Georges VAUDEVILLE
Georges VAUDEVILLE (1877-1926)
Chargé de cours de législation minière
Georges Louis Vaudeville est né à Toul le 29 mars 1877. Il est le fils de Paul Louis Émile Vaudeville (1851- ?) et d’Éléonore Louise Tinturier. Son père exerce la profession de négociant, probablement dans le sillage de son grand-père qui était épicier. C’est donc dans le milieu de la petite bourgeoisie commerçante qu’il passe son enfance (Sa fiche d’enregistrement à l’École polytechnique indique en 1896 qu’il est de « fortune moyenne »). En 1908, il se marie avec Marie Cécile Amélie Fenal. Elle est la fille du manufacturier en faïence Nicolas Fenal (1851-1905), par ailleurs député de Meurthe-et-Moselle de 1898 à 1902 et conseiller général du canton de Badonviller. Le couple aura cinq enfants. Vaudeville meurt le 4 avril 1926 à Sarrebrück.
Il fait ses études secondaires au lycée de Nancy où il obtient le baccalauréat de lettres-mathématiques en 1894. Après deux années de classe préparatoire, il réussit le concours de l’École polytechnique ; il y entre le 12 octobre 1896 en soixante-septième position. Il en sort deux ans plus tard à la cinquième place, ce qui lui ouvre les portes de l’École des mines de Paris. Il devient donc élève ingénieur au corps national des Mines, mais il doit d’abord accomplir la troisième année de son service militaire comme sous-lieutenant de réserve au 13e régiment d’artillerie.
Vaudeville poursuit ensuite ses études dans à l’École des mines de 1900 à 1902 et accomplit deux missions d’étude à l’étranger, une première en Allemagne et en Russie (été 1901), et une seconde en Espagne, Tunisie et Italie (été 1902). Durant ses années d’études, il prend le temps de passer une licence de droit et peut-être même une licence d’allemand, langue qu’il maîtrise très bien.
Il commence ensuite sa carrière en tant qu’ingénieur ordinaire des mines. Il est d’abord chargé de mission à l’administration des chemins de fer de l’État, où il reste assez peu de temps. En 1903, on le charge du sous-arrondissement minéralogique d’Amiens ainsi que du contrôle de l’exploitation technique des chemins de fer du Nord. Le climat humide du Nord de la France étant néfaste à sa santé (il est arrêté plusieurs mois en raison de crises de rhumatismes) il manifeste très vite le désir d’obtenir une résidence dans l’Est de la France, ce qui aurait pour avantage de le rapprocher de sa famille.
En septembre 1904, Vaudeville se voit donc confier la charge du sous-arrondissement de Nancy-Sud et il est attaché au service du contrôle de l’exploitation technique des chemins de fer de l’Est. Il commence ainsi une carrière nancéienne qui durera jusqu’à la guerre. En février 1908, il est promu chevalier du mérite agricole et quelques mois plus tard, en juillet, on lui confie le sous-arrondissement de Nancy-Toul. C’est d’ailleurs cette même année qu’il se marie.
Durant la guerre, sa famille se réfugie dans l’Ouest de la France, et il est d’abord mobilisé comme capitaine au 6e régiment d’artillerie à pied. En juillet 1915, il est affecté au 41e régiment d’artillerie de campagne. Quatre mois plus tard, il passe au 82e, puis, en novembre 1915, au 83e régiment d’artillerie lourde. En février 1916, il est promu chef d’escadron territorial du 6e groupe d’artillerie à pied d’Afrique. En mars 1917, il est mis à disposition du ministre des Travaux publics. Il est finalement démobilisé en novembre 1920. Ses activités militaires lui valent d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur en avril 1917.
À partir de cette date, son itinéraire de carrière le conduit loin du front : on lui confie l’intérim de l’arrondissement minéralogique de Grenoble, poste qu’il occupe jusqu’en 1919. Il prend ensuite pour quelques mois l’arrondissement minéralogique de Saint-Étienne avant d’être nommé le 4 septembre 1919 professeur de législation minière à « l’École des sciences de Saint-Étienne », probablement l’École professionnelle des arts et métiers de Saint-Étienne. En 1923, il se voit chargé auprès de la Commission du Gouvernement du territoire de la Sarre d’une mission spéciale sur le contrôle de ses mines. Il meurt trois ans plus tard, le 4 avril 1926.
Son parcours au sein de la Faculté des sciences de Nancy est relativement limité. On ne lui connait pas de liens avec l’Académie de Stanislas ou avec la Société des sciences de Nancy. Cependant, de 1909 à 1914, il donnera chaque année un cours non rémunéré de législation minière à l’Institut de géologie appliquée. Cet engagement est probablement lié aux liens étroits qui l’unissent à cet institut (il est membre du Comité de patronage de l’Institut et du Musée de géologie) et à la Société industrielle de l’Est, dont il est un membre actif (il participe par exemple aux activités de la commission dédiée à l’apprentissage et en 1902, la Société industrielle le charge de la représenter au sein du comité de la Ligue aérienne de France alors en cours de création).
Georges Vaudeville ne semble pas avoir eu d’activité de publication, mais on trouve quelques traces de son activité professionnelle. Dans les années 1900-1910, il est cité de manière régulière dans L’écho des mines et de la métallurgie, une revue professionnelle dirigée par Robert Pitaval. On trouve notamment quelques échos de sa participation aux recherches d’un prolongement en Meurthe-et-Moselle du bassin houiller de Sarrebruck et de la découverte qu’il fit, avec son collègue Guillaume, d’un prolongement de ce bassin dans la région de Mirecourt, à Gironcourt-sur-Vraine en décembre 1908. En 1913, il est chargé en Lorraine du service de contrôle des concessions pour les entreprises produisant de l’électricité en Meurthe-et-Moselle. Enfin, après la guerre, en 1923, il est chargé d’une expertise devant le Conseil de Préfecture du département de la Loire, dans le cadre d’un important contentieux opposant la ville de Saint-Étienne et la Compagnie électrique de la Loire et du Centre. À sa mort, Vaudeville dirige le Service du contrôle des mines et des assurances sociales du territoire de la Sarre.
Laurent Rollet
Soures primaires
Archives nationales : dossier de carrière d’ingénieur des mines (F/14/11634). Ce dossier mentionne l’obtention de la Légion d’honneur mais la base Léonore des Archives nationales ne conserve aucun dossier au nom de Georges Vaudeville.
Registre militaire de Meurthe-et-Moselle, classe 1895, matricule 265.
Sources secondaires
Site des annales des Mines : http://annales.org/archives/x/vaudeville.html.
Registres des étudiants de l’École polytechnique (2013), La famille polytechnicienne, registres matricules des élèves de l’École polytechnique, Base de données en ligne : http://bibli.polytechnique.fr/F/?func=file&file_name=find-b&local_base=BCXC2.
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Photographie de Georges Vaudeville élève à l'école polytechnique | Image |