Jules FÉRÉE

1862, 1940
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Jules
Férée
;
Chimie
;
Texte
; par :
Étienne Bolmont

Jules FÉRÉE (1862-1940)

Chef de travaux de chimie

Jules Jean Baptiste Férée est né le 29 août 1862 à Ornes (Meuse). Son père est alors tisserand (il se déclarera plus tard distillateur). Jules Férée se marie à Paris le 4 septembre 1897 avec Catherine Schirmann (1867-1909), originaire de Metz. Ils ont deux enfants, nés en 1898 et 1900, dont l’un meurt à 4 ans. Jules Férée décède à Nancy le 17 février 1940.

Férée accomplit sa scolarité primaire à Ornes, passe son brevet élémentaire en juillet 1881, puis devient bachelier ès sciences à Nancy, avec la mention assez bien. Il fait ses études supérieures à la Faculté des sciences de Nancy, où il est admis à la licence ès sciences mathématiques en juillet 1886. Ayant obtenu une bourse de licence de novembre 1886 à octobre 1888, il est licencié ès sciences physiques. Après des recherches effectuées au laboratoire de chimie d’Antoine Guntz*, il devient docteur ès sciences physiques en juillet 1889 avec une thèse de chimie intitulée : Étude de quelques amalgames et des propriétés des métaux retirés de ces amalgames.

Férée, aussitôt après son brevet élémentaire, commence une carrière dans l’enseignement primaire. Il est nommé instituteur stagiaire à Étain (Meuse) en octobre 1881 et, au début de 1882, à Souilly. À la rentrée 1882, il devient répétiteur des collèges (ou maître d’études pour l’enseignement secondaire spécial) à Verdun. Deux ans plus tard, il est nommé répétiteur au lycée de Bar-le-Duc. Il y suit en même temps les cours de mathématiques spéciales. En 1886, il obtient sa bourse de licence et, en 1888, un congé d’inactivité d’un an sans traitement, qui lui permet de préparer sa thèse. Pendant cette période, en janvier 1889, il est chargé des fonctions de préparateur de chimie générale à la Faculté des sciences de Nancy où il remplace Jules Minguin* nommé chef de travaux pratiques. Cet emploi est renouvelé en novembre 1889 et Férée est titularisé en novembre 1890, en tant que préparateur de chimie générale. En novembre 1894, remplacé par Albert Willemin*, il est nommé chef de travaux chimiques, fonction qu’il gardera jusqu’à sa retraite en août 1925. Entre-temps, il passe à la première classe en 1910. En 1921, il obtient le titre honorifique de maître de conférences adjoint sur rapport de Victor Grignard* et avec l’appui du recteur Charles Adam.

À sa nomination comme chef de travaux, il donne un cours d’analyse chimique qu’il garde jusqu’à sa retraite. Il est chargé des travaux pratiques, 6 heures par semaine en 1894, mais cet horaire monte rapidement à une vingtaine d’heures. Ses étudiants proviennent de formations diverses : étudiants du certificat de sciences physiques, chimiques et naturelles (PCN), étudiants du diplôme de chimie générale, élèves de l’Institut de géologie et, à partir de 1919, étudiants de l’Institut métallurgique et minier. À l’Institut agricole et colonial, il est chargé des travaux pratiques de chimie agricole, de ceux d’analyses chimiques et il enseigne l’analyse agricole. La lourdeur de cette charge est reconnue par ses supérieurs qui apprécient son dévouement. Charles Adam écrit dans son rapport en 1906 : « Labeur écrasant qu’il supporte allègrement, heureux de travailler. » Férée ajoute encore à sa charge la suppléance de Minguin* pendant son congé de maladie en 1910. On le qualifie de pivot de l’Institut chimique et on remarque sa grande modestie.

Il continue à enseigner après son départ en retraite : il est alors chargé de conférences de chimie à l’Institut agricole et colonial de 1927 à 1934. Il y participe aussi aux jurys d’examen de 1934 à 1938.

Férée a écrit une vingtaine d’articles dans les années 1895-1901, en rapport avec son sujet de thèse sur les amalgames, obtenus notamment par électrolyse. Il publie essentiellement dans le Bulletin de la Société chimique de Paris. Il écrit quatre articles en collaboration avec Antoine Guntz*. Il est membre de la Société chimique depuis 1889.

Étienne Bolmont

Bibliographie

Férée Jules (1896), « Sur les amalgames de cobalt et de nickel », Bulletin de la Société chimique de Paris, 552.

___ (1896), « Sur les amalgames de molybdène et le molybdène pyrophorique », Bulletin de la Société chimique de Paris, 391.

___ (1896), « Sur l’amalgame de chrome et quelques propriétés du chrome métallique », Bulletin de la Société chimique de Paris, 379.

___ (1896), « Préparation de l’amalgame de molybdène par électrolyse », Bulletin de la Société chimique de Paris, 343.

___ (1896), « Sur les amalgames de molybdène et quelques propriétés du molybdène », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 733.

___ (1897), « Préparation électrolytique d’un amalgame de calcium », Bulletin de la Société chimique de Paris, 583.

___ (1897), « Étude des amalgames du fer », Bulletin de la Société chimique de Paris, 210.

___ (1898), « Sur le tungstène pyrophosphorique », Bulletin de la Société chimique de Paris, 123.

___ (1898), « Sur l’amalgame de calcium », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 618.

___ (1899), Étude de quelques amalgames et des propriétés des métaux retirés de ces amalgames (thèse), Nancy, Imp. coopérative de l’Est.

___ (1901), « Sur l’amalgame d’uranium et l’uranium pyrophorique », Bulletin de la Société chimique de Paris, 622.

___ (1901), « Sur un nouvel hydrate de sesquioxyde de chrome », Bulletin de la Société chimique de Paris, 620.

___ (1901), « Sur un nouvel oxyde de chrome CrO », Bulletin de la Société chimique de Paris, 619.

___ (1901), « Sur l’azoture de chrome », Bulletin de la Société chimique de Paris, 618.

___ (1901), « Sur le chrome électrolytique », Bulletin de la Société chimique de Paris, 617.

___ (1901), « Sur un nouveau mode de préparation de l’oxyde ferreux », Bulletin de la Société chimique de Paris, 615.

Guntz Antoine Nicolas & Férée Jules (1896), « Préparation et composition des amalgames de baryum et de lithium », Bulletin de la Société chimique de Paris, 834.

___ (1896), « Chaleur de dissolution du manganèse pyrophorique dans l’acide chlorhydrique étendu », Bulletin de la Société chimique de Paris, 1150.

___ (1897), « Sur la préparation de l’amalgame de strontium Hg14Sr », Bulletin de la Société chimique de Paris, 390.

___ (1900), « Sur les amalgames de sodium et de potassium », Comptes rendus de l’Académie des sciences, 182.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/23761).