Ernest MONAL

1865, 1928
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Ernest
Monal
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Chimie
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Texte
; par :
Étienne Bolmont, Jean-René Cussenot, Laurent Rollet

Ernest MONAL (1865-1928)

Chef de travaux de chimie

Ernest Jean Louis Monal est né le 24 septembre 1865 à Nancy. Il est le fils de Jean Louis Monal (1838- ?), préparateur au laboratoire de chimie de Jérôme Nicklès* à la Faculté des sciences de Nancy de 1858 à 1861, puis pharmacien, et par ailleurs vice-président puis président de la Société de pharmacie de Meurthe-et-Moselle. La mère d’Ernest Monal, Adèle Émélie Genay (1839- ?) est la sœur de Paul Genay* qui sera, entre 1902 et 1905, chargé de conférences d’agronomie dans la même faculté. Avec son frère Émile (1869-1940), Ernest Monal reprendra la pharmacie familiale et créera un laboratoire pharmaceutique en 1902. Ernest Monal se marie à Nancy en juin 1897 avec Nelly Adèle Munier (1872-1949), fille d’un imprimeur lithographe de la ville. Ils auront vers 1900 un enfant nommé Jean Louis Émile Monal qui sera pharmacien et sérologue à Nancy. Ernest Monal meurt le 30 août 1928 à Nancy.

Dans sa jeunesse, Monal manifeste un intérêt prononcé pour la géologie et la paléontologie. Il est ainsi abonné à la Feuille des jeunes naturalistes fondée en 1870 par Adrien Dollfus. Il fait ses études à Nancy, sans doute à l’École préparatoire de pharmacie de la ville. En 1889, il obtient son diplôme de pharmacien en présentant une thèse intitulée Recherches sur l’anatomie comparée de la tige hypocotylée et de la tige épicotylée des dicotylédones. Parallèlement il obtient une licence ès sciences naturelles à la Faculté des sciences de Nancy.

En décembre 1892, il est nommé délégué dans les fonctions de chef de travaux de chimie dans cette faculté. Il est affecté à l’École de brasserie nouvellement créée. Cette école destinée aux brasseurs leur permet de s’affranchir des formations dispensées habituellement à l’étranger. Monal reste à l’École de brasserie jusqu’en 1902. Dans un premier temps, Paul Petit*, le directeur de l’école, l’envoie à Munich pour étudier les méthodes de contrôle de fabrication puis à Copenhague pour se familiariser avec les méthodes de culture de levure pure. C’est à la suite de ce dernier séjour que Monal oriente son intérêt vers la bactériologie. Durant ces années, son travail de laboratoire le conduit à isoler les cellules de levure et à constituer les premières souches des collections de l’école.

À partir de 1893, il est nommé pharmacien de réserve dans le corps de santé de l’Armée ; en 1902, il devient pharmacien aide-major de première classe.

Monal s’était associé en 1899 avec son frère Émile (1869-1940) qui avait repris la pharmacie paternelle. En 1902, il quitte l’école de brasserie, pour créer avec lui, au sein de cette pharmacie, le laboratoire Monal Frères, spécialisé dans la fabrication de médicaments opothérapiques (médicaments élaborés à partir d’organes ou de glandes de nature animale). Pendant plusieurs décennies, cette société joue un rôle de premier plan dans la production de ces médicaments ; elle est déclarée au registre du commerce avec un capital de 120 000 francs. Par ailleurs, leur pharmacie est l’une des plus importantes de Lorraine. En 1917, suite aux bombardements violents qui touchent la ville, Ernest et Émile Monal transfèrent leur laboratoire à Paris. En 1887, Monal devient membre de la Société des sciences de Nancy. L’année suivante il entre à la Société botanique de France. Par ailleurs, dans les années 1910-1914 il est sollicité pour participer aux jurys d’expropriation de Nancy. Outre l’entreprise familiale, son frère Émile sera administrateur des Laboratoires Romon, président du Conseil d’administration de la Société des blocs de plantes Agro, administrateur de l’Établissement de Bain-les-Bains et de la Source Saint-Colomban dans les Vosges. La soixante-seizième promotion de l’École de brasserie portera le nom d’Ernest Monal.

Étienne Bolmont, Jean-René Cussenot & Laurent Rollet

Les auteurs remercient Pierre Labrude pour ses précieux conseils

Bibliographie

Monal Ernest (1889), Recherches sur l’anatomie comparée de la tige hypocotylée et de la tige épicotylée des dicotylédones, Nancy, thèse de pharmacie.

Van Tieghem Philippe & Monal Ernest (1888), « Sur le réseau sous-épidermique de la racine des géraniacées », Bulletin de la Société botanique de France.

Sources secondaires

Labrude Pierre (2002), « Les pharmacies Art-Nouveau », Revue d’histoire de la pharmacie, 335, 337-394.

Labrude Pierre & Parfait Isabelle (2001), « La chimie et la pharmacie à l’Exposition internationale de l’Est de la France (Nancy, 1909) », Revue d’histoire de la pharmacie, 329, 23-32.

Ministère de la Guerre (1895), Annuaire de l’Armée française pour 1895, Paris, Berger-Levrault.

Journal de la Meurthe et des Vosges, 4 mai 1908.