Georges SAINT-RÉMY

1864, 1908
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Georges
Saint-Rémy
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Zoologie
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Texte
; par :
Étienne Bolmont

Georges SAINT-RÉMY (1864-1908)

Professeur adjoint de zoologie

Georges Claude Antoine Saint-Rémy est né le 11 février 1864 à Toul (Meurthe). Son père, officier supérieur, meurt avant 1890 et sa mère « possède à peine de quoi vivre très modestement ». Saint-Rémy reste célibataire et décède en décembre 1908.

Il obtient le baccalauréat ès lettres en 1883, puis il entre à la Faculté des sciences de Nancy où il obtient la licence de sciences naturelles en juillet 1884. Il devient docteur en médecine en 1887 à la Faculté de médecine de Nancy avec une thèse présentant ses Recherches sur la portion terminale du canal de l’épendyme chez les vertébrés. En juin 1890, avec six boules blanches, il devient docteur ès sciences naturelles à la Faculté des sciences de Paris en soutenant une seconde thèse intitulée Contribution à l’étude du cerveau chez les Arthropodes trachéates. Il l’a préparée au laboratoire Arago de Banyuls ; les rapporteurs sont Louis Joubin, directeur du laboratoire Arago, et Yves Delage, futur directeur de la station biologique de Roscoff. Après sa licence, en novembre 1884, Saint-Rémy commence sa carrière en devenant préparateur suppléant de zoologie à la Faculté des sciences de Nancy, en remplacement de Camille Brunotte* appelé au service militaire. En novembre 1885, toujours préparateur suppléant, il remplace cette fois Augustin Lemaire en botanique, puis en octobre 1887 au départ de ce dernier au lycée de Nancy, il devient titulaire du poste. Il se porte alors candidat sur un poste de chef de travaux de sciences naturelles à la Faculté des sciences de Besançon, sans succès. Il revient à la zoologie l’année suivante, en octobre 1889, succédant à Brunotte* recruté à l’École supérieure de pharmacie de Nancy. De novembre 1894 à juillet 1897, Saint-Rémy est chef de travaux de sciences naturelles à Nancy.

Le 11 novembre 1897, il est nommé maître de conférences de zoologie, remplaçant Lucien Cuénot*. Il avait déjà fait des demandes pour un poste, en 1889 soutenu par le député de Toul Jules Cordier, en 1890 après sa thèse et en 1892, appuyé alors par le doyen Ernest Bichat*. En mars 1900, il devient professeur adjoint de zoologie ; il donne alors deux conférences d’une heure et une séance de travaux pratiques par semaine. Il devient officier de l’Instruction publique en juillet 1902.

Pris d’une crise de folie en se rendant au congrès d’archéologie d’Athènes en 1905, interné à Vienne puis transféré à Lyon, il est en congé de maladie à partir de mai 1905. Il est soigné pour une affection cérébro-spinale à la maison de santé de Champvert (Lyon). Son congé dure jusqu’à son décès en 1908, période durant laquelle Cuénot* et le chef de travaux Louis Mercier* assurent son service. Les rapports de ses supérieurs notent sa grande modestie et son grand investissement dans la recherche, mais aussi envers ses étudiants. Ses cours sont bien préparés et doivent « être très profitables pour ses auditeurs ». Saint-Rémy publie « comme tout le monde à Nancy » précise le recteur Charles Adam, près de quarante articles. La moitié de ses publications le sont aux Comptes Rendus de l’Académie des sciences, les autres se partagent entre le Bulletin de la Société des sciences de Nancy, la Revue biologique du Nord de la France et les Archives de parasitologie. Sa thèse de médecine est publiée dans l’Internationale Monatsschrift für Anatomie und Physiologie en 1888.

Il s’associe en 1894 à Léon Baraban, professeur d’anatomie pathologique à la Faculté de médecine de Nancy pour une étude sur le parasitisme chez l’homme et, en 1902, avec Auguste Prenant, professeur d’histologie à la faculté de médecine pour une étude sur les formations branchiales des serpents. L’essentiel de son travail porte sur le cerveau et le système nerveux des araignées, mille-pattes, scorpions et autres arthropodes. Il étudie aussi leur appareil génital et leur développement embryonnaire. Il s’en écarte avec quelques études sur les oiseaux et les vertébrés. Son œuvre dépasse les frontières de la France : ses travaux sont connus en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis et au Japon. Il devient membre de la Société des sciences de Nancy en 1885 sur un rapport de René Koehler*, mais il en démissionne en 1895.

Étienne Bolmont

Bibliographie

Baraban Léon & Saint-Rémy Georges (1894), Le Parasitisme des sarcosporidies chez l’homme, Nancy, Berger-Levrault.

Saint-Rémy Georges (1886), « Structure des centres nerveux chez le scorpion », Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 8, 29.

___ (1886), « Recherches sur la structure du cerveau des myriapodes », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 103, 288.

___ (1886), « Recherches sur la structure des centres nerveux chez les arachnides », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 103, 525.

___ (1887), « Recherches sur la Portion terminale dit canal de l’épendique chez les vertébrés », Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 9, 20.

___ (1888), « Recherches sur le cerveau des phalangides », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 107, 1429.

___ (1889), « Sur la structure du cerveau chez les myriapodes et les arachnides », Revue biologique du Nord de la France, 2, 8.

___ (1890), « Sur une espèce nouvelle de Polystomien du genre Onchocotyle Dies », Revue biologique du Nord de la France, 3, 2, 41.

___ (1890), « Recherches sur la structure des organes génitaux du Caryophyllæus mutabilis », Revue biologique du Nord de la France, 2, 7, 249-260.

___ (1890), Contribution à l’étude du cerveau chez les arthropodes trachéates (thèse), Imp. de Oudin.

___ (1891), « Sur les organes génitaux des tristomiens », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 112, 1072.

___ (1891), « Sur le système nerveux des monocotylides », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 113, 225.

___ (1892), « Sur l’histologie de la glande pituitaire », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 114, 770.

___ (1892), « Synopsis des trématodes monogénèses », Revue biologique du Nord de la France, 4, 1-5-6-7, 1, 90, 136, 184, 224, 253.

___ (1892), « Les idées actuelles sur le développement et les relations des cestodes et des trématodes », Revue générale des sciences pures et appliquées, 3, 6, 184-188.

___ (1893), « Sur le développement du pancréas chez les ophidiens », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 117, 405.

___ (1893), « Recherches sur le développement du pancréas chez les oiseaux », Revue biologique du Nord de la France, 5, 449.

___ (1894), « Sur l’extrémité antérieure de la corde dorsale chez les vertébrés supérieurs », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 119, 567.

___ (1898), « Complément du synopsis dee trématodes monogénèses », Archives de parasitologie, 1, 4, 521-571.

___ (1900), « Le développement embryonnaire dans le genre Anoplocephala. Contribution à l’étude du développement des ceetodes », Archives de parasitologie, 3, 2, 292-315.

___ (1901), « Le développement embryonnaire de Tænia serrata Goeze. Contributions à l’étude du développement des cestodes », Archives de parasitologie, 4, 1, 143-156.

___ (1901), « Le développement embryonnaire des cestodes et la théorie feuillets germinatifs. Contributions à l’étude du développement des cestodes. », Archives de parasitologie, 4, 3, 333-352.

___ (1903), « Le parasitisme dans le règne animal », Revue générale des sciences pures et appliquées, 14, 14, 778-784.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/23507b).