René DUPOND
René DUPOND (1879-1952)
Chef de travaux de microbiologie
René Marie Dupond est né le 6 août 1879 à Dijon. Il est le fils d’Alexandre Antoine Maximin Dupond (1832-1913), chef de bataillon au 56e régiment de ligne et officier de la Légion d’honneur, et de Marie Hortense Adèle Renaut (1848-1916). Sa famille est originaire de Saint-Ouen-lès-Parey dans les Vosges. René Dupond épouse Marguerite Bradier (1888-1969), fille d’un meunier de Villacerf (Aube). Le couple aura quatre enfants. René Dupond décède à Cucuron le 28 février 1952. Il est parent avec deux autres enseignants de la Faculté des sciences de Nancy, Jules Wohlgemuth* et Louis Mercier*. Il est ainsi présent aux obsèques de la mère de Jules Wohlgemuth*, Ode, décédée en 1905 à Saint-Ouen-les-Parey.
En novembre 1898, alors qu’il est étudiant en médecine à Nancy, il s’engage pour trois ans au 26e régiment d’infanterie. Il demande à bénéficier d’un congé au bout d’un an de service, en septembre 1899.
En mars 1904, un arrêté du recteur le nomme délégué dans les fonctions de chef de travaux de microbiologie à la Faculté des sciences de Nancy, poste qu’il occupe jusqu’à la fin de l’année. Ce texte mentionne qu’il était auparavant préparateur à l’Institut sérothérapique de Nancy. Construit en 1896, ce centre est destiné à la production de sérum antidiphtérique. Il est rattaché en 1899 à la Faculté de médecine.
La nomination de Dupond comme chef de travaux s’est peut-être faite, comme c’était parfois l’usage vers 1900, dans le cadre de la préparation de sa thèse de doctorat de médecine, qu’il soutient à Nancy en juillet 1905 ; elle s’intitule Recherches sur la motilité et les organes moteurs des bactéries. Il l’a préparée au laboratoire d’histoire naturelle de la Faculté de médecine de Nancy et au service de microbiologie de la faculté des sciences. Le commentaire de F. H. Renaut dans la Revue d’hygiène et de police sanitaire en 1906 souligne l’intérêt qu’elle peut présenter pour les hygiénistes et note qu’elle est très documentée par de nombreuses citations, dont un tiers provient de publications allemandes.
Dupond s’engage alors dans la carrière médicale. En 1908, il ouvre un cabinet à Payns (Aube). Parallèlement médecin aide-major de 2e classe de réserve en 1906, il est mobilisé le 2 août 1914, et, fin mars 1915, il est affecté à l’hôpital d’évacuation du dépôt d’éclopés d’Hesdin (Pas-de-Calais). Le 7 mai 1915, il exerce à l’infirmerie de la gare d’Abbeville. Il est condamné par le conseil de guerre le 15 mai 1915 à la destitution et à 2 ans de prison pour « désertion à l’intérieur en temps de guerre », avec sursis à l’exécution du jugement. Rayé des cadres et affecté comme soldat de 2e classe au 83e régiment d’infanterie territoriale, il se rachète et obtient une citation à l’ordre du régiment en août 1916, lors des combats dans le secteur de Flirey (Meurthe-et-Moselle). Renommé médecin auxiliaire, il rejoint le 81e régiment d’infanterie territoriale. Il est réhabilité par la cour d’appel de Paris en mars 1917 et il retrouve son grade de médecin aide-major en octobre 1917. En juillet 1918, il est affecté au laboratoire de bactériologie de la 8e Armée, puis, le 11 novembre 1918 à l’ambulance 1/61 à Moyen (Meurthe-et-Moselle). Démobilisé en février 1919, il reste dans les cadres de réserve et il devient médecin aide-major de 1re classe en 1924.
Après la Guerre, Dupond reprend ses activités médicales, toujours à Payns. Il aurait aussi eu un cabinet à Troyes. Au début de la 2e Guerre mondiale, la famille s’installe à Cucuron.
Jean-René Cussenot & Étienne Bolmont
Bibliographie
Dupond René (1905), Recherches sur la motilité et les organes moteurs des bactéries, thèse de doctorat de médecine, soutenue le 28 juillet 1905, Nancy, Imprimerie Albert Barbier, 1905. Travail fait au Laboratoire d’histoire naturelle de la Faculté de médecine et au Service de microbiologie de la Faculté des sciences de Nancy.
Sources d’archives
Recensements de Payns et Villacerf dans l’Aube.
Actes d’état civil de Dijon et Cucuron.
Dossier militaire de René Dupond à Nancy : classe 1899, matricule 1112.
Sources secondaires
Renaut F. H. (1906), « Compte rendu de la thèse de René Dupond », Revue d’hygiène et de police sanitaire, 28, p. 54-55.