Jules JOACHIM

1871, 1961
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Jules
Joachim
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Histoire, Géographie
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Texte
; par :
Laurent Rollet

Jules JOACHIM (1871-1961)

Chargé de conférences coloniales

Jules Joachim est né le 17 décembre 1871 à Delle, à ce moment dans le Haut-Rhin, maintenant dans le Territoire de Belfort. Son père, Louis Joachim, exerce les fonctions de greffier de la justice de paix. Sa mère, Julie Monnier, est issue d’une famille de propriétaires. Jules Joachim meurt à Delle, sa ville natale, le 15 mars 1961. Resté célibataire toute sa vie, on ne lui connaît pas de descendants.

Probablement fils unique, Jules Joachim passe sa jeunesse à Delle avant de mener ses études secondaires au lycée de Besançon. Il obtient en 1888 le baccalauréat ès lettres puis, l’année suivante, le baccalauréat ès sciences. Ses bons résultats scolaires, ses origines modestes et les problèmes de santé de son père lui valent l’attribution d’une bourse d’enseignement supérieur puis d’une bourse d’agrégation. Il passe une licence de lettres en 1892 à Paris puis il effectue son service militaire au 35e régiment d’infanterie. En 1895, il obtient son diplôme d’études supérieures en histoire et géographie. Il est reçu second à l’agrégation d’histoire et de géographie en 1896.

Il commence sa carrière d’enseignant en janvier 1897 comme professeur d’histoire au lycée de Châteauroux, à titre provisoire. D’emblée il entend se fixer dans une ville de l’Est de la France, si possible dans une ville universitaire. Après quatre années à Châteauroux, il est nommé, toujours à titre provisoire, professeur d’histoire au lycée de Caen. Il n’y reste qu’une année et c’est avec joie qu’il accepte sa nomination au lycée de Nancy en juillet 1902. Bénéficiant déjà de très bonnes évaluations de sa hiérarchie à Caen et à Châteauroux, il acquiert à Nancy la réputation d’un très bon pédagogue. Dans ses rapports annuels le recteur de Nancy ne tarit pas d’éloges à son sujet. Joachim est considéré comme le meilleur professeur d’histoire du lycée et on salue ses méthodes d’enseignement qui s’appuient sur l’image (utilisation des collections de photographies d’Henri Bellieni) et la visite régulière de lieux d’histoire (cathédrale de Toul, Musée lorrain). Un rapport de 1909 juge que, si ce n’était sa volonté de demeurer dans l’Est de la France, il mériterait amplement un poste dans un lycée parisien.

En poste à Nancy jusqu’en 1918, Joachim s’implique dans les enseignements de la faculté des sciences : en 1906 et 1907, il est ainsi chargé de conférences coloniales publiques à l’Institut colonial de Nancy. Ses interventions, qui portent entre autres sur la colonisation européenne en Amérique du sud, demeurent cependant très ponctuelles et ne laissent aucune trace dans son dossier de carrière.

Joachim est mobilisé dès le début de la Première Guerre mondiale au service des auxiliaires de Belfort. Il passe ensuite au 10e régiment d’artillerie en mars 1916. En octobre 1917, il est placé en sursis d’appel au titre de professeur au lycée de Nancy jusqu’à la fin de la guerre. En juillet 1918, il est chargé des fonctions de professeur au lycée de Besançon. Trois semaines plus tard, alors qu’il a déjà organisé son déménagement, il est affecté à Grenoble, puis, dix jours plus tard, à Dijon. Son souhait de se rapprocher de sa région natale se voit donc contrarié, à un moment où sa mère, très âgée et résidant près de Belfort, aurait besoin de toutes ses attentions. L’année suivante, cependant, il parvient enfin à obtenir un poste au lycée de Colmar. C’est dans cette ville qu’il termine une carrière brillante, récompensée par l’attribution de la Légion d’honneur en 1929. Joachim prend sa retraite en 1932. Pendant près de trente ans, il se consacre à de nombreux travaux d’érudition locale. Au sein d’une œuvre abondante composée de biographies, de monographies et d’études historiques, on mentionnera son ouvrage le plus ambitieux : L’École centrale du Haut-Rhin à Colmar : 1796-1803 (1935). Membre de la Société belfortaine d’émulation depuis les années 1890, il en assure la présidence de 1932 à sa mort. Il est également membre honoraire de la Société jurassienne d’émulation et il dirige un temps la Revue d’Alsace (1923-1939).

Laurent Rollet

Bibliographie

Joachim Jules (1912), Les fêtes civiques à Delle (Ht Rhin) au temps du Directoire 1796-1799, Belfort, Eugène Devillers.

___ (1914), Le passage à Delle des souverains alliés (janvier 1814), Belfort, Eugène Devillers.

___ (1914), Un propagandiste révolutionnaire. Fort Lespomarède, Belfort, A. Herbelin.

___ (1924), Louis Herbelin 1848-1923, Belfort, A. Herbelin.

___ (1925), Un différend entre le Haut-Rhin et le Doubs à propos de Beaucourt 1790-1792, Belfort, Société générale d’imprimerie.

___ (1935), L’école centrale du Haut Rhin à Colmar : 1796-1803, P. Hartman.

___ (1936), L’Expédition des Belfortains contre Montbéliard en 1792, Montbéliard, Imprimerie mointbéliardaise.

___ (1938), Le culte de la Sainte Vierge à Delle. Notre-Dame des Pasles, Colmar, Imprimerie Alsatia.

Sources d’archives

AN, dossier de carrière (F/17/24253) et dossier de Légion d’honneur (LH/19800035/341/45874).

Registre militaire du territoire de Belfort, classe 1891, matricule 952.

Sources secondaires

Laplatte Claude (1937), « Compte rendu de l’ouvrage de Jules Joachim L’École centrale du Haut-Rhin à Colmar : 1796-1803, Colmar, Hartman, 1935 », Revue d’histoire de l’Église de France, 23, 543-546.

Suratteau J. (1960), « Jules Joachim », Actes de la Société jurassienne d’émulation, 349-350.

Hebeisen Philippe (2004), « Joachim, Jules (1872-1961) », in Dictionnaire biographique du Jura. Texte en ligne : http://www.diju.ch/f/notices/detail/81/joachim.