Georges MORIZET
Georges MORIZET (1873-1943)
Chargé de conférences sur l’histoire maritime
Léon Georges Morizet est né à Reims le 22 avril 1873. Son père, Charles Marie Léon Morizet (1842-1909), conseiller municipal de Reims de 1884 à 1898, adjoint au maire pendant 10 ans, exerce la profession de notaire. En janvier 1898, endetté, il vend son office et rejoint alors les colonies pour occuper les fonctions de directeur du pénitencier de Poulo Condor en mer de Chine – bagne créé sous la colonisation française en 1862. Georges Morizet épouse Adèle Grillat (1879-1963) en 1902 ; ils auront 5 enfants. Il décède à Paris le 24 décembre 1943.
Originaire de Reims, il y poursuit ses études jusqu’en 1890 (classe de seconde), puis il intègre le lycée Louis-Le-Grand. Il rejoint Nancy où il obtient sa licence ès lettres en 1893. Il passe ensuite une licence de droit à Paris en 1895 et obtient un diplôme d’études supérieures d’histoire à Nancy, en novembre 1897 (mention bien). Il s’inscrit à la Sorbonne pour l’année universitaire 1897-1898 et y prépare l’agrégation d’histoire et géographie. Il est reçu 8e en1898 et est nommé, le 29 août de cette même année, professeur d’histoire au collège de Boulogne-sur-Mer. Il est encouragé par Ernest Lavisse, Charles Diehl et Christian Pfister à poursuivre en doctorat. Suite à l’infortune familiale, il fait alors conjointement une demande de bourse d’études pour intégrer la Sorbonne et obtenir une chaire d’histoire dans un lycée proche d’une université. Il est nommé professeur d’histoire au lycée de Montpellier l’année suivante et au lycée de Brest pour l’année scolaire 1899-1900. Il obtient enfin sa bourse d’études à la Faculté des lettres de Paris pour la période 1900-1902 afin de préparer ses thèses. Il ne mène pas ce projet à son terme et, en septembre 1902, il réintègre l’enseignement secondaire au lycée de Clermont-Ferrand, puis au lycée de Nancy en octobre 1904.
C’est durant cette période nancéienne qu’il donne, de novembre 1906 à janvier 1907, six conférences publiques sur la marine à l’Institut agricole et colonial de Nancy. Celles-ci, subventionnées par la Ligue maritime française pour le développement de la marine militaire et marchande, portent sur l’histoire de la marine marchande au 19e siècle : sur la situation actuelle de la marine marchande française, sur les marines marchandes anglaise et américaine, sur le développement et la situation de la marine allemande, sur les grands ports de commerce en Allemagne et sur les grands ports français. Bertrand Auerbach* succède à Morizet, sur ce dernier thème, dans le second semestre 1907. Il aspire cependant à se rapprocher de Paris, ce qu’il obtient en janvier 1910. Il est nommé en tant que suppléant au lycée Louis-Le-Grand et y est titularisé en 1913.
Mobilisé en avril 1915, il est affecté au 46e régiment territorial d’infanterie. Il passe ensuite au 248e régiment d’infanterie en août de la même année en tant que caporal-fourrier. Après plusieurs affectations dans des régiments territoriaux d’infanterie, il termine la guerre avec le grade de sergent-fourrier. Il est démobilisé le 2 janvier 1919. De retour à la vie civile, il est alors nommé officier d’Académie et réintègre Louis-Le-Grand qu’il ne quitte qu’au moment de son départ en retraite en octobre 1936. Les rapports initialement élogieux tant au niveau pédagogique que du point de vue de la discipline dans ses classes deviennent problématiques dans ce dernier établissement. Dans la notice de 1920, l’inspecteur d’académie écrit qu’il « n’a pas l’esprit de Louis-Le-Grand », établissement dans lequel « il a eu le tort de vouloir rester ». Mais ces réserves concernent surtout son manque d’autorité. Quant à sa participation à la vie publique, Georges Morizet s’implique surtout dans une activité syndicale. En 1923, il est nommé vice-président d’honneur du Syndicat national des professeurs de lycée et du personnel de l’enseignement secondaire féminin.
Christian Molaro
Sources d’archives
Archives nationales : dossier de carrière (F/17/24525).
Registre militaire de la Marne, classe 1893, matricule 998.
Sources secondaires
Bulletin de l’Institut colonial de Nancy. 1906, fascicule VI. et 1907, fascicule VII.
Le Maitron en ligne. http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/