Pierre GOBERT
Pierre GOBERT (1881-1915)
Chargé de conférences de laiterie
Pierre Gobert est né le 19 février 1881 à Charly-sur-Marne dans l’Aisne. Son père, Marie Paul Gobert, exerce la profession de notaire et sa mère Alice Lucie est née Hébert.
Gobert fait ses études à l’Institut national agronomique de Paris-Grignon (promotion 1900). Manifestement il ne parvient pas à obtenir son diplôme et perd le bénéfice de la dispense de service militaire lié à son statut d’étudiant. Il passe donc un an, de novembre 1902 à septembre 1903, au 63e régiment d’infanterie. Revenu à la vie civile, il obtient en 1904 une licence ès sciences. Il est nommé préparateur de zoologie sur un poste nouvellement créé à la Faculté des sciences de Nancy en novembre 1905. En 1907-1908, il est par ailleurs chargé de conférences de laiterie.
Son recrutement est sans nul doute lié à la création par Maurice Bouin de l’École de laiterie. La chimie du lait et la microbiologie appliquée à l’industrie laitière sont les principales matières enseignées à l’École de laiterie. Les étudiants apprennent aussi le fonctionnement d’une laiterie, d’une beurrerie et d’une fromagerie.
Les cours se répartissent entre leçons théoriques et exercices pratiques : les conférences sont complétées par des démonstrations pratiques et, plus rarement, par des « visites industrielles ». Gobert participe sans doute à ces enseignements et collabore en outre aux analyses chimiques et bactériologiques qui sont proposées aux industriels par le laboratoire.
Signe de son activité au sein de cette école, il publie avec Bouin en 1907, dans la Revue générale du lait, un article critiquant les formules alors en vigueur pour apprécier le mouillage du lait « normal » et le mouillage pathologique (lait de mammite notamment). À la fin de l’année universitaire 1908, Gobert quitte la Faculté des sciences de Nancy et devient ingénieur spécialisé en fours pour boulangerie, fonction qu’il occupe encore lors de sa mobilisation en 1914. Il est adjudant au 67e régiment d’infanterie lorsqu’il est tué dans la Meuse, aux Éparges, le 8 avril 1915. Sa fiche du registre militaire mentionne : « Avec sa crânerie habituelle, s’est lancé à l’assaut des tranchées ennemies en tête de sa section et a été blessé pendant l’attaque ».
Fabien Knittel
Bibliographie
Bouin Maurice & Gobert Pierre (1907), « À propos de la détermination de l’extrait sec et de quelques formules de calcul utilisées dans le contrôle du lait », Revue générale du lait, VI, 9 et 10.
Sources d’archives
Archives nationales : dossier de carrière (F/17/26288).
Arrêtés du Recteur, 3 novembre 1905 et 12 octobre 1907.
Archives départementales de l’Aisne (état civil).
Base de données du Service général des armées « Morts pour la France ».
Registre militaire de l’Aisne, classe 1901, matricule 564.
Sources secondaires
Bulletin de l’Institut colonial de Nancy, 1re série, fascicule VII, 1907 ; 1re série, fascicule X, 1908.
Livre d’or de l’institut national d’agronomie – Soldats de la Grande Guerre.