Xavier BACH

1813, 1885
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Xavier
Bach
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Mathématiques
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Texte
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Philippe Nabonnand, Laurent Rollet

Xavier BACH (1813-1885)

Professeur de mathématiques pures

Xavier Dagobert Bach est né le 15 juin 1813 à Soulz (Bas-Rhin) dans une famille de la petite bourgeoisie. Son père, Godefroy Joseph Bach (1771-1854) est juge de paix et sa mère, Justine Marie Müeg (1784-1862), sans profession. Xavier Bach opte pour la nationalité française en juillet 1872. Sa sœur Justine (1807-1891) épousera en premières noces un professeur de philosophie formé à l’École normale supérieure, Georges Henri Bach (1808-1837) ; en secondes noces, elle se remariera avec l’historien et géographe Adolphe Chéruel (1809-1891), professeur à l’École normale supérieure et recteur de l’Académie de Strasbourg de 1866 à 1870. Le frère de Xavier Bach, Joseph (1809-1886), fera carrière à la Faculté de médecine de Strasbourg. Bach meurt à Marlenheim (Bas-Rhin) le 9 octobre 1885. Il reste célibataire toute sa vie.

Bach fait ses études secondaires au lycée de Nancy, où il obtient les baccalauréats ès lettres et ès sciences. Il est reçu à l’École normale supérieure en 1832 et obtient la licence ès sciences mathématiques, physiques et naturelles. Reçu à l’agrégation de sciences en 1835, il est nommé, en août, professeur de mathématiques élémentaires au lycée de Nancy, où il reste trois ans. Au début de l’année scolaire 1838, il est nommé professeur de mathématiques élémentaires au lycée de Strasbourg. En septembre 1847, toujours à Strasbourg, il est nommé professeur de mathématiques supérieures puis, en septembre 1852, professeur de mathématiques spéciales. Durant ces années, les évaluations des inspecteurs sur ses qualités d’enseignant sont très bonnes et saluent les succès de ses élèves aux concours des grandes écoles.

En 1857, Bach soutient à la Faculté des sciences de Strasbourg une thèse de doctorat intitulée Recherches sur quelques formules d’analyse, et en particulier sur les formules d’Euler et de Stirling. Le jury est composé de Pierre Frédéric Sarrus, de Pierre Joseph Étienne Finck et d’Augustin Bertin-Mourot. Quelques mois plus tard, en octobre 1858, il est nommé chargé de cours de mathématiques pures à la Faculté des sciences de Strasbourg et finalement titularisé à cette chaire en novembre 1860. À son départ du lycée de Strasbourg, en 1858, il est remplacé par le mathématicien Louis Saint-Loup (1831-1913) avec qui il publiera en 1859 un Traité des surfaces du second ordre et développements de géométrie analytique à trois dimensions destiné aux élèves préparant les concours des grandes écoles.

Bach reste sur la chaire de mathématiques pures jusqu’à la Guerre de 1870. Il est nommé doyen de la faculté des sciences en décembre 1866, après avoir rempli cette fonction en tant que délégué durant trois mois (il remplace alors Bertin-Mourot, nommé à l’École normale supérieure). On notera que de 1866 à 1870, Bach est placé sous l’autorité directe de son beau-frère, Adolphe Chéruel, recteur de l’Académie.

En novembre 1871, suite à la perte de l’Université de Strasbourg, Bach est nommé à Nancy. À cette époque, il existe une chaire de mathématiques pures et appliquées qui est occupée par Nicolas Renard*. L’arrivée de Bach a pour conséquence la division de cette chaire en deux : une chaire de mathématiques pures, qui est attribuée à Bach, et une chaire de mathématiques appliquées qui échoit à Renard*. Ces changements sont aussi vus comme une opportunité de carrière pour le mathématicien Émile Mathieu* ; alors en poste à la Faculté des sciences de Besançon, il se porte candidat sur l’une ou l’autre des chaires ainsi créées, sans succès. Quelques jours après sa nomination à la chaire de mathématiques pures, Bach est nommé doyen de la faculté des sciences. Il occupe ces fonctions jusqu’à son départ à la retraite en septembre 1873. C’est Mathieu* qui le remplace alors sur sa chaire. Outre ces responsabilités, Bach est chargé à deux reprises de l’inspection générale de l’Enseignement secondaire dans les départements de l’Est.

Bach publie peu : un manuel, quelques articles dans les Nouvelles annales de mathématiques, dans le Journal de mathématiques pures et appliquées et dans les Annales scientifiques de l’École normale supérieure. Il consacre l’essentiel de ses travaux à des problèmes de mécanique céleste, notamment aux éclipses et passages de Mercure et de Vénus devant le Soleil. Un rapport d’inspection de 1872 le crédite, sans grand enthousiasme, de ces travaux jugés « méritants », mais souligne également ses qualités de doyen : « Les travaux de M. Bach se réduisent actuellement à un mémoire assez bon sur les passages de Vénus et à un ou deux articles méritants dans le Journal de Liouville [le Journal de mathématiques pures et appliquées]. M. Bach a été accueilli à Nancy par quelques difficultés dans l’administration de la faculté, provenant du désappointement d’un de ses collègues, M. Renard*, qui a dû lui céder sa chaire. Aujourd’hui les difficultés ont disparu devant la loyauté et le bon esprit de M. Bach dont la situation comme doyen ne laisse rien à désirer ». Bach prend sa retraite en septembre 1873 et se voit nommer doyen honoraire.

En 1873, la Société des sciences naturelles de Strasbourg, dont Bach était membre depuis 1864, se déplace à Nancy et prend le nom de Société des sciences de Nancy. Bach s’y investit pleinement, d’abord en tant que conseiller adjoint puis comme administrateur adjoint. Il assiste régulièrement aux séances et collabore fréquemment à son bulletin. Il occupe ces responsabilités jusqu’en 1879.

Au cours de sa carrière, il est également président de la commission météorologique du Bas-Rhin et de la délégation cantonale de l’Instruction primaire de Nancy. Officier de l’Instruction publique, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1858. Son biographe dans le Bulletin de l’Association des anciens élèves de l’École normale supérieure rappelle sa neutralité politique, son engagement chrétien et sa bienveillance.

Philippe Nabonnand & Laurent Rollet

Bibliographie

Bach Xavier (1845), « Sur la pile hexagonale », Nouvelles annales de mathématiques, 4, 196-198.

___ (1853), « Sur le calcul des sinus », Nouvelles annales de mathématiques, 12, 108-111.

___ (1857), Recherches sur quelques formules d’analyse, et en particulier sur les formules d’Euler et de Stirling, thèse de doctorat de mathématiques, Paris, Mallet-Bachelier.

___ (1860), Calcul des éclipses de soleil par la méthode des projections, Paris, Mallet-Bachelier.

___ (1862), Des Passages de Mercure sur le soleil et en particulier du passage de 1861, Strasbourg, Veuve Berger-Levrault.

___ (1865), Des passages de Vénus sur le disque du soleil et du passage du 8 décembre 1874 en particulier, Strasbourg, Veuve Berger-Levrault.

___ (1866), Note sur la position géographique de Strasbourg, d’après les observations astronomiques de M. Ivon Villarceau, et en particulier sur la triangulation destinée à relier le bastion sud-ouest de la citadelle au sommet de la flèche du Münster, Strasbourg, Veuve Berger-Levrault.

___ (1866), Éloge historique de M. le professeur Sarrus, membre de la Société des sciences naturelles de Strasbourg, ancien doyen de la Faculté des sciences, Strasbourg, Veuve Berger-Levrault.

___ (1869), « Du passage de Vénus sur le disque du Soleil en 1874, et du calcul de la parallaxe du Soleil », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 6, 289-346.

___ (1874), « De l’intégration par les séries de l’équation \(\frac{d^{2}y}{dx^{2}} - \frac{x - 1\ }{x}\ \frac{\text{dy}}{\text{dx}} = y\) », Annales scientifiques de l’École normale supérieure, 6, 47-68.

___ (1874), « Détermination de l’inclinaison magnétique en un lieu donné, au moyen de la durée des oscillations d’un barreau aimanté accomplies dans certaines conditions, d’après les indications expérimentales fournies par M. Forthomme », Bulletin de la Société des sciences de Nancy, p. 1-2.

___ (1874), « Nouvelles pompes à mercure de M. Dupré », Bulletin de la Société des sciences de Nancy, p. 8-9.

___ (1874), « Sur l’emploi de la méthode spectrale pour l’observation des contacts extérieurs, lors du passage de Vénus sur le soleil », Bulletin de la Société des sciences de Nancy, p. 29-30.

___ (1875), « Appareils de Peaucellier pour la transformation réciproque des mouvements rectilignes et circulaires », Bulletin de la Société des sciences de Nancy, p. 20.

Saint-Loup Louis & Bach Xavier (1859), Traité des surfaces du second ordre et développements de géométrie analytique à trois dimensions : à l’usage des candidats aux écoles polytechnique et normale, Paris, Mallet-Bachelier.

Stoffel & Bach Xavier (1862), « De l’intégrabilité des fonctions différentielles d’un ordre supérieur au premier », Journal de mathématiques pures et appliquées 7, p. 49-61.

Sources d’archives

Archives nationales : dossier de carrière (F/17/20066). Le dossier mentionne qu’il a obtenu la Légion d’honneur en 1858, mais on ne trouve pas trace de son dossier.

Sources secondaires

Hugueny, Frédéric Léopold (1886), « Nécrologie de Xavier Bach », Bulletin de l’Association des anciens élèves de l’École normale supérieure, p. 6-7.

Sitzmann Édouard (1909), « Xavier Bach », Dictionnaire de biographie des hommes célèbres d’Alsace, t. 1er, Rixheim, Imprimerie Sutter, p. 71.

Brasseur Roland (2015), « Notice sur Louis Saint-Loup », Dictionnaire des professeurs de mathématiques spéciales.

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