pour se présenter à l'esprit, pour se faire accepter, pour
s'imposer. Alors qu'il en est temps encore, surveillez votre
style ; surveillez aussi votre pensée, et ne lui permettez jamais
de ces écarts qui peuvent paraître plaisants, mais qui risquent
fort, dans vos sérieux travaux, de n’être pas à leur place.
Sur les dix épreuves, quatre ont paru mériter une distinction. Je m'empresse de dire que c’està regret que la Faculté a
cru devoir limiter à ce nombre ses récompenses. Quelques-
unes des compositions dont les auteurs
dénotaient une étude approfondie de la
de la matière; mais cette étude n'avait
fruits, et la confusion qui y régnait les a
vont rester
principale
pas porté
fait écarter.
ignorés
question
tous ses
Que ces
concurrents malheureux continuent à travailler avec courage, et qu'ils songent à prendre leur revanche : ils ont
prouvé qu'ils le peuvent.
Plus heureux encore que dans le concours de Droitromain,
M. Chrétien (1) a, cette fois, remporté le 1° prix. Sa compo-
sition, dans laquelle on pourrait signaler quelques erreurs,
est sans contredit la plus méthodique et la plus complète.
M. Chrétien débute
brillamment: il s’est créé aujourd’hui
des précédents qui l'obligent, etqu'il ne voudra pas démentir.
Le travail de M. Binet (2), auquel la Faculté a accordé le
(1) Devises : Audaces fortuna juvat.
Aiïde-toi : le ciel t'aidera.
(2) Devises : Scire leges non est earum verba tenere, sed vim ac potestatem.
La science du droit consiste autant dans la réfutation des faux
principes que dans la connaissance des véritables.
- 100
-
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
2° prix, est le plus satisfaisant au point de vue de la forme;
mais il est moins complet que le précédent et contient des
erreurs plus considérables. M. Binet a tout près de lui son
modèle; il porte le nom d’un de nos collègues les plus
sympathiques : il tiendra à honneur de suivre ses traces,
Je me hâte de placer, à côté de M. Binet, le nom de M. Gaudin (1), qui lui a longtemps disputé le second prix. Il ya
entre leurs travaux un parallélisme frappant dans les déve-
loppements. Mais M. Gaudin, moins correct au point de
vue du fond et de la forme, n’a obtenu qu’une 1" mention
honorable.
Après lui, et à une distance que nous devons constater,
vient M. Gerbaut (2). Son travail est loin d’être complet;
cependant la manière très-satisfaisante dont il a traité la
principale question du sujet prouve qu’il le possédait à fond,
et méritait une 2° mention honorable, Qu'il nous permette de
lui demander d’avoir un peu plus d'humanité pour ses juges,
et de ne plus leur soumettre sa pensée sous la forme de signes
hiéroglyphiques, fort peu faciles à déchiffrer. L'écriture a une
importance qu’on ne saurait méconnaître, et il est certain que
les pensées perdent à être difficilement perçues,
SECONDE
ANNÉE.
En passant à la seconde année, on constate toujours une
diminution sensible dans le nombre
des concurrents. Je ne
ferai pas aux vaincus d’un concours précédent l’injure de
croire que la peur les retient loin du combat. Je me borne à
constater un fait regrettable, sans chercher à en expliquer la
cause.
(1) Devises : Victoriam fortitudo datura non est, nisi justitiam habeat commi-
Hitonem.
Be Droit, c'est la vie.
{2} Devises : Una salus victis, nullam sperare salutem.
Fais ce que dois : advienne que pourra,
#
CONCOURS
DE
DROIT.
101
En Droit civil (1), les six concurrents qui se sont présen_tés avaient à traiter une question des plus intéressantes au
point de vue théorique : Des personnes
réserve, et de l'étendue de ce droit.
qui
ont droit à la
Sur les six travaux rémis à la Faculté, quatre ont été jugés
dignes de* récompense. Celui de M. Peltier (2), auquel revient le 1° prix, se distingue par la clarté et la méthode des
développements. M. Peltier est le seul qui, dans une matière
où il n’est pas permis d'ignorer les précédents, se soit fidèle-
ment
rappelé ses notions historiques, S'il n’a pas tout dit,
c’est lui cependant qui a le plus à fond
traité la matière, et
il est resté incontestablement supérieur à ses rivaux.
M. Bohin (3) a eu de son sujet une vue moins large et
moins exacte, Cependant il a eu le mérite de bien dégager
les principes de la matière ; il a surtout fort bien développé
les controverses. Il obtient le 2° prix.
Au troisième rang vient M. Mavet (4), qui a mérité une
1" mention honorable. Nettement et vigoureusement exposé
son travail présente cependant de trop graves lacunes pour,
soutenir la comparaison avec celui de M. Bohin. Esprit ingénieux et lucide, M. Mavet nous a donné la preuve que, en
travaillant assidûment, il pourrait faire très-bien.
On voit que M. Lespine (5), qui le suit, avait une connais-
sance plus approfondie de son sujet, auquel il a donné de
très-longs développements. Mais il à été notablement inférieur au point de vue de la forme, de l’exposition des principes, de la rigueur des déductions.
{1) Commission
: MM.
Lrécerois,
préident;
Crogerr;
LomBarD
(Paul),
rap-
porteur,
(2) Devises : Fraus omnia corrumpit.
La bonne foi est l’âme des conventions.
(3) Devises : Donec eris felix, multos numerabis amicos.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
(4) Devises : Sant verba et voces, prætereaque nihil.
L'esprit humain est comme un paysan ivre à cheval : quand on le
redresse d’un côté, il retombe de l’autre.
(5) Devises : Quæ temporalia sunt ad agendum, perpetua sunt ad excipiendum.
Aimez-vous les uns les autres,
102
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
: Dans le concours précédent, les étudiants de seconde année
avaient à traiter une question de procédure civile. Cette fois,
le sort équitable à amené un sujet de Droit criminel : Des
questions préjudicielles à l'action et au jugement (1).
La matière, qui est sans contredit l'une des plus épineuses
da Droit pénal, aurait-elle ‘effrayé quelques-uns des concurrents ? Toujours est-il que quatre compositions seulement ont
été soumises à l'examen de la Faculté. Je suis heureux d’ajouter qu’elles ont toutes mérité d’être conservées par elle.
Au premier rang, nous retrouvons M. Peltier (2), qui reçoit
dans ce double concours la glorieuse récompense d’un travail
assidu, Sa composition est écrite d’un style ferme et juridique. L'auteur a su, dans la longue carrière qu'il avait à
parcouïir, suivre la ligne droite sans s'arrêter en chemin, et
il est parvenu heureusement au but. Il est vrai de dire que,
pour arriver plus vite, il a tourné quelques obstacles; mais
les lacunes que nous pourrions lui reprocher se retrouvent
chez tous ses concurrents.
Aussi la Faculté
hésité à lui décerner le 1* prix.
n'at-elle pas
Cette fois encore, M. Bohin (3) suit M. Peltier et obtient
le 2 prix. Écrit d’un style facile et clair, son travail est com-
plet, méthodique et généralement exact: mais il est moins
vigoureusement pensé que le précédent.
Au troisième rang, nous retrouvons
M. Lespine (4), tout à
fait semblable à lui-même : avec les mêmes qualités et malheureusement
avec
les mêmes
défauts.
IL avait
creusé son
sujet, et il le possédait à fond; mais il l’a exposé d'une manière un peu molle et embarrassée. M. Lespine devra sap{1) Commission : MM,
Lomsanp, président; VizLéy; Biner, rapporteur.
(2) Devises : Data tractare in bonum,
La peine est la sanction du commandement.
{3} Devises : O rus, quando te adspiciam.
Aide-toi; le ciel t'aidera,
(4} Devises : Quem de evictione tenet actio, eumdem agentem repellit exceptio.
Le juge de Faction est juge de l'exception.
CONCOURS
DE
DROIT,
|
103
pliquer à exprimer une pensée plus nette dans un style plus
ferme et plus concis.
La quatrième composition est sortie d’une plume sobre et
vigoureuse. Maïs elle est incomplète : la seconde partie du
sujet surtout a .été visiblement écourtée; trop souvent les
solutions. sont affirmées sans preuve. Cependant, à raison
des qualités réelles que ce travail dénote chez son auteur,
M. Toussaint (1), la Faculté n’a pas voulu lé laisser sans récompense: elle lui a attribué une 2° mention honorable.
TROISIÈME
ANNÉE.
On sait que les concours de troisième année ont leurs con-
ditions spéciales d'admission: peuvent
seuls concourir les
étudiants qui ont eu, dans tous leurs examens, majorité de
boules blanches. On sait aussi que des privilèges spéciaux
sont réservés aux élus.
En Droit romain (2), les concurrents devaient nous faire
assister, dans une des matières les plus importantes,à cet antagonisme fameux, à cette lutte incessante du Droit civil et
du Droit prétorien, des principes anciens et des besoins nou-
veaux. La question était ainsi formulée : Exposer les modiJications que le Droit prétorien a apportées au Droit civil en
matière de Propriété.
|
Les einq compositions qui lui ont été remises n'ont pas
complétement répondu à l'attente de la Faculté: deux seulement méritent d'être citées.
Celle de M. Jacquey (3) a été jugée la meilleure : cependant elle n'obtient qu’un 2° prix. Les prix que la Faculté
(1} Devises : Scribendi recte sapere est principium et fons.
L’homme digne d'être écouté est celui qui ne se sert de la parole
que pour la pensée, et de-la pensée pour la vérité et la vertu.
(2) Commission : MM.
LeperLIN, président; Dusoïs; BLONDEL, rapporteur.
{3} Devises : Et nobis in legibus magis simplicitas quam diffcultas placet.
Nostre labeur n’est plus par l'attente adoucy,
Et, nous manquant l'espoir, le cœur nous manque aussi.
104
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
décerne ne sont pas la récompense nécessaire d’une supériorité relative : elle ne les accorde qu'aux travaux qui, absolument, appellent cette distinction. Celui de M. Jacquey dénote des connaissances sérieuses et étendues. Maïs, au terme
des études de Licence, il ne suffit pas de connaître son sujet
et d’en posséder les détails : il faut savoir le dominer, lui
donner une physionomie propre, faire une véritable composition, M. Jacquey, quel que soit le mérite de son travail, n’a
pas complétement rempli ce programme.
M. Lombard (1), qui vient après lui, a mérité une mention
honorable. On trouve chez lui des généralités souvent ingénieuses; mais le sujet lui-même est traité d'une manière insuffisante. Il est permis de croire que si la question eût été
mieux connue de M. Lombard, la première place ne serait
pas restée vacante.
En Droit français (2), il s'agissait d'exposer les règles de
l'action en résolution de la vente pour défaut de paiement
du prix.
Quatre concurrents ont pris part à la lutte : tous vont recevoir leur récompense.
À leur tête se place M. Beauchet (3). C’est lui qui a le plus
profondément creusé la matière. On
remarque notamment
dans son travail une très-bonne dissertation sur la nature du
droit de revendication accordé au vendeur d'effets mobiliers,
et une heureuse comparaison du Droit français avec le Droit
romain. Il y a bien quelques erreurs : mais elles sont peu
graves, et quelquefois l’auteur a pris soin de les corriger lui-
même, S'il avait mis plus de méthode dans ses développements, nous n’aurions pas de critique sérieuse à lui adresser.
(1) Devises : Quandoque bonus dormitat Homerus.
L'attelage, suait, soufflait, était rendu.
(2) Commission: MM.
Vauegois, président; BiveT; OnvLieB,
rapporteur.
(3) Devises : Audax Japeti genus
Ruit per vetitum nefas.
L'homme ne dira plus : Le maître l’a dit; l’homme est émancipé
de l’homme; l’homme dira : La science dit; la vérité dit.
CONCOURS
DE DROIT.
Le travail de M. Chavegrin (1),
ne ressemble pas au précédent
bon ordre des explications. Son
conçu, quoiqu'il n'ait pas toujours
105
auquel revient le 2° prix,
: il se distingue par le
plan est méthodiquement
été rigoureusement suivi.
Il est à regretter que M. Chavegrin ait consacré à quelques
hors-d'œuvre un temps qui lui eût été précieux pour mieux
développer les parties essentielles de son sujet.
En troisième ligne vient M, Lombard (2). Heureusement
entré en matière, M. Lombard a été, dans l’exposition des principes, bien supérieur à tous ses rivaux. Mais pourqüoi, après
avoir si bien parcouru la plus grande partie de la carrière,
s'est-il brusquement arrêté avant d'avoir atteint le but?
M. Lombard, en effet, ne nous a rien dit de l’extinction de
l’action résolutoire, et notamment de la disposition spéciale et
si importante de la loi de 1855. Ce grave défaut n’a pas fait
oublier les qualités réelles de ce travail : la Faculté lui a
exceptionnellement accordé une mention trés-honorable.
Enfin,
une
mention
honorable
sera la récompense
de
M. Jacquey (3). Esprit méthodique et travailleur, M. Jacquey
a prouvé qu'il avait beaucoup acquis. Malheureusement, il à
laissé se glisser dans son travail des erreurs qui sont la cause
de son infériorité.
|
Là se termine notre tâche. Pourquoi faut-il que, chaque
année, le rapporteur ait, au nom de la Faculté, le même regret à exprimer ? Une question d'une utilité pratique incontestable, et qui pouvait fournir la matière d'une théorie spé-
ciale
et complète (4), était offerte à MM.
les docteurs et
() Devises : Ego nec studium sine divite vena,
Nec rude quid possit video ingenium.
De tes grandeurs tn sus te faire absoudre,
O France, et tu triomphes des revers.
(à) Devises : Virtus post nummos.
Cest par des calamités nationales
doit se guérir.
qu'une
corruption
(3) Devises : Estote fortes.
L'honneur suit les hasards, et l’homme audacieux
Par son maïheur s’honore et se rend glorieux.
(4) Des Droits des riverains sur les cours d’eau.
nationale
106
SÉANCE
aspirants
la lice.
au Dôctorat,
|
Nul
DE
RENTRÉE,
d’entre eux n’est
|
entré
‘
dans
Vous nous forcez à des redites, Messieurs; mais nous le
redirons jusqu'à ce que nous soyons entendus : vous avez
grand tort de laisser échapper une occasion qui ne se repré-
sentera plus à vous.
Votre temps est précieux, sans doute, et il ne faut jamais
le perdre. Mais croiriez-vous donc perdu celui que vous au-
riez consacré à une œuvre qui serait vôtre et à laquelle serait
attaché votre nom ? Le croiriez-vous surtout si, comme cha-
cun de vous peut légitimement l’espérer, cette œuvre avait
appelé sur son auteur la plus haute distinction dont dispose
la Faculté ?
.
Vous désirez arriver vite: je ne vous en veux pas; mais
le moyen d'atteindre plus tôt le but n’est pas, eroyez-nous, de
partir trop tôt au risque de faillir en chemin, mais de partir
à point, et après avoir essayé ses forces.
Jetez les yeux autour de vous : voyez combien sont serrés
les rangs dans les carrières libérales, surtout dans les carrières juridiques, et vous demeurerez convaincus que
sommes au temps où il est nécessaire de se distinguer.
nous
Pour l'année qui commence, M. le Ministre a choisi, sur la
proposition de la Faculté, une question célèbre, qui a été et
est encore le sujet des plus intéressantes controverses :
Du paiement des dettes et des legs par les héritiers et autres
successeurs à titre umiversel dans le Droit romain, dans l’an-
cien Droit français et dans le Droit moderne.
‘ La Faculté espère que ses meilleurs élèves se livreront à
cette étude; elle sera heureuse de décerner cette médaille,
partout
été plus
M. le
lauréats
théâtre.
si enviée, d'autant plus
rare.
Doyen vous a annoncé,
d'aujourd'hui venait de
M. Beauchet a obtenu le
ouvert en août
1874 entre
précieuse iei qu’elle y aura
Messieurs, que l’un de nos
vaincre sur un plus grand
2° prix au concours général
toutes les
Facultés
de
Droit
CONCOURS
DE
DROIT,
107
de France. C’est un triomphe qui honore M. Beauchet, et
dont la Faculté à le droit d’être fière. Jusqu'ici, dans tous
les concours, la Facuité de Nancy a été noblement représen-
tée. Il ne faut pas, Messieurs, que ces belles traditions soient
jamais interrompues. Travaillez done, travaillons tous avec
courage : c'est la loi de Dieu, Dieu nous donnera notre
salaire.
DISTRIBUTION DES PRIX.
FACULTÉ
DE DROIT
M. VILLEY, Agrépé, chargé de cours à la Faculté de droit, a
donné lecture de la liste des concurrents qui ont obtenu des prix et
des mentions, conformément au procès-verbal ci-après:
Extrait du
procès-verbal de la séance du
10 août
1874,
« Il a été procédé à l'ouverture des enveloppes caclietées dans les.
« quelles étaient renfermés les bulletins indiquant les noms des con- .
< CUITONÉS,:
|
:
.
« D'après le rapprochement fait entre les devises portées sur les .
«dissertations jugées dignes de récompenses, et les mêmes devises
« portées sur les
HVEOPREE: les prix et les mentions
ont été décernés
< dans l’ordre suivant:
PRIX DONNÉS PAR L'ÉTAT.
CONCOURS
DE TROISIÈME
ANNÉE
‘ Droit romain.
2° Prix (Médaille de bronze).
MENTION HONORASLE..
…
M. JACQUEY (Jules-Joseph}, né àÀ Ser vance (Haute-Saône) le 3 juin 1852.
M. LOMBARD (Henry-Gustave), néà
|
Nancy (Meurthe) le 13 novembre1853.
Droit français.
19 Pixx (Médaille d'argent). M.
BEAUCHET
(Marie- François-Lu- -
dovic), né à Verdun (Meuse) le 8 fé_vrier 1855.
:
110
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
2° Prix (Médaille de bronze).
M. CHAVEGRIN. (Ernest), né à? Longuyon (Moselle) le 2 octobre 1854.
Mention rRès-nonoranse .. M. LOMBARD (Henry-Gustave), né à
. Nancy (Meurthe) le 18 novembre 1858.
Mexrtrox monorapze. .. ... M. JACQUEY (Jules-Joseph}, né à Servance (Haute-Saône) le 8 juin 1852,
PRIX
DU
CONSEIL
GÉNÉRAL
DE
DEUXIÈME
MEURTHE-ET-MOSELLE
ANNÉE
Code civil,
197 Perz (Médaille d'argent).
M.
PELTIER (Jean-Baptiste - Marie Édouard- -Joseph), né à Remiremont
.
(Vosges) le 15 août 1855.
2° Prix1x (Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félicien), né
à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855.
1" Mexrron nororagze.. .. M. MAVET (Félix-Napoléon-Aïphonse},
né à Versailles (Seine-et-Oise) le 8
.
mars 1852.
2° Menrion monorarre..... M. LESPINE (Camille-Hyacinthe),né à.
Verdun (Meuse) le 27 mai 1854.
Procédure civile et législation criminelle.
1 Prrx (Médaille d'argent).
M.
PELTIER
él ean- Baptiste - Marie-
Édouard-Joseph),
né
à Remiremont
(Vosges) le 15 août 1858.
2° Prix (Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félicien), né
à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855,
‘1 Mexriox nonoragre.. .. M. LESPINE (Camille-Hyacinthe}), né
:
9° Mewrron æonorasre.....
à Verdun (Meuse) le 27 mai 1854.
M. TOUSSAINT
(Damase-Georges), né
à Custines (Meurthe) le 1E décembre
1849.
DISTRIBUTION DES PRIX.
PREMIÈRE
-
AIT
ANNÉE
Droit romain,
1 Prix (édaile d'argent). M. GERBAUT (Auguste), né à Tunéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
. 2° Prix (Médaille de bronze}. M. CHRÉTIEN (Alfred-Marie-Vietor},-
a
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1855,
17e Mewrio uoworanze.... M.
|
_
|
9° Mexrron
nonoragre
À ŒAUOU rer
ex)
ANCILLON
DE
JOUY
{Charles-
Georges), né à Metz (Moselle) le 8
février 1856, :
L
{ M. MARTZ (Charles-Antoine-René), né
à Nancy
(Meurthe) le 8 janvier 1855.
.)M. WIRBEL (Henri-Alexandre), né à
Thionville (Moselle) le 1% août 1854,
Droit français.
1e Prix (état
d'arrgent).
M. CHRÉTIEN (Alfred- hfario-Victor),
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1865.
28 Prix (Médaille de bronze), M. BINET (Georges- Hippolyte - Adol-.
o
|
4e Mawrvon nonoragze....
phe), néà Roubaix (Nord) le 8 juillet
1856.
M. GAUDIN (Mare-Marie-Raoul), né ,
Briey (Moselle) le 4 juillet 1855.
2 Mewrion noxoraBue.. ... M. GERBAUT (Auguste), né à Luñéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
112
SÉANCE DE RENTRÉE, :
FACULTÉ
DE MÉDECINE
Aux termes des arrêtés de 1854, il est distribué annuellement, dans
la Faculté de médecine de Nancy,
quatre prix et des mentions hono-
rables, d'après le résultat de quatre concours distincts, correspondant
à chacune des années d'études,
Les jurys chargés de prononcer cette année sur le mérite des
épreuves, ont décerné les récompenses dans Pordre suigant :
PREMIÈRE ‘ANNÉE D'ÉTUDES
Chimie,
Physique
et
Histoire
naturelle.
- Prix: M. Berruaer (Joseph-Alexandre), de Baccarat (Meurthe).
Mention honorable: M. Vessecce (François-Prosper-Ferdinand),
Ville-sur-T'erre (Aube).
|
DEUXIÈME
Anatomie
et
de
ANNÉE
Physiologie.
Ni prix ni mention honorable.
TROISIÈME ANNÉE
Médecine,
Prix : M. Brior (Jules), de Saint-Dié (Vosges).
Mention honorable : M. FAMECHON (Henri), de Bitche (Moselle).
QUATRIÈME ANNÉE
Ni prix ni mention honorable.
PRIX
,
PARTICULIER
Un concours, auquel ont pris part les élèves internes, a été ouvert
à la fin de l’année scolaire, pour l’obtention du prix dit: Priæ de
l'Internat, fondé par M. le docteur Bénit.
Le jury chargé de prononcer sur le mérite des épreuves de ce
concours a décerné le prix à M. Guirraume (Louis-Amand), de Toul
(Meurthe).
|
DISTRIBUTION
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DES
PRIX,
|
118
DE PHARMACIE
Conformément aux dispositions du déeret du 21 avril 1869 et de
la circulaire
mentions
ministérielle
du
6 juillet
suivant,
des
prix,
avec
des
honorables, s’il y a lieu, sont accordés annuellement, à la
suite d'un concours, dans les Écoles supérieures de
pharmacie.
La commission chargée de prononcer cette année sur le mérite
des épreuves des candidats, a décerné les récompenses dans l'ordre
suivant :
PREMIÈRE ANNÉE
Chimie
minérale,
Physique
et Eistoire
natureile.
Prix: M. Cuapvis (Achille-Jean-Adolphe-Abraham), de Saint-Sauveur (Côte-d'Or).
Mention honorable : M. Simonor (Edmond-Eouis), de Mussey (Meuse).
DEUXIÈME
Pharmacie
Mention honorable:
(Bas-Rhin).
M.
ANNÉE
et Matière
Srræsez
médicale.
(Edmond-Jules),
de Strasbourg
TROISIÈME ANNÉE
Chimie
organique
et Toxicologie,
. Mention honorable : M. Cuozer (J ean-Baptiste-Aimé), de Phalsbourg
(Meurthe).
TABLE
Pages.
académique,
École supérieure de pharmacie.
. . .
..
. : , , .
Faculté des sciences.
.
Faculté des lettres, . . . . , . . .
.
de Ia séance solennelle de rentrée des Facultés, du {1 no-
vembre 1874
, . . . .
Discours de M, le Recteur
=3
—
Procès-verbal
+
.
HP Lo
Faculté de médecine,
—
UT
—
—
#
9
Conseil académique , .
cnrs
e
Enseignement supérieur. — Faculté de droit,
M OO
Administration
.
CT
Rapport de M, le Doyen de la raoulté de droit.
Rapport de M. le Doyen de la Facaité de médecine.
Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de.
médecine et de l’École supérieure de pharmacie.
Rapport de M. le Doyen de la Faculté des sciences.
sors
us
Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l'année scolaire
OASTHAST,
Durs
Rapport de M, le Doyen de la Faculté des lettres , , . ,.
vu
Rapport sur les concours entre les étudiants de la Faculté dedroit de Nancy
pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, agrègé
chargé de cours.
:
Dessus
Distribution des prix. — Faculté de droit .
—
Faculté de médecine ,
..
—
École supérieure de pharmacie, . . . .
Nancy,
— Imp. Berger-Levrault
et Ce.
74
17
97
105
112
113
SOLENNELLE
DES
FACULTÉS DE NANCY
UNIVERSITÉ DE FRANCE. — ACADÉMIE DE NANCY
RENTRÉE SOLENNELLE
DES
FACULTÉS
DE DROIT, DE MÉDECINE, DES SCIENCES ET DES LETTRES
DE
Le
NANCY
17 Novembre
1874
NANCY
IMPRIMERIE
DE
BERGER-LEVRAULT
11, RUE JEAN-LAMOUR,
1875
11
ET
Ci
ACADÉMIE
DE NANCY
ADMINISTRATION
ACADÉMIQUE
æecteur de l'Académie : M. JACQUINET OK, I #3.
|
MM. DUNOYER CX, 14,
Rccteurs honoraires, . .
MAGGIOLO 3, LE.
MM. ROUSSELOT, 14, à Nancy.
Inspecteurs de l’Académie
MAUCOURT 3%,I &, à Bar-leDuc.
L
LAURENT, L&, à Épinal.
Secrétaire de l'Académie : M. BÉCOURT,, I &.
FACULTÉS
1
|
2
ACADÉMIE
: CONSEIL
DE
NANCY,
ACADÉMIQUE.
M. le Recteur JACQUINET OK, 1%.
M. LECLERC
O k, I, premier président de la Cour d'appel.
M. le marquis de CHAMBON O 3%, L EF, préfet de Meurthe-et-Moselle.
MS FOULON
3%, évêque de Naney et de T'oul,
Mer HACQUART
O %, évêque de Verdun.
M. DUFRESNE
2%, procureur général près la Cour d'appel.
M. le comte de LAMBEL,
membre du Conseil général de Meurthe-
et-Moselle,
M. l'abbé JAMBOIS 3%, premier vicaire général du diocèse de Nancy.
M. ROUSSELOT, I 4, inspecteur d'Académie à Nancy.
M. MAUCOURT
3%, L£, inspecteur d'Académie à Bar-le-Due.
M. l'abbé LAURENT, I a, inspecteur d’Académic à Épinal.
M. JALABERT 3%, I&, doyen de la Faculté de Droit.
M. STOLTZ OX, L4, doyen de la Faculté de Médecine.
M. CHAUTARD,
M. BENOIT
I&, doyen de la Faculté des Sciences.
3%, L£, doyen de la Faculté des Lettres,
M. BÉCOURT,
15, secrétaire de l'Académie, secrétaire du Conscil.
ACADÉMIE
DE
NANCY.
ENSEIGNEMENT
FACULTÉ
3
SUPÉRIEUR
DE
DROIT
MM. JALABERT %, L&, Doyen, Professeur
de Code civil (1°° chaire),
et Chargé du cours d'Histoire de Droit romain et de
français.
Droit
|
LEDERLIN, À £, Professeur de Droit romain
(2° chaire)
et
autorisé à faire le cours de Pandectes.
LOMBARD,
A, Professeur de Droit commercial et Chargé
du cours de Droit des gens,
VAUGEOIS,
I,
Professeur de
|
Code
civi
(8°
chaire),
et
Chargé du cours de Droit français étudié dans sès origines
féodales et coutumières.
LIÉGEOIS, AËF, Professeur de Droit
administratif et Chargé
du cours d'Économie politique.
DUBOIS, A €, Professeur de Droit romain (1 chaire), Chargé
du
cours de Droit
civil approfondi dans ses rapports
avec
l'Enregistrement,
CHOBERT,
Agrégé, Chargé du cours de Code civil (2° chaire).
VILLEY, Agrégé , Chargé du cours
de Droit criminel,
BLONDEL, Agrégé, Chargé du cours de Pandectes, autorisé à
faire le cours de Droit romain (2° chaire).
BINET, Agrégé, Chargé du cours de Procédure civile.
ORTLIEB, Agrégé.
LOMBARD (P.), Agrégé.
LACHASSE, Docteur en Droit, Secrétaire agent-comptable.
à
ÀÂCADÉMIE
DÉ
NANCY.
: FACULTÉ DE MÉDECINE
Doyen: M. STOLTZ O %, IEF, ancien doyen de la Facuité de
|
. médecine de Strasbourg.
Doyens honoraires.
|
MM. R. COZE O %, I 5.
.
EHRMANN
Professeurs honoraîres |
Ok,
IE.
MM. SÉDILLOT C3, 18.
CAILLIOT 3%, LE.
MM. STOLTZ O 3%, LE, Professeur de Clinique obstétricale et gyné|
cologique; M. ROUSSEL
%, I, professeur adjoint.
RAMEAUX
3, I, Professeur de Physique et d'Hygiène,
TOURDES
#, I,
Professeur de Médecine légale.
. RIGAUD %, T4, Professeur de Clinique externe.
MICHEL
COZE
%, LE5, Professeur de Médecine opératoire.
3%, IEF, Professeur
de Matière médicale et de Théra-
peutique; M. GRANDJEAN
%#, À &ÿ, Professeur adjoint,
HIRTZ 3%, LE, Professeur de Clinique interne,
|
BACH, I £5, Professeur de Pathologie externe; M. BÉCHET, I: ;
Profess eur adjoint.
MOREL,
A,
Professeur d’Anatomie générale,
topographique; M. LALLEMENT,
descriptive et
Professeur adjoint,
SIMONIN 3%, IEÿ, Professeur de Clinique externe.
BLONDLOT
#
14,
Professeur de Chimie médicale et de Toxi-
cologie ; M. RITTER,
A £5, Professeur adjoint.
|
V. PARISOT
%X, TE, Professeur de Clinique interne.
HERRGOTT
:K, À &, Professeur d’Aceouchements
et de Mala-
dies des enfants; M, E. PARISOT, À £ÿ, Professeur adjoint.
HECHT,
A &, Professeur de Pathologie générale et de Patho-
logie interne; M. DEMANGE
5, I£ÿ, Professeur adjoint,
.
ACADÉMIE
ENGEL,
A €,
DE
NANCY:
:
Professeur de Botanique
- médicale,
Lo
à
et d' Histoire naturelle
|
°
BEAUNIS 3%, Professeur de Physiologie ; M. POINCARÉ, A,
Professeur adjoint.
.
FELTZ #, A, Professeur d'Anatomie et de Physiologie pathologiques.
.
|
MM. ARONSSOHN
%.
SARAZIN
: MONOYER.
.. BOUCHARD.
Agrégés en exercice, , .
-GROSS.
FÉE 3%.
SCHLAGDENHAUFFEN.
BERNHEIM. :
Professeurs
suppléants
M. BONNET,
|
MM. BERTIN.
VALENTIN. .
Secrétaire agent-comptable. |
_.École supérieure de Pharmacie.
MM. OBERLIN 3%, L£3, Professeurde Matière médicale et de Pharmacologie.
LL
|
|
|
JACQUEMIN, A##, Professeur de Chimie minérale etde Chimie
organique,
SCHLAGDENHAUFFEN,
Professeur de
cologie,
|
Physique et de Toxi-
|
CAUVET, Professeur d'Histoire naturelle médicale.
STROEL, Agrégé.
|
SCHMITT, Chargé du cours de Pharmacie,
DELCOMINÈTE, Suppléänt.
BONNE,
Secrétaire agent-comptable.
|
|
ACADÉMIE DE
FACULTÉ
NANCY.
DES SCIENCES
Doyen : M. CHAUTARD, L&.
MM. GODRON Ok, I &.
Doyens honoraires
MM.
BACH
IS.
CHAUTARD, L£ÿ, Professeur de Physique.
RENARD,
I,
BAUDELOT,
Professeur de Mathématiques appliquées.
A5,
GRANDEAU
Professeur de Zoologie,
Je, À {#, Professeur de Chimie et de Physiologie
_ appliquées à l’agriculture.
DELBOS,
Af%#, Professeur de Minéralogie et de Géologie.
FORTHOMME %k, 1, Professeur de Chimie.
| MATHIEU, Professeur de Mathématiques pures.
MILLARDET, Chargé du cours de Botanique,
GODEFRING, Secrétaire agent-comptable,
FACULTÉ DES LETTRES
MM. BENOIT
$k, 165, Doyen, Professeur de Littérature française,
LACROIX 3%, LE, Professeur d'Histoire,
L
ROBIOU, À EF, Professeur. suppléant.
DE MARGERIE
%X, 15, Professeur de Philosophie,
CAMPAUX, E£ÿ, Professeur de Littérature latine,
DECHARME,
GEBHART,
A f#, Professeur de Littérature greeque.
Professeur de Littérature étrangère,
VIDAL LABLACHE,
GODEFRING,
Professeur. de Géographie.
Secrétaire agent-comptable.
a
.
PROCÈS-VERBAL
DE
LA
La séance. solennelle
SÉANCE
de la rentrée des Facultés
| de droit, de médecine, des sciences et des lettres de
Nancy,a eu lieu le mardi
la présidence
17 novembre 1874, sous
de M. Jacquinet,
Inspecteur général
honoraire de l'instruction publique, Recteur de l’Aca-
".démie.
À ‘onze heures
du matin, MM. les membres
du
Conseil académique, MM. les Dovens et Professeurs
des Facultés assistaient à la messe
qui a été célébrée,
du Saint-Esprit,
dans le palais de l'Académie, par
M. l'abbé Voinot, vicaire général.
La
séance publique
s’est ouverte à midi.
M. le
Recteur a pris place sur l’estrade occupée paï MM. les
Inspecteurs d'Académie de Meurthe-et-Moselle, de la
3
.
Meuse
SÉANCE DE RENTRÉE.
°
:
et des Vosges, les Doyens et les Professeurs
des quatre Facultés, le Proviseur et les Professeurs
du Lycée.
‘ M. Leclerc, Premier Président de la Cour d'appel,
M. le Général de division Abbatucci, M. le marquis
de Chambon,
fresne,
M
Préfet de Meurthe-et-Moselle,
Procureur général
Louis, Colonel du
Lieutenant-Colonel,
près
la
M. Du-
Cour
d'appel,
69° de ligne, M.
Montels,
chef d'état-major, M. le comte
de Lambel, membre du Conseil général de Meurthe-
et-Moselle et du Conseil académique, ont pris place
‘aux premiers rangs de l’Assemblée,
MM. les étudiants en droit et en médecine occupaient les tribunes.
M. le Recteur a ouvert la séance par un discours;
puis il a donné successivement la parole à MM. Jalabert, Doyen de la Faculté de Droit, Stoltz, Doyen de
la Faculté
de médecine,
Chautard, Doyen de la Fa-
culté des sciences, Benoît, Doyen de la Faculté des
lettres, et à M. Villey, Agrégé, chargé du rapport sur
les concours
ouverts entre les
étudiants
en droit.
La séance a été terminée par la lecture. des listes
des étudiants en droit et en médecine qui ont obtenu
PROCÈS-VERBAL,
des
prix
et des
mentions
honorables' dans
ce
9
les con-
|
cours de l’ année scolaire 1878-1 1874, et par la distri. bution des médailles.
Les noms dés lauréats ont été “proclamés par
M. Villey, Agrégé près. la Faculté de droit, et par.
M. Bernheim, Agrégé près la Faculté'de médecine.
|
DISCOURS
DE M. LE
RECTEUR.
Méssreurs ,
Nous avions espéré pour cette séance, en outre des inté-.
ressants comptes rendus qui la remplissent chaque année, un
extraordinaire objet : nous nous étions flattés de pouvoir
joindre cette foïs à la célébration de la reprise des cours
inauguration, vivement désirée, de la nouvelle et magnifique demeure que la Ville et l'État, unissant leurs libéralités,
ont voulu faire à notre antique et jeune Faculté de méde-
cine. Ce grand ouvrage, incomplétemènt terminé, se’ refuse
encore à une prisé de possession. Maïs ceux d’entre vous qui,
récemment aîtirés par l'intérêt qu’il excite, où par.une fortuite curiosité, dans le spacieux enclos voisin où s’étendait
naguère le jardin assez triste du recteur, ont vu apparaître
avec surprise le spectacle inattendu qui s’y déploie, de tout
un édifice, aux vastes lignes, aux parties multiples, ou plutôt
de plusieurs édifices harmonieusement reliés par les arceaux
d'une élégante galerie, c<onviendront sans peine que le travail
n’a pas langui, et que les jours, les heures même ont été mises
à profit avec la plus active industrie. Encore moins seront-ils
tentés d'accuser les lenteurs de l’exécution, ceux qui, fran-chissant, sur les pas d’un guide; le seuil de ce nouveau palais, :
. ont pu prendre. une idée de l4 destination. des parties, de
12
SÉANCE DE RENTRÉE.
l'agencement futur des services, et de toute cette intelligente
installation, en rapport avec les plus modernes exigences des
études, qui fera du définitif séjour de la Faculté de médecine
de Nancy un établissement scientifique sans précédent parmi
nos écoles, sans rival chez les étrangers, et même chez nos
voisins.
En attendant que puisse être célébré ce mémorable agrandissement de notre Académie, auquel les trois autres Facultés,
toujours confinées dans leur commune et trop étroite demeure,
applaudiront avec la sympathie la plus désintéressée, en
répétant le mot du poëte,
Non equidem invideo, miror magis....
revenons, doyens et recteur, au sujet accoutumé de cette journée, heureux de retrouver devant nous, empressé au rendezvous annuel, le brillant.auditoire qui, dans cette ville, ne
fait jamais défaut aux fêtes de la science et du travail, si
sérieux, si austère même qu'en soit le programme.
|
Remercions, il en est temps encore, M. le Ministre de l’instruction publique du choïx qu'il a fait pour notre Faculté des
sciences, veuve du maître éminent que l'Alsace envahie avait
légué à la Lorraine, et que celle-ci s'était empressée de recueillir, comme une des plus précieuses épaves du naufrage.
Ils sont rares les hommes qui joignent au génie de la spécu-
lation, à l'esprit investigateur des plus curieux adeptes de la
science, le besoin de la répandre, et ce don de communica-
tion facile et attachante qui est l'âme du professorat.
Tel
était M. Bach, à qui sa volontaire retraite attirait, il y a un
an, dans eette enceinte, une si vive manifestation de regrets.
Tel est, après lui, le maître éprouvé, quoique jeune encore,
auquel est échu l'héritage de son. enseignement. Sous la direction de M. Mathieu, l'avenir des mathématiques pures est
assuré dans l’Académie de Nancy. Puisse seulement leur
auditoire se recruter sans lacune dans l'élite de celui des
cours scientifiques de nos lytées, parmi des jeunes gens suf-
DISCOURS DU RECTEUR.
‘
13
fisamment préparés à passer de lun à l’autre, et en posses-
sion de ce fonds préalable de connaissances, auquel tout le
talent et tout le zèle du professeur le plus accompli ne sau- -
raient suppléer !
Le départ, en plein début d’une nouvelle et brillante phase
d’études, du jeune maître suppléant aux mains
duquel était
remis, depuis deux ans, le grave enseignement de l’histoire, a
été une douloureuse surprise pour les auditeurs nombreux et
choisis qui se pressaient autour de sa chaire. L’intelligent
publie de cette capitale, si difficile, en fait de cours d'histoire,
et si sévère que l’eût rendu le magistral enseignement
du
regretté titulaire M. Lacroix, avait remarqué tout d'abord, il
goûtait de plus en plus chez M. Petit de Julleville la solidité
du savoir, l'élévation des idées, la généreuse moralité des
doctrines, enfin cette ampleur et cet essor de talent par lesquels se déclare, dès sa première apparition dans la chaire
publique, Le professeur orateur, fait pour parler de haut et au
loin; comme
les oiseaux de grand vol se reconnaissent au
premier essai de leurs ailes. Nancy n’a pu retenir ce vaillant
. esprit, appelé à une chaire à lui dans une grande Académie
voisine, et, circonstance attirante pour un jeune orateur, dans
Ja patrie de Bossuet. Mais ses amis, et l'ancien maître qui lui
rend hommage
en
ce moment,
au
nom
de tous, ont été
témoins des vives hésitations qui ont précédé ses adieux, et du
profond regret avec lequel il s’est séparé du magnifique auditoire qu'il avait su conquérir, et qui gardera de ses leçons
longue et sympathique mémoire.
L'histoire est un champ immense où le génie de V’érudition,
sous toutes ses formes, ethnographie, archéologie, épigraphie,
philologie, trouve à s'exercer et ale droit de se déployer, aussi
bien que celui de l’étude politique, de l'observation morale
et de l'éloquence. Pour rendre la parole à notre chaire d’his-
toire qui s'était tue brusquement, l'École pratique des hautes
études à prêté à notre Faculté des lettres un patient et sagace
investigateur du passé, dont l'Académie des insériptions suis
14
SÉANCE
avec
intérêt les recherches
DE
RENTRÉE.
et a plusieurs
fois couronné les
travaux. Le professeur qui, dans un livre du savoir le plus
attachant, à remis en lumière les singulières destinées des
Gaulois d'Asie, l'auteur d'un instructif et piquant abrégé, où
le tableau de l’antique Orient est renouvelé d'après les mo-
auments de Khorsabad et les fouilles du Sérapéum, a de quoi
exciter, en faveur de l’histoire érudite, attention et curiosité.
même parmi le publie le moins scolaire. Nous ne sommes plus
au temps où la verve du satirique s'égayait avec un succès
assuré aux dépens des généalogistes du premier et du second
empire assyrien (1). La gloire de lérudit, qui s’arrêtait
naguère aux frontières du monde savant, est en honneur
jusque dans nos salons. L’archéologie elle-même a trouvé
faveur et devient presque une mode ; faveur légitime, surtout
quand elle sait joindre, comme dans les cours et les livres de
M. Robiou,à la nouveauté des découvertes, ou à l'intérêt des
_eonjectures, la sévérité de la méthode et la précision des re-
cherches.
Je laisse à M. le doyen de la Faculté de Droit le soin et Le
plaisir de signaler à son aise la belle part de succès que,
dans le dernier concours d’agrégation, a su se faire l'élite de”
nos jeunes docteurs. Maïs je tiens à saluer d’une cordiale
bienvenue le brillant jeune homme, hier encore étudiant,
aujourd'hui assis parmi les maîtres, qui, dans cette redouta-
ble lutte, à si vaillamment soutenu
le juste renom de sa
Faculté et l'honneur du nom paternel (2).
Le magnifique ensemble d'études juridiques par lequel se
forment ici de tels élèves, ne sera point diminué ni modifié
par la récente décision qui dégage de la caution municipale,
pour la replacer sous la loi commune, votre Faculté de Droit.
Au moment même où l’ancien contrat se dénoue, les dispo-
sitions libérales de la cité envers un établissement qui lui est
cher, s'afirment encore par l'engagement nouveau qui garantit
«
(1) La Bruÿère, ch, V, Hermagoras.
(2) M, Paul Lombard.
è
DISCOURS
DU
RECTEUR.
15
l'existence des cours, modestement nommés complémentaires,
à qui leur importance pourrait mériter un autre noi. L’'enseignement du Droit est définitivement institué à Nancy, avec
une richesse d'organisation que Paris seul Surpasse, et que
Toulouse même n’égale pas.
Laborieux jeunes gens, que votre bonne fortune à faits
étudiants du Droit dans cette ville, profitez largement des
ressources que vous offre une telle École, mais ne vous bornez
pas à l'instruction qu’elle vous prodigue. En vous félicitant
du nombre et de l'importance des cours qui se succèdent
dans vos amphithéâtres, nous réclamons pour d'autres enseignements voisins, qui vous sont aussi destinés, une part de
votre intérêt et de vos loisirs. Nous ne cesserons de vous dire,
au nom même de votre avenir professionnel: Vous, qu’attend
ou le siége du Ministère publie, ou le banc de la Défense, ou
Je cabinet du jurisconsulte, ou la chaire du professeur; vous,
que les meilleures études spéciales, sans les autres talents
que réclament de tels emplois, ne mettraient pas en état de
les remplir dignement; comment pourriez-vous, élèves d’une
grande Académie, qui passez tous
Faculté
des lettres,
riche
de
labeurs,
cette libérale culture
tant
les jours
devant
d'enseignements
une
et de
talents divers, comment pourriez-vous n'être pas tentés d'aller
y chercher quelquefois, avec le meilleur délassement de vos
de
l’esprit, cette
éducation
supérieure du goût, à laquelle un Cujas conviait hautement
ses disciples, et dont un d'Aguesseau faisaità FPavocat, au
magistrat futur, une nécessité et une loi? Je ne crains pas
d'affirmer qu'il vous sied, à vous surtout, de prendreà cer-
tains jours ce chemin, élèves d'une Faculté qui a porté si
haut le niveau de ses études, où la philosophie du Droit est
en honneur, où le Droit romain est étudié plus longtemps et
plus profondément que dans toute autre. Que de raisons de
demeurer fidèle aux lettres sérieuses, j'ajoute, aux lettres
antiques, et en particulier à celle des littératures anciennes
qui nous touche de plus près et à laquelle nous devons le .
16
|
SÉANCE DE RENTRÉE.
+
plus, quand, tous les jours, on médite, comme vous, on admire
lincomparable langue des lois romaines, cette raison écrite,
comme parle Bossuet, ce latin magistral des quæstiones et des
responsa, qui, dans sa sévérité scientifique, garde plus d’un
reflet de l’éloquence concise et nerveuse des historiens et des
philosophes romains! Ulpien ne permet pas de déserter Cicéron et Sénèque, et Papinien ramène à Tacite ! Et comment
pourriez-vous, sans les lumières que réserve à vos études
l'histoire littéraire, aussi bien que l’histoire politique du
peuple-roi, arriver à la pleine connaissance, à l'intelligence
profonde de sa législation, et de cette science du Droit, créée
par lui, qui est peut-être l’expression la plus haute et le plus
merveilleux produit de sa civilisation ? On ne devient pas un
savant juriste, un romanistie distingué, sans être, par cette
raison même, un lettré, je dis de la meilleure espèce. J'en
atteste l'exemple que vous avez sous les yeux, celui de vos
maîtres eux-mêmes. Suivez-les aux séances de notre Acadé-
mie lorraine, qui, sachant le naturel accord de ces deux
mérites, n’a pas craint de les appeler en nombre dans son
sein. Stanislas lui-même, en les écoutant, applaudirait à des
choix qui répondent si bien à l'esprit de ses statuts. Était-ce
l'érudit interprète du Code civil et du Digeste, le grave doyen
du Droit, ou bien un fin lettré d’Académie que nous entendions naguère, lorsque, dans
la dernière fête
de Stanislas,
nous suivions d’une oreille charmée l’histoire intérieure et
extérieure de la docte compagnie depuis un an, vaste et
multiple revue, où tant de noms, d'œuvres, de mérites divers,
étaient rappelés, honorés, jugés, avec une justesse de coup
d'œil, une impartialité courtoise, un sentiment des proportions
et des nuances, un atticisme aimable et sérieux qu’'envieraient bien des littérateurs d’origine et d'état, et plus d’un critique de profession (1)? De tels exemples ont plus de poids
que tous les conseils.
Et vous, Messieurs les aspirants à la noble profession de
(1) V. le Compie rendu de l'Académie {1873-74}, par M. Jalabert, secrétaire annuel,
.
DISCOURS DU RÉCTÉCR.
17
médecin, vous croyez-vous quittes envers ces études que préconise
encore une fois le recteur, et pensez-vous n'avoir plus
désormais d’autres classiques à feuilleter que Bichat, Corvisart, Laennec et Dupuytren? Pour vous décider, vous aussi,
à réserver aux bonnes lettres une certaine part de votre programme d’études personnelles, que de raisons tirées du caractère de votre état futur, que de convenances professionnelles
nous pourrions invoquer! Laissez-moi seulement vous rappe-
ler ce que vos maîtres vous disent souvent, que si, dans bien
des cas, le médecin se reconnaît impuissant à guérir, il ne
doit jamais renoncer à soulager. Mais, tandis qu’il s’efforcera
de rendre plus supportables les souffrances du corps, resterat-il indifférent et muet devant celles de l'âme, dont il est égale-
ment témoin? Non, et c'est son devoir aussi de chercher à
les adoucir, c’est sa mission d’être un consolateur. Et quel
« St je vous prie, celui qui remplira le mieux ce rôle difficile,
dont le succès demande autant d'esprit et de tact que de
cœur, sinon le médecin à l'intelligence cultivée, à la parole
souple et sûre, qui, par des tours adroits, par les artifices délicats d'une rhétorique familière et bienfaisante, sait rassurer,
relever l’âme inquiète du malade, ou qui, par les ressources
_
d’une conversation variée, au charme de laquelle les plus dé-
moralisés cèdent en dépit d'eux-mêmes, sait le distraire,
l’enlever au sentiment de sa situation, et Le laisse, au terme
de chaque visite, je l'ai pu voir souvent, récréé, diverti, consolé, autant qu'il peut l'être? Avouez, Messieurs, que le disciple exclusif de la science, qui, de bonne heure, aurait
négligé d'entretenir commerce avec les Muses, aurait peu de
chances d'obtenir de tels succès.
Laissez-moi vous dire encore, à l'honneur de ce culte des
lettres que je crois inséparable de vos études: Vous qui, hors
du laboratoire et de l’amphithéâtre, aux prises avec la nature
vivante
et souffranie,
aurez
sans
cesse
affaire,
non
pas au
corps seulement, mais à ce « tout naturel (1) que forment l’âme
(1) Bossuet, De la connaissance de Dieu el de soi-même, ch, mi.
FACULEÉS,
.?
18
SÉANCE
et le corps par leur
DE
RENTRÉE.
mystérieux
assemblage
», comment,
dans bien des cas, pourrez-vous discerner les sources intimes
du mal que vous devez combattre, calculer vos chances de
succès, approprier aux besoins et aux périls les remèdes, si
vous n'êtes habiles à lire dans l'être moral du malade, dans
ce fonds d’humeurs, d’instincts, de passions, dont l'organisme
subit étroitement l'empire, et dont l’action se révèle partout
dans le jeu complexe de la vie? Et qui vous donnera cette
sagacité rapide d'investigation moralesi nécessaireà votre
profession? Vous viendra-t-elle par l’exercice de la profession
même, par la pratique des hommes, par l'observation attentive,
au lit des malades, des. naturels et des habitudes, comme des
tempéraments? Oui, mais par une autre étude encore, auxiliaire
indispensable
et nécessaire
flambeau
de la première,
qu'un maître appelait justement l'étude littéraire du cœur
humain. C’est cette étude-là, jeunes gens, ce sont des livres,
des livres immortels, relus et médités par vous, ou expliqués
devant vous, comme ils le sont ici, par les plus habiles interprètes, c’est Montaigne, La Rochefoucauld, c’est La Bruyère,
c’est Pascal, c'est Bossuet, ce sont les leçons de ces pénétrants
et souvent amers observateurs ou de ces peintres vrais et
guides excellents de la vie humaine, qui, confirmées et commentées par vos expériences personnelles, vous donneront
enfin cette clairvoyance de diagnostic moral, sans laquelle
le diagnostic pathologique le plus exercé risque, en mainte
occasion, de tâtonner ou même de faire fausse route. À cette
condition, et moyennant ce double apprentissage, l'âme et la
conscience du malade n'auront plus de mystères, ou elles en
garderont beaucoup moins pour le médecin, qui a besoin d'y
lire les causes originelles ou aggravantes des désordres qu'il
cherche à réparer, le principe des rechutes qu’il redoute, les
écueils du régime qu’il prescrit, On a remarqué souvent, et
j'ai pu moi-même admirer plus d’une fois dans les entretiens
de praticiens éminents, qui étaient en même temps de trèssavants docteurs et de judicieux amateurs des lettres, une
DISCOURS
DU RECTEUR.
19
étendue d'expérience humaine, une intelligenee familière
des penchants et des faiblesses de notre espèce, une connaissance enfin des hommes et de l’homme, positive et profonde,
à rendre jaloux plus d’un philosophe et d'un moraliste de
profession. Et je me suis demandé parfois comment il s’est
pu faire qu'un de ces livres d'anatomie morale, où Le cœur hu-
main est exploré fibre à fibre, un nouveau recueil de Maximes,
un nouveau livre des Caractères, ne soit pas encore sorti des
mains d’un de ces maîtres dont je parle, arrivé à l'heure de
la complète renommée et à l’âge des féconds loisirs. C’est
que, hélas! les excellents médecins, j’en ai autour de moi, à
côté de moi, trop de preuves,
n'arrivent jamais au loisir.
Une curiosité scientifique qui ne s’assouvit jamais, des études
professionnelles toujours reprises et approfondies, enfin les
obsessions d’une clientèle qui ne respecte aucun asile et ne
consent à aucun adieu, leur enlèvent tout répit jusqu’au der-
nier jour, et ils emportent avec eux tout un trésor de souvenirs, d'observations, de confidences sur l'homme, le monde,la
vie, qui, recueillis et condensés dans les pages d’un livre sur
les mœurs, eussent fait une œuvre originale et durable. Qui
sait, toutefois, si l'avenir ne réalisera pas le vœu, nullement
chimérique, dont l'expression vient de m’échapper, et si,
quelque jour, pour enrichir notre littérature à son déclin d'un
tardif et piquant chef-d'œuvre, n'apparaîtra pas, aux applaudissements de nos neveux charmés, un type d'auteur nouveau,
un talent inédit et supérieur, un La Bruyère médecin ?
Mais c’est à celui de MM. les doyens qui représente avec
tant d'autorité les lettres dans cette enceinte, et qui, mieux
que personne, a le droit de parler pour elles, que je devrais
laisser le soin de plaider une telle cause et de former de tels
souhaits.
|
Il appartient plus particulièrement au recteur de dire aux
élèves de cette Académie: Jeunes gens, c'est une heure
sérieuse que celle où s'ouvre devant vous une nouvelle
20
.SÉANCE
DE
RENTRÉE.
année d'études, une de ces années de votre vie, précieuses
entre toutes, dont l'emploi, bien ou mal fait, doit être d’une
si grande conséquence pour votre avenir et pour celui de
notre cher pays. Les conseils auxquels prête un tel moment
pourraient se ramener tous à quelques mots de l'antique
sagesse: « Fais ce que tu as entrepris
de faire. » — « Sois ce
que tu es: » Age quod agis. Le nom de ce que vous êtes
aujourd'hui, ce nom d'étudiants, dont la légèreté française
semble avoir quelque peu altéré la physionomie primitive,
portez-le de manière à lui rendre ou
à lui laïsser sa valeur
propre et son entière signification. Soyez de véritables Étudiants. Étudiez ‘assidôment les leçons de vos maîtres et les
enseignements de vos livres, avec la docilité d'un esprit mo-
deste, mais avec cette attention virile d’un esprit déjà mûr,
qui se rend compte de tout ce qu'il apprend. Étudiez-vous
vous-mêmes. Malgré le bruit que vous fait votre jeunesse,
prêtez l'oreille à votre propre cœur, écoutez de sang-froid
ce qu'il vous dit d’amollissant ou de sévère, et pesez l’un
et l’autre, de
séductions des
qui abaissent,
mais si vives,
manière à faire le meilleur choix. Contre les
plaisirs vulgaires et les fascinations des joies
faites-vous un rempart des voluptés austères,
du travail. Que vos efforts s’'animent du feu de
l'ambition, j'y consens, mais que votre ambition soit cette
ardeur de succès patiente et courageuse qui ne se dissimule
rien des difficultés de la vie et des nécessités sociales, et qui
se modère à l’école du respect. Travaillez, moins encore pour
réussir que pour mériter. Au lendemain d’un succès obtenu,
dans
les rêves d'avenir qu'il excite, ne murmurez jamais
l’orgueilleuse parole que s'était donnée pour devise ce ministre d'une monarchie absolue, enflé de sa faveur et enivré
de sa puissance (1), mais que répètent trop volontiers, dans
notre inquiète société démocratique, en bas comme en haut,
les ambitions surexcitées par le spectacle de tant de change-
ments : « Où ne monterai-je pas?» Quo non ascendam? S'il
(1) Fouquet, le surintendant.
DISCOURS DU RECTEUR,
|
21
faut à votre vive jeunesse une devise fière et ardente comme
elle, ah! prenez plutôt celle qu'a popularisée, par le refrain
d’un chant célèbre, un poëte de la libre Amérique, et qui se
réduit au seul mot : Excelsior! plus haut, plus haut encore!
Oui, plus haut dans la recherche de la vérité, dans la science,
dans la lumière de l'esprit! Plus haut dans le devoir, dans
la vie morale et religieuse, dans tout ce qui console et raffermit la conscience de l’homme sur la terre! Plus haut, plus
haut toujours! Eæcelsior !
RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT
MonsIEUR LE RECTEUR,
Messieurs,
-
E
.
Pendant l'année qui vient des 'écouler, la Faculté de droit
a continué à remplir sà tâche laborieuse avec la régularité et
le zèle accoutumés, Aucune perte d'inscription pour défaut
d'assiduité aux cours n’a été prononcée, et, suivant une tra-
dition presque constante, la conduite de nos étudiants, tant
à l’intérieur qu'à l’extérieur. de l’École, n’a donné lieu à
aucune
mesure
disciplinaire.
Les
observations paternelles
des professeurs et du doyen ont toujours été accueillies avec
déférence, des avertissements sérieux ont porté leurs fruits
pour le plus grand nombre, et, à la différence de l'an dernier,
une amélioration a pu être constatée dans l'attention et dans
la tenue pendant les leçons. Si la moyenne de nos inscriptions trimestrielles est descendue de 180 à 130 (4) depuis la
guerre, par suite des causes permanentes
ou temporaires que
nous avons déjà signalées, — amoindrissement du ressort
académique placé désormais sur la frontière, service militaire
obligatoire dont notre patriotisme nous interdit de nous
plaindre,— notre vitalité est demeurée hors de toute atteinte.
(1)
Inseriptions
De capacité,
Novembre
1873
. . .,
De {re année . . ..
De 2e année seu
De 38 année, . . . .
De Doctorat, , ,..,
5.
‘
47
At
29
20
142
Janvier
1874
t
39
30
29
12
122
Avril
1874
Juillet
1874
CE:
46
88
28
17
133
-
.
ai
31
830
13
125
Total,
20
=
Moyenne
par trimestre.
5
173
151
111
43 1j,
37 5,
27 %{,
SIT
429 14,
62
15 ‘Je
. Les études du Doctorat durant environ de deux ans et demi à trois ans, ce
sont 42 aspirants au Doctorat qui ont dû prendre et 45 qui ont pris effoctive-
ment-des inscriptions ou subi des examens pendant l’année scolaire 1873-1874,
24
|
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
Il nous reste toujours des progrès à ‘accomplir en ce qui
concerne les notes. prises à l'Ecole, l'exactitude aux confé-
rences (1), les rédactions et le travail de nos élèves en dehors
des cours; à ces divers points de vue, nous n’en sommes pas
encore revenus au niveau des meilleures années. Les exa.
mens, qui nous donnent la mesure du temps consacré aux
études et de l’ardeur qu'y portent nos disciples, n'offrent pas
une élévation notable du nombre des blanches, lequel ne dépasse guère le tiers des boules délivrées, ni une diminution
sensible du chiffre des rouges, toujours au-dessus de la moitié; le total seul des noires s’est un peu abaïssé (2) et il n'y
a eu que 87 ajournements sur 224 épreuves (3), ce qui ramène à un sixième des candidats la proportion des refusés,
sans que la fermeté des examinateurs ait faibli.
La constance ne nous manquera pas pour susciter et sou(1) Nombre des élèves inscrits aux conférences facultatives et rétribuées :
Conférences de 1r6 année
. . . . . . ....
. .,. ..
14
—
de 2€ année
,.........
... ..,
9
—
—
de Doctorat (1er examen), . . . . . . ..
de Doctorat (2e examen). . ,, .....
6
3
—
(2)
Examen
de 3€ année
. ,.
. . . ..
Nature des examens.
de capacité
Blanches,
, . , . .,, Cesu
{re année: 19r ex. de Baccalauréat.
ye année : 2eex.
1er ex.
3e année | 2e ex,
| Thèse
de
de
de
de
Baccalauréat,
Licence , .:,
Licence , .
Licence . .
7,7 4 2e ex. de Doctorat. .
Geannées { Thase de Doctorat. .
Examen
339
21
88
39
83
he, 5e
. . . ..
"34
ter ex. de Doctorat . . . ,,,
24
de Licence
, .
.
, , : , .,,.
7° ?
{9e ex. de Doctorat. ,
6tannées | mièse de Doctorat. .
, , , ..
, ....
fl
9
156
122
170
125
50
43
S48
Admissions.
Ajournements.
&
{
32
30
7
3
40
|
28
23
10
23
li
18
8
:
5
: 26 ex, de Baccalauréat . . . .
lér ex. de Licence.
. , . . ..
ex. de Licence,
120
»
»
45
Thèse
1
17
9
devons
15
135
33
36
Nombre d'examens,
Toul,
18
, . . ..
. . , . .
52
_
8
83
95
89
100
56
. . .
5e année Ê
À
34
38
32
52
Gi
{re année : 1er ex, de Baccalauréat,
98e année
Noires.
., .,
. . ..
. . ,.,, ‘
, . ...
Nature des examens.
de capacité
4 } 38
Rouges,
1
. . .
ge, 3e, | lex. de Doctorat . . . ...
(3)
. . . . . ..
22
.
ü
6
3
14
10
9
»
8
2
FACULTÉ
DE
DROIT.
25
tenir les efforts des étudiants en vue de meilleurs résultats;
nous voudrions
surtout les voir viser plus haut et placer le
but bien au-dessus
des examens et des grades. Fils poursui-
vaient mollement leur carrière, ils ne pourraient tout au
moins s'autoriser de l'exemple de leurs maîtres, qui, depuis
les plus jeunes jusqu'aux plus anciens,
consacrent toutes
leurs forces à leur œuvre, et, par un incessant labeur, essaient
de perfectionner leur enseignement et d'apporter leur pierre
à l'édifice scientifique que chaque génération transmet à celle
qui la suit (1). Nous ne nous lasserons pas de leur répéter
que les classes éclairées ont des obligations impérieuses à
remplir en des temps troublés comme les nôtres, et qu'après
nos désastres la stérilité volontaire de leurs facultés intellectuelles et morales, qu’elle provienne de la paresse ou des
entraînements, est plus coupable que jamais. Les caractères
ne peuvent se retremper que sous une austère discipline, la
conscience ne s'élève et ne se fôrtifie que par la lutte: il
n’est pas de petits devoirs, et ce n’est pas à certains jours de
crise seulement, c'est à toutes les heures que doit se déployer
l'énergie virile d’une âme qui a le sentiment de son origine,
de sa mission et de sa destinée. Les lecons de l'épreuve ne
doivent pas être perdues, et c’est en les remettant sous
les yeux des générations nouvelles que nous concourrons à .
(t) M. Jaraserr : Compte rendu des travaux de l'Académie de Sianislas pour
l'année
1873-1874,
lu dans la séance publique
du 28 mai
démie, CXXIVE année, 4e série, t, VI, p. Lxx à xcv).
M.
Dugois
: Bibliographie juridique
ttalienne,
n°
1871
vi (Droit
(Mémoirés
de l’Aca-
romain) (Revue
cri-
tique, t. INT, 106 et te livr, 1873-1874, p. 706 à TIS); — Exérait d'une traduction
de l'ouvrage italien de M. Carle sur la Faillite dans le Droit international privé
(Journal de Droit international privé, à. EL re livr., p. 17 à 28); — Traduction
avec notice de la Loi italienne du 26 janvier 1873 supprimant les Facultés de théa-
dogie dans les Universités italiennes (Annuaire de Législation étrangère, t. Il,
p. 293 à 297); — Traduction avec notice de la Loi autrichienne du 27 avril 1878
sur les Autorités univérsituires (Annuaire de la Législation étrangère, t. III, p. 233
à 242); — Notes sur divers arréts dans le Recueil de $irer, Devilleneuve et
Carette (année 1874, et notamment I, p. 241, et IT, p. 233).
M, Viuzey: Notes sur divers arrêts dans le Recueil de Sirey, Devilleneuve et
Carette (année 1874, &t notamment I}, p. 209 et suiv.}.
M. ORTiteB: Traduction avee notes des Lois autrichiennes du 23 mai 1873 sur la
composition des listes du jury et sur la suspension temporaire du jury {Annuaire de
Législation étrangère, t. II, p. 247 à 955}.
‘
26
SÉANCE.
‘ce relèvement,
objet
DE
RENTRÉE,
des désirs ardents
de-tous les bons
citoyens.
|
Si désormais nos élèves ont servi ou doivent servir comme
volontaires dans l’armée, qu’ils apportent à l'École les qualités du soldat, l'activité, la constance, l’ardeurà s’instruire,
le respect de la règle, le sentiment du devoir et même l'esprit de corps qui, dans son développement légitime, est une
force et une sauvegarde. La Faculté doit être pour eux ce
qu'a été ou ce que sera le régiment, non pas au point de vue
de l’obéissance réglementaire, mais à celui de l'honneur du
drapeau, qu’il s’agit pour tous de maintenir et de défendre
dans une étroite ‘solidarité.
Il est aussi chez nous un ordre du jour auquel nous portons
‘les noms de ceux qui se sont distingués parmi leurs camarades > c’est dans ectte solennité annuelle que nous rappelons
les éloges décernés à la suite des examens, et que nous proclamons les prix et les mentions honorables obtenus dans
les concours particuliers ou généraux.
Ont mérité l'éloge cette année :
.
Pour le premier examen de baccalauréat: MM. Binet,
Chrétien, Gerbaut;
|
|
. Pour le premier examen de licence: MM. Chavegrin, Jac-
quey, Sommer;
Pour le deuxième examen de:licence : MM. Chavegrin et
“Jacquey;
Pour l'acte publie de licence: M. Job et M. Jacquey, dont
la thèse a été déposée à la bibliothèque de la Faculté, par
décision du jury d'examen ;
Pour le premier examen de doctorat: MM. Blum, Jény,
Larcher;
Pour le deuxième
Variot ;
Pour la thèse
examen
|
de doctorat : MM. Flurer et
de doctorat: MM.
|
Ambroise, Paul Lombard,
May, Sarrut.
Une placeà part dans ce tableau d'honneur appartient
à
FACULTÉ
DE DROIT.
27
un de nos licenciés, M. Jacquey, dont toutes les épreuves,
cette
année
comme
les
précédentes, ont
été
admises
avec
éloge (1); et une autre hors ligne doit être réservée à un de
nos docteurs, M. Paul Lombard, qui, dans tous ses examens
et actes publics, à mérité la même distinction. De tels
exemples ne sont pas sans précédents dans notre École, et
cette série non interrompue de succès venant couronher un
travail intelligent dirigé par une volonté persévérante est bien
faite pour exciter l’émulation de ceux qui entrent dans la
carrière.
.
Je dois laisser à l’un de nos excellents agrégés, M. Villey,
chargé du rapport sur les concours de la Faculté, le soin
d'apprécier les travaux de ceux de nosélèves qui ont obtenu
des prix ou
des
mentions
honorables. Mais
c’est avec
une
satisfaction bien naturelle qu'appelé cette fois aux fonctions
de juge du concours général ouvert entre toutes les Facultés
de droit, je rends témoignage de la valeur de la composition
de M. Beauchet, élève de troisième année et l’un de nos lauréats, sur la nature du droit du preneur en matière de louage
d'immeubles. Les membres du jury ont été frappés de la richesse des développements contenus dans cette dissertation
.improvisée en six heures et n’ont pas hésité à lui décerner
le second prix.
|
Les études de doctorat, que poursuivent les lauréats de nos
concours et qui réunissent nos meilleurs élèves, se sont maintenues à la hauteur à laquelle elles ont été portées depuis
l'institution permanente des cours spéciaux. Nous n'avons
pas compté moins de 45 aspirants, et les différentes épreuves
subies par eux se sont élevées à 43, chiffre qui n'avait jamais
été atteint. Le nombre des ajournements, un peu inférieur à
‘celui de l’an dernier, a été de 10 sur 24 premiers examens,
(4) Sur 21 boules délivrées à la suite des cinq épreuves de licence, ont obtenu :
M. Jacquey, 21 blanches; — M. Chavegrin, 20 blanches; — M. Job, 17 blanches;
— M. Beauchet, 16 blanches; — M. Howillon, 15 blanches; — M. Gustave Lombard, 14 blanches; — MM. Gardeil et Meinsohn, 12 blanches; — MM. Schæll et
Émile Thomas, 11 blanches.
28
SÉANCE
de 2 sur 10 seconds
début
DE
RENTRÉE.
examens. Nous
arrêtons ainsi dès le
les élèves qui, ayant fait de médiocres études de
licence, veulent
prendre le grade
de docteur en vue de la
magistrature; il faut qu'ils renoncent à leurs visées ou qu'ils
se décident à donner des gages sérieux de travail et d’aptitude.
: Neuf candidats ont présenté à la Faculté des thèses de
doctorat, ce sont MM, Paul Lombard, May, Ambroise, Kœuf-
fhng (1), Drappier
(2), Chenest (3), Lepezel
(4, Sarrut,
Pierronnet (5). Leurs travaux étaient trop sérieux, leur sou- .
tenance était, en général, trop satisfaisante pour que la Faculté ne les déclarât pas dignes du grade de docteur. Nous
ne pouvons analyser ici des dissertations de cette importance,
mais nous devons une mention particulière à celles qui ont
mérité à leurs auteurs une distinction exceptionnelle.
M. Püul LomBarD a traité, en droit romain, de l'action
communi dividundo, et, en droit français, des engagements des
sociétés civiles et commerciales envers les tiers. Nous étions en
droit d'attendre beaucoup de lui, il a réalisé toutes nos espérances. Ses deux thèses attestent une étendue de connaissances, une vigueur de conception, une sûreté de jugement,
une fermeté de déduction qu’il est rare de rencontrer à ce
degré dans des œuvres de ce genre. Une méthode rigoureuse,
une concision qui ne nuit presque jamais à la clarté, en sont
les caractères distinctifs. Dans la soutenance, l’une des plus
solides et des plus brillantes dont nous ayons
conservé le
souvenir, le‘candidat a montré une précision de pensée, une
netteté de parole, une pleine possession de lui-même qui ont
enlevé tous Les suffrages.
(1) De la Querela inofficiosi testamenti, — De la Quotité disponible entre époux.
(2) De l'Occupation en Droit romain, — Du droit de chasse en Droït français.
(3) Du Juste Titre dans la tradition et dans l'usucapion, — De la Prescription de
l'action publique et de l'action civile en Droit français.
(4) De la Goñdictio indebiti, — Du droit de retour légal de l' ascendant donaieur
d'après le Droit romain, l'ancien Droit français et l'art. TÂ7 du Code civil,
(6) Des divers Bénéfices accordés
français.
aux cautions en Drott
romain et en Draë
à
FACULTÉ
DE
DROIE.
29
M. Gaston MAY a résumé dans sa thèse romaine, avec une
érudition de bon aloi et une sagacité remarquable, tout ce
qui peut être dit de plus certain sur les argentarii et les opérations de banque à Rome. Sa thèse française constitue une
monographie du compte courant et des ouvertures de crédit;
pour élucider cette matière d'un si grand intérêt pratique,
dans laquelle le législateur a laissé beaucoup à faire à la
doctrine et à la jurisprudence, il fallait un esprit sûr, nourri
des principes et familier avec les usages de la banque et du
commerce. M. May n’a pas été au-dessous de sa tâche, il a
produit une œuvre personnelle dont toutes les parties sont
fortement coordonnées, dont la forme est excellente, et qui
sera consultée avec fruit par les jurisconsultes autant que par
les praticiens.
La fermeté avec laquelle le candidat à soutenu
ses propositions, les ressources de sa dialectique ont été vivement appréciées.
k
M. Émile AmBRoISE avait choisi un sujet difficile quoique
souvent traité, les voies possessoires en droit romain et en droit
français. Dans une étude sérieuse et approfondie, il a exposé
les doctrines fondamentales et discuté toutes les graves questions qui se rattachent à cette matière, montrant la solidité
de son esprit dans l’enchaînement des principes et la poursuite de leurs applications, faisant preuve de pénétration et
de sens juridique dans l'interprétation des textes, s'exprimant
enfin dans le style le plus correct. Dans l'argumentation, il
a soutenu ses conclusions avec une vigueur incisive, servie
par une parole sobre et sûre, quine peut manquer de lui assi-
gner une place distinguée au barreau.
M. Louis SARRUT a exposé avec largeur et précision dans
sa thèse romaine les caractères, les conditions et les effets de
la novation, et a développé d'une manière ingénieuse et intéressante une doctrine nouvelle professée par de savants romanistes. Sa thèse française a été consacrée au transport des
marchandises par chemins de fer ; elle constitue un traité spé-
cial, un vrai livre sur une matière qui, jusqu'ici, n'avait pas
80
SÉANCE
été embrassée
DE
RENTRÉE.
dans son ensemble. La législation, les règle.
ments administratifs, la jurisprudence, analysés avec un soin
scrupuleux, ont été exposés avec méthode; l’abondance des
matériaux ne nuit point à la clarté, la théorie et la pratique
s'unissent
de la manière la plus heureuse, Pour défendre.des
solutions qui, dans un sujetaussi ardu, ne pouvaient manquer
de prêter à la controverse, le candidat à montré une facilité
d’élocution et une force de raisonnement qui sont d’un bon
augure pour les causes dont il sera chargé.
Deux de nos docteurs de cette année, MM. P. Lombard et
May, ont obtenu une dispense d'âge pour prendre part au
concours d’agrégation (1): ils y ont retrouvé leur confrère
ct ami M. Garnier, qui s'était signalé si honorablement l'an
dernier parmi les candidats admis aux épreuves définitives.
Cette fois encore, sur trois concurrents, la Faculté a eu le
bonheur de
nier (2); en
seignement
ragements,
couronnera
compter deux
même temps,
à été reconnue,
et nous avons
ses efforts. M.
élus, M. P. Lombard et M. Garla vocation de M. Way pour l'enil a reçu les plus précieux encoul'espoir qu'un prochain succès
Paul LOMBARD nous appartenait
déjà à bien des titres, nous avons eu la satisfaction de le voir
attacher à une Faculté au sein de laquelle, devenu le col-
lègue de maîtres qui sont tous pour lui des amis, il aspire à
marcher sur les traces du plus heureux et du plus digne des
pères (8). Il est de ceux qui n’ont qu'à se montrer fidèles à
eux-mêmes: aussi sa collaboration est-elle pour nous une
force et une sécurité. Un jour, qui n’est pas éloigné peut-être,
nous aurons la douceur de nous adjoindre M, GaRNIER, auquel nous unissent les liens les plus étroits d'estime et d’affection (4).
{1} Ouvert à Paris
Je 1er mars 1874.
(2) Par
arrêté
ministériel
dn
19 mai
(874,
rendu
à la suite du concours,
MM, Paut Lombard et Garnier ont été institués agrégés des Facultés de Droit.
(3) Par arrété ministériel du 1er juin 1874, M, Paul Lombard à été attaché à
la Faculté de Droit de Nancy.
(4) Par arrêté ministériel du ler juin 1874,
Faculté de Droit de Rennes.
M. Jules Garnier à été attaché à la
FACULTÉ
Par la nomination
DE
DROIT.
de M. P. Lombard,
81
la Faculté
s’est
trouvée en possession de deux agrégés non chargés de cours, .
appelés comme leurs collègues à diriger les conférences et à
nous assister aux examens. Des suppléances temporaires, des
leçons complémentaires de Code civil pour les élèves de
troisième année, déjà ouvertes l'an dernier avec succès par
M. Ortlieb, leur donneront de fréquentes occasions d’ensei-
gner à côté de leurs anciens et de déployer les qualités qui
les recommandent à l'estime publique.
C’est au momeñt où notre personnel venait d’être complété
et où nous étions pourvus de tous les moyens d'enseignement,
qu'expirait le traité conclu en 1864 entre l’État et la Ville de
Nancy. L'expérience était faite à la fin de cette
cennale, on pouvait prédire que l’État prendrait
une institution dont la vitalité et la nécessité
également démontrées:; c'est ce qui a eu lieu
période déà sa charge
lui étaient
par décret
du 25 septembre dernier. Dorénavant la Faculté, comme
ses sœurs aînées dont le rétablissement remonte à près de
soixante et dix ans, fait partie d’une manière définitive de
l’ensemble des établissements nationaux d'instruction supé-
ricure et son existence n’est plus, en droit strict tout au
-moins, subordonnée au renouvellement d’une convention.
Avons-nous besoin de dire que ce dernier point ne nous a
jamais causé aucune appréhension? Les lumières et le patriotisme de la Ville nous auraient garanti au besoin une
durée indéfinie. Quoi qu'il en soit, à un régime d'exception
auquel nous avons dû de naître et de grandir, succède un
état normal. Nancy aura l’insigne honneur, bien digne d'une
cité où la décentralisation a compté de si éloquents inter-
prètes, d'avoir eu foi en elle-même, de n’avoir reculé devant
aucun sacrifice pour recouvrer sa Faculté de Droit, et d’avoir
montré ce que pouvait une volonté persévérante soutenue
par le sentiment profond de sa vocation et de ses destinées.
C’est Nancy qui a ouvert la voie suivie depuis par Douai et
Bordeaux; ct aujourd’hui encore, par une de ces résolutions
32
SÉANCE DE RENTRÉE.
généreuses qui justifient cette parole caractéristique que je
citais naguère : « Ce que la Lorraine entreprend elle sait le
« poursuivre. et l’achever », les représentants du grand centre
littéraire et scientifique de l’Est ont assuré pendant une nouvelle période l'existence de cette École des hautes études de
droit fondée chez nous en 1867. Ce que les nécessités budgétaires empêchent momentanément l'État d'organiser pour
toutes les Facultés, je veux dire un enseignement complet
de doctorat, Nancy a voulu le maintenir dans notre Académie. Bien plus, aux trois cours de Droit des gens, d'Histoire
du droit, de Droit coutumier, au cours d' Économie politique,
portés désormais au budget municipal, le Conseil de la cité,
renouvelant un vœu émis en 1866, a demandé qu'il fût
joint un cours de Droit civil approfondi dans ses rapports
av2c l'enregistrement (1). Ce nouvel enseignement va s’ouvrir dans quelques jours, quand M. le Ministre aura, sur
la présentation du Conseil académique, désigné celui de nos
titulaires qui doit y être appelé.
C’est ainsi que, grâce à l'initiative de la Ville, au concours
de l'État, à l’appui de tous, la Faculté de Droit, avec ses neuf
chaires, son cours de Panñdectes, ses cinq enseignements complémentaires, ses cinq conférences de licence et de doctorat,
sans parler de celle d'agrégation, entre dans une seconde
période de son existence. Dans les dix ans qui viennent de
s’écouler, elle a fondé de sérieuses et fortes traditions de discipline et d'enseignement; — elle s'est accrue successivement de deux chaires, de cinq cours de doctorat ou d’économie politique, de trois places d'agrégés ; —elle a compté 917
étudiants, — reçu 6,088 inscriptions, — procédé à 2,205 examens, — admis 277 licenciés,— conféré le grade de docteur
à 37 candidats.
Trois de ses élèves ont eu des mentions
ho-
norables dans les concours généraux, deux ont remporté des
seconds prix, douze sont déjà entrés dans la magistrature,
(4) Délibération du Conseil municipal de Nancy en date du 10 août
dans le décret du 25 septembre 1874,
1871, visée
FACULTÉ
DE DROIT.
|
33
cing sont sortis vainqueurs des luttes de l'agrégation, et
quatre fois elle s’est recrutée parmi ses disciples.
De tels résultats, auxquels tous les membres de la Faculté
sans exception et nos meilleurs étudiants ont largement con
tribué, semblent bien faits pour inspirer quelque confiance
dans l'avenir. Maïs ce qui domine chez nous, c’est d’abord
une gratitude profondeà l'occasion des forces qui nous ont
été communiquées pour Faccomplissement de notre mission,
c'est ensuite une sollicitude incessante pour l'œuvre à laquelle nous avons consacré la meilleure partie de notre vie,
c’est enfin une appréhension constante de rester au-dessous
d’une tâche qui va grandissant tous les jours. Rien ne-nousparaît fait, tant qu'il reste quelque choseà faire et , d'éiliéurs,
nous savons que si les uns plantent, si les autres arrosent, 4
c’est Dieu seuil qui donne l'accroissement.
FACULTÉ,
+. à
RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE.
MONSIEUR
LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La Faculté de médecine a ouvert ses amphithéâtres et ses
laboratoires au mois de novembre 1873, à l’époque fixée par
le programme officiel, et à continué de fonctionner, pendant
l'année scolaire 1873-1874, dans les locaux provisoires qui
lui avaient été assignés. Dans le courant de l’année, des
améliorations ont cependant été introduites dans différents
services, notamment dans celui de la chimie physiologique,
dans celui des dissections anatomiques et dans les cliniques.
L'autorité supérieure nous à secondés en approuvant nos
propositions et: en allouant les fonds nécessaires aux agrandissemerts demandés et aux modifications que nous ayons
“jugé devoir et pouvoir être introduites dans notre organisa
tion provisoire. Nous désirons faire remonter à qui de droit
nos sentiments de gratitude.
Les membres de notre Corps enseignant ont tous rempli
leur tâche avec conscience et avec la supériorité que ieur
reconnaîtle monde médical; les fonctionnaires de la Faculté
ont xivalisé de zèle pour venir en aide à ceux qui sont
chargés dé dispenser l'instruction et de soutenir la réputation
de notre corps. Les élèves ont été plus assidus que l’année
dernière; ils ont mieux compris la nécessité de suivre
exactement les cours qui sont ouverts pour eux et les leçons
qu'on
leur donne.
La juste
sévérité
déployée
dans
les
examens leur a d'ailleurs fait comprendre qu'il faut étudier
et savoir pour satisfaire aux exigences des examinateurs, et
36
:
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
que ce n l'est qu'en fréquentant assidûüment leurs leçons qu’on
peut y parvenir.
PERSONNEL
DES
ÉTUDIANTS.
Dans l’année scolaire 1873-1874, le nombre des étudiants
en cours d'inscription a été de 145, ainsi répartis : 1° année, 51; 2°, 44; 8€, 89; et 4, 11. Si à ce chiffre on ajoute
45 élèves en cours d'examens et 26 auditeurs bénévoles, on
trouve que le nombre total des étudiants s’est élevé à 216,
soit 81 de plus que l’année dernière. Parmi ces élèves figurent 23 enrôlés au service de santé militaire et 7 aspirants
au titre d’officier de santé.
|
Il est bon de faire remarquer que la plupart des auditeurs
bénévoles sont des élèves qui font des études en vue du doctorat, mais dont la situation scolaire n'est pas régulière, soit
parce qu’ils ne sont pas pourvus du baccalauréat ès sciences,
soit parce qu'ils n’ont pas subi en temps opportun leur examen de fin d'année, ou qu'ils y ont échoué. C'est ainsi qu'un
huitième de nos élèvesa été arrêté dans ses études, soit parce
qu'ils n'étaient pas bacheliers ès sciences avant la troisième
inscription, soit parce qu'ils n'avaient pas satisfaità l’examen de fin d'année. Nouvelle preuve que le baccalauréat ès
sciences devrait être exigé avant la première inscription, et
que le défaut de cette mesure fait du tort à la solidité des
études médicales.
|
Le nombre des inscriptions s’est élevé à 629, dont
582
pour le doctorat: celui des examens de fin d'année a été de
170; un tiers des examinés à été trouvé faible, et un huitième
des candidats a été ajourné.:
On aura remarqué le chiffre extrêmement faible des
élèves de 4° année. Cela tientà ce que tous nos élèves de
4° année qui ont obtenu des places à l'École de santé mili-
taire de Paris ont dû quitter immédiatement la Faculté pour
terminer leurs
études
à celle de Paris.
Malgré
+
cela,
les
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
37
examens de fin d’études se sont élevés au double du nombre
de ceux de l’année dernière.
Les notes se sont réparties de la manière suivante :
N° 1, extrêmement satisfait, 2; — n° 2, très-satisfait, 6; —
n° 3, bien satisfait, 19; — n° 4, satisfait, 19; — n° 5, passable, 23; — n° 6, ajournés, 15.
Il y a donc plus d’un tiers de notes des deux dernières
catégories, et près d’un sixième d'ajournements.
Le plus grand nombre d’ajournements ont été prononcés
au 1% examen, celui d'anatomie et de physiologie (6). C’est
qu'on ne saurait être trop sévère pour ceux des candidats
qui ignorent les bases de la médecine. C’est ensuite le
3° examen qui en a donné le plus, celui d'histoire naturelle,
de physique et de chimie appliquées à la médecine (4). Le
2°,le 4*et le 5° n’ont donné lieu en tout qu’à 8 ajournements.
Neuf thèses ont été soutenues publiquement du 22 no-
vembre 1873 au 11 août 1874. C'est peu, c’est encore un
résultat de la mesure désastreuse qui enlève aux Facultés de
province un grand nombre de leurs élèves de 4° année. Mais
si le nombre des thèses a été peu considérable, leur qualité a
été généralement très-bonne; aussi huit ont obtenu les trois
premiers numéros, extrêmement satisfait, très-satisfait, bien
satisfait; une seule a été reçue avec la note satisfait.
Une commission spéciale existe au sein de la Faculté pour
examiner
la valeur
relative
de ces
travaux.
Un
rapport
détaillé en a été fait, et bientôt on entendra proclamer l’au-
teur de la thèse couronnée,
Il y a eu trois réceptions d'officiers de santé et trente-cinq
de sages-femmes, dont trente-quatre de seconde classe et une
seule de première.
CONCOURS
Quoique
étudiants
ENTRE
ÉTUDIANTS.
les prix de fin d'année que peuvent obtenir les
de
la Faculté soient
d'une
valeur
relativement
38
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
considérable, ils ont été peu disputés. Il est à regretter en
outre que les concurrents qui se sont fait inscrire aient été
trop peu préparés à une pareille lutte.
Pour
le prix de 1" année (chimie, physique et histoire
naturelle) il n’y à eu que quatre concurrents; pour celui de
2°
année
(anatomie
et physiologie),
14;
pour
celui
de
3° année (médecine), 18; et pour celui de 4° année, un seul.
En 1 et en 3° année, les jurys chargés d'apprécier la
valeur des épreuves, ont proposé de décerner un prix et
une mention honorable, mais la faiblesse de l’ensemble des’
épreuves de 2° année et les réponses orales trop insuffisantes
en 4°, n’ont pas permis aux jurys d'accorder des récom-
penses.
Ce résultat
des
concours pour les prix fait peine,
car
outre l'honneur de la victoire, outre l’avantage matériel qu’en
retire celui qui l’a remportée, il n’est pas de meilleur moyen
de s'instruire et de se préparer à passer de bons examens,
que de prendre part à ces luttes scientifiques. En même
temps qu’elles obligent à apprendre, elles font réfléchir,
et donnent une
assurance qui dispose les examinateurs en
faveur des candidats.
Le prix dit de l’internat, fondé par feu le docteur Bénit, a
été disputé par deux candidats seulement. Le jury a déclaré,
dans son procès-verbal, être très-satisfait de ce concours, et a
proposé d'accorder le prix de 250 francs.
On ne saurait donc trop insister sur la recommandation
de concourir pour les prix; tous les élèves devraient, à la fin
de leur année d'études, se présenter dans la lice; si tous
ne peuvent pas être couronnés, on peut promettre à tous une
satisfaction intérieure, fruit d’un devoir accompli.
CONCOURS
POUR
DES
FONCTIONS
RÉTRIBUÉES.
L'emploi d'aide d'anatomie normale, laissé vacant par
M. Rouyer, nommé aide d'anatomie pathologique, a été mis
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
39
au concours, le 5 janvier de la présente axinée. Il a été obtenu
par M. Pierron, élève de seconde année,
|
Un concours à eu lieu, le 15 décembre 1873, pour une
place d’interne des hôpitaux. L’unique candidat qui s’est
présenté, M, Hussenet, a été jugé apte à la remplir. Nous
faisons remarquer que les fonctions d’internes des hôpitaux
sont rétribuées par la Commission administrative des hospices, qui, dès lors, a le droit de nomination; mais cette Commission a délégué le choix des candidats à la Faculté de
médecine, auprès de
laquelle les internes remplissent les
mêmes fonctions que les aides de clinique, qui sont, eux, à
la nomination du Ministre de l'instruction publique.
COURS THÉORIQUES.
Tous les cours qui avaient été annoncés par le programmeaffiche ont eu lieu et ont été suivis avec plus ou moins
d’exactitude et de zèle.
La fréquentation assidue d’un cours théorique dépend
d'abord de la nature du cours ou des matières qui doivent y
être exposées, ensuite des qualités du professeur. Les leçons
avec démonstrations ont toujours plus de succès que celles
qui sont siniplement orales. Il est aussi des cours qui ont plus
d'attrait que d’autres pour l'élève, qui doit Les fréquenter définitivement tous. Or, le professeur ne pouvant pas choisir son
sujet, mais devant exposer celui qui lui est dévolu et qui a été
l'objet de ses méditations particulières, doit chercher tous les
moyens de le rendre intéressant pour ceux auxquels il s’adresse. La méthode et la clarté de l'exposition sont les deux
qualités principales d'une bonne lecon, qui peut, en outre, être
rendue attrayante par la précision et le charme de la diction.
Les matières des cours
vastes qu’il est impossible
même dans deux, en ne
que deux ou trois heures
théoriques sont généralement si
de les exposer dans un semestre et
consacrant à leur développement
par semaine. D'un autre côté, les
SÉANCE
40
DE
RENTRÉE.
cours à suivre par l'élève sont si nombreux qu’on ne peut
pas les entretenir plus souvent du même sujet.
C'est un grand écueil à éviter de ne donner qu’une ins-
-truction incomplète à l'étudiant qui doiten quelques années
s'approprier des connaissances aussi vastes que celles des
sciences
médicales
d'aujourd'hui.
Les
Facultés
devraient
peut-être devenir des écoles supérieures, et n’admettre
que des élèves qui ont fait des études médicales préparatoires.
En attendant, nos collègues ont.tous cherché à donner une
instruction théorique, aussi complète que possible, à leurs
auditeurs.
‘
Les cours confiés à MM. les adjoints sont destinés à compléter l’enseignement que les titulaires dispensent.
CLINIQUES.
Les changements que nous avons annoncés dans notre
rapport de l’année dernière ont eu lieu. Les malades de la
catégorie de la chirurgie ont été transférés à Saïint-Léon, et
l'hôpital Saïnt-Charles est resté uniquement consacré aux”
maladies internes et aux maladies des yeux.
Cet arrangement a permis d'établir à l'hôpital Saint-Charles
deux services de maladies internes, deux cliniques, chacune
de 40 lits, qui sont presque constamment occupés. Les deux
professeurs visitent journellement leurs malades, mais alternent quant aux conférences cliniques.
Le nombre des malades reçus et traités dans le courant
de l’année scolaire 1878-1874 a été de 619, dont 325 hommes
et 294 femmes.
Les consultations ont eu lieu comme par le passé et ont
été très-nombreuses.
|
La clinique ophthalmologique a obtenu quelques agrandissements, mais insuffisants encore pour un service aussi important. Le nombre des malades qui y ont été traités s’est élevé
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
at
à 72. Les consultations ont atteint le chiffre de 289, nombre
plus que double de celui de l’année précédente; 44 opérations ont été pratiquées sur les yeux. Le directeur de cette
clinique
(M. Monoyer)
dit, dans
le
rapport
qu'il
mous
a
adressé, qu'une mesure qui contribuerait à accroître nota-
blement le nombre des consultants, serait de lautoriser à
délivrer aux indigents des prescriptions jouissant de la même
réduction de prix que celles qui sont délivrées par les médecins du bureau de bienfaisance de la ville.
L'hôpital Saint-Léon renferme aujourd’hui 72 lits dans
quatre salles, deux pour les hommes et deux pour les femmes.
Les salles d'hommes ont 22 lits, célles des femmes 14. Les
deux professeurs de clinique chirurgicale ont été en fonction
toute l’année; ils n’ont alterné que pour les jours de clinique.555 malades ont été admis à Saint-Léon dans l’année 1873 et 1874; 459 hommes et 96 femmes. Des opérations
importantes y ont été pratiquées, et le nombre des consultations a été considérable.
La clinique obstétricale et gynécologique à fonctionné
dans le nouveau bâtiment de l'hôpital départemental. L'heureuse distribution des iocaux, l’absence d’encombrement,
une bonne aération, ont eu l’influence la plus salutaire sur
la catégorie des personnes qui y cherchent un refuge. Les
maladies dites puerpérales ont été infiniment plus rares que
dans l’ancien local défectueux sous tous les rapports, et
surtout moins meurtrières.
135 personnes ont été admisés dans le courant de l’année;
parmi elles se trouvaient un certain nombre de malades qui
y sont venues pour subir des opérations diverses.
Le personnel de cette clinique a été complété par la no-
mination définitive d’une sage-femme en chef, M! Jaeckell,
qui était depuis de longues années attachée à l’École dépar-
tementale des sages-femmes.
Nous croyons
avoir réalisé dans
cette clinique les avan-
tages que l’on recherche surtout aujourd’hui dans un asile
42
;
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
de femmes enceintes, dans le but de leur donner le plus de
sécurité possible.
Les autres cliniques spéciales ont eu lieu conformément
au programme officiel; il est à regretter qu’elles ne soient
pas plus fréquentées. Cela tient sans doute à l'éloignement
des hôpitaux où elles se font.
Nous n'avons toujours pas pu obtenir de clinique de maladies des enfants; par contre, l'administration de Maréville
nous fait espérer, pour l'été prochain, des leçons cliniques sur
les maladies mentales.
Dans notre dernier rapport, nous avons parlé d’un plan
d'hôpital général des cliniques qui était à l’étude. Ce plan a
dû être abandonné par la Commission administrative qui
lavait cependant approuvé. Aujourd’hui, il est question
d'agrandir et d’assainir l'hôpital Saint-Charles, ainsi que le
nouvel hôpital Saint-Léon, qui, primitivement, ne devait être
que provisoire. Espérons que ce projet, qui est approuvé et
par la Commission administrative des hospices et par le chef
de la municipalité, sera mis à exécution, et donnera, dans une
certaine mesure, satisfaction à nos vœux, qui sont fondés sur
les nécessités de notre enscignement pratique.
‘LABORATOIRES.
Nous possédons aujourd’hui des laboratoires de physique,
de chimie physiologique et pathologique, de physiologie,
d'anatomie et de physiologie pathologique et de clinique, où
les élèves sont admis, à tour de rôle, à jouir d’une instruction pratique autrefois presque entièrement négligée.
La Faculté de médecine de Strasbourg a eu l’honneur de
l'initiative dans l'installation d'exercices pratiques de physique. Le professeur (M. Rameaux) les a rétablis à Nancy,
aussitôt qu'il a eu surmonté les difficultés qui naissent d’une
installation provisoire.
Le laboratoire de chimie physiologique, créé par M. Ritter,
FACULTÉ
a eu un grand
succès
DE MÉDECINE,
parmi
les
élèves:
‘
48
44 d'entre eux
s'étaient inscrits pour en suivre les exercices au commence-
ment de l’année. Le professeur se loue du zèle de ses élèves,
qui ne s’est pas ralenti, dit-il, un seul instant Les objets des
manipulations étaient la chimie analytique; la chimie pharmaceutique, la chimie hygiénique, la chimie volumétrique
et la chimie biologique.
|
Dix élèves seulement se sont fait inscrire pour les conférences pratiques de physiologie, et ont suivi assidûment les
exercices. Tout ce qui a rapport à l’exercice régulier des
fonctions du corps à été passé en revue. De nombreux instruments, plus ingénieux les uns que les autres, ont été
employés; la vivisection a été pratiquée dans la vue de dé-
montrer une foule de phénomènes
de la vie ; le professeur
(M. Beaunis) exprime l'espoir que d’ici à quelques années ces
exercices entreront dans le programme des études médicales.
Les exercices du laboratoire d'anatomie et de physiologie
pathologique ont principalement porté sur l’action de la bile
et de ses principes dans l'organisme; sur l’action des prinei-
paux sels ammoniacaux
léconomic;
introduits à différentes doses dans
sur les accidents
qu'amène
l'introduction
duw
chloral dans le sang; sur les effets des injections infinitési-
males du sang putride et septique, etc. Le professeur
(M. Feltz) se loue beaucoup du zèle des élèves qui ont suivi
ses travaux, et surtout de son aide (M. Rouyer), qui l'a
secondé avec exactitude et intelligence.
La loi du 5 août dernier a définitivement mis à notre dis-
position, pour l’année 1875, le crédit de 3,000 francs, applicable aux dépenses annuelles du laboratoire des cliniques.
Cette allocation, qui a été votée par l’Assemblée nationale,
développera de plus en plus ce service important.
TRAVAUX
ANATOMIQUES.
Nous avons dit et répété que l'anatomie est la base des
études médicales, et que l'étude de l'anatomie doit être favo-
44
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
risée par tous les moyens possibles. Pour cela, il faut surtout
beaucoup de cadavres, En 1872 et 1873 nous avions à notre
disposition 100 corps morts, pendant l’année qui vient de
s'écouler nous en avons eu 25 de plus. Ce n’est pas encore
assez, il en faudrait, avons-nous dit l’année dernière, 300.
Aussitôt que le nouvel amphithéâtre
sera mis à notre dispo-
‘sition, nous nous occuperons des voies et moyens d'obtenir
ce chiffre. Mais où il y a eu progrès, c’est dans la manière
d'en user. Sous ce rapport, l'amélioration a été notable; on
est parvenu à faire comprendre aux élèves le prix que l’on :
doit attacher à profiter de toutes les circonstances favorables,
à ménager les pièces qui leur sont livrées par les chefs d’amphithéâtre, et à apprendre à les conserver le plus longtemps
possible.
Le chef des travaux anatomiques, M. le docteur Bouchard,
agrégé près la Faculté, et qui s’est livré à l'étude et à l’enseignement de l'anatomie avec le plus grand succès, a dirigé
cette année ces travaux, et c’est à lui que nous devons en
grande partie Les résultats obtenus ;malheureusement, M. Bouchard a dû quitter ces fonctions importantes, parce qu'il a été
obligé d'opter entre sa position militaire, où il a déjà rendu
de longs services, et ses fonctions universitaires.
Un concours à été immédiatement ouvert pour son remplacement; ce concours est commencé et va se terminer un de
ces jours. Il nous donnera, nous lespérons du moins, un
successeur digne du titulaire que nous avons perdu.
BIBLIOTHÈQUE.
À la fin de l'exercice 1873-1874, le nombre des volumes
qui, en 1873, était d'environ 5,000, s'était élevé à 7,600; il
avait donc augmenté de 2,600 (1). Ce nombre s’est accru
encore de plus de 2,000 volumes par un don des plus impor8
(1) Cette augmentation provenait surtout
mentionné dans notre dernier rapport.
du don
Simonin
que
nous
avons
FACULTÉ
DE MÉDECINE.
.
45
tants qui à été fait à la Faculté par la famille Nève-Champion,
de Bar-le-Duc.
Le docteur Nève, gendre du docteur Champion, est mort
au mois de février dernier, regretté par tous ceux qui l'ont
connu et particulièrement par la ville de Bar-le-Duc. Sa
veuve à cru ne pouvoir mieux honorer et perpétuer sa mé-
moire qu’en faisant don à la Faculté de médecine, récemment fixée à Nancy, de la bibliothèque et de la collection
d'instruments de feu son mari et de son père. Cette bibliothèque est surtout riche en ouvrages de chirurgie, d’obsté-
tricie et de gynécologie ; elle comprend également un certain
nombre de manuscrits. Sa valeur est d’une importance considérable, et son nombre de volumes porte aujourd’hui à plus
de 10,000 celui de notre bibliothèque.
La somme allouée par notre budget pour Pacquisition de’
livres nouveaux, abonnements de journaux et reliures, a été |
portée l’année dernièreà 2,000 francs.
La bibliothèque a reçu, en outre, des dons moins importants
que celui de la famille Nève-Champion, de différentes personnes qui s'intéressent à notre prospérité. M. le professeur
Ehrmann, un de nos anciens collègues de la Faculté de
médecine de Strasbourg, doyen pendant dix ans de cette
Faculté, et que son âge avancé avait déterminé à demander
de faire valoir ses droits à la retraite quelques années déjà
avant notre guerre désastreuse, nous a adressé, comme souvenir, un certain nombre d'ouvrages rares, à planches, qui
manquaient dans notre bibliothèque, et qui y perpétueront sa
mémoire. Son nom figure sur notre tableau des professeurs
comme dernier doyen honoraire; espérons qu'il continuera
d'y figurer encore pendant des années,
Le docteur Eugène Bæœckel, agrégé en exercice à la Faculté
de Strasbourg avant
1871,
que
des raisons de famille ont
empêché de nous accompagner à notre nouvelle destination,
où il n'aurait pas manqué de figurer parmi les nouveaux
promus, nous à fait parvenir des collections importantes de
46
.
sa bibliothèque.
SÉANCE
Nous
DE
RENTRÉE.
ajouterons
à la mention
de
ce témoi-
gnage de sympathie de notre ancien collègue, que ses regrets
de ne pas pouvoir nous suivre l’ont porté à refuser des offres
très-avantageuses de l’Université allemande.
Ainsi, en deux années, la bibliothèque de la Faculté à été,
reconstituée, et les ouvrages qu’elle renferme forment le
nombre respectable de près de 10,000 volumes. C’est grâce à
la libéralité du Gouvernement, grâce à deux familles généreuses de médecins (Simonin et Nève-Champion), grâce enfin
à différents donateurs dont nous comptons toujours pouvoir
publier les noms dans un rapport spécial,que ce miracle s’est
accompli.
|
COLLECTIONS.
* Les collections des Facultés de médecine sont surtout relatives à l'anatomie normale, à l'anatomie pathologique et aux
instruments de physique, de chimie, de chirurgie, et à l'histoire naturelle médicale.
Les
gique
peine
encore
collections d'anatomie normale et d'anatomie patholon'ont pas été augmentées cette année; elles sont à
ébauchées. L'organisation de notre Faculté n’est pas
assez avancée pour qu'on puisse se livrer à la confec-
tion de pièces à conserver dans des musées. D'ailleurs, ces
coilections ne se font que graduellement. Il faut beaucoup :
d'années pour en avoir d’un peu complètes, car elles ne s’achètent pas. Ce sont des collections qui grandissent lente-
ment et exigent des emplacements considérables.
Une autre espèce de collections, celles que l'on peut se
procurer avec de l'argent, sont des instruments de physique,
de chimie, de chirurgie et des objets d'histoire naturelle. La
collection des instruments de chirurgie a été augmentée par
des achats importants et en dernier lieu par un don de la
famille Nève-Chaïmpion, qui nous à offert, outre la belle
bibliothèque médicale de la famille, des instruments de chirurgie anciens et nouveaux.
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
47
Il à été aussi acquis un assez grand nombre d'instruments
de physique, de chimie et d'expérimentation physiologique:
La collection d'histoire naturelle
quoique déjà importante.
laisse encore à désirer,
PERSONNEL.
Le personnel du corps enseignant de la Faculté a subi
peu de changements. Le professeur de clinique interne,
M. Hirtz, a demandé un congé pour raison de santé, et a été
suppléé par M. le docteur Bernheim, agrégé en exercice près
la Faculté. Nous
espérions voir notre collègue reprendre
sa chaire de clinique où il intéressait au plus haut degré nos
élèves; une extinction de voix, qui dure déjà depuis quel-
ques mois, l’a forcé à demander un nouveau congé.
Mais si le personnel actif n’a subi aucune modification
importante, nous avons eu le regret de perdre un de nos professeurs honoraires les plus distingués et les plus estimés par
leurs collègues, Antoine-Laurent-Apollinaire Fée.
Fée est né à Andoutes, département de l'Indre, le 7 novembre 1789. Il était pharmacien sous-aide-major le 7 no-
vembre 1809; en cette qualité, il fat envoyé en Espagne, où
il fit des observations très-intéressantes sur le pays, ses habitants et sa langue, qu'il a communiquées plus tard par l’impression, sous le titre de Souvenirs d'Espagne. Il fut nommé
aide-major le 6 octobre 1813, et reçu définitivement pharmacien à l'École spéciale de Strasbourg le 1* mars 1815.
En 1825, il était démonstrateur à l'hôpital militaire d’instruction de Lille; nommé pharmacien-major le 22 décembre 1828,
il devint professeur aux hôpitaux militaires.
Le professeur de botaniqueà la Faculté de médecine de
Strasbourg, Nestler, mourut inopinément le 2 décembre 1832.
Fée se trouvait alors employé comme professeur de pharma-
cie à lhôpital militaire ; il s'était beaucoup occupé de botanique et avait déjà écrit un ouvrage en deux volumes sur
48
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
l’histoire naturelle médicale. Il aspira à remplacer Nestler,
- mais il fallait avant tout,
pour
devenir professeur à une
Faculté de médecine, être docteur en médecine.
Fée se mit à étudier les matières des différents examens
qu'il devait subir; en peu de mois il parvint à obtenir le :
diplôme de docteur en médecine et se trouva ainsi en mesure
de se présenter au Concours.
C’est au concours que les chaires s’obtenaient (de nouveau)
depuis 1830 (1). La renommée de Fée, comme botaniste et
comme auteur, avait éloigné tous les compétiteurs, et il fut
proclamé, le 25 juillet 1838, professeur de botanique et d’his-
toire naturelle médicale à la Faculté de médecine de Stras-
bourg. Il avait alors 44 ans.
Pendant trente-sept ans, Fée professa à notre Faculté lhistoire naturelle médicale en hiver, la botanique en été, Arrivé
à l’âge de 80 ans, en 1869, il était encore dans un état de
un banquet intime (le 7 novembre 1869), auquel assista une
seule personne étrangère à la médecine, une illustration de
ce pays-ci, M, le baron Guerricr de Dumast, avec lequel Fée
était intimement lié. À la fin d’un repas animé par une conversation aussi agréable qu'intéressante, l'ami de Nancy, le
vénérable M. G. de Dumast, offrit à la réunion une petite
chanson de sa composition Sur les octogénaires.
Fée ne songeait pas le moins du monde, dans ce moment,
à prendre sa retraite, quoiqu'il n'eût aucun avantage à attendre de la prolongation de son service. Il était déjà retraité
comme pharmacien principal. En 1870, ilcontinua à faire ses
cours et à assister aux exercices de la Faculté pour lesquels il
était convoqué, quand arriva la déclaration de guerre.
Les horreurs du blocus de Strasbourg effrayèrent le digne
vieillard. 11 demanda et obtint la permission de sortir de la’
(1) Les concours ont été institués par Napoléon Ier; la Restauration les a supprimés, ils ont été rétablis en 1830 et supprimés de nouveau par Napoléon HE,
s,
santé parfait. Pour fêter son 80° anniversaire de naissance, il
réunit quelques-uns de ses collègues les plus anciens dans
FACULTÉ
DE
MÉDECINE,
49
ville et se réfugia à Genève, où il fut accueilli avec les prévenances auxquelles il avait droit de la part du monde savant, et y fit des conférences qui furent très-suivies.
Après la guerre, il revint à Strasbourg pour mettre ordre
à ses affaires. À cette époque, il eut l'honneur de recevoir la
visite de S. M. l’empereur du Brésil, qui était de passage à
Strasbourg, et qui fit l'acquisition de la collection des plantes
importantes et rares que possédait notre collègue. .
Ayant achevé de régler les intérêts qui le retenaient à
Strasbourg, il partit pour Paris, où son gendre était fixé
comme professeur au Val-de-Grâce. D'abord, et sur les ins-
tances de son ami M. G. de Dumast, croyons-nous, il avait eu
l'intention de venir habiter Nancy; mais, sollicité sans doute
par sa famille, il demanda sa retraite de professeur et se fixa
définitivement à Paris. Malgré le soin qu’il avait eu de s’établir dans ‘un des quartiers les plus sains de La capitale
(boulevard Saint-Michel), sa santé se dérangea bientôt, ses
digestions devinrent pénibles, son corps s’affaiblit, et il s'éteignit le 21 mai 1874, dans le cours de sa 85° année.
Fée à été nommé membre de l’Académie de médecine de
Paris dès la création de cette compagnie; il était correspondant
de l’Académie de Stanislas, et beaucoup de Sociétés savantes,
françaises et étrangères, l'avaient admis au nombre de leurs
membres honoraires ou correspondants. En 1872, il avait été
nommé professeur honoraire de notre Faculté, et, au commen-
cement de l’année actuelle, président de la Société botanique
de France. Il était depuis longtemps officier de la Légion
d'honneur et de l’Instruction publique, chevalier du Lion
néerlandais, et, lors de son passage à Strasbourg, l’empereur
du Brésil l'avait nommé chevalier de ses ordres.
Fée a publié de nombreux ouvrages de science et de lit-
térature, dont quelques-uns sont fort appréciés. IL était, dit
M.
G. de Dumast, naturaliste, penseur, écrivain charmant,
poëte amateur.
Comme homme privé, il était d'une grande bonté, d’une
FACULTÉS,
4
50
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
amabilité extrême; comme collègue, le plus affable et Ie plus
indulgent des hommes. Pour relever toutes les qualités qui
le distinguaient, il faudrait un volume
plume que la mienne.
entier et une autre
AGRÉGATION.
Le nombre normal des agrégés près la Faculté doit être
- de 16. Tous doivent être en exercice; il doit y avoir, en
outre, plusieurs stagiaires, afin de pouvoir remplacer immédiatement ceux dont l'exercice expire. Or, dans le moment
actuel, nous n'avons plus que 8 agrégés en exercice, dont
plusieurs sont sur le point de nous quitter, parce que leur
temps d'exercice est expiré, et aucun stagiaire, Un concours
est ouvert pour combler en partie ce déficit.
Jusqu'à présent les agrégés étaient recrutés par la Faculté
elle-même, au moyen de concours qui avaient lieu dans son
sein. Un arrêté ministériel du D juin dernier lui a enlevé
. cette prérogative,
Cet arrêté ministériel, nous l’avouons sans crainte, a
causé une pénible surprise dans le sein de la Faculté et
. autour d'elle.
|
Des réclamations ont immédiatement
été faites par les
futurs concurrents qui nous entourent; les Facultés de
Nancy et de Montpellier elles-mêmes ont adressé de respectueuses observations au Ministre.
Celui-ci
nous à fait savoir
que le comité consultatif du Conseil de l'instruction publique,
auquel il les à soumises, a déclaré qu'il n’y avait rien à
modifier à la mesure qui avait été prise; qu'il était d'avis
que l'arrêté ministériel fût littéralement exécuté. Cet arrêté
porte qu'il sera ouvert un concours pour huit places d'agrégés
stagiaires près la Faculté de médecine de Nancy; deux pour
la section de médecine, deux pour la section de chirürgie et
d’acconchements, deux pour la section d'anatomie et de physiologic, et deux pour la section des sciences physiques, et
FACULTÉ
DE MÉDECINE.
. bi
que les concours s’ouvriront à Paris les 5 décembre
14 mars et 14 novembre
1874,
1875.
Nous ignorons les motifs pour lesquels les concours ont été
transférés à Paris : l’arrêté ministériel du 5 juin n’est précédé d'aucun Considérant ; il invoque simplement les articles
10 et 11 du
décret du 22 août 1854, et le statut du 19 août,
1857 sur l'agrégation des Facultés, qui autorisent le Ministre
à transférer le siége des concours à Paris.
L'agrégation est pour les Facultés de médecine une pépi-
nière de professeurs. Même depuis la suppression du concours pour le professorat, il y a eu peu d'exemples de
nomination de professeurs titulaires en dehors de l'agrégation;
ce cas ne s’est même jamais présenté à notre Faculté depuis
que l'institution existe.
.
L’agrégation près des Facultés de médecine ne doit pas
être confondue avec celle de Facultés d’un autre ordre. Dans
les Facultés de droit, par exemple, l’agrégé entre immédia-
tement en exercice, il est rétribué d'une manière honorable
et devient professeur titulaire au bout de peu de temps. En
médecine, l’'agrégé doit faire un stage de trois ans sans
appointemonts, la durée de son exercice est très-limitée, puis
il devient libre. &i, pour un motif ou un autre, il n’a pu
arriver au titalariat, il doit y renoncer pour toujours. C’est
pourquoi les Facultés de médecine aiment à s’entourer de
jeunes confrères qu'elles ont pour ainsi dire élevés, et qui.
doivent continuer la tradition de l'établissement, car en
médecine il n'y a pas de code écrit, il n’y a pas de règles
fixes, l’enseignement varie, sinon dans les bases, du moins.
par la forme, les opinions et les tendances.
DISTINCTIONS
HONORIFIQUES.
MM. les professeurs Engel et Feliz et M. le professeur
adjoint Ritter ont été nommés officiers d'Académie. Cette
distinction
était
bien méritée
par
les
nombreux
services
52
|
SÉANCE DE RENTRÉE.
que ces collègues ont rendu à la science et à l'enseignement.
ce
|
‘
M. le professeur Coze a reçu la croix de la Légion d’honneur. Depuis vingt ans, M. Coze est attaché à la Faculté
comme agrégé et Comme professeur ; il à rendu des services
signalés pendant la guerre dans un des grands hôpitaux du
Midi (Perpignan), et,comme assesseur du doyen, il a notable-
ment diminué la charge qui incombe à celui-ci, surtout par
la surveillance de l'exécution des nouveaux bâtiments de la
Faculté, Cette distinction a été unanimement approuvée.
BATIMENTS.
On peut voir dès aujourd’hui les bâtiments grandioses qui
sont destinés à notre installation définitive; ils s'étendent de
la place de l’Académie, le long de la rue de Serre, jusqu’à la
rue Lepois.
'
Il résulte du rapport fait vers la fin du mois dernier par
M. l'architecte Ginain, que les travaux de construction sont
assez avancés, comme gros œuvre, pour qu’il soit nécessaire
de s'occuper, dès à présent, des installations intérieures. Cette
installation, en y comprenant l'aménagement des eaux, du
gaz, et l'agencement du mobilier,
est estimée à 65,100 francs.
Un premier crédit de 30,000 francs a été ouvert à cet effet
par le Ministre de l'instruction publique, mais plusieurs mois
s'écouleront nécessairement avant que cette installation soit
réalisée, et il est à craindre qu’elle ne soit pas complète et
définitive avant la rentrée de 1875-1876.
En premier lieu, on s'occupe à terminer la partie des bâti-
ments qui doit servir à l'enseignement de l'anatomie. Cela est
d'autant plus nécessaire que l'amphithéâtre
des dissections,
que nous avons occupé jusqu'aujourd’hui, a reçu une autre
destination.
On nous avait fait espérer que nous pourrions prendre
possession des nouveaux locaux dès la rentrée actuclle. Cet
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
58
espoir ne s’est pas réalisé. Cependant les constructions sont
très-avancées, et notre enseignement ne souffrira ni retard ni
empêchement.
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DE
PHARMACIE.
L'École supérieure de pharmacie est restée annexée jusqu’à
présent à la Faculté
de médecine, avec laquelle son admi-
nistration est fusionnée, car l’enseignement et les actes publics
ont toujours lieu séparément... L'École espère être complé-
tement rendue à elle-même : nous le lui souhaitons de tout
cœur, parce que nous pensons que la mesure serait excellente, Entre le pharmacien et le médecin, le seul rapport qui
existe, le seul qui doive exister, c'est que l’un prépare les
médicaments, et que l’autre les prescrit au malade dans un
but de guérison. Les rôles sont donc, en réalité, très-distincts.
S'il est utile et nécessaire au, médecin de bien connaître les
médicaments et leur composition, en un mot, s’il doit être un
peu pharmacien, il importe, pour beaucoup de raisons, que le
pharmacien ne fasse pas le médecin. L’instruction professionnelle de l’un et de l’autre ne peut donc pas être tout à
- fait la même. Voilà pourquoi nous pensons que les Écoles de
pharmacie doivent rester autonomes, c’est-à-dire qu'on ne
doit pas les fondre avec les Facultés de médecine, comme on
en a montré un peu la velléité.
Les cours de l’École de pharmacie ont été fréquentés, pen-
dant l'année scolaire 1873-1874, par 67 élèves, dont 19
étaient en cours d'examens, et 12 les suivaient comme auditeurs bénévoles. En 1872-1873, on n’a compté que 54 élèves,
soit 13 de moins que dans l’année qui vient de s'écouler;
129 inscriptions ont été prises (11 de moins que l’année précédente) dont 67 par des aspirants au titre de pharmacien
de 1" classe, et 62 par des aspirants au titre de 2° classe.
Les examens semestriels se sont montés à 53. Les trois
premiers numéros ont été obtenus par 15 candidats, 14 ont
54
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
simplement satisfait,
17 n’ont eu que la note passable, 7 ont
été ajournés (près de 14 p. 100).
|
Si ces résultats ne sont pas très-satisfaisants pour les étudiants, ils montrent au moins la juste sévérité des juges.
Il y a eu 37 examens de fin d’études (4 de plus que
l’année dernière), dont 10 pour la 1" classe et 27 pour la
seconde. Deux ajournements ont été prononcés, 25 examens
ont été passés avec des notes satisfaisantes (3 très-satisfait,
° 9 bien satisfait et. 13 simplement satisfait). Enfin, il y a eu
13 réceptions définitives, dont 3 seulement pour la première
classe.
Conformément aux dispositions du décret du 21 avril 1869,
des concours ont eu lieu pour les prix de fin d’année ; 13 candidats y ont pris part. Le jury chargé d'apprécier le mérite
des épreuves a décerné- en 1" année un prix et une men-
tion honorable. En 2° et en 3° année, il n’a pu accorder qu'une
mention honorable, parce que l'ensemble des épreuves n'avait
pas
donné
des résultats
assez
satisfaisants.
Un
élève
de
deuxième année (M. Stræbel) a été admis avec le n° 2 à
l'École de santé du service militaire à la suite du COnCOUrs
du 8 septembre dernier.
Cette année, le laboratoire pratique, indispensable aux
études pharmaceutiques, avait été établi, et quoique provisoire, il a pu être fréquenté par tous les élèves à tour de
rôle.
L'École avait besoin de. collections et d'instruments, Un
crédit extraordinaire de 6,000 francs a été mis à sa disposi-
tion dans ce but par M. le Ministre de l'instruction publique.
Le
nombre des professeurs de l'École de pharmacie, qui
avait toujours été de 5, s’est trouvé réduit à 3 après la guerre.
Le cours de chimie, qui n'était représenté que par deux
leçons de chimie minérale par semaine, a été complété par
deux autres leçons de chimie organique, dont M. Jacquemin,
professeur titulaire, a été chargé.
Le Ministre de l'instruction publique a déclaré vacante la
.
FACULTÉ DÉ MÉDECINE.
_.
55 |
chaire d'histoire naturelle. et de botanique. Elle est échuc à
M. Cauvet, ancien agrégé de l'École, dont les publications |
scientifiques et spéciales indiquent la haute capacité.
. L'année qui commence verra done l'enseignement de.
l'École de pharmacie beaucoup plus complet et plus parfait
qu'il ne la été jusqu'ici depuis son transfertà Nancy. Les
professeurs en fonction jusqu'alors avaient cherchéà remplir.
de leur mieux-les lacunes qui existaient, mais ne pouvaient
continuer plus longtemps ce surcroît de travail.
L'École de pharmacie, comme la Faculté de. médecine, a
besoin.de locaux pour son installation définitive, Il était
convenu, avec les autorités de la ville, que l'École supé-
rieure de pharmacie occuperait ceux que la Faculté de méde- .
cine quitterait, et où était logée antérieurement l'École préLu
de médecine.
|
Par suite d’arrangements nouveaux, l'École de pharmacie
_sera concentrée dans les bâtiments qui servaient à l'anatomie
et à la chimie,
L'ancien amphithéâtre des dissections sera transformé en
laboratoire pratique; au-dessus de ce laboratoire, la ville a
bien voulu consentirà faire élever un étage, quisera distribué.
-en salles de collections et cabinets de professeurs; l’ancien
Jaboratoire de chimie de la Faculté deviendra celui de l’École
supérieure
de pharmacié,
et bientôt
l'installation
de la
Faculté de médecine et de son satellite, l’École supérieure
de pharmacie,
sera complète. Au zèle des professeurs alors
et à l'empressement
‘lustre
des
et Ia renommée
aujourd'hui perdu!
élèves à donner à ces institutions le
qu'elles possédaient dans
Île pays
o
|
TRAVAUX PERSONNELS
BE
LA
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
“PUBLICATIONS
DE
M
LE
|
Des rapports.
(Hygiène
PROFESSEUR
FOURDES
187$- 18%.
publique et médecine
_clopédique des sciences médicales: (Paris 1874.)
légale.) Dictionnaire
ency-
.
Discours d'inauguration des séances générales de l'Association de pré-
voyance des inédecins de Meurthe-et-Moselle et de la Société de LL éuecine
&ee Noney. (Revue médicale de l'Est,
PUBLICATIONS
1874)
DE M. LE PROFESSEUR MICHEL
1878-1874.
10 Des
Lésions
spontanées
du rachis.
(Article de 60 pages dans le Die-
tionnaire encyclopédique des sciences médicales, publié par M. Dechambre.)
2° Opération d'ostéolome des fosses nasales, suivie d'une Explication
nouvelle sur leur origine. (Gazcite hebdomadaire,
8° Sur l'extirpation de la glande thyroïde, avec. opération suivie de
succès.
(Mémoire envoyé à l'Académie de médecine. }
4° Sur lextirpation complète du scapulum, avec observation shivie
de succès. (Mémoire envoyé à l'Académie de médecine.)
5° Sur un nouveau procédé d'extraction de la cataracte. (Tr avai envoyé
à la Société de chirurgie de Paris.)
. Ges-trois derniers mémoires ont été également publiés dans la Gazette
hebdomadaire,
SÉANCE
TRAVAUX
DE
RENTRÉE,
—
ET PUBLICATIONS
FACULTÉ
DE
M. LE
DE
MÉDECINE.
57
PROFESSEUR
SIMONIN
1874.
Rapport sur le service départemental de l'assistance médicale et de
la vaccine de Meurthe-et-Moselle, pendant l'exercice 1873, lu en séance du
- Gomité central d'assistance médicale et de vaccine, le 29 juin 1874; 19€ rapport de l’auteur sur l'assistance médicale; 31° rapport sur le service de la
vaccine.
°
Discours d'ouverture de la clinique chirurgicale de Nancy, suivi du
programme
du cours de clinique générale professé
de 1840
à 1873.
Programme du cours de clinique chirurgicale du docteur Simonin.
Une année de la clinique chirurgicale du docteur Simonin.
Résultats immédiats
seur Esmarch,
de l'emploi de la méthode hémostatique du profes-
à la clinique de Nancy, lors de trois amputations.
Allocution du président
de
l'Association
des
médecins
Moselle, lue en séance générale du 25 janvier 1874,
Cominunications diverses à la Société de médecine
de
Meurthe-et-
de Naney;
à PAsso-
ciation des médecins de Meurthe-et-Moselle ; à l'Association générale des médc-
gins de France; à l'Académie de Stanislas.
MÉMOIRES
PUBLIÉS
PAR
M.
LE
PROFESSEUR HECHT
1873-1874.
Contributions à l'étude des calculs urinaires, in Revue médicale de l'Est.
Article : Clinique,
in Dictionnaire
encyclopédique
des
sciences
. - Ardicles bibliographiques et analytiques dans la Revue
TRAVAUX
DE
M.
LE
PROFESSEUR
médicales.
médicale de PEst.
BEAUNIS
1873-1874.
19 Remarques
sur un cas de transposition générale des viscères.
(Revuc
médicale de l'Est, 1874.)
2° De la force
et du mouvement.
PUBLICATIONS
DE
M.
(Revue scientifique,
LE
PROFESSEUR
1874.)
ENGEL
1873-1874.
19 Résumé succinct des découvertes modernes
tomie
et la classification
des vers
nématoïdes.
sur la biologie,
(Revue
médicale
l'anude
t. II, n°% 7,8.)
.
2° Divers articles dans la Revue d'hydrologie française et étrangère.
PEst,
58
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
MÉMOIRES PUBLIÉS PAR M. LE DOCTEUR LALLEMENT
‘
| PROFESSEUR
ADJOINTE
1873-1874.
1° Sur
la nécessité d'établir une
statistique
décès à Nancy.
sérieuse
des causes
de
‘
|
29 Rapport sur la même question.
3° Observation d'absence du vagin et de l'utérus. Exploration complémentaire à l'aide d'une ponction aspiratrice. (Société de médecine de Nancy.)
TRAVAUX
ET
PUBLICATIONS
AGRÉGÉ PRÈS LA FACULTÉ
N
DU
DOCTEUR
(ANNÉE
C.
SCOLAIRE
SARRAZIN
1873-1874).
Hôpital. Des Établissements hospitaliers en. temps de paix el en temps
de guerre, (Paris, 3. B. Baillière et fils. 15 fig)
+
|
Des Effets de l'immobilité articulaire prolongée dans les fractures suppurées des os et dans es plaies et les résections articulaires.
.
Étude unatomique et pathologique de la région inguinale. Hernies
énguinales, accidents et complications qu'elles présentent. (Paris, I. B.
Baïllière.}
De l'Emploi du goudron dans le pansement des pluies. (Communication
faite à la Société de chirurgie.)
Dictionnaire. de médecine
incision, injection,
Annales
d'hygiène
et de chirurgie
|
|
pratiques, articles: Irrigation,
ligature.
et
de
médecine
légale
: l'Ambulance
américaine
pendant le siège de Paris.
. PUBLICATIONS
SCIENTIFIQUES
DU
DOCTEUR
MONOYER
AGRÊGÉ PRÈS LA FACULTÉ, PENDANT L'ANNÉE SCOLAIRE 1873-1874.
1° Discours
d'inauguration
du
cours
d'ophihalmologie,
prononcé
le
19 février 1878. (Revue médicale de l'Est, 1874, t, I, n°5 8 et 10. — Tiré à
part, brochure in-8°, 24 pages.)
2° Sur un nouvel ophthalmoscope à trois observateurs. (Société de mêdecine de Naney, compte rendu de l'année 1873.)
8° Sur l'ophthalmomètre de Helmholtz. (Société des sciences de Nancy,
séance du 17 décembre 1878; ên Revue médicale de l'Est, 1874, t. {, n° 1.)
4°
Sur
procédés
trois malades
différents.
opérés
(Société de
de
cataracte
médecine
Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, n° 5.)
de
avec
Nancy,
succès
14
el par
janvier
1874;
trois
în
FACULTÉ
DE
MÉDECINE.
59
5° Lunettes de couleur à volets mobiles. (Société des sciences et Société
de médecine de Nancy, 2 mars et 25 mars 1874; én Revue médicale de l'Est,
1874,
I, n°% 9 et 12.)
6° Tatouage de la cornée
au
moyen
de
la
sépia.
(Société
de
médecine
de Naney, 22 avril 1874; ën Revue médicale de l'Est, 1874, t. I, n° 12.)
7° Nouvelle échelle typographique décimale du D' Monoyer pour mesurer
lacuité de la vue. (Société de médecine
de Nancy,
1874.)
8° Divers procès-verbaux de la. Société des sciences de Nancy; plusieurs
bulletins et notices de la Revue médicale de l'Est, 1874.
TRAVAUX
ET
PUBLICATIONS
DU
DOCTEUR
AGRÉGÉ PRÈS LA FACULTÉ, PENDANT L'ANNÉE
GROSS
SCOLAIRE 1873-1874.
1° Corps libres articulaires dans l'arthrite déformante. (Communication
à la Société de médecine de Nancy, séance du 26 novembre 1878; Revue
médicale de l'Est, t. T, page 83.)
20 La
Compression élastique pendant
les opérations sur les extrémités.
(Revue- médicale de l'Est, t. I, page 93.)
30 Considérations sur un cas de blessure des arcades palmaires. (Société
de médecine, séance du 24 décembre 1873, et Revue médicale de l'Est, t. I,
pages
225
et 263.)
4° La première application de la méthode hémostatique d'Esmarch à
Nancy. (Société de médecine, séance du 14 janvier 1874, et Revue médicale
de l'Est, t. I, page 204.)
5° La transfusion du sang. (Revue médicale de l'Est, t. I, page 317.)
6° Ruptures intestinales. (Société de médecine, séance du 15 avril 1874,
et Revue médicale de l'Est, t. IT, page 27.)
7° Classification naturelle
développement
des
et l'accroissement
néoplasmes
pathologiques
physiologique
des
basée
éléments
sur
des
le
tissus
et des organes. (Communication à la Société des sciences de Nancy, séance
du 29 juillet 1873, et Revue médicale de l'Est, t. Il, page 117.)
8° De l'Expectation dans le traitement des morsures de la vipère indi-
gène. (Société de médecine, séance du 28 octobre 1874,et Revue médicale de
l'Est, t. IT, page
9° Deux
317.)
‘
opérations
d'urétrotomie
interne.
(Société de médecine, séance
du 29 juillet 1874, et Revue médicale de l'Est, t. IL, page 380.)
10° Les revues de
« pathologie
dans la Revue médicale de l'Est,
et clinique
externes, médecine
opératoire
t. I, pages 246, 804; t. II, pages 66,
»
300.
11° À titre de rédacteur en chef de la Revue médicale de l'Est : la
Revue médicale de l'Est, la première Année de la Faculté de médecine de
Nancy; accueil fait à la Revue médicale de l'Est; les Eaux de Nancy; de l'Innocuité de l'emploi des tuyaux de plomb pour la conduite des eaux ; à propos
concours pour
l'agrégation; la première Séance
générale
du
de l'Association de
60
.
SÉANCE DE RENTRÉE. -
prévoyance et de secours mutuels des médecins de Meurthe-et-Moselle et de
Ja Société de médecine de Nancy; les Congrès. (Poër Revue médicale de l'Est,
t. I, pages 1, 49, 183, 173, 213; f. I, pages 41, 81, 157.)
199 À titre
de secrétaire
annuel
de
la Société
des
sciences
de
Nancy
(aneienne Société des seiences naturelles de Strasbourg), les procès-verbaux des
, Séances de ladite Société: (Revue médicale de l'Est, €. I, pages 43, 240, 270,
303, 344, 892, 480.)
‘
TRAVAUX
PRÉPARATEUR
DU
DE
CHIMIE
19 Sur l'hydrure d'arsenic
sciences, 29 décembre 1873.)
2° Sur
des
métalliques,
combinaisons
DOCTEUR
ET
R.
ENGEL
DE
TOXICOLOGIE.
solide. (Gomptes rendus
nouvelles
de
la
créatine
et sur deux réactions caractéristisques
(Gomptes rendus de l'Académie des sciences,
de
l'Académie
avec
de
les
cette
des
oxydes
substance.
15 juin 1874.
3° Note sur la purification de l'acide chlorhydrique. (Comptes rendus de
l'Académie des sciences, 5 mai
1873.)
4° Seconde note sur le méme sujet. (Journal de pharmacie, 1878.)
5° Sur un mode de production dé liodure d'Ethyle. (Mémoires de la
Société de médecine de Nancy.)
[
6° Sur la production d'acide oxamique par l'oxydation du glycocole.
(Comptes rendus de l'Académie
des sciences, octobre
T° Le croion-chloral. (Revue médicale
pharmacie.)
de l'Est,
1874.)
1% juillet, et Fournal de
.
8° Sur des réactions de quelques substances azolées de l'organisme.
(Revue médicale de l'Est, 1°' septembre 1874.)
99 Revue des travaux de chimie publiés à l'étranger. (Journal de pharmacie, 1# novembre 1874.)
10° Revue des travaux de chimie médicale. (Revue médicale de l'Est,
ter juin et {5 septembre 1874.)
PUBLICATIONS
DE
M.
LE
DOCTEUR
OBERLIN
PROFESSEUR À L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE
’
1873-1814.
Note sur l'apomorphène ; de
ses
caractères
différentiels
phine. (Revue médicale de FEst, 197 août 1874.)
Étude phärmacographique el clinique d'un
l'écorce d'angusture, par MM.
Oberlin
macie ct de chimie. Paris, août 1874.)
nouveau
avec la mor-
succédané
de
et Schlagdenbauffen. {fournal de phar-
|
FACULTÉ
PUBLICATIONS
{9
Sur
MÉDECINE.
DE M. LE DOCTEUR
PROFESSEUR
novembre
DE
quelques
et décembre
À
L'ÉCOLE
réactions
des
….
61
SCHLAGDENHAUFFEN
SUPÉRIEURE
DE
alcaloïdes.
PHARMACIE,
(Union
pharmaceutique ,
1878.)
20 Sur l'or ydution ded l'acide pur ogallique. {Union pharmaceutique, janvier 1874)
_.
3° Sur la coloration bleue de la résine de Gayae. {Union pharmaceutique, février 1874.}
4° Sur l’'iodure de soufre. (Union pharmaceutique, avril et mai 1874.)
° Action de l'hypermanganate de potasse sur Fhyposulfite de soude.
{Union pharmaceutique, juin 1874)
6° Dosage d'un mélange d'hydrogène sulfuré, de sufures el d'hyposulJtes. (Bul. Soc. chim., juillet 1874}
1° Action du chlorure ferrique sur dess sulfures. (Union pharmaceutique,
juillet 1874.)
S0 Étude pharmacologique et chimique d'un nouveau succédané de
écorce d'angusture. {En commun avec M. Oberlin, Journal de. pharmacie,
août 1874.)
a
90. Action de lhypermanganate.de potasse sur lés sulfures. (Journal de
chimie et pharmacie, septembre et octobre. 1874.)
100 Sur quelques réactions des hyposulfites. (Journai de pharmacie
d'Alsace-Lorraine, octobre
11° Affinité des
septembre, octobre 1874.)
- 12°
Sur
les
1874.)
métaux
iodures
et
pour le soufre.
bromures
ë Alsace-Lorraine, novembre 1874.)
5
(Union pharmaceutique , août,
métalliques.
|
|
(Journal de pharmacie
°
|
RAPPORT
DE M. LE DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES.
Monsieur
LE RECTEUR,
MESSIEURS,
La régularité avec laquelle s’accomplissent chaque année
_les cours de la Faculté, la fidélité que chaque professeur met
. à se renfermer dans le cercle des questions dont. la liste est
déterminée d'avance et approuvée par l'administration supé-
| rieure, me dispensent d'entrer dans de longs détails surnotre
enseignement, Je me permettrai une exception, cependant,
en faveur de cours dont l’organisation, par un privilége spé-
cial pour notre Faculté, est de date plus récente et dont le
cadre, moins limité par les programmes officiels, offre un
‘champ libre au professeur: je veux parler des leçons degéo- .
logie et de chimie agricole.
On connaît toute l'importance de la première de ces
_ sciences et les services nombreux qu’elle est appeléeà rendre
à l'industrie minièré devenue si active dans nos contrées,
surtout depuis nos désastres. On sait aussi avec quel talent
cette branche si intéressante de notre enseignement est pro-
fessée par M. DEzsôs, l'ancien directeur de l'École indus-
64
SÉANCE
DE RENTRÉE.
trielle de Mulhouse et l'un des géologues les plus autorisés
de l'Alsace. Après avoir consacré deux annéés successives à
l'étude des différentes couches dont l’ensemble constitue l’é-
corce du globe, le professeur a envisagé spécialement, dans
le cours de cètte année, les.modifications de l’époque actuelle. L'action des eaux, au point de vue de leur puissance
de transport, de leur influence comme agent d’érosion; la
production des cailloux roulés, des graviers et des limons;
les dépôts d'alluvion, particulièrement en ce qui concerne l’origine des deltas; la formation des glaciers, leur configuration, leurs mouvements : tels sont les points principaux sur
lesquels notre laborieux collègue a successivement appelé
l'attention du public fidèle à ses leçons.
À l'étranger, de nombreux laboratoires ont été institués
près des Universités, sous le nom de stations agronomiques,
pour l'analyse des terres, des engrais, aussi bien que pour
l'étude
approfondie des maladies qui peuvent affecter les
céréales, la vigne, les racines comestibles ou les diverses
races d'animaux utiles. Grâce à l'initiative intelligente, au
zèle désintéressé d’un savant dont le nom est un titre d’honneur pour Nancy, la France n’a pas tardé à entrer dans ce
mouvement, et notre ville, répétons-le avec orgueil, est la première où une institution de ce genre ait été établie, en même
temps qu'une chaire spéciale de chimie agricole était créée
près la Faculté.
Dans son cours de cette année, le professeur a traité des
engrais industriels et des lois fondamentales de la production
végétale. Malgré le peu de loisirs que lui laissent la direction
_de
son laboratoire et le double
enseignement
dont il est
chargé à l’École forestière et à la Faculté, notre collègue
s'occupe de la rédaction d’un grand traité de chimie agricole,
science bien vaste aujourd’hui, quoique née d'hier, et que nul
plus que M. GRANDEAU n’est à même de rédiger avec autorité et talent.
|
Pour féconder les efforts persévérants
|
des professeurs
de
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
65
Faculté, il serait à désirer qu’un auditoire spécial de jeunes
gens assidus, sérieux, fût attaché à nos divers établissements
d'enseignement supérieur des sciences et des lettres. C’est là
un desideratum chaque année signalé dans les divers rap-
ports qui ont lieu à ce sujet et qui, faute d’être réalisé, rendra
constamment le niveau de nos diverses Universités provinciales inférieur à celui de Paris et des Universités des nations
avoisinantes. Si nous y revenons avec plus d'instance en ce
moment, c’est que depuis deux ans plusieurs cours similaires
de chimie, d'histoire naturelle, éloignent de nous des étu-
diants qui jusqu’à présent avaient fourni à notre Faculté un
contingent d’auditeurs réguliers et studieux, et privent nos
chaires de ce stimulant, de cette sanction si utile à leur
développement.
|
Une lacune que je dois aussi signaler est l’absence de le-
çons de botanique pendant l’année scolaire qui vient de s’écou-
ler. M. MILLARDET,
chargé
du cours
depuis trois ans, à.
obtenu un congé (1) et a été nommé membre de la commission envoyée pour étudier dans le Midi l’insecte connu sous
le nom de paylloxera, lequel s’attaquant aux racines de la
vigne est une cause de ruine pour les contrées qui en sont
atteintes. Ce choix fait de l’un de nos collègues est pour
notre corps, sans doute, un honneur dont nous nous réjouissons tous ; il met en relief l’un de ses membres les plus distingués, mais il cause au point de vue de l’enseignement un
trouble d'autant plus regrettable que les trois branches de l’histoire naturelle m’étaient représentées chez nous d’une manière complète que depuis peu de temps, et que la botanique
en particulier, loin de faire jamais défaut à Nancy, y avait
toujours été enseignée de la manière la plus brillante par
des savants dont l’un surtout, aujourd’hui membre honoraire
de notre Faculté (2), occupe dans la science contemporaine
une place éminente. M. Millardet, suivant les traditions de
(1) Arrêté ministériel du 25 avril 1874.
(2) M. Godron.
FACULTÉS.
75
66
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
son savant prédécesseur, professe avec un talent que j'aime
à redire, et qui fait d'autant plus regretter son absence dans
notre enseignement de cette année.
PERSONNEL.
Professeurs. — La retraite de notre honorable collègue
M. Bach, laissait libre l’une des chaires de mathématiques,
celle de calcul différentiel et intégral; M. Êm. MATHIEU, professeur titulaire à la Faculté des sciences de Besançon, à été
appeléà laremplir (1). Ancien élève de l’École polytechnique,
auteur de travaux de mathématiques hautement appréciés par
les hommes compétents, proposé en 1867 par M. Lamé comme
suppléant de son cours de physique mathématique, puis désigné. pour faire un cours complémentaire à la Sorbonne,
notre nouveau collègue entra officiellement dans l’Université
en 1869, époque à laquelle il fut chargé du cours d'analyse
* mathématique à la Faculté des sciences de Besançon. Originaire de Metz, où habite encore toute sa famille, M. Mathieu
demanda et obtint la chaire qu’il occupe aujourd’hui à Nancy.
Son arrivée parmi nous est une bonne fortune dont nous
nous félicitons et qui ne peut que continuer la réputation
méritée de nos cours de mathématiques.
Auæiliaires. — L'augmentation des chaires d’histoire natu-
relle à la Faculté, en même temps que le développement de
nos collections, rendait nécessaire, urgente, la création d’une
seconde place de préparateur d'histoire naturelle. C’est ce que
l'administration supérieure à parfaitement compris en nous
accordant cette année un nouvel emploï de préparateur chargé
spécialement de seconder les professeurs de géologie, de miné-
ralogie et de botanique (2). M. Frranr, dont le zèle et les
services sont connus et appréciés, reste chargé de la prépara(2) Décret présidentiel en date du 29 décembre 1873.
(2) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874. — Par arrêté ministériel en date du
30 mars, les fonctions de préparateur de géologie, de minéralogie et de bota-
nique, ont été confiées à M. WoLGHEMUTH.
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
67
tion du cours de zoologie (1). Après avoir, depuis son entrée
à la Faculté, passé successivement ses examens de bachelier
et de licencié ès sciences, M. FRIANT a entrepris ses études de
médecine, couronnées brillamment il y a quelques mois, par
l'obtention du diplôme de docteur (2). Encouragé par ce succès,
nous savons qu’il se propose d'employer les moments que lui
laisse libres sa nouvelle position pour continuer ses travaux
et subir, dans un délai rapproché, les épreuves du doctorat
ès.sciences naturelles.
Pour compléter ce qui est relatif aux auxiliaires de notre
Faculté (3),j'ajouterai qu'une amélioration notable a été faite
dans leur position (4). Cette mesure de justice ne peut que
contribuer au bien de l’enseignement, aux progrès de la
science, en permettant de conserver plus longtemps près de.
nous ces utiles collaborateurs, et nous remercions M. le Miniftre d’avoir accédé à nos désirs.
LABORATOIRES
ET
MATÉRIEL
DE
L'ENSEIGNEMENT.
Il serait inutile d’insister longuement aujourd’hui sur l’extension que les sciences physiques et naturelles ont prise
depuis quelques années, non-seulement au point de vue des
applications, mais aussi, chacun en est témoin, sous le rapport
de l’enseignement théorique. Ce qu'on remarque moins, c’est
que cet enseignement, au lieu d’être purement
didactique,
de se donner du haut de la chaire du professeur, a pris une
physionomie toute différente; il consiste surtout en manipu-
(1) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874.
(@) La thèse de M. Frrant est une de celles auxquelles la Faculté de méde-
cine de Nancy a accordé l'Éloge pendant le cours de l’année 1873-1874, et qui ont
été l’objet d’une mention spéciale dans un rapport au Ministre.
(3) M. Dupré, préparateur de chimie, chargé de seconder à Paris M. Wurtz,
dans le nouvel enseignement
que
cet illustre
chimiste
vient
d’inaugurer à la
Sorbonne, a obtenu un congé ét est suppiéé dans ses fonctions par M. Homwerx,
précédemment nommé préparateur à l’École supérieure de pharmacie de Nancy.
(Arrêté ministériel du 6 mars 1874.)
(4) Arrêté ministériel du 26 janvier 1874 portant à 1,500 francs le traitement
de MM. Durné, Friant et THiERRY, préparateurs à la Faculté.
68
|
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
‘lations, conférences, entretiens même, faits au laboratoire ou
dans le local des collections. On. exerce
les élèves au manie-
ment des instruments, à la confection de produits chimiques
divers, à l'analyse des roches et des minéraux,à la dissection -
et à la préparation de pièces d'anatomie comparée. Aussi les
“exigences d'une Faculté des sciences vont-elles toujours.
. croissant et ne doit-on pas être étonné
de
nos réclamations
constantes sous le double rapport du local et. du matériel.
C’est dans Le but de parer à ces nécessités multiples que nous
| demandons avec une vive instance un laboratoire de zoologie
et une salle pour recevoir les instruments
de physique. Ces
deux services dont l'un, faute d’un professeur spécial, avait
êté négligé à lorigine, et l’autre, logé trop étroitement, réclament une installation complète; nous nous permettons
d'appeler sur ce point l'attention bienveillante de l’administration municipale et du Gouvernement.
En. ce qui concerne nos moyens d'étude, M. le Ministre y
a pourvu cette année à l’aide de plusieurs allocations impor-
tantes, dont nous nous empressons de le remercier publiquement, Notre budget normal a été rectifié et mis plus en harmonie avec les besoins de nos nouveaux services (1); puis
‘quelques subventions extraordinaires ont pu être consacrées
à. l'acquisition de livres, d'instruments, d'objets de collection
ou de laboratoires qui nous étaiént devenus indispensables (2).
“ÈE() Arrêté ministériel du 6 mars 1874 modifiant le chiffre des allocations portées à différents articles des chapitres affectés aux frais de l'enseignement
matériel:
et du
Chap. Ni, art. 4er, angmenté de: seu
1,500 fr.
—
— 2,
—
de, . , . ...
796
m3,
— 7 de ..,..:..
286
Chap. IE, art. 187,
—
de. , .....
200
—
…
—…
—
9,
6,
—
—
de. ,... .
de …,....
100
30
Augmentation totale, . . . . 2,816 fr.
2} to Arrêté ministériel du 20 mars 1874, décidant qu'une somme de 1,200 fr.
serait spécialement
“agricole.
:
affectée
cette année
au
service
de
la chaîre
de
chimie
20 Arrêté ministériel du 8: mai 1874 mettant une somine de5,000 fr, à la dis.
position de la Faculté, pour frais d'acquisition de livres; d'instruments et d'objets.
- de collection,
:
FACULTÉ
DES
SCIENCES,
69
Enfin notre beau Musée, l’un des joyaux de cette Faculté,
s'est enrichi de plusieurs envois, dont quelques-uns n’ont
malheureusement pu être exposés, à défaut de fonds et aussi
de salles pour les placer convenablement. Le don le plus
important nous vient de l'île Bourbon et est dû à l’intermédiaire obligeant de notre receveur général M. Imhaus,
auquel la Faculté
tude (1).
est heureuse d'exprimer
toute sa grati-
EXAMENS.
Doctorat.— Une thèse pour le doctorat ès sciences physiques
a été présentée dernièrement à la Faculté, par M. Scamrrr
professeur adjoint à notre École supérieure de pharmacie. La
| soutenance n'ayant pu avoir lieu cette année, le compterendu
que comporte cet important travail fera partie du rapport de
l'an prochain.
. Licence. — Lors de nos deux sessions de licence ès sciences,
dix candidats se sont présentés: cinq pour les sciences
mathématiques, quatre pour les sciences physiques, un seul
en histoire naturelle. Nous avons pu conférer le grade à
M. GaLLET, élève libre de la Faculté dans l’ordre des sciences
mathématiques, à M. LEMAIRE, étudiant en médecine dans
l’ordre des sciences naturelles, et à MM. Raïsow, maître répétiteur au Lycée de Nancy, et LATAILLE, professeuràà l'École
ecclésiastique
diocésaine, dans les sciences physiques. La
{1} Les dons faits au
19 Peaux d'animaux
Musée colonial, à la
l'an des fondateurs de
Musée cette année sont les suivants :
exotiques envoyées de l’île Bourbon par le directeur du
sollicitation de M. Imhaus, receveur général de Nancy,
ce musée,
20 Collection de fossiles des sables dn Soissonnais; don de M. le docteur Morlière, à Vic-sur-Aisne (Aisne).
30 Herbier de la Haute-Marne contenant environ 800 plantes recueillies dans
ce département ; don de Mme Clara Jacquemin, veuve de M. Jacquemin, pharmacien à Saint-Dizier (Haute-Marne),
T0
SÉANCE DE RENTRÉE.
Faculté
a adressé
que M.
LATAILLE,
V'Éloge à M. RATON, pourvi déjà, ainsi
du
diplôme
de licencié ès sciences ma-
thématiques.
La statistique de ces examens est résumée ainsi qu'il suit:
.
.
SESSIONS.
À
onneneuece
.
©
!rsenns.
|'aourais | anus. À opseramms,
um
|
-
Novembre 1873. | Sciences mathématig,.…
8
2
—
À cand, inscrits.
physiques...
naturelles...
É
1
ne:
»
Sciences mathématiq.,
—
physiques...|
—
naturelles...
3
2
1
8
»
»
»
£
Résultat de année.
10
d'uillet 1874,
6 and, inscrits.
—
7
_
|
. B
|
5
1
|
|
d'examen seindé,
°
4
SM
Baccalauréat. — Outre les deux sessions ordinaires'de no-
vembre et de fin d'année pour le baccalauréat ès sciences,
deux sessions extraordinaires ont eu lieu, l’une en octobre,
destinée à l'examen des engagés volontaires; l’autre, comme les
‘années précédentes, en avril. 399 jeunes gens se sont fait
| inscrire, ce qui offre une différence de 15 en plus sur le
chiffre de l’année scolaire 1872-1873 et rend continue la
progression qui se manifeste depuis plusieurs années dans
le nombre de nos candidats.
Sur ces 399 noms, 4 ont manquéà l'appel, 173 ont été éli-
minés. après les épreuves écrites, 86.à la suite de l'examen
oral, 186 seulement ont été jugés dignes du grade de bache-
lier; proportion des admis, 47 p. 100. Ces divers résultats se
‘décomposent, d’une part, en 142 bacheliers ès sciences com-
plets sur 311 présentations: et de l'autre, en 44 bacheliers
ès sciences’ restreints sur 84 inscriptions. La proportion des
admis, pour les premiers, est de 45 ‘/,:p. 100, et est exactement
la même que l'année dernière; pour les seconds, elle est d’un
FAOULTÉ
DES
SCIENCES.
71
peu plus de 52 p. 100, tandis que l'an dernier elle était de
37 p. 100.
|
Il semblerait que le niveau de ces derniers examens a
“haussé d’une manière notable. Il n’en est rien, si l'on compare
le chiffre des mentions obtenues cette année à celui des
notes de l’année dernière. En 1873-1874, 44 réceptions ont
mérité 31 passable, 12 assez bien et 1 bien, tandis qu’en
1872-1878, le même nombre de réceptions offrait 26 passa-
ble, 16 assez bien et 2 bien. Le
ment
premier résultat, évidem-
inférieur au second, s'explique aisément.
COraignant,
bien à tort sans doute, les sévérités d’une Faculté qui
maintes fois leur avait adressé de sages avis, de paternels
conseils, beaucoup de nos candidats au baccalauréat ès
sciences restreint, et ce ne sont pas les meilleurs, ont
déserté leurs juges naturels et ont préféré s’en rapporter
ailleurs aux hasards d’un examen auquel ils ne se sentaient
que très-incomplétement préparés.
Pour le baccalauréat ès sciences complet, les 142 réceptions ont fourni 18 passable, 59 assez bien et 5 bien seulement,
Cette dernièré note a été obtenue par MM. A4RoN, HEMaAR-
DINQUER, Maurice, MicauT,
mérité la mention érès-bien.
En
résumé, le niveau
de nos
NicoLas. Aucun élève n’a
examens
à sensiblement
baissé cette année. Tous les jeunes gens se contentent trop
facilement d’un à peu près; ils se tiennent pour satisfaits lorsqu’ils ont rempli quelques pages, ou répondu quelques mots
se rattachant plus ou moins à la question qui leur est posée.
L’'indiscipline et la légèreté d'esprit, qui malheureusement
‘caractérisent notre époque,
comme
se retrouvent
donc à l'examen
ailleurs, et ce sont là des défauts que nous nous
efforcerons de combattre toujours dans la mesure où nous pouvons les atteindre.
Le tableau suivant reproduit d'une manière succincte les
opérations de l'annéé, en ce qui concerne les deux ordres
du baccalauréat ès sciences:
9j
178|
4 |
36
17]
814
restreint
85)
811
1
84
i42!
81}
27 |142)311/45 7L
9 | 44) 84,59 %,
©
13
13
30
41
35
58
17
100.
16
29
71
186
40
86/171
59
78 142 109
40
54
80160
12
31
42
8115
88/221|
. 66 V/a
[42
AU
22
86
44
HONVAS
7
Total.
Proportion p. 100.
}
Admis au grade.
fEliminés après l'écrit.
ai
na
19
2113
209
Baccalauréat complet.
OBSERVATIONS.
"ATHLNEU
ï
32
F Eliminés après l’oral.
|
|
28 '/à
13
œ
Proportion p. 100.
Total.
Total.
|
100
18
80157
|186/395)47
47 */;
14
1
3
»
13 | 861182147
ne
38
81142
déjà
bacheliers ès lettres.
B
399
.
30|
La
Totaux et moyennes
mi
83|
21
Admis au grade.
8 | 18]
.
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5 | 38) 78148
2 | 14] 28,60 */,
9 | 1851135
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Juillet
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et août 1873 ..... | Restreint........,
Avril187a.
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Complet..........
Restreint .........
Sa
1873-1874.
CANDIDATS
non bacheliers ès lettres,
e
58)
Bien.
El
5
351
7|
24]
Octobre
et novembre 1873.
run
us
scojaire
CANDIDATS
MENTIONS.
des examens.
Âssez bien.
à l'appel.
à l'examen.
| Présents
} Manquant
Inscrits.
|
}
des Candidals.
pendant l’année
l Eliminés après Pécrit.
RÉSULTATS
NOMBRE
SESSIONS.
ès sciences,
| Eliminés après l'oral.
du Baccalauréat
oo
des examens
Très-bien.
Tableau
FACULTÉ
DES
PUBLICATIONS
Comme
£CIENCES,
ET
.
78 :
TRAVAUX.
les années précédentes, les travaux personnels
des membres de la Faculté ont été nombreux et variés,
Notre vénéré doyen honoraire, M. GODRON, avec une activité
que je dirai presque juvénile, a enrichi de plusieurs Mémoires
Tes volumes de l'Académie de Stanislas, de la Société d’archéo-
logie lorraine, de la Société d'agriculture de Meurthe-et-
Moselle, de la Société des sciences naturelles de Montpellier.
M. REXARD nous a donné la primeur de nouvelles recherches de physique mathématique sur sa théorie des phéno-
mènes électriques dans l'hypothèse d'un seul fluide.
Indépendamment de
dans diverses Revues,
tion de notre excellent
M FLICHE, un grand
plusieurs notes où mémoires insérés
M. GRANDEAU à publié en collaboracollègue et ami de l’École forestière,
travail traitant de l'influence de la
composition chimique
du sol sur la végétation du châtaignier.
Notre patient zoologiste, M. Em. BAUDELOT à continué une
série de recherches commencées l'an dernier, dans lesquelles
la nouveauté des aperçus le dispute à la variété et à
l'étendue du savoir, et qui lui ont valu une distinction
d'autant plus flatteuse qu’elle est devenue plus rare aujourd'hui, les palmes d’officier d'Académie (1).
Fidèle à son passé, M. Em. MarniEu n'est pas demeuré
inactif et a payé sa bienvenue parmi nous par la publication
de plusieurs mémoires importants.
Fous ces travaux et d’autres encore que je passe sous
silence, attestent le zèle qui nous anime; ils prouvent qu’au
moment où élle vient d'accomplir sa vingtième année, la
Faculté des sciences de Nancy, fortifiée et accrue de membres nouveaux, la plupart formés dans notre laborieuse et
sympathique Alsace, n’est pas inférieure à son passé et reste
riche de promesses pour l'avenir.
{1) Arrêté ministériel du 29 décembre 1873.
PUBLICATIONS.
MEMBRES DE LA FACULTÉ DES SCTENCES
PENDANT
L'ANNÉE
SCOLAIRE
1873-1874.
M. Gonnow, doyen honoraire:
1° Des races végétales qui doivent leur origineà une monstruosité, — 1 broch.
in-8°, Nancy, 1874. (Ext. des Mém.
de l'Acad,
de Stanislas pour 1873.)
2° Nouvelles études sur les hybrides des Primula grandiflora et oficinalis. —
1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des Mém. de l'Acad. de Stanislas p.1873.)
3° De l'hybridité dans
le genre sorbier. —
1 broch. in-8°, 1874. (Ext. de la
Rev. des sciences naturelles de Montpellier, 1874, t. Til, n° 1.)
|
49 Études sur Ia Lorraine dite allemande, le pays messin et l'ancienne province d'Alsace.
— { broch. in-8°, Nancy, 1874. — (Ext, du Bulletin de la Société
d'archéologie de Lorraine.)
5° Étude sur les pavots cultivés. —
1 broch. in-8°. Nancy, 1874. (Ext. des
Ann. de là Soc. d'agric. de Meurfhe-et-Moselle pour 1874.)
6° Note sur les framboisiers bifructifères. — 1 broch. in-8°. Nancy,
(Ext. des Ann. de la Soc. d’agric. de Meurthe-et-Moselle pour 1874:)
M..CauTann, doyen, professeur de physique :
1874.
|
1° Compte rendu des travaux de la Faculté des sciences en 1872-1873 (lu au
Conseil académique de Nancy ans la séance &u 18 novembre 1873). —1 broch.
in-8°. Nancy, 1874.
|
2° Disposition nouveile d'un pyromèêtre acoustique. (Comptes rendus de
l’Ac, des sc., 13 janvier 1874, et Journal de Physique, 3° année, 1874),
3° Spectre des dissolutions de chlorophylle soumises à l'influence d'agents
sulfurés. (Comptes rendus de l'Ac. des sc. 2? février 1874, et Rev. méd. de
Est, n° du t5 février 1874.)
|
4° Notes diverses publiées par extrait sur le même sujet. (Journal de Chime
et de Pharm., 4° série, t. XVIE et XVIIL)
5° Monographie
|
des raies d'absorption des liquides colorés et en particulier
du spectre de la chlorophylle. Avec 3 planches comprenant la disposition de l'ap-
pareil et 16 spectres chromo-lithographiés. — { broch.in-8°. 1874, (Ext. des Ann.
de chimie et de physique, 5° série, t. II, et Mém. de l’Acad., de Stanislas,
4e série, t, VI et VII. 1873 et 1874.)
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
—
FACULTÉ
DES
SCIENCES.
15
(ES Résumé des observations météorologiques faites à la Faculté des sciences
s
de Naney en 1873. (4nmuaire de Meurthe-et-Moselle pour 1875.)
.
79 Tableaux mensuels des observations météorologiques faites en 1874 (Revue
médicale de l'Est. 1874.)
M. Renan, professeur
Action
|
de mécanique:
d'un solénoîde sur
un courant circulaire dont, le plan est per pendicu-
laire à l'axe du solénoïde et dont le centre est sur cet axe ou très-peu écarté de
cet axe. (Sous presse.) Cém. de l'Acad. de Stanislas pour 1874, 4e série, f. VII)
M. Bauperor, professeur de zoologie :
1° Recherche sur la structure ef le développement des: écailles des poissons
osseux. —
{ broch. in-8°,
1874. (Ext, des Arch. de zoologie expérimentale.)
2° Leçon intitulée: De la zoologie et de ses divisions. — 1 broch. in-8°. 1874,
(Ext. de la Revue des sciences naturelles.)
MA. GRANDEAT, professeur de chimie agricole, et FLicRE, professeurà P'Écote
forestière:
De Finflaence de la composition chimique du sol sur ja végétation du ehàtaignier, — 1 broch. in-8°. 1874. (Ext. des Ann. de chimie et de physique,
5 sérië, f. n.)
.
M. Marne, professeur de calcul différentiel et intégral :
19 Mémoire sur les équations différentielles. canoniques de la mécanique. — .
1 brochure in-4°, Paris, 1874. (Ext. du Journ. de Liouville,{, XIX, 2e série,
juillet 1874.)
|
|
29 Extrait d'un mémoire sur le problème des trois corps. {Comples rendus de |
l’Acad.des sciences, novembre 1873 et mars 1874.)
M. Fnianr, préparateur de zoologie :
|
Recherches sur le chiasma des nerfs optiques
dns des différentes classes .
d'animaux vertébrés, (Thèse pour le doctorat en médecine présentée et soutenue
devant la Faculté de Nancy Le 25 juillet 1874.) —- 1 broch. in-4° avec planche.
Nancy, 1874.
!
M. Dupré, préparateur de chimie :
1° Nouvelle pompe à mercure sans piston ni soupape, présentée à la Société
des sciences naturelles de Nancy, dans la séance. du ? mars 1874.
20 Modifeation du chalumeau de laboratoire, (Rulletin de la Société chimique
de Paris, À. XXII, page 82.)
|
|
°
30 Nouvel endiomêtre, (Bulletin de la Sotiété chimique de Paris ,t. XXI,
page 112.)
40 Uromètre et azotomètre.
t. XXII, page 113)
.
(Bulletin de la Société chimique
M. Turény, préparateur de physique :
|
Observations météorologiques au laborafoire de la Faculté
de
Paris,
:
4
_. RAPPORT
ULTÉ DES LETTRES.
DE M. LE DOYEN DE LA FAC
$
- Moxsreue LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Voilà vingt ans déjà, qu'une colonie athénienne venait
fonder
ici la Faculté des lettres. De ce
maîtres qui y concoururent, je demeure
groupe de jeunes
seul aujourd’hui..
Car mon ami Lacroix ne nous appartient plus guère que de
nom; et Paris, qui nous l'a pris, ne nous le rendra plus.
Depuis ce jour de notre installation, j'ai vu bien des profes-
seurs se succéder dans nos différentes chaires; et ce n’est pas
sans mélancolie, que, resté seul, je reporte aujourd’hui mon
régard sur ce passé déjà long, et sur ces ‘changements, qui, .
dans l'intervalle, m'ont enlevé tant d'amis. J'ai du moins de
quoi me
consoler,
en considérant
ce qu'ils
sont devenus.
. Nancy semblait en effet les désigner aux regards
tune, Îls sont aujourd'hui à la Sorbonne, au Collége
à l'École d'Athènes, à l'Institut. Mais un homme
nous demeure, qui, s’il n’était pas avec nous au
de la forde France,
d'ailleurs
jour de Îa
fondation de la Faculté, y arriva presque le lendemain, pour
en être depuis ce temps la vertu et l'honneur, M. de Margerie.
Félicitons-nous pour nous-mêmes
que Paris, si jaloux d'or-
dinaire de s'approprier les talents les plus distingués,
ait
commisla bévue de ne pas nous l'enlever encore ;et sachons
profiter des années que nous pourrons encore le conserver. —
Puis, au milieu de cette mobilité avec laquelle la Faculté se
78
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
renouvelle autour de moi, ai-je besoin de dire avec quelle
satisfaction j'ai vu, à la fin de ma caïrière, venir ici comme
Recteur un des meilleurs amis de ma jeunesse, si dévoué
d’ailleurs aux lettres et aux intérêts de notre Faculté, que
j'ai bien le droit de le regarder comme un des nôtres ?
I. —
Cette
année
même
ENSEIGNEMENT.
nous
avons
perdu M. Petit de Julle-
ville, qui, dans la suppléance de M. Lacroix, avait pris possession de l’histoire comme de son vrai domaine, mais dont
les lettres, ce semble, regrettaient toujours l’infidélité. IL est
allé professer à Dijon la littérature française. Vous tous, qui
l'avez entendu ici, combien ne goûtiez-vous pas ce jeune
maître, qui portait sur les choses du passé un regard si élevé,
si pénétrant, si équitable, qui les jugeait avec la sagesse d’un
ancien, en les racontant avec l'imagination et l’éloquence
d'un jeune
homme? Quels
regrets le jour où il dut inter-
rompre brusquement ce cours commencé avec tant de solidité
et d'éclat sur le rôle politique de la Noblesse en France du
xI° au XVIN° siècle ?osoresssss Pendent opera interrupta, minæque
Murorum ingentes, æquataque machina cœlo.
C'était vraiment dommage. Mais partout où M. Petit de J'ulle-
ville portera son talent, il est assuré
du succès et de toutes
les sympathies.
Après un interrègne prolongé, il a été remplacé ici par
M. Robiou, le savant le plus laborieux et le plus passionné
que j'aie jamais connu, et dont l'esprit investigateur s’est
plu
à fouiller les parties
l’histoire ancienne
les moins
explorées
jusqu'ici
de
et moderne. Personne ne sait mieux que
lui en effet les anciens peuples de l'Orient, dont il a écrit, à
l'usage des classes, une intéressante histoire, éclairée de
toutes les lumières de l'archéologie et de l’érudition contem-
FACULTÉ
DES
"5
LETTRES,
19
poraines. Depuis, l'Académie des inscriptionsà couronné son
Histoire des Gaulois d'Orient, sa traduction de l'Hermès Trismégiste, son ouvrage sur l'Administration des Piolémées, et
maints autres savants mémoires sur l'Égypte, la Chaldée,
l’Assyrie, l’ancien Iran. M. Robiou est le collaborateur né-
cessaire de toutes les revues savantes. Il connaît toutes les
antiques civilisations de l'Asie occidentale en homme qui a
entreles mains toutes Les clefs de lamaison. — Surpris cependant à Pâques dans les fonctions qu’il exerçait à l'École des
hautes études par la délégation qui l’envoyait suppléer
M. Lacroix à Nancy, il a cru devoir débuter dans cette chaire
par un cours d'histoire moderne, et il a pris pour sujet la
Politique française de Richelieu en Italie, Mais cette année,
il se propose de nous ramener dans la Grèce antique, que
l'histoire moderne nous fait trop oublier, et de nous raconter
Athènes au temps de Périclès.
J'aimerais (comme je faisais il y a quelques années) à
vous rendre compte ici avec quelque développement des
divers Cours professés dans l’année qui vient de s’écouler, et
à y joindre un programme des Cours qui vont s'ouvrir. Maïs
la multiplicité et l'étendue actuelle des rapports ne me per-
mettent plus de faire aujourd’hui ce que je faisais et ce que
vous écoutiez si volontiers autrefois. Je me
une succincte énumération.
bornerai donc à
M. de Margerie, qui suit d’un regard vigilant la marche
de la pensée moderne, s’est attaché à étudier dans les ouvrages
de Brown, de Hamilton et surtout de Stuart-Mill, la tendance
funeste de la philosophie
anglaise contemporaine
vers le
matérialisme. À l’infaillible lumière du spiritualisme chrétien,
il n’a pas craint de s’avancer dans ces tristes parages sans
ciel et sans étoiles, pour en signaler les écueils, où viennent
naufrager chaque jour tant d’esprits chancelants et aveuglés.
Dans lachaire de Littérature grecque, M. Decharme continue de nous initier aux travaux de la critique moderne sur
l'antique mythologie grecque; et là où jusqu'ici une
poésie
80
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
frivole n'avait vu que des fables gracieuses ou de romanesques
et scandaleuses aventures des dieux de l’Olympe, il nous
révélait un symbolisme profond, sous lequel l’antiquité adorait les mystérieuses puissances de la nature.
M. Campaux avait pris pour sujet de son Cours de Littéra-
ture latine l’état des lettres et de la poésie à Rome au temps
de César; et, s’attachant en particulier aux œuvres de Valérius Caton, de Varron, de Catulle et de Lucrèce, il nous
transportait en esprit au sein de cette époque orageuse, où
les âmes rêveuses cherchaient dans la poésie un refuge pour
échapper aux misères du présent, ou bien d’habiles artistes
de style, dans leur imitation industrieuse des œuvres de la
Grèce, semblaient déjà indiquer la voie à Virgile et à Horace,
et accordaient pour eux comme une lyre la langue de la
poésie,
Pour moi, dans ma Chaire de Littérature française, j'es-
quissais le mouvement
des esprits et des lettres en France
dans la première moitié du xvarr° siècle, alors qu’à la place
de la cour, qui abdique lâchement l'empire des idées, les gens
de lettres s'emparent de l'opinion, qu’ils poussent de plus en,
plus à la révolte contre les institutions du passé. Dans cette
étude, je me suis particulièrement attaché à Montesquieu et
surtout à Voltaire, le véritable roi de cette époque.
M. Gebhart, le professeur de Littérature étrangère, a con-
sacré son premier semestre à nous retracer, dans un tableau
brillant, mais traversé de sinistres éclairs, la renaissance des
arts et des lettres en Italie à la fin du xv° siècle et au com-
mencement du XVI‘; au second semestre, pour varier l'objet
de son enseignement, il étudiait l’œuvre poétique de lord
Byron, en commentant Les poésies de ce Titan révolté avec
les événements de sa vie si romanesque. — Mais il se propose
cet hiver de vous ramener en Italie, cette patrie préférée de
son esprit et de ses études, et de reprendre où il l’a laissé, ce
cours sur la Renaissance, qui est pour lui comme une première
publication d’un grand ouvrage qu'il prépare sur cette épo-
FACULTÉ
DES LETTRES.
. 84
que, et pour lequel il a reçu déjà les encouragements de
l'Académie des sciences morales et politiques.
Enfin M. Vidal-Lablache, dans sa Chaire de Géographie,
menait de front deux Cours différents. Dans l’un. il nous ensei-
gnait l'Allemagne moderne, telle que l’a faite la nature, le
génie des peuples qui l’habitent, et sa longue et laborieuse
histoire; et dans l’autre, il nous apprenait à mieux connaître
notre propre pays, le sol merveilleux de notre France, cette
terre prédestinée, qu'au moyen âge déjà on appelait le plus
beau royaume après celui du ciel. L'intérêt soutenu, avec
lequel l’un et l'autre cours à été suivi, montre que le Français
n'est pas si antipathique à la géographie, quand, aù lieu
d'une sèche nomenclature de lieux et de noms, un professeur
de talent rend à chaque contrée sa physionomie, son histoire,
son âme etsa vie.
Je me borne à ces indications sommaires sur nos Cours de
l'an dernier, Quant à ceux de cette année, chacun de nous,
dans sa prochaine lecon d'ouverture, vous en exposera le sujet
et l'esprit.
Mais je dois aussi, en parlant de notre enseisnement,
mentionner quelques-uns des travaux personnels, par lesquels
nos professeurs étendent au dehors le renom de notre Faculté
des lettres’et son influence.
M. de Margerie, cette année, a publié une troisième édition
de sa Théodicée, un des plus excellents livres et des plus
goûtés qu'ait produit de nos jours la philosophie spiritualiste
et chrétienne. En publiant de nouveau cet ouvrage, il la
développé en certaines parties, pour l’accommoder aux plus
récentes controverses de la science contemporaine. Car, tou-
jours au courant du mouvement des idées philosophiques, il
est sans cesse et partout sur la brèché, pour défendre contre
les assauts du matérialisme les doctrines immortelles, qui ne
sauraient
s’obscurcir
un instant, sans que le monde
et là
conscience de l’homme n'en soient profondément troublés.
M. Campaux, de son côté, en préparant pour l’an prochain
FACULTÉS,
8
|
82
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
un cours sur les Géorgiques de Virgile, revoyait, pour en publier une seconde édition, son charmant poëme de Maisonnette,
où il a chanté lui-même avec tant de charme et de fraîcheur
la vertu de la vie rustique, et essayé, comme Virgile, dans un
siècle blasé et au lendemain des discordes civiles, de réveiller
dans les âmes le goût de cette simple et laborieuse existence.
Enfin M.
Gebhart, poursuivant
dans
des travaux parti-
culiers les études, auxquelles il consacre depuis plusieurs
années une partie de son enseignement, a communiqué à
l’Académie des sciences morales et politiques un mémoire sur
les Commencements de l’économie politique et sociale chez les
historiens florentins de la Renaissance. — Il y montre comment, dès l'origine de l'Histoire dans leur littérature, les
Florentins non-seulement ont partagé avec les Vénitiens le
goût des faits précis et des informations exactes dans l’ordre
économique, mais ont encore démêlé très-vite, grâce à l'expé-
rience qu'ils acquirent promptement des révolutions et de
leurs causes, que, sous les mouvements. qui agitèrent Florence au moyen âge, se cachaient des conflits d'intérêts et
des notions tantôt fausses et tantôt justes sur l’impôt et la
propriété. Les historiens, qui ont vécu après la période révolutionnaire de Savonarole, Guichardin et Machiavel, ont eu
pleinement conscience du rôle joué par le sociälisme dans
les révolutions florentines. Leurs raisonnements sur l'impôt
progressif et les excès de la démagogie les ont amenés à vérifier une fois de plus l’éternelle loi politique déterminée autre-
fois par Platon et Aristote, et que seuls les fanatiques de La
révolution ignoreront éternellement; à savoir que l’abus de
la liberté et la violence populaire suppriment la liberté et fondent le despotisme.
I. — EXAMENS.
Baccalauréat ès Lettres. — Nous venons de faire au mois
d'août le premier essai du Baccalauréat ès lettres scindé en
FACULTÉ
DES
LETTRES.
-
83
deux épreuves séparées par un an d'intervalle, C'est là une
réforme de l'examen, que nous sollicitions depuis longtemps,
et dont nous attendons les meilleurs résultats.
Le programme du Baccalauréat en effet ‘avait fini par être
trop chargé, et les meilleurs esprits ployaient sous le fardeau.
On l’a allégé, pas assez sans doute ; mais surtout on l’a partagé
sur deux années. En sortant de rhétérique, on subit l'examen
sur les matières littéraires de l'éducation classique. La
seconde partie de lépreuve, placée à l'issue de la classe de
philosophie, comprend, avec la philosophie, les sciences
mathématiques et naturelles et les langues vivantes désormais obligatoires. C’est ainsi qu’à la fin dé chaque année,
les candidats
sont
interrogés sur les: matières
étudiées dans
l’année même. Le Baccalauréat va reprendre de cette façon,
je l'espère, le vrai caractère qu’il doit avoir. Ce n’est pas un
“concours en effet, comme celui des écoles; c’est le simple con-
trôle d’études régulières. Plus d'autre programme que celui
de la classe de rhétorique et de philosophie; plus de préparation spéciale. On s’y prépare en suivant avec soin les exercices
mêmes de sa classe; et le grade vous est donné par surcroît.
On ne verra plus d'élèves trop pressés s’essayer dès la
- rhétorique à des études hâtives et superficielles de philoso-
phie, ni des élèves de philosophie tout préoccupés encore de
discours latins et d'auteurs grecs. L'une et l’autre classe
pourra être suivie avec plus de liberté d'esprit, et par conséquent de maturité et de profit. Aussi nous comptons bien que
les études y gagneront; et il était temps d’en raffermir la
discipline ébranlée par tant de réformes équivoques.
Du même coup on institue un sérieux examen de passage
entre la rhétorique et la philosophie. Il y a longtemps que nous
réclamons à la fin de chaque année d’études une consciencieuse épreuve, qui ne laisse monter dans la classe supérieure
que des élèves assortis et en état de la suivre avec succès.
Car la plaie de notre éducation classique, c’est cette déplorable facilité à permettre à ces élèves incapables
d’en fran-
84
SÉANCÈ
chir les degrés,
DE
RENTRÉE,
et, toujours au-dessous de leurs
études,
_ d'arriver au Baccalauréat, sans que jusque-là aucun obstacle
sérieux les ait avertis de leur faiblesse. Rendons justice
cependant ici à notre cher Recteur, qui, dans sa vive sollicitude pour les études classiques, fait tant d'efforts pour restituer ce sérieux contrôle prescrit par les règlements univer-
sitaires. J'espère qu'à force de constance il fera prévaloir
contre la lâcheté des mœurs cette règle si nécessaire et si
réclamée. En attendant, la première épreuve du nouveau
Baccalauréat sera pour les élèves de rhétorique ce crible
salutaire.
|
.
Dans l’ensemble de nos examens, c’est toujours le Discours”
latin qui a le plus. besoin de se relever. Nos candidats
arrivent encore sans doute à en prendre le moule; mais ils
n'ont rien à mettre dedans. Quel sujet en effet peut-on leur
donner à traiter en latin, qu’un lieu commun de morale antique, ou un trait de l’histoire grecque ou romaine? Or l'antiquité, où ils ont passé les plus belles années de leur jeunesse,
leur est devenue tout à fait étrangère. On dirait qu'avant le
règne de Louis XIV le monde, n'existait pas. Espérons,
qu'avec un esprit moins
opprimé
par les programmes,
ils
auront à l'avenir le loisir de lire un peu plus, et de rafraîchir
pour
leurs discours
leurs souvenirs
de l'antiquité classique,
Car, sans histoire et sans idées, l'exercice du discours leur
deviendrait funeste. Rien de pire que de habituer à faire
des phrases vides et sonores. L'esprit français n’y incline déjà
que trop. Une de nos plaies sociales, ce sont les déclamateurs.
L'Épreuve orale aussi devra gagner à cette réforme du
Baccalauréat.
On à resserré en effet l'examen du grec dans
un petit nombre de textes déterminés, sur lesquels il nous
sera permis d'exiger une explication mieux préparée et plus
précise. Car de demander aujourd’hui à nos élèves de tra.
duire le grec
à livre ouvert, c’est chose impossible. Depuis
qu'on à cessé d'apprendre les racines grecques, on ne sait
plus le sens des mots; et depuis l'abandon du thème grec, on
s
,
FACULTÉ
DES LETTRES,
85
ne sait plus la grammaire. Espérons aussi, qu'avec plus de
loisir en rhétorique, on lira davantage les auteurs français
du programme, au lieu de s’en tenir à quelque sèche analyse
empruntée au Manuel.
L'histoire et la géographie reparaissent dans chacune des
deux épreuves de l'examen scindé. Dans la première, c’est
la géographie de la France et son histoire de 1610 à 1789;
dans la seconde, l'histoire de la Révolution et de l'Empire,
en y joignant un tableau succinct des événements accomplis
de 1815 à 1848. On a enfin compris, qu'il fallait rayer de
l'enseignement de nos lycées cette histoire trop comtemporaine, qui est encore livrée aux passions des partis et refaite
(selon les régimes qui se succèdent) au gré des divers gou-
vernements. Pour nous, nous aurions préféré qu’on employât
en partie l’année de philosophie à remettre sous les yeux
des élèves, dans une récapitulation sommaire, les grands
événements de l’histoire du genre humain, ces faits dominants, qui en sont comme les lieux communs, et que tout
honnête homme ne saurait oublier.
Vous savez enfin que les langues vivantes, qui jusqu'ici
n'étaient
que
facultatives,
constituent
désormais
une
partie
obligatoire de l'examen. Elles sont réservées pour la deuxième
épreuve, parce que c’est une étude qui se doit toujours continuer. Outre l'explication orale d'un texte allemand ou anglais, il y aura une version écrite. J’eusse mieux aimé un
thème, qui permet mieux d'apprécier jusqu’à quel point un
élève manie une langue étrangère, et on possède la gram.maire, les tours propres et le génie. Car, si l’on apprend les
langues mortes pour les lire, on doit apprendre les langues
vivantes pour les parler. Mais peut-être le thème dépasseraitil actuellement encore la force moyenne des candidats. Provisoirement on a dû s’en tenir à la version.
J'aime à dire ici ce que nous espérons de cette division
du Baccalauréat ès lettres, pour fortifier l'éducation littéraire de notre jeunesse. Mais cette nouvelle discipline des
56
.
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
examens, appliquée pour la première foisà la séssion d'août,
est trop récente encore pour que nous ‘en. puissions justement apprécier déjà les bienfaits.
Il faut du temps. pour
qu'on‘ en mesure l'influence réelle sur les études. Cette fois,”
entre l'examen scindé et l'examen complet, il n'y avait pas”
encore grande différence. C'était, sauf quelques exceptions,
une commune médiocrité.
|
Voici la statistique distincte, du Baccalauréat ès lettres
complet, et du Baccalauréat scindé (première épreuve) (1).
- Au Baccalauréat complet, 10 candidats se sont présentés
(11 de moins que l'année précédente), à savoir :
114 à la session de novembre 1873,
53 à la session extraordinaire de mars 1874,
Et 248 à la session de juillet-août 1874, :
Sur ce total de 410 candidats, 232 ont été jugés dignes du.
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:
FACULTÉ
grade
DES
(18 de plus qu’en 1873).
LETTRES,
C’est une
87
proportion
de
56 ‘}, p. 100 environ (en 1873, la proportion n'était que de
50,8 p. 100, ou un peu plus de moitié). Sur les 178 candidats
ajournés, 186 l'ont été pour lépreuve écrite, et 42 pour
l'épreuve orale.
Parmi ces 232 candidats admis au grade, un seul, M. Petit-
nicolas du Collége d'Épinal, l'a été avec la mention
très-
bien ;
10 ont été reçus avec la mention bien; ce sont, par ordre
alphabétique : MM. Gangloff, Goujard, Hourlier, Jehl,
Kauffer, Lévy, Miclesco, Mogin, Mougeolle et Thirion;
83 ont été admis avec la mention assez bien,
Et 138 avec la note passablement.
Ce résultat modeste suggère plus d’une réflexion. D’abord
on peut s'étonner que les mentions satisfaisantes soient
adistribuées avec tant de parcimonie, Mais je vous jure que
ce n’est pas notre faute. Les bons examens sont rares, soit
par le vice des programmes, dont l’étendue encyclopédique
écrase les esprits moyens, soit par l'insuffisante préparation
des candidats, qui ne se ravisent souvent dans leurs études
qu’à l’approche des examens, et s'efforcent de suppléer aux
lacunes de leur instruction véritable par des procédés artifi‘ciels. En second lieu, je ne puis jamais prendre mon parti
de tant de victimes. Le baccalauréat, contrôle et certificat
d'études régulières, devrait-il être refusé à tant d'élèves, qui
en ont parcouru le cercle complet? Mais est-ce notre faute si
c'est le premier examen vraiment sérieux que ces jeunes
aient rencontré dans le cours de leurs études pour les aver-
tir de leur insuffisance et les arrêter en chemin?
Le Baccalauréat scindé, dans sa première partie, nous a offert
des résultats analogues. 124 candidats s’y sont présentés pour
la première fois à la session d'août. Sur ce nombre, 43 ont
été éliminés après l'épreuve écrite, et 10 après l'épreuve
orale, en tout 53; et 71 seulement ont été admis à la première
moitié du grade. C’est une proportion de près de 57 p. 100.
88
SÉANCE DE RENTRÉE,
-
«
5 ont été admis avec la mention bien: MM. Grass, Keller,
Simon, Weil et Weiss:
38 avec la mention assez bien,
Et 28 avec la note passablement.
Ce premier ‘essai du nouvel examen,
sans être décisif,
nous donne cependant lieu de croire que ce partage aura
pour résultat de rendre l'épreuve tout ensemble plus facile -
pour lés candidats et plus solide, et qu’elle ne peut manquer
d'exercer sur nos études classiques une salutaire réaction.
. Licence ès Lettres. — Dans cet examen d’un ordre supé-
rieur, la Faculté à le plus souvent affaire avec ses pro:
pres élèves. Pour la plupart, en effet, de loin ou de près les
candidats sont nos disciples. Les uns ont suivi nos cours et
nos conférences.
Les autres,
dispersés
dans
l’Académie,
réclament nos conseils, et par correspondance se préparent
encore sous notre direction. Notre concours cordial est acquis
à qui le sollicite.
23 candidats se sont présentés cette année à l'examen de
Licence, et sur ce nombre, 8 ont été admis au grade; à savoir:
3 sur 7, à la session de novembre 1878; 1 seulement sur 6,
à la session extraordinaire d'avril 1874; et 4 sur 10, à la der-
nière session de juillet. ”
‘
Nos licenciés de novembre sont:
|
MM. Gerbaut, professeur au Collège de Commerey;
L'abbé Boulanger, professeur au petit Séminaire de
Pont-à-Mousson,
Et Machard, professeur libre,
En avril, nous avons été heureux
d'admettre
au grade
avec distinction M. Valat, maïtre-répétiteur au Lycée de
Nancy, que nous y invitions depuis longtemps et qui a répondu
à toute notre espérance.
|
Enfin, il nous semble que les 4 licenciés que nous avons
reçus à la session de juillet, auraient pu concourir à Paris
saxis trop de désavantage avec les élèves de l’École normale.
Ce sont :
FACULTÉ
DES
LETTRES.
89
MM. l'abbé Thollot, professeur au petit Séminaire de Paris;
Dannreuther, ancien élève du Lycée de Nancy;
L'abbé Jacques, de la Maison des hautes études ecclésiastiques de Nancy,
Et l'abbé Bru, professeur à Rouen.
En tout 8 licenciés ès lettres sur 23 candidats, c’est trop
peu assurément; et quand nous songeons aux ressources qui
sont offertes ici aux jeunes gens pour s'y préparer; nous
pourrions espérer davantage. Sans doute, parmi ces disciples
de nos conférences, nous rencontrons souvent de brillants
sujets : les uns, qui se destinent à l'enseignement public ou
libre; les autres, élèves de notre Faculté de Droit, qui ont la
généreuse ambition d'unir l'étude des lettres à celle de la
jurisprudence, et de conquérir à la fois les deux diplômes.
Maïs nous regrettons que les uns et les autres ne soient pas
plus nombreux; et nous envions aux Universités allemandes
cette foule de studieux étudiants, qui se pressent autour des
chaires de leurs professeurs.
Que ne ferions-nous pas, avec les qualités d'esprit qui distinguent notre nation, si notre jeunesse montrait la même
curiosité de savoir? Loin de moi assurément de contester
(dans un sentiment de patriotisme aveugle et jaloux, dont le
malheur a dû nous guérir) les solides qualités de nos émules
d'outre-Rhin, leur science patiente et exacte, leurs investigations ingénieuses, leur sagace érudition. Mais, certes, nous
avons plus qu'eux l'esprit de lumière qui illumine un sujet,
le bon sens qui le limite, la pensée philosophique qui le
domine, l'embrasse et le coordonne, le génie artistique enfin
qui le produit sous sa forme la plus belle. On dirait qu'une
pensée eneffet ne fait son chemin dans le monde, que quand
l'esprit français y a mis son cachet. Et certes nous ne sommes
pas près encore de perdre
ce beau
privilége.
Quand je
compte dans notre Université française tant de maîtres, qui
lhonorent par leurs savantes publications; quand je vois dans
cette enceinte même autour de moi ces collaborateurs, que
90
SÉANCE
DE RENTRÉE.
l'Europe connaît, et qui sont presque inconnus ici, je suis
assuré que la science francaise ne peut redouter aucune
comparaison, et que nos Facultés de Nancy, par la. solidité
de leur enseignement, sont en mesure de soutenir avec éclat .
la concurrence des Universités voisines. Ce qui nous manque
le plus, ce sont, non pas des auditeurs, mais de vrais disciples. Et cependant notre Faculté des lettres pourrait offrir à
la jeunesse, qui se destine à l’enseignement public, presque
les mêmes ressources que l'École normale supérieure, C’est à
peine néanmoins, si chaque année nous comptons à nos confé-
rence pour la Licence de quinze à vingt étudiants véritables.
Ces disciples sont d'abord les Maftres-répétiteurs du Lycée,
et spécialement les Maîtres auxiliaires, Pourquoi faut-il que
ces jeunes gens aient trop souvent négligé jusqu’à présent de
venirici poursuivre sérieusement des études qui leur sont si
nécessaires pour la carrière qu'ils ont embrassée? Cependant
ils comprennent mieux aujourd’hui leurs véritables intérêts.
Grâce aussi à la sollicitude active du chef zélé de notre Académie, l'institution des Maîtres auxiliaires, qui jusqu'icin'avait,
pas porté tous les fruits qu'on était en droit d’en attendre,
va de plus en plus se régulariser et se consolider. Une place
de plus pour la section des Lettres vient d’être, sur sa
demande, créée au Lycée de Nancy. Il faut maintenant que les
avantages offerts stimulent l'ambition des meilleurs, et
qu'un concours plein d'émulation assure en de bonnes conditions le recrutement de ces jeunes maîtres. Il faut que des
jeunes gens, avides de s’instruire, n’hésitent pas, même s'ils
sont déjà maîtres-répétiteurs, à sacrifier cette situation pour
devenir auxiliaires, et ne croient pas acheter trop cher à ce
prix plus de loisir pour travailler. Car, à leur âge, ce n’est
pas aux appointements
qu'on doit regarder; mais les yeux
fixés sur l'avenir, on songe à assurer sa carrière par le travail,
la science, le mérite. Assurément
il ne
tiendra
pas à notre
dévoué Recfeur et à nous, que cette institution des Auxi-
liaires, pleine de promesses, ne réponde enfin aux justes
© FACULTÉ
DES
LETTRES,
‘
91
espérances de l'Université, et que l'École des répétiteurs du
Lycée
de Nancy
ne devienne pour l’enseignement publie
une pépinière féconde.
En concurrence
avec
|
ces jeunes Maîtres,
nous
comptons
quelques élèves ecclésiastiques de cette Maison des hautes
études, fondée par M5 l'Évêque de Nancy pour former des
professeurs à l'enseignement libre. Certes nous ne pouvons
que nous féliciter de cette rivalité, et nous louer des disciples pleins de zèle et parfois de talent, qui nous viennent de
là. Mais ils sont trop rares; et nous nous étonnons toujours
que les diocèses voisins ne s’empressent pas davantage de
profiter de cette heureuse institution, en y envoyant quelques
élèves. Quelquefois aussi nous regrettons que l'administration
ecclésiastique se presse trop d'employer ces jeunes maîtres,
quand une ou deux années de plus lui auraient procuré des
professeurs accomplis.
Enfin, nous comptons chaque année dans nos Conférences
quelques élèves en Droit, ceux qui ont fait d'assez bonnes
études pour désirer les poursuivre, et dont l'ambition ne s’est
pas contentée du modeste baccalauréat. Cette année nous
avait ainsi amené une élite de jeunes gens pleins d’ardeur
ct de mérite. Certes ils étaient dignes de réussir, et nous
aurions été heureux de couronner par le succès tant de stu-
dieux efforts. Fils n'ont pu arriver encore au grade poursuivi
par eux, c'est qu'il est bien difficile à de si jeunes gens,
quoi qu'ils fassent, de mûrir assez leurs études en un an pour
atteindre si vite à ce niveau élevé. Ils auraient besoin d’une
année d’études littéraires de plus; et je ne sais si la seconde
année de Droit leur laisse encore assez de loisir pour cela,
Aussi nous sommes-nous depuis longtemps préoccupés de
demander, à l’usage particulier de cette élite des élèves en
Droit, l'institution d’une autre Licence ès lettres, mais dont
les épreuves seraient mieux accommodées aux besoins de
notre temps et aux diverses carrières auxquelles ces jeunes
gens se destinent. Au lieu donc de cet appareil de composi-
92
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
tions érudites qui hérissent la Licence actuelle et en écartent
sans doute bien des esprits, ambitieux d’ailleurs d’une éducation classique supérieure, nous voudrions pour eux une Licence plus mondaine, où le Thème grec, les Vers latins, la
Dissertation latine elle-même au besoin, céderaient la place
à des compositions de philosophie et d'histoire, et où les Lit-
tératures modernes entreraient en partage avec les Littératures classiques. Les chefs de notre magistrature ont accueilli
volontiers ce projet. Le noble et aimable Procureur général
qui vient de nous quitter en faisait l’objet d’un rapport, qui
restera, je l’espère, où il demandait que cette Licence ès
lettres d’un nouvel ordre fût exigée à l'avenir pour la plupart
des fonctions publiques et en particulier pour la magistrature.
Quelle institution vraiment serait aujourd’hui plus opportune ? On sent trop maintenant que, pour les carrières libé-
rales, Péducation philosophique et littéraire qu’on exige au
Baccalauréat reste bien insuffisante. Plus, en effet, aujourd’hui, sur notre sol si remué par les révolutions, plus les ins-
titutions publiques font défaut, plus l'esprit public a besoin
d’être éclairé et élevé, plus il faut que .le bon sens national,
cultivé par une éducation plus forte, supplée aux traditions |
qui nous manquent. Dans la situation surtout où la Providence a placé ces jeunes gens, aujourd'hui élèves de nos
Écoles, et dans les diverses carrières que leur ouvrent leurs
études, ne sont-ils pas destinés pour la plupart à former ce
qu'on appelle les classes dirigeantes, c’est-à-dire à être ceux
dont on attend au jour décisif le conseil et l'exemple ? Il y a
quarante ans déjà, M. Guizot, en instituant le Comité des
Travaux
historiques,
disait: « Au
moment où l'instruction
« populaire se répand de toutes parts, et où les efforts dont
«elle est l’objet amènent dans les classes nombreuses qui
« sont vouées au travail manuel un mouvement d'esprit éner-
«gique, il importe beaucoup que les classes aisées, qui se
« livrent au travail intellectuel, ne se laissent point aller à
FACULTÉ
DES
LETTRES.
°
33
« l'indifférence et à l’apathie. Plus l'instruction élémentaire
« deviendra générale et active, plus il est nécessaire que les
«hautes études soient également en progrès. Si le mouve«ment intellectuel allait toujours croissant dans les masses,
«pendant que l’inertie régnerait dans les régions élevées de
« la société, il en résulterait tôt ou tard une dangereuse per«turbation.» Quel avertissement donné il y a déjà quarante
ans? Etfut-il jamais plus à propos de le rappeler? — Or, à voir
actuellement avec quelle facilité des âmes frivoles et mobiles
se laissent séduire par l'esprit de chimère, avec quelle ignorance outrecuidante d'impertinents publicistes en imposentà
l'opinion, avec quelle sotte docilité la foule suit ces déclamateurs, qui ne sent combien, pour se préparer à la vie
prémunir contre ses erreurs et ses passions, nos jeunes
rations auraient besoin d’une instruction plus solide,
commerce prolongé avec les pensées sérieuses, d’une
et se
généd’un
forte
philosophie, d’une connaissance plus réfléchie des choses du
passé ? Songeons que c’est sur la tête de ces jeunes gens de
nos Écoles que repose l'avenir de la France, et que c'est leur
éducation actuelle qui formera dans peu, en bien ou en mal,
l'âme de la patrie.
Mais pourquoi, me dira-t-on, imposer ainsi aux jeunes gens,
par un examen de Licence, cette éducation supérieure qui
leur est si nécessaire? En môûrissant, ils en sentiront euxmêmes le besoin, et la contrainte est superflue. N’ont-ils pas
des livres sous la main, et les cours d’une Faculté des lettres
ne leur sont-ils pas libéralement ouverts? Ne sont-ils pas
même obligés de s'y inscrire ? Oui, sans doute; et, toutefois,
si on ne les y invite avec insistance, ils n'auront pas même
l'idée d’en user. — II semble pourtant que ce soit tout exprès
pour leur permettre de compléter ainsi leur éducation litté-
raire, qu'on leur réserve tant de loisirs pendant leur première
année de Droit. Mais je crains bien que ces heures précieuses
ne soient le plus souvent perdues pour l'étude. Nos pauvres
jeunes gens, hélas! sont tellement habitués à travailler sous :
g4
-
SÉANCE
DE RENTRÉE,
la contrainte, enfermés dans des programmes, en vue d’un
examen, qu'ils ne savent plus apprécier qu’à ce prix les connaissances humaines. Ils ne peuvent plus goûter le charme
de l'étude désintéressée, la joie d'apprendre pour savoir, pour
élargir les horizons de son esprit et ajouter à la valeur de
‘son être. On dirait qu'après avoir été si longtemps esclaves
ils ne savent plus être libres.
Je m'en plaignais déjà avant la guerre. Depuis, j'aimais
du moins à espérer que les catastrophes où la France à failli
périr et qui ont mis à nu bien des plaies sociales, allaient
demeurer pour nous comme un enseignement solennel, et que
notre jeunesse, jusqu'alors si frivole, mais qui, à l’heure du
péril, a su montrer si bien qu’elle n'avait pas désappris l’héroïsme quand il fallait combattre et mourir pour le pays,
tournerait dans la paix cette ardeur généreuse vers le travail
austère, l'étude sérieuse et les viriles vertus. — Avez-vous,
jeunes gens, jusqu'ici profité suffisamment de cet enseignement du malheur? Amis, si aujourd’hui mes paroles sont
graves, la patrie, qu'il faut sauver, vous parle avec une gravité bien autrement éloquente. Aujourd’hui, c’est au travail
consciencieux, aux fortes études, aux devoirs de la vie éner-
giquement embrassés, que le patriotisme vous invite. Il faut
que vous prépariez vaillamment en vous-mêmes les citoyens
de l'avenir, Voilà comme à votre âge vous devez concourir à
la régénération nationale. Que vos pères cherchent un remède
aux blessures du pays et la sécurité de l’avenir dans des institutions meilleures. Maïs soyez assurés que les institutions
ne sont rien, si chacun de nous ne travaille à se réformer
soi-même.
République
ou Monarchie? qu'importe la forme
politique, sans la vertu du citoyen? Mettons donc avant tout
notre patriotisme à refaire chacun pour notre part par le travail, l'esprit de discipline, la religion et la vertu, le carac-
tère national, Élevons nos esprits, et affermissons nos âmes
par des études sérieuses ; demandons à l’histoire et à la phi.
losophie chrétiennes des lumières, pour nous éclairer au mi-
FACULTÉ
- lieu des ténèbres
DES
LETTRES.
de notre temps ;
aimons à fréquenter
-.
95
aux
heures de loisir nos grands écrivains, dans ces œuvres qu'ils
nous ont laissées, et où il semble que leur âme généreuse
respire et palpite encore. Apprenons surtout en les lisant à
aimer la France, dont ils sont les fils et qu’ils ont faite si
grande au milieu des nations ; mais connaissons aussi par là
à quoi nous oblige le noble héritage qu’ils nous ont légué.
SUR
LES
CONCOURS
FACULTÉ
DE
PENDANT
ENTRE
LES
DROIT
L'ANNÉE
ÉTUDIANTS
DE NANCY
SCOLAÏRE
1873-1974
PAR
M.
EDMOND
Agrédé
VILLEY
chargé
de cours
Moxsreur LE RECTEUR,
MESSIEURS,
Je suis chargé de vous rendre compte des concours dans
lesquels, à la fin de chaque année scolaire, nos meilleurs
- élèves reçoivent le prix de leurs travaux.
PREMIÈRE
ANNÉE.
\
En Droit romain (1), les concurrents de première année
devaient exposer les principes de linstitution d’héritier et
les règles du jus capiendi. Le
sujet était ainsi formulé : De
la capacité requise pour être institué héritier et pour profiter
de l'institution.
Dix compositions ont été remises à la Faculté : cinq ont été
retenues par elle:
M.
Gerbaut (2) occupe la première
place.
Logiquement
(1) La Commission chargée de l'examen des compositions était ainsi composée:
MM, Dugois, président ; BLoNDEL; Lousarp
(Paul), rapporteur,
(2) Devises :’ Nemo jus ignorare censetur.
Là où est le drapeau,
‘ FAGULTÉS.
|
|
là est la France,
‘7
.
58
SÉANCE
DE RENTRÉE,
divisé, son travail, sans être exempt de toute erreur, est celui
où la matière a été le plus complétement, le plus exactement
traitée.
‘
Le 2° prix appartient à M. Chrétien (1), dont la composition, plus fortement conçue peut-être, est cependant moins
complète, et contient des erreurs plus graves.
M. de Jouy (2) obtient une 1" mention honorable. Il à
fait preuve de qualités qui ne se retrouvent pas au même
degré chez ses concurrents plus heureux : la forme est meilleure, les développements historiques plus complets. Mais
certaines parties du sujet, notamment celle où il traite des
incapacités relatives, ont été manifestement sacrifiées.
Viennent enfin MM. Martz (3) et Wirbel (4) entre lesquels
la Faculté n’a pu se décider à marquer une différence : elle
leur a accordé une 2° mention honorable
&e æquo, à raison
des connaissances sérieuses que dénotent leurs travaux. L’un ‘
et l’autre devront sappliquer dans l'avenir à tracer le plan
de leur travail avant d'en commencer l'exécution.
Des règles relatives à la célébration du mariage au triple
point de vue de la compétence de l'officier de l'état civil, du
domicile et de la publicité; des conséquences de leur inobser-
vation : tel était le sujet proposé en Droit français (5).
Cette fois encore, dix concurrents ont fourni La carrière.
Avant de proclamer les noms des élus, la vérité m'oblige à
faire une observation générale : adressée à tous, elle ne
blessera personne. Nous n'avons pas le droit d'attendre de
jeunes étudiants, dont l'esprit, tout récemment appliqué aux
rigoureuses déductions du droit, h’a pu en envisager encore
{1} Devises : Quantum potes, tantum aude.
Tout est perdu, fors l'honneur,
(2) Devise unique : Nemini res sua servit,
(3) Devises : Cedant arma tog.
Le droit prime la force,
{4} Devises : Labor improbus.…
Religion, liberté, travail.
{5} Commission : MM, Vauezoïs, président; Vizey;
ORTLIEB,
rapporteur,
CONCOURS
DE
DROIT,
99
qu’une bien faible partie, cette maturité de jugement, cette
sûreté de logique qui défie les mauvaises raisons et ne laisse
aucune place aux solutions erronées. Mais il semble bien que
l’on ait le droit d'exiger de ceux-là surtout qui viennent de terminer leurs études littéraires, une parfaite correction de style
et même. une certaine élégance de forme. Gardez-vous de
croire, Messieurs, que, dans la carrière où nous.essayons de
vous diriger, il soit permis de s'affranchir des règles litté-
raires. Loin de là : la science sévère du droit a besoin de la
forme pour se présenter à l'esprit, pour se faire accepter, pour
s'imposer. Alors qu'il en est temps encore, surveillez votre
style ; surveillez aussi votre pensée, et ne lui permettez jamais
de ces écarts qui peuvent paraître plaisants, mais qui risquent
fort, dans vos sérieux travaux, de n’être pas à leur place.
Sur les dix épreuves, quatre ont paru mériter une distinction. Je m'empresse de dire que c’està regret que la Faculté a
cru devoir limiter à ce nombre ses récompenses. Quelques-
unes des compositions dont les auteurs
dénotaient une étude approfondie de la
de la matière; mais cette étude n'avait
fruits, et la confusion qui y régnait les a
vont rester
principale
pas porté
fait écarter.
ignorés
question
tous ses
Que ces
concurrents malheureux continuent à travailler avec courage, et qu'ils songent à prendre leur revanche : ils ont
prouvé qu'ils le peuvent.
Plus heureux encore que dans le concours de Droitromain,
M. Chrétien (1) a, cette fois, remporté le 1° prix. Sa compo-
sition, dans laquelle on pourrait signaler quelques erreurs,
est sans contredit la plus méthodique et la plus complète.
M. Chrétien débute
brillamment: il s’est créé aujourd’hui
des précédents qui l'obligent, etqu'il ne voudra pas démentir.
Le travail de M. Binet (2), auquel la Faculté a accordé le
(1) Devises : Audaces fortuna juvat.
Aiïde-toi : le ciel t'aidera.
(2) Devises : Scire leges non est earum verba tenere, sed vim ac potestatem.
La science du droit consiste autant dans la réfutation des faux
principes que dans la connaissance des véritables.
- 100
-
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
2° prix, est le plus satisfaisant au point de vue de la forme;
mais il est moins complet que le précédent et contient des
erreurs plus considérables. M. Binet a tout près de lui son
modèle; il porte le nom d’un de nos collègues les plus
sympathiques : il tiendra à honneur de suivre ses traces,
Je me hâte de placer, à côté de M. Binet, le nom de M. Gaudin (1), qui lui a longtemps disputé le second prix. Il ya
entre leurs travaux un parallélisme frappant dans les déve-
loppements. Mais M. Gaudin, moins correct au point de
vue du fond et de la forme, n’a obtenu qu’une 1" mention
honorable.
Après lui, et à une distance que nous devons constater,
vient M. Gerbaut (2). Son travail est loin d’être complet;
cependant la manière très-satisfaisante dont il a traité la
principale question du sujet prouve qu’il le possédait à fond,
et méritait une 2° mention honorable, Qu'il nous permette de
lui demander d’avoir un peu plus d'humanité pour ses juges,
et de ne plus leur soumettre sa pensée sous la forme de signes
hiéroglyphiques, fort peu faciles à déchiffrer. L'écriture a une
importance qu’on ne saurait méconnaître, et il est certain que
les pensées perdent à être difficilement perçues,
SECONDE
ANNÉE.
En passant à la seconde année, on constate toujours une
diminution sensible dans le nombre
des concurrents. Je ne
ferai pas aux vaincus d’un concours précédent l’injure de
croire que la peur les retient loin du combat. Je me borne à
constater un fait regrettable, sans chercher à en expliquer la
cause.
(1) Devises : Victoriam fortitudo datura non est, nisi justitiam habeat commi-
Hitonem.
Be Droit, c'est la vie.
{2} Devises : Una salus victis, nullam sperare salutem.
Fais ce que dois : advienne que pourra,
#
CONCOURS
DE
DROIT.
101
En Droit civil (1), les six concurrents qui se sont présen_tés avaient à traiter une question des plus intéressantes au
point de vue théorique : Des personnes
réserve, et de l'étendue de ce droit.
qui
ont droit à la
Sur les six travaux rémis à la Faculté, quatre ont été jugés
dignes de* récompense. Celui de M. Peltier (2), auquel revient le 1° prix, se distingue par la clarté et la méthode des
développements. M. Peltier est le seul qui, dans une matière
où il n’est pas permis d'ignorer les précédents, se soit fidèle-
ment
rappelé ses notions historiques, S'il n’a pas tout dit,
c’est lui cependant qui a le plus à fond
traité la matière, et
il est resté incontestablement supérieur à ses rivaux.
M. Bohin (3) a eu de son sujet une vue moins large et
moins exacte, Cependant il a eu le mérite de bien dégager
les principes de la matière ; il a surtout fort bien développé
les controverses. Il obtient le 2° prix.
Au troisième rang vient M. Mavet (4), qui a mérité une
1" mention honorable. Nettement et vigoureusement exposé
son travail présente cependant de trop graves lacunes pour,
soutenir la comparaison avec celui de M. Bohin. Esprit ingénieux et lucide, M. Mavet nous a donné la preuve que, en
travaillant assidûment, il pourrait faire très-bien.
On voit que M. Lespine (5), qui le suit, avait une connais-
sance plus approfondie de son sujet, auquel il a donné de
très-longs développements. Mais il à été notablement inférieur au point de vue de la forme, de l’exposition des principes, de la rigueur des déductions.
{1) Commission
: MM.
Lrécerois,
préident;
Crogerr;
LomBarD
(Paul),
rap-
porteur,
(2) Devises : Fraus omnia corrumpit.
La bonne foi est l’âme des conventions.
(3) Devises : Donec eris felix, multos numerabis amicos.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
(4) Devises : Sant verba et voces, prætereaque nihil.
L'esprit humain est comme un paysan ivre à cheval : quand on le
redresse d’un côté, il retombe de l’autre.
(5) Devises : Quæ temporalia sunt ad agendum, perpetua sunt ad excipiendum.
Aimez-vous les uns les autres,
102
SÉANCE
DE
RENTRÉE.
: Dans le concours précédent, les étudiants de seconde année
avaient à traiter une question de procédure civile. Cette fois,
le sort équitable à amené un sujet de Droit criminel : Des
questions préjudicielles à l'action et au jugement (1).
La matière, qui est sans contredit l'une des plus épineuses
da Droit pénal, aurait-elle ‘effrayé quelques-uns des concurrents ? Toujours est-il que quatre compositions seulement ont
été soumises à l'examen de la Faculté. Je suis heureux d’ajouter qu’elles ont toutes mérité d’être conservées par elle.
Au premier rang, nous retrouvons M. Peltier (2), qui reçoit
dans ce double concours la glorieuse récompense d’un travail
assidu, Sa composition est écrite d’un style ferme et juridique. L'auteur a su, dans la longue carrière qu'il avait à
parcouïir, suivre la ligne droite sans s'arrêter en chemin, et
il est parvenu heureusement au but. Il est vrai de dire que,
pour arriver plus vite, il a tourné quelques obstacles; mais
les lacunes que nous pourrions lui reprocher se retrouvent
chez tous ses concurrents.
Aussi la Faculté
hésité à lui décerner le 1* prix.
n'at-elle pas
Cette fois encore, M. Bohin (3) suit M. Peltier et obtient
le 2 prix. Écrit d’un style facile et clair, son travail est com-
plet, méthodique et généralement exact: mais il est moins
vigoureusement pensé que le précédent.
Au troisième rang, nous retrouvons
M. Lespine (4), tout à
fait semblable à lui-même : avec les mêmes qualités et malheureusement
avec
les mêmes
défauts.
IL avait
creusé son
sujet, et il le possédait à fond; mais il l’a exposé d'une manière un peu molle et embarrassée. M. Lespine devra sap{1) Commission : MM,
Lomsanp, président; VizLéy; Biner, rapporteur.
(2) Devises : Data tractare in bonum,
La peine est la sanction du commandement.
{3} Devises : O rus, quando te adspiciam.
Aide-toi; le ciel t'aidera,
(4} Devises : Quem de evictione tenet actio, eumdem agentem repellit exceptio.
Le juge de Faction est juge de l'exception.
CONCOURS
DE
DROIT,
|
103
pliquer à exprimer une pensée plus nette dans un style plus
ferme et plus concis.
La quatrième composition est sortie d’une plume sobre et
vigoureuse. Maïs elle est incomplète : la seconde partie du
sujet surtout a .été visiblement écourtée; trop souvent les
solutions. sont affirmées sans preuve. Cependant, à raison
des qualités réelles que ce travail dénote chez son auteur,
M. Toussaint (1), la Faculté n’a pas voulu lé laisser sans récompense: elle lui a attribué une 2° mention honorable.
TROISIÈME
ANNÉE.
On sait que les concours de troisième année ont leurs con-
ditions spéciales d'admission: peuvent
seuls concourir les
étudiants qui ont eu, dans tous leurs examens, majorité de
boules blanches. On sait aussi que des privilèges spéciaux
sont réservés aux élus.
En Droit romain (2), les concurrents devaient nous faire
assister, dans une des matières les plus importantes,à cet antagonisme fameux, à cette lutte incessante du Droit civil et
du Droit prétorien, des principes anciens et des besoins nou-
veaux. La question était ainsi formulée : Exposer les modiJications que le Droit prétorien a apportées au Droit civil en
matière de Propriété.
|
Les einq compositions qui lui ont été remises n'ont pas
complétement répondu à l'attente de la Faculté: deux seulement méritent d'être citées.
Celle de M. Jacquey (3) a été jugée la meilleure : cependant elle n'obtient qu’un 2° prix. Les prix que la Faculté
(1} Devises : Scribendi recte sapere est principium et fons.
L’homme digne d'être écouté est celui qui ne se sert de la parole
que pour la pensée, et de-la pensée pour la vérité et la vertu.
(2) Commission : MM.
LeperLIN, président; Dusoïs; BLONDEL, rapporteur.
{3} Devises : Et nobis in legibus magis simplicitas quam diffcultas placet.
Nostre labeur n’est plus par l'attente adoucy,
Et, nous manquant l'espoir, le cœur nous manque aussi.
104
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
décerne ne sont pas la récompense nécessaire d’une supériorité relative : elle ne les accorde qu'aux travaux qui, absolument, appellent cette distinction. Celui de M. Jacquey dénote des connaissances sérieuses et étendues. Maïs, au terme
des études de Licence, il ne suffit pas de connaître son sujet
et d’en posséder les détails : il faut savoir le dominer, lui
donner une physionomie propre, faire une véritable composition, M. Jacquey, quel que soit le mérite de son travail, n’a
pas complétement rempli ce programme.
M. Lombard (1), qui vient après lui, a mérité une mention
honorable. On trouve chez lui des généralités souvent ingénieuses; mais le sujet lui-même est traité d'une manière insuffisante. Il est permis de croire que si la question eût été
mieux connue de M. Lombard, la première place ne serait
pas restée vacante.
En Droit français (2), il s'agissait d'exposer les règles de
l'action en résolution de la vente pour défaut de paiement
du prix.
Quatre concurrents ont pris part à la lutte : tous vont recevoir leur récompense.
À leur tête se place M. Beauchet (3). C’est lui qui a le plus
profondément creusé la matière. On
remarque notamment
dans son travail une très-bonne dissertation sur la nature du
droit de revendication accordé au vendeur d'effets mobiliers,
et une heureuse comparaison du Droit français avec le Droit
romain. Il y a bien quelques erreurs : mais elles sont peu
graves, et quelquefois l’auteur a pris soin de les corriger lui-
même, S'il avait mis plus de méthode dans ses développements, nous n’aurions pas de critique sérieuse à lui adresser.
(1) Devises : Quandoque bonus dormitat Homerus.
L'attelage, suait, soufflait, était rendu.
(2) Commission: MM.
Vauegois, président; BiveT; OnvLieB,
rapporteur.
(3) Devises : Audax Japeti genus
Ruit per vetitum nefas.
L'homme ne dira plus : Le maître l’a dit; l’homme est émancipé
de l’homme; l’homme dira : La science dit; la vérité dit.
CONCOURS
DE DROIT.
Le travail de M. Chavegrin (1),
ne ressemble pas au précédent
bon ordre des explications. Son
conçu, quoiqu'il n'ait pas toujours
105
auquel revient le 2° prix,
: il se distingue par le
plan est méthodiquement
été rigoureusement suivi.
Il est à regretter que M. Chavegrin ait consacré à quelques
hors-d'œuvre un temps qui lui eût été précieux pour mieux
développer les parties essentielles de son sujet.
En troisième ligne vient M, Lombard (2). Heureusement
entré en matière, M. Lombard a été, dans l’exposition des principes, bien supérieur à tous ses rivaux. Mais pourqüoi, après
avoir si bien parcouru la plus grande partie de la carrière,
s'est-il brusquement arrêté avant d'avoir atteint le but?
M. Lombard, en effet, ne nous a rien dit de l’extinction de
l’action résolutoire, et notamment de la disposition spéciale et
si importante de la loi de 1855. Ce grave défaut n’a pas fait
oublier les qualités réelles de ce travail : la Faculté lui a
exceptionnellement accordé une mention trés-honorable.
Enfin,
une
mention
honorable
sera la récompense
de
M. Jacquey (3). Esprit méthodique et travailleur, M. Jacquey
a prouvé qu'il avait beaucoup acquis. Malheureusement, il à
laissé se glisser dans son travail des erreurs qui sont la cause
de son infériorité.
|
Là se termine notre tâche. Pourquoi faut-il que, chaque
année, le rapporteur ait, au nom de la Faculté, le même regret à exprimer ? Une question d'une utilité pratique incontestable, et qui pouvait fournir la matière d'une théorie spé-
ciale
et complète (4), était offerte à MM.
les docteurs et
() Devises : Ego nec studium sine divite vena,
Nec rude quid possit video ingenium.
De tes grandeurs tn sus te faire absoudre,
O France, et tu triomphes des revers.
(à) Devises : Virtus post nummos.
Cest par des calamités nationales
doit se guérir.
qu'une
corruption
(3) Devises : Estote fortes.
L'honneur suit les hasards, et l’homme audacieux
Par son maïheur s’honore et se rend glorieux.
(4) Des Droits des riverains sur les cours d’eau.
nationale
106
SÉANCE
aspirants
la lice.
au Dôctorat,
|
Nul
DE
RENTRÉE,
d’entre eux n’est
|
entré
‘
dans
Vous nous forcez à des redites, Messieurs; mais nous le
redirons jusqu'à ce que nous soyons entendus : vous avez
grand tort de laisser échapper une occasion qui ne se repré-
sentera plus à vous.
Votre temps est précieux, sans doute, et il ne faut jamais
le perdre. Mais croiriez-vous donc perdu celui que vous au-
riez consacré à une œuvre qui serait vôtre et à laquelle serait
attaché votre nom ? Le croiriez-vous surtout si, comme cha-
cun de vous peut légitimement l’espérer, cette œuvre avait
appelé sur son auteur la plus haute distinction dont dispose
la Faculté ?
.
Vous désirez arriver vite: je ne vous en veux pas; mais
le moyen d'atteindre plus tôt le but n’est pas, eroyez-nous, de
partir trop tôt au risque de faillir en chemin, mais de partir
à point, et après avoir essayé ses forces.
Jetez les yeux autour de vous : voyez combien sont serrés
les rangs dans les carrières libérales, surtout dans les carrières juridiques, et vous demeurerez convaincus que
sommes au temps où il est nécessaire de se distinguer.
nous
Pour l'année qui commence, M. le Ministre a choisi, sur la
proposition de la Faculté, une question célèbre, qui a été et
est encore le sujet des plus intéressantes controverses :
Du paiement des dettes et des legs par les héritiers et autres
successeurs à titre umiversel dans le Droit romain, dans l’an-
cien Droit français et dans le Droit moderne.
‘ La Faculté espère que ses meilleurs élèves se livreront à
cette étude; elle sera heureuse de décerner cette médaille,
partout
été plus
M. le
lauréats
théâtre.
si enviée, d'autant plus
rare.
Doyen vous a annoncé,
d'aujourd'hui venait de
M. Beauchet a obtenu le
ouvert en août
1874 entre
précieuse iei qu’elle y aura
Messieurs, que l’un de nos
vaincre sur un plus grand
2° prix au concours général
toutes les
Facultés
de
Droit
CONCOURS
DE
DROIT,
107
de France. C’est un triomphe qui honore M. Beauchet, et
dont la Faculté à le droit d’être fière. Jusqu'ici, dans tous
les concours, la Facuité de Nancy a été noblement représen-
tée. Il ne faut pas, Messieurs, que ces belles traditions soient
jamais interrompues. Travaillez done, travaillons tous avec
courage : c'est la loi de Dieu, Dieu nous donnera notre
salaire.
DISTRIBUTION DES PRIX.
FACULTÉ
DE DROIT
M. VILLEY, Agrépé, chargé de cours à la Faculté de droit, a
donné lecture de la liste des concurrents qui ont obtenu des prix et
des mentions, conformément au procès-verbal ci-après:
Extrait du
procès-verbal de la séance du
10 août
1874,
« Il a été procédé à l'ouverture des enveloppes caclietées dans les.
« quelles étaient renfermés les bulletins indiquant les noms des con- .
< CUITONÉS,:
|
:
.
« D'après le rapprochement fait entre les devises portées sur les .
«dissertations jugées dignes de récompenses, et les mêmes devises
« portées sur les
HVEOPREE: les prix et les mentions
ont été décernés
< dans l’ordre suivant:
PRIX DONNÉS PAR L'ÉTAT.
CONCOURS
DE TROISIÈME
ANNÉE
‘ Droit romain.
2° Prix (Médaille de bronze).
MENTION HONORASLE..
…
M. JACQUEY (Jules-Joseph}, né àÀ Ser vance (Haute-Saône) le 3 juin 1852.
M. LOMBARD (Henry-Gustave), néà
|
Nancy (Meurthe) le 13 novembre1853.
Droit français.
19 Pixx (Médaille d'argent). M.
BEAUCHET
(Marie- François-Lu- -
dovic), né à Verdun (Meuse) le 8 fé_vrier 1855.
:
110
SÉANCE
DE
RENTRÉE,
2° Prix (Médaille de bronze).
M. CHAVEGRIN. (Ernest), né à? Longuyon (Moselle) le 2 octobre 1854.
Mention rRès-nonoranse .. M. LOMBARD (Henry-Gustave), né à
. Nancy (Meurthe) le 18 novembre 1858.
Mexrtrox monorapze. .. ... M. JACQUEY (Jules-Joseph}, né à Servance (Haute-Saône) le 8 juin 1852,
PRIX
DU
CONSEIL
GÉNÉRAL
DE
DEUXIÈME
MEURTHE-ET-MOSELLE
ANNÉE
Code civil,
197 Perz (Médaille d'argent).
M.
PELTIER (Jean-Baptiste - Marie Édouard- -Joseph), né à Remiremont
.
(Vosges) le 15 août 1855.
2° Prix1x (Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félicien), né
à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855.
1" Mexrron nororagze.. .. M. MAVET (Félix-Napoléon-Aïphonse},
né à Versailles (Seine-et-Oise) le 8
.
mars 1852.
2° Menrion monorarre..... M. LESPINE (Camille-Hyacinthe),né à.
Verdun (Meuse) le 27 mai 1854.
Procédure civile et législation criminelle.
1 Prrx (Médaille d'argent).
M.
PELTIER
él ean- Baptiste - Marie-
Édouard-Joseph),
né
à Remiremont
(Vosges) le 15 août 1858.
2° Prix (Médaille de bronze). M. BOHIN (Louis-Justin-Félicien), né
à Fresne-en-Voivre (Meuse) le 5 septembre 1855,
‘1 Mexriox nonoragre.. .. M. LESPINE (Camille-Hyacinthe}), né
:
9° Mewrron æonorasre.....
à Verdun (Meuse) le 27 mai 1854.
M. TOUSSAINT
(Damase-Georges), né
à Custines (Meurthe) le 1E décembre
1849.
DISTRIBUTION DES PRIX.
PREMIÈRE
-
AIT
ANNÉE
Droit romain,
1 Prix (édaile d'argent). M. GERBAUT (Auguste), né à Tunéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
. 2° Prix (Médaille de bronze}. M. CHRÉTIEN (Alfred-Marie-Vietor},-
a
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1855,
17e Mewrio uoworanze.... M.
|
_
|
9° Mexrron
nonoragre
À ŒAUOU rer
ex)
ANCILLON
DE
JOUY
{Charles-
Georges), né à Metz (Moselle) le 8
février 1856, :
L
{ M. MARTZ (Charles-Antoine-René), né
à Nancy
(Meurthe) le 8 janvier 1855.
.)M. WIRBEL (Henri-Alexandre), né à
Thionville (Moselle) le 1% août 1854,
Droit français.
1e Prix (état
d'arrgent).
M. CHRÉTIEN (Alfred- hfario-Victor),
né à Sedan (Ardennes) le 9 mai 1865.
28 Prix (Médaille de bronze), M. BINET (Georges- Hippolyte - Adol-.
o
|
4e Mawrvon nonoragze....
phe), néà Roubaix (Nord) le 8 juillet
1856.
M. GAUDIN (Mare-Marie-Raoul), né ,
Briey (Moselle) le 4 juillet 1855.
2 Mewrion noxoraBue.. ... M. GERBAUT (Auguste), né à Luñéville (Meurthe) le 27 novembre 1854.
112
SÉANCE DE RENTRÉE, :
FACULTÉ
DE MÉDECINE
Aux termes des arrêtés de 1854, il est distribué annuellement, dans
la Faculté de médecine de Nancy,
quatre prix et des mentions hono-
rables, d'après le résultat de quatre concours distincts, correspondant
à chacune des années d'études,
Les jurys chargés de prononcer cette année sur le mérite des
épreuves, ont décerné les récompenses dans Pordre suigant :
PREMIÈRE ‘ANNÉE D'ÉTUDES
Chimie,
Physique
et
Histoire
naturelle.
- Prix: M. Berruaer (Joseph-Alexandre), de Baccarat (Meurthe).
Mention honorable: M. Vessecce (François-Prosper-Ferdinand),
Ville-sur-T'erre (Aube).
|
DEUXIÈME
Anatomie
et
de
ANNÉE
Physiologie.
Ni prix ni mention honorable.
TROISIÈME ANNÉE
Médecine,
Prix : M. Brior (Jules), de Saint-Dié (Vosges).
Mention honorable : M. FAMECHON (Henri), de Bitche (Moselle).
QUATRIÈME ANNÉE
Ni prix ni mention honorable.
PRIX
,
PARTICULIER
Un concours, auquel ont pris part les élèves internes, a été ouvert
à la fin de l’année scolaire, pour l’obtention du prix dit: Priæ de
l'Internat, fondé par M. le docteur Bénit.
Le jury chargé de prononcer sur le mérite des épreuves de ce
concours a décerné le prix à M. Guirraume (Louis-Amand), de Toul
(Meurthe).
|
DISTRIBUTION
ÉCOLE
SUPÉRIEURE
DES
PRIX,
|
118
DE PHARMACIE
Conformément aux dispositions du déeret du 21 avril 1869 et de
la circulaire
mentions
ministérielle
du
6 juillet
suivant,
des
prix,
avec
des
honorables, s’il y a lieu, sont accordés annuellement, à la
suite d'un concours, dans les Écoles supérieures de
pharmacie.
La commission chargée de prononcer cette année sur le mérite
des épreuves des candidats, a décerné les récompenses dans l'ordre
suivant :
PREMIÈRE ANNÉE
Chimie
minérale,
Physique
et Eistoire
natureile.
Prix: M. Cuapvis (Achille-Jean-Adolphe-Abraham), de Saint-Sauveur (Côte-d'Or).
Mention honorable : M. Simonor (Edmond-Eouis), de Mussey (Meuse).
DEUXIÈME
Pharmacie
Mention honorable:
(Bas-Rhin).
M.
ANNÉE
et Matière
Srræsez
médicale.
(Edmond-Jules),
de Strasbourg
TROISIÈME ANNÉE
Chimie
organique
et Toxicologie,
. Mention honorable : M. Cuozer (J ean-Baptiste-Aimé), de Phalsbourg
(Meurthe).
TABLE
Pages.
académique,
École supérieure de pharmacie.
. . .
..
. : , , .
Faculté des sciences.
.
Faculté des lettres, . . . . , . . .
.
de Ia séance solennelle de rentrée des Facultés, du {1 no-
vembre 1874
, . . . .
Discours de M, le Recteur
=3
—
Procès-verbal
+
.
HP Lo
Faculté de médecine,
—
UT
—
—
#
9
Conseil académique , .
cnrs
e
Enseignement supérieur. — Faculté de droit,
M OO
Administration
.
CT
Rapport de M, le Doyen de la raoulté de droit.
Rapport de M. le Doyen de la Facaité de médecine.
Travaux personnels des professeurs, agrégés et adjoints de la Faculté de.
médecine et de l’École supérieure de pharmacie.
Rapport de M. le Doyen de la Faculté des sciences.
sors
us
Publications des membres de la Faculté des sciences pendant l'année scolaire
OASTHAST,
Durs
Rapport de M, le Doyen de la Faculté des lettres , , . ,.
vu
Rapport sur les concours entre les étudiants de la Faculté dedroit de Nancy
pendant l’année scolaire 1873-1874, par M. Edmond Villey, agrègé
chargé de cours.
:
Dessus
Distribution des prix. — Faculté de droit .
—
Faculté de médecine ,
..
—
École supérieure de pharmacie, . . . .
Nancy,
— Imp. Berger-Levrault
et Ce.
74
17
97
105
112
113
Fichiers
seance_rentree_1874_complet.pdf, application/pdf, 7,08 Mo,
Classe
Document
Université De France / Académie de Nancy. (1874). Rentrée Solennelle des Facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres de Nancy, le 17 novembre 1874. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/8484, accès le 19 mai 2022