Paul NICOU

1878, 1947
;
Paul
Nicou
;
Mines, Métallurgie
;
Texte
; par :
Jean-René Cussenot, Étienne Bolmont

Paul NICOU (1878-1947)

Chargé de cours de sondage et d’exploitation des mines

Paul René Nicou est né le 5 juin 1878 à Mézières, dans les Ardennes. Il est le fils aîné de Paul François René Nicou (1844-1897), polytechnicien (promotion 1864) et ingénieur en chef des ponts et chaussées et de Jeanne Alexandrine Louise Marcelot. En septembre 1906, à Longwy, il épouse Marguerite Joséphine Madeleine Perbal (1885-1973). Il décède le 10 janvier 1947 à Paris.

Étant orphelin de père alors qu’il n’a pas encore 20 ans, il obtient une bourse et entre à l’École polytechnique en 1898. Il en sort en 1900, troisième de sa promotion qui compte 192 élèves. Il intègre alors l’École des mines.

Ingénieur du Corps des mines en 1904, il exerce une carrière essentiellement industrielle, entrant en 1906 au conseil d’administration de la Société des aciéries de Micheville.

Parallèlement à cette activité industrielle, Paul Nicou exerce diverses activités pédagogiques. En tout début de carrière, il est professeur à l’École des mines de Saint-Étienne. Il est nommé ensuite ingénieur des Mines à Nancy, où un Institut de géologie vient d’être créé à la faculté des sciences sous l’impulsion de René Nicklès* ; il y est chargé d’un cours de « sondage, et exploitation des mines » durant la période 1910-1914, et cela à titre gratuit. Enfin, il occupe de 1923 à 1935, la chaire de sidérurgie à l’École nationale supérieure des mines de Paris.

Mobilisé dès le début de la guerre, il est fait prisonnier le 26 août 1914 à Longwy. Il est alors envoyé en captivité à Ingolstadt, en Bavière. En juillet 1915, il est déplacé à Kustrin (Kostrzyn nad Odrą, actuellement en Pologne) puis, dans un camp d’officiers, à Heidelberg. Rapatrié en Suisse par la Croix Rouge en août 1917, il revient en France en décembre 1917.

À son retour, il devient directeur général de l’entreprise et participe à la reconstruction des usines complètement détruites pendant la guerre. Il en devient le président en 1930. En 1940, il est nommé à la tête de la Société métallurgique de Champagne. Il est également vice-président des Aciéries de Rombas, administrateur de la Compagnie métallurgique et minière franco-marocaine. Personnalité très marquante de la sidérurgie française du début de 20e siècle, il est commandeur de la Légion d’honneur et titulaire de la Croix de guerre 1914-1918. Il est membre de Société des sciences de Nancy depuis mars 1910.

Paul Nicou, spécialiste des ressources en minerai de fer, en France et en Suède, publie plusieurs articles sur le sujet. En 1910, il donne une synthèse des gîtes de fer en Algérie et Tunisie (Jerissa, Slata, Hameima, Nefza). Il étudie aussi les hauts fourneaux électriques et publie en 1913 un article fort apprécié.

Il organise la section « Mines et métallurgie » de l’Exposition coloniale de 1931 : il y « a mis en œuvre les moyens nécessaires pour que la grosse métallurgie en impose par sa puissance sans écraser ses voisines : la si intéressante petite métallurgie et le matériel nécessaire à l’exploitation des mines ».

Jean-René Cussenot & Étienne Bolmont

Bibliographie

Nicou Paul (1904), « Le cuivre en Transcaucasie », Annales des mines, 8, VI, 13-34.

___ (1907), « Le bassin ferrifère de Briey (Meurthe-et-Moselle) », La nature, 1805.

___ (1908), La Suède. Ses minerais de fer ; son industrie sidérurgique, Nancy, Imprimerie de P. Pierron.

___ (1908), Les gisements de minerai de fer de la Laponie suédoise : étude technique et économique, Paris, H. Dunod et E. Pinat.

___ (1908), L’industrie minière et métallurgique en Italie, tiré du Bulletin de la Société de l’Industrie Minérale, Saint-Étienne, Société de l’Imp. Théolier, J. Thomas et Cie.

___ (1910), « Les ressources de l’Algérie et de la Tunisie en minerai de fer », La nature, 1932.

___ (1910), « Mines de fer et usines sidérurgiques », Bulletin de la Société industrielle de l’Est, 135-147.

___ (1910), Le Bassin ferrifère de Meurthe et Moselle. Comité des Forges et Mines de Fer de Meurthe et Moselle, Nancy, Imprimerie Royer & Cie.

___ (1911), Les ressources de la France en minerais de fer, Paris, H.Dunod et E. Pinat.

___ (1911), Étude sur les minerais de fer scandinaves : Laponie suédoise, Grängesberg, gisements de minerais pauvre, Paris, H. Dunod et E. Pinat.

___ (1911), « La Métallurgie en France. L’Est et le Nord », Revue économique internationale.

___ (1913), Le Haut fourneau électrique, Paris, H.Dunot et E. Pinat.

___ (1914), Les Contrats de 1907, 1908 et 1913 entre l’État suédois et les Sociétés de Luossavaara-Kiirunavaara, Gellivare et Grängesberg-Oxelösund, Paris, H. Dunot et E. Pinat.

___ (1920), Les minerais suédois et l’industrie sidérurgique allemande pendant la guerre, Paris, Dunot.

___ (1923), L’État suédois et les grands gisements exportateurs de minerais de fer phosphoreux (1907-1923), Paris, Dunod.

___ (1928), L’État suédois et les grandes sociétés minières (Contrat de 1927), Paris, Dunot.

Nicou Paul & Schlumberger Conrad (1906), Note sur l’École des mines de Madrid et l’École d’ingénieurs industriels de Bilbao, Paris, H. Dunod et E. Pinat.

Sources d’archives

Archives nationales : le dossier de Légion d’honneur (LH/19800035/34/4345) n’est pas communicable en ligne.

Bibliothèque patrimoniale de l’École des mines de Paris.

Archives historiques du Centre international de la Croix Rouge, « Prisonniers de la Première Guerre mondiale ».

Sources secondaires

Revue de la métallurgie, n°1 et 2, janvier-février 1947, p 63.

Les patrons de France – système d’information sur le patronat français 19e et 20e siècles – Laboratoire de Recherche Historique Rhône Alpes CNRS/ENS Lyon / Université Lumière Lyon 2 (2009-2011).

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Photographie de Paul Nicou élève à l’école polytechnique Image