Jean RAUX

1877, 1964
;
Jean
Raux
;
Chimie
;
Texte
; par :
Jean-René Cussenot

Jean RAUX (1877-1964)

Chef de travaux de chimie

Jean Étienne Auguste Raux est né le 9 janvier 1877 à Bayonville-sur-Mad (Meurthe-et-Moselle), petit village situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Nancy. Il est le fils de Charles Albert Raux, instituteur et futur directeur d’école primaire à Pont-à-Mousson, et de Marie Gervais. Il épouse Thérèse Madeleine Mangenot le 10 juin 1903 à Pont-à-Mousson ; Paul Petit*, directeur de l’École de brasserie de Nancy est l’un de ses témoins. Le couple aura deux enfants. Jean Raux décède en 1964.

Après ses études secondaires, Raux entre à l’institut chimique de Nancy et fait partie de la 6e promotion qui ne compte que 4 élèves. À sa sortie en 1897, titulaire d’un diplôme d’ingénieur et d’une licence ès sciences, il est embauché comme chef de fabrication par la brasserie de Vittel, « La Samaritaine » , rachetée en 1930 par les Brasseries de Champigneulles. Mais, dès août 1899, il est recruté comme préparateur du laboratoire de brasserie de la Faculté des sciences de Nancy ; on y étudie les techniques de fabrication de la bière ainsi que son analyse. Il est payé sur fonds propres de ce laboratoire créé en 1893 par le doyen Ernest Bichat* avec l’appui d’un brasseur de Vézelise, Anthony Moreau.

Après un congé de 2 ans durant lequel il effectue un voyage d’études brassicoles, Raux est nommé, en novembre 1902, chef de travaux de fabrication en brasserie, payé sur fonds propres de la Faculté des sciences de Nancy. Deux ans plus tard, il remplace Marcel Descudé* à son poste de chef de travaux de chimie, emploi qu’il occupera jusqu’à la fin de sa carrière en 1937. À partir de 1908, dans le cadre de ses activités pédagogiques, il est chargé de conférences sur les industries agricoles, à l’Institut agricole et colonial. De 1922 à 1937, il est également chargé de cours de techniques de brasserie et de malterie à l’école de brasserie.

Dès lors, toute la vie professionnelle de Raux est entièrement consacrée au développement de l’école de brasserie et de son laboratoire, au côté de son maître Petit* : en 1903, il est à la fois sous-directeur du laboratoire de brasserie et sous-directeur de l’école. Ce dernier poste est supprimé à sa nomination comme directeur du laboratoire. En 1936, au décès de Petit*, Raux lui succède à la direction de l’école. Mais cette nomination est critiquée par certains de ses collègues universitaires : simple chef de travaux, Raux n’est ni normalien, ni docteur, ni professeur… À son départ en retraite en 1937, il reçoit le titre de maître de conférences honoraire. Il continue cependant à assumer la direction de l’école, sans aucune rémunération. En 1940, il n’y a plus d’enseignements possibles sur Nancy et il organise alors une session pour 12 élèves dans une petite brasserie dirigée par un de ses anciens élèves, Jean Weltz à Montluçon. Retenu en zone libre en 1941, Raux est remplacé provisoirement à la direction de l’école par Edmond Urion, nomination qui devient officielle en mai 1942.

Pendant la Première Guerre mondiale, Raux est mobilisé comme infirmier à l’ambulance du lycée Jeanne d’Arc en août et septembre 1914, puis au service des entrées à l’ambulance de l’École des beaux arts de Nancy. L’école de brasserie n’ayant aucun élève pendant la guerre, il continue, selon ses disponibilités, à faire fonctionner son laboratoire d’analyse, rendant ainsi de grands services aux nombreux brasseurs de la région.

Raux consacre toutes ses recherches à la fabrication de la bière. Bien qu’ayant préparé une thèse de doctorat d’État, il ne la soutiendra jamais. Il publie cependant plusieurs articles dans des actes de congrès internationaux de chimie industrielle ou agricole, dans le Bulletin de la fondation de l’École de Brasserie de Nancy et dans la revue Brasserie et malterie. À la fin de sa carrière, il est en outre rédacteur scientifique du Brasseur français, organe officiel de l’Union générale des syndicats de la brasserie française et de la Chambre syndicale de la malterie française, créé en 1937.

Nommé officier d’Académie en juillet 1908, il obtient également le titre d’officier de l’Instruction publique en juillet 1914. Durant toute sa carrière, ses supérieurs louent son implication sans failles au sein de l’école de brasserie, dont il est considéré comme le pilier.

Jean-René Cussenot

Bibliographie sélective

Raux Jean & Petit Paul (1926), « Sur la correction des eaux à l’acide sulfurique et à l’acide lactique », Bulletin de la Fondation de l’École de brasserie de Nancy, 5.

___ (1926), « Essai de la supercentrifuge pour la clarification de la bière (en collaboration avec M. Petit) », Bulletin de la Fondation de l’École de brasserie de Nancy, 5.

Raux Jean & Maringé (1934), « L’épuration des eaux résiduaires des brasseries », in Collectif, Comptes rendus du 14e congrès de chimie industrielle, tome 2, 663.63-663.4.

Raux Jean (1936), « Paul Petit », Brasserie et malterie, 22.

___ (1935), « Recherches sur le pH des moûts et des bières », in Collectif, Comptes rendus du IVe congrès international technique et chimique des industries agricoles, 2e partie, 21.

___ (1934), « Influence des infusions diastasiques sur les fermentations », in Collectif, Comptes rendus du IIIe congrès international technique et chimique des industries agricoles, volume 1, section brasserie, 25.

___ (1934), « Appareil pour l’essai des masses filtrantes », Chimie et industrie, 4 bis, 986 et suiv.

___ (1931), « Colles et collages », Brasserie et malterie, XXI, 102.

___ (1931), « Malts d’aujourd’hui et malts d’autrefois », Brasserie et malterie, XXI, 85.

___ (1931), « Les calloïdes en brasserie », Brasserie et malterie, XXI, 94.

___ (1931), « L’adsorption en brasserie », Brasserie et malterie, XXI, 6.

___ (1931), « La lutte contre le ‘Tourne’ », Brasserie et malterie, XX, 342.

___ (1931), Tableau des orges de 1931, Nancy, Imprimerie Thomas.

___ (1929), « Essais de séparation des moûts et des lavages par décantation », Bulletin de la Fondation de l’École de brasserie de Nancy, 7.

___ (1927), « Essais de filtration de la trempe avec différents types de toiles et de toiles métalliques », Bulletin de la Fondation de l’École de brasserie de Nancy, 6.

___ (1925), « Cuisson et houblonnage sous pression », Bulletin de la Fondation de l’École de brasserie de Nancy, 4.

___ (7), « Le remplacement des toiles des filtres à moûts par des surfaces filtrantes métalliques », Bulletin de la Fondation de l’École de brasserie de Nancy.

Petit Paul, Raux Jean & Pierre Louis (1904), Brasserie et maltertie, deux volumes, Paris, Gauthier-Villars. Seconde édition en 1926.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/24634).