Henri DELATOUR

1864, 1954
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Henri
Delatour
;
Électrotechnique
;
Texte
; par :
Étienne Bolmont

Henri DELATOUR (1864-1954)

Chef de travaux en électrotechnique

Henri François Félix Delatour est né le 13 janvier 1864 à Ravilloles près de Saint-Claude dans le département du Jura. Son père François Delatour y est tourneur. Henri est l’aîné de six enfants. Marié le 6 décembre 1902 avec Alice Périllat, le couple a trois enfants tous nés à Nancy, Victorine Germaine (1907), Jean Émile François (1909) et Marie Thérèse Élisabeth (1915). Henri Delatour décède en 1954, à l’âge de 90 ans.

Bachelier ès sciences en 1882, il commence sa carrière comme maître auxiliaire au lycée de Besançon d’octobre 1884 à octobre 1886. Il obtient alors une bourse de licence pour 2 ans et, après un premier échec, il obtient en 1887 à la Faculté des sciences de Besançon sa licence ès sciences mathématiques. En décembre 1889, il est employé comme maître répétiteur au lycée de Vesoul jusqu’en octobre 1890.

Au cours de cette année, il est reçu à la licence ès sciences physiques. Il prend un congé d’inactivité pendant trois années scolaires de 1890 à 1894, la première année pour raisons de santé, il est atteint de sycosis. Il obtient une bourse d’agrégation en 1891-1893. En 1892, cette bourse est contestée par une dénonciation du maire et du conseil municipal de sa commune d’origine, qui prétendent que la famille de Delatour peut très bien assurer le coût de ses études.

Le préfet du Jura, après enquête, donne un avis favorable à l’octroi de la bourse et rejette les protestations du conseil municipal, « dictées uniquement par des sentiments de jalousie ». En octobre 1894, Henri Delatour est nommé suppléant répétiteur au lycée de Belfort, poste où il ne reste qu’un mois ; il devient alors préparateur de physique à la Faculté des sciences de Nancy le 1er décembre. Définitivement installé à Nancy, il est nommé chef de travaux de physique à l’Institut électrotechnique de la faculté en août 1899, puis chef de travaux d’électrotechnique en janvier 1901. Il termine sa carrière à 65 ans, en septembre 1929. Il avait été nommé officier d’Académie en 1900 et officier de l’Instruction publique en 1906.

À sa nomination à Nancy en tant que préparateur de physique, il assure les manipulations à raison de deux à trois séances de travaux pratiques par semaine. En 1899, il participe en tant que chef de travaux à la naissance de l’Institut électrotechnique en installant le Laboratoire de mesures électriques. Selon le directeur de l’institut Henry Vogt*, c’est « un laboratoire spécial créé […] pour effectuer la graduation et la vérification de tous les instruments de mesures électriques, pour la détermination de la valeur des matériaux employés dans la construction des appareils électriques, et enfin pour les projets et le contrôle des installations électriques qui pourront être demandés par les industriels et par le public. »

Le doyen Ernest Bichat* loue alors sa grande conscience et sa minutie dans la vérification des appareils de mesure. Présent huit heures par jour, Delatour assure une, puis deux conférences dans le même domaine par semaine et des travaux pratiques tous les jours. Selon le recteur Charles Adam, il est apprécié par ses étudiants et « seconde à merveille M. Mauduit* », le professeur d’électrotechnique.

En 1914, au début de la guerre, il se met à la disposition du maire de Nancy. Il est appelé par le docteur Théodore Guilloz pour participer à l’organisation du service radiographique à l’hôpital de la Croix Rouge installé à l’École professionnelle de l’Est.

En l’absence des enseignants mobilisés, il ajoute à son service habituel les cours et travaux pratiques de physique du certificat des sciences physiques chimiques et naturelles et assure un cours d’électrotechnique générale. En mai 1915, il reprend avec Edmond Rothé* le cours d’électricité de René Fortrat* parti en congé pour raisons de santé. Puis, quand Rothé* est appelé par l’armée, il assure la totalité du service de Fortrat*.

Son engagement sera reconnu par sa promotion à la première classe en 1921, après l’avoir attendue longtemps puisqu’il avait accédé à la seconde classe en 1905. Delatour n’a pas effectué de recherches, il a seulement publié deux notes dans le Bulletin de l’Association des élèves de l’Institut électrotechnique, l’une sur la mesure des intensités, l’autre sur la mesure des faibles couples en 1907.

Étienne Bolmont

Bibliographie

Delatour Henri (1907), « Mesure des intensités », Bulletin de l’Association des anciens élèves de l’Institut électrotechnique de Nancy.

___ (1907), « Mesure des faibles couples », Bulletin de l’Association des anciens élèves de l’Institut électrotechnique de Nancy.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/24059).