Charles François GUIBAL

1781, 1861
;
Charles François
Guibal
;
Géologie
;
Texte
; par :
Étienne Bolmont

Charles François GUIBAL (1781-1861)

Chargé de l’enseignement de géologie

Charles François Guibal est né le 26 juin 1781 à Lunéville en Meurthe-et-Moselle. Son père est avocat au parlement et notaire à Lunéville ; la famille fait partie de la haute bourgeoisie locale et compte plusieurs polytechniciens dans ses rangs, son grand-père Barthélémy Guibal (1699-1757) était sculpteur, au service du roi Stanislas. Charles François Guibal se marie en avril 1806 avec Rose Françoise Drouin (1782-1817), fille d’un arpenteur des Eaux et forêts. Le couple a deux enfants, Charles André (1807-1887), polytechnicien et futur ingénieur des ponts et chaussées et Henri (1810-1811). Charles André Guibal est aussi connu pour avoir écrit le Journal de ce que j’ai vu ou fait de plus remarquable depuis l’âge de six ans et demi, journal que son père a complété largement. L’épouse de Charles François Guibal disparaît prématurément en 1817, à l’âge de 35 ans. Il se remarie en avril 1819 avec Amélie Poirel (1799-1869), sœur de l’architecte Victor Poirel. Ils ont deux enfants, Élisabeth Laure (1820-1900) et Charles Edmond (1828-1882). Guibal décède à Nancy en décembre 1861, à l’âge de 80 ans.

Après ses études secondaires, Guibal prépare le concours d’entrée à l’École polytechnique où il est admis en 1800. Après sa sortie de l’école en 1802, au moment de son premier mariage, il est professeur de géométrie descriptive à l’École d’artillerie de Valence. Il devient ensuite professeur à l’École militaire de Douai. Il abandonne le professorat pour le droit en revenant à Lunéville comme avoué puis comme notaire. Il y devient adjoint au maire en 1818, politiquement engagé au parti royaliste. En 1831, il s’installe à Nancy où il est nommé juge de paix.

Esprit éclectique, il aborde de nombreux domaines, en témoignent ses publications dans les Mémoires de l’Académie de Stanislas, à laquelle il est associé en 1818, membre en 1833 et qu’il préside en 1843. Si sa spécialité est la géologie de la Meurthe, il n’hésite pas à écrire sur la paléontologie, la géométrie, le système métrique, l’enseignement du latin ou la poésie. Il participe à la cartographie du département de la Meurthe, en dressant une carte au 1/200 000e en 1844 (son fils Charles André est à l’origine d’une carte plus précise commencée dans les années 1860). Charles François Guibal est aussi l’auteur d’une biographie de son grand-père, le sculpteur. Il aime dessiner, décrit les fossiles du département ou les ruines de la région.

Il s’intéresse à la botanique, notamment aux orchidées, et herborise avec ses deux petits-enfants, auxquels se joint le jeune Émile Gallé. Son attrait pour la botanique le conduit à suivre les excursions organisées par Dominique Alexandre Godron*, le doyen de la toute jeune Faculté des sciences de Nancy avec lequel il se lie d’amitié.

C’est alors qu’on lui demande d’enseigner « sommairement de la constitution géologique du globe et des formations qui constituent le sol de Lorraine » dans le cadre des cours de sciences appliquées à la Faculté des sciences de Nancy. Il n’y a pas alors d’enseignant et donc d’enseignement de géologie. Nous ne trouvons trace de cet enseignement qu’en 1857, Guibal est alors âgé de 76 ans.

Étienne Bolmont

Bibliographie

Guibal Charles François (1833), « Mémoire sur les nouvelles mesures », Mémoires de l’Académie de Stanislas, 59.

___ (1836), « Sur quelques généralités de la géographie physique », Mémoires de l’Académie de Stanislas, LIV.

___ (1837), Système métrique et tarifs de comparaison des mesures locales des quatre départements de la Meurthe, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges, G. Grimblot.

___ (1840), « Mémoire sur le terrain jurassique du département de la Meurthe », Mémoires de l’Académie de Stanislas, 9.

___ (1841), « Mémoire sur les terrains du département de la Meurthe, inférieurs au calcaire jurassique », Mémoires de l’Académie de Stanislas, 62.

___ (1843), Notice sur la géologie du département de la Meurthe, Imp. de J. Troup.

___ (1843), « Mémoire sur les cercles tangents », Mémoires de l’Académie de Stanislas, 67.

___ (1846), Conseils propres à faciliter la solution des problèmes de géométrie, impr. de Veuve Raybois.

___ (1843), « Rapport public sur l’exposition des produits de l’industrie du département de la Meurthe en 1843 », Mémoires de l’Académie de Stanislas.

___ (1848), De l’instruction secondaire et en particulier de l’étude de la langue latine, G. Grimblot et Veuve Raybois.

___ (1850), « Note sur l’exil d’Ovide », Mémoires de l’Académie de Stanislas, 342.

___ (1850), Introduction à l’étude de l’harmonie, Grimblot et Veuve Raybois.

Guibal Charles François & Huot J.-J. (1837), Nouvelle géographie des écoles, ou éléments de géographie physique et politique, Roret.

Sources secondaires

Guibal Charles François (1925), « Journal de ce que j’ai vu ou fait de plus remarquable depuis l’âge de six ans et demi ». Le pays lorrain, 7, 289–302, 343–350, 402–409, 508–514, 548–555.

Nicklès Jérôme (1861), « Discours prononcé sur la tombe de M. Guibal », Mémoires de l’Académie de Stanislas, pages 123–125.