Pol NORROY

1864, 1941
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Pol
Norroy
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Hydraulique, Bâtiment
;
Texte
; par :
Étienne Bolmont

Pol NORROY (1864-1941)

Chargé de conférences de constructions et hydraulique agricole

Jean Baptiste Marie Pol Norroy est né à Amanty le 11 juillet 1864, près de Gondrecourt dans la Meuse. Son père y est garde forestier, puis brigadier domanial des forêts. Le 20 janvier 1891, à Triaucourt (Meuse), Pol Norroy épouse la fille d’un boucher, Augustine Clara Richier (1867-?) ; le couple aura deux enfants, Maurice né en 1892 et une fille née en 1897. Pol Norroy décède à Nancy le 27 février 1941.

Ses études secondaires au collège de Commercy sont couronnées par un diplôme de l’enseignement secondaire spécial qu’il obtient en mars 1881. En avril 1881, il devient agent temporaire des travaux publics au service des études et travaux de la ligne de chemin de fer de Revigny à Vouziers. Il est nommé agent secondaire en novembre 1882. De 1883 à 1891, il est détaché à la Compagnie des Chemins de fer de l’Est, pour les études et la construction de la ligne stratégique de Brienne à Sorcy ; il habite alors à Joinville (Haute-Marne).

De novembre 1884 à novembre 1885, il effectue son service militaire comme engagé conditionnel, il entrera dans la réserve en novembre 1889 en tant que sous-lieutenant.

Il est promu commis de 4e classe en juillet 1888, avec un emploi d’expéditionnaire et de dessinateur au bureau de l’ingénieur ordinaire des travaux publics. En mars 1891, il est détaché au service de la navigation de l’Yonne, mais, atteint par la typhoïde, il ne rejoint pas ce poste. Après sa convalescence, en mai, il est attaché au service de la navigation de la Seine-et-Marne à Melun. Il passe à la 3e classe en juillet 1892. Il réussit alors le concours de conducteur en novembre 1892, fait fonction de conducteur en mars 1893 à Briare dans le Loiret, puis obtient un poste de conducteur de 4e classe en 1894. Il passe à la 3e classe en 1898. À Briare, il est chargé de la subdivision du canal de Briare, où il surveille la construction puis dirige l’usine élévatoire de l’eau d’alimentation du canal. Il est également affecté à l’entretien de portions de canaux à proximité de Briare. En 1903, il obtient une bourse d’internat pour son fils au collège de Montargis. Il passe à la deuxième classe en 1904. En 1906, il entre au tableau des sous-ingénieurs et conducteurs qui peuvent être appelés à faire fonction d’ingénieur. En août 1907, il rejoint Vesoul en tant que chef de bureau, chargé d’une subdivision de contrôle de la voie et des bâtiments des Chemins de fer de l’Est. Il est promu conducteur de 1re classe en 1908.

Norroy cherche alors à se rapprocher de sa famille et obtient un changement de résidence en avril 1909 pour Nancy, toujours affecté aux Chemins de fer de l’Est. Il est appuyé par le sénateur Raymond Poincaré et par le député de la Meuse René Grosdidier. En 1911, il devient conducteur principal ; en juillet 1912, sous-ingénieur de 2e classe et en juillet 1914, il passe à la 1re classe. Il travaille au service du contrôle des études et travaux des lignes neuves du réseau de l’Est.

À la déclaration de la guerre, il est mobilisé comme officier d’administration principal du Génie et devient chef de bureau de la direction du Centre du bois de Besançon. Son efficacité, son zèle et son dévouement dans l’accomplissement de ses tâches lui valent l’estime de ses supérieurs qui le proposent au grade de chevalier de la Légion d’honneur, qu’il obtient en décembre 1918.

Il devient sous-ingénieur principal en juillet 1918 et rejoint alors Dijon en tant que chef du service général du Centre du bois. En mars 1919, il est démobilisé et reprend ses activités à Nancy : il est alors notamment chargé de la rénovation des lignes ferroviaires dans les territoires dévastés par la guerre. Il couronne finalement sa progression professionnelle en obtenant en juin 1920 le titre d’ingénieur des Travaux publics de l’État et il passe à la 1reclasse en juillet 1922. Il est admis à la retraite en 1929, maintenu dans ses fonctions et il prend finalement sa retraite en juin 1931. Il est aussitôt élevé à l’honorariat, le rapport de l’ingénieur-chef notant que Norroy a « toujours été considéré comme un agent remarquable ».

Parmi tous les excellents rapports, seule une « ombre » vient entacher sa réputation : en 1902, alors à Briare, « il ferait des promenades avec des particuliers en utilisant l’automobile affectée au service ». Mais l’ingénieur en chef appuie son subordonné, affirmant qu’il n’a commis aucune faute et profitant de l’occasion pour souligner « l’estime dans laquelle [il tient son] collaborateur ».

C’est pendant son séjour à Nancy que Norroy participe aux enseignements de la faculté des sciences : il donne des cours à l’institut agricole et colonial où, en 1910, il remplace Germain pour l’enseignement de la topographie et des constructions rurales. En 1913, il est chargé des travaux pratiques d’ingénierie hydraulique et de topographie. Le compte rendu de son arrivée est élogieux : « notre nouveau collaborateur a su donner à son enseignement une impulsion heureuse qui nous amènera à organiser un complément d’épreuves pratiques sur le terrain pour le nivellement et la topographie. » Après la Guerre, il est chargé des conférences de constructions et hydraulique agricole et il donne des conférences sur les projets d’ingénieurs.

Après sa retraite d’ingénieur et jusqu’en 1939, il continue à participer aux travaux de l’institut agricole ; il y assure la fonction de secrétaire jusqu’en 1937. Il donne également des conférences très en rapport avec sa profession comme sur « la rédaction des projets du génie rural». Il intervient également dès 1909 à l’institut de géologie (topographie et levées de plans) jusqu’en 1939, généralement sur emploi non rémunéré. À l’institut électrotechnique, il donne en 1909-1910 des conférences de constructions.

Étienne Bolmont

Bibliographie

Norroy Pol (1937), « La rédaction des projets du génie rural », Bulletin de l’Institut colonial et agricole, Nancy, Imprimerie Georges Thomas.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/14/19772) et dossier de Légion d’honneur (LH/2003/30).