Adrien LEMAIRE

1852, 1902
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Adrien
Lemaire
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Botanique
;
Texte
; par :
Christian Molaro

Adrien LEMAIRE (1852-1902)

Chargé de conférences de botanique

Augustin Adrien Aimé Lemaire est né le 23 octobre 1852 à Senones, dans les Vosges, où son père est propriétaire. Marié le 4 avril 1888 à Marie Zélie Joséphine Petit, née le 13 août 1866, ils auront deux filles. Il meurt à Nancy, le 23 octobre 1902, des suites d’un accident vasculaire cérébral.

Adrien Lemaire fait ses études secondaires et supérieures à Nancy. Il obtient une licence ès sciences naturelles en 1873. Comme nombre d’étudiants de son époque et, contre une somme de 1 500 francs pour les frais d’équipement, il devance l’appel et devient en février 1873 « engagé conditionnel ». À ce titre il effectue un service réduit et bénéficie d’un sursis jusqu’en janvier 1876. Durant ces trois années, il occupe les fonctions d’aide de botanique et de pharmacologie à la Faculté de médecine de Nancy, ce qui lui permet sans doute de commencer des études de médecine. De février 1876 à novembre 1877, il effectue son service militaire, comme soldat de 1re classe, dans la 6e section territoriale d’infirmiers de Toul, affectation qui le conduirait à occuper les fonctions de médecin aide-major en cas de mobilisation. Entre-temps, un décret du 1er mars 1877 crée la 1re chaire de botanique à la Faculté des sciences de Nancy. Georges Le Monnier*, alors chargé de cours, obtient la création d’un poste de préparateur de botanique. Il recommande Lemaire, récemment libéré de ses obligations militaires. Il est nommé sur ce poste le 1er novembre 1877.

Il achève ses études de médecine avec une thèse de doctorat De la détermination histologique des feuilles médicinales qu’il soutient à Nancy en mars 1882. En octobre 1882, il est candidat sur un poste de maître de conférences de botanique à l’École des sciences d’Alger. Malgré les recommandations du doyen Louis Grandeau*, il ne l’obtient pas. En 1883, Lemaire se porte candidat à un poste d’agrégé d’histoire naturelle à la Faculté de médecine de Nancy, dans le laboratoire de recherches annexé à la chaire d’histoire naturelle et de botanique. Il est candidat en même temps qu’Eugène Macé*, mais il échoue ; Macé* est nommé et reprend les cours que Le Monnier* dispensait depuis plusieurs années.

Lemaire s’engage alors dans une thèse de sciences naturelles à Paris. En janvier 1885, tout en continuant à assumer ses fonctions de préparateur à la Faculté des sciences de Nancy, il est nommé délégué dans les fonctions de chargé de cours de sciences naturelles au lycée de Nancy. En août 1885, il obtient un congé pour terminer sa thèse ; deux mois plus tard, il quitte son poste à la faculté et il soutient finalement à Paris, en juillet 1886 une thèse intitulée Recherches sur l’origine et le développement des racines latérales chez les dicotylédones. Il poursuit sa carrière au lycée de Nancy, où, bien que non agrégé, il enseigne les sciences physiques, chimiques et naturelles des petites classes à la classe de philosophie. Il reste dans cet établissement jusqu’à son décès en 1902. Si l’inspecteur d’académie le présente comme « un peu timide et embarrassé », il précise que ce naturaliste distingué, dévoué et consciencieux, est « très estimé des hommes de science ». En plus de ses cours au lycée, il intervient, de 1889 à 1902, comme professeur de chimie et de physiologie appliquée à l’agriculture, à l’École pratique d’agriculture Mathieu de Dombasle à Tomblaine.

Il ne revient à la faculté des sciences que durant l’année scolaire 1894-1895, année pendant laquelle il donne deux conférences par semaine de botanique, dans le cadre de l’enseignement préparatoire de ladite faculté. À cette époque, il espère encore obtenir, un poste en faculté, en vain.

Les travaux scientifiques de Lemaire portent essentiellement sur la flore des marais et notamment sur les algues. Il est attentif à la méthodologie d’analyse, aux colorations, aux procédés qui concernent la conservation, les coupes et le traitement des échantillons. Dans sa thèse, il expose un procédé nouveau dont il a fait usage avec succès. Il se livre à l’étude approfondie de la flore des milieux aquatiques de la région, qu’il répertorie et qu’il analyse méticuleusement. Il ne cessera jusqu’à sa mort d’étudier ces algues et de les soumettre à différents réactifs et colorants, afin de conjuguer, dans un même mouvement, perfectionnement des modes d’analyse et appréhension de la constitution chimique des organismes. Il est nommé officier d’Académie le 30 janvier 1892. Il est par ailleurs membre de la Société botanique de France.

Christian Molaro

Bibliographie

Lemaire Adrien (1886), Recherches sur l’origine et le développement des racines latérales chez les dicotylédones, Paris, Masson.

___ (1892), « Les diatomées des lacs vosgiens », Notarisia.

___ (1893), « Sur un nouveau procédé de préparations microscopiques d’algues », Journal de botanique, 23, 434-440.

___ (1894), « Sur deux nouveaux colorants applicables à l’étude des méristèmes », Société botanique de France, janvier.

___ (1894), « Sur deux nouvelles formes de coelastrum », Journal de botanique, 4, 79-83.

___ (1894), « Les diatomées des eaux salées de Lorraine », Le diatomiste.

___ (1901), « Recherches sur la gaine de quelques schizophycées », Journal de botanique, 8, 255-265. n° 9, 302-311 ; n°10, 329-335.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/25834).

Sources secondaires

Percebois Gilbert (1975), « Évolution des chaires d’histoire naturelle médicale et d’hygiène à Nancy », Annales médicales de Nancy, numéro spécial du centenaire de la revue, 1874-1914.