Louis Charles SAUVAGE (1853-1920)

Maître de conférences d’astronomie

Louis Charles Sauvage est né le 30 août 1853 à Vesoul (Haute-Saône). Son père, Louis Charles Félix Sauvage, est serrurier et sa mère, Françoise Virginie Grante, sans profession. Il se marie le 14 décembre 1895 à Marseille avec Françoise Tourné-Lafont (1862-?), mais le couple n’aura pas d’enfants. Il meurt à Marseille le 27 mai 1920.

Bachelier ès sciences et ès lettres, il entre à l’École normale supérieure en 1873 et obtient une licence ès sciences mathématiques et une licence ès sciences physiques. En 1877, il est reçu en 4^e position à l’agrégation de mathématiques. Il soutient en janvier 1882 à la Faculté des sciences de Paris une thèse de mathématiques intitulée Sur une propriété des fonctions définies par un système d’équations linéaires et homogènes à une ou plusieurs variables indépendantes. La seconde thèse consiste à « exposer, d’après les travaux de M. Weierstrass, les propriétés générales des fonctions uniformes ». Le jury est composé de Charles Hermite, Jules Tannery et Jean-Claude Bouquet. Dans sa thèse, Sauvage se propose d’étendre aux systèmes d’équations différentielles les résultats de Lazarus Fuchs au sujet des équations différentielles linéaires homogènes (1866). Cet article, développé par Tannery en 1875, est une des références de la thèse de Gaston Floquet*. La notion de solution d’un système d’équations différentielles est présentée par Bouquet en 1872. Sauvage développe les notions de système fondamental de solutions et d’équation fondamentale d’un système d’équations différentielles.

Chargé de cours de mathématiques au lycée d’Angers à sa sortie de l’École normale supérieure en septembre 1876, Sauvage est nommé professeur de mathématiques élémentaires au lycée du Havre en tant que chargé de cours de mathématiques en septembre 1877, puis professeur de mathématiques spéciales au lycée d’Orléans en tant que chargé de cours de mathématiques en septembre 1879. En février 1880, il rejoint la Faculté des sciences de Nancy comme maître de conférences d’astronomie où il remplace Floquet*. Deux ans et demi plus tard, en octobre 1882, il quitte Nancy pour assurer la suppléance du professeur de mathématiques Édouard Roche à l’Université de Montpellier.

En juillet 1883, il est nommé chargé de cours de mécanique rationnelle puis obtient finalement, en décembre de la même année, la chaire de mécanique rationnelle. Il occupe ce poste jusqu’à sa nomination comme professeur de calcul différentiel et intégral à la Faculté des sciences de Marseille en novembre 1885, en remplacement de Barthélémy Aoust. Il y reste jusqu’à son décès. Pendant sa période nancéienne, il enseigne l’astronomie, la cinématique et assure des séances d’exercices d’analyse et de mécanique.

Il est élu membre de la Société des sciences de Nancy en 1881. Sauvage est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 19 février 1919. Il était officier d’Académie depuis octobre 1884 et officier de l’instruction publique depuis octobre 1889. Il est reçu à la Société Mathématique de France lors de la séance du 15 avril 1885, sur présentation de Paul Appell et d’Henri Poincaré.

Philippe Nabonnand

Bibliographie

Sauvage Louis-Charles (1882), Sur les propriétés des fonctions définies par un système d’équations différentielles linéaires et homogènes à une ou plusieurs variables indépendantes, thèse soutenue le 17 janvier 1882, Paris, Gauthier-Villars. Annales scientifiques de l’École normale supérieure, (2) 11 (1882), p. 33-78.

___ (1884), « Intégration d’un système d’équations aux différentielles totales », Journal de mathématiques pures et appliquées, 10, 387-406.

___ (1886), « Sur les solutions régulières d’un système d’équations différentielles (premier mémoire) », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 3, 391-404.

___ (1888), « Sur les solutions régulières d’un système d’équations différentielles (deuxième mémoire) », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 5, 9-22.

___ (1889), « Sur les solutions régulières d’un système d’équations différentielles (troisième mémoire) », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 6, 157-182.

___ (1891), « Théorie des diviseurs élémentaires et applications », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 8, 285-340.

___ (1893), « Compléments à la théorie des diviseurs élémentaires », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 10, 9-42.

___ (1895), « Théorie générale des systèmes d’équations différentielles linéaires et homogènes », Annales de la Faculté des sciences de Toulouse, 8-1, 1-24 ; 9-1, 25-80 ; 9-2, 81-100 ; 9-4, 1-76.

___ (1895), Théorie générale des systèmes d’équations différentielles, Paris, Gauthier-Villars.

___ (1897), « Note sur les diviseurs élémentaires et complément à la théorie générale des systèmes d’équations différentielles linéaires et homogènes », Annales de la Faculté des sciences de Marseille, 6.

___ (1901), « Notice sur la vie et les travaux de E. Amigues, proviseur au lycée de Toulon, anciennement chargé d’un cours complémentaire à la Faculté des sciences de Marseille », Annales de la Faculté des sciences de Marseille, 11, 125-130.

___ (1908), Notes : I, sur les points doubles algébriques des fonctions de plusieurs variables ; II, sur une formule de Bonnet et sur le théorème de Bouquet, Marseille, Imprimerie de Barlatier.

___ (1909), Sur les fonctions algébriques, d’après Weierstrass, Marseille, P. Ruat.

___ (1914), Leçons d’algèbre, Marseille, Imprimerie Moussard.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/25910) et dossier de Légion d’honneur (LH/19800035/210/27504).

Sources secondaires

Bouquet Jean Claude (1872), « Sur l’intégration d’un système d’équations différentielles totales simultanées du premier ordre », Bulletin des sciences mathématiques et astronomiques, 3, p. 265-274.

Fuchs Lazarus (1866), « Zur Theorie der linearen Differentialgleichungen mit veränderlichen Coefficienten », Journal für die reine und angewandte Mathematik, 66, p. 121-160.

Tannery Paul (1875), « Propriétés des intégrales des équations différentielles linéaires à coefficients variables », Annales de l’École normale supérieure, 5, p. 113-182.