Émile DREYFUSS

1870, 1950
;
Émile
Dreyfuss
;
Bactériologie
;
Texte
; par :
Jean-René Cussenot

Émile DREYFUSS (1870-1950)

Chef de travaux pratiques de bactériologie

Émile Dreyfuss est né le 30 novembre 1870 à Saint-Avold en Moselle. Il est le fils d’Abraham Dreyfuss, ministre officiant du culte israélite et de Sara Sierck, couturière en robes. Resté célibataire, il décède à Nancy le 10 juillet 1950.

Le père d’Émile Dreyfuss n’opte pas pour la nationalité française après la guerre de 1870, mais, en 1874, il est naturalisé et la famille quitte la Moselle. Elle s’installe à Saint-Mihiel (Meuse) où Émile Dreyfuss fait une partie de ses études au collège de la ville avant de rejoindre le lycée de Nancy. Après avoir obtenu le baccalauréat ès sciences en août 1887, Dreyfuss s’inscrit à la Faculté des sciences de Nancy. Il y obtient successivement une licence de mathématiques en juillet 1891 puis, en tant que boursier, une licence de physique en juillet 1893.

Ajourné par l’armée pour faiblesse en 1890, il est reconnu apte au service en 1893 ; il est alors affecté au 94e régiment d’infanterie, puis versé dans la réserve de l’armée active à la fin de l’année 1894.

Une bourse d’agrégation de 750 francs lui est attribuée pour deux ans en novembre 1894 à la Faculté des sciences de Nancy. En 1895, Dreyfuss quitte Nancy pour Paris où il suit, à l’Institut Pasteur, le cours de microbiologie donné par Émile Roux et Élie Metchnikoff. De novembre 1900 à fin septembre 1901, il est nommé préparateur de chimie à la Faculté des sciences de Montpellier. En 1901, il est reçu à l’agrégation de physique et, en août, il est nommé professeur de physique suppléant au lycée de Châteauroux. Il demande alors à être nommé dans une ville universitaire pour préparer une thèse et il est affecté, en octobre 1903, au lycée de Nancy comme professeur de physique, à titre provisoire. Il y est titularisé en mai 1909.

C’est certainement grâce aux connaissances acquises à l’Institut Pasteur que Dreyfuss exerce la fonction de chef de travaux pratiques en bactériologie à l’École de brasserie de la Faculté des sciences de Nancy, de 1909 à 1912, avec une indemnité de 1 000 francs par an.

En août 1914, Dreyfuss est mobilisé au 44e régiment d’infanterie territoriale et il passe un an et cinq mois au front, notamment dans le secteur de Douaumont à Verdun. En août 1915, toujours à Verdun, il est versé dans la 6e section d’infirmiers en tant qu’adjoint au pharmacien chargé des services des gaz asphyxiants à Verdun. En août 1916, il rejoint alors la 20e section de secrétaires d’état-major à Paris.

Placé en sursis d’appel en septembre 1917, il devient contrôleur militaire de fabrication à l’usine chimique Gillet de Lyon-Villeurbanne.

Dreyfuss revient à Nancy en octobre, et le recteur Charles Adam note alors qu’il regrette Lyon, « où employé dans les usines, il gagnait beaucoup d’argent. Du plus fâcheux effet sur ses collègues ».

En février 1918, il est détaché en tant que chargé d’enseignement à Beauvais, où il termine l’année scolaire. Toujours en détachement de son poste nancéien, il est nommé à la rentrée chargé des fonctions de professeur de physique au lycée du Parc à Lyon jusqu’en octobre 1919, date à laquelle il est affecté au lycée Condorcet de Paris.

Les rapports d’inspection ou ceux du proviseur du lycée le qualifient de bon professeur, « sérieux, attentif, expérimenté ». Il obtient de bons résultats, mais avec un cours « un peu vieillot ». Dreyfuss passe à la hors-classe en 1932, deux ans avant d’être admis à la retraite en août 1934.

Jean-René Cussenot

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/24363).

Registres d’état civil de Saint-Avold et de Nancy. Journal officiel du 4 octobre 1894.

Livret militaire N° 625, classe 1890 de la Meuse.

Sources secondaires

Chaumont Jean-Philippe & Lévy Monique Dir. (2007), « Notice sur Abraham Dreyfuss », Dictionnaire biographique des rabbins et autres ministres du culte israélite. France et Algérie, du Grand Sanhédrin (1807) à la loi de Séparation, Paris, Berg International Éditeurs, 2007, p. 264.