Les étudiants étrangers à l'Université de Nancy, par M. Charles Adam, Recteur. 1910-1911
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
; Rapport sur les étudiants étrangers
;
Partie du document
;
publication en série imprimée
; sr1911_9
;
Est une partie de : Séance de rentrée de l'Université de Nancy, le 16 novembre 1911
par : ADAM, Charles
seance_rentree_1911_9.pdf, application/pdf, 4,08 Mo,
Titre (dcterms:title)
Les étudiants étrangers à l'Université de Nancy, par M. Charles Adam, Recteur. 1910-1911
Identifiant (dcterms:identifier)
sr1911_9
Date de création (dcterms:created)
1911
Est une partie de (dcterms:isPartOf)
Créateur (dcterms:creator)
ADAM, Charles
Sujet (dcterms:subject)
Rapport sur les étudiants étrangers
Editeur (dcterms:publisher)
Imprimerie de l'Est, 51, rue Saint-Dizier
Direction de la Documentation et de l'Edition (Université de Lorraine)
Institut François Gény (EA 7301 Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté des Sciences (Université de Lorraine)
Décanat de la Faculté de Droit Sciences économiques et gestion de Nancy (Université de Lorraine)
Maison des sciences de l'homme Lorraine (Université de Lorraine)
Bibliothèque-médiathèque de Nancy
Date de publication (dcterms:issued)
1912
Format (dcterms:format)
PDF avec ocr
Langue (dcterms:language)
fr
Type (dcterms:type)
publication en série imprimée
Couverture spatiale (dcterms:spatial)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Droits (dcterms:rights)
extracted text (extracttext:extracted_text)
UNIVERSITÉ
DE
NANCY
SÉANCE DE RENTRÉE
L'UNIVERSITE
DE NANCY
1e
DJ
OO
7
EE
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LL
UNIVERSITÉ
DE
NANCY
SÉANCE DE RENTRÉE
DE
:
L'UNIVERSITÉ
DE
LS
PT CET
NANCY
EME
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2
A
NANCY
IMPRIMERIE
DE L'EST,
31, RUE SAINT-DIZIER
1912
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
A
L'UNIVERSITÉ
DE
NANCY
1910-1911
L'Université de Nancy comprend toujours deux catégories
d'étudiants étrangers: ceux qui font des études complètes,
en vue d’un de nos grades de docteur en médecine, en droit,
ès sciences, ou d’ingénieur-mécanicien, électricien, chimiste,
géologue,
etc., à la Faculté
des
Sciences,
à la Faculté
de
Médecine ou à la Faculté de Droit, et ceux qui viennent pendant un semestre ou deux, ou pendant les vacances, suivre
les cours de français, spécialement organisés pour eux à la
Faculté des Lettres. Examinons, l'une après l'autre, ces deux
catégories.
|
I
La FacurrÉ pes Sciences est toujours celle qui attire davantage les étudiants étrangers, 336 encore cette année 19104914, répartis entre les différents Instituts.
L'Institut électrotechnique et de mécanique appliquée en a
compté jusqu'à 223 (contre 141 français): 28, dans
l’année
préparatoire ; 89, en {re année; 59, en % année, dont 30 électriciens et 29 mécaniciens; 47, en 3° année, dont 19 électriciens et 28 mécaniciens. Ces étudiants venaient presq ue tous de
l'Empire russe, 187, soit de la Pologne, soit des provinces méridionales ou du centre de la Russie, quelques-uns cependant
aussi des provinces baltiques ou de Saint-Pétersbourg. Ajou-
tez 10 bulgares,5 roumains, 5 ottomans,
et quelques unités
de nationalités diverses, enfin 2 luxembourgeois et 3 alsaciens-lorrains. Aux examens
de sortie, 13 étrangers ont
obtenu le diplôme d'ingénieur-mécanicien
et 4 chinois) ; et 14, dont 13
russes
génieur-électricien. En outre, parmi
(12 sujets russes
encore, le diplôme d'in-
les médailles décernées
comme récompenses aux plus méritants, une a été méritée
42
©".
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
par un étudiant chinois de 17° année, M. LIaNG, et une autre
par un russe, élève de 3 année, M. MARUSzZEWSKI. |
L'Institut chimique comptait, dé son côté, 47 élèves étran-
gers, dont 9 russes, 4 bulgares, 4 ottomans, 3 hellènes, etc.
Eux non plus n'étaient nullement inférieurs à leurs camarades français, soit au cours des études, soit aux examens
de sortie. Bon nombre ont emporté le diplôme d'ingénieur.
chimiste: 9 russes, 4 ottoman, 1 autrichien et 1 italien. En
outre, deux anciens élèves, l’un et l'autre sujets russes, ont
mérité le titre de docteur de l'Université de Nancy pour des
thèses de chimie, préparées dans le laboratoire de M. MurcEr
{chimie physique) et dans celui de M. GriGnarp (chimie orga:
nique): ce sont MM. BieLouss et RoucureninsuY, Fute des
avec la mention très honorable.
L'Institut agricole est fréquenté périnilement par dés
étudiants
étrangers: 48 cette année,
presque
(43, plus 3 de Roumanie, etc.). Plusieurs
plôme de hautes études agronomiques.
petite. élite
continue
de travailler
tous
de Russie
ont obtenu le diMais surtout uné
dans le laboratoire
du
Directeur, M. Ed. Gain, en vue du doctorat: MM. APSIT,
KRENNIKOFF, SABAGEHNIKOrF, préparent ainsi leurs thèses,
comme a fait, lan dernier, leur camarade Sroyanowrren.
M. Gain à eu l’heureuse idée de fonder cette année une
Association des Étudiants agronomes de l’Université de Nuncy,
qui fénctionne déjà
dans
une bibliothèque spéciale
une salle spéciale, et surtout avec
: Bibliothèque russe
des Sciences
agronomiques. Le groupe de Nancy se tient en relations avec
les anciens déjà établis dans l’Empire russe, où. plusieurs
occupent des situations officielles ; plusieurs aussi gèrent de
grandes propriétés privées.
….Lesautres enseignements de la Faculté
des Sciences n ‘ont
guère que quelques unités, comme élèves étrangers: brasse.
rie, 5; laiterie, 1; géologie, 1; zoologie, À, etc. À signaler
toutefois l'enseignement préparatoire aux études médicalés,
dit P. CG. N.: 30, cette année, pour les deux tiers 64] HE
russes, plus 5 bulgares, 2 serbes, .etc.
. Au.total, sur ses 336 étudiants étrangers (près de la moitié
“de l'effectif, qui était de 769),.la Faculté des Sciences comp?
A L'UNIVERSITÉ DE NANCY
,
43
tait 257 sujets russes, 20 bulgares, 10 roumains. Les autres
nationalités n'avaient que quelques représentants : Gitaliens,
3 serbes, 3 autrichiens, 3 belges, etc. Signalons, à part,
3 Juxembourgeoïs et 8 alsaciens-lorrains.
La Facuzté DE MÉDECINE, sur un effectif total de 405 étudiants, ne comptait cette année que 90 étrangers, dont 46
pour les études proprement médicales, et 4% à l'Institut dentaire. Les sujets russes sont encore au nombre de 33; mais
les bulgares sont presque aussi nombreux, 31. Viennent en
outre, 6 serbes et 2 roumains, 5 suisses et 5 alsaciens-lorrains; enfin, non compris dans ce nombre, parce qu'ils sont
étudiants bénévoles, 7 luxembourgeois.
.
La caractéristique i ici est l'égalité numérique, ou peu s'en
faut, des étudiants (47).et des étudiantes (43). Les étudiantes
russes sont même plus nombreuses (21) que leurs compatriotes étudiants (12); du côté bulgare, les deux sexes sont
presque en nombre égal, 16 et 15; et dé même du côté
serbe, 3 et3.
Le titre de docteur en médecine de l Université de Nancy,
lequel exige exactement les mêmes études et les mêmes exa-
mens que le doctorat d'État français, a étéconféré cinq fois dans
notre clientèle étrangère : quatre doctoresses, Mme RABINOvIGr,
née Rarcaewert, Mie Popanrren et Mme Bourzenoc, toutes
trois de Russie ; Ml: Barrocn, étudiante serbe, et M. ALsoniTz,
étudiant russe. Ajoutons un docteur en pharmacie, M. GasrHauEr, Jorrain de Metz. D'autre part la Faculté conférait le
diplôme de chirurgien-dentiste à 16 candidats ou candidates :
42 bulgares,
1 alsacien.
1 ottoman,
1
russe, { polonais
d'Autriche,
et
La FacuLré pe Drorr avait en tout 523 étudiants, dont seulement 21 étrangers (eu lieu de 27, l'an dernier) : 4 de l'Empire russe, 6 bulgares,5 serbes; ajoutons 6 luxembourgeois.
Dans les récompenses annuelles de la Faculté, ces étudiants,
malgré leur petit nombre, se sont fait largement leur part :
aux concours de % année, M. Forrrcu, étudiant serbe, a ob-
tenu une mention trés honorable en droit civil,
et une autre
44
LES ÉTUDIANTS
ÉTRANGERS
encore en droit administratif ; au concours de droit commercial en 3e année, une russe, Mle Rouprrzxr, a obtenu le
second prix. Mais surtout un de ses compatriotes, M. MÉNrKorr, a été admis au doctorat de l'Université de Nancy avec
une thèse qui lui a valu la note trés bien.
Si l'on additionne les nombres des trois Facultés, Sciences,
Médecine et Droit, le total est de 336 + 90 + 21, ou 447 étu-
diants étrangers. L'Empire russe en fournit, à lui seul, 294;
la Bulgarie, 57; la Serbie, 14, et la Roumanie,
12 ; l'Empire
ottoman, 11. N'oublions pas l'Alsace-Lorraine, 15, et le
Luxembourg, 16. Sur cet ensemble de 447,il y a 43 étudiantes
à la Faculté de Médecine, 16 aux Sciences, et2 au Droit: en
tout 61.
|
Il
La clientèle
de
l'Institut
des
cours
de français pour les
étrangers à la Faculté des Lettres est toute différente. Elle se
répartit en trois séries : semestre
d'hiver, 99; semestre
d'été, 74; cours de vacances, 139; en tout 312. C'est le chifire
le plus élevé qui ait.été atteint depuis la réorganisation de
cet Institut, par les soins de M. Laurenr, en 1903. Voici les
chifires des années précédentes : 288, 261 (année de l'Exposi-
tion de Nancy), 298, 241, etc. Le contingent le plus nombreux
est toujours celui de l'Allemagne : 157. Vient ensuite la Russie, 88; puis l'Autriche-Hofgrie, 49, et la Bulgarie, 49; la
Roumanie, 4; la Serbie, 2; l'Angleterre, 9; enfin quelques
unités diverses. L'élément féminin dominé: 169 étudiantes
contre 143 étudiants. lei les russes reprennent l'avantage :
74 étudiantes, tandis que les allemandes ne sont que 61 ; les
bulgares 13; autrichiennes et anglaises, 7 de chaque côté,
-ete. Notre certificat d'études françaises, qui suppose un examen des plus sérieux, n'est recherché que par une élite d'ail-
leurs presque entièrement
obtenu cette année.
L'enseignement,
féminine
: 49 candidates
d'un caractère à la fois théorique
l'ont.
‘
et pra-
tique, continue d’être donné en collaboration par des maîtres
de la Faculté, du Lycée et des Écoles primaires de Nancy ; et
:
À L'UNIVERSITÉ DE NANCÉ
chaque année
ment nouveau.
plus
le directeur y apporte
quelque
45
perfectionne:
Étudiants et étudiantes goûtent de plus en
les agréments
d’une installation
à leur usage, dans un
quartier qui leur est réservé avec salle de lecture
et biblio-
thèque spéciale. Celle-ci s'accroît régulièrement: 966 volumes
aa 4 novembre 1910 ; et 4.100 à la même date en 1911. Mais
ce qui est plus éloquent encore, c'est le nombre des prêts :
836, cet hiver; 589, l'été; et 860, pendant les vacances; en
tout 2.285. Et si l'on réfléchit que lecteurs et lectrices forment
des groupes, où les mêmes volumes passent de main en
main,on se rend compte des lectures copieuses de cette clientèle étrangère.
Réunissons maintenant nos deux
clientèles : Facultés des
Sciences, de Médecine et de Droit, d'une part, et de l'autre,
Faculté des Lettres. Le. total est de 447 + 312, ou 759. Les
étudiantes sont au nombre de 61 + 169, ou 220, dont 64 au
moins nous restent plusieurs années. Et voici les États qui
nous envoient le plus de leurs nationaux : Empire russe, 382 ;
Bulgarie, 76; Serbie et Roumanie, 16 chacune; Allemagne,
161 ; Autriche-Hongrie, 22, etc. ; enfin deux petites nationalités
qui nous intéressent particulièrement: Luxembourg, 19;
Alsace-Lorraine, 15.
|
Et si nous
comptons
les diplômes ou certificats obtenus
par eux, nous trouvons : 9 diplômes de docteurs (ès sciences,
en médecine, en pharmacie, en droit); 39 diplômes d'ingénieurs (mécaniciens, électriciens, chimistes); 5 diplômes
d'études
miques;
supérieures de brasserie, de laïiterie, ou agrono10 certificats de sciences physiques, chimiques et
naturelles {P. C. N.); 16 diplômes de chirurgiens-dentistes ;
enfin 49 certificats d’études françaises. Total : 128.
Cette clientèle étrangère fait de plus en plus honneur
à
l'Université de Nancy, et mérite d'attirer l'attention du Mi-
nistère de l’Instruction publique, en vue de l'extension de la
culture française en paysslave notamment. Un premier crédit
de 500 francs nous a été alloué cette année; c'est peu, et nous
demandons à être aidés davantage. À Nancy même, un nouveau
Comité de patronage des étudiants étrangers est
en
train de
:
ÀG
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS A L'UNIVERSITÉ DE NANCY
se constituer, où les plus hautes
industriel
et
du
monde
personnalités
commercial,
du
monde
du monde
artistique
également, apporteront leur concours. Aussi toute cette jeunesse, venue de si loin pour faire ses études supérieures en
France, est bien digne qu'on s'intéresse à elle ‘et qu'on
s'occupe d'elle, en dehors des amphithéâtres et des laboratoires
de
l'Université:
qu'on
veuille
bien
l'initier, comme
elle le demande, à notre haut enseignement, certes, mais
aussi à la vie française, aux mœurs et aux idées de notre pays,
à l'esprit et au caractère de notre race. Ces jeunes hommes
et ces jeunes femmes, à leur retour en Pologne et en Russie,
dansles Balkans etailleurs, sont questionnés par leurs parents
etamis : qu'ont-ils vu dans cette belle France ? que leur a-t-on
laissé voir de la famille et de la société françaises? que penset-on surtout en notre grand pays? Il faut donc qu'ils rapportent chez eux encore autre chose que leurs cahiers d'étudiants
et le souvenir fidèle de quelques professeurs. La plupart de
ces étudiants, en effet (leurs dossiers scolaires en font foi),
appartiennent en leur paysà des classes sociales pour le moins
aussi relevées que leurs camarades de France, et ne leur
cèdent en rien pour l'instruction. Ils ont fait leurs études
secondaires dans des lycées ou des gymnases, dans des écoles
réales (analogues à notre enseignement moderne), ou dans.
des écoles de commerce assimilées pour les sanctions à ces
dernières, Les meilleurs ont étudié parfois jusqu’à six langues : le polonais et le russe, le latin et le grec, l'allemand et
le français. Tous en ont étudié au moins deux, en dehors de
leur langue maternelle : l'allemand et le français, pour les
Polonais et les Russes; le russe et le français, pour les Bulgares. Placés dans des conditions plus difficiles que nos na-
tionaux, puisqu'ils sont moins familiarisés avec la langue, ils
rivalisent cependant avec eux au cours de leurs communes
études: et souvent aux examens de sortie ils partagent les
premières places. Chaque Université, certes, se doit, sans
distinction ni restriction, à tous ses étudiants : peut-être
a-t-elle cependant des devoirs plus particuliers envers ses
‘étudiants étrangers ?
Sn
DE
NANCY
SÉANCE DE RENTRÉE
L'UNIVERSITE
DE NANCY
1e
DJ
OO
7
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UNIVERSITÉ
DE
NANCY
SÉANCE DE RENTRÉE
DE
:
L'UNIVERSITÉ
DE
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NANCY
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A
NANCY
IMPRIMERIE
DE L'EST,
31, RUE SAINT-DIZIER
1912
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
A
L'UNIVERSITÉ
DE
NANCY
1910-1911
L'Université de Nancy comprend toujours deux catégories
d'étudiants étrangers: ceux qui font des études complètes,
en vue d’un de nos grades de docteur en médecine, en droit,
ès sciences, ou d’ingénieur-mécanicien, électricien, chimiste,
géologue,
etc., à la Faculté
des
Sciences,
à la Faculté
de
Médecine ou à la Faculté de Droit, et ceux qui viennent pendant un semestre ou deux, ou pendant les vacances, suivre
les cours de français, spécialement organisés pour eux à la
Faculté des Lettres. Examinons, l'une après l'autre, ces deux
catégories.
|
I
La FacurrÉ pes Sciences est toujours celle qui attire davantage les étudiants étrangers, 336 encore cette année 19104914, répartis entre les différents Instituts.
L'Institut électrotechnique et de mécanique appliquée en a
compté jusqu'à 223 (contre 141 français): 28, dans
l’année
préparatoire ; 89, en {re année; 59, en % année, dont 30 électriciens et 29 mécaniciens; 47, en 3° année, dont 19 électriciens et 28 mécaniciens. Ces étudiants venaient presq ue tous de
l'Empire russe, 187, soit de la Pologne, soit des provinces méridionales ou du centre de la Russie, quelques-uns cependant
aussi des provinces baltiques ou de Saint-Pétersbourg. Ajou-
tez 10 bulgares,5 roumains, 5 ottomans,
et quelques unités
de nationalités diverses, enfin 2 luxembourgeois et 3 alsaciens-lorrains. Aux examens
de sortie, 13 étrangers ont
obtenu le diplôme d'ingénieur-mécanicien
et 4 chinois) ; et 14, dont 13
russes
génieur-électricien. En outre, parmi
(12 sujets russes
encore, le diplôme d'in-
les médailles décernées
comme récompenses aux plus méritants, une a été méritée
42
©".
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
par un étudiant chinois de 17° année, M. LIaNG, et une autre
par un russe, élève de 3 année, M. MARUSzZEWSKI. |
L'Institut chimique comptait, dé son côté, 47 élèves étran-
gers, dont 9 russes, 4 bulgares, 4 ottomans, 3 hellènes, etc.
Eux non plus n'étaient nullement inférieurs à leurs camarades français, soit au cours des études, soit aux examens
de sortie. Bon nombre ont emporté le diplôme d'ingénieur.
chimiste: 9 russes, 4 ottoman, 1 autrichien et 1 italien. En
outre, deux anciens élèves, l’un et l'autre sujets russes, ont
mérité le titre de docteur de l'Université de Nancy pour des
thèses de chimie, préparées dans le laboratoire de M. MurcEr
{chimie physique) et dans celui de M. GriGnarp (chimie orga:
nique): ce sont MM. BieLouss et RoucureninsuY, Fute des
avec la mention très honorable.
L'Institut agricole est fréquenté périnilement par dés
étudiants
étrangers: 48 cette année,
presque
(43, plus 3 de Roumanie, etc.). Plusieurs
plôme de hautes études agronomiques.
petite. élite
continue
de travailler
tous
de Russie
ont obtenu le diMais surtout uné
dans le laboratoire
du
Directeur, M. Ed. Gain, en vue du doctorat: MM. APSIT,
KRENNIKOFF, SABAGEHNIKOrF, préparent ainsi leurs thèses,
comme a fait, lan dernier, leur camarade Sroyanowrren.
M. Gain à eu l’heureuse idée de fonder cette année une
Association des Étudiants agronomes de l’Université de Nuncy,
qui fénctionne déjà
dans
une bibliothèque spéciale
une salle spéciale, et surtout avec
: Bibliothèque russe
des Sciences
agronomiques. Le groupe de Nancy se tient en relations avec
les anciens déjà établis dans l’Empire russe, où. plusieurs
occupent des situations officielles ; plusieurs aussi gèrent de
grandes propriétés privées.
….Lesautres enseignements de la Faculté
des Sciences n ‘ont
guère que quelques unités, comme élèves étrangers: brasse.
rie, 5; laiterie, 1; géologie, 1; zoologie, À, etc. À signaler
toutefois l'enseignement préparatoire aux études médicalés,
dit P. CG. N.: 30, cette année, pour les deux tiers 64] HE
russes, plus 5 bulgares, 2 serbes, .etc.
. Au.total, sur ses 336 étudiants étrangers (près de la moitié
“de l'effectif, qui était de 769),.la Faculté des Sciences comp?
A L'UNIVERSITÉ DE NANCY
,
43
tait 257 sujets russes, 20 bulgares, 10 roumains. Les autres
nationalités n'avaient que quelques représentants : Gitaliens,
3 serbes, 3 autrichiens, 3 belges, etc. Signalons, à part,
3 Juxembourgeoïs et 8 alsaciens-lorrains.
La Facuzté DE MÉDECINE, sur un effectif total de 405 étudiants, ne comptait cette année que 90 étrangers, dont 46
pour les études proprement médicales, et 4% à l'Institut dentaire. Les sujets russes sont encore au nombre de 33; mais
les bulgares sont presque aussi nombreux, 31. Viennent en
outre, 6 serbes et 2 roumains, 5 suisses et 5 alsaciens-lorrains; enfin, non compris dans ce nombre, parce qu'ils sont
étudiants bénévoles, 7 luxembourgeois.
.
La caractéristique i ici est l'égalité numérique, ou peu s'en
faut, des étudiants (47).et des étudiantes (43). Les étudiantes
russes sont même plus nombreuses (21) que leurs compatriotes étudiants (12); du côté bulgare, les deux sexes sont
presque en nombre égal, 16 et 15; et dé même du côté
serbe, 3 et3.
Le titre de docteur en médecine de l Université de Nancy,
lequel exige exactement les mêmes études et les mêmes exa-
mens que le doctorat d'État français, a étéconféré cinq fois dans
notre clientèle étrangère : quatre doctoresses, Mme RABINOvIGr,
née Rarcaewert, Mie Popanrren et Mme Bourzenoc, toutes
trois de Russie ; Ml: Barrocn, étudiante serbe, et M. ALsoniTz,
étudiant russe. Ajoutons un docteur en pharmacie, M. GasrHauEr, Jorrain de Metz. D'autre part la Faculté conférait le
diplôme de chirurgien-dentiste à 16 candidats ou candidates :
42 bulgares,
1 alsacien.
1 ottoman,
1
russe, { polonais
d'Autriche,
et
La FacuLré pe Drorr avait en tout 523 étudiants, dont seulement 21 étrangers (eu lieu de 27, l'an dernier) : 4 de l'Empire russe, 6 bulgares,5 serbes; ajoutons 6 luxembourgeois.
Dans les récompenses annuelles de la Faculté, ces étudiants,
malgré leur petit nombre, se sont fait largement leur part :
aux concours de % année, M. Forrrcu, étudiant serbe, a ob-
tenu une mention trés honorable en droit civil,
et une autre
44
LES ÉTUDIANTS
ÉTRANGERS
encore en droit administratif ; au concours de droit commercial en 3e année, une russe, Mle Rouprrzxr, a obtenu le
second prix. Mais surtout un de ses compatriotes, M. MÉNrKorr, a été admis au doctorat de l'Université de Nancy avec
une thèse qui lui a valu la note trés bien.
Si l'on additionne les nombres des trois Facultés, Sciences,
Médecine et Droit, le total est de 336 + 90 + 21, ou 447 étu-
diants étrangers. L'Empire russe en fournit, à lui seul, 294;
la Bulgarie, 57; la Serbie, 14, et la Roumanie,
12 ; l'Empire
ottoman, 11. N'oublions pas l'Alsace-Lorraine, 15, et le
Luxembourg, 16. Sur cet ensemble de 447,il y a 43 étudiantes
à la Faculté de Médecine, 16 aux Sciences, et2 au Droit: en
tout 61.
|
Il
La clientèle
de
l'Institut
des
cours
de français pour les
étrangers à la Faculté des Lettres est toute différente. Elle se
répartit en trois séries : semestre
d'hiver, 99; semestre
d'été, 74; cours de vacances, 139; en tout 312. C'est le chifire
le plus élevé qui ait.été atteint depuis la réorganisation de
cet Institut, par les soins de M. Laurenr, en 1903. Voici les
chifires des années précédentes : 288, 261 (année de l'Exposi-
tion de Nancy), 298, 241, etc. Le contingent le plus nombreux
est toujours celui de l'Allemagne : 157. Vient ensuite la Russie, 88; puis l'Autriche-Hofgrie, 49, et la Bulgarie, 49; la
Roumanie, 4; la Serbie, 2; l'Angleterre, 9; enfin quelques
unités diverses. L'élément féminin dominé: 169 étudiantes
contre 143 étudiants. lei les russes reprennent l'avantage :
74 étudiantes, tandis que les allemandes ne sont que 61 ; les
bulgares 13; autrichiennes et anglaises, 7 de chaque côté,
-ete. Notre certificat d'études françaises, qui suppose un examen des plus sérieux, n'est recherché que par une élite d'ail-
leurs presque entièrement
obtenu cette année.
L'enseignement,
féminine
: 49 candidates
d'un caractère à la fois théorique
l'ont.
‘
et pra-
tique, continue d’être donné en collaboration par des maîtres
de la Faculté, du Lycée et des Écoles primaires de Nancy ; et
:
À L'UNIVERSITÉ DE NANCÉ
chaque année
ment nouveau.
plus
le directeur y apporte
quelque
45
perfectionne:
Étudiants et étudiantes goûtent de plus en
les agréments
d’une installation
à leur usage, dans un
quartier qui leur est réservé avec salle de lecture
et biblio-
thèque spéciale. Celle-ci s'accroît régulièrement: 966 volumes
aa 4 novembre 1910 ; et 4.100 à la même date en 1911. Mais
ce qui est plus éloquent encore, c'est le nombre des prêts :
836, cet hiver; 589, l'été; et 860, pendant les vacances; en
tout 2.285. Et si l'on réfléchit que lecteurs et lectrices forment
des groupes, où les mêmes volumes passent de main en
main,on se rend compte des lectures copieuses de cette clientèle étrangère.
Réunissons maintenant nos deux
clientèles : Facultés des
Sciences, de Médecine et de Droit, d'une part, et de l'autre,
Faculté des Lettres. Le. total est de 447 + 312, ou 759. Les
étudiantes sont au nombre de 61 + 169, ou 220, dont 64 au
moins nous restent plusieurs années. Et voici les États qui
nous envoient le plus de leurs nationaux : Empire russe, 382 ;
Bulgarie, 76; Serbie et Roumanie, 16 chacune; Allemagne,
161 ; Autriche-Hongrie, 22, etc. ; enfin deux petites nationalités
qui nous intéressent particulièrement: Luxembourg, 19;
Alsace-Lorraine, 15.
|
Et si nous
comptons
les diplômes ou certificats obtenus
par eux, nous trouvons : 9 diplômes de docteurs (ès sciences,
en médecine, en pharmacie, en droit); 39 diplômes d'ingénieurs (mécaniciens, électriciens, chimistes); 5 diplômes
d'études
miques;
supérieures de brasserie, de laïiterie, ou agrono10 certificats de sciences physiques, chimiques et
naturelles {P. C. N.); 16 diplômes de chirurgiens-dentistes ;
enfin 49 certificats d’études françaises. Total : 128.
Cette clientèle étrangère fait de plus en plus honneur
à
l'Université de Nancy, et mérite d'attirer l'attention du Mi-
nistère de l’Instruction publique, en vue de l'extension de la
culture française en paysslave notamment. Un premier crédit
de 500 francs nous a été alloué cette année; c'est peu, et nous
demandons à être aidés davantage. À Nancy même, un nouveau
Comité de patronage des étudiants étrangers est
en
train de
:
ÀG
LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS A L'UNIVERSITÉ DE NANCY
se constituer, où les plus hautes
industriel
et
du
monde
personnalités
commercial,
du
monde
du monde
artistique
également, apporteront leur concours. Aussi toute cette jeunesse, venue de si loin pour faire ses études supérieures en
France, est bien digne qu'on s'intéresse à elle ‘et qu'on
s'occupe d'elle, en dehors des amphithéâtres et des laboratoires
de
l'Université:
qu'on
veuille
bien
l'initier, comme
elle le demande, à notre haut enseignement, certes, mais
aussi à la vie française, aux mœurs et aux idées de notre pays,
à l'esprit et au caractère de notre race. Ces jeunes hommes
et ces jeunes femmes, à leur retour en Pologne et en Russie,
dansles Balkans etailleurs, sont questionnés par leurs parents
etamis : qu'ont-ils vu dans cette belle France ? que leur a-t-on
laissé voir de la famille et de la société françaises? que penset-on surtout en notre grand pays? Il faut donc qu'ils rapportent chez eux encore autre chose que leurs cahiers d'étudiants
et le souvenir fidèle de quelques professeurs. La plupart de
ces étudiants, en effet (leurs dossiers scolaires en font foi),
appartiennent en leur paysà des classes sociales pour le moins
aussi relevées que leurs camarades de France, et ne leur
cèdent en rien pour l'instruction. Ils ont fait leurs études
secondaires dans des lycées ou des gymnases, dans des écoles
réales (analogues à notre enseignement moderne), ou dans.
des écoles de commerce assimilées pour les sanctions à ces
dernières, Les meilleurs ont étudié parfois jusqu’à six langues : le polonais et le russe, le latin et le grec, l'allemand et
le français. Tous en ont étudié au moins deux, en dehors de
leur langue maternelle : l'allemand et le français, pour les
Polonais et les Russes; le russe et le français, pour les Bulgares. Placés dans des conditions plus difficiles que nos na-
tionaux, puisqu'ils sont moins familiarisés avec la langue, ils
rivalisent cependant avec eux au cours de leurs communes
études: et souvent aux examens de sortie ils partagent les
premières places. Chaque Université, certes, se doit, sans
distinction ni restriction, à tous ses étudiants : peut-être
a-t-elle cependant des devoirs plus particuliers envers ses
‘étudiants étrangers ?
Sn
Fichiers
seance_rentree_1911_9.pdf, application/pdf, 4,08 Mo,
Classe
Partie du document
ADAM, Charles. Les étudiants étrangers à l'Université de Nancy, par M. Charles Adam, Recteur. 1910-1911. https://histoire-universite-nancy.fr/s/una2gm/item/10780, accès le 17 mai 2022