Benjamin PATIENT
Benjamin PATIENT (1861-1921)
Chargé de cours de comptabilité
Benjamin Prosper Patient est né le 26 octobre 1861 à Malves dans le département de l’Aude (aujourd’hui Malves-en-Minervois). Son père, Claude Patient est « traceur de pierres » (carrier). Il meurt à Malves en 1878 et sa mère, Jeanne Benausse (1826-1911) en 1911, dans le même village. Pour autant qu’on puisse le savoir, Benjamin Patient se marie le 31 décembre 1897 avec Joséphine Lardet. Il meurt le 12 décembre 1921 à Nantes.
Patient fait ses études dans l’enseignement spécial à Toulouse jusqu’en 1878, année où il obtient un baccalauréat ès arts. Deux ans plus tard, il obtient un baccalauréat ès sciences à Montpellier. « Élève modèle », selon un de ses anciens professeurs, il semble alors se destiner à l’École normale supérieure. Changement de vocation, échec au concours, problème financier lié au décès de son père en 1878, toujours est-il qu’il passe avec succès en mai 1881 à Montpellier le concours d’aspirant répétiteur. À la rentrée, il est nommé apprenti répétiteur au lycée de Carcassonne. À cette époque, le rôle des répétiteurs et des maîtres répétiteurs est à la fois de veiller à la discipline et de concourir à l’enseignement, tout particulièrement dans les classes élémentaires. Dans les classes de grammaire et de division supérieure, ils peuvent être amenés à remplacer les professeurs absents et prendre part aux conférences et aux examens. Patient reste à Carcassonne durant plusieurs années : il est nommé maître répétiteur en 1882, puis maître auxiliaire en 1885.
En 1887, il passe avec succès une licence de mathématiques à la Faculté des sciences de Lyon et en 1889, il quitte le lycée de Carcassonne pour le lycée Ampère de Lyon. Il y reste jusqu’en 1897, accédant au grade de répétiteur général. À en juger par son dossier de carrière, Patient est reconnu comme un répétiteur compétent. Le recteur se félicite ainsi qu’il soit capable de suppléer les maîtres de mathématiques élémentaires et estime en 1897 qu’il « réussit très bien dans le professorat spécial qu’il a préparé ».
Cependant, en 1896, Patient obtient à Paris le certificat d’aptitude à l’enseignement de la comptabilité. L’année suivante, en complément de ses charges habituelles, il enseigne la comptabilité dans les écoles primaires supérieures de Lyon et il émet le vœu d’obtenir un poste de professeur de sciences commerciales au collège Chaptal à Paris ou dans une école supérieure de commerce. Depuis la fin des années 1860, plusieurs écoles de ce type ont été créées en France : il s’agit le plus souvent d’établissements privés soutenus par les chambres de commerce locales. Nancy n’échappe pas à ce mouvement, et en 1897 la Chambre de commerce, appuyée par la Société industrielle de l’Est, vient de créer une école supérieure de commerce privée et cherche à recruter des enseignants. Patient se porte candidat et y obtient un poste de professeur de sciences commerciales et financières. En août 1897, il demande au ministre de l’Instruction publique un congé d’inactivité d’un an sans traitement, avec compensation des retenues réglementaires (100 francs), et il quitte son poste de répétiteur à Lyon pour venir à Nancy.
C’est dans ce contexte que débute sa carrière nancéienne. Il adhère à la Société industrielle de l’Est en 1903 où il s’implique activement. Il y côtoie un grand nombre d’universitaires, notamment des professeurs de la faculté des sciences (Gaston Floquet*, Edmond Gain*, Henry Vogt*, etc.).
Cependant, son enseignement au sein de la Faculté des sciences demeure très restreint. Sollicité en novembre 1904 comme chargé de cours, il donne six leçons de comptabilité aux élèves ingénieurs ainsi qu’un cours complet de comptabilité aux élèves de l’École de brasserie. Il donne également la même année, à l’Institut colonial, une conférence sur « La monnaie, la banque et le change aux colonies françaises ». Enfin, il fait plusieurs interventions à l’École supérieure de pharmacie de Nancy à la même période. À partir de cette date, les informations sur lui se font rares. En 1905, l’École supérieure de commerce est menacée de disparaître. En modifiant le régime des dispenses accordées aux élèves des écoles de commerce, la nouvelle loi militaire produit, à Nancy comme ailleurs, un effondrement des effectifs et un important déficit financier.
En 1905, l’Annuaire de la Société industrielle de Nancy mentionne qu’il est directeur commercial des Salines du Haras à Sarralbe (Moselle), directeur délégué des Salines de l’Ouest et qu’il réside à Nantes. Il termine sa carrière comme directeur de la Société salinière de Nantes.
Laurent Rollet
Bibliographie
Patient Benjamin (1904), « La monnaie, la banque et le change aux colonies françaises : conférence donnée à l’Institut colonial de Nancy le 19 janvier 1904 », Bulletin de la Société industrielle de Nancy, 37-49.
Sources d’archives
Archives nationales : dossier de carrière (F/17/23460).
Sources secondaires
Annuaire de la Société des sciences de Nancy.
Birck Françoise (2014), L’École des mines de Nancy (ENSMN) 1919-2012 : entre université, grand corps d’État et industrie Nancy, PUN – Éditions universitaires de Lorraine.