François VIAULT

1849, 1918
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François
Viault
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Zoologie
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Texte
; par :
Armelle Le Goff

François VIAULT (1849-1918)

Chargé de cours de zoologie

François Gilbert Viault est né le 3 octobre 1849 à Saint-Aulaye (Dordogne). Il est le fils de Pierre Paul Viault (1815-1883), géomètre du cadastre, et de son épouse Madeleine Victoire Émilie Rochon-Duvignaud (1824-1907). François Viault épouse, le 28 juillet 1885, à Bordeaux, Julia Albertini de la Banda (1851-1888). Née à Lima, elle est la fille du consul du Pérou et chevalier de la Légion d’honneur, Luis Eugenio Albertini de la Banda. Elle meurt en couches à Bordeaux le 6 février 1888. Le couple n’a pas de descendance. François Viault meurt en activité en octobre 1918, victime de la grippe espagnole.

Viault fait ses études secondaires au collège de Libourne puis au lycée d’Angoulême. Il est reçu bachelier ès lettres en novembre 1864 et bachelier ès sciences en août 1868. Il part alors étudier à Paris à la faculté de médecine. Parallèlement à ses études, il obtient une licence de sciences naturelles en juillet 1870. Il est réformé pour cause de myopie pendant la guerre franco-prussienne. Viault est reçu externe des hôpitaux en 1871 et il est alors attaché comme externe provisoire à l’ambulance de l’Hospice des Enfants-Assistés pendant la durée du second siège de Paris. En 1872, il devient interne et, trois ans plus tard, en octobre 1875, il soutient brillamment une thèse de médecine intitulée Étude critique sur la transfusion du sang et quelques injections intra-veineuses. Il exerce quelque temps la médecine à Saint-Aulaye puis il revient à Paris pour préparer dans le laboratoire du professeur Charles Philippe Robin une thèse de doctorat en sciences naturelles qu’il soutient en avril 1877 : Recherches histologiques sur la structure des centres nerveux des plagiastomes.

Viault se porte candidat à un poste de maître de conférences en zoologie à la Faculté des sciences de Bordeaux, position grâce à laquelle il souhaite organiser un laboratoire de zoologie marine à Arcachon. Ce projet rencontre un écho favorable, mais il est finalement nommé en janvier 1878 suppléant de Clément Jobert à la Faculté des sciences de Dijon.

En novembre 1878, il est chargé pendant un an du cours de zoologie et physiologie à la Faculté des sciences de Nancy, la chaire de zoologie étant momentanément vacante par suite d’un congé accordé au titulaire Sylvain Jourdain. François Viault a vécu sa situation à Nancy comme provisoire et sans aucun désir de s’y investir. Son dossier ne comporte donc pour sa période nancéienne, qu’une seule fiche de renseignements confidentiels signée le 23 mai 1879 par le recteur Paul Jacquinet. Celui-ci note sous la rubrique « caractère, conduite et habitudes sociales » : « […] nouveau venu à Nancy et encore peu connu, attitude convenable, mais froide et réservée. Fréquente peu ses collègues même ceux dont l’âge se rapproche du sien.

Étranger à ce pays, ne montre aucun désir de s’y attacher ». Dans la notice individuelle remplie par l’enseignant à la rubrique « Désire-t-il un avancement ou un changement de résidence », celui-ci précise qu’il désire aller à Bordeaux. François Viault ne fait donc qu’un passage éclair à Nancy, car en octobre 1879 il obtient un congé de huit mois pour préparer le concours d’agrégation des facultés de médecine (section des sciences naturelles). Institué agrégé des facultés de médecine le 27 juillet 1880, Viault poursuit alors sa carrière à la Faculté de médecine de Bordeaux. Il est d’abord attaché à la chaire d’anatomie et physiologie puis, en mars 1881, chargé de cours d’anatomie générale et histologie. Il est nommé professeur sur cette chaire en décembre 1881.

En collaboration avec le professeur de physiologie Félix Jolyet, Viault publie en 1889 un Traité de physiologie humaine qui est couronné par l’Académie de médecine et qui reçoit le prix Alvenrage le 2 décembre 1889. Cet ouvrage connaît cinq rééditions successives de son vivant. Viault est connu pour ses recherches sur la composition du sang en altitude. C’est en 1890, au cours d’une mission dans les Andes péruviennes qu’il signale une augmentation du nombre des globules rouges, non seulement chez les indigènes, mais aussi chez les étrangers vivant depuis un certain temps à ces hauteurs, et donc plus ou moins « acclimatés ». Un hommage commémoratif lui a été rendu à Lima en 1957. Il est, en outre, l’auteur de plusieurs ouvrages littéraires relatant ses voyages à l’étranger. Il publie en 1882 des notes et impressions recueillies en Angleterre, en Belgique et en Hollande et en 1895 ses souvenirs de voyages en Amérique du Sud.

Républicain convaincu, Viault s’est beaucoup impliqué dans la vie de la cité. Il est conseiller municipal de Saint-Aulaye, sa ville natale, à partir de 1876. De septembre 1879 à avril 1882, il en est le maire (nommé). Il y est propriétaire du château dit de Saint-Aulaye qu’il fait restaurer. Plus tard, il est élu maire de Saint-Michel-Léparon, commune proche de Saint-Aulaye, qu’il administre de 1892 à 1904 puis de 1908 à 1917. Il démissionne pour raisons de santé le 18 novembre 1917. Il a été plusieurs fois candidat aux élections sénatoriales de 1896, puis aux législatives de 1898 et de 1902, sans être élu. Il est, par ailleurs, à partir de 1880, délégué cantonal pour l’Instruction primaire et président du comité cantonal d’hygiène.

Grand propriétaire, François Viault se passionne pour les sciences agricoles auxquelles son oncle, Philippe Rochon Duvignaud, l’a initié. En 1880, sur la demande du préfet de la Dordogne, il rédige un rapport sur un projet d’établissement d’une pépinière départementale de vignes américaines. Il est nommé en 1882 président de la commission de statistique agricole du canton de Saint-Aulaye. En 1891, il acquiert le domaine de Saint-Sicaire, à Saint-Michel-Léparon. Il y vulgarise la culture du chou de Vendée, reconstitue le vignoble, défriche, crée de vastes prairies artificielles, pratique le reboisement et introduit l’industrie résinière des Landes dans la Double. En 1897, il est chargé par le ministre de l’Agriculture d’une mission en Suède et au Danemark pour étudier l’élevage et l’industrie laitière dans ces pays. Viault est nommé officier d’Académie en juillet 1884 et officier de l’Instruction publique en juillet 1889.

Armelle Le Goff

Bibliographie

Viault François (1889), Traité élémentaire de physiologie humaine par F. Viault et F. Jolyet avec la collaboration de Bergoniè et Ferré, Paris, Octave Doin. Ce traité a été plusieurs fois réédité.

___ (1890), « Sur l’augmentation considérable du nombre des globules rouges dans le sang chez les habitants des hauts plateaux de l’Amérique du Sud », Comptes rendus de l’Académie des sciences 111, p. 917-918.

___ (1895), Ultramar, sensations d’Amérique, Antilles, Vénézuela, Panama, Pérou, Cordillères, Équateur, Paris, Société d’éditions littéraires.

___ (1906), Le congrès d’anatomie de Bordeaux, Bordeaux, impr. Formouilhou.

___ (1913), État actuel de la question de l’hyperglobulie des altitudes, rapport présenté à la Société d’hydrologie et de climatologie de Bordeaux, Paris, Éditions de la Gazette des Eaux.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/23117), dossier de missions accordées par le ministère de l’Instruction publique en Espagne pour étudier l’organisation de l’enseignement médical et en 1888-1889 dans les hauts plateaux du Pérou et de l’Équateur et en Bolivie pour poursuivre les expériences de Paul Bert concernant l’air raréfié (F/17/3013).

Des archives privées sont conservées en Dordogne par les arrières-petits-neveux de François Viault. Elles ont été consultées par M. Maurice Biret. L’auteur le remercie des renseignements qu’il lui a communiqués.

Sources secondaires

Biret Maurice (2000), Quatre paroisses : une commune. Saint-Michel-Lécluse-et-Léparon. Terres de frontières, [Mussidan], 2000. Une notice y est consacrée à François Viault, maire de Saint-Michel-Léparon.

___ (2011), Un savant doubleaud méconnu, François Viault, à commander à l’auteur ou en vente au Magpress à Neuvic. Monographie écrite par M. Biret qui y reproduit des documents conservés par la famille de Masgontier.

Monge Carlos (1957), Allocution prononcée à la Faculté de médecine de Lima pour l’inauguration de la plaque commémorative du voyage de François-Gilbert Viault « précurseur des études d’altitude », Lima, Instituto francès de estudios andinos (IFEA).

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